Noël : où est passé Santa Klaus ?

Le Malien est-il devenu trop réaliste ou avare ? La question se pose de plus en plus. Finie l’ère des préparatifs du 31 décembre et des virées festives. Au magasin Missoni International au grand marché de Bamako, le gérant révèle être « récemment rentré de Turquie pour épater ses clients qui aiment se saper et éblouir leurs amis la nuit du 31 décembre. Je les habille de la tête aux pieds et autrefois, ils commandaient leur emplette au début du mois mais cette fois ils promettent de passer ce qui n’augure rien de bon ». De jeunes demoiselles rencontrées sur place disent « être venues faire du lèche – vitrine pour se faire une idée des affaires à  acheter le temps que les mecs se décident à  nous faire plaisir car maintenant ils sont trop proches de leurs sous ». Mira, elle, ne s’offusque pas de la situation « nos copains sont assaillis par des contraintes parfois familiales et les à -côtés financiers d’antan se raréfient donc ils ne peuvent plus se permettre de gérer nos folies et caprices de jeunes filles ». En voilà  une qui est réaliste ! Pas de folies dépensières cette année… Un tour chez « Ben », vendeur d’articles de marque pour homme et les mêmes litanies reviennent. « Mon frère, le pays est sur répondeur… Les gens veulent bien dépenser, ils aiment la fête, ils aiment se faire plaisir, le malien a la fête dans le sang mais face à  la disette financière que faire ? » Je suis commerçant et J’aime faire du chiffre d’affaire mais là  ça ne va pas. Je casse les prix de certains articles pour vendre plus sinon ce sera dur pour le premier trimestre de 2015 qui coà¯ncide avec la période des impôts » avoue Dou, bien connu du milieu de la sape au Mali. Du côté des promoteurs évoluant dans le showbiz, difficile pour l’heure de dire quelle vedette sera à  Bamako dans quinze jours. A en croire le populaire Bouba « je tenais à  décrocher une grande vedette internationale pour égayer la jeunesse malienne et J’ai eu l’aval de l’artiste mais les sponsors ne suivent pas. Les concerts coûtent chers, le transport, l’hébergement, la sonorisation, le fisc, la promotion, franchement ce serait suicidaire de faire venir une vedette dont le cachet ne fait pas moins de 15 millions et ne pas avoir un sponsor derrière ». Argument plausible puisque mademoiselle Dembélé, gérante d’une agence de communication, explique que « les sponsors évoquent avoir des « queues » de budget pour ne pas débourser trop d’argent. J’organise une soirée de gala pour les drépanocytaires et jusqu’ici aucun sponsor n’a confirmé sa participation or la cause est humanitaire, C’’est triste ». A coups sûrs, les Bamakois, faute d’événements et d’argent, pourront se contenter des offres de la diva Oumou Sangaré, de celles du patron du Moffou et ou du buffet spécial proposé par quelques hôtels de la place.