USA/Sandy : la campagne entre parenthèses

Barack Obama et son adversaire Mitt Romney ont décidé de faire face avec les américains à  la catastrophe naturelle qui frappe le pays depuis maintenant 48heures. Le président américain a revêtu dès le dimanche dernier, ses habits de chef de l’Etat pour suivre de près l’évolution de ce qui est l’une de pires crises naturelles que le pays ait connu ces 30 dernières années. On se souvient qu’en 2004, le président Bush avait été vivement critique pour ne pas s’être « concrètement occupé » de la crise provoquée par l’ouragan Katrina. Une situation que le candidat Obama doit à  tout prix éviter, lui qui n’est pas très en forme dans les sondages. [ b Empathie et bataille mediatique] Dans les Etats concernés par l’ouragan, plus personne ne parle de politique meme si chaque camp travaille à  faire passer son candidat pour le plus empathique, le plus proche des victimes. Mitt Romney organise ce mardi en Ohio un « rassemblement d’aide » au bénéfice des sinistres, pendant que Barack Obama faisait des points fréquents sur la situation et jouant son rôle de « comanditor in chief ». Chez les démocrates, on estime en effet qu’une bonne gestion présidentielle renforcerait la position de chef d’Etat de Barack Obama et marginaliserait les derniers efforts de campagne de Mitt Romney. Fairy Craig rencontrée ce matin au bureau de vote de Lee County, en Floride, est absolument de cet avis. « On voit qu’on a un president qui prend les choses en main et c’est rassurant », nous confie-t-elle. Et bien que les candidats ne soient plus sur le terrain, leurs équipes continuent de courir les routes pour convaincre les indécis, en particulier dans les Etats qui restent encore plus ou moins neutres comme la Floride qui est le “grall” à  emporter à  tout pris par celui qui veut gagner le 06 novembre prochain. Ainsi ce lundi, ce sont des cars qui ont été mis à  la disposition des électeurs pour les faire déplacer sur les lieux de vote afin de voter en avance. Dans les universités, sur les plages, tout le monde est abordé par des membres des équipes locales de champagne de Barack Obama ou de Mitt Romney pour parler un peu plus du programme de leur candidat et convaincre de se rendre aux urnes. Car, tout l’enjeu est la et en particulier pour le candidat sortant qui a lui-meme voté en avance la semaine dernière. Les perturbations engendrées par le phénomène font peser un risque sur la participation électorale, notamment chez les électeurs décidés à  voter par avance, craint un des principaux conseillers de la campagne de Barack Obama. Plusieurs villes sont completement coupees du monde et meme dans les grandes villes comme New York, il n’est pas garanti que les degats causes en particulier sur le systeme electrique pourront etre repares avant le jour J. Coude a coude On ne saurait évidemment pas dire si leurs résultats sont liés ou pas à  l’ouragan Sandy mais les derniers sondages sur les intentions de vote ont été publiés hier lundi. Ils mettent les deux candidats à  égalité. Le sondage Washington Post-ABC News publié lundi 29 octobre attribue à  Barack Obama et Mitt Romney 49% chacun. Même chose pour le sondage du Pew Research Center qui leur donne 47% des intentions de vote chacun. Plus favorables au candidat républicain, les sondages Rasmussen et Gallup placent Romney en tête avec, pour le premier, 49% des intentions de vote des électeurs susceptibles d’aller voter contre 47% pour Obama et, pour le second, 50%, contre 46%. La moyenne des sondages réalisée par « RealClearPolitics » donne toujours une avance de 0,8 points à  Mitt Romney, avec 47,6%, contre 46,8% pour Barack Obama.

Il s’appelle…Sandy !

Les météorologistes annonçaient une tempête très violente, les américains en craignaient les effets et ils avaient bien raison. l’ouragan Sandy a frappé dans la nuit de lundi à  mardi les côtes américaines et y a déjà  causé la mort d’au moins treize personnes. Rafales de vent et trombes d’eau se sont abattues sur New York dont une grande partie se retrouve dans le noir (1.300 000 personnes) et inondée. « Le bas Manhattan est complètement recouvert par l’eau de mer. Je n’exagère pas. L’eau s’engouffre dans le tunnel de Battery », a écrit Howard Glaser, directeur des opérations pour l’Etat de New York et conseiller du gouverneur Andrew Cuomo, sur son compte Twitter @hglaser1. Des trasformateurs ont explosés au cours de la nuit et plusieurs d’entre eux ont été éteints pouréviter qu’ils soient endomagés par les eaux.Des immeubles ont également été endommagés. Les Etats concernés avaient pourtant pris d’exceptionnelles mesures de sécurité pour affronter l’ouragan qui a été surnommé «Frankenstorm», contraction de Frankenstein et Storm (tempête). Plus de transport en commun, toutes les routes et les métros étant inondés, les secours ont du mal à  rejoindre les centaines de milliers de personnes qui sont coincées chez elle depuis maintenant 24heures. Des centres d’accueil de la Croix Rouge sont ouverts un peu partout dans la plupart des Etats de la côte pour accueillir ceux qui sont évacués ou qui sont obligés de quitter leurs maisons comme cela a été le cas pour quelques 600 000 personnes la nuit dernière à  New York. Plus de 50 habitations ont été « complètement détruites », affirme le New York Fire Department sur sa page Twitter, sans préciser si l’incendie est lié ou pas à  la tempête qui balaie la côte nord-est des Etats-Unis depuis hier. La capitale fédérale Washington et plusieurs autres grandes villes de cette partie du pays sont également en état d’alerte maximale. Les bulletins météo annoncent de grosses pluies pour les prochaines 72 heures et de fortes rafales de vent, mais à  New York, la décrue a commencé et le niveau de l’eau a commencé à  redescendre dans la ville, a annoncé ce matin le maire de Michael Bloomberg. Etat de « catastrophe majeure » et inquiétude nationale Le président américain Barack Obama vient de décrété ce mardi matin l’état de « catastrophe majeure » dans l‘Etat de New York. Cette décision « rend les fonds fédéraux disponibles pour les personnes touchées dans les comtés du Bronx, de Kings, de Nassau, de New York, de Richmond, de Suffolk, et du Queens », précise la Maison Blanche dans un communiqué. L’état de catastrophe majeure a également été décrété pour le New Jersey. Dans tout le pays, on est accroché au téléphone pour prendre des nouvelles des proches vivant à  New York et ailleurs. Et bien sûr aux écrans de télévision qui ont fait vivre en direct l’arrivée ce lundi de Sandy sur les côtes des Etats Unis. Sur le plan politique, l’ouragan a complètement chamboulé la campagne électorale qui battait son plein. Le président Obama a suspendu sa campagne à  une semaine de l’élection, pour suivre la situation depuis Washington. Son adversaire Mitt Romney a également mis entre parenthèses son planning pour rejoindre un centre d’aide aux sinistrés. Le bilan fait état de treize morts, décès rapportés par les autorités locales des Etats de New York, du New Jersey, de Pennsylvanie, de Virginie Occidentale et de Caroline du Nord.

Ouragan Sandy : près de 375 000 personnes évacuées à New York

Les plans d’évacuations de New York sont rodés, établis à  l’avance pour ce type d’intempéries. Et ce sont trois zones d’évacuations qui ont été décrétées, ce dimanche 28 octobre, en prévision de l’arrivée de l’ouragan Sandy. Un ouragan de catégorie 1 qui s’étend sur plus de 1 000 kilomètres, et qui progresse lentement, menaçant la côte est des Etats-Unis. Près de 375 000 New-Yorkais ont reçu l’ordre de quitter foyers et bureaux. Les zones d’évacuations La tempête Sandy n’est pas encore arrivée sur la côte est américaine, mais elle a déjà  plusieurs surnoms : « Frankenstorm » – en raison de la combinaison avec un front froid venu du nord et de la pleine lune qui va encore accentuer la montée des eaux – ou « Monsterstorm » en référence à  la fête d’Halloween qu’elle risque de troubler. Les bulletins météo prédisent déjà  un impact catastrophique de l’ouragan sur les zones très peuplées qui bordent l’océan Atlantique au nord du pays. Le New Jersey et la ville de New York sont particulièrement concernées, puisqu’en partie inondables. La plupart des vols qui devaient atterrir dans la région sont annulés pour ce lundi, et le maire de New York Michael Bloomberg a ordonné l’évacuation de plusieurs quartiers inondables notamment dans le bas de Manhattan.