Salsa : La fièvre de Cuba jusqu’au Mali

Rythme spécial et mélange unique, la salsa est le seul genre musical « qui demeurera » là où plusieurs autres sont passés, selon ses amoureux. Si son histoire avec le Mali « date de toujours », la salsa semble marquer le pas et, surtout, ne pas attirer beaucoup les jeunes. C’est donc pour continuer  à faire vibrer les passionnés que la « Soirée récréative salsa » de la radio Klédu se tient pour la onzième fois cette année.

« Après une année  entre quatre murs, j’ai choisi de rencontrer les auditeurs. Pour se voir et se parler », explique Boubacar Diarra, animateur de l’émission hebdomadaire « Rythmo Cubano », destinée aux différents rythmes de cette « sauce » cubaine, dont le « chachacha », le « meringue » ou encore le « boléro » sont des composantes.

Si le milieu des années 1960 a marqué un tournant, avec le départ d’une dizaine d’étudiants maliens à Cuba pour y apprendre la musique, l’influence de la salsa a toujours existé, note Moussa Traoré, membre fondateur du groupe Taras, l’un des rares dédiés à ce genre musical.

C’est en 1962, alors qu’il fréquente le lycée, qu’il crée avec des amis « Askia Jazz », l’orchestre qui leur « a permis de se faire connaître un peu », précise t-il. Dès cette période, l’influence de la musique cubaine est présente, même s’il y avait aussi la variété française, avec Johnny Halliday notamment, note M. Traoré.  Mais, à travers la salsa, ils « s’exprimaient, dansaient ».

Retour aux sources

De retour de Strasbourg, où il a effectué ses  études de musique, il met en place le groupe Taras & Co avec des amis. Se produisant un peu partout à travers la capitale, ils deviennent les représentants officiels de la musique cubaine. « J’aimais déjà cette musique, je l’avais dans la peau. Le rythme, la mélodie, je m’y retrouvais », note Traoré, qui n’a passé qu’une semaine à Cuba.  Si le fief le plus connu de la salsa reste l’île, ses déclinaisons à travers le monde, comme « la salsa new yorkaise » ou portoricaine, font leur chemin, relève Diarra.

En réalité, cette musique est partie d’ici. « Elle est à nous », ajoute le cofondateur du groupe Taras. L’avenir semble cependant sombre, car ses adeptes « sont au bord du découragement ». Les jeunes qui doivent assurer la relève ne s’y intéressent pas et préfèrent « des musiques qui les font danser n’importe comment ». Alors que « les pas de la salsa demandent un peu de sagesse », conclut Diarra