L’orgueil de Kati et la revanche du camp Para…

Kati pâtit. Kati la ville militaire ne brille plus de mille feux. Elle pâlit. Elle ne s’attendait pas à  cette tournure grotesque des événements. l’exil forcé du tout puissant capitaine SANOGO naguère craint et adulé surprend le katois. Votre serviteur, ancien prytanée, est arrivé dans cette cité avec la volonté de rencontrer des personnes ayant fait les quatre cents coups avec le capitaine écroué. Les meilleurs guides ne pouvaient alors venir que de l’école militaire de la garnison Soundiata KEITA. Les salamalecs d’usage terminés, notre guide – un officier subalterne- nous conduit auprès de son commandant d’unité, un proche du capitaine déchu. Pendant que nous nous apprêtons à  user d’arguments de taille pour lui tirer les vers du nez, l’officier enlève son béret, le plie en deux sur la diagonale et l’insère sous son épaulette. C’’est un bon signe. Il prend ensuite son téléphone pour lancer un message codé (jumbo-papa-kaolin-ulysse) comprenez « journaliste présent à  Kati, urgence ! ». Le temps de définir les sujets, deux caporaux-chefs et un PF «personnel féminin » des armées nous rejoignent. « Fini l’ère de la grande muette… » Tout ce beau monde manifeste sa soif de s’étendre sur le cas du capitaine. l’ère de la grande muette semble révolue. Le commandant d’unité ouvre le bal pour une intervention ponctuée de hochements de tête et parfois d’applaudissements. « Nous tenons à  savoir si le capitaine se porte bien, o๠est-il détenu, et jusqu’à  quand ? Abba (C’’est ainsi qu’ils l’appellent affectueusement) n’a rien fait si ce n’est d’avoir sauvé le Mali. Il a sa place ici parmi nous, C’’est un homme yéré-yéré (un vrai homme). Les hommes politiques sont faux, ils ont trahi le capitaine, or ils venaient tous le supplier ici mais nous n’avons pas dit notre dernier mot », une salve d’applaudissement suit cette belle entrée en matière. Un des caporaux –chefs embraye avec la manière forte « nous avons arraché le Mali des mains de fils indignes pour ensuite rendre le pouvoir, rien n’empêchait au capitaine de faire comme les SORO Guillaume et autres. Tous ces crimes qu’on lui reproche ne sont que des vues de l’esprit et si jamais Bamako organise son procès, le monde entier découvrira des vérités insoupçonnées ». « Rendez-nous notre capitaine ! » La dame en tenue d’apparat avec des souliers bien cirés se propose de nous conduire en moto quelque part. C’’est une quinquagénaire qui nous reçoit dans sa hutte avec quelques piques « C’’est vous qui retenez derrière les barreaux notre fils, Dieu vous voit, Dieu vous châtiera mais avant la punition divine, vous aurez affaire à  nous ». Il faut expliquer notre mission pour apaiser la bonne dame. Elle fait partie des initiatrices de la fameuse marche de Kati à  la veille du coup d’Etat de 2012. Interpellée sur les crimes et disparitions imputés au capitaine, elle se rebiffe et implore le ciel avant d’affirmer que « tous ceux qui cherchaient le pouvoir rendront compte ici ou dans l’au-delà  d’autant que le pouvoir de Koulouba n’a aucune preuve ; il s’est basé sur les dénonciations de certains poltrons ayant trahi le capitaine pour l’arrêter » mais conclut – elle « les traà®tres s’organisent pour se partager le gâteau Mali et bientôt vous vous en rendrez compte avec leur volonté de réhabiliter et de faire revenir au bercail ATT » (sic). « Djicoroni Para, l’autre camp attend l’heure de la vérité… La nuit tombe sur Kati et nous prenons congés de nos guides de l’école militaire pour un autre cantonnement, celui des commandos parachutistes à  Djicoroni para à  une vingtaine de kilomètres de Kati. Ici, la sentinelle armée d’un fusil fabriqué à  Saint –Etienne en 1936 nous accueille avec une mine de patibulaire. Il nous indique le poste de police o๠nous nous faisons identifier avant d’accéder au bloc administratif. A l’opposé des hommes du capitaine déchu, les officiers rencontrés ici refusent de se prononcer. Un adjudant chef l’explique par « le souci de ne pas gêner l’enquête mais toujours est-il que ce biffin de professeur d’anglais habitué à  la climatisation mérite tout ce qui lui arrive. Nous ne pouvons rien dire car l’heure du grand déballage n’est pas encore arrivée ». Un soldat de première classe qui suivait la discussion en jouant au damier se propose alors de nous conduire dans une partie retranchée du camp pour y rencontrer des familles. Notre première interlocutrice porte encore le deuil de son mari tué lors des échauffourées du 30 avril 2012. « Mon mari est parti très jeune, il était plein d’ambitions et venait à  peine de décrocher son DAGOS qui lui ouvrait les portes des officiers supérieurs. J’ai beau tenter de comprendre pourquoi les bérets verts s’en sont pris à  leurs frères d’armes bérets rouges , je ne comprends toujours pas, je n’arrive pas à  comprendre. Je peux pardonner en tant que mère, je peux et dois m’en remettre à  Dieu mais les enfants ne pardonneront pas. Les autorités auront beau parler de reconstruction de l’armée mais J’ai peur que nos enfants intègrent les rangs aux fins simples de se venger ». « Les blessures restent profondes » Son amie qui assistait à  ce témoignage embouche la même trompette « commission réconciliation dialogue –vérité, arrestation, nous exigeons simplement la tenue du procès de toutes ces personnes accusées. Nous sommes au Mali et nous sommes des femmes, nous détenons des secrets et savons qui est qui dans cette armée malienne. Mieux, ceux qui étaient avec le capitaine et n’ont jamais daigné rejoindre le front doivent rendre des comptes. Vous savez, même si nous devons nous appauvrir avec les féticheurs du Mali pour obliger SANOGO et sa bande à  payer leur faute, nous le ferons ». Le compte est loin d’être bon, Les deux camps se regardent en chiens de faà¯ence. Jusqu’à  quand ? Time will tell…

Charnier de Diago : quand les morts se mettent à parler…

l’étau se resserre sur le Gal Amadou Haya Sanogo. Après son interpellation suivie de son inculpation, l’ex-homme fort de Kati voit le sort s’acharner contre lui malgré quelques velléités de soulèvement en sa faveur. Pour preuve, la découverte dans la nuit du 3 au 4 décembre d’un charnier à  Diago à  quelques Kilomètres de la capitale n’arrange pas les affaires du Gal Sanogo. Ce dernier rebondissement dans l’affaire dite des bérets rouges relative au contrecoup d’Etat manqué du 30 avril 2012 et réprimé de façon sanglante par le Gal a eu le mérite d’apporter des précisions. D’un côté, la découverte du charnier contenant les corps de 21 bérets rouges permettra aux parents des victimes partagés entre angoisse et expectative, de faire leur deuil. l’histoire donne raison à  cette épouse d’un béret rouge qui, au lendemain de l’inculpation de Sanogo, attendait d’être fixée sur le sort des maris et enfants disparus. Autre précision apportée par la découverte de Diago, elle va permettre de convaincre les derniers sceptiques sur la culpabilité du Gal et qui voyaient son inculpation comme une trahison ou de l’acharnement. « On finira par savoir ce que tout cela cache. En tout si on touche à  Sanogo, C’’est une bonne partie de la République qui va vaciller », lâche malgré tout un partisan de l’ex-capitaine gêné par la découverte de Diago. Même le collectif des patriotes dirigé par Makan Konaté, seul soutien ou supposé tel de Amadou Haya Sanogo (il appelait à  marcher pour la libération du Gal) vient de le lâcher après son avoir tenté un baroud d’honneur. Autre précision, le charnier de Diago permettra à  la justice d’avancer dans l’enquête. Last but not least, un autre charnier est annoncé à  Yélékébougou à  près d’une cinquantaine de kilomètres de Kati. Si cette information s’avère vraie, elle corserait le cas du Gal tout en affaiblissant sa défense. Défense portée par un pool d’avocats parmi lequel, la célèbre avocate des causes perdues, la sénégalaise Dior Diagne. La machine judiciaire n’aura plus qu’à  se mettre en branle pour faire la lumière sur la vérité. Toute la vérité.

Marche Pro Sanogo à Kati : la fronde continue

De la fumée noire dans le ciel de Kati, selon un confrère sur place. Une ligne de policiers pour barrer la route à  ceux qui voudraient en découdre avec le pouvoir suite à  l’arrestation du Général Sanogo mercredi dernier. Cela nous rappellerait presque la marche vigoureuse des femmes contre ATT l’an dernier. Mais les forces de l’ordre n’ont pas permis un seul instant aux marcheurs d’envisager la perspective de Koulouba, vers la route qui y mène. Tout juste après l’interpellation musclée de Sanogo donc, un mouvement de protestation organisé s’est mis en place. Ainsi, après la marche du 28 décembre, ses partisans ont remis ça dimanche 1er décembre 2013. Des clubs de soutien au général Amadou Haya Sanogo de Kati, composé d’environ 500 personnes, ont battu le pavé à  travers la ville garnison en scandant des messages appelant à  la libération immédiate et sans condition du général écroué depuis mercredi dernier par les autorités du pays. Bilan du jour : 4 manifestants arrêtés et très bien fouettés sur place », a laissé entendre le même journaliste qui était présent sur les lieux. Celui-ci a ajouté que  »les manifestants, o๠figuraient des élèves, ont mis du feu au marché à  des endroits de Kati et détruit les hangars (lieux de stationnement) des policiers qui sont près de la mairie ». D’autres éléments de l’affaire Sanogo font par ailleurs état de l’arrestation d’une quinzaine de proches du Général, de quoi alimenter les choux gras de la presse et les grins de la capitale. S’y ajoute la diffusion d’une interview controversé du Général par la Radio nièta et qui a occasionné l’interpellation de l’animateur fieffé en question. Alors que se profile l’idée du transfert du Général dans un lieu plus sûr que là  o๠il est détenu à  l’heure actuelle, la fronde n’est pas près de s’arrêter dans la cité rougeç. Du côté de Kati, on est mécontent : « Le président oublie que son pouvoir découle de celui d’Haya, parce que tout le monde à  Kati a peur du Général », témoigne cette katoise pas tout à  fait ravie de l’arrestation de Sanogo. Mais c’est oublier que la justice a fait son travail en appliquant les procédures et que l’impunité a pris fin. De son côté, Soumeylou Boubèye Maiga, le ministre malien de la Défense, a précisé que l’arrestation de Sanogo n’est pas une intitiative directe du gouvernement. Il a souligné que la justice a fait son travail en ordonnant un Mandat d’Amener au Général qui pour rappel a refusé plusieurs fois la convocation du Juge Yaya Karembé. SBM a aussi mentionné la demande des familles dont les proches ont disparu ou ont été liquidés par l’ex junte, de saisir l’affaire. A la suite de quoi, le gouvernement a donné son aval à  la décision d’interpeller le capitaine bombardé Général et que l’ORTM dans un communiqué a nommé Monsieur Amadou Haya Sanogo. Le bilan de la marche Pro Sanogo de ce lundi, o๠les forces de l’ordre seraient intervenu fait état de deux policiers blessés… Affaire pas tout à  fait terminée…

Affaire SANOGO : pour qu’enfin la lumière soit…

Deux mois après son investiture dans un stade du vingt six mars plein à  craquer, le chef de l’Etat commençait à  inquiéter son monde. Ses voyages successifs étaient perçus comme le glas du divorce entre le prince et ses sujets. Pas de tournée nationale, pas de visite dans le pays profond, pas d’intervention majeure sur les problèmes sociaux de l’heure, rien que de la politique spectacle avec des pleurs amplement relayés par Radio France Internationale suite à  l’assassinat de deux journalistes de cette chaà®ne française sur le sol malien le 2 novembre dernier. Le doute commençait à  s’installer. La déception atteignait l’esprit des citoyens ayant porté IBK au pouvoir. Pour instaurer l’autorité d’Etat. Heureusement, tel un sphinx, le chef de l’Etat semble avoir décrypté le silence assourdissant de ses compatriotes. Pendant que faisaient rage les complaintes contre l’élévation de Amadou Haya SANOGO au rang d’ancien chef d’Etat avec en prime la mise à  sa disposition de 44 personnes pour sa sécurité et son intendance, IBK met un terme aux supputations et montre que le bateau a bel et bien un capitaine. Il autorise l’interpellation musclée du putschiste et siffle la fin de la récréation politico-militaire. C’’est de tels signaux qu’attend le peuple. Un procès Sanogo ? La partie n’est pas terminée pour autant. La machine judiciaire doit carburer d’autant que le premier pilier d’une démocratie forte est sa justice, une justice équitable pour tous les citoyens qui doit permettre au présumé innocent Monsieur SANOGO de se défendre convenablement. Mais, puisqu’il y a des «Â mais », un procès SANOGO est-il le bienvenu ? Le pouvoir acceptera t-il de le laisser parler, de le laisser dire tout ce qu’il sait de tous pour ne pas passer sous la guillotine ? On lui reproche des énormités qui méritent la Cour Pénale Internationale. On l’accuse d’être un sanguinaire froid. On en a fait un milliardaire spoliateur du trésor public malien. On parle de sang à  gogo à  propos de SANOGO. Leurre ou lueur ! Le dossier du capitaine putschiste est un couteau à  double tranchant. Attention donc au retour de flamme mais pour avoir dit «Â être face à  son destin et avoir une obligation de résultats », le président IBK est tenu de traiter ce dossier avec toute la dextérité requise. Des organisations comme Amnesty International et Human Rights Watch préoccupés par le cas SANOGO détiendraient des preuves compromettantes et cacheraient en lieu sûr des témoins précieux. Le monde regarde les nouveaux tenants du pouvoir au Mali. Alors, que s’estompent les préjugés, rumeurs et accusations partisanes pour la lumière voit le jour dans cet épineux dossier.

Edito : Tel est pris qui croyait prendre…

Pour qui connaà®t les mœurs maliennes, un homme averti en vaut plusieurs. Si Sanogo avait fait sienne cette maxime, il aurait sans doute évité l’interpellation musclée, par une douzaine d’hommes déterminés. Et si l’information s’est répandue comme une traà®née de poudre dans la capitale, la procédure fut express : « Ils ont été cueillis à  froid », confesse un officiel sans autre forme de commentaires. Sanogo surpris ? On a du mal à  l’imaginer. Mais après tout, celui qu’on décrivait comme un renard constamment aux aguets, a t-il finalement baissé sa garde ? « Nous l’avons emmené de Kati à  Bamako pour le mettre en lieu sûr », confiait une source proche du pouvoir après la mutinerie du 30 septembre à  Kati. Alors, le Général, logé à  la Base, se sentait confiant. Puis les convocations vinrent. Que nenni ! Il les boudait comme de l’huile au soleil. Pendant ce temps, des ranC’œurs couvaient, un collectif voulait saisir le président, mais par dessus tout, les sacrifices ont-il lâché Sanogo, qui ne se départissait jamais de son bâton magique, comme Dioncounda, de son écharpe immaculée. Si l’un est en vadrouille et reçoit les honneurs de la communauté internationale, l’autre répond de ses actes, à  l’école de gendarmerie de Faladjè, en bien mauvaise posture. Tombé de Charybde en Scylla, ou du Mont Mandingue, comme l’on voudra, Sanogo devra désormais en découdre avec la justice. Répondre de ses nombreux actes, en dépit de son statut de Général de Corps d’Arme 4 étoiles ou d’ancien « Chef d’Etat », qu’il ne fut jamais en fin de compte. Combien de temps durera l’audition ou s’il sera placé sous mandat de dépôt, il faudra chercher à  savoir. Et c’est par l’ironie du sort, que ces mêmes collègues de corps, l’ont tout simplement cueilli un mercredi matin. Au même moment se déroulait une manifestation en ville, destinée à  critiquer la politique de la France à  Kidal et à  laquelle participait une association d’handicapés ? Une manœuvre de diversion ? Ou une interpellation qui rappellerait presque l’arrestation d’un certain navigateur interplanétaire, un 11 décembre 2012… Sans autre forme de contestation !

Sanogo inculpé de meurtres et écroué

Après avoir refusé à  plusieurs reprises de se rendre devant le juge d’instruction Yaya Karembé, le général Sanogo y a été conduit de force ce matin. Il a été entendu dans le cadre d’exactions commises par ses hommes contre des militaires opposés au putsch. Sanogo « a été inculpé de meurtres et assassinats, complicité de meurtres et assassinats, et placé sous mandat de dépôt », a déclaré une source proche du juge d’instruction. Une perquisition a également été menée au domicile d’Amadou Haya Sanogo. Selon une source judiciaire, la justice recherchait des éléments pour faire avancer l’enquête sur des « faits assez graves qui sont reprochés au général ». Une « extraction » musclée Plusieurs dizaines de soldats maliens armés ont pénétré au domicile du général Sanogo et en sont ressortis peu après en l’emmenant à  l’arrière d’un véhicule, selon l’AFP. « Il ne voulait pas se rendre devant la justice » a déclaré un militaire présent sur les lieux. En effet, Amadou Sanogo, ancien capitaine promu général en août, avait déja été convoqué fin octobre. Mais ne s’était pas présenté devant lui, ce qui avait provoqué l’indignation de plusieurs partis et organisations de la société civile au Mali. Aux différentes convocations qui ont suivi la première, il a également refusé de répondre, son entourage brandissant son « statut d’ancien président » que lui octroie l’accord d’Avril 2012. Un statut qui ne lui donne droit à  aucune immunité, retorque la justice malienne qui émet dans la foulée un mandat d’amener. Ordre exécuté donc ce 27 novembre. Dans les mois suivant le coup d’Etat du 22 mars 2012 qui avait précipité la chute du nord du Mali aux mains de groupes jihadistes, le quartier général de Sanogo et de ses hommes, situé dans une caserne à  Kati près de Bamako, a été le lieu de nombreuses exactions commises contre des militaires considérés comme fidèles au président renversé, Amadou Toumani Touré.

Sanogo convoqué par la justice

l’auteur du coup d’Etat du 22 mars 2012 qui a plongé le Mali dans la crise, Amadou Sanogo, a été convoqué par la justice de son pays pour des violences imputées à  ses hommes, a appris jeudi l’AFP auprès de la gendarmerie malienne et de source judiciaire. »La gendarmerie a reçu jeudi de la justice malienne une convocation adressée au général Amadou Sanogo. Selon la procédure, la convocation sera adressée au ministère malien de la Défense qui, à  son tour, informera le général Sanogo de la convocation », a indiqué une source à  la gendarmerie de Bamako qui n’a pas pu dire quand M. Sanogo devra se présenter devant un juge. Une source judiciaire a confirmé l’information et a précisé que cette convocation concernait « notamment les morts de la dernière mutinerie contre lui », ajoutant qu’il serait aussi interrogé « sur toutes les violences de ces derniers temps », dont ses hommes sont accusés. Début octobre, d’anciens compagnons de Sanogo, promu directement en août du grade de capitaine à  celui de général, avaient mené une fronde à  Kati, son ancien quartier général situé près de Bamako, pour réclamer eux aussi des promotions, obligeant l’armée régulière à  intervenir pour prendre le contrôle des lieux. Des proches du général Sanogo sont soupçonnés d’avoir réprimé des soldats qui s’étaient alors opposés à  lui. Mi-octobre, des familles de militaires, interrogées par l’AFP, avaient affirmé avoir découvert dans la caserne de Kati et ses alentours les corps d’au moins trois de leurs parents soldats. Dans les mois qui ont suivi le coup d’Etat de mars 2012, la caserne de Kati, qu’Amadou Sanogo a dû quitter il y a quinze jours, a été le lieu de nombreuses exactions commises par ses hommes contre des militaires considérés comme fidèles au président renversé alors, Amadou Toumani Touré. Le coup d’Etat avait précipité la chute du nord du Mali aux mains de groupes islamistes armés qui l’ont occupé pendant neuf mois avant d’en être en partie chassés par une intervention militaire internationale initiée par la France en janvier et toujours en cours.

Mali: après les évènements de Kati, l’inquiétude des proches des disparus

Après la mutinerie au camp de Kati contre le général Amadou Sanogo, chef de l’ex-junte, Amnesty International avait demandé aux autorités maliennes l’ouverture d’une enquête impartiale suite à  la disparition et à  la mort de plusieurs militaires qui s’étaient rebellés, le 30 septembre 2013. L’organisation évoque une « purge » menée par un groupe « qui se considère au-dessus de la loi ». Le ministère malien de la Défense a annoncé l’ouverture d’une enquête. Plus de trois semaines après les faits, les familles de militaires morts ou disparus s’inquiètent et demandent des nouvelles de leurs procches. Parmi les militaires maliens disparus, il y a Youssouf Traoré, membre de l’ex-junte au pouvoir. Son épouse Traoré Saaba Sissoko est aujourd’hui très inquiète : « Je le cherche. Depuis qu’il a quitté la maison, la nuit du 30 septembre, je n’ai plus de nouvelles de mon mari. Je sais qu’à  ce moment-là , ce sont des éléments de Kati qui sont venus le chercher. » Après la mutinerie de Kati, au moins quatre militaires maliens ont été retrouvés morts, certains par balle. l’une des hypothèses qui circulent est celle d’un règlement de compte entre militaires auteurs du coup d’Etat du 22 mars 2012. Parmi eux, certains sont actuellement aux arrêts. Devant les enquêteurs, ils auraient fait des déclarations accablantes contre leur ancien mentor, le général Amadou Sanogo. Ce dernier a été contraint de quitter le camp militaire de Kati et selon certaines sources, on l’oblige à  être très discret. Il pourrait être rapidement entendu sur les évènements de fin septembre survenus au camp militaire de Kati et sur les cas de disparitions et de morts de militaires.

Edito : Arrestation supposée du Gal Sanogo, un gros coup de bluff ?

On y croirait presque ! Une site malien en ligne adepte du sensationnalisme, pour ne pas le citer, a lancé vendredi soir une vraie fausse rumeur, celle de l’arrestation du Gal Sanogo, par des éléments armés. Une fois de plus, la rumeur s’est répandue comme une traà®née de poudre, dans tout Bamako, avant de se voir, très vite démentie par de nombreux officiels en haut lieu de l’armée malienne.  » Ce matin, j’ai été informée d’une information semblable », précise un membre du protocole présidentiel, mais nous n’y avons pas prêté attention ». Le Général, à  vrai dire, fait l’objet de tous les fantasmes, depuis l’opération Sanya, qui a nettoyé Kati, de ses mutins les plus revanchards. S’en est suivi une mise à  l’abri, rapide et organisée du capitaine bombardé Général, pour sa sécurité personnelle, puisque cible de toutes les ranC’œurs. On a même pensé à  exiler l’ancien putschiste à  l’étranger, mais qui voudrait de ce colis encombrant ? Peut être que le capitaine Daddis ne refuserait pas une telle compagnie. Enfin, un coup d’Etat, c’est un grosse tâche sur le CV d’un militaire. L’histoire le retiendra. En outre, la tension est perceptible à  Kati, o๠de nombreux militaires ont disparu, d’autres assassinés, des charniers auraient même été découverts dans la ville garnison, et ce depuis le contre coup d’Etat des bérets rouges en avril 2012. Les familles de ces portés disparus demandent des comptes, toute la lumière sur ces règlements de comptes et veulent saisir l’autorité suprême de l’Etat. Comment IBK va t-il gérer ce dossier ? Cette affaire pose surtout la question d’une certaine forme de manipulation des médias. Qui a intérêt à  ce coup de bluff ? « Des fantômes se lèvent, des cadavres s’agitent dans leurs fosses », aime à  répéter un vieux sage de Kati. « Il est évident que le Général a été mis à  l’abri », s’insurge un journaliste. « Ce qui est sûr, c’est que cette affaire n’en restera pas là  et va finir tôt ou tard par exploser à  nouveau », lâche cet éditorialiste. Ce qu’il faut comprendre, c’est que le cas du Général Sanogo, demeure une épine dans le pied du pouvoir et que certains pourraient manipuler pour mettre les autorité à  mal. Un tour à  la base et l’endroit laisse à  soupçons, sur la résidence supposée du Général en ces lieux, tandis que d’autres gradés affirment qu’il s’y trouve bel et bien et n’en a pas bougé depuis son assignation là . Il faut croire, que les rumeurs enfleront davantage, quant à  la présence en nos murs, de l’homme le plus recherché du Maliba. Sanogo WANTED ?

Good morning Kati !

L’ombre du Général Sanogo ou en tout cas, celle de ses hommes en treillis et kalachnikov en bandoulière, ne devrait plus planer sur la tête des Katois, réputés tenaces, fiers, de véritables gaulois avant l’heure, et jaloux de leur promontoire doré. Ainsi, l’ancien chef des putschistes du 22 Mars a quitté avec sa famille, le célèbre Camp Soundiata Keita, qui fit les beaux jours du Coup d’Etat, avec ce ballet incessant de diplomates, hommes politiques, chefs religieux, opérateurs économiques et autres médiateurs de la CEDEAO, soucieux de vite parvenir à  un accord de sortie de crise. Ce fut chose faite lorsque mais l’influence du capitaine récemment bombardé Général, pour reprendre la formule de notre confrère Serge Daniel, n’aura cessé de planer tout au long de la transition. Mais, querelle de grade, de leadership, les mutins que l’on disait à  bloc, certains à  fleur de peau, ont voulu créer une deuxième mutinerie dans la première. Manque de gouaille ou manque de chance, un autre général veillait au grain. Le tout puissant chef suprême des armées en a décidé autrement ! « Il suffit !, lança IBK sur les ondes nationales. « Que la hiérarchie prévale et que les chefs militaires s’assument! ». Le président de la République a donné le ton. Sanogo quittera Kati, o๠il avait pris ses aises et ses quartiers en s’y édifiant un rempart, dernière façade d’une mégalomanie rampante et d’un culte certain de la personnalité. La nature a horreur du vide, alors, elle a repris ses droits. Général Sanogo, vous n’êtes plus utiles à  Kati désormais, laissez faire l’armée. Pour l’ex capitaine, direction Bamako donc, à  la Base B, une résidence rénovée rapidement pour la circonstance et pour accueillir celui que beaucoup ont plébiscité pour avoir fait chuté l’autre Général exilé à  Dakar. « Sur le trajet Kati-Bamako, soit 15 kilomètres, le Général, rapporte t-on, était à  bord d’un convoi de six véhicules civils. De Kati, il n’a pas été autorisé à  emporter une partie de son impressionnant arsenal de guerre, qui est déjà  passé sous le contrôle de l’état-major des armées maliennes », prétend la radio mondiale. Ainsi passé de Charybde en scylla, Sanogo, obligé de se mettre sous les ordres du grand chef suprême des armée, devra désormais faire profil bas et regarder cette armée malienne, pour laquelle il avait été chargée de réformer, se transformer sous ses yeux, et nostalgique, du temps o๠il régnait en maà®tre sur Kati, l’orgueilleuse… Enfin, précise t-on, un nouveau commandement militaire devrait être nommé sur place. Et Sanogo, conseiller aux affaires militaires ? La rumeur n’est plus très loin…

Sanogo, définitivement out ?

Pour le Gal récemment nommé, le garde-à -vous est aussi obligatoire. Il aurait été demandé au Général de quitter Kati et des rumeurs disent qu’il sera nommé « Conseiller aux affaires militaires du Président », cela met certains en colère. « Comment peut-on nommer quelqu’un qui tout le temps o๠il a dirigé le soi disant Comité de réformes de l’armée, n’a rien fait, sinon troubler la quiétude des habitants de Kati? »,exprime Malé enseignant à  Kati Plateau. Dans les rues de la ville, le calme est revenu. On est même soulagé de cette opération qui a permis de calmer les ardeurs des ex putschistes.  » Ils avaient tellement investi l’autorité dans la ville garnison, qu’il fallait faire des détours pour aller dans certains endroits », se réjouit Fanta commerçante.  » Parfois même pour aller à  l’hôpital, c’était des passages par le camp Soundjata Keita qui était devenu un vrai far west ». Quant à  l’avenir du Gal Sanogo, dont les éléments ont été appréhendés, la question divise. « Il faut le faire quitter le pays ! », clame Ahmed, étudiant au Conservatoire. S’il veut sauver sa peau, qu’il parte du Mali. » Sanogo en danger ? A plusieurs reprises, la vie du militaire a été menacée. Surtout du temps o๠il était encore l’homme fort de l’ex junte, à  l’époque o๠toute la République devisait sur les hauteurs de la ville. Avec son bâton magique en main. Fini le temps de l’Accord Cadre, des sorties médiatiques musclées à  la télévision nationale. Fin du Sanogo show. L’avenir du Gal Désormais, Sanogo peut-il rester au Mali et vivre en toute quiétude ? Si beaucoup de Maliens ont apprécié le discours du président IBK sur les troubles de lundi dernier, on estime encore qu’il faut protéger le Gal.  » Nous allons le faire mettre à  l’abri quelque part, prévient un proche collaborateur du pouvoir, quant à  le nommer, conseiller, c’est tout simplement ridicule ». Le discours comme quoi c’est grâce au Coup d’Etat, qu’IBK a accédé au pouvoir est obsolète désormais », poursuit-il. Sanogo déménagera donc près de la base B loin de Kati. Si le capitaine Daddis de Guinée, qui a eu la vie sauve après une tentative d’assassinat manquée, est désormais exilé à  Ouagadougou au Burkina, beaucoup montrent du doigt le sort du Gal Sanogo. « On pourrait l’envoyer quelque part o๠il ne ferait pas trop de vagues », admet un militaire sous couvert d’anonymat. Général, au garde-à -vous !

Kati ne fera plus peur à Bamako…

Kati ne fera plus peur à  Bamako. Voilà  l’expression qui circule sur toutes les lèvres ce vendredi matin. Après qu’une opération de « nettoyage » ait eu lieu dans la ville garnison, située à  une quinzaine de kilomètres de Bamako, il semble que le mot d’ordre soit désormais à  la discipline. A écouter les propos du chef d’Etat major des armées, le général Dahirou Dembélé, les soldats devront se mettre sous le commandement de leurs chefs et états majors ou s’en aller. Voilà  qui répond au discours à  la Nation du chef de l’Etat, prononcé suite aux évènements de lundi dernier, o๠une dispute a éclaté entre éléments de l’ex junte, avec un blessé dans l’histoire. La suite, on la connaà®t. Opération « Saniya » En résumé, toutes les armes individuelles et collectives qui étaient en possession des mutins ainsi que celles détenues à  la résidence du Général Amadou Aya SANOGO ont été récupérées et réintégrées dans les dépôts logistiques sécurisés par les troupes déployées dans le cadre de l’Opération « SANIYA », a précisé le lieutenant-colonel à‰lisée Jean Dao, qui menait les opérations. On apprend ainsi que la place d’armes de Kati, qui a fait les beaux jours du coup d’Etat, est bien sous contrôle de l’Etat-major Général des Armées. En effet, des obus, des missiles et même des mortiers étaient en possession d’éléments incontrôlés, pouvant mener à  une attaque d’envergure. Souvenons-nous de la guéguerre fratricide entre bérets rouges et verts, très vite contrôlée par les bérets verts et en quelques heures seulement. Ces derniers disposant d’un arsenal incroyable. Et pis, les rumeurs ont enflé entrer hier jeudi et ce vendredi, lorsque beaucoup affirmaient à  Kati et à  Bamako que le Gal Sanogo était introuvable ou encore que certains éléments de l’ex junte avaient fui. Du reste, si certains ont été appréhendés, on a même évoqué des mercenaires en appui au Gal Sanogo. Des informations à  prendre avec précaution. Ce vendredi matin, le calme est revenu à  Kati, la ville garnison, qui s’enorgueillissait d’être une forteresse imprenable, après le coup d’Etat, à  tel point que certains avaient acclamé les ex putschistes. Désormais, il faudra se mettre au pas. Car Kati, on l’espère en tous cas, ne devrait plus faire peur à  Bamako. Militaire au garde à  vous !

Qu’adviendra t-il des membres du Comité de réforme l’armée ?

Après l’élection du nouveau président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, le comité de réforme et de suivi de l’armée avait les allures d’une coquille vide. Beaucoup de compatriotes s’interrogeaient sur son utilité. Ils sont désormais édifiés. En effet ledit comité sera tout simplement dissout. C’’est du moins l’une des grandes décisions annoncées par IBK lors de son adresse à  la nation mercredi. « J’ai d’ailleurs instruit au gouvernement de procéder sans délai à  la liquidation des comptes et l’établissement du procès verbal de dissolution du Comité Militaire Pour la Réforme des Forces de Sécurité et de Défense. Que la hiérarchie prévale ! Que les chefs militaires s’assument ! Que la chaà®ne de commandement se fasse obéir ou qu’elle s’avoue impuissante et incompétente, alors ce qui doit être fait le sera, et ce sans délai. » Réaction des membres du Comité Cette décision est plutôt bien accueillie par certains membres du comité. « On est en phase avec le président de la République. Sa décision est d’autant plus sage que le désordre s’installait au comité avec des soldats indisciplinés. De plus en plus on tendait vers une espèce de far-West », laisse entendre un proche du comité de réforme et de suivi de l’armée qui reconnaà®t à  mots voilés que le travail au comité était une sinécure. La mesure présidentielle, expliquent des sources au comité, permettra de diligenter le processus de redéploiement des membres du comité. En effet, une rencontre a eu lieu le mercredi 2 octobre entre le général Amadou Haya Sanogo et plusieurs membres du comité. Parmi les sujets abordés figurait en bonne place, la question du reploiement des membres. La décision de redéploiement est avalisée par les nouvelles autorités qui doivent en principe la signer bientôt. Ainsi les membres seront déployés à  l’extérieur dans les ambassades, consulats… ou au Mali dans les ministères ou autres services selon leur profil ou qualification. Selon des informations dignes de foi, le Gal Amadou Haya Sanogo pourrait être nommé comme Conseiller spécial du président de la République, chargé des questions militaires.

Kati : où était le Gal Sanogo?

La journée du lundi 30 septembre a été une fois de plus mouvementée à  Kati avec la réaction des éléments mécontents de la promotion accordée au capitaine Amadou Haya Sanogo et ses acolytes. Une irruption de quelques éléments proches du lieutenant Amadou Konaré et du colonel Youssouf Traoré chez le capitaine Sanogo a provoqué une panique générale dans le camp militaire de Kati. La suite est connue. Le président par intérim du comité de réforme et du suivi de l’armée, le colonel Mohamed Diallo, un proche du Gal Sanogo, sera grièvement blessé et gardé dans un lieu inconnu. l’homme fort de Kati qui était visé aurait pris la poudre d’escampette avant de réapparaà®tre 24 h après grâce à  la médiation des griots et notables de Bamako. On affirme qu’il est actuellement chez lui à  Kati sous haute protection. D’autres sources militaires proches du Gal Sanogo démentent que leur mentor n’a pas fui qu’il était toujours chez lui. « Le général Sanogo est chez lui. Il n’a pas fui, C’’est un problème interne entre nous on va les surmonter. Il faut arrêter d’exagérer » lance un jeune militaire à  Kati. C’’était la panique dans le camp militaire hier dans la ville garnison située à  15 km de la capitale malienne. Les populations se sont retrouvées prises à  nouveau en otages car restées terrées chez eux. Les deux voies qui relient Kati à  Bamako étaient verrouillées et les activités étaient paralysées. Après l’audience que lui a accordée son homologue français à  l’élysée ce matin, le président Ibrahim Boubacar Kéita est attendu ce mardi à  Bamako. Dans les heures à  venir, IBK s’exprimera sur les événements qui ont secoué le Mali ces derniers jours indique-t-on dans l’entourage du président.

Kati, une épine dans le pied du pouvoir

Le calme est donc revenu à  Kati. Lundi, les habitants s’étaient terrés chez eux après que des militaires insatisfaits aient échauffé la ville garnison. En cause, les grades de certains militaires , frustrés. On ne nomme pas impunément un capitaine putschiste Général. Et ceux qui réclament justice, le feront savoir très vite. Alors qu’on se plaà®t à  écrire partout que l’ex junte n’a plus d’influence sur les affaires du pays, il faut croire que ses caporaux et sergents ont le chic pour perturber la tranquillité sociale du pays. Kati, ville garnison, ancien fief de la junte, continue de faire des siennes. Encore une fois, la querelle est interne. Les militaires se déchirent et cette affaire ne va pas en rester là . Un général lui ne dort certainement pas la nuit. Quelle option va t-il choisir ? L’exil ? Comment justifier ce grade aux yeux de l’histoire et des peuples, et ces millions amassés en 5 jours et qui faisaient rêver un bande d’ex putschistes devenus les rois de Kati. « Personne ne leur a demandé de faire un putsch et il est temps de remettre de l’ordre dans tout ça », estime une bamakoise. la nature a horreur du vide et s’il est reproché à  Dioncounda Traoré d’avoir porté Amadou Haya Sanogo sur le mont Olympe, il est demandé à  Ibrahim Boubacar Keita de montrer qui est le vrai chef pour en finir avec ce désordre. Quitte à  taper très fort du poing sur la table !

Kati : le colonel Mohamed Diallo, kidnappé par des sous officiers

Une source militaire anonyme confirme que les coups de feu entendus ce lundi 30 septembre provenaient bien de la ville-garnison de Kati. Un proche du Général Amadou Haya Sanogo serait retenu en otage depuis ce matin. On aurait d’abord tiré sur le Colonel Diallo qui a récemment été promu à  ce grade. Une promotion non justifiée selon les auteurs des coups de feu et exigent d’en discuter avec le Général Sanogo. Ce dernier aurait alors opposé une fin de non recevoir à  cette requête et exigé la libération pure et simple du Colonel qui est en charge de la gestion de ses finances. Le Général Sanogo aurait déclaré que l’otage sera libéré par la force. L’inquiétude règne dans la ville de Kati et au-delà  à  Bamako. Ce qui s’est passé à  Kati ce matin, source militaire Une autre source à  Kati, a donné une version différente : il s’agirait de plusieurs militaires qui ont blessé et enlevé le président par intérim du comité de réforme et du suivi de l’armée, Mohamed Diallo. Cinq militaires seraient à  l’origine de ces échanges. Trois caporaux et deux sous-officiers (un sergent et un sergent-chef) qui font office de gardes du corps du capitaine Konaré(non mêlé à  cette histoire) et du colonel Youssouf Traoré, également membre du comité. Les bidasses n’auraient pas apprécié le fait de ne pas être promus au grade supérieur. Le responsable désigné pour eux est le président intérimaire. Selon nos sources au comité de la réforme et de suivi de l’armée, les cinq éléments ont commencé ce matin à  tirer des rafales en l’air. Provoquant du coup une espèce de panique. Ce qui a amené les uns et les autres à  se tenir sur le qui-vive… avec des armes. C’’est sur ces entrefaites, indiquent nos sources, que le président intérimaire du comité, Mohamed Diallo sera blessé avant d’être enlevé par la bande des cinq. Pour l’instant, on est sans nouvelle du colonel toujours entre les mains des révoltés, même si l’on affirme qu’il a reçu les premiers soins. Aucune idée également sur la planque des militaires kidnappeurs. « Ces éléments ont voulu semer le trouble mais n’ont pas été suivis. En retenant le colonel Diallo, ils filent du mauvais coton et risquent gros », a laissé entendre notre source, choqué par l’attitude d’indiscipline de ses frères d’arme. Tout en ignorant d’éventuels saccages de certains membres de l’ex-junte, notre interlocuteur assure que le calme est de retour dans la caserne de Kati. Pour l’heure aucune information n’est donnée sur la libération de Diallo.

Le comité de réforme de l’armée dissous

Le décret a été abrogé lors du dernier conseil des ministres de la Transition qu’a présidé le président par intérim Dioncounda Traoré le 28 Août 2013. Aussi le conseil au chapitre des mesures de la présidence indique sans autre précision : « avoir été informé de l’abrogation du décret portant nomination du général de corps d’armée Amadou Haya Sanogo en qualité de président du Comité militaire de suivi de la réforme des forces de défense et de sécurité ». Pour rappel, le Général Sanogo, alors capitaine et auteur du Coup d’Etat du 22 Mars 2012, avait été nommé Président du Comité de réforme de l’armée par un décret de Dioncounda Traoré en date du 8 août 2012 et officiellement installé dans ses fonctions en février 2013. Avec la fin de la transition, le comité n’a plus lieu d’être et sera dissous, précise un militaire de Sanogo. Qui a été promu au titre de Général de corps d’Arme 4 étoiles, par le Conseil des Ministres du 14 Août dernier, une décision prise à  titre exceptionnel et qui avait fait couler beaucoup d’encre. Certains estimant qu’un putschiste ne méritait pas une telle promotion, d’autres jugeant que c’est la digne récompense de celui qui a renversé ATT. Du reste, si le comité est dissous, les nouvelles autorités devront poursuivre la réforme de l’armée, avec les partenaires internationaux comme l’Union européenne, qui ont déjà  commencé une mission dans ce sens, avec l’EUTM Mali. L’armée malienne encore éprouvée par les évènements du nord en Mars Avril 2012, a encore du chemin à  faire. Le Comité de réformes que dirigeait Sanogo, n’était finalement qu’un instrument de la transition. « Malgré sa dissolution, le Général Sanogo entend bien rester dans le jeu politique au Mali », conclut un observateur politique.

Gal Sanogo présente ses galons à Ségou…

Pour la circonstance, les membres du gouvernement, les autorités militaires se sont transportés dans la cité de balanzans pour célébrer la nomination au grade de Général du Capitaine. Parmi les personnalités présentes, Manga Dembélé, ministre de la communication et porte-parole du gouvernement, Abdel Kader Konaté ministre des finances, Hamèye Founè Mahalmadane, ministre de la jeunesse et des sports, Amadou Baba Sy, ministre des Mines et Mountaga Tall, député de Ségou… A l’initiative des autorités traditionnelles de la région de Ségou par le biais d’un opérateur économique, un ancien proche d’ATT, cet honneur a été réservé à  Amadou Haya Sanogo. Même si le général aurait lui-même confié ne pas vouloir fêter son grade, il a fini par céder à  la prière des hommes de castes de Ségou, selon un de ses proches. Le FDR monte au créneau Ironie du sort, au moment ou l’ex putchiste du 22 mars fête son grade 4 étoiles, le Front uni pour la sauvegarde de la démocratie (F compte saisir le tribunal pour l’annulation de ce grade. C’’est ainsi que dans son interview accordée à  nos confrères, Amadou Haya Sanogo répond à  ses détracteurs «C’’est grâce au coup d’état que le Mali a organisé l’élection la plus exemplaire de son histoire » a t-il déclaré. C’est dire à  quel point Sanogo s’estime incontournable dans le déroulement des opérations, et se moque de ses détracteurs. Et dans l’opinion publique malienne, les voix s’élèvent pour dénoncer une complicité entre le président de la république par intérim et le général Sanogo. Ce à  quoi Dioncounda a répondu en précisant qu’il ne servait à  rien d’aggraver la situation.  » Le fait que Sanogo ait été nommé Général, va faciliter les choses à  IBK et pour le moment, on a arrangé les choses… », confie un éditorialiste proche du pouvoir. Du reste, pour calmer le jeu, Sanogo lui même a prêté allégeance à  Ibrahim Boubacar Keita, président élu de la République, et sous l’autorité de laquelle, il s’est placé. Et en le reconnaissant comme le chef des suprêmes des armées… A titre de rappel, les organisations des droits de l’homme n’ont également pas caché leur colère contre cette nomination de Sanogo. D’autres sources nous indiquent que la délégation n’a pas été accueillie en grande pompe à  Ségou. Ce qui réduit la chose à  une petite cérémonie entre amis…

Général Sanogo: les Sofas ne sont pas d’accord

La décision de porter le putschiste Amadou Haya Sanogo au sommet de la hiérarchie militaire du pays en lui attribuant le grade de général de corps d’armée est toujours au centre de l’actualité nationale. Les Sofas de la République s’adressent à  leur tour au président de la transition Dioncounda Traoré est au centre de toutes les accusations à  l’intérieur comme à  l’extérieur du Mali. En conférence de presse hier mardi 20 aout au carrefour des jeunes, les Sofas de la République (gardien traditionnelle de la République)composé des jeunes rappeurs, artistes et des hommes de droits ont demandé l’annulation de la promotion à  titre exceptionnelle accordé au Capitaine et à  Moussa Sinko Coulibaly. Selon les Sofas, cette promotion est une violation flagrante de procédure de l’avancement dans l’armée malienne. « Cet acte est anti-républicain et n’a aucun fondement juridique . Nous demandons l’annulation de ce décret présidentiel  » a déclaré Mohamed Bathily dit Ras Bath. Dans la disposition particulière applicable aux officiers généraux , l’article 45 indique  » les nominations et promotions peuvent être prononcées à  titre exceptionnel pour récompenser les actes d’éclats et services exceptionnels sans considération de la durée minimum de service fixé pour l’accès au grade supérieur  » . Ce qui fait dire Mohamed Bathily que cette nomination du capitaine Amadou Haya Sanogo n’est que de la forfaiture militaire qui ne correspond à  aucun de ses actes. En prenant cette décision « le président Dioncounda Traoré n’a pas mesuré la conséquence qui peut encourager autre coup d’Etat  » déclare –t-il. « C’’est le Mali qui sera désormais exposé à  des coup de forces militaires toujours quand s’il s’agit de prendre des armes pour être récompensé » ajoute-t-il. Bravo pour l’organisation de l’élection, mais pas suffisant Le groupe Sofa de la république a apprécié l’organisation brillante de l’élection présidentielle de la part de Moussa Sinko Coulibaly avant d’ajouter qu’il ne mérite pas d’être général car l’acte qu’il a posé est un acte civil. « Il y a d’autres manières de le récompenser » estiment les sofas qui se réjouissent cependant de la nomination de Didier Dackouo général qui a été toujours au front depuis le début de cette crise. Cette promotion devrait aussi concerner les colonels Elhadji Gamou et Neima Sagara, l’unique femme officier présente sur le front au nord du Mali. Pour faire aboutir leur combat d’annulation de ce décret ,les Sofas de la République s’engagent à  sensibiliser la population sur l’inutilité de cette promotion. Il faut souligner que Corinne Dafka, chercheuse senior à  Human rights watch a qualifié cette nomination du capitaine Sanogo, une décision scandaleuse. Selon elle la promotion du capitaine Amadou Haya Sanogo au rang de général est une décision scandaleuse. Sanogo et les forces qu’il contrôle ont été impliqués dans des violation très graves des droits des humains, parmi lesquelles des détentions arbitraires des disparitions forcées, des attaques contre des journalistes et des actes de tortures. La plupart de ces crimes ont été commis pendant les mois ayant suivi le coup d’Etat de mars 2012 . « Au lieu d’être récompensé par cette nomination Amadou Haya Sanogo aurait du faire l’objet d’une enquête pour sa responsabilité présumée dans ses actes  » déclare –t- elle.

Nomination de Sanogo : la pilule passe mal…

Hamadou Tidiane Sy, journaliste, Directeur de l’Ejicom « Au vu des grosses réactions indignées au Mali et en dehors, le tout nouveau « Général » Sanogo, sera peut-être le général le plus amer du monde : devoir penser à  tous ces millions de gens et à  ces centaines, voire milliers de soldats maliens, qui pensent que vous ne méritez pas vos étoiles, doit être aussi lourd à  porter, sinon plus, que d’avoir plongé un pays dans le chaos. Lui a réussi la prouesse de réunir les deux. Dites, un président peut-il révoquer ou rétrograder un général et l’envoyer en cour martiale pour haute trahison? » Sanoussi Diabaté : « Un putschiste ne mérite pas ca ! » « C’est difficile de comprendre que le capitaine Sanogo puisse être récompensé du fait qu’il ait fait le coup d’Etat ». Qu’on respecte le peuple malien. Ceux qui ont plongé ce pays dans une crise interminable ne peuvent pas être promus Généraux d’un seul coup. C’’est vraiment décevant de voir de telles choses au Mali. C’est comme une malédiction qui nous frappe. Adama Ouologuem :  » C’’est un acte qui encourage d’autres coups d’Etat »  » Cette nomination est une manière d’encourager le coup d’Etat au Mali et même en Afrique. Il s’agit de récompenser les auteurs de coup d’Etat. Alors, peut-on reprocher aux rebelles Touaregs d’être bombardés de grades officiers pour les pousser à  laisser les armes ? ». Assan Ballo, enseignante : « Cette nomination est une insulte » Avec le capitaine Sanogo, le Mali a connu le pire coup d’Etat sans parler de l’occupation du Mali par les jihadistes, la disparition de bérets rouges, les tortures de personnalités et séquestration de journalistes. Cette nomination du capitaine est une insulte aux Maliens et les victimes de cette crise se voient déjà  oubliées par les autorités de Transition. Bahissa Diarra : « Un abri pour Capitaine Sanogo » Pour ce caporal de l’armée malienne, la nomination du capitaine est une couverture. Dans notre corps, si tu n’es pas gradé, tu restes toujours un subalterne alors que C’’est lui l’homme de l’armée malienne actuellement. Il lui faut donc un haut grade pour être respecté dans l’armée ». « J’apprécie l’acte de Dioncounda, autrement, le capitaine Sanogo allait finir comme Dadis en Guinée »  » Amadou Haya Sanogo n’avait pas le choix o๠il finissait comme le capitaine Moussa Dadis Camara, mais je comprends Dioncounda. Qui n’aurait pas pu accéder à  Koulouba sans l’intervention du Capitaine. La corruption a encore des beaux jours dans ce pays o๠la médiocrité est érigée en valeur », fustige Mahamane Traoré, gestionnaire. « Gamou mérite aussi d’être général » « Qui ne connait pas ce colonel touareg qui a donné l’exemple dans la crise du nord Mali. Il a été au front avec ses éléments et es devenu l’ennemi juré des rebelles toaregs à  cause de son appartenance ethnique. Je pense qu’on doit récompenser El Hadji Gamou plutôt que de nommer des putschistes qui sont restés dans le luxe à  Kati», estime Djibril Togola informaticien.

Ne l’appelez plus capitaine…mais mon général

Quatre étoiles scintillent désormais sur les épaules de l’ex- capitaine, Amadou Haya Sanogo, auteur du coup d’Etat du 22 mars 2012 contre le régime d’Amadou Toumani Touré. Il est désormais promu Général de corps d’armée à  compter du 1er août 2013. Ce qui se murmurait jusque là  dans les rues a été confirmé par le traditionnel conseil des ministres du mercredi 14 août 2013. A 41 ans, l’ex-chef de la junte est le plus jeune général à  étrenner quatre étoiles. Il devient ainsi après les deux anciens généraux présidents Moussa Traoré et Amadou Toumani Touré (tous deux à  la retraite), le général le plus capé. C’est-à -dire qu’il est aujourd’hui le militaire en activité le plus gradé du Mali. Une information qui a été confirmée par une source proche du comité de réforme de l’armée. Le conseil des ministres d’hier a également annoncé la nomination, à  compter du 1er août, à  titre exceptionnel deux autres officiers supérieurs au grade de général de brigade. Il s’agit du colonel-major Didier Dakouo, chef des opérations au nord et le colonel Moussa Sinko Coulibaly, ancien chef de cabinet de l’ancien Comité National de Redressement de la Démocratie et de Restauration de l’Etat (CNRDRE), et l’actuel ministre de l’Administration territoire, de la Décentralisation et de l’Aménagement du territoire. Une ascension fulgurante Le désormais Général qui vaut quatre étoiles, a eu une ascension des plus fulgurantes en moins de deux ans. En effet du grade d’officier subalterne (capitaine), il passe les grades d’officier supérieur-Commandant, Lieutenant-colonel et Colonel- pour enfiler le grade de général. Dans le grade de général, il a aussi passé les deux étoiles du général de brigade et les trois étoiles du général de division, pour porter les quatre étoiles du général de corps d’armée. Il ne lui reste ainsi qu’une autre étoile pour avoir la cinquième et dernière étoile dans le grade de général. Cette promotion ne provoquera t-elle pas des grincements de dents dans l’entourage du désormais général ? Non, répond notre interlocuteur qui s’empresse de préciser que cette promotion est le fruit d’un consensus de tout le groupe qui a jugé le l’ex-capitaine digne de l’honneur. «Â Qu’on ne se fasse pas d’illusion, au niveau du comité, tout le monde est d’accord sur la promotion de notre chef au grade de général de corps d’armée et qu’il mérite amplement pour l’acte salutaire qu’il a posé le 22 mars dernier », déclare avec fierté l’officier. Quid des autres membres de l’ex-junte à  l’image du porte-parole, Amadou Konaré ? «Â Ils seront bientôt récompensés à  leur juste valeur peut-être à  l’occasion du 22 septembre 2013, date commémorative du 53ème anniversaire de l’indépendance du Mali. Réactions diverses Du côté des citoyens ordinaires, la décision est diversement appréciée. Pour certains, le capitaine mérite bien cette promotion pour avoir sauvé le Mali. C’’est le cas de Samba Touré. Selon lui, on ne peut pas faire un coup d’Etat et se retirer comme si de rien n’était « Le coup d’Etat du 22 mars était un coup salutaire et mérite une récompense », dit-il. « Sanogo mérite la promotion au grade de général, cette récompense est juste ». Plus remonté, Moussa Touré qui garde en travers de la gorge le coup d’Etat estime que C’’est une prime au coup d’Etat qui va encourager d’autres militaires à  faire un putsch. Sékou Koumaré pense que Sanogo n’a aucun mérite particulier par rapport aux valeureux militaires tombés sur le champ d’honneur et ceux qui continuent à  se battre sous les feux des ennemis pendant que le capitaine s’embourgeoise à  Bamako. « C’’est Sanogo qui a précipité la chute des trois régions du nord Mali, il est à  l’origine du désordre qu’on vit aujourd’hui ». l’ex-capitaine, proteste Fariman Coulibaly, mérite des poursuites judiciaires pour son implication dans la disparition de certains militaires notamment les bérets rouges. Cette promotion est une insulte à  la mémoire de ses disparus et apporte une caution à  l’impunité. « C’’est dommage », lâche-t-elle, dépitée.

Mali: spéculations autour de l’avenir du capitaine Sanogo

Mais le capitaine Sanogo, chargé de la réforme de l’armée, se fait discret. Il craindrait un règlement de comptes. Impossible d’obtenir auprès du ministère de la Défense ou de l’état-major le nombre de militaires de Kati partis en formation à  Koulikoro. Si en théorie le camp des ex-putschistes est revenu dans la chaà®ne normale de commandement, dans la pratique bon nombre de soldats sont toujours sous le contrôle de leur ancien chef. Pour ses détracteurs, le capitaine Sanogo a maintenu son influence sur la scène politique. Il est vrai que de nombreux proches de Sanogo tiennent des portefeuilles stratégiques dans le gouvernement de transition notamment ceux de la Défense, de la Sécurité, de l’Administration territoriale et même du Budget. à€ la tête du comité chargé de la reforme de l’armée, le capitaine Sanogo se fait depuis quelques semaines plus discret. Serait il prêt-à  quitter le pays comme l’écrivent des journaux et sites maliens ? Rien n’est moins sûr ! La question de l’avenir de Sanogo a été débattue entre plusieurs leaders de la sous-région. Selon nos informations, les deux poids lourds de la Cédéao ont suggéré une formule qui permettrait au capitaine de couler des jours tranquilles et confortables en exil ou encore de rejoindre une ambassade à  l’étranger. Manifestement, l’intéressé n’a pas donné suite. à€ Bamako, la présidence de transition ne juge pas nécessaire un éloignement du capitaine, confie une source diplomatique régionale. Ces derniers jours, une information circule avec insistance : l’ex-capitaine putschiste pourrait bénéficier d’une promotion au grade de général. Nomination qui ne pourrait être validée que par décret présidentiel. RFI.fr

Boukary Daou est en prison!

Il n’aura même pas été entendu par le Procureur. Accusé d’incitation au crime et au délit (article 35 de la loi sur la presse), de publication de fausse nouvelle (article 37), notre confrère Boukary Daou a été transféré de la BIJ à  la prison centrale de Bamako. Son procès est prévu pour le 16 avril 2013 mais d’ores et déjà , des avocats vont demander la mise en liberté provisoire. Le Directeur de publication du journal le Républicain avait été interpellé au siège du journal le 9 mars dernier après la publication d’une lettre ouverte adressée au Président de la République par intérim par un officier de l’armée malienne. La missive indexait le traitement jugé de faveur accordé au Capitaine Sanogo, qui dirige désormais le Comité de réforme de l’armée. Il est reproché à  Daou d’avoir publié ce document qui, selon les autorités maliennes, est de nature à  provoquer des soulèvements au sein de l’armée. Consternation A l’heure qu’il est, ses avocats se battent pour obtenir sa liberté provisoire en attendant sa comparution devant le juge prévue le 16 avril prochain. Me Lamissa Coulibaly, un de ses défenseurs s’est dit surpris de la décision prise ce lundi. « On s’attendait à  ce qu’il soit libéré aujourd’hui » a-t-il déclaré à  RFI quelques minutes après avoir appris la décision de la justice. Plusieurs personnes présentes hier pour soutenir le journaliste ont témoigné que ses confrères «Boukary Daou est le premier surpris de ce qui lui arrive» ajoutera-t-il. La presse malienne se réunit ce matin pour décider de la conduite à  tenir face à  ce qu’elle qualifie d’atteinte à  la liberté de la presse. Un conseil de crise a été mis en place qui avait réussi à  mobiliser la quasi-totalité des organes de presse pour les journées presse morte des 12 et 13 mars derniers. Un comité qui a l’intention de continuer à  se battre dans cette affaire. « 16 avril, quand les débats de fonds vont commencer, nous allons pouvoir faire les observations utiles pour mettre en vue les failles de l’accusation » a fait valoir Mahamane Hamèye Cissé, directeur du journal Le Scorpion, et président du comité. C’’est un Boukary Daou fatigué, mais convaincu de son innoncence, qui a passé sa première nuit à  la prison centrale de Bamako.

Les soldats au front révoltés par les avantages accordés au Capitaine Sanogo

Dans un document déposé à  la rédaction du Républicain, le message est clair : la décision a créé une révolte dans les rangs des combattants. Un ultimatum de deux semaines est lancé par ces soldats au front qui demandent « des explications claires et nettes » au Président de la République. « Monsieur le Président, nous avons appris, pendant que nous mourons, nous, dans le grand désert, que le Capitaine Sanogo, pour avoir fait un coup d’Etat, et mis le pays dans la situation que nous connaissons, doit bénéficier d’un salaire de quatre millions. Et les autres de son groupe, C’’est-à -dire son clan, qui refusent de venir combattre, bénéficient également des mêmes traitements », peut-on lire dans la lettre ouverte au Président de la République et signée par le Capitaine Touré (dont nous taisons le prénom). Ces soldats de l’armée malienne déclarent leur incompréhension et exigent du Président du République « des explications claires et nettes ». Ils veulent savoir s’il faut faire un coup d’Etat pour être récompensé et reconnu comme bon soldat, chose qu’ils affirment ne jamais accepter. Et « si cette décision n’était pas annulée avant dans les deux semaines suivantes, nous cesserons, nous, C’’est-à -dire moi et mes éléments, de combattre et nous sommes prêts à  en subir toutes les conséquences », soutiennent les auteurs de la lettre ouverte. Le Décret n 2013-043 /P-Rm du 22 janvier 2013 fixe les avantages accordés aux membres et au Secrétaire général du Comité militaire de suivi de la Réforme des forces de défenses et de sécurité. Son président, le Capitaine Amadou Aya Sanogo, bénéficie d’un traitement de 2 500 000 Fcfa et d’autres avantages comme l’indemnité de responsabilité et la prime de sujétion pour risque qui sont de 300 000 et 250 000 Fcfa, une indemnité de logement de 500 000 Fcfa, une indemnité forfaitaire d’entretien au titre de la consommation d’eau, d’électricité et de téléphone de 400 000 Fcfa, une Prime d’installation de 2 500 000 Fcfa, un véhicule de fonction, la gratuité des soins et examens médicaux, une Assurance couvrant les accidents de transport par voie aérienne ou de surface. La lettre ouverte au Président de la République Monsieur le Président, Nous avons appris, pendant que nous mourons, nous, dans le grand désert, que le Capitaine Sanogo, pour avoir fait un coup d’Etat, et mis le pays dans la situation que nous connaissons, doit bénéficier d’un salaire de quatre millions. Et les autres de son groupe, C’’est-à -dire son clan, qui refusent de venir combattre, bénéficient également des mêmes traitements. Nous ne comprenons pas cela et nous exigeons de vous, nous autres soldats de l’armée malienne des explications claires et nettes. Nous voulons savoir s’il faire un coup d’Etat pour être récompensé et reconnu comme bon soldat ? Nous n’accepterons jamais cela. Si cette décisions n’était pas annulée avant dans les deux semaines suivantes, nous cesserons, nous, C’’est-à -dire moi et mes éléments, de combattre et nous sommes prêts à  en subir toutes les conséquences. Fait à  Gao, le 1er mars 2013 Le Capitaine TOURE

Le scandaleux salaire du capitaine !

Alors que les Maliens subissent les aléas de la crise économique, le salaire du capitaine Sanogo, fraà®chement investi à  la tête du comité de réformes de l’armée défraie la chronique dans les médias. Et pour cause, Sanogo déjà  largement servi depuis le coup d’Etat du 22 Mars, se paierait des émoluments atteignant 4 millions de francs CFA sans compter les autres avantages : Finalement, le capitaine Sanogo se retrouve avec près de 4 millions Fcfa par mois, auxquels il faut ajouter plein d’autres avantages. Le salaire se divise ainsi : un traitement mensuel de 2 500 000 Fcfa. Il faudra y ajouter une indemnité de responsabilité de 300 000 Fcfa, une prime de sujétion pour risques de 250 000 Fcfa, une indemnité de logement de 500 000 Fcfa, une indemnité forfaitaire d’entretien, au titre de la consommation d’eau, d’électricité et de téléphone de 400 000 Fcfa. Ce qui équivaut à  près de 4 millions Fcfa par mois (exactement 3 950 000 Fcfa par mois). Sans oublier le véhicule de fonction, la gratuité des soins et examens médiaux, un régime d’assurance couvrant les accidents de transport par voie aérienne ou de surface. En plus, lui comme le vice-président, le secrétaire général, les présidents de commission, les chefs de bureau et de cellule, devront recevoir à  l’avance un mois de traitement net sous forme de prime d’installation. Une rémunération de nature à  créer l’ire au sein de la population. « Si on a voulu tenir le capitaine dans ce poste, le prix à  payer dépasser toutes les injustices », commente ce journaliste en poste à  Bamako. Le salaire de celui qui un moment fut affublé du titre éphèmère d’ex Chef d’Etat par la CEDEAO dépasse toutes les supputations. Finalement, faire un coup d’Etat rapporte beaucoup et pendant que le budget de l’Etat est réduit de moitié et que des élections se préparent, il faut se demander si le capitaine avait vraiment besoin de tous ces avantages. Mais il ne devra pas oublier que malgré l’uniforme et les pluies de CFA, un auteur de coups d’Etat est passible de sanctions et cela à  vie !

Le capitaine Sanogo attend son heure

Toutes les «grosses pointures» de la scène politique malienne étaient là  pour assister, mercredi, à  l’investiture du capitaine Amadou Haya Sanogo à  la tête du Comité militaire de suivi de la réforme des forces de défense et de sécurité. Un poste censé préparer la reconstruction de l’armée malienne, auquel il avait été nommé il y a déjà  six mois… La cérémonie organisée dans le palais présidentiel de Koulouba a rassemblé le président de transition, le premier ministre, les présidents des grandes institutions nationales et tous les responsables des forces armées et de sécurité, ce qui est assez exceptionnel. Est-ce à  dire qu’on assiste au retour du capitaine Sanogo, qui dirigeait la junte militaire à  l’origine du coup d’à‰tat du 22 mars dernier? Après avoir rapidement rendu le pouvoir aux civils, le capitaine avait continué de jouer un rôle important en coulisses. L’arrestation, puis la démission forcée de l’ancien premier ministre en décembre dernier, sur ordre du capitaine Sanogo, en étaient un parfait exemple. Mais depuis le début de l’intervention militaire française, l’ancien chef des putschistes se faisait discret. Pas de grande déclaration publique, aucune interview: le capitaine Sanogo restait reclus dans son camp militaire de Kati, fief des bérets verts auteurs du coup d’à‰tat, à  15 kilomètres de Bamako. «Le comité n’a aucune vocation politique et ne saurait se substituer à  la chaà®ne de commandement militaire», a très clairement affirmé Sanogo lors de son investiture, dans une forme d’allégeance au pouvoir en place. «Cette nomination procède d’une stratégie d’endiguement, analyse un proche collaborateur du président de transition, membre de son cabinet. C’est une ceinture qu’on lui met pour mieux le contrôler. On lui offre un placard doré, poursuit-il, mais il devra rendre des comptes au président. Il devient notre collègue!», s’amuse même cette source qui, il y a quelques jours, jugeait déjà  que Sanogo était «sur la touche». Une sentence sans appel qui résume la position de nombreux acteurs de la scène politique malienne. Une hiérarchie sous contrôle Mais pas celle du camp de Sanogo, bien sûr! Interrogé sur la discrétion du capitaine depuis plusieurs semaines, son porte-parole assure que Sanogo «suit les événements et travaille avec un comité de crise». Pour ses partisans, cette investiture en grande pompe revêt un caractère solennel, symbolique de l’importance du rôle futur de Sanogo dans le processus de réconciliation nationale. «Le cadre reste à  définir, mais le comité militaire de suivi aura un rôle à  jouer», assure ce proche de Sanogo. Il justifie cette participation en rappelant que «ce sont les militaires qui ont été tués sur le terrain et le président le sait très bien». Le capitaine Sanogo est pourtant investi à  la tête d’un simple comité de suivi, et non à  un poste de commandement. Doit-on comprendre que le meneur des mutins du coup d’à‰tat est toujours aux manettes? «C’est une évidence! s’exclame le collaborateur du président de transition. Il contrôle encore tout. Toute la hiérarchie lui est redevable.» Entre autres, le ministre de la Défense, le ministre de l’Administration territoriale – en charge de l’organisation des élections à  venir -, ou encore le chef d’état-major des armées, sont directement issus de l’ex-junte militaire. De nombreux jeunes officiers lui sont toujours fidèles. Des sources diplomatiques laissent même entendre qu’il aurait préparé un nouveau putsch au moment o๠l’armée française est intervenue au Mali, lui coupant l’herbe sous le pied. Le fameux comité dirigé par Sanogo sera dissous au terme de la période de transition, qui s’achèvera avec les élections générales prévues pour le mois de juillet. «Il est encore là  pour quelques mois, reconnaà®t le collaborateur du président, il faudra ensuite qu’il s’éclipse.» Le capitaine Sanogo a promis, lors de son investiture, qu’il ne resterait pas «un instant à  la tête de cette entité après la période de transition». Cela ne dit pas ce qu’il a prévu pour la suite.

Sanogo officiellement investi à la tête du Comité militaire de réformes de l’armée

Officiellement investi Président du Comité militaire de la réforme des forces de défense et de sécurité par le président de la république, ce mercredi à  Koulouba, en présence des hauts gradés de l’armée, et des présidents d’institutions, Amadou Haya Sanogo, le capitaine putschiste a déclaré, ne pas souhaiter passer un seul instant de plus à  la tête de l’entité après la période de transition… On croit volontiers, celui qui un moment fut affublé du statut et privilèges d’ex chef d’Etat par la CEDEAO. Mais solennelle, la cérémonie d’investiture s’est déroulée dans une salle tenue à  l’écart des journalistes à  Koulouba. Après leur sortie de la salle, une copie du discours du capitaine sanogo que nous nous sommes procurés, explique son engagement à  donner une armée digne de ce nom au Mali et placée sous les ors du Président de la République du Mali. Dans cette déclaration le capitaine Sanogo s’adresse au Président de la République par intérim ainsi, « votre engagement personnel, votre clairvoyance et votre sens élevé du devenir de nos forces de défenses et de sécurité, socle de toute grande nation et de toute grande démocratie, vous procédiez conformément à  l’accord précité à  la création du comité militaires de suivi de la reforme des forces de défense et de sécurité par la loi n° 12-26/AN –RM du 29 juin 2012 ». Réformes durables ? Le comité militaire de réformes, en question aurait pour mission participer à  l’élaboration du programme de réformes des forces de défense et de sécurité en collaboration avec les ministres chargés de la défense et de la sécurité, d’assurer le suivi de la mise en œuvre de ces réformes, de procéder à  leur évaluation, autant dire les douze travaux d‘Hercule. Fier, le capitaine Amadou Haya Sanogo, s’est dit conscient de l’ampleur de la tâche et de cette lourde responsabilité à  lui confiée : « Soyez rassuré qu’en ma qualité de formateur dans le domaine de la réforme du secteur de sécurité, je ne ménagerai aucun effort pour la réussite de la mission ». l’ex homme fort de Kati a même joué du zèle : « Je vous rassure excellence monsieur le Président de la République et Chef suprême des armées, que je ne souhaiterais pas passer un seul instant de trop à  la tête de l’entité après cette période de transition au cours de laquelle J’aurai eu le privilège de la conduire à  vos cotés et sous vos ordres ». A son tour, Dioncounda Traoré s’est lui voulu clair : « Ce comité n’est pas issu du Coup d’Etat du 22 mars et n’est pas non plus le prolongement du CNRDRE. Il est à  la fois composé de militaires et des civils ». Sa mission, si l’on en croit le professeur Dioncouda Traoré, serait à  long terme de doter le Mali d’une armée professionnelle et républicaine mais surtout opérationnelle très vite, cela au moment o๠des formateurs de l’Union européenne sont arrivés à  Bamako pour justement restaurer une partie de cette armée désagrégée et sans lien de confiance, ce que camoufle Dioncounda par une diplomatie dans laquelle il excelle : « J’ai confiance en la qualité des militaires qui ont montré leur abnégation et leur depassement. Je sais que le capitaine Sanogo, en sa qualité formateur pourra bien manager ce comité ». Attendons de voir…

Quand les ex putschistes de Kati cherchent leur sortie…

Ces derniers temps, les ex putschistes n’ont plus la côte au Mali. Et pour cause, l’intervention française a réduit toute marge pour le capitaine Amadou Haya Sanogo, de s’exprimer devant les Maliens. Et pour trouver une sortie d’honorable, le capitaine Sanogo a envoyé des émissaires à  Ouagadougou pour négocier son sort et celui de ses camarades. La libération des bérets rouges malgré l’opposition des hommes forts de Kati a suscité beaucoup d’interrogations sur le sort incertain des ex putschistes. D’aucuns pensent que dans cette affaire, Sanogo a perdu le contrôle, même s’il demeure à  la tête du Comité de réforme de suivi de l’armée malienne. D’autres estiment que la justice a tout bonnement fait son travail sans tenir compte des volontés de l’ex homme fort de Kati. D’ailleurs, des sources informent qu’il ne serait plus dans son bunker de Kati mais caché dans Bamako avec ses proches. Le bouillant tombeur d’ATT n’a même pas montré le bout du nez lors de la visite de François Hollande au Mali. Sortie honorable « Des discussions se seraient ainsi engagées entre la CEDEAO et les ex-putschistes installés à  Kati pour trouver la voie de sortie. Que deviendront alors les hommes politiques qui se sont affichés pour l’ex junte ? Le capitaine Sanogo et ses hommes sont-ils sur le point de quitter la garnison de Kati ? Officiellement, le déménagement n’est pas encore possible mais la question est d’actualité.  » Nous sommes prêts à  quitter Kati mais à  condition d’obtenir une sortie honorable ? », révèle un proche du capitaine. Sanogo veut-il mettre sa vie en sécurité face à  l’arrivée de troupes étrangères auxquelles il était fermement opposé. « Concrètement, certains ex-putschistes souhaitent même des postes consulaires à  l’étranger ou des retraites dorées à  Bamako » rapporte par ailleurs RFI. Du côté de la CEDEAO qui a mené la médiation au Mali, la demande des putchistes est recevable : « Reste le cas du capitaine Sanogo. Nommé par décret Président du Comité militaire de suivi et de réformes des forces de défense et de sécurité, le chef des ex putschistes souhaiterait garder le poste pour poursuivre la réforme de l’armée ». Du côté de la Cédéao, on assure que cette exigence n’est pas négociable. Les militaires doivent se retirer définitivement du pouvoir. Quoiqu’il en soit, les discussions se poursuivent dans un climat positif. Selon la CEDEAO, « Kati ne constitue plus un blocage dans le processus de réconciliation ».

Les Béréts Rouges(enfin) libres

Ce mercredi 30 janvier 2013 restera un bon souvenir pour les 29 bérets rouges qui ont pu recouvrer la liberté, ainsi que leurs familles qui se sont battues pour obtenir leur retour à  la maison. Annoncée 18 janvier dernier, la décision de leur mise en liberté provisoire n’a finalement été appliquée qu’il y a quelques heures. C’est avec soulagement que leurs proches ont accueilli cette nouvelle. Cette fois ci ils ont pu les embrasser et les serrer dans leurs bras. Les 53 militaires appartenant pour la plupart au corps délite des parachutistes encore appelés « bérets rouges » ont été arrêtés suite aux évènements du 30 avril 2012 qui se sont soldés par l’affrontement avec les bérets verts, auteurs du putsch du 22 mars 2012. Parmi les militaires libérés on peut citer Amidou Sissoko dit Man, l’ancien chef d’Etat major particulier du président Amadou Toumani Touré, Mohamed Lamine Traoré dit Mala, fils de l’ancien président Alpha Oumar Konaré et Abdoulaye Cissé le commandant de la région militaire de Sikasso. Ils ont été retenus pendant plus de huit mois au camp 1 de Bamako. Leur relaxe aurait été retardée à  cause de l’opposition de l’ex-junte. Sous le coup de l’émotion, l’une des épouses de ces détenus n’a pas pu retenir ses larmes pour exprimer sa joie. « Dieu est grand voici mon mari libéré, que Dieu soit loué », s’est–t- elle écriée. Du côté du « camp para » ou résident les familles des bérets rouges la joie est mélangée à  l’angoisse car certaines familles n’ont pas vu revenir leur membre toujours retenu. « J’ai un grand frère parmi les arrêtés, mais je l’ai pas vu parmi les libérés qu’est ce qu’il lui est arrivé ou bien il reste toujours en prison » s’interroge, un jeune homme très déçu. Cette libération intervient 24 heures après l’interpellation des autorités de la transition par les élus Me Kassim Tapo et Me Hamidou Diabaté de l’Assemblée Nationale lors du débat sur la feuille de route présentée par le Premier ministre. Au cours de ces débats, Me Kassim Tapo et Me Hamidou Diabaté, en qualité d’hommes de droit, ont appelé les autorités de la transition à  mettre un terme définitif à  l’affaire dite des bérets rouges. « Ces bérets rouges n’ont pas leur place dans les prisons mais plutôt au front. » avaient déclaré les députés. l’heure de la réconciliation a-t-elle sonné dans l’armée ? Apparemment la mise en liberté de ces militaires annonce les prémisses de la réconciliation dans l’armée malienne déchirée, dans un climat de manque de confiance. Certaines sources indiquent même que la libération des autres détenus est prévue pour la semaine prochaine. Des sources militaires nous confient que ce jeudi au 33ème régiment des commandos parachutistes à  Djicoroni, les bérets rouges se sont mis en tenue pour le rassemblement, pour montrer à  la Nation et au monde entier leur disponibilité à  participer aux combats aux côtés de leurs frères pour libérer et sécuriser les territoires occupés par les terroristes. « Nous sommes prêts à  aller rejoint nos camarades au front. Nous attendons seulement que les autorités de la transition nous donnent l’ordre et nous mettent dans les conditions de combats » nous confit un béret rouge. Dans cette libération, le courage du procureur général est à  saluer. Car, malgré les menaces et les intimidations il est resté sur sa position à  dire rien que la loi. Cité par l’ hebdomadaire malien « le Procès verbal », le procureur de la commune 3 dont relève le dossier des bérets a témoigné avoir été menacé par des individus non identifiés. Le procureur général reconnaà®t que la perspective de libérer les bérets rouges ne fait pas plaisir à  tout le monde; il confirme que dans la nuit du vendredi 18 janvier, des inconnus, à  travers des numéros cryptés, l’ont personnellement menacé de mort en lui disant: « Si vous libérez ces assassins de bérets rouges, on aura votre peau ! ». Daniel Tessougué révèle même que des hommes politiques l’ont appelé pour exprimer leur désaccord avec la libération des bérets rouges. Il déclare cependant ne pas craindre les menaces : « Je suis au service de la loi, donc je n’ai pas peur de mourir. Des fils de ce pays sont en train de mourir pour libérer le pays; pourquoi pas moi ? ».