La gale : maladie de la saleté ?

La gale n’est pas causée par un manque d’hygiène, contrairement aux idées reçues et elle peut sévir dans tous les milieux sociaux. C’’est une maladie de la peau qui entraà®ne des démangeaisons, qui peuvent devenir, parfois très intenses, surtout entre les doigts et au niveau des poignets. Il n’est pas possible de prévenir l’infection par les parasites lorsqu’on est en contact rapproché avec des personnes atteintes. Seule une prise en charge rapide des personnes touchées peut permettre de limiter la transmission du parasite. Cette maladie est une parasitose bénigne dans la grande majorité des cas. Cependant, elle nécessite un traitement car elle ne guérit pas spontanément. La gale est due à  la colonisation de la peau par un acarien, nommé Sarcoptes scabiei hominis. Il mesure environ 0,4 mm et qui est difficile à  voir à  l’œil nu. La femelle creuse un sillon sous la peau et y pond ses œufs. Trois à  quatre jours après la ponte, les larves éclosent et migrent à  la surface de la peau o๠elles creusent un nouveau sillon appelé le « sillon scabieux », dont la présence permet généralement de confirmer le diagnostic. Une personne infestée « héberge » sur sa peau environ 5 à  10 acariens. Les démangeaisons qui s’ensuivent sont la conséquence d’une réponse du système immunitaire à  la présence du parasite et de ses œufs et excréments sous la peau. Elles surviennent généralement trois semaines après l’infestation, mais beaucoup plus rapidement (quelques jours) en cas de seconde infection, car l’organisme devient alors très sensible au parasite. 50 % de la population des pays pauvres touchés Selon l’Organisation Mondiale pour la Santé, la gale affecte environ 300 millions de personnes chaque année, surtout dans les pays pauvres o๠elle peut toucher 50% de la population lors des épidémies. Mais elle peut toucher les personnes des deux sexes, de tous les âges, y compris les nourrissons, et de tous les milieux sociaux. Dans les pays industrialisés, la gale survient surtout dans les collectivités par exemple, écoles, prisons, établissements de santé ou les institutions de long séjour, notamment pour personnes âgées. La gale est une affection très contagieuse. Sa transmission se fait principalement par contact direct, peau contre peau. Elle est favorisée par les contacts physiques rapprochés et prolongés : vie familiale, groupes d’enfants, vie en collectivité. La gale est également transmissible par voie sexuelle. Dans certains cas, une transmission indirecte à  partir du linge ou de la literie est possible, même si le parasite ne survit pas longtemps hors de la peau humaine. Une maladie bénigne mais qui peut se compliquer La gale n’est pas une maladie dangereuse, mais les démangeaisons persistantes et intenses peuvent affecter fortement la qualité de vie. Les lésions peuvent parfois s’infecter en raison du grattage, ou évoluer, dans de rares cas, en gale dite « croûteuse » ou hyperkératosique (ou norvégienne). La gale hyperkératosique survient généralement chez les personnes dont le système immunitaire est affaibli notamment des personnes atteintes du VIH ou des personnes âgées entre autres. La maladie reste extrêmement contagieuse. Elle forme des croûtes, qui contiennent de très nombreux parasites, et qui apparaissent au niveau des plis, du dos, du cuir chevelu. Le plus souvent, il n’y a peu ou pas de démangeaisons associées, ce qui peut être trompeur pour les médecins. Chez ces personnes affaiblies, les lésions liées au grattage peuvent aussi favoriser les infections bactériennes potentiellement mortelles.

Assainissement : Les bamakois sont-ils des citoyens propres ?

Education à  la propreté La capitale malienne Bamako, est a n’en point douter, très sale et très mal entretenue. Des sachets d’eau par ci, des coquilles d’œufs par là , sans compter les peaux de bananes, oranges, pommes, mandarines, des eaux de ruissellement, des caniveaux remplis d’ordures, etc. La majeure partie de la population n’a aucune notion de la propreté non seulement individuelle, mais aussi et surtout, collective. Le manque d’éducation à  la propreté provoque régulièrement des accidents de circulation. En témoigne le cas de cette mère de famille qui, au volant de sa voiture o๠se trouvaient ses deux gosses, a jeté par la vitre, une bouteille en plastique de boisson. Au même moment, passait un motocycliste sur le pont des martyrs. Ce dernier en voulant éviter la bouteille, perdra le contrôle de la moto et se fera tamponner par un camion ben de 10 tonnes. Ceci est un exemple parmi tant d’autres. Il faudrait comprendre que la propreté doit être une seconde nature. C’’est une bonne habitude qui s’apprend depuis le bas âge. Chaque parent doit l’apprendre à  ses enfants. Mais s’il faut que celui-ci adopte certains mauvais comportements devant ses enfants, il est évident que l’enfant ne pourra qu’être une mauvaise graine. Balayeuses de rue ? Insuffisant ! Tous les soirs, le service d’hygiène déploie des femmes dans les quatre coins de la ville pour balayer les grandes artères de la ville. Cet acte n’est malheureusement pas suffisant parce que, tant que chacun à  son niveau, n’aura pas le réflexe de la propreté, ces femmes travailleront pour tout juste, quelques heures. Il est important de mettre les ordures dans les poubelles. Même si l’on n’a pas de poubelles à  portée de soit, il faut toujours attendre d’être à  côté d’une poubelle pour jeter ses ordures. Et, beaucoup se mettent en tête les petits sachets d’eau jetés, ne sont pas des saletés, ce sont juste des sachets. Or, se sont ces « sachets là  » qui contribuent le plus, à  la dégradation des sols et de nos jardins publics. Responsabilité des maires Bamako compte six communes donc, six maires plus, un maire central. Mais, on a l’impression que ces autorités communales sont de simples figurants. Bamako manque de poubelles. D’une part, C’’est ce qui pousse probablement certains à  jeter les ordures par terre. Si chaque maire faisait de la salubrité, son cheval de bataille, il est évident que nous ne serions pas confrontés à  cette situation. En plus du manque de poubelles, vient s’ajouter celui des caniveaux. Ces égouts qui devraient normalement servir pour l’écoulement des eaux usées, sont pour la plupart, sales et remplis de déchets de toutes sortes. Et C’’est éC’œurant de voir des groupes de jeunes, ou même des pères de familles former des grains au bord de ces caniveaux sales, à  faire du thé. Personne ne se souciant de la propreté de la chose, les ordures étant devenues habituelles, un décor naturel en fait. Il est donc important que les populations apprennent à  prendre soin des caniveaux. Qu’ils soient quotidiennement nettoyés, assainis. Ils éviteront par la même occasion, beaucoup de maladies dont le paludisme. Cette maladie on le sait, est contractée par la piqure du moustique femelle, l’anophèle. Celle-ci pourtant, est attirée par les eaux usées et stagnantes. Bamakois et bamakoises, soyons propres. Luttons contre l’insalubrité qui n’est que source de maladies et d’accidents. Alors, propreté toujours !

Bamako, la ville la plus sale d’Afrique de l’ouest ?

Face à  cette réalité, les autorités cachent leur laxisme derrière l’incivisme des citoyens. Depuis plus d’une décennie, Bamako est devenue l’une des capitales les plus insalubres de la sous région. «Les textes ne changeront rien tant que les mentalités de la population ne changent pas », signale un responsable de la voirie de Bamako Le laxisme des autorités Pourtant dans le district, les structures d’assainissement se multiplient. Malgré cette multiplication de leurs actions à  travers des structures comme les GIE (groupements intérêts économiques) et le programme Bamako ville propre de l’association AGIR, notre capitale tarde à  trouver son lustre d’antan, légué par les indépendantistes.  Est mis en cause l’absence d’une politique efficace, le laxisme des autorités dans l’application de la réglementation en la matière et surtout l’incivisme des citoyens qui sont entre autres les facteurs qui expliquent cette lamentable réalité. l’urbanisation comme facteur aggravant de l’insalubrité Dans un pays ou le phénomène de l’urbanisation commence à  atteindre sa vitesse de croisière, nous assistons désormais à  un développement incontrôlé des quartiers spontanés dont les conséquences sont visibles avec une prolifération des dépôts de déchets liés à  l’absence d’un système organisé de collecte et de traitement des ordures industrielles et de ménage. Dans la ville de Bamako, de plus en plus, les espaces verts et les places publiques changent de vocation pour être des dépôts d’ordures et cela au vu et au su de tout le monde. Immondices et maladies, des chiffres alarmants Les chiffres sont d’autant plus alarmants que l’urgence impose une synergie d’actions de tous les intervenants dans le domaine afin de faire respirer cette ville qui ploie aussi sous le poids de la pollution des voitures et des motocyclettes. Il ne fait pas bon être asthmatique à  Bamako. Selon le rapport de 2005 sur l’état de l’environnement, 60% des places publiques de Bamako ont changé de vocation. Cela explique les difficultés de récupération des déchets et leur recyclage. Sur les 17 089 tonnes de déchets, seulement 1355 à  1720 tonnes sont recyclées. Les dépôts de transit de Konatebougou en commune I, du quartier Sans fil de la communne II en sont des illustrations parfaites à  Bamako. En commune I, II, VI, les moustiques, les mouches, les cafards sont devenus énormes car vivant dans les ordures. En conséquence, ces insectes sont des vecteurs qui expliquent la présence de beaucoup de maladies telles que le paludisme, les maladies diarrhéiques. Les odeurs nauséabondes de ses ordures asphyxient même la population. Le comportement des citoyens Dans tous les quartiers de Bamako sans exception et les lieux publics, les citoyens n’hésitent pas à  verser leurs eaux usées sur les voies publiques « nous n’avons pas d’autres moyens d’évacuer l’eau usée que de la verser sur la voie publique » martèle une servante qui faisait la lessive dans une rue de Niaréla. De l’avis de Daouda Daou, professeur de droit à  l’IFAC (école professionnelle), l’incivisme, le manque d’informations et l’analphabétisme favorisent le phénomène. Dans ce cas, les autorités sont appelées à  appliquer la loi avec rigueur, après avoir procédé à  une campagne de sensibilisation.