Sahel Aviation Services : ultimatum de 72h pour le départ des forces étrangères liées à la société

Sahel Aviation Services (SAS) a 72h pour évacuer troupes étrangères liées à la société. C’est ce qui ressort d’un courrier adressé à la société le lundi 1 août de la part des aéroports du Mali.

Le 10 juillet dernier, 49 militaires ivoiriens ont été arrêté à l’aéroport international président Modibo Keita Senou. Qualifié par la suite de mercenaires, cette affaire a déclenché une crise entre Bamako et Abidjan. D’après une des versions avancées par les militaires et révélé par un communiqué du gouvernement, ils sont venus pour sécuriser la base logistique de la compagnie aérienne « Sahelian Aviation Services ». Depuis le 11 juillet, le gouvernement avait décidé de mettre fin avec effet immédiat à l’activité de protection de la compagnie par des forces étrangères et réclamer leur départ immédiat. Le 1er aout, le Directeur des aéroports du Mali a envoyé une note verbale à la gérante de la société Sahel Aviation Services lui demandant de cesser les activités d’accueil et d’hébergement des forces étrangères avec effet immédiat. En outre, il demande le départ des forces étrangères des locaux de la société dans un délai de 72h à compter du mardi 2 aout. Le Directeur des aéroports a prévenu que si le délai des 72h n’était pas respecté pour le départ des forces étrangères, des procédures seront engagées pour résilier le bail qui lie les aéroports du Mali à Sahel Aviation Services et qui porte notamment sur une autorisation d’occupation.

 

Et si nous entrions dans un SAS de décompression ?

Vous rentrez le soir à  la maison et vous êtes épuisés. Mais tant pis, il faut pourtant accorder du temps à  votre famille, aux enfants. Superviser le dà®ner s’il n’est pas déjà  fait, donner à  manger aux petits gloutons, les endormir, puis ensuite, s’occuper de monsieur ou de madame pour les hommes au côté féminin très prononcé. La fatigue pourtant est là . Pas seulement physique mais aussi mentale. Il y a comme un besoin urgent d’un sas de décompression pour dissocier les multiples activités que vous menez de front. Oui un sas, une sorte de bulle, une chambre magique, o๠vous pourriez vous enfermer, pour évacuer le stress du boulot, dégager votre cerveau et alléger vos neurones, après une intense activité cérébrale ou des courses à  tout va. Nous ne sommes pas tous pareils. Certains sont casaniers, mais d’autres comme vous et moi, gèrent plusieurs chantiers. Et si des études viennent s’y ajouter, alors là , il faut immédiatement mettre en place une organisation. C’est donc ce que j’ai voulu faire un soir, en essayant de m’isoler dans ce fameux SAS de décompression. Une lumière tamisée, un peu de musique relaxante et mon inséparable lap top, je m’apprêtais à  plonger dans les stratégies et tendances médiatiques, lorsqu’un petit garnement est venu m’annoncer tout haut : « Maman, c’est fini le travail! ». Le message a été très clair. Avec regret, j’ai quitté le SAS pour replonger dans la vie familiale, accorder du temps et de l’attention au petit garnement en demande. Quoi, il ne m’a pas vu de la journée et le travail attendra. Le lendemain donc, j’ai du imaginer un découpage temporel. Une sorte de « scheduling » pour partager mon temps en trois gros morceaux. « La maison », « la bibliothèque » et « le bureau ». Trois univers complétement différents. Il a donc fallu agencer mon cerveau, le forcer à  travailler séparément sur des sujets complétement différents. Si une étude scientifique affirme que les femmes ont le plus besoin de dormir, et bien, c’est parce qu’elles font milles et une chose à  la fois. D’o๠cette fatigue immense que je ressentais certains soirs incapable de faire autre chose que dormir et quelque soient les urgences. D’autres siroteront un bon verre de vin devant la télé et certains insomniaques iront s’asseoir au grin jusqu’à  4h du matin pour refaire le monde cigarettes en main. Ou d’autres iront plonger dans une piscine. Et depuis, que j’ai agencé mon temps, cet ami si précieux, j’ai trouvé un peu plus de paix intérieure, moins de fatigue, surtout, j’ai appris à  dompter le temps et non l’inverse. Oui, il y a un temps pour tout. Un temps pour éditer des articles, un autre pour étudier dans la bulle numérique sur la colline de Badala et enfin, le temps le plus important sans doute, offrir de soi à  ses enfants, les écouter, supporter leurs caprices, les dorloter, les réprimander, les orienter, leur interdire de jouer avec le téléphone ou de verser de l’eau partout. Un temps intense o๠chaque seconde compte, chaque regard ou parole rassurent, un temps après lequel on est regonflé à  bloc pour affronter le « bureau » le lendemain. Et si par chance, l’un de ces trois temps venait à  être suspendu pour une raison ou une autre, car il est important d’avoir du temps pour soir. Voilà  l’occasion de sauter dans le SAS de décompression. Un SAS o๠pour ma playlist perso chantent à  mes oreilles et o๠l’infini, l’imagination, le plaisir, la sérénité entrent en jeu… A chacun son SAS de décompression…

SAS à Bamako : peut mieux faire…

SAS, C’’est une affaire qui tourne. Né en 1965 avec le titre SAS à  Istanbul, le prince Malko Linge n’est jamais à  court de missions ni de lecteurs. En effet, Gérard de Villiers, son créateur, écrit et publie (il est son propre éditeur depuis 1988) cinq romans par an, vendus au rythme effréné de 200 000 exemplaires par trimestre. Les ingrédients de sa recette miracle sont simples : un héros récurrent mercenaire de luxe à  la solde de la CIA, sexe et espionnage aux quatre coins du monde, et intrigues hyperréalistes mettant en scène des personnages réels au C’œur de l’actualité. Bien introduit dans les sphères du renseignement, ce journaliste de formation ne voit aucun intérêt à  inventer un scénario ou des personnages. La réalité est là  et avec elle, pas de risque d’incohérence. C’’est pourquoi, malgré ses 85 ans, Gérard de Villiers continue de se rendre sur le terrain avant d’entamer un roman. Il est ainsi venu à  Bamako en mai dernier s’imprégner de l’atmosphère chaotique du Mali et en rencontrer les principaux protagonistes du moment : le capitaine Sanogo et le président Dioncounda Traoré. Intrigue et suspense… Le 195ème récit des aventures de Son Altesse Sérénissime (SAS) Malko Linge, est le fruit de ce voyage. Panique à  Bamako est sorti en octobre dernier. La couverture, comme l’exige la collection, est illustrée par une jeune femme plus armée qu’habillée, sur laquelle brillent les trois fameuses lettres «Â SAS ». Plus bas, on peut lire : «Â Qui stoppera les Islamistes en route pour Bamako ? ». Que de promesses d’un suspens haletant ! Et pourtant, si l’intrigue est bien construite et réserve au lecteur quelques surprises, le sujet est très loin d’être fouillé. Bien que l’auteur se prévale de certaines informations, ses connaissances sur le Mali semblent très superficielles. On ne peut pas tout connaà®tre (surtout lorsqu’on est si prolifique). Aussi, une ultime relecture par un vrai connaisseur du terrain n’aurait pas été inutile pour corriger un certain nombre d’inexactitudes. Cela aurait permis par exemple d’apprendre à  M. De Villiers que Diarra n’est pas un patronyme touareg, que le chef d’Ansar Dine s’appelle Iyad Ag Ghaly et non Iyad Ab Aghala, de même que Mokhtar Belmokhtar ne s’appelle pas Mohktar Ben Mokhtar, que la ville de Segon n’existe pas, qu’à  Bamako il est extrêmement rare d’indiquer un endroit en précisant le numéro de la rue, que le FNLA est une milice arabe et non touarègue, que les Maliens du sud ne sont pas tous Bambara, que les Touaregs même s’ils ont la peau claire sont aussi des Africains, etC’… Cela aurait pu également permettre de déplacer un peu l’action hors des trois ou quatre lieux que Gérard de Villiers a du avoir l’occasion de visiter dans notre capitale. Préjugés et caricatures à  la pelle… De même, on s’aperçoit vite que dans un pays occupé aux deux tiers et dont l’Etat est en miettes, ceux qui sont concernés par cette panique annoncée ne sont pas les 14 millions de Maliens, pourtant dans une situation plus que précaire au moment des faits, mais les quelques dizaines d’employés de l’ambassade américaine… Finalement, le Mali n’est qu’un contexte exotique et sulfureux pour une histoire destinée à  un public occidental d‘abord. Enfin, pour ce qui est des personnages, ce n’est malheureusement qu’une galerie de caricatures et de préjugés parfois choquants. Au sud, les Maliens sont couards et cupides, au nord ils sont sanguinaires et sans pitié. Les Algériens, eux, «Â aimaient bien égorger. C’’était dans leurs gènes »Â… Quant aux femmes, qu’elles soient marocaines, algériennes, maliennes ou américaines, elles sont toujours jeunes et jolies mais sans vergogne ou sans cervelle, et leur seule utilité est de satisfaire des fantasmes bon marché ! C’’est donc dans un Mali désincarné que se déroule le dernier SAS. Au fil des lignes, on regrette de ne sentir aucun intérêt du héros ni de son auteur qui disait pourtant dans une interview accordée à  l’hebdomadaire Jeune Afrique en septembre dernier, qu’il aimait l’Afrique. En même temps, il y disait aussi qu’il aimait les femmesÂ