Fatoumata Keita et Samy Tchak, grands vainqueurs de la rentrée littéraire

Elle avait les larmes aux yeux, la voix tremblante. Lorsque le jury du prix Massa Makan Diabaté, du nom d’un écrivain et historien malien, lui a décerné cette récompense prestigieuse de la rentrée littéraire au Mali. « Sous fer », C’’est le titre évocateur du roman de Fatoumata Keita, femme aux mots tendres pour la condition féminine, le poids de l’excision, des traditions, que vivent ses deux personnages. Œuvre moderne, qui puise dans les soubassements de la société malienne, « Sous Fer » est une invite à  la réflexion, à  un appel à  questionner ce qui entrave, encore et toujours, le bonheur et l’épanouissement des femmes. Avec ces hommes à  leur côté. l’histoire est celle de « Fanta et Kanda, mariés sous le régime de la monogamie contre la volonté de la famille de Kanda, en subissent les conséquences tous les jours. Victimes d’une exclusion que rien ne semble pouvoir remettre en cause, ils élèvent leur fille Nana dans un cadre apparemment affranchi des pesanteurs traditionnelles. Destinée à  des études de médecine, protégée de l’excision (la « mise sous fer ») par sa mère dont le travail consiste à  sensibiliser la population sur ses conséquences, Nana semble avoir échappé à  l’emprise d’autrui sur sa vie. Pourtant, les contradictions de chacun de ses parents la mettront au centre de la tension entre respect des coutumes et désir d’émancipation ». Consécration pour Samy Tchak Pour Samy Tchak, la fable de « l’ethnologue et du sage, préfigure une conte moderne. l’auteur, togolais d’origine, qui s’est vu décerné le Prix Ahmed Baba, du nom d’un érudit de Tombouctou, y voit une consécration. Un nouveau souffle à  sa création littéraire qu’il juge désormais questionnée. , publié en septembre 2013 aux éditions Odette Maganga du Gabon, est le huitième et dernier roman en date de Sami Tchak. Pour le blogueur togolais, Anas Atakora, « ce roman de Sami Tchak est un conte merveilleux qui plonge le lecteur dans la vie des contrées paysannes avec ses ferveurs et ses frayeurs, avec ses certitudes souvent ridicules, parfois salvatrices. Loin des « secousses narratives » de ses autres romans, cet écrivain togolais étale ici un schéma narratif et une écriture dans lesquels on a plaisir à  entrer délicieusement. Une écriture par moments éminemment imagée, calquée sur le modèle langagier tem un peu à  la manière de Kourouma avec le malinké, surtout dans le discours du chef, comme cet exemple o๠il s’adresse à  l’ethnologue : Ces deux auteurs ont donc été récompensés des deux plus prestigieux prix de la rentrée littéraire malienne. Le prix du Manuscrit est lui revenu à  Mohamed Diarra, auteur de : « La folle du pont des indigents. Et le Prix du Premier Roman a été remis à  Moussa Koné, pour son ouvrage, « Niamoye, promise de Tombouctou, blessée de l’Azawad »..