Oumou Sall Seck, le trait d’union

C’’est avec son habituel sourire que Madame Sall Oumou Seck nous reçoit chez elle. Habillée dans le traditionnel dampé, elle est à  l’aise face à  la presse, dont elle s’est faite une alliée, surtout pendant la crise de 2012, o๠sa voix était l’une des plus entendues au Mali et ailleurs. La native de Kidal n’y va pas par quatre chemins : « je suis métisse, ma mère est touarègue Ifoghas et mon père peul, je suis donc un trait d’union ». Cet engagement à  être un pont entre les communautés, elle l’a partagé et s’est battue pour la cohésion sociale au plus fort de la crise, à  travers son association justement dénommée « Trait d’union ». Mais C’’est en 2001 que son leadership l’a propulsée sur le terrain politique, à  travers un club de soutien aux actions du Président ATT, créé avec des amis, qui fusionnera ensuite avec d’autres associations pour créer le Mouvement Citoyen. Elle en devient vice-présidente, un poste qu’elle conserve à  la création du Parti pour le développement économique et la solidarité (PDES). Mais en 2011, contre toute attente, elle adhère à  l’Union pour la République et la démocratie (URD), et soutient son candidat Soumaà¯la Cissé lors de l’élection présidentielle de 2013. à‰lue depuis 2004 à  la tête de la commune urbaine de Goundam (région de Tombouctou), o๠elle a vécu, elle assure n’avoir « d’autre projet que de présenter un vrai programme de développement et de tenir mes engagements ». Ses administrés le reconnaissent, même ceux des partis adverses, et mettent à  son actif centres de santé, adductions d’eau, centre multifonctionnel pour les femmes, terrain de basket, transformation de produits locaux, construction d’écoles et de centres de formation professionnelle. l’épouse d’Abdoulaye Yaya Seck est également une pionnière de la lutte contre l’excision. Au sein de « Duma », une organisation qui contribue au développement de Goundam, elle mène une lutte acharnée contre les mutilations génitales féminines. Et ce, à  travers le financement d’activités génératrices de revenus pour les femmes afin de faciliter la reconversion des exciseuses. Pour ce combat, elle reçut en 2008 le Prix international de la Liberté décerné par le Royaume du Danemark. Artisane de l’adoption de la loi sur les quotas féminins dans les postes électifs et nominatifs, elle continue son plaidoyer. « Les femmes jouent un grand rôle dans le développement du pays. Elles sont très dynamiques dans tous les secteurs économiques, notamment l’informel. Elles ont joué un très grand rôle pour l’unité et l’intégrité de notre pays », déclare-t-elle. La formation est l’une des clés. Une raison qui l’a poussée à  retourner sur les bancs o๠elle étudie actuellement la Coopération et le développement international. à€ 47 ans, Madame le maire est également présente dans les affaires, à  travers la société CODI. Elle trouve cependant du temps pour s’adonner, trois fois par semaine, au sport et surtout pour s’occuper de sa famille.

Au Mali, l’’APR de Macky Sall en eaux troubles…

Pendant qu’à  Dakar le président sénégalais pense à  l’organisation d’un référendum invitant le collège électoral à  se prononcer sur la réduction de son mandat de sept à  cinq ans, à  Bamako les ressortissants sénégalais se tirent dessus pour le contrôle du parti de Macky Sall. l’APR au Mali est en lambeaux. C’’est le cas de le dire puisque les premiers coltineurs de ce parti ont été mis sur la touche dernièrement. l’argentier local, Alla Sène, grand industriel évoluant dans le gaz, est débarqué pour avoir osé défier le tout puissant directeur général du Port Autonome de Dakar. Homme de confiance du président, le directeur général Cheikh Kanté est le faiseur de roi du parti présidentiel. Dans l’intention de taire les querelles au sein de la communauté sénégalaise du Mali, il avait offert la coordination malienne à  Ousmane Diallo actuel directeur commercial de la représentation du Port de Dakar à  Bamako. Telle une arête dans la gorge, ce parachutage n’aura jamais été digéré par le camp de l’éternel briscard Ibra Guissé. Une mission officieuse du parti dépêchée pour assister à  l’assemblée générale annuelle de la communauté sénégalaise suffira pour mettre la puce à  l’oreille au directoire national. Le reste fut un travail d’enfant : Ousmane Diallo, à  sa grande surprise et à  son insu, est débarqué et remplacé par Soko Mamadou Abdoulaye. Opérateur économique ayant pignon sur rue au grand marché de Bamako et proche de Ibra Guissé, le nouveau coordonnateur cherche à  se tailler des habits de chef seulement Ousmane Diallo ne s’avoue pas vaincu et des activistes tentent prématurément de semer les démons de la division entre le nouveau coordonnateur et l’incontournable Ibra Guissé. Futé et disponible, ce retraité de luxe a le temps de la politique. Il tient à  tout contrôler au Mali o๠il vit depuis la veille des indépendances. A quelques jours de l’arrivée de Souleymane Jules Diop, secrétaire d’Etat chargé des sénégalais de l’extérieur pour une visite de quatre jours au Mali, chaque camp affute ses armées pour séduire la direction nationale. C’’est le moment de peser sur la balance pour demain pouvoir disposer de moyens conséquents en direction de la précampagne présidentielle et tout de suite se positionner pour recevoir des biscottes en direction de l’imminent référendum. Souleymane Jules Diop prendra-t-il le risque d’arbitrer le combat des gladiateurs ? Tout indique qu’il lui sera difficile de sortir du schéma orchestré par le directeur général du Port Autonome de Dakar, Cheikh Kanté.

Le corbillard du bonheur…

C’’est dans la salle de conférence du carrefour des jeunes que l’ambassadeur du Sénégal au Mali, Assane Ndoye, a révélé à  ses compatriotes que leur président « a décidé de mettre à  disposition de la communauté sénégalaise vivant au Mali un corbillard moderne pour le rapatriement des dépouilles mortelles » et mieux « un service de production et de délivrance de pièces d’identité et de titres de voyages sera installé dans quelques semaines à  Bamako ». Ces bonnes nouvelles ont été suivies par une salve d’applaudissements de la part du millier de personnes venues assister à  l’assemblée générale extraordinaire de la communauté sénégalaise vivant au Mali. Reconduit à  la tête de cette association, le président Ibra Guissé a remercié le peuple hôte en affirmant « Nous, Sénégalais, sommes un peuple modèle et C’’est ce dont l’autorité malienne a besoin. Ici, au Mali, nous sommes chez nous et cela nous le devons aux Maliens qui nous portent dans leur chair. A ce titre, je voudrai remercier les officiels maliens qui nous associent à  bien des activités et répondent à  l’essentiel de nos sollicitations ». Présente à  la cérémonie, la directrice générale de Ecobank a soutenu la volonté de son institution d’accompagner les Sénégalais à  acquérir des logements sociaux au Mali et à  développer des projets novateurs. Parlant de projets, les femmes sénégalaises du Mali « ont commencé à  rembourser les prêts de issus des 100 millions offerts par le président Macky Sall et ce revolving permettra de financer les projets en instance d’autres femmes » dira Ibra Guissé. Pour finir, l’ambassadeur du Sénégal au Mali a rappelé que « les peuples du Mali et du Sénégal sont unis par l’histoire et il exhorte tout Sénégalais vivant au Mali à  rendre hommage à  ce pays par le travail et la prière ».

NEPAD : le continent ne peut plus attendre !

l’idée était belle pour emmener le continent africain vers plus de croissance. Mais depuis sa création au début des années 2000, le Nepad ou nouveau partenariat économique pour le développement en Afrique, n’a sur combler les attentes. La question du financement de cet ambitieux programme de développement économique, résulte de l’inertie des Etats engagés dans ce partenariat et qui ces dix dernières années, n’a eu d’efficacité que sur le papier. Le NEPAD, de l’avis de nombreux experts gagnerait à  impacter sur les économies africaines et très rapidement. En réunissant ses pairs à  Dakar du 14 au 15 juin, pour un sommet sur le financement des infrastructures en Afrique, le chef de l’à‰tat sénégalais Macky Sall, également président du Comité d’orientation des chefs d’Etat et de Gouvernement du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad), a voulu envoyer un message clair : le continent africain ne peut plus attendre ! Infrastructures obsolètes voire inexistantes Sur notre continent, nul n’ignore l’état déplorable de nos infrastructures : routes, ponts et axes ferroviaires obsolètes, dénotent d’un retard en la matière. Lorsque les gratte-ciels de Doha rivalisent avec ceux de New York et que les grands axes de Johannesburg n’ont rien à  envier à  ceux de Lagos, d’autres pays de la sous région peinent à  relier leurs principales villes, pour accélérer les échanges commerciaux, stimuler la production d’énergie et l’économie locale. Les infrastructures sont inévitablement l’une des voies sûres vers la croissance économiques. Et quand Carlos Lopes, Secrétaire exécutif de la Commission économique de l’Afrique (CEA), lance que « l’Etat des infrastructures en Afrique est catastrophique », le constat ne peut plus être nié. Si le Nepad est un bon instrument économique, il coûte cher. Selon la Banque Africaine de développement (BAD), le déficit de financement dans le domaine des infrastructures avoisine les 40 milliards de dollars par an. Il manque également 38 milliards de dollars sur un coût global de 68 milliards pour boucler le budget des 51 projets prévus sur la période 2012-2020. 16 projets d’infrastructures prioritaires D’après le président sénégalais Macky Sall, qui recevait ses hôtes à  Dakar, 16 projets prioritaires ont été dégagés. : « Nous avons dans le Pida [Programme pour le développement des infrastructures en Afrique] cinquante-et-un projets sur lesquels seize ont été extirpés, donc ces seize projets couvrent tout le continent. Vous avez des projets sur l’Afrique de l’Ouest, il y en a principalement trois. Un concerne la connexion en chemin de fer de la Côte d’Ivoire-Bénin-Togo et Nigeria. Un autre concerne justement Dakar-Bamako, comme premier tronçon du corridor est-ouest. Et nous avons le projet de Sambangalou qui est un projet hydroélectrique sur le fleuve Sénégal ». De son côté, le président malien Ibrahim Boubacar Keita a lancé un appel quant à  l’état de dégradation du Fleuve Niger, envahi par des dunes, et a plaidé pour son dragage. « Je suis très inquiet par rapport au fleuve Niger. Si l’on n’y prend garde, ce cours d’eau va tomber dans l’histoire et devenir une légende. Il faut urgemment agir pour procéder au dragage du fleuve Niger. Nous avons vraiment des soucis par rapport à  cela », a-t-il conclu. Financement alternatifs La question du financement reste pendante. Et pourrait s’articuler autour de plusieurs innovations : l’émission d’emprunts obligataires sur les marchés financiers régionaux et internationaux, en passant par la création de fonds souverains ou la mobilisation de l’argent envoyées sur le continent par la diaspora comme l’a fait l’Ethiopie pour le méga barrage Renaissance, l’Afrique doit sophistiquer ses plans de financement, ont rappelé certains experts.

Oumou Sall Seck : « Kidal, le chemin sera long et semé d’embûches »

Aujourd’hui, je vous livre ma modeste opinion, suite aux événements dramatiques et sanglants qui se sont déroulés le 17 mai 2014, dans le cadre de la venue à  Kidal du Premier Ministre, Moussa Mara. Tout d’abord, je salue l’engagement et la détermination du Chef de Gouvernement, qui, courageusement, n’a pas hésité à  faire atterrir son avion sur la piste de Kidal, dans les pires conditions de sécurité et d’incertitude. Je le félicite pour cette audace qui lui a permis de constater ce qui se passe exactement à  Kidal, d’aller à  la rencontre des partenaires militaires, d’analyser la situation, de tirer la leçon de ce qui s’impose face à  la réalité de Kidal. Ce contact direct avec le terrain, aussi violent soit-il, lui permettra de prendre des décisions qui contribueront à  apaiser le climat belliqueux qui règne dans la ville. Sa venue lui a aussi permis de découvrir, et avec lui les Maliens et le monde entier, que tous ceux qui se disaient représentants de la population et décideurs ne le sont pas. Il est temps que le Premier Ministre tienne compte des réalités qui convergent vers des pistes conduisant, rapidement, efficacement et en toute transparence, vers un début de négociations pour retrouver la paix et la souveraineté de l’à‰tat sur l’ensemble du territoire. Les Forces armées maliennes doivent être repositionnées sur Kidal et disposer d’installation et d’équipements dignes de ce nom. Son encadrement doit être confié à  des officiers de terrain, au comportement irréprochable, tel que Keba Sangaré. Quant au Général Gamou, aussi compétent et respectable soit-il, je suis convaincue que tant qu’il sera présent à  Gao ou à  Kidal, il n’y aura pas de paix possible et qu’il devrait être plutôt muté sur Tombouctou. Il parait indispensable de mettre en place, pour la région de Kidal un conseil de la paix composé de personnes ressources incontournables pour leur connaissance des spécificités et de l’Histoire du Cercle de Kidal, afin de contribuer à  la stabilité et à  la « réintégration » totale de cette 8e région. Le problème ne se réglera ni dans la violence, ni dans la répression, mais dans la concertation et la réflexion avec patience et sérénité. Le chemin sera long et semé d’embûches. Le retour de la stabilité de notre Mali, du développement pour l’ensemble de nos régions et d’une vie meilleure pour nos populations, au travers de la réconciliation nationale, est un enjeu qui vaut quelques concessions de part et d’autre. (Oumou Sall Seck)

Adresse d’IBK à l’Assemblée Nationale du Sénégal

Bismillahi Rahman Rahim, Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale, Messieurs les Présidents des Institutions de la République du Sénégal, Messieurs les Ministres, Honorables députés, Distingués invités, Fierté et honneur : voilà  les sentiments qui sont sincèrement miens en cette heure. Fierté et honneur, parce que je suis au Sénégal, pays stable et vitrine méritoirement saluée des démocraties africaines en construction. Fierté et honneur, parce que je foule le sol de la grande nation du « djom » et de la « téranga », de la retenue et de l’hospitalité. Fierté et honneur, parce que je suis l’hôte d’un grand peuple, grand dans chacune de ses filles, grand dans chacun de ses fils, et grand par les hommes et femmes d’exception qu’il a donnés au monde. Je dis Léopold Sédar Senghor, le père de la négritude, le poète enseigné dans toutes les universités du monde, l’essayiste lumineux de la civilisation de l’universel. Je dis Cheickh Anta Diop, le pionnier audacieux de l’égyptologie, le savant qui a rétabli la vérité historique de manière irréfutable contre la pensée dominante de l’époque et contre le courant hégélien pour lequel l’Africain n’a pas d’histoire. Mais je dis aussi tous ces fiers écrivains qui ont marqué les jeunesses scolaires de mon pays et d’ailleurs. Janjo donc pour Birago Diop et son art du conte ! Janjo pour Abdoulaye Sadji et ses portraits saint-louisiens ! Janjo pour Ousmane Socé Diop et son rapport à  la société lebou ! Janjo pour Cheikh Hamidou Kane et ses angoisses face à  l’Afrique sommée, dans cette profonde aventure ambigà¼e, comme il dit, de « porter le bleu de chauffe en mettant son âme en lieu sûr ». Je pourrais continuer l’exaltation, car les mérites du Sénégal sont multiples, par la manière magistrale et experte dont mon jeune frère, le Président Macky Sall, conduit aujourd’hui le plaidoyer pour le développement du continent à  travers sa présidence du NEPAD. Je pourrais continuer à  saluer l’apport du Sénégal à  la démocratie africaine, notamment pour les alternances pacifiques et l’élégance d’Abdou Diouf en 2000 et celle d’Abdoulaye Wade en 2012. Et dans ce chapitre, vous m’approuverez sans aucun doute si je salue, d’un élan sincère, mon aà®né Moustapha Niasse, pour les positions équilibrées et justes qui furent toujours les siennes, pour son combat sans lassitude en faveur de la démocratie et pour l’estime personnelle qu’il a toujours eue à  mon endroit. Cher aà®né, merci pour les conseils, merci pour l’accompagnement, merci pour la sollicitude. Je pourrais continuer à  citer la place particulière du Sénégal dans la construction des élites africaines d’antan, issues de véritables centres d’excellence pour être les premiers leaders de notre sous-région : William Ponty, pépinière à  nulle autre pareille, o๠des promotions de futures élites tissèrent des liens d’amitié dont nous fûmes parmi les heureux bénéficiaires. Ainsi, la belle fraternité qui lia feu mes pères Professeur Assane SECK et Boubacar KEàTA. Qu’Allah les accueille parmi les bienheureux. Rufisque, o๠nos mères, sous la houlette de Madame Le Goff, grande dame de C’œur, dédiée à  la promotion des africaines, apprirent le beau métier d’institutrices. Je pourrais continuer, mais les éloges épuiseraient mon temps de parole. Vous me permettrez alors, en pensant à  tous ses acteurs, de saluer le Sénégal du talent, le Sénégal du génie créateur, le Sénégal des victoires, le Sénégal de nos fiertés. Monsieur le Président de l’Assemblée nationale, Chers députés, Je suis fier et honoré d’être ici en terre africaine du Sénégal, je l’ai dit. Mais je suis encore plus fier d’être dans cette enceinte prestigieuse, symbole de la démocratie, du débat démocratique dont votre pays est un des pionniers en Afrique. Car si elles se sont déroulées ailleurs que dans les locaux actuels du parlement, les joutes épiques qui ont opposé Blaise Diagne et Galandou Diouf n’en préfiguraient pas moins la maà®trise du réflexe démocratique et la vitalité de la vie politique sénégalaise. En m’adressant à  vous, dignes héritiers du débat contradictoire dans lequel ce pays a toujours excellé, je pense à  Lamine Coura Guèye, Iba Mar Diop, Valdiodio Ndiaye, Mamadou Dia, ainsi que les autres orateurs brillants, tel Majhemout Diop avec son historique essai, Histoire des classes sociales en Afrique de l’Ouest, qui ont fait les lettres de noblesse de la politique au Sénégal. Je suis fier et honoré de vous apporter ici les salutations du peuple malien qui vous est reconnaissant, à  votre président Macky Sall, à  votre gouvernement, à  vous les parlementaires et au peuple frère du Sénégal. Le peuple malien vous est reconnaissant d’avoir été à  ses côtés quand il a eu besoin de vous, au cours de la crise qu’il a subie de 2012 à  2013. Les Djambars, vos valeureux soldats, sont chez nous aux côtés de l’armée malienne et de soldats de la communauté internationale. Ils bravent le soleil, ils bravent les vents, ils bravent la soif et la faim, ils veillent nuit et jour sur le peuple malien, et l’intégrité du Mali. Votre armée a payé le prix du sang. Mais vos vaillants soldats, Ousmane Fall et Cheikh Tidiane Sarr, tombés sur le Champs de l’honneur le 14 décembre 2013, ne sont pas morts dans une guerre frontale. Ils ont été fauchés par un attentat lâche et la lâcheté de ceux que Césaire appelle les assassins de l’aube. Je m’incline ici, une fois de plus devant leur mémoire. Mes pensées vont aussi vers ma fille, Fatou Seck Gningue, élève-officier à  l’à‰cole militaire interarmes de Koulikoro, malheureusement décédée lors d’un exercice militaire, en octobre 2011. Que son âme repose en paix. Le Mali ne l’oubliera jamais. A leurs familles, au président Macky Sall et à  vous tous et toutes ici, je réitère mes condoléances et celles du peuple malien. Et je vous prie qu’ensemble, en mémoire de ces héros morts pour le Mali et pour la défense de nos communes valeurs sacrées, nous observions une minute de silence. Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale, Honorables députés, Il ne s’agit ici, ni de faire l’économie de la grave crise que notre pays a traversée, ni de faire l’inventaire des efforts déployés par le gouvernement de transition et par nous-mêmes depuis notre investiture le 4 septembre 2013, pour que le Mali se remette debout. Il suffira que je vous dise ceci : Le Mali a été la victime d’une crise multidimensionnelle qui l’a ébranlé dans tous ses fondements. Et il y aurait sombré, sans l’assistance prompte et sans calcul de ses partenaires et voisins : la CEDEAO, l’Union africaine, les Nations-Unies, la communauté internationale dont l’Union Européenne, notre irremplaçable partenaire dans la reconstruction de l’armée malienne. l’action volontariste, opportune et hautement décisive de François Hollande, qui a levé sans attendre l’armée française pour sauver notre pays, mérite d’être singularisée ici. Le Mali ne remerciera jamais assez la France, pour ce devoir de solidarité effective. Nous savons et saurons nous souvenir. Nous connaissons la valeur du sacrifice. Nous savons les implications de la solidarité, surtout celle massive et prompte dont nous avons bénéficié au plus fort de nos désarrois. C’’est dire que nous savons ce que nous devons faire tout de suite, aujourd’hui et demain. Nous savons ce que légitimement, en vertu des accords et des résolutions passées, la CEDEAO et la communauté internationale attendent de nous. Je répète ici solennellement qu’Ibrahim Boubacar Keita n’est pas contre la négociation avec les groupes en rébellion, encore moins, comme le stipule l’Accord Préliminaire de Ouagadougou dans son article 21, avec toutes les communautés du Nord du Mali, car le gouvernement, le parlement et le peuple du Mali n’aspirent qu’à  la paix. La paix partout au Mali. A Kidal. A Gao. A Tombouctou. A Mopti. A Ségou. A Sikasso. A Koulikoro. A Kayes. A Bamako. Partout, sur tout le territoire national. Partout, dans les pays voisins du Mali. Partout au monde. Nous avons trop payé à  la guerre pour sous-estimer le salut que peut-être un processus de négociation, de surcroà®t entre compatriotes, fils et filles de la même nation. Nous avons trop payé des meurtrissures des viols et des amputations, de l’humiliation des flagellations et de l’exil de braves producteurs chassés de chez eux par des fauteurs de guerre en mal d’aventures. Alors, je suis pressé. Pressé de signer des deux mains tout accord pouvant déboucher immédiatement sur une paix durable. Pressé de rendre possible le retour de la confiance et de la cohésion entre les communautés. La négociation était mon objectif hier. Elle l’est encore plus aujourd’hui. Et de la tribune que vous m’offrez, égard suprême, dont je mesure l’honneur, le privilège et la signification, je renouvelle mon appel aux groupes rebelles, ainsi qu’à  toutes les communautés du Nord du Mali. Que tous viennent et qu’on parle ! Qu’ils viennent et qu’on construise le Mali ensemble ! Qu’ils viennent et qu’on se mette d’accord, chacun devant accepter de concéder, mais tous d’accord pour la préservation totale et sans équivoque de notre intégrité territoriale. Seul doit prévaloir le Mali, divers mais uni, décentralisé et transférant aux collectivités et à  l’initiative citoyenne les compétences qui ne peuvent et ne doivent plus être celles de l’Etat central, en ces temps oà¹, à  juste raison, l’Etat jacobin est partout remis en cause. Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale Honorables députés, Tel est le tableau du Mali d’aujourd’hui. Il a saigné mais le monde a été son garrot, et notre gratitude est infinie. Il a vacillé. Mais il se remet debout. Il saura compter sur vous. Il saura compter sur le Sénégal qui est une autre patrie des Maliens autant que le Mali l’est pour les Sénégalais. Le Sénégal nous inspire et nous rassure. Autant que le Président Macky Sall, je ne vois pas d’autre salut que la conception d’un plan ambitieux et méthodique, pour réussir l’émergence au bénéfice de nos populations. Là  encore, bravo à  l’enfant de Joal qui a été le chantre de l’organisation et de la méthode. Longue vie au « BOM » ! C’’est pourquoi, pour la première fois de l’histoire institutionnelle de mon pays, existe un ministère en charge de la prospective et de l’anticipation, pour mener la réflexion stratégique et le travail de planification nécessaires à  ce projet de sursaut national. Hier, le Mali et le Sénégal ont eu l’admirable projet de mutualiser leurs efforts au sein d’une fédération que les vicissitudes de l’Histoire ont condamné à  la brièveté. Aujourd’hui, les enjeux de la globalisation exigent une dynamique d’intégration qui va au-delà  de deux pays. Le Mali et le Sénégal se retrouvent dans plusieurs organisations sous régionales et au sein de l’Union africaine qui symbolise notre désir d’une seule nation africaine. Dirigeants d’un temps de défis, le président Macky Sall, d’autres leaders du continent ainsi que moi-même, sommes conscients des enjeux. Senghor, dans son allocution prémonitoire à  Africa Hall en 1963, nous prévient certes que, je cite « l’union n’est pas l’addition de nos faiblesses ». Mais Cheickh Anta Diop, a mis en relief le rôle incubateur que l’Afrique a joué dans le rayonnement de la civilisation humaine. Nous ne sommes donc pas damnés. Il faut tirer les leçons certes de cinquante ans d’indépendance, recentrer ce qui doit l’être et accepter le labeur qui a permis à  des continents plus ambitieux d’être aujourd’hui parmi les nouveaux centres du monde. Le pari n’est pas fou. Il est à  notre portée. Et plaise au Ciel que nous le relevions ensemble ! Inch’Allah ! Vive le Sénégal, Vive le Mali, Vive l’intégration africaine, Vive l’amitié et la fraternité indéfectibles et toujours fécondantes entre les peuples sénégalais et maliens ! Je vous remercie.

Macky Sall parle d’ATT…

Invité de l’émission « Et si vous me disiez toute la vérité » de Denise Epoté Durand sur TV5 Monde, le président Macky Sall affirme s’être entretenu avec son homologue malien sur le cas du président Amadou Toumani Touré. Réfugié au Sénégal suite au coup d’Etat du 21 mars 2012, le président déchu devrait être jugé pour haute trahison si la Haute Cour de Justice suit la volonté de Ibrahim Boubacar Keita. Sera-t-il jugé par contumace ? Tout dépend de Dakar qui pourrait s’opposer à  une extradition puisque « le Sénégal est une terre d’asile et d’accueil et J’ai discuté avec les présidents Ouattara et Compaoré avant d’envoyer un avion à  Bamako pour chercher ATT » a rappelé le successeur de Abdoulaye Wade. L’élève a dépassé le maà®tre Pour Macky Sall « le Sénégal est voisin du Mali et s’intéresse par conséquent à  ce qui s’y passe d’o๠l’envoi d’un contingent qui vient d’ailleurs de perdre à  Kidal deux soldats ». l’invité dominical de TV5 Monde est allé plus loin sur le sujet en soulignant que « tout ce qui concourt à  pacifier et à  stabiliser le Mali sera soutenu par Dakar et Bamako doit aussi penser à  son voisin en prenant certaines décisions ». C’’est à  peine si Macky Sall n’a pas dit qu’un débat portant sur l’extradition ou pas du président en exil risque de gripper l’axe Dakar – Bamako et de secouer la pirogue Sénégal. Le dossier ATT est loin de connaà®tre son épilogue et contrairement à  ce que l’on pense, l’extradition de l’ancien président n’est pas que du ressort des présidents IBK et Macky. l’affaire Habré est une jurisprudence au Sénégal. Macky Sall était ministre de l’intérieur puis Premier ministre quand le président Abdoulaye Wade se jouait de la communauté internationale en donnant l’impression de vouloir extrader Habré. l’élève devenu maà®tre à  la place de son maà®tre saura le moment venu esquisser la danse du scalp pour ne pas livrer ATT.

Macky Sall rend hommage aux deux soldats sénégalais tués au Mali

Le président Sall a indiqué qu’il entend donner les moyens aux forces armées sénégalaises pour leur permettre d’assumer leur mission régalienne de paix et de sécurité, au Sénégal et à  l’étranger. Pour le chef de l’Etat sénégalais, « aller combattre le terrorisme au Mali, C’’est aussi faire preuve d’une sécurité préventive ». Les deux soldats sénégalais, un caporal-chef et un soldat de première classe, Ousmane Fall et Cheick Tidiane Sarr, ont été tués à  Kidal samedi suite à  un attentat à  voiture piégée qui fait également sept blessés dans le camp sénégalais. « Ces deux soldats étaient partis défendre la paix et la sécurit é du peuple frère et ami, celui du Mali », a souligné le président Sall. Le contingent sénégalais de la MINUSMA comprend près de 600 militaires et gendarmes.

Mohamed Ould Abdel Aziz : « Il y a malheureusement parfois plus de coopération entre les terroristes que les Etats »

Avec la grave crise que le mali a connu, l’OMVS ne peut-elle pas profiter pour porter une deuxième corde à  son arc en plus de celle relative à  l’économie, un volet sécurité ? Mohamed Ould Abdel Aziz : Nous sommes dans une situation assez difficile au niveau du Sahel, nous sommes menacés par ce phénomène qu’on appelle le terrorisme qui est étranger à  notre région, à  notre culture et à  notre civilisation mais on est obligé de faire avec. Le terrorisme ne vient pas seul et ne s’implante pas n’importe oà¹, il faut qu’il y ait une faille quelque part pour qu’il puisse s’implanter. Malheureusement, il se trouvait qu’il y avait une situation au nord du Mali qui a fait que les terroristes ont pu l’atteindre. Le terrorisme est alimenté par les trafics de drogue, les trafics illicites d’armes, la prise d’otage et le paiement de rançon. Ce phénomène n’a pas été malheureusement traité à  temps. Il y a eu du laxisme, un manque de coordination et de coopération entre les Etats du Sahel. On a essayé ensemble de faire un effort mais on a pas trouvé la bonne formule qui pouvait nous permettre de sortir de cette situation. A cela, il faut ajouter, les problèmes survenus en Libye. Le démantèlement de l’arsenal militaire libyen est venu renforcer les équipements des terroristes sur place. Il a fallu l’intervention de l’armée française pour stopper l’avancée des terroristes. Je pense que nous devons tenir compte de cette situation et en tirer les enseignements nécessaires et à  l’avenir, compter que sur nos propres moyens. Le terrorisme est un phénomène qui peut frapper n’importe quel pays de la région, un phénomène qui ne connait pas de frontière, un phénomène qui permet à  des gens d’horizons divers de s’organiser entre eux et de s’entendre, même parfois plus que les Etats. Il y a plus de lien malheureusement parfois et plus de coopération entre les terroristes eux-mêmes que les Etats. Et là  C’’est un problème. Avec mes collègues Chefs d’Etat, nous sommes très conscients de cette situation et nous prenons des mesures qui s’imposent. Ce qui s’est passé au Mali peut se passer ailleurs donc nous devons travailler main dans la main pour juguler ce phénomène pour qu’il ne s’étende ailleurs. Nous ne devons pas laisser des terroristes se substituer à  l’Etat, ni s’implanter quelque part dans une partie de nos états. Quel peut être l’impact de ces ouvrages hydroélectriques sur le vécu des populations ? Macky Sall: D’abord un mot sur le terrorisme. Après avoir parlé au commandant du contingent du Sénégal à  Kidal, il m’a rassuré que le morale ne saurait être touché par ce qui s’est passé et ils sont déterminés à  assumer la mission qui est la leur pour restaurer la paix et l’intégralité de l’intégrité territoriale conformément à  leur mission en territoire malien. Ce qui s’est passé ne pourra entamer la détermination du Sénégal, son armée et son gouvernement à  faire face à  toute sorte d’agression particulièrement à  cette forme nouvelle d’agression au sahel. Pour revenir à  la question, ces barrages donnent plus d’espoir quant à  l’avenir de l’organisation commune et les autres barrages qui devront suivre. La voie est indiquée pour l’avenir de l’OMVS et C’’est une source d’énergie propre, tirée à  partir de l’eau. Il n’y a absolument pas d’impact sur l’environnement. En dehors des ouvrages de l’OMVS, dans l’espace, nous avons d’autres sources d’énergie en Mauritanie, le gaz sur lequel le gouvernement mauritanien a accepté de travailler avec le Mali et le Sénégal pour un échange d’énergie, de vente d’électricité à  partir de gaz. Tout cela montre que l’espace OMVS est un espace o๠tout nous lie, l’histoire, la géographie, l’économie et je pense que nous n’avons d’autres choix que de poursuivre cet héritage, de le consolider et de le renforcer. Avec l’énergie nous allons construire une union forte au sein de nos espaces communautaires. Au regard de la crise énergétique que vivent nos pays, les actions comme l’inauguration du barrage de Felou et de Gouina sont à  saluer, cependant, force est de constater que dans les deux autres volets de l’OMVS à  savoir l’agriculture et la navigabilité trainent les pas. Qu’en est-il de ces deux volets, est ce qu’il y a un manque de solidarité sur ce plan ? Ibrahim Boubacar Kéita: Ce volet nous tient parfaitement à  C’œur et je vous assure qu’il n’est pas du tout en reste. Le Haut commissaire est rentré d’une mission précisément pour ce sujet. La Sogénav qui a son siège en Mauritanie a cela, comme mission et vocation, faire en sorte que rapidement ce volet devienne réalité et que nous ayons enfin l’accès à  la mer. Il n’y aucun abandon à  ce niveau là  et je crois que cela sera réalisé. En ce qui concerne l’irrigation également, on sera davantage servi après le projet des deux barrages à  venir en territoire guinéen qui vont donner au Mali un espace aménageable beaucoup plus important. Il n’y a qu’une continuité dans tout cela. Tous ces efforts contribuent à  faire en sorte que nos pays soient à  l’unisson et que chacun trouve ses marques là  o๠il y a déficit ou difficulté interne, C’’est ça la solidarité, C’’est ça la mise en commun de ce qu’on peut avoir en partage et je voudrais dire que le rôle de fleuves dans le développement d’un pays est assez singulier, notre fleuve va créer la vie faire que la lutte contre la pauvreté soit effective et efficace, l’électricité va permettre aux petites et moyennes entreprises, des entreprises minières et d’autres de se mettre en place avec la création d’emploi renouvelé, l’agriculture sera développée pour la sécurité alimentaire dont nos pays ont besoin, la navigabilité sera là  pour mettre les peuples en liaison, et commercer entre eux, tout cela fonde un vivre ensemble.

Législatives 2013 : Oumou Sall Seck, l’amazone de Goundam

Sans risque de se tromper, « Madame le Maire » est l’une des femmes politiques les plus médiatisées et les plus populaires au Mali. Son engagement, en particulier dans la recherche de solutions à  la crise malienne, en fait une candidate de choix pour sa circonscription. Oumou Sall Seck est connue pour ses différents combats en tant que maire, pour sa commune mais aussi les femmes et les jeunes. Après l’éclatement de la crise socio-politico-sécuritaire de 2012 et ses conséquences sur le tissu social malien, elle s’est illustrée en lançant l’initiative « trait d’union » comme symbole d’unification du sud au Nord. En se basant sur son expérience personnelle. « Mon père est peuhl et ma mère est touarègue je suis trait d’union », déclarait-elle en lançant cette action qui est aujourd’hui reconnue, même à  l’international. Pour le scrutin du 24 novembre prochain, elle peut compter sur l’atout Mohamed Ag Mohamoud, son collistier. L’ ancien député qui cherche à  reconquérir son poste, demeure un leader local incontesté. Oumou Sall Seck peut compter sur de solides atouts auprès de la base qui ont pour noms: fidélité, engagement, rigueur morale, sens de l’honneur, sociabilité. En lice également et son principal adversaire Oumarou Ag Ibrahim Haidara, président du Haut Conseil des Collectivités Territoriales, candidat de l’ADEMA. Pour bâtir Goundam, il faut l’aimer d’abord, aime t-elle répéter. Dans la ville et auprès de ses habitants, le nom d’Oumou Sall Seck est associé au développement de la ville. En effet, de nombreux projets ont été mis en œuvre au cours de son mandat. On peut noter, entres autres, la construction du pont, du Centre de santé communautaire, du Centre multifonctionnel des femmes, du jardin d’enfants, l’aménagement du terrain sportif, de la Place de l’indépendance et du lac Télé, l’éclairage public.

Dakar sans eau : panne sèche pour le président Macky Sall

Le fatalisme et la résignation ont fini par atteindre leurs limites pour céder la place à  l’exaspération puis à  la révolte chez les Dakarois, privés d’eau depuis la mi-septembre. Dans la soirée du mercredi 25 septembre 2013 plusieurs quartiers de la ville ont initié des manifestations populaires, barrant la circulation à  l’aide des pneus calcinés et des troncs d’arbres, a pu constater un reporter d’Ouestafnews. Cette poussée de fièvre dans la capitale sénégalaise n’est pas sans rappeler les dernières heures de l’ancien régime libéral, du président Abdoulaye Wade, « chassé » du pouvoir par des électeurs excédés par les coupures d’électricité et des conditions de vie qui se dégradaient alors qu’au sommet de l’Etat, on festoyait. Son remplaçant à  la présidence Macky Sall (un de ses ex-collaborateurs devenu un de ses opposants lors de la présidentielle de 2012) n’a pas encore bouclé deux ans de présence au pouvoir, mais commence à  accumuler les passifs. Les Sénégalais semblent retrouver au sein du nouveau régime les mêmes tares que ceux de l’ancien : incompétence, laxisme, insouciance et arrogance face à  la souffrance des populations. Une souffrance caractérisée par la ronde quotidienne des femmes et hommes armés de récipients de toutes sortes, à  la recherche du liquide précieux. Et depuis plus de deux semaines, cette scène fait partie du décor dakarois, en cette période caniculaire. Dans la plupart des quartiers de la capitale pas une goutte d’eau ne tombe des robinets d’o๠le recours aux pompes manuelle souterraines ou aux puits, tandis que d’autres vont se ravitailler dans les quelques rares zones relativement épargnées. Selon les informations fournies par la Sénégalaise des eaux (SDE), l’entreprise chargée de la distribution, l’origine du calvaire réside dans la rupture de la principale conduite d’eau, un tuyau qui mesure 85 mètres de long et 1,20 mètre de diamètre à  la station de Keur Momar Sarr, localité située au nord-ouest de la capitale. Il s’agit « d’un scandale dans la mesure o๠la SDE est assujettie à  un remplacement régulier des conduites, selon un programme contractuel » dénonce dans un communiqué l’Association des consommateurs sénégalais (Ascosen) qui, de concert avec d’autres consuméristes locaux prévoit de porter plainte contre l’entreprise. Les réparations qui trainent en longueur ont cependant fini d’installer le doute dans l’esprit des populations. Pis, à  la SDE tout comme au niveau du gouvernement, on multiplie les pirouettes, arguties et autres propos de circonstances, sans convaincre une population assoiffée et qui désormais craint de plus en plus pour sa santé. Le « retour à  la normale » a été maintes fois annoncé par la SDE en vain. Le gouvernement promet à  présent des « audits », des « sanctions » et la création d’une nouvelle station. Fausse route disent ses adversaires, se faisant l’écho des usagers, pour qui la priorité C’’est trouver de l’eau aux populations et en urgence. Ce que manifestement le gouvernement semble incapable de faire. l’affaire fait la « Une » de l’essentiel des quotidiens dakarois depuis des jours, et constitue notamment le principal sujet des programmes interactives des radios privées de la place Selon les confidences d’un cadre de la SDE, interrogé par le quotidien Wal fadjri (privé) et qui a requis l’anonymat, la pénurie risque de durer encore deux mois. Autant dire une éternité. A côté des consuméristes, d’autres organisations de la société civile sont également montés au créneau pour dénoncer la gestion par le gouvernement de cette crise sans précédent, d’autres organisations de la société civile comme le Collectif des imans de Guédiawaye, installé dans la banlieue dakaroise ou encore le mouvement Y’en-a-marre (mouvement contestataire essentiellement composé de jeunes). Une frange du Mouvement du 23 juin (M23) a aussi organisé une manifestation dans la journée du mercredi 25 septembre 2013 à  Khar Yalla, un quartier populaire dans la proche périphérie de la capitale. Le président Macky Sall, qui s’était rendu à  New York, a interrompu son séjour « du fait la gravité » de la situation. Il fait face à  sa première grande crise, un an et demi seulement après son arrivée au pouvoir. « Si Wade a été électrocuté, Macky sera noyé » ironisent déjà  les internautes sénégalais qui ont créé pour l’occasion sur les réseaux sociaux les mots clés #sunudokh (notre eau, en wolof) et #eauxsecours.

Aminata Touré, nouveau premier ministre du Sénégal

Aminata Touré a été nommée premier ministre du Sénégal. C’’est l’intéressée elle même qui a fait le communiqué depuis le palais de la république. Le chef de l’Etat Macky Sall “m’a fait l’honneur de me proposer de diriger la nouvelle équipe gouvernementale (…) et J’ai accepté ce poste avec beaucoup d’humilité“, a déclaré à  l’issue de consultations au Palais présidentiel à  Dakar Aminata Touré, membre du parti présidentiel Alliance pour la République (APR).. Quelques heures auparavant un communiqué avait annoncé que le président avait mis fin aux fonctions d’Abdoul Mbaye, en poste depuis avril 2012, ainsi que de son gouvernement. Le chef de l’Etat remercie M. Mbaye « et l’ensemble du gouvernement pour le travail accompli » déclarait son porte-parole, sans plus de détails. Aminata Touré, 50 ans, est la deuxième femme à  occuper le poste de Premier ministre au Sénégal après Mame Madior Boye, qui a été chef de gouvernement de mars 2001 à  novembre 2002. Surnommée par la presse locale Mimi Touré (Mimi étant un diminutif d’Aminata au Sénégal), Aminata Touré a salué son prédécesseur et lui a rendu hommage “pour le très bon travail accompli” depuis sa nomination, en avril 2012.

Question de l’homosexualité : Macky Sall fait la leçon à Obama

La conférence de presse aura duré moins d’une heure, sur l’esplanade du Palais présidentiel du Sénégal ce jeudi 27 juin. C’’est une journée chargée qui s’annonçait pour Barack Obama et sa famille à  Dakar, il fallait donc un timing bien huilé, à  l’américaine. 4 questions en tout pour les deux chefs d’Etats face à  près de 400 journalistes accrédités. Devant leur estrade, deux hommes au parcours proches, la stature athlétique d’Obama et un Macky Sall en pleine forme devant son gouvernement. Comme il fallait s’y attendre, la première question attribuée au confrère de la RTS, décevra la profession. Ignorant Obama, le présentateur de la RTS s’adresse pompeusement à  Macky et lui demande « le sens de la visite », un sujet largement relayé dans les médias et depuis au moins un mois. Comment gaspiller une question et frustrer les 395 autres journalistes qui n’auront pas droit à  la parole ? Ensuite, Jessica, l’américaine, journaliste « embedded » de la Maison Blanche demandera aux deux chefs d’Etats, après la décision de la Cour suprême américaine d’octroyer les mêmes droits aux homosexuels qu’aux hétérosexuels, s’ils allaient continuer le plaidoyer. Obama, répondra que l’égalité des citoyens devant la loi est un principe fondamental. Pour Macky, la réponse est claire : « le Sénégal, les sénégalais, ne sont pas prêts à  dépénaliser l’homosexualité ! » Et d’enterrer le débat en citant la peine de mort, un point faible des USA mais abolie au Sénégal depuis bien longtemps. Ainsi Macky aura donné une belle leçon d’humilité à  Barack Obama sur des « questions sensibles, que la société sénégalaise prendra tout le temps d’absorber… » Viendra ensuite le bel hommage des deux hommes à  « Madiba », entre la vie et la mort. Ce jeudi, deux points du continent auront rassemblé le maximum de journalistes. Dakar avec Obama et Pretoria o๠des centaines de Sud-Africains massés devant l’hôpital central prient pour Nelson Mandela. « Mandela est l’un de mes héros personnels et son héritage traversera les siècles », dira Obama très ému. l’Affaire Snowden évidemment, n’échappera pas à  la conférence. Une question qui mettra le président américain un peu mal à  l’aise. Une histoire de fuites de données sur « Prism », un programme de surveillance et d’écoutes de millions de citoyens mis en place par la National Security Agency( NSA). Obama répondra que les USA continuent les pourparlers avec Vladimir Poutine, pour obtenir l’extradition de Snowden, le whistleblower (le lanceur d’alertes) réfugié en Russie. Souhait du président, que l’Amérique mette la main sur le reste des documents en possession de Snowden et que le jeune informaticien pourrait divulger. Très vite cependant, Obama recentrera le débat sur sa présence en terre sénégalaise, celle de renforcer la coopération économique avec le Sénégal, un pays o๠les principes démocratiques sont solides, o๠les perspectives de croissance, basées sur la sécurité alimentaire, l’agriculture avec l’AGOA ( African growth opportunity Act), un programme dont le renouvellement est soumis au vote du Congrès américain, les infrastructures avec ( la construction de la route n°6 en Casamance ) l’éducation, la santé, la bonne gouvernance, des domaines clés de développement, en dehors de l’axe géostratégique que constitue le Sénégal, dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. La conférence se terminera à  l’heure ! Puisqu’Obama ira rencontrer les juges de la Cour Suprême sénégalaise avant de se rendre sur l’à®le de Gorée o๠les populations auront droit à  un bain de foule. Petite anecdote, après la visite du Collège de jeunes filles, Martin Luther King par les deux premières dames, Michelle et Marième Faye Sall, les filles Obama, Malia et Sasha, auraient émis le souhait de rester plus longtemps à  Dakar, histoire d’échapper aux contraintes du protocole… C’’est ça la Téranga sénégalaise !

Nangadef Obama ! Les Sénégalais s’expriment

Mercredi 26 juin 2013, 20h30 : L’avion du président Barack Obama s’est posé à  Dakar. Pour accueillir notre hôte, depuis l’après midi, de nombreux axes quittant l’aéroport au centre ville, ont été bloqués et vont modifier les trajectoires des sénégalais durant ces deux jours. « C’est un vrai inconvénient pour moi, précise ce conducteur de cars publics de transport, à  cause de la fermeture de l’axe Mamelles, corniche, aéroport, je risque de ne pas avoir ma recette quotidienne ».  » Moi je travaille à  Dakar Plateau et demain jeudi, on va être perturbé par les sirènes. Comme le Palais présidentiel se trouve en ville, on risque d’être bloqué par Obama et sa délégation », explique Fatou, commerciale dans une banque. Pour Mr Dia, retraité,  » la visite d’Obama est un honneur. Outre les opportunités d’affaires, le Sénégal constitue pour les Etats Unis un axe géostratégique dans la lutte contre le terrorisme. Un phénomène qui s’est intensifié dans la zone sahélienne ces dernières années particulièrement avec la crise malienne ». Alou, chauffeur de taxi pense que cette visite ne peut qu’être positive pour le pays, surtout en termes d’aides financières et de business. Du côté de la presse, à  cause des inconvénients liés à  la couverture de l’évènement, certains avouent être contents de ne pas avoir été désignés par leur rédaction. Une conférence de presse à  l’attention des journalistes a plutôt irrité les confrères dont certains n’avaient toujours pas leurs accréditations ce mercredi. Momar Dieng, rédacteur en chef du journal L’enquête, lui va suivre un séminaire de formation. Plus enthousiaste, Jules, un journaliste béninois présent à  Dakar, compte bien parler de cet évènement grâce à  la presse locale. Quant à  Mr Sy, il préfère ne pas trop se soucier de cette visite. Cet évènement laisse imperturbable cet ancien de l’AFP, reconverti en Directeur d’école de journalisme. Alors, o๠va dormir Obama ce soir ?

« Trait d’Union », entre le Nord et le Sud

C’’est la maison de la presse qui a abrité la cérémonie de lancement en présence d’Oumou Sall maire de Goudam et ses frères métis du nord du Mali. Le « Trait d’Union » est l’initiative de la maire de Goudam, Oumou Sall qui regroupe des hommes et des femmes nés de l’union de parents tamasheq ou arabe et des autres ethnies du sud. Ce mouvement a pour objectif d’œuvrer à  la restauration de l’intégrité territoriale du Mali, aider à  la consolidation de la paix, renforcer par tous les moyens la cohésion sociale entre les communautés, lutter contre toutes formes d’injustice, contribuer à  faire respecter les valeurs républicaines, développer la communication et les échanges entre les communautés pour restaurer la confiance entre les communautés et la cohésion sociale. La motivation réelle des initiateurs est de ressouder le tissu social pour permettre le vivre ensemble comme séculairement hérité. La vision du mouvement (Trait d’Union) se fonde sur un Mali réunifié prospère ou toutes les communautés et toutes les confessions cohabitent en intelligence et o๠il fait bon vivre pour chacun et pour tous. Selon Oumou Sall la principale conférencière, ce mouvement a pour but de réunifier le sud et le Nord. « Le Trait d’union veut dire que nous devons juste rapprocher les parents. C’’est un mouvement de sensibilisation » dit –t- elle. Le Mali, un peuple multiple mais uni Ils étaient nombreux dans la salle à  avoir un parent Tamasheq et l’autre Bambara, Bobo Manding, et autres. Makan Koné président de la Maison de la presse est un cas d’exemple, « nous sommes l’union du nord et sud. Rare ceux qui savent que ma mère est Tamasheq de Goudam, et mon père Bambara de Néguela dans le cercle de Kati. Cette crise, C’’est nous qui en souffrons plus. Une fois de plus je reste à  votre disponibilité. Je pense que cette association représente plus d’espoir » a dit Makan Koné. Oumou Sall Seck est fille d’une mère Tamasheq et d’un père peulh. Il en est de même que Djibril Koné père Sikassois et mère tamasheq Iforas de Kidal, Issa Kamaté est fils d’un père Bobo de San et mère Tamasheq. Ils témoignent tous que leur métissage fait d’eux un Trait d’union pour ressouder les deux communautés du nord et du Sud qui se regardent aujourd’hui en chiens de faà¯ence. Selon, Oumou Sall, la conférencière principale, leur première action sera d’abord la communication en toute première transparente. Pas question cependant de promouvoir l’impunité. « Nous disons, le dialogue C’’est pour dire aussi que chacun doit répondre de ses actes » assure–t- elle.

Oumou Sall SECK :  » Il est temps que le Mali prenne ses responsabilités ! « 

Elle est une figure politique incontournable, membre du collectif des élus du Nord. Déplacée à  Bamako, depuis les évènements du 22 Mars et la prise des régions nord par les islamistes, Oumou Sall Seck, se bat sans relâche pour porter secours à  ses concitoyens restés au nord. Elle y effectue des allers-retours, même si sa maison y a été pillée et celle fonctionnelle, des femmes, désormais investie par le Mujao. Pour cette femme d’origine peuhle, sonrhaà¯, et touareg, le nord n’est plus qu’une question militaire. Déterminée, elle multiplie les plaidoyers en faveur de la libération urgente et vitale du Nord. A l’heure o๠la communauté internationale repousse l’intervention militaire à  Septembre 2013, la voix d’Oumou Sall Seck sonne juste. En marge du Sommet Africités qui s’est tenu à  Dakar du 4 au 8 décembre 2012, elle a répondu à  nos questions. Journaldumali.com ] : Vous êtes membre du collectif des élus du Nord et déplacée à  Bamako, que faà®tes-vous pour ceux qui sont restés dans la zone occupée ? Oumou Sall Seck : Merci. Nous avons, nous élus du nord, jugé qu’il fallait nous réunir dans un collectif pour pouvoir aider les populations du nord sous occupation. Vous savez que sur place, les services de base sont perturbés. Nous avons donc mis en place des comités de crise avec les religieux, imams et chefs traditionnels, pour faire passer l’information, écouter les doléances de nos concitoyens. Grâce au collectif, nous faisons aussi du plaidoyer pour la sortie de crise et nous en appelons aux partenaires au développement, pour obtenir des aides et assurer certains services comme la santé, l’accès à  l’eau et…Il nous faut également continuer à  sensibiliser, grâce à  l’aide de ces populations qui sont d’ailleurs venus à  Bamako pour témoigner, et nous faire comprendre la réalité qu’ils vivent au nord. Journaldumali.com : Parlez-nous de la situation à  Goundam, votre commune ? Oumou Sall Seck : l’accès aujourd’hui y est difficile. La zone étant enclavée, il y a moins de cars qui feront 850km pour se rendre à  Goundam. De plus, il y a beaucoup de contrôles, de fouilles corporelles. Presque 60% de la population de Goundam est partie. Mais pour ceux qui se sont réfugiés ici à  Bamako, la vie est difficile et beaucoup veulent retourner. La route Niono, Goundam, Tombouctou qui était en chantier a même été arrêtée. Vous voyez. Il n’y a plus de télévision, d’écoles fonctionnelles, de centres de santé, ce qui laisse une impression d’abandon. Sans oublier les maisons qui ont été saccagées. Quant aux femmes, la plupart se voilent pour sortir ou aller au champ de peur d’être bastonnées par les gens du Mujao. J’ai même appris qu’ils démontaient les paraboles sur les toits des maisons pour empêcher les familles de se distraire et les couper du reste du Mali. N’oublions pas le problème d’approvisionnement en eau, l’électricité coupée. Bref, C’’est le chaos. Journaldumali.com : Comment voyez-vous la sortie de crise au Mali ? Oumou Sall Seck : Tant que l’on est pas victime, on refuse de faire la guerre ? Pourquoi ? Mais peut-on négocier avec quelqu’un qui vous a amputé un bras, un pied ? Peut-on l’amnistier ? Je crois que l’on a assez négocié depuis la rébellion de 1963 et le Pacte National. Toute l’administration a été pillée, les archives détruites. Bien entendu la négociation aura toujours le dernier mot. Mais nous n’avons plus le choix et nous devons faire la guerre pour reconquérir notre territoire. Par ailleurs, il faudrait aussi que l’on ne fasse pas d’amalgames, tous les touaregs ne sont pas des rebelles, mais nous serons impitoyables avec ceux qui nous provoquent et nous blessent. Tous les Maliens sont témoins de ce qui a été fait en 91, il est grand temps que le Mali prenne ses responsabilités. Je suis désolée d’entendre dire que C’’est une affaire entre Maliens. La communauté internationale, doit nous aider! Journaldumali.com : Justement, elle semble hésitante sur la guerre ? Oumou Sall Seck : Leurs déclarations sont à  prendre avec prudence. Hélas les pays ne sont pas trop impliqués non plus, alors que C’’est un problème sous régional. Tout cela me désole. La CEDEAO soit aussi se décider. Alors que ceux qui sont prêts nous soutiennent. On doit rester dans cette solidarité internationale. Même les Maliens sont prêts à  intégrer l’armée malienne et si on nous forme, on ire faire la guerre…

Africités : Entretien croisé avec Jean Pierre Elong Bassi et Khalifa SALL

Avec ses cheveux blancs, sa démarche rapide, et ses yeux vifs, Jean Pierre Elong Bassi est l’homme pivot d’Africités. Secrétaire général de Cités et Gouvernement Locaux Unis d’Afrique, l’instance qui pilote le sommet, Mr Elong Bassi est un sage, une somme d’expériences et un esprit éclairé qui nous parle des motivations, qui ont conduit à  Africités. De son côté, Khalifa Sall est un maire dynamique, et engagé pour sa ville Dakar. Journaldumali.com : Pourquoi le choix de la ville de Dakar pour ce 6è sommet ? Quels critères déterminent le choix d’une ville africaine ? Jean Pierre Elong BASSI : Tout se passe en 18 mois. Il y a un appel à  candidatures. Et des villes africaines se manifestent pour abriter le sommet Africités. Ils donnent le cahier des charges, les conditions d’hébergement, de transport, la capacité d’accueil des hôtels, l’organisation. Et lorsque tous ces critères sont donnés, le comité politique de CGLUA choisit la ville à  mieux d’accueillir le sommet et qui sera qualifiée. Il y a quand même près de 5000 participants et il faut savoir que toutes les villes du continent n’ont pas la capacité d’accueillir Africités. Le premier s’est tenu à  Abidjan, ensuite à  Windhoek en Namibie, à  Nairobi, Yaoundé, Marrakech et Dakar. Le 9 décembre, vous connaà®trez le nom de la ville hôte du prochain sommet. Pour aller plus loin, il faut des villes africaines qui donnent l’exemple. l’Afrique doit s’intégrer dans les grands courants mondiaux. Le Caire, Johannesburg, et Lagos, constituent le top 3 des villes urbaines de qualité supérieure. Ensuite, nous avons 15 villes qui structurent les marchés financiers. Elles vont de Nairobi à  Addis-Abeba, de Dakar à  Alger, de Yaoundé à  Dar es Salam. De cette manière, ces villes intègrent une géographie de l’Afrique qui peuvent intégrer les territoires et promouvoir le développement local. Khalifa SALL : Vous savez, une fois que vous êtes qualifié, le parcours du combattant commence. CGLUA est l’organisateur principal et la ville de Dakar accompagne le Sommet. Une agence de communication gère ensuite tout l’aspect com et ce qui est primordial pour nous, c’est bien sûr de faire mieux que Marrakech en 2009 et d’espérer vous satisfaire lors de ce sommet. Journaldumali.com : Comment prendre en compte la dimension environnementale face à  une urbanisation accélérée et les aspirations des populations des cités d’Afrique en devenir ? Jean Pierre Elong BASSI : Vous savez, la société urbaine africaine est entrain de naà®tre, sans pour autant gommer le substrat rural. Nous avons aujourd’hui, les primo-urbains qui sont nos parents, les nouveaux urbains qui constituent nos enfants et les ruraux, que sont-elles nos grands parents. Aujourd’hui, il faut comprendre ce que c’est de vivre en ville. Il y a malheureusement beaucoup de maires qui ne connaissent pas leurs villes. Et il y’a des africains qui savent aujourd’hui vivre en hauteur. Regardez l’exemple de Treichville en Côte d’Ivoire, elle s’est bâtie au fil des ans, seule et tôt ou tard, les Africains s’adapteront à  cette urbanisation croissante. Mais aujourd’hui, nous voulons dans cette réflexion intégrer les médias comme partie prenante du développement local et de tous ses aspects, environnementaux ou autre, de ce fait, nous avons mis en place une plateforme appelée MADDEL (Médias Africains pour le développement local). Khalifa SALL : En tant que maire, tous les aspects du développement comptent, y compris l’urbanisation croissante. Aujourd’hui, Dakar s’est développée très vite, à  tel point que les espaces piétons manquent, les rues, les trottoirs, les passages sont obstrués par toutes sortes d’occupation illégale ou anarchique. C’est tout ce schéma que nous revoyons face à  une ville qui s’agrandit, une banlieue de plus en plus étendue. Mais le comportement aussi doit être irréprochable. On ne peut en ville venir avec ses moutons et chèvres ou ses charriots. Lorsqu’on habite en appartement, il y a des pratiques que l’on ne peut perpétuer, c’est cela aussi l’esprit urbain. Bien entendu, nous ne négligeons pas la dimension environnementale, celle de l’eau ou encore des espaces verts…Il y a tant à  faire. Journaldumali.com : L’une des questions clés est celle du financement des collectivités locales ? Dakar perçoit-elle des taxe suffisantes ? Comment harmoniser les politiques de développement locales et urbaines ? Khalifa SALL : La question du financement est centrale. Il ne s’agit plus seulement d’un transfert de compétences ou de ressources. Les taxes et les impôts collectés auprès des citoyens ne suffisent plus. Il nous faut imaginer d’autres systèmes innovants de financement de nos programmes de développement urbain. Il faut même avoir recours aux marchés financiers, nationaux et internationaux pour recueillir un apport financier. Jean Pierre Elong BASSI : Aujourd’hui, l’ Afrique dont nous rêvons est celle qui se prend en main, qui enracine en chacune de ses villes, territoires ou localités un effort de gouvernance efficace. Des frontières tracées par le colonisateur, et des peuples séparés, nous érigeons la diversité comme arme contre les barrières. Pendant très longtemps, nous les Africains, n’avons pas su conjuguer diversité et unité, c’est ce que souhaite Africités en offrant une perspective de construction du continent à  partir de ses communes et ses territoires. Thomas Sankara disait : « Chaque matin, les peuples africains, abattent les murs érigés aux frontières par les colonisateurs »…

Sénégal: Macky Sall remanie son gouvernement

Selon un communiqué signé du président sénégalais Macky Sall et diffusé à  la télévision d’ Etat, les ministres de l’Intérieur et des Affaires étrangères sont limogés. Le ministre de l’Intérieur Mbaye Ndiaye, longuement critiqué pour sa gestion d’un épisode de violences il y a une semaine à  Dakar, est remplacé par le général Pathe Seck déjà  en retraite. Le ministre des Affaires étrangères Alioune Badara Cisse est remplacé par Mankeur Ndiaye, qui jusqu’ici était l’ambassadeur du Sénégal en France. Le journaliste d’investigation Abdoul Latif Coulibaly cumule désormais le poste de porte-parole et celui de ministre de la bonne gouvernance. Pour la circonstance, le premier ministre Abdoul Mbaye qui s’est adressé à  la presse a expliqué, que le premier remaniement ministériel de son gouvernement s’est fait dans un souci d’efficacité et d’efficience. Nous achevons sept mois d’action, il a été nécessaire de faire un bilan, d’apprécier la qualité de l’action gouvernementale dans le seul souci de renforcer son efficacité et son efficience a ajouté le Premier ministre après lecture des noms des membres du nouveau gouvernement. L’essentiel des aménagements ont été apportés soit par éclatement de certains départements ministériels ou soit par rajout pour plus d’efficacité. La liste des membres du nouveau gouvernement Sénégalais – Monsieur Augustin Tine, Ministre des Forces armées – Madame Aminata Touré, Garde des Sceaux, Ministre de la Justice – Madame Eva Marie Coll Seck Ministre de la Santé et de l’Action sociale – Monsieur Pathé Seck, Ministre de l’Intérieur – Monsieur Mankeur Ndiaye, Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur – Monsieur Amadou Kane, Ministre de l’Economie et des Finances – Monsieur Thierno Alassane Sall, Ministre des Infrastructures et des Transports – Monsieur Youssou Ndour, Ministre du Tourisme et des Loisirs – Madame Mariama Sarr, Ministre de la Femme, de l’Enfance et de l’Entrepreneuriat féminin – Monsieur Abdoul Aziz Mbaye, Ministre de la Culture – Monsieur Cheikh Bamba Dièye, Ministre de la Communication, des Télécommunications et de l’Economie numérique – Monsieur Serigne Mbaye Thiam, Ministre de l’Education nationale – Monsieur Abdoulaye Baldé, Ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural – Madame Arame Ndoye, Ministre de l’Aménagement du territoire et des Collectivités locales – Monsieur El Malick Gackou, Ministre du Commerce, de l’Industrie et du Secteur informel – Madame Aminata Mbengue Ndiaye, Ministre de l’à‰levage – Monsieur Pape Diouf, Ministre de la Pêche et des Affaires maritimes – Monsieur Aly Ngouille Ndiaye, Ministre de l’Energie et des Mines – Monsieur Benoit Sambou, Ministre de la Jeunesse, de l’Emploi et de la Promotion des valeurs civiques – Monsieur Abdou Latif Coulibaly, Ministre de la Bonne gouvernance et Porte-parole du gouvernement – Monsieur Mbagnick Ndiaye, Ministre des Sports – Madame Khoudia Mbaye Ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat. – Monsieur Marie-Tew Niane, Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche – Monsieur Aà¯dar El Aly, Ministre de l’Ecologie et du Développement durable – Monsieur Mansour Sy, Ministre de la Fonction publique, du Travail et des Relations avec les institutions – Monsieur Oumar Guèye, Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement – Monsieur Mamadou Talla, Ministre de la Formation professionnelle, de l’Apprentissage et l’Artisanat – Monsieur Khadim Diop, Ministre de la Restructuration et de l’Aménagement des zones d’inondations – Monsieur Abdoulaye Daouda Diallo, Ministre délégué auprès du Ministre de l’à‰conomie et des Finances, chargé du Budget – Madame Seynabou Gaye Touré, Ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais, chargée des Sénégalais de l’Extérieur

Hollande à Dakar : « Le temps de la Françafrique est révolu »

« Les trois premiers présidents sénégalais ont su, dans leur diversité, transmettre le flambeau à  leur successeur, permettant à  votre pays de réussir des alternances sans déchirement », leur a-t-il dit, lors d’un discours prononcé à  l’Assemblée nationale. « Le temps de la Françafrique est révolu : il y a la France, il y a l’Afrique, il y a le partenariat entre la France et l’Afrique, avec des relations fondées sur le respect, la clarté et la solidarité », a-t-il ajouté. François Hollande a prôné « la sincérité » dans les relations avec les Africains, avec lesquels on peut tout se dire. « Je ne suis pas venu en Afrique pour imposer un exemple, ni pour délivrer des leçons de morale. Je considère les Africains comme des partenaires et des amis. L’amitié crée des devoirs, le premier d’entre eux est la sincérité. Nous devons tout nous dire, sans ingérence mais avec exigence », a affirmé M. Hollande. L’AFRIQUE « VA DEVENIR UN GRAND CONTINENT à‰MERGENT » Plus tôt dans la journée, à  Dakar, lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue, Macky Sall, M. Hollande a exprimé sa « grande confiance dans l’avenir du Sénégal et de l’Afrique », qui, selon lui, « va devenir un grand continent émergent ». S’adressant à  M. Sall, élu en mars face à  Abdoulaye Wade, battu après avoir dirigé le Sénégal pendant douze ans, il a affirmé : « Vous êtes un exemple de transition réussie. » Arrivé en fin de matinée au Sénégal, sa première visite en Afrique depuis son élection, en mai, M. Hollande a noté que « de l’aéroport jusqu’à  Dakar, nous avons été suivis par une foule innombrable, c’est toute la France qui se sentait accueillie, fêtée ». « Je voulais être au Sénégal avant de me rendre à  Kinshasa pour le sommet de la francophonie », samedi, a-t-il affirmé. « UN GRAND CONTINENT à‰MERGENT » M. Hollande a qualifié sa rencontre avec M. Sall d' »importante, parce que entre le Sénégal et la France c’est une histoire, une langue, une culture que nous partageons, mais au-delà  de l’histoire, de la langue qui nous unit depuis si longtemps, au-delà  des personnalités, ce qui nous rassemble aujourd’hui c’est l’avenir ». « L’Afrique est un grand continent qui va devenir aujourd’hui un grand continent émergent », a-t-il dit, et « la France sera au rendez-vous ». « Il ne s’agit pas de générosité, il s’agit de solidarité et de compréhension de ce qu’est l’avenir du Sénégal et du continent », a affirmé M. Hollande. Le président Macky Sall a pour sa part noté que « dans les relations entre Etats, chaque acte posé est un signal qu’il convient de décrypter pour en saisir le sens et la portée ». Et selon lui, que François Hollande ait « consacré au Sénégal sa première visite en Afrique est un geste d’amitié et de style ».

Hilary Clinton à Dakar, première étape de sa tournée africaine

Arrivée ce mardi soir dans la capitale sénégalaise, le numéro un de la diplomatie américaine y rencontre aujourd’hui le président Macky Sall. L’étape sénégalaise a en effet pour objectif « d’applaudir l’élection du président Macky Sall » en mars dernier face à  Abdoulaye Wade qui était au pouvoir depuis 2000 » selon un haut responsable américain. Ce dernier ajoute que le Sénégal est « le partenaire le plus fort et le plus fiable » des Etats-Unis « en Afrique francophone ». Mme Clinton et son hôte évoqueront très certainement les crises dans la sous-région, en l’occurrence celles du Mali et de la Sierra Leone secoués par une crise politico-militaire depuis mars dernier. Sécurité, croissance et bonne gouvernance Par cette tournée, les Etats Unis entendent lancer un message. Celui de son soutien indéfectible aux « institutions démocratiques et la croissance économique » sur le continent. Le président Barack Obama avait dévoilé en juin sa stratégie en faveur du développement de l’Afrique, avec l’objectif de consolider la sécurité et la démocratie et de stimuler la croissance. Après le Sénégal, ce seront donc le Soudan du Sud, le Kenya, l’Ouganda, le Malawi et l’Afrique du Sud qui recevront Mme Clinton. Lors de sa dernière étape, elle s’entretiendra avec l’ancien dirigeant et symbole de la démocratie, Nelson Mandela, âgé de 94 ans. Mais avant, au Soudan du Sud, plus jeune Etat du monde, o๠elle se rendra le jeudi, elle sera reçue par le président Salva Kiir. Il s’agira de « réaffirmer le soutien des Etats-Unis et encourager les négociations avec le Soudan afin de parvenir à  un accord sur les questions de sécurité, de citoyenneté et le dossier pétrolier », selon une source diplomatique américaine. En Ouganda, et malgré la présence du virus Ebola dans la capitale Kampala, Mme Clinton ira dire le soutien de son pays à  l’armée ougandaise qui traque avec l’UA et une centaine de membres des forces spéciales américaines, les rebelles de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) et leur chef Joseph Kony, recherché par la Cour pénale internationale (CPI). l’étape kenyane sera consacrée à  des discussions sur les élections programmées en 2013. Egalement au programme, des entretiens avec le président sortant de Somalie, Sharif Cheikh Ahmed, candidat à  sa propre succession. Les fragiles institutions somaliennes de transition doivent être renouvelées au cours des deux prochains mois, avec un Parlement chargé d’élire un président au plus tard le 20 août, selon un calendrier soutenu par la communauté internationale. Le Malawi et l’Afrique du Sud seront les derniers pays visités lors de cette tournée de onze jours.

Législatives au Sénégal: La majorité parlementaire pour Macky Sall

Les résultats sont encore provisoires. Mais les premières tendances semblent favorables au président Macky Sall, élu le 25 mars. Sa coalition, Benno Bok Yakaar, serait assurée d’une majorité écrasante à  l’Assemblée nationale, rapporte l’agence France presse (AFP). Selon les résultats collectés par les observateurs de la société civile, elle serait en tête avec 100 députés sur les 150 qui seront élus. Ce scrutin n’a cependant pas enthousiasmé les électeurs: selon de premiers chiffres officieux obtenus par l’AFP de source proche de la Commission électorale nationale autonome (Céna), le taux de participation tourne autour de 37% après dépouillement de 20% des bulletins. Ce taux, s’il devait être confirmé, serait nettement en baisse par rapport au second tour de la présidentielle du 25 mars (55%) mais légèrement plus élevé que celui des dernières législatives de 2007 (34,7%), boycottées par l’opposition pour exiger des réformes électorales. Actuellement, seulement trente-trois femmes sont députées. Elles devraient entrer en masse à  l’Assemblée nationale grâce à  la loi sur la parité du 28 mai 2010 qui impose que les listes électorales « soient alternativement composées de personnes des deux sexes ». Si cela venait à  se confirmer après la publication des résultats officiels, attendus ce mardi, ce serait historique. Fatou Kiné Camara, secrétaire général du Conseil des femmes sénégalaises, salue ce texte de loi qui permet aujourd’hui à  des femmes de devenir députées. Les premiers résultats officiels provisoires sont attendus mardi. La coalition présidentielle est suivie du Parti démocratique sénégalais (PDS) d’Abdoulaye Wade, qui n’était pas candidat, et de la coalition « Bokk gis gis » (« Vision commune », en wolof), coalition de dissidents du PDS dont le président du Sénat, Pape Diop, et celui de l’Assemblée nationale, Mamadou Seck, ainsi que des anciens ministres et directeurs de sociétés publiques.

La paisible retraite au soleil du général

Il l’avait plusieurs fois répété avant le coup d’état, qu’il était pressé de partir. Qu’il ne briguerait sûrement pas un troisième mandat. La déclaration avait plue. Eté considérée comme un acquis démocratique dans un pays stable politiquement. Le sort en a décidé autrement et précipité la sortie d’Amadou Toumani Touré à  la faveur d’une mutinerie transformée en coup d’état le 22 Mars 2012. C’est donc par le versant d’une colline qu’ATT descend des arcanes dorées du pouvoir. Porté par son fidèle aide de camp, il s‘enfuit sous les balles des putschistes mécontents. La chute aura été dure pour celui qui se voulait un sage, un chantre de la démocratie. Protégé par les Américains, ATT sera ensuite recherché par tous. Journalistes, junte, personnalités, tous se sont demandés o๠était le président déchu. A l’intérieur oà¹ à  l’extérieur du Mali… Mais en terre du Mandé, rien ne se cache et Samanko, à  quelques kilomètres de Bamako, en plein verdure, accueillera l’homme d’état que la providence a abandonné un soir du 21 Mars… Au lendemain d’un étrange retour à  l’ordre constitutionnel, ATT démissionne de son poste du fond d’une villa du quartier de l’ACI 2000, en toute discrétion et loin des caméras de télévision. l’on retiendra de cette lettre de démission, une phrase forte : « Je demande pardon à  toutes celles et à  tous ceux qui ont pu souffrir du fait des actes que J’ai posés, sans intention de nuire, durant mes deux mandats. » Ce seront enfin les murs de l’Ambassade du Sénégal à  Bamako qui serviront de transit à  l’ancien président qui embarquera à  bord de l’avion de Macky Sall. Bye-bye Bamako… De sa terre et vibrante du Mandé, ATT réside désormais sur les côtes douces et ensoleillées de la Téranga sénégalaise dans la résidence réservée aux hôtes de marque. Une retraite bien paisible pour le général et les siens… Voudra-t-il un jour parler ? Lorsque la nostalgie sera trop poignante.

Investiture de Macky Sall : Solennité et sobriété

Elu le 25 mars denier par 65,8% des voix face au sortant Abdoulaye Wade, Macky Sall doit prêter serment ce 2 avril à  Dakar. Et le nouveau chef de l’Etat sénégalais entend déjà  marqué la rupture avec le régime précédent en organisant une cérémonie sobre. Et C’’est l’hôtel King Fahd Palace Soleil (ex-Méridien Président), situé dans le quartier résidentiel des Almadies, qui est depuis hier le quartier général (QG) du président que se dérouleront les deux évènements, la prestation de serment et l’investiture en tant que 4ème Président de la République de l’Histoire du Sénégal. Le même hôtel avait accueilli par deux fois le Sommet de l’Organisation de la Conférence Islamique(OCI). ‘’J’ai pris le choix d’inscrire cette cérémonie dans le cadre strict de la solennité républicaine, des règles du protocole d’Etat et la sobriété requise pour la situation du pays », écrit Macky Sall dans un message adressé à  ses ‘’compatriotes, électeurs, alliés, militants et responsables politiques »a déclaré Macky Sall convaincu de remporter l’adhésion de la majorité des Sénégalais en optant pour la sobriété. Hôtes de marque Pas moins d’une quinzaine de chefs d’Etat ont confirmé leur participation à  la cérémonie. Sont déjà  arrivés à  Dakar depuis dimanche, Alassane Dramane Ouattara, président de la Côte d’Ivoire et président en exercice de la CEDEAO, Jorge Carlos Fonseca, président des Iles du Cap-Vert et John Atta Mills, président du Ghana, et le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé. Le Président guinéen, le Pr Alpha Condé et une dizaine d’autres hôtes arriveront ce lundi. C’’est devant eux et le président du Conseil constitutionnel Cheikh Tidiane Diakhaté, que le nouveau chef de l’Etat prononcera la formule suivante : ‘’Devant Dieu et devant la Nation sénégalaise, je jure de remplir fidèlement la charge de président de la République du Sénégal, d’observer comme de faire observer scrupuleusement les dispositions de la Constitution et des lois, de consacrer toutes mes forces à  défendre les institutions constitutionnelles, l’intégrité territoriale et l’indépendance nationale, de ne ménager enfin aucun effort pour la réalisation de l’unité africaine ». Le président sortant Abdoulaye Wade sera également présent. Nouveau sommet de la CEDEAO sur le Mali Les chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) vont se retrouver après la cérémonie d’investiture pour un nouveau sommet sur la crise au Mali. l’annonce a été faite ce dimanche par le président ivoirien Alassane Ouattara. « Nous sommes préoccupés par la situation à  Gao et Tombouctou », deux villes du nord du Mali, tombées durant le week-end aux mains de la rébellion touareg et de groupes armés islamistes, a ajouté M. Ouattara. Les avancées des rebelles touaregs et de leurs alliés islamistes suscitent une inquiétude croissante dans la région. « Nous tenons à  l’intégrité du territoire malien. Nous mettrons tous les moyens pour stopper cette rébellion et que le Mali retrouve l’intégrité de son territoire. C’est un devoir pour la sous-région », a encore déclaré Alassane Ouattara. La situation politique sera au C’œur de cette rencontre avec les nouveaux éléments intervenus le samedi 31 mars. Le capitaine Amadou Haya Sanogo, chef de la junte a appelé ses voisins à  l’aide avait annoncé le retour à  l’ordre constitutionnel et des concertations avec les politiques et la société civile pour organiser la transition dans le pays. La CEDEAO avait menacé le Mali de sanctions si la junte s’accrochait au pouvoir. l’ultimatum de 72 heures devait prendre ce lundi. Les chefs d’Etat de la sous-région devraient annoncer ce lundi suspendre provisoirement les menaces de sanctions en attendant que la junte ne remette le pouvoir dans les prochains jours.

La belle leçon de démocratie du Sénégal

Qui l’aurait cru ? Alors que le Mali vit le retour de l’histoire, ce 26 Mars, avec une junte militaire qui a renversé Amadou Toumani Touré, C’’est le Sénégal, o๠toutes les craintes étaient vives face à  l’obstination d’Abdoulaye Wade à  conserver le pouvoir, qui surprend l’Afrique toute entière. La démocratie est donc bien ancrée au Sénégal. Et les sénégalais n’en arriveront pas à  l’ultime, ne franchiront pas la ligne rouge qu’a franchi le capitaine Sanogo et ses hommes en reversant ATT jeudi 22 Mars. Faut-il douter de l’ancrage démocratique au Mali ? Cette démocratie de façade et constamment louée, 20 ans après la révolution de Mars 91, a eu raison des idéaux de ceux qui l’ont conduite. Le Mali vit la stupeur, revit ses craintes, et le Sénégal respire d’avoir un nouvel homme fort à  sa tête, au terme d’un scrutin à  risque, mais face à  une société civile organisée, qui n’a pas lâché d’un doigt, les appels à  la démocratie, les garde fous ont fonctionné. Abdoulaye Wade qui a félicité son rival et été battu au terme d’un vote sanction, presque un référendum déguisé, a donné l’exemple. En 2000, il battait Abdou Diouf et cette fois, il félicite Macky Sall, nouveau président élu. Le coup de force des putschistes maliens a-t-il dissuadé le vieux gorgui de toute contestation ? Les urnes ont parlé d’elle-même et en cela, la démocratie a fonctionné. Gage de stabilité politique durable au pays de la Téranga. Dans un pays, o๠le débat démocratique fonctionne et o๠l’opposition regroupé sous les coalition M23, a réfuté toute tentative de tripatouillage constitutionnel, on peut parler d’une victoire du jeu politique. Avec la voix du peuple entendue ! Alors qu’ATT sort par la petite porte, Wade s’éclipse dignement d’un pouvoir longtemps convoité. Tout l’honneur lui en revient. Le Mali peut prendre exemple sur le Sénégal et tirer les leçons de ce putsch, qui chaque malien, l’espère, ne sera qu’un épisode transitoire, vers l’organisations d’élections libres et transparentes, et l’élection d’un président élu démocratiquement. Les leçons de l’histoire s’oublient décidément très vite en terre du Mandé, mais l’histoire rattrape toujours les hommes ? N’est-ce pas mon général ?

Voici le nouveau président élu du Sénégal

Macky Sall, qui, à  50 ans, est devenu le nouveau président du Sénégal à  l’issue de l’élection présidentielle de mars 2012, a connu une ascension-éclair. Cet ingénieur-géologue, géophysicien, formé au Sénégal et en France, marié et père de trois enfants, est en effet presque inconnu du ghota politique sénégalais – et encore moins du peuple, sauf peut être au niveau local – quand le président Abdoulaye Wade l’appelle pour la première fois au gouvernement, en mai 2001, comme ministre des Mines, de l’Energie et de l’Hydraulique (2001-2003). Suit un parcours fulgurant qui le mène dans plusieurs ministères dont celui de l’Intérieur (2003-2004). Il enchaà®ne ensuite avec le poste convoité de Premier ministre (2004-2007) avant d’être président de l’Assemblée nationale (2007-2008). Entre-temps, il a dirigé la campagne du président Wade à  la présidentielle de 2007 et s’est installé comme numéro 2 du Parti démocratique sénégalais (PDS, pouvoir), o๠il milite depuis 1988. « Résistant républicain » Sa brève descente aux enfers débute en 2008. Il entre alors en conflit avec son mentor. Ce dernier n’apprécie pas que son fils, Karim Wade, président d’une Agence nationale chargée des travaux pour un sommet islamique à  Dakar en mars 2007, soit convoqué devant les députés pour une explication sur son action. Macky Sall paye cher ce « crime de lèse-majesté » avec la mise en place d’une loi réduisant de cinq à  un an le mandat de président de l’Assemblée nationale. Dans un premier temps, il refuse de démissionner de ce poste comme le lui demande une pétition signée par la majorité des députés du PDS. Il rejette également la disposition réduisant la durée de son mandat, taillée sur mesure contre lui à  l’initiative de Wade. En novembre 2008, le soir même de l’adoption du nouveau texte, il démissionne de toutes ses fonctions étatique et élective -outre président de l’Assemblée nationale, il est aussi député et maire de Fatick, une ville du centre du pays. « J’ai voulu donner un exemple de résistance républicaine », lance-t-il pour expliquer son geste. M23 Dans la foulée, Macky Sall crée l’Alliance pour la République (APR), un parti libéral, sous la bannière duquel il redevient maire de Fatick en 2009. Il s’ancre de plus en plus dans l’opposition et refuse depuis lors tout compromis avec Wade, qu’il dit n’avoir pas rencontré depuis son départ du pouvoir. En 2012, il se présente contre lui à  la présidentielle dans le cadre du Mouvement du 23 juin (M23), rassemblement de partis politiques d’opposition et de membres de la société civile. Et il crée la surprise en se qualifiant pour le second tour. Après avoir reçu le soutien des douze autres candidats qui refusaient tous en bloc la candidature Wade, dont le très populaire Youssou N’dour, il a pu faire le plein des voix et gagner nettement la présidentielle, marquant ainsi la fin de l’ère Wade.

Les Sénégalais votent ce dimanche pour choisir leur futur président

De l’autre, son ancien Premier ministre Macky Sall, largement soutenu par les partis d’opposition et par de nombreuses organisations de la société civile. Au premier tour, Abdoulaye Wade était arrivé en tête avec 34,81% contre 26,58% pour Macky Sall. Deux hommes différents mais une ressemblance : un esprit de conquête hors du commun. Portraits croisés et stratégies des deux candidats. Pour les partisans du président, ce deuxième tour oppose l’original, entendez Abdoulaye Wade, à  la copie, comprenez Macky Sall. Pour les supporters de l’ancien Premier ministre, cette dernière manche, C’’est avant tout la revanche d’un banni, d’un homme tombé en disgrâce pour avoir commis un crime de lèse-majesté en convoquant Karim, le fils d’Abdoulaye Wade devant les députés. C’’est à  partir de ce mois de novembre 2008, o๠il perd son poste de président de l’Assemblée nationale que Macky Sall entre dans l’opposition. Lui qui a grandi dans le sillage de son père politique, va s’en écarter brutalement. Et l’on constate que tout sépare ces deux hommes. l’âge d’abord, Abdoulaye Wade a quasiment un demi siècle de plus que Macky Sall. Sept campagnes présidentielles derrière lui et douze ans à  la tête du pays. Le physique également. Le premier est longiligne, le second est tout en rondeur doté d’un physique débonnaire. Le style : Abdoulaye Wade bouillonne, impose sa parole, tandis que Macky Sall écoute et apprécie le calme. Mais ils possèdent un commun une même volonté de fer. Wade l’a prouvé en imposant sa candidature pour un troisième mandat contre vents et marée. Macky Sall l’a montré en sillonnant en solitaire durant près de trois ans le pays profond à  la conquête des électeurs. Deux hommes différents mais une ressemblance ; un esprit de conquête hors du commun Les stratégies des deux candidats l’instant de vérité est enfin arrivé pour le président sortant Abdoulaye Wade et son challenger, l’ancien Premier ministre Macky Sall. Après avoir obtenu le ralliement des douze candidats malheureux du premier tour, Macky Sall, a mis à  profit ses meetings pour tenir un discours d’unité, et apparaà®tre aux côtés de ses nouveaux alliés dans leurs fiefs : Ousmane Tanor Dieng à  Mbour et Louga, Moustapha Niasse à  Kaolack ou encore Idrissa Seck à  Thiès. l’équation du deuxième tour pour l’ancien Premier ministre est assez simple : si les reports de voix se font correctement, compte-tenu du score de ses alliés, il peut bénéficier d’un potentiel de 65% des suffrages. Pour tenter d’inverser la tendance, le président sortant, Abbdoulaye Wade, s’est pour sa part lancé avec ses alliés dans une campagne de proximité. Il a tenté au cours de ces deux semaines de mobiliser ceux qui pouvaient contrecarrer de tels reports de voix vers Macky Sall : les chefs religieux, les responsables locaux des partis, les « porteurs de voix » de manière générale. l’opposition accuse Abdoulaye Wade d’avoir distribué beaucoup d’argent pour rallier ces soutiens. Le camp présidentiel dément. Le président sortant s’est enfin efforcé de mobiliser les abstentionnistes, persuadé, que s’il n’avait pas gagné dès le premier tour C’’est parce que ses électeurs n’étaient pas allés voter. l’opposition est persuadée de son côté que la mobilisation des abstentionnistes (48,42% au premier tour) creusera encore l’écart entre Macky Sall et Abdoulaye Wade. Etat d’esprit des Sénégalais Si les quatre semaines qui avaient précédé le second tour avaient été marquées par de nombreuses manifestations émaillées de violences faisant au moins 6 morts et 150 blessés, rien de tel ne s’est produit dans l’entre-deux- tours, malgré quelques incidents. Dans quel état d’esprit sont les Sénégalais, à  quelques heures du vote du second tour ? Reportage à  Dakar de notre envoyée spéciale.

Sénégal: En attendant le 25 mars…

Le second tour de la présidentielle sénégalaise se déroulera le 25 mars prochain. C’’est la commission électorale nationale autonome (Cena) qui a fait cette annonce ce lundi 05 mars. Le scrutin avait été précédemment annoncé pour le 18 Mars. Mais le camp de M. Wade a déposé samedi un recours sur le vote du 1er tour dans un département du sud du Sénégal auprès du Conseil constitutionnel. Ce dernier dispose d’au maximum cinq jours pour l’examiner et publier les résultats définitifs. Selon la Constitution, le second tour a lieu le troisième dimanche suivant cette publication. Quelle que soit la décision du Conseil sur le recours du camp présidentiel, portant sur des votes dans des bureaux du département de Bignona, il ne devrait pas changer de manière significative le résultat du premier tour qui s’est déroulé le 26 février. Coalition « Tout sauf Wade » C’’est l’entre deux tours, période des alliances et des compromis. Et les tractations vont bon train et les annonces de ralliement tombent les unes après les autres. Ainsi, du côté de l’opposition, le challenger de Me Wade se frotte les mains. Il a d’ores et déjà  reçu la déclaration de soutien du M23, regroupements de partis et d’associations qui ont juré de barrer la route au candidat sortant. Ce dernier, malgré sa nette avance sur ses 13 opposants du 26 février dernier a donc du souci à  se faire. En effet, les principaux candidats à  cette présidentielle, Moustapha Niasse, Cheikh Tidiane Gadio, Ousmane Tanor Dieng ont annoncé qu’ils battront campagne aux côtés de Macky Sall afin de «mettre fin au règne d’Abdoulaye Wade et pour qu’il soit mis un terme à  l’affaissement des institutions », comme l’a déclaré Jean-Louis Corréa, porte-parole de la coalition « Luy Jut Jotna » . Il a par ailleurs appelé « Macky Sall à  mettre en place un large front républicain et citoyen qui va permettre définitivement dans ce pays de mettre de côté le rêve fou de dévolution monarchique du pouvoir ». Wade tout seul ? Idrissa Seck a focalisé ces derniers jours l’attention des sénégalais. Allait-il réédité sa volte face de l’entre deux-tours de 2000 o๠il avait soutenu contre toute attente Abdoulaye Wade ? «Si Idy ne veut pas que les Sénégalais voient en lui, la personnification de la tortuosité en politique, alors, il doit soutenir et appeler à  soutenir Macky Sall lors du second tour», déclarent les observateurs de la scène politique sénégalaise. Désormais, sa position est connue. l’ancien poulain de Wade a en effet annoncé hier qu’il soutiendrait Macky Sall. « J’ai réaffirmé un principe que J’avais énoncé depuis très longtemps sans équivoque. Principe selon lequel J’accorderai mon soutien au candidat de l’opposition le mieux placé et ceci sans conditions », a rappelé, hier, le candidat de la Coalition, « Idy4président ». Il a souligné que ce «principe ne peut pas faire l’objet d’un marchandage ». Idrissa Seck a également a rappelé « le devoir de concentration du candidat Macky Sall sur ce qui l’attend ». En tout cas, le Vieux n’entend pas se laisser pousser dehors. Il l’avait annoncé au lendemain de la proclamation des résultats du premier tour, il va «explorer toutes les possibilités d’entente avec d’autres forces politiques». Il entend aussi faire la cour aux 4% de sénégalais qui se sont abstenus lors du premier tour. Pour ce faire, une nouvelle stratégie a été mise en place. Abdoulaye Wade a mis le paquet sur les marabouts et autres chefs religieux, et sa coalition travaille sur les « 1 million d’électeurs qui sont capables d’investir dans le combat » pour inverser les choses le 25 mars prochain. Quant on sait qu’en politique, tout est possible, que les alliés de cette nuit peuvent devenir les pires adversaires de demain matin, il ne reste plus qu’à  attendre le début de la campagne pour savoir vraiment qui est avec qui. Et encore…

Abdoulaye Wade :  » Tout est encore possible, victoire ou second tour »

Le dimanche dernier, Wade n’avait pas pipé mot face à  la ribambelle de journalistes postés devant son bureau de vote. Les huées essuyées de la part des militants de l’opposition étaient passées par là . C’’est finalement hier que le président sortant est sorti de son mutisme à  travers une adresse à  la nation. Une occasion saisie par le président Abdoulaye Wade pour rendre hommage au peuple sénégalais pour son comportement exemplaire pendant le scrutin. «Â A l’épreuve des faits, vous avez, une fois de plus, démontré la vitalité inépuisable du génie de notre peuple », a-il-il indiqué. Selon Wade, sur les résultats de 282 collectivités locales, soit la moitié, il est crédité de 32,17% contre 25,24% pour son poursuivant direct, qu’il n’a pas cité, C’’est à  dire Macky Sall. Dans son adresse il a fléchi sa position en évoquant pour la première fois l’éventualité d’un second tour. «Â Tout est encore possible : victoire ou second tour ». Mieux Abdoulaye Wade a annoncé la possibilité de futures alliances dans la perspective d’un éventuel second round. Une prise de position qui vient conforter celle de la presse sénégalaise qui, au regard des premiers résultats tombés la nuit même du scrutin, avait conclu à  un inévitable deuxième tour Wade-Macky. Pour une bonne partie de la presse sénégalaise, cette déclaration sonne comme un aveu d’impuissance et témoigne de la confusion déjà  perceptible au palais, prémices d’une fin de règne. En effet un deuxième suppose que l’opposition va apporter son soutien au candidat le mieux placé à  savoir Macky Sall. Un remake donc de la présidentielle de 2000 qui avait vu Wade accéder au pouvoir grâce à  une alliance contre Abdou Diouf au second tour . La perspective d’une alliance entre Wade et un parti de l’opposition est pour le moment écartée . Moustapha Niasse et Ousmane Tanor Dieng respectivement troisième et quatrième pour le moment ont déjà  réitéré leur volonté de soutenir le challenger de Wade. Exit Wade ? Moussa CAMARA à  Dakar

Sénégal : Vers un second tour Wade-Sall ?

l’opposition sénégalaise applaudit et parle d’un camouflet pour le régime. Car, selon toute vraisemblance, Me Abdoulaye Wade sera contraint de revoter dans quinze jours pour le second tour de la présidentielle qu’il avait annoncé remporter haut la main dès ce 26 février. Au lendemain du scrutin qui s’est déroulé dans le calme, C’’est le nom de l’ancien Premier Ministre, Macky Sall, qui revient comme challenger potentiel du « Vieux » (surnom d’Abdoulaye Wade, 86 ans). « Les chiffres en notre possession indiquent qu’un second tour est inévitable. Nous avons gagné les plus grands départements du Sénégal » dont l’agglomération dakaroise, a déclaré Macky Sall, l’un des principaux candidats de l’opposition à  cette présidentielle. Les choses s’annoncent serrées au regard des premiers résultats partiels qui mettent les deux adversaires au coude-à -coude, créditant Me Wade de 34 à  36% » tandis que Macky Sall tournerait autour de 33%. « Le second tour, une perte de temps » Les résultats provisoires officiels devraient être communiqués mardi au niveau départemental et vendredi au niveau national, selon la Commission électorale nationale autonome (Céna). Selon Abdou Latif Coulibaly, un des responsables de la campagne de Moustapha Niasse, autre poids lourd de l’opposition, la tendance c’est 30% pour Wade, 26% pour Macky et 20% pour Niasse ». Pas de précipitation ! affirme-t-on dans le camp Wade o๠l’on se veut serein. « On est en train de collecter les résultats et rien ne permet de dire qu’il y aura un deuxième tour », a déclaré à  l’AFP El Hadj Amadou Sall, un des responsables de la campagne du président Wade. Selon lui, les derniers résultats en sa possession portaient sur « 8% à  9% » des votes et « il n’y a pas de tendance lourde ». La pilule d’un second tour sera difficile à  avaler pour Abdoulaye Wade. Déjà , ce dimanche 26 février, le président sénégalais sortant a vécu un long moment de solitude. Il s’est fait hué alors qu’il allait voté dans son bureau de Dakar. La scène a tellement déplu à  Gorgui qu’il a quitté les lieux, abandonnant sa carte d’électeur et sa pièce d’identité ainsi que des dizaines de journalistes qui espéraient recueillir ses impressions. Désaveu confirmé quelques heures plus tard avec les résultats provisoires de ce bureau o๠il a été battu Moustapha Niasse. Celui qui avait déclaré qu’un second tour serait un sérieux revers et « une perte de temps et d’argent » pour le pays risque de retrouver face à  lui toute l’opposition sénégalaise en rangs serrés derrière M. Sall, si les tendances se confirment. Le « Tout sauf Wade », slogan du M23 qui avait promis de s’unir derrière le candidat le mieux placé en cas de second tour. Rappelons que le premier tour s’est déroulé dans le calme sur toute l’étendue du territoire sénégalais et qu’aucun incident majeur n’a été relevé par les quelques 3000 observateurs présents. Tous ont salué la « maturité politique » du peuple sénégalais qui s’est déplacé à  plus de 60% pour voter après une campagne électorale émaillée de violences qui ont fait de 6 à  15 morts.

Présidentielle : Seck Oumou Tall active son réseau pour Soumaila Cissé

Elle est l’une des rares femmes maliennes qui a su s’imposer dans un environnement politique dominé par les hommes. Seck Oumou Sall a choisi son camp en apportant son soutien à  l’URD. Elle amène dans son sillage un réseau de 157 associations, l’ANNIA (« la volonté » en sonrhai), dont elle est la marraine. Séduits par le parcours de Soumaà¯la Cissé « ANNIA se doit de mieux informer et d’éduquer la population sur la vie de la nation. A cet effet, il est donc appelé à  participer activement au processus électoral de 2012 et d’œuvrer pour la pérennité des acquis démocratiques au Mali. », a souligné la présidente de l’ANNIA Hardiatou Bah lors du lancement du réseau le 14 février 2012 au CICB de Bamako. Si autant d’associations ont choisir de soutenir la candidature de Soumaila Cissé à  travers Seck Oumou Sall, c’est en raison des « qualités incontestables sur l’échiquier politique national » de la marraine , a-t-elle ajouté. Des compliments qu’elle a également adressé au candidat de l’URD. « De la CMDT à  l’Uemoa, en passant par le secrétariat général de la présidence de la République et les ministères de l’économie et des finances, de l’équipement, de l’aménagement du territoire et de l’environnement, nous avons pu mesurer les actes posés par vos soins pour mettre le Mali, notre cher pays au rendez-vous du développement », l’a-t-elle flatté. Une minute de silence à  la mémoire des soldats tombés Apres avoir observé une minute de silence à  la mémoire des soldats tombés dans le Nord du Mali, Seck Oumou Sall a remercié les membres du réseau pour lui avoir accordé leur confiance. « Ce meeting témoigne de l’adhésion de l’ANNIA à  la candidature de Soumaà¯la. ANNIA ne ménagera aucun effort pour atteindre son objectif : le palais de Koulouba, a-t-elle annoncé en ajoutant que la motivation qui anime la mobilisation de ces hommes et femmes vient du fait que Soumaà¯la Cissé est un homme pragmatique qui dispose d’atouts appropriés et de la force morale nécessaire pour diriger le Mali. » Requinqué par ce nouveau soutien, le président de l’URD Younoussi Touré a salué « le statut, l’envergure et le sérieux de la marraine Seck Oumou Sall », qui sont selon lui des raisons de croire à  la crédibilité du réseau ANNIA. Il a rappellé qu’elle en est à  son deuxième mandat à  la tête de la commune urbaine de Goundam. « Une performance », a-t-il lancé.