Quel joueur de playstation es-tu ?

Télé opérateur à  Voice télécom et propriétaire d’une agence immobilière, Adama Bouaré s’est vite inspiré de certains pays voisins comme le Niger, le Sénégal ou la Côte d’ivoire, pour créer l’engouement sur les jeux vidéo au point d’organiser des compétions de Playstations à  Bamako. Loin de se limiter aux jeux inter-quartiers ou jeux en salle, il espère voir l’initiative grandir au Mali afin de positionner le pays dans les coupes internationales de Playstations. Soutenu par le ministère de jeunesse et des sport et deux sponsors, qui ont trouvé le projet intéressant, l’idée du tournoi à  Bamako a pris forme petit à  petit. Aujourd’hui, Adama Bouaré a réussi à  regrouper 64 grands joueurs dont 16 ont été retenus. Les jeunes maliens qui n’avaient pas jusqu’à  présent l’occasion de présenter leur talent à  l’intérieur et à  l’extérieur du Mali, sont ravis de cette opportunité pour faire valoir leur talent en matière de jeux vidéo. Après le 1er tour préliminaire de la compétition, les quarts de finale et demi finales du tournoi de PlayStation se tiendront à  la Cité des Enfants, 13 Avril prochain. Les répétions se font presque tout les jours au Café des Arts de Bamako, au sein du palais de la culture. Et quatre salles de jeux de Playstations ont été ouvertes entre Bacodjicoroni, Kalabancoro, KalabanCoura, ACI 2000 toutes équipées. La grande finale aura lieu au Palais de la Culture le 20 Avril prochain. La 2ème édition elle rassemblera les différentes régions du Mali o๠il sera question de mettre les meilleurs joueurs de chaque région face à  face. Adama Bouaré se dit heureux de voir son rêve se réaliser. Prochain objectif, constituer une fédération de coupe de PlayStation pour faire la fierté de la jeunesse malienne.

Fermeture des salles de cinéma : un grand gâchis culturel au Mali

Les yeux sont rivés sur le 23è Festival panafricain du film et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) au Burkina Faso. Cette grand-messe du 7ème art est un prétexte tout trouvé pour parler du cinéma malien. Nous n’avons pas la prétention de faire un diagnostic exhaustif du cinéma malien, mais plutôt d’en évoquer un aspect non négligeable. Il s’agit de la problématique des salles de cinéma. «Â  Une part du rêve meurt » Les salles de cinéma avaient ceci d’important qu’elles jouaient un rôle important dans la promotion de la culture malienne de façon générale, du cinéma de façon particulière. Les salles étaient le canal idéal de diffusion des œuvres cinématographiques. Aujourd’hui le constat est amer. Presque toutes les grandes salles sont vendues ou fermées depuis le milieu des années 90. El Hadj (Niaréla), El Hilal (Médina-Coura),Rex (face à  la gare ferroviaire), Babemba(Ouolofobougou), SoudanCiné (Dravéla) Rio(Bagadadji), ABC et Lux (Badialan 2) sont autant de salles de cinéma qui ont fait la fierté des cinéphiles bamakois et maliens, du lendemain des indépendances jusqu’à  leur vente-abandon par l’Etat, et qui se retrouvent entre les mains des opérateurs économiques. A leur place trônent désormais des centres commerciaux. C’’est le cas de l’ex cinéma Rex en face de la gare ferroviaire, du cinéma Rio en face de l’Assemblée nationale, du cinéma ABC au Badialan 2. Les salles comme Vox au centre ville et Lux au Badialan 2 et El Hilal à  Médina-Coura battent de l’aile. La salle Babemba a survécu grâce à  son rachat par le groupe Babemba. «Â Réhabiliter le cinéma Soudan » Le Soudan ciné longtemps à  l’abandon doit en principe reprendre sous la houlette de Abderahamane Sissaoko. «Â C’’est dommage de voir ses salles disparaà®tre comme ça. Elles occupaient une grande part dans notre distraction et notre épanouissement culturel », confie, nostalgique, Mariam Coulibaly presque sexagénaire et grande cinéphile. La situation est déplorée par les cinéastes maliens qui y voient le signe patent du peu d’égard des autorités pour la culture. Au cours d’une émission culturelle en 2011, Cheick Oumar Sissoko, l’ancien ministre de la Culture du Mali appelait à  la réhabilitation des salles cinéma pour assurer le rayonnement culturel. Administrateur des Arts et de la Culture, Adama Traoré plaide pour l’élaboration d’une politique culturelle viable qui puisse prendre en charge la problématique des salles de cinéma. Faute de quoi, dit-il, le cinéma malien sera étouffé.

Exécrables conditions de vie des étudiants maliens

La création en 1996 des différentes facultés du Mali,(la faculté de lettres, langues, arts et sciences humaines (FLASH),la faculté des Sciences juridiques et politiques, la faculté des Sciences économiques et de gestion, la faculté de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie (FMPOS), la faculté des sciences et techniques(FAST)), fut à  l’époque accueillie avec enthousiasme. La plupart des étudiants maliens étaient obligés d’aller poursuivre leurs études à  l’extérieur du pays dans les années 70, notamment en Russie ; Hélas, la création de ces structures universitaires n’ a pas pris en compte la capacité d’ accueil des étudiants. Certains étudiants de la faculté des sciences politiques et économiques, prenaient leurs cours au cours au Palais de la Culture Amadou Hampâté Bâ de Bamako, à  cause du manque de salle de classes. Et malgré la construction au mois de juin dernier de deux nouveaux bâtiments trop petits pour contenir les effectifs, certains étudiants continuent de suivre leurs cours à  la salle Bakaina de Magnambougou (Un quartier de Bamako). Pour les étudiants de la FLASH (Sciences Humaines), certains cours se font à  l’école normale supérieure (ENSUP ), à  la FAST ( Sciences et Techniques ) et au supermarché Azar Center. Dure réalité pour ces jeunes obligés de s’entasser comme de vulgaires marchandises dans des locaux initialement destinés au commerce. l’épreuve est surtout terrible en période de chaleur et devient invivable; A tel point que certains professeurs refusent catégoriquement d’y dispenser leurs cours. Résultat : les performances des étudiants, s’en trouvent réduites et leur avenir professionnel par la même occasion ! Les salles de classes, elles ne disposent pas de conditions normales d’étude. En 2008, une étudiante désespérée, s’est ouvert les veines en voulant sauter par la fenêtre de la salle B9 de l’ENSup. Les fenêtres en verre abà®mé ont fait le reste ! La vétusté des salles entraà®ne chaque matin une véritable bousculade et d’autres s’ asseyent à  l’extérieur pour tenter de suivre les cours. C’’est dire à  quel point les autorités de ce pays doivent être informés de cette situation. Le faible niveau des étudiants maliens empire Pendant longtemps, le Mali est resté un exemple d’éducation dans la sous région. Il a formé de hauts cadres Africains qui venaient y étudier pour la qualité de l’enseignement. Mais depuis la chute du 1er régime après l’indépendance, l’éducation a connu un déclin important. Le diplôme malien n’est quasiment plus reconnu dans la sous région, associé à  une baisse de niveau éducatif. Souvent, les cours débutent au mois Mars et se terminent en Août. 5 mois de cours au lieu de neuf. Rares sont les étudiants maliens capables de construire une phase correcte en français. A croire que la langue de Molière leur fait peur… Le forum National sur l’éducation Le forum national sur l’éducation organisé au mois de novembre dernier avait pour but de réviser l’ensemble du système éducatif malien. Il n’en est rien ressorti de nouveau. Les grèves continuent, tantôt orchestrées par les étudiants ou les enseignants. Jusque là , aucune amélioration notable des conditions de vies et de travail des étudiants n’a eu lieu. Les bourses d’études prennent du temps à  être délivrées. Nombreux sont ceux qui vivent uniquement de ces bourses. Les parents n’étant pas là , ils sont obligés de payer le loyer, l’électricité, la nourriture et les fournitures avec seulement 25000fcfa. La qualité des études s’en trouve gravement affectée. La réforme de l’éducation,de l’enseignement supérieur, l’accompagnement des jeunes maliens et leur avenir professionnel sont des questions cruciales auxquelles le gouvernement prête une oreille trop distraite. Pourquoi ne pas écouter les plaintes de ces apprenants qui constitueront l’élite du Mali de demain ? On parlera aujourd’hui de survivants de la connaissance !