Master Soumi revient avec «Saraka»

« C’’est du piment cet album, avec son rythme mandingue valorisant, et des textes fortement engagés. Cette cassette n’est autre que la peinture du Mali d’aujourd’hui, et de l’Afrique contemporaine de façon générale ». A peine mis sur le marché discographique le nouvel album du jeune rappeur malien fait grand bruit. Les mélomanes et les professionnels de la musique ne tarissent pas d’éloges sur la pertinence des thèmes abordés dans les chansons, et le travail de professionnel entrepris sur le son et la voix. l’album « Saraka » est une signature de 10 titres, dont 4 featurings avec des artistes de grande renommée comme Kassémady Diabaté, Assa Kida, le groupe « Yélen » du Burkina Faso, et Rames du groupe de rapmalien « Tata Pound ». Inspiré du répertoire mandingue Cette nouvelle réalisation d’Ismaà«la Doucouré, plus connu sous le sobriquet « Master Soumi », constitue sa troisième après « Tounkaranké » (l’aventurier) et « Sonrobougou » (le refuge, ou logements non lotis). Sortie seulement cette semaine, l’album promet un succès d’audience. « Saraka » est la consécration d’un talent et le fruit de plus d’une année de travail, réalisé à  travers deux studios : « Kabral » et « Mandé Reccords ». « Je considère cet album comme celui de la maturité, malgré le succès des albums précédents » nous explique Master Soumi. Pour qui, ce nouvel opus est mûr non seulement du point de vue de la qualité des textes, mais également des moyens mobilisés. Il est axé sur le rap manding, valorise la langue bamanan et les instruments traditionnels ». l’album aborde des thèmes d’actualité comme l’indépendance du Mali, dont la célébration a mobilisé des milliards de nos francs pour les manifestations folkloriques. Pour le rappeur malien, « il s’agit d’un gâchis », quand on sait que « ces milliards pouvaient servir à  construire des hôpitaux pour l’accès aux soins de santé, des écoles pour l’accès à  l’école digne de ce nom, des logements pour les sans abris », etc. l’album « Saraka » C’’est aussi un regard critique de son auteur sur l’actualité africaine, « marquée, selon lui, par les guerres, la promotion des dictatures, et des successions dynastiques), le pillage des ressources, le sous-emploi », etc. Le mariage, la crise de l’école, etc. sont également entre autres thèmes abordés par cet album. Dans un style qu’on lui connait, le rappeur dit tout haut, ce que certains leaders politiques et syndicalistes n’osent jamais dire. « C’’est ma mission. Le rap n’est rien s’il n’est pas engagé », assène-t-il. Issa Fakaba SISSOKO