Saïf al-Islam, fils préféré de Khadafi, libéré ?

En Libye, l’ex-numéro deux du régime de Khadafi serait libéré. Une nouvelle couverte du voile épais de la confusion, à l’image de celle qui règne dans le pays.

Saïf al-islam a-t-il été livré aux autorités de Tobrouk ? Est-il toujours en résidence surveillé à Zenten ? Pour le moment, la nouvelle est couverte du voile épais de la confusion. Mais depuis fin juin, ses avocats s’activent pour demander sa mise en liberté.

Il serait libre, c’est la nouvelle qui enflamme les rédactions, françaises s’entend, et qui appellent tout de même à la prudence compte tenu du fait qu’aucune source officielle pour le moment ne l’a confirmée. Même la presse libyenne n’en fait pas grand cas. Le mercredi 6 juillet, c’est l’avocat de celui qu’on appelait « le prisonnier encombrant », Me Karim Khan,  qui l’a annoncé à France 24.

Ce serait en vertu d’une amnistie générale décrétée en juin 2015 par le Parlement de Tobrouk, qui ne reconnaît pas le gouvernement d’union nationale dirigé par El Sarraj soutenu par la Communauté internationale, qu’il serait libéré. Interrogé par Radio France Internationale, le porte-parole du parlement, Fathi al-Maryami, a fait savoir que Saïf al-Islam est bien concerné par l’amnistie, le ministre de la Justice du gouvernement de Tobrouk (décédé) ayant d’ailleurs rédigé une lettre (dont l’authenticité est contestée) en avril, dans laquelle il demande sa libération.

C’est le 28 juillet 2015 que Saïf al-Islam a été condamné à mort par contumace par le Tribunal de Tripoli. Il est, en outre, accusé pour crimes contre l’humanité par la Cour pénale internationale (CPI) qui, depuis 2011, ne cesse de réclamer son extradition. La peine capitale n’a pu être exécutée, car il était détenu par une milice de Zenten. La nouvelle de sa libération, si elle s’avère vraie, pourrait encore plus envenimer les choses en Libye où s’exprime encore une réelle soif de justice dans le camp des « révolutionnaires », qui ont provoqué la chute de Kadhafi dans les conditions que l’on sait. D’autant plus que tout cela s’est fait au nez et à la barbe du gouvernement d’unité nationale d’El Sarraj, qui donne ainsi l’impression de ne rien contrôler dans ce pays encore en proie à une profonde division.