3 questions à Youssouf Traoré Coordinateur au Samu Social

 

Qu’est-ce qui pousse les enfants à tenter l’aventure de la rue ?

Nous avons résumé les motifs en deux niveaux : les violences physiques, qui peuvent être soit le fait des parents biologiques soit des maîtres coraniques, ou des négligences qui peuvent se caractériser par des carences de soins. Si l’enfant fait le choix de la rue, cela signifie que dans sa famille il s’est senti exclu, et pour se sauver, il part.

Comment se passe l’adaptation des enfants ?

L’enfant qui va dans la rue passe d’abord la journée. Il se crée des repères, se fait des amis, voit comment il peut vivre en dehors de cet environnement maltraitant. S’il accède à cela, il rompt le pont avec sa famille. Dans la rue, tous les rapports sont modifiés. Le rapport au temps, à l’autre, à l’espace, c’est toute la personnalité des enfants qui est modifiée, adaptée. Dans la rue, c’est la loi du plus fort. L’enfant s’accroche à un protecteur qui lui garantit une certaine sécurité. En contrepartie, il va accepter l’exploitation économique du leader.

Que propose le Samu pour ces enfants ?

Nous allons vers eux, nous créons le lien. La prise en charge médicale est un point d’entrée pour le Samu social. Dès que le contact est établi, avec les entretiens psycho-sociaux, nous parvenons à connaître l’histoire familiale et nous l’amenons à se projeter vers l’avenir. C’est à ce moment-là qu’interviennent les centres d’hébergement, pour des projets de réinsertion.