Mali : sit-in devant l’ambassade da la Libye à Bamako

Depuis quelques jours, le monde entier découvre une pratique obscurantiste. Il ne s’agit pas du commerce triangulaire, mais d’une vente aux enchères des migrants d’Afrique subsaharienne en Libye. Un pays effondré. Au Mali, des voix protestent et l’appel à la mobilisation est donné pour ce lundi 20 novembre.

« Indignation », « inhumain », « intolérable », « révoltant ». Un vocabulaire qui inonde les réseaux sociaux de par le monde. La découverte de la vente des Africains sub-sahariens en Libye a heurté bien des consciences. En ce 21e siècle, sur un territoire africain, des hommes sont vendus comme du bétail. Des vidéos circulant sur internet montrent des jeunes africains aux visages meurtris. D’autres témoignent de leur calvaire dans ce pays pourtant jadis « défenseur » d’un panafricanisme viril. L’émotion a été immédiate, face à des images glaçantes et souvent insoutenables. Des Maliens, parmi ces sub-sahariens seraient parmi ce lot d’infortunés. 

Protestation à Bamako

Pour montrer sa désapprobation face à une telle pratique, le mouvement Trop c’est Trop qui a appelé à une mobilisation à l’échelle continentale monte au créneau. À Bamako, des manifestants se sont retrouvés aux environs de dix heures, ce matin, devant l’ambassade de la Libye. Sur des banderoles qu’ils exhibent, des slogans dénonçant l’esclavage. « Non à l’esclavage », « l’homme noir n’est pas une valeur marchande », « En Libye nous ne sommes que des esclaves !!! », peut-on lire. Selon le président du mouvement Malick Konaté, l’objectif est d’arrêter la situation en Libye. « Nous voulons interpeller les autorités et les acteurs pour mener des enquêtes, il faut aussi libérer immédiatement tous ceux qui ont été vendus et les mettre dans leurs droits » proteste-t-il. Selon lui, c’est toute la jeunesse malienne qui est mobilisée. « Ce sont des Africains qui sont vendus, qu’il y ait des Maliens ou pas, c’est ce qui est important chez nous pour nous. Nous sommes tous interpellés, par ce que ce sont des peaux noires comme nous », poursuit-il l’air révolté. Des artistes et hommes politiques étaient aussi au sit-in, parmi lesquels, Master Soumi et Tieblé Dramé du Parena. À l’issue de ce rassemblement des associations, société civile et partis politique, un projet de déclaration est assorti. Ce projet « condamne avec rigueur les exactions et les traitements inhumains » que subissent les ressortissants des pays africains en Libye. Ils interpellent par conséquent le gouvernement du Mali, les Nations unies et toute la communauté internationale à prendre les mesures nécessaires pour le respect des instruments juridiques internationaux. Face au choc engendré, plusieurs internautes ont été déçus des timides réactions des chefs d’Etats africains.

Du côté des politiques 

Le gouvernement du Mali dans un communiqué s’est dit « profondément préoccupé et indigné par les informations faisant état de traitement inhumain et dégradant réservé aux migrants africains en Libye.» Tiken Jah, l’artiste ivoirien, invite lui, à arrêter les ‘’blabla politiques ’’. La star du reggae propose en effet dans une publication sur son compte Facebook, le renvoie de tous les ambassadeurs de la Libye des pays de la CEDEAO. Une mesure selon lui qui pousserait les « dirigeants de la Libye, à accélérer l’enquête et la libération de nos frères et sœurs détenus par des esclavagistes », s’indigne-t-il.

Soumaila Cisse : au cœur d’un scandale politico-financier

La gestion du fonds de financement de 300 forages de l’Union économique et monétaire ouest-africain (UEMOA), par l’Agence française de développement (AFD) d’un coût de 2,5 milliards de CFA, qui à  un moment défrayé la chronique, refait subitement surface. En effet, selon notre confrère sénégalais ‘’l’Observateur » l’AFD qui a réceptionné l’audit de ce marché, bloque un transfert de la BECEAO vers ECOBANK, de 27 milliards de CFA de l’honorable Soumaila Cissé, à  l’époque président de la commission de l’UEMOA et gestionnaire de l’argent des marchés de l’AFD. Le journal qui revient sur cette information, retrace les grandes lignes de l’audit, lesquelles relèvent que plusieurs puits n’auraient pas vu le jour dans certains pays membre de l’union comme le Sénégal o๠2,5 milliards auraient été décaissés pour la réalisation de 300 forages. A côté des forages qui n’auraient pas vu le jour, d’autres seraient tout simplement jugés fictifs, note l’observateur. Et toujours selon le journal, le président actuel de l’union, Cheick Adjibou Soumaré, aurait été saisi pour commanditer des audits sur les 2,5 milliards qui auraient pu être investis au Sénégal, renseigne le journal sénégalais. Pour l’instant, des questions demeurent sur l’implication directe ou non de l’honorable. Pourquoi cet audit s’intéresse uniquement au cas sénégalais ? Le président de la commission d’alors, M. Soumaila Cissé était –il le maà®tre délégué ou l’agent d’exécution, etc? l’intéressé qui se trouvait en mission en Afrique du Sud au moment des faits, a promis de se mettre à  la disposition de la presse pour toutes les questions concernant cette affaire. Sans attendre, les critiques ont fusé de partout, notamment au RPM qui s’est fendu d’un communiqué pour demander à  l’honorable Cissé de s’expliquer. Pour l’entourage de Soumaila Cissé, il s’agit d’une tentative de déstabilisation du chef de file de l’opposition qui a le vent en poupe en ce moment. « C’’est de bonne guerre d’autant que l’homme est déterminé à  affronter toutes ces hostilités dont le dessein n’est que de nuire à  sa réputation », expliquent ses soutiens. De leurs avis, Soumaila Cissé a quitté son poste à  l’UEMOA avec les honneurs reconnu à  un homme de devoir et de mission qui a su hisser plus loin la réputation de l’institution sous régionale.