Accord d’Alger: RDV le 15 mai

Du 15 au 18 avril, la médiation avec à  sa tête l’Algérie et en présence des Etats-Unis et de la France, s’est réunie pour une série de consultations. Celles-ci avaient pour objectif de faire le point sur le processus de paix en cours au Mali. A l’issue de ces rencontres, la principale annonce concerne la signature officielle du document. Un communiqué rendu public par le ministère des Affaires étrangères algérien informe que «toutes les parties vont signer l’accord de paix et de réconciliation au Mali à  l’occasion d’une cérémonie prévue le 15 mai à  Bamako». «Le 15 mai sera une nouvelle page dans l’histoire de ce pays» a déclaré le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra. « Huit mois de négociations suffisent » Malgré les pressions diverses, cette position ne semble pas avoir varié. La signature à  Bamako se fera-t-elle sans la CMA? Apparemment oui, si l’on s’en tient à  la déclaration du Président Ibrahim Boubacar Kéita, ce dimanche à  Bahir Dar en Ethiopie o๠il participe au forum de Tana sur la paix et la sécurité. « Le train va avancer sans eux et huit mois de négociations suffisent », a assuré le chef de l’Etat malien. Ramtane Lamamra veut rester optimiste, malgré cette ombre de la CMA sur l’accord. « C’’est une nouvelle page de l’histoire de ce pays qui va s’ouvrir et s’écrire à  partir du 15 mai» a-t-il déclaré ajoutant que « cette signature se fera avec le soutien de la communauté internationale et la participation de tous les acteurs maliens afin que, dans les semaines qui suivent, une dynamique de transformation de la situation au Mali puisse être engagée par les Maliens eux-mêmes avec le soutien actif et engagé de l’ensemble de la communauté internationale» « Le processus de paix en cours doit se poursuivre de la manière qui puisse consolider les acquis jusqu’ici obtenus », recommande la médiation, soulignant que la signature de l’accord d’Alger ouvrira la voie à  la mise en oeuvre « des engagements pris ». Elle menace par ailleurs de saisir « les instances internationales concernées au sujet de toute attitude ou action de nature à  mettre en péril le processus de paix en cours ».

Les femmes se mobilisent pour des élections sans violence

A la veille de la tenue du scrutin présidentiel, ces femmes issues de différentes associations ont tenu à  réitérer leur souhait pour des élections équitables et surtout sans violence. « Les violations massives des droits de l’homme et les exactions de toutes sortes pratiquées pendant cette crise au Mali nous interpellent tous et chacun en vue de leur éradication définitive » souligne Mme Traoré Nana Sissako, présidente du Groupe-Pivot, droits et citoyenneté des femmes. l’une des préoccupations des femmes C’’est aussi leur représentativité lors des élections. « Pour la présidentielle, la candidature d’une femme a été retenue. Nous voulons les inciter davantage à  se porter candidate lors des législatives » ajoute Mme Traoré. Dans leur message de paix lu par Mme Bintou Sanankoua ; la plate forme de veille des femmes pour des élections sans violence et équitables appelle « la jeunesse responsable, avenir et espoir du pays, à  manifester son accord ou désaccord sans violences, sans agression et sans destruction des biens publics ou privés ; les leaders politiques et particulièrement les candidats, à  être les premiers à  respecter et faire respecter scrupuleusement les voies de recours en cas de contestation. Ils ne doivent en aucun cas appeler ou inciter à  des manifestations violentes ». Nous ne donnons pas de consigne de vote La vision de cette plate forme est d’œuvre d’ici 2025 à  faire de la femme malienne une garante de la paix et du jeu démocratique dans le respect des Droits Humains. Son objectif global est de contribuer à  la formation citoyenne des femmes à  travers des dialogues et concertations avec les acteurs politiques et les citoyens sur les questions politiques, économiques, sociales et culturelles. « Il ne s’agit pas pour nous de désigner un candidat ou une candidate aux maliens et maliennes mais bien de leur demander de s’informer sur les projets de société des partis politiques, des candidats et sur les stratégies de gouvernance du pays. Analyser les différents projets de société dans le cadre de la prise en compte du genre en période électorale » ont insisté les femmes de la plate forme. Cette rencontre vient clore quinze jours de travaux à  l’issue desquels, le recueil des engagements des candidats à  ces élections et des exposés thématiques comme : la sensibilisation sur le retrait des cartes NINA et le vote utile, le rôle des médias sur la préservation de la paix, la participation politique des femmes au processus électoral entre autres. prise en compte de l’équité de genre dans les projets de société Il est important de rappeler ici que, la particularité de la plate forme fut le conditionnement quotidien de l’accès aux travaux à  la présentation de la carte d’électeur NINA (numéro d’identification nationale) par les participants et participantes. La plate-forme ambitionne d’élaborer un fascicule qui retrace l’engagement des candidats quant à  la prise en compte de l’équité de genre dans leurs projets de société en genre pendant la durée de leur mandat ; former, informer et sensibiliser les femmes et susciter une véritable communication pour un changement de comportement ; promouvoir la paix, la sécurité, la quiétude sociale et la bonne gouvernance etc. Le défi de l’émergence politique des femmes passe donc par la concrétisation de ces perspectives qui nécessite l’accompagnement de tous les partenaires techniques et financiers : ONU-Femmes, le PNUD, l’UE et les Pays-Bas. l’aboutissement de tout processus électoral reste conditionné à  des élections paisibles, équitables, transparentes et acceptées de tous. D’o๠cet appel des femmes du Mali représentées à  travers une vingtaine d’associations et de faà®tières à  l’endroit des jeunes, des militants des partis politiques, des confessions religieuses, des forces armées et de sécurité ainsi que des médias. Oui pour des élections libres et transparentes, oui pour des élections sans violence et équitable!!!

Affrontements sanglants à San : un litige foncier en cause

La terre si elle est une richesse peut générer bien des conflits dans une communauté d’hommes. C’est le cas dans 8 villages de la commune rurale de N’Goa (cercle de San) qui vivent un conflit d’intérêts portant sur plusieurs hectares de terres cultivables. De nouveaux occupants souhaitent s’approprier ces terres que les villageois refusent pourtant de leur céder, en dépit de la pression des autorités. Le conflit s’est donc mué en affrontements, qui ont fait un mort et des blessés graves. A l’origine du litige, les terres ont été attribuées sur autorisation du maire, à  des exploitants pour entreprendre la culture du riz, dans le cadre d’un programme d’aménagement agricole. Mais les populations ont refusé de céder ces terres qui sont leurs moyens de survie et qu’ils cultivent au quotidien pour nourrir les leurs. « Il s’agit d’une plaine naturelle de propriété coutumière des villages environnants. Après l’installation du seuil de Talo, l’eau a submergé la zone et la population s’est aussitôt ré-intéressée à  l’espace en cultivant du riz » raconte un habitant du village, résidant actuellement à  Bamako. Huit villages (Néra, Denso, Flasso, Bosso, Dalla, Gualani, Zemesso, Dogona) de la commune rurale de N’goa sont concernés par cette affaire. Ces villages sont situés dans une circonférence de 20 Km, distant l’un de l’autre que de quelques petits kilomètres, indique une source locale. La décision des villageois d’otempérer a été mal perçue par les autorités locales, qui ont employé les forces de l’ordre pour empêcher les paysans d’accéder à  leur champs, les 24 et 25 juillet. Ce qui a engendré la violence. Les affrontements entre les deux camps ont dégénéré et engendré 1 mort et quatre gendarmes blessés. Des paysans révoltés Le bilan est lourd : un mort côté assaillants, quatre gendarmes blessés dont un grièvement. Ce qui, naturellement, a nécessité l’envoi d’un renfort le même jour, occasionnant l’interpellation de 73 personnes. Celui qui est mort se nomme Kassoum Coulibaly, âgé d’environ 30 ans et ressortissant de Dinso. Selon une source hospitalière de San, il serait mort suite à  un traumatisme. Faux, rétorquent ses parents qui estiment qu’il a tout simplement été abattu. Pour éviter toute accusation facile, le corps du défunt a été transporté à  Bamako pour une autopsie afin de déterminer la cause exacte de sa mort. « Notre souffrance n’a pas de limite aujourd’hui du fait que toutes les terres que nous ont laissées nos ancêtres nous ont été retirées » s’indigne Madou Coulibaly, un notable du village de Denso. « Nous restons toute la journée en famille de peur d’être arrêté » a-t-il poursuivi. La crise latente avait entrainé, au début du mois de juin, l’arrestation de vingtaine-quatre personnes, ayant écopées pour la plupart d’une condamnation avec sursis. Afin de baisser la tension, les ministères concernés ont ordonné aux populations de mettre fin aux affrontements.

Forum des « Sans » : Donner la parole aux « Sans voix »

En prélude à  la deuxième édition du « Forum des sans », le Mouvement des Sans Voix (MSV) a organisé une conférence de presse. Objectif : livrer le programme de l’évènement. Contre sommet au G8 « Le Forum des Sans », qui se tiendra la veille même du sommet du G8 (le 27 juin prochain),est un espace d’expression démocratique populaire, autonome et alternatif qui a lieu chaque année à  l’initiative du MSV et en partenariat avec plusieurs organisations du mouvement social malien et international. Sa spécificité est qu’elle est portée par les acteurs de la société civile impliqués au quotidien dans les luttes sociales contre toutes les formes de dominations : économiques, politiques, sociales, raciales, culturelles… Selon le Secrétaire générale du MSV, Tahirou Bah, l’objectif assigné audit Forum est de susciter un débat autour des questions qui préoccupent des populations et des couches défavorisées, de proposer des alternatives aux politiques néolibérales qui dominent le monde. « C’’est un espace ouvert à  tout ceux qui éprouvent des ressentiment contre le système néolibéral et la capitalisme ». Par ailleurs, dira-t-il, le « Forum des Sans » se veut un espace de renforcement du mouvement social malien et africain, et fait partie intégrante du Forum des peuples, du Forum social africain et du Forum social mondial. Les activités se dérouleront à  travers des conférences plénières, et des ateliers sur des thématiques comme « espaces services sociaux de base », « espaces déguerpis », « espace écologique », « espace femme », « espace anti-guerre »… Profitant de ce point de presse, le SG du MSV a ouvertement décrié les autorités maliennes pour les centaines de millions injectés dans les festivités du cinquantenaire alors que certains corps socio- professionnels croupissent dans les affres de l’injustice. « Il urge de rétablir dans leurs droits, ceux des licenciés de Huicoma et de Morila, les 600 cheminots lâchés par la régie du chemin de fer etC’… ». Il déplore que depuis 5 ans le mouvement social malien gesticule inutilement et crie dans les oreilles d’un Etat qui n’a cure des problèmes sociaux. Rappelons que le MSV est une organisation de contre pouvoir, et indépendante des partis politiques et de toute autre organisation.

Contre l’impérialisme, le Mouvement des Sans-voix proteste

Lors de ce colloque, les participants ont passé en revue plusieurs thématiques : « la crise financière mondiale », « l’échec patent du capitalisme », les questions qui préoccupent les Sans-voix, comme le licenciement, la privatisation ou le chômage. Tahirou Bah, porte parole du Mouvement des sans voix, a signifié toute la détermination de son organisation à  renforcer les plaidoyer pour un changement dans la marche actuelle du monde. Eveil des consciences Pour M. Bénoit, toutes les crises que connaà®t le monde ont basculé dans une crise de profits. « Les ressources sont réparties de façon inégale. Et le contrôle devra revenir à  la société. « C’’est pourquoi les mouvements sociaux ont un rôle important à  jouer dans le cadre de l’éveil des consciences ». Par ailleurs, la crise financière qu’à  connu le monde est imputable au vent capitaliste. Pour M. Maiga, la crise financière qui a durement secoué les économies du monde est la preuve patente, que le capitaliste a atteint son apogée. Ce colloque a aussi servi de tribune pour plusieurs mouvements sociaux afin de lancer leur cri de C’œur. C’’est le cas de l’Association Malienne des expulsés (AME), les travailleurs licenciés de l’HUICOMA, les travailleurs licenciés de Morila… Voix des Sans Voix La situation de ces derniers (les travailleurs licenciés de Morila) est critique. « s’il y avait une réelle justice au Mali, est-ce que les grévistes de Morila seraient encore en attente d’un jugement face à  la société privée composée d’hommes d’états ? Elle a clairement abusé et volé ses employés. Après deux ans de tribulations devant le tribunal du travail et la cours d’appel. Va t’on enfin reconnaà®tre les abus que les ouvriers grévistes ont osé mettre en lumière ? », s’est exclamé Fassery Traoré, porte-parole des travailleurs licenciés de la société minière de Morila. A noter que le Mouvement des Sans-voix est constitué d’hommes et de femmes qui mènent des activités de lutte concrète sur le terrain, dans la perspective de critiquer, la tendance libérale et capitaliste actuelle du monde.