Samanko: l’usine d’assemblage a besoin d’un nouveau souffle

Situé à  une trentaine de kilomètres de Bamako, le village de Samanko se niche derrière Kabalabougou et Samaya. Il est sorti de l’anonymat en 2009 avec l’inauguration de la première usine de montage de tracteurs en Afrique subsaharienne. En présence du chef de l’Etat d’alors, Amadou Toumani Touré, toute la République s’était déplacée pour fêter ce fleuron de l’agriculture malienne. l’usine de Samanko assemble et commercialise des tracteurs de marque « Mahindra » importés de l’Inde. A l’instar des motos « Djakarta », ces tracteurs « made in India » se particularisent par leur résistivité, leur adaptabilité aux sols locaux, leur maà®trise facile, leur faible consommation d’énergie et la disponibilité de leurs pièces détachées. l’usine de Samanko bien qu’éloignée de sa clientèle réelle et même potentielle voit son chiffre d’affaires prospérer au fil des ans. Pour preuve, entre mars et novembre de cette année, 206 tracteurs ont été commercialisés par l’usine. Les gros clients de l’usine viennent de Sikasso, Koutiala et Ségou. Ces clients voulaient faire parler leur chéquier à  l’orée de la dernière campagne agricole mais l’usine était dans l’incapacité de mettre des machines à  la disposition des acheteurs. Pourquoi? Cette question, à  elle seule, suffit pour mettre à  nu les contraintes de l’usine de Samanko. l’ombre d’ATT ATT doit payer des dommages à  l’usine de Samanko. l’opinion publique malienne croit dur comme fer que la société appartient au président déchu ou à  un de ses proches. En vérité, l’Etat du Mali est actionnaire à  hauteur de 49 % autrement dit, il peut, en réunion de Conseil d’administration, opposer son véto face à  des mesures qu’il ne juge pas opportunes. Malheureusement, de la présidence de la République au ministère de l’agriculture en passant par la primature, tous les fonctionnaires considèrent Samanko comme une structure privée appartenant à  des Hindous. Nos investigations prouvent le contraire. Seulement, pour avoir manqué d’assumer son rôle, l’Etat malien ouvre un grand boulevard aux Hindous qui estiment être majoritaires puisque l’Etat impuissant se détourne de ce fleuron qui marche bien. Tenez, il est fréquent de voir l’usine être confrontée à  des ruptures de stock autrement dit les machines manquent et les pièces détachées aussi. l’Etat malien interpellé … Obligé de mobiliser seul un million d’euro tous les ans pour rassurer le constructeur Mahindra, le partenaire étranger rogne sans grogner. Il aurait voulu que l’Etat joue pleinement son rôle ne serait-ce qu’en s’acquittant de sa contribution financière. Malheureusement, face à  la politique de la chaise vide de l’Etat, le personnel malien se trouve confronté à  de sérieuses difficultés. Il est livré pieds et mains liés à  la direction hindoue. Cette dernière avait promis monts et merveilles à  l’entame des activités. Quatre ans plus tard, le personnel autochtone cherche encore la queue du diable pour la tirer. Absence de plans de carrière, absence de primes de motivation, absence de véhicule de ramassage des employés logeant en majorité à  Bamako, refus voilé de dotation de tracteurs aux employés désireux de cultiver leurs propres périmètres, blocage des privilèges dus aux cadres et autres manquements constituent le lot quotidien des employés obligés de se tenir à  carreau pour ne perdre leur pain quotidien. l’Etat a un devoir de regard sur la situation des employés et un droit de regard en tant qu’actionnaire sur l’évolution de l’usine de Samanko. Il est du devoir des successeurs de ATT de veiller sur sa pérennisation et sur le respect par la direction de la législation sociale. Très préoccupée par le chiffre d’affaires réalisé, la direction tarde à  concrétiser ses promesses initiales et à  étoffer son organigramme d’o๠l’absence d’un directeur de la communication pour vendre l’image de l’entreprise et mettre en orbite ses produits. l’Etat est une continuité et les tracteurs assemblés au Mali feraient le bonheur de tous les agriculteurs de la sous –région donc il reste un accompagnement et une implication plus accrue de l’Etat actionnaire afin de voir le Mali devenir un exportateur de tracteurs en Afrique de l’ouest.

Maraîchers de Samanko, modernisez-vous !

Financé par la Coopération Technique Belge, le périmètre maraà®cher de Samanko s’étend sur 100 hectares et abrite plus de 200 maraà®chers qui cultivent différentes sortes de légumes. Ils étaient nombreux à  accueillir sur leur site, la directrice du Fonds Monétaire International, Christine Lagarde qui avait à  ses côtés, le ministre de l’économie et des Finances, Mme Mme Bouaré Fily Sissoko, le ministre du développement rural, Bocar Téréta. l’objectif visé en mettant en place ce périmètre est de développer l’activité maraichère, de contribuer à  l’augmentation des exploitations agricoles et de professionnaliser le secteur. Pour le ministre du développement rural, la création de la coopérative des exploitants maraà®chers est l’expression des engagements pour faire une agriculture moderne, autosuffisante, compétitive. Les interventions de ministre Téréta et du président de la coopérative des maraà®chers ont également porté sur les besoins de la coopérative. Il s’agit notamment des besoins de stockage, de transformation, transport des productions, et la démultiplication du périmètre maraà®cher dans le but de satisfaire les milliers de maraà®chers. Après les différentes interventions, Mme Lagarde a visité le site et a échangé avec quelques producteurs. Elle a constaté que « C’’est une production très diversifiée, de grande qualité et qui repose sur des intrants biologiques et sur un système d’irrigation et de maà®trise de l’eau qui est extrêmement importante ». Pour la directrice, « il y a manifestement un intérêt pour développer une agriculture moderne, productive et intégrée, c’est-à -dire qui va à  la fois du développement des semences, jusqu’à  la transformation et à  la distribution des produits pour que les producteurs voient les fruits de leur travail ».