Da Monzon,  » A la conquête de Samanyana » : Au temps des royaumes bambaras de Ségou

De successions de rois en successions de rois, Da Monzon, le fils de Monzon Diarra, se voit confier les reines du pouvoir central du royaume Bambara. Et, comme l’avait prédit les marges et autres thaumaturges, Da Monzon fut le roi le plus célèbre de Ségou. Il est admis par tous les maitres de la parole, détenteurs et dépositaires de notre riche patrimoine culturel que Da Monzon fut le roi qui a étendu les frontières du royaume bambara de Ségou, sur des distances jamais atteintes par ses prédécesseurs. Dans la volonté d’étendre le contrôle du royaume bambara de Ségou dans la zone de Samanyana, Da Monzon va y livrer la plus célèbre de ses batailles. Arrivé sur le trône de Ségou après la mort de son père Monzon Diarra, Da aura la lourde charge de réussir là  o๠son père a échoué. Une oeuvre du CNCM Le film, produit par le Centre national de la cinématographie du Mali (CNCM), sera bientôt projeté dans les salles de cinéma à  Bamako et dans nos grandes villes. Cette annonce a été faite par le directeur du CNCM, Moussa Ouane, au cours d’une conférence de presse. Réalisé par Sidi F. Diabaté et durant un peu plus de 90 minutes, le long métrage a été tourné en 8 semaines dans le village historique de Sékoro dans le cercle de Ségou et dans le pays Mandé. Les journalistes invités à  la conférence de presse ont visionné un extrait d’une dizaine de minutes de cette nouvelle œuvre qui, de l’avis du directeur du CNCM, marquera l’histoire du cinéma malien notamment car pour la première fois, un long métrage malien visite une partie de la riche histoire du pays. Il y a deux ans, le CNCM lançait un appel à  proposition. Le centre reçut 45 projets de scénarii. Après délibération du jury, C’’est le scénario concernant Da Monzon, roi de Ségou qui obtint les faveurs du jury. Sa réalisation fut confiée à  Sidi Diabaté et Ibrahim Touré (pour l’écriture de scénario). Le réalisateur, présent à  la conférence de presse de la semaine dernière, a révélé que la production a mobilisé l’ensemble des agents du CNCM. Ils ont travaillé comme directeurs photo, preneurs de son, éclairagistes, techniciens de plateau, chauffeurs, comptables, comédiens etc… Aucune personne extérieure n’a donc participé à  la production du film, a précisé le réalisateur. Seul le kinéscopage a été effectué dans un laboratoire à  Copenhague au Danemark. Le directeur du CNCM a rappelé qu’après les grands empires qui se sont succédé sur le territoire du Mali actuel et sur une grande partie de l’Afrique de l’ouest, il y eut une période de flottement. De nombreux royaumes ont alors émergé dont celui de Ségou. Avant donc la colonisation, le royaume a rayonné sur une partie du Mali actuel à  travers une administration organisée et une société bien structurée. Conquête du pouvoir La conquête du pouvoir et les manoeuvres pour s’y maintenir constituent la trame du film. Sidi Diabaté expliqué que le rôle important joué dans cette société par les érudits musulmans et animistes sont aussi mis en exergue dans le film. l’histoire se situe au début du 19è siècle, au C’œur du Soudan marqué par les grands ensembles politiques, Ségou, ville prospère et florissante sur le fleuve Niger est la capitale du pays bamanan. La cité se caractérise par la splendeur de son architecture de terre. Le royaume, en perpétuelle campagne guerrière, poursuit son expansion au nord comme à  l’ouest, préfigurant l’émergence d’un nouvel empire sur les cendres de celui du Songhoy. Bassy, le rouquin, grand initié doté de pouvoirs occultes, maà®tre de Samanyana, citadelle insoumise barrant la route vers le Mandé, a longtemps été un facteur de perturbation pour la dynastie des Diarra de Ségou qui caressaient l’idée d’étendre le royaume bamanan bien au-delà , jusqu’à  la zone forestière. Le jeune roi intronisé Da Monzon utilisera tous les stratagèmes possibles pour venir à  bout de Bassy, redoutable guerrier et magicien.