Antirétroviraux : l’avancée scientifique la plus importante de 2011

Trente ans après le début de l’épidémie de sida, cet essai clinique international mené auprès de 1.763 couples surtout hétérosexuels, dans neuf pays, a démontré que des séropositifs prenant très tôt des ARV, réduisaient à  près de zéro la transmission du VIH à  leur partenaire. Ces résultats, dévoilés aux Etats-Unis en mai, ont clos le long débat sur le fait de savoir si les ARV pouvaient à  la fois traiter les personnes infectées et les empêcher de transmettre le VIH. Il est désormais établi selon les virologues que les ARV peuvent non seulement contenir l’infection par le VIH en réduisant la charge virale des personnes infectées mais aussi empêcher la transmission de ce rétrovirus à  des sujets sains. Science a également retenu neuf autres travaux scientifiques jugés comme les plus significatifs en 2011, dont voici la liste : La mission de la sonde japonaise Hayabusa qui a permis de ramener sur terre des grains de poussière venant de la surface d’un gros astéroà¯de. Les analyses d’ADN de cousins anciens et disparus de l’homo sapiens comme les mystérieux Denisoviens, qui ont révélé que beaucoup d’humains ont hérité de traits génétiques de ces hommes primitifs. Les recherches de scientifiques japonais qui ont élucidé la structure d’une protéine photosynthétique utilisée par les plantes pour séparer les atomes d’hydrogène et d’oxygène formant l’eau. Cette découverte pourrait permettre de développer des techniques de production bon marché d’hydrogène, une source d’énergie propre. La découverte par des astronomes américains de deux nuages d’hydrogène qui durant deux milliards d’années ont préservé leur composition d’origine datant de peu après le big bang et montrant que des poches de matière originelle sont restées inchangées très longtemps après la naissance du cosmos. Des études des faunes microbiennes chez les humains qui ont révélé que certaines bactéries prospèrent davantage dans l’intestin avec une alimentation riche en protéines tandis que d’autres préfèrent le régime végétarien. Un essai clinique a permis de révéler le premier vaccin antipaludique prometteur appelé RTS,S qui devrait donner un coup de fouet à  la recherche vaccinale contre le paludisme qui tue un grand nombre d’enfants en Afrique. La découverte grâce au télescope spatial américain Kepler de plusieurs systèmes solaires lointains étranges dont un avec une planète tournant autour de deux soleils et un autre doté de dix planètes qui semblent flotter librement dans l’espace. La conception d’une gamme de nouveaux zéolithes moins chers, plus fins et mieux adaptés pour traiter des molécules organiques plus grosses. Les zéolithes sont des minéraux poreux utilisés comme catalyseurs et filtres moléculaires pour convertir l’huile en essence, purifier l’eau, filtrer l’air et produire des lessives. Des expériences ayant révélé que l’élimination des cellules sénescentes —qui ne se divisent plus— chez les souris retarde les effets du vieillissement ce qui pourrait potentiellement permettre d’allonger le nombre d’années en bonne santé chez les humains sans pour autant prolonger la vie.

Conférence internationale sur le journalisme scientifique : La science en vedette à Doha…

Faute de visas, beaucoup d’autres participants n’ont pas pu faire le déplacement à  cette grande rencontre du 27 au 29 juin pour parler de science dans toutes ses dimensions. La rencontre, organisée par la Fédération internationale des journalistes scientifiques (Wfsj) avec le soutien de la Qatar Foundation et Aljazeera media training

Réduction de la mortalité infantile :  » les gestes qui sauvent « 

Au Mali les études ont montré que 307 jeunes enfants de moins de 5 ans meurent chaque jour, soit 12 enfants par heure, soit un enfant chaque 5 minutes. Les causes principales de ces décès sont les infections néonatales 26%, la pneumonie 24 %, le paludisme 17% et la diarrhée 22 %. La malnutrition est associée à  la moitié de ces décès. Pourtant, les interventions à  moindre coût et à  fort impact qui permettent de préserver la vie des nouveaux nés et des enfant. A cet effet la campagne nationale intitulée « les gestes qui sauvent » a été lancée ce matin vendredi au centre international de conférence de Bamako par le ministre de la santé Oumar Ibrahim Touré en compagnie de sa collègue de la communication Mariam Flantié Diallo. Quels sont ces gestes ? l’adoption de gestes simple, peu coûteux et à  la portée des ménages maliens, permettrait de réduire d’au moins 40% la mortalité des moins de 5 ans, s’ils étaient adoptés par un grand nombre. Ces gestes sont : d’allaiter le bébé dès la naissance, jusqu’à  6 mois et de manière continue jusqu’à  24 mois, dormir sous une moustiquaire imprégnée d’insecticides, se laver les mains au savon aux moments critiques, prendre en charge la diarrhée avec une thérapie de réhydratation orale et le Zinc pour augmenter les liquides. Ils peuvent sauver plus de 120 enfants maliens de moins de 5 ans par jour, soit 5 enfants par heure. Selon le ministre de la santé la survie de l’enfant dépendra en grande partie de la promotion et de l’adoption de gestes qui sauvent, autrement dit des pratiques familiales essentielles au sein des ménages. « En réalisant cette campagne, nous avons voulu, au terme d’une démarche innovante, accélérer le processus de communication afin d’atteindre les objectifs du millénaire pour le développement. Les messages développés vont certainement apporter le changement qu’il faut dans le comportement de chacun de nous, en faveur de la survie de nos enfants. » Campagne adressée aux grands-parents et aux mères Dans notre société, les évidences qualificatives montrent que les grands-mères sont les premières personnes ressources consultées pour les questions relatives à  la grossesse, l’accouchement, la période néonatale, la santé et la nutrition des jeunes enfants. Ce statut de personne ressource relève non seulement des connaissances de ces femmes expérimentées mais aussi de la place qu’elles occupent dans la famille et la communauté. C’’est pourquoi cette campagne s’adresse en priorité aux mères et aux grands-mères pour leur permettre de jouer pleinement leur rôle. Cette campagne entend favoriser le dialogue communautaire pour l’adoption des gestes qui sauvent. A ce titre, elle s’adresse aussi à  l’ensemble des acteurs de la communauté engagés dans la santé de l’enfant : grands-pères, pères, tradipraticiens, marabouts, prestataires de santé. Ce qui fait dire au ministre de la santé que l’ensemble des chefs-lieu de région et de cercles, ainsi que certaines grandes communes seront en permanence concernées par la présente campagne. « J’exhorte donc l’ensemble de mes compatriotes, à  adopter ces gestes simples et faciles à  pratiquer » insiste t-il. Les médias pour diffuser cette campagne d’information Durant une année, les populations maliennes vont suivre à  la radio et la télévision des messages relatifs aux gestes qui sauvent. Elles bénéficieront également d’une distribution massive, de supports de communication. Selon le Docteur Samaké Raki Bah du Centre national d’information et communication en santé (CNIECS), au Mali, 70 % des femmes et 79 % des hommes écoutent la radio au moins une fois par semaine tandis que 43% des femmes et 55% des hommes regardent la télé au moins une fois par semaine. Voila pourqoi ces canaux radio et TV seront prioritaires pour la diffusion de cette campagne explique t-elle. « On sait aussi que la téléphonie mobile compte 3 millions d’abonnés, ce canal innovateur sera ainsi exploité et adapté aux réalité locales. Des supports tels que l’affichage, la presse écrite et les timbres postes seront également valorisés ». A signaler que 9 spots radio et télévision d’environ 1(une) minute seront diffusés en français et en 5 langues nationales (bamanan, peulh, soninké, songhoy et tamasheq ).Les partenaires comme l’OMS et l’Unicef ont salué l’initiative et restent convaincus que les parents vont jouer pleinement leur rôle pour la réussite de la campagne.

Mandé Alpha Diarra ou l’art de conjuguer science et littérature

Né à  Nonkon, petit village de la région de Kayes, Mandé fait ses études primaires à  l’école de son village. Dès la classe de CM2, il se fait remarquer par ses professeurs à  travers ses notes de rédaction. Ses feuilles circulaient partout à  l’école en guise d’exemple afin de motiver les autres élèves à  suivre son exemple. Vu l’encouragement de ses profs, Mandé confesse : « Mes profs me disaient tous les jours, C’’est du bon boulot mon garçon, continue comme cela. Tu seras un futur cadre de ce pays. Je me suis alors dis dès cet instant que je serai écrivain. » A partir de la classe de seconde, il rédige une série de poèmes et remporte le prix du meilleur élève écrivain en herbe à  la fin de chaque année scolaire. Il maà®trisait non seulement la littérature mais aussi les sciences et sera orienté en biologie. Après son succès au bac, il ira en section vétérinaire, option qui était son dernier choix après ceux de réalisateur de cinéma et de psychopédiatre. En 1976, Mandé reçoit une bourse d’étude pour l’école vétérinaire de Paris. Il obtient son diplôme de docteur vétérinaire en 1980 puis intègre un an plus tard l’institut de médecine tropicale o๠il étudie l’Economie de développement rural à  Montpellier (Sud de la la France). A la fin de ses études en 1984, il a ainsi une casquette de Dr vétérinaire économiste. Le début d’une carrière littéraire prometteuse Dans les années 1976, Mandé fait la rencontre à  l’université du célèbre écrivain malien Seydou Badian Kouyaté. Il lui donne le manuscrit de son tout premier roman. Celui-ci, après avoir jetté un coup d’œil, l’apprécie immédiatement. « C’’est grâce à  mon ainé Seydou Badian que J’ai eu le courage de continuer à  écrire» témoigne ainsi Diarra. Mais ce n’est qu’en 1981 que « Sahel sanglant sécheresse » paraitra aux Editions Présence Africaine. Dans ce roman, l’auteur nous parle de la grande sécheresse des années 1973-74 qu’a connu le Mali, avec une histoire qui se déroule dans un petit village près les rails, dénommé Léa. Le chef d’arrondissement détourne l’aide internationale envoyée pour la population, qui finit par se révolter sous la direction d’un jeune scolaire Loum et de son frère Boua. Au final, les deux frères arrivent à  convaincre les pauvres villageois d’effectuer un partage équitable des grains. En 1985, il publiera la nouvelle « Pourquoi écrivez-vous ? », avec l’écrivain Massa Makan Diabaté, dans un numéro spécial du journal français ‘Libération’, qui sera ensuite édité en livre de poche. Les nouvelles pour dénoncer… En 1988, il participera à  la rédaction de nouvelles intitulées «Paris-Dakar et autres nouvelles » autour du rallye automobile du même nom, aux Editions Souffles, dirigées par Bernard Magnier ainsi que des écrivains sénégalais, maliens, négériens, algériens et burkinabés. Mandé Alpha mettra 10 ans à  rédiger son second roman intilué « La Nièce de l’imam ». Le livre paraitra en 1994 aux éditions Sépia à  Paris et Jamana à  Bamako. Le roman traite la condition d’une jeune femme dans une famille polygame du Sahel malien. Elle est mariée a Bilayi, un riche commerçant et bailleur de fonds de l’Etat. Ce dernier achète tout le monde avec son argent. Mais les esprits commencent à  se réveiller et à  se révolter. C’’est le début des problèmes entre Balayi et sa famille ». Cahier d’un retour au pays natal Son dernier roman est intitulé « Rapt à  Bamako » est coécrit avec Mari Florence Ehret, paru en 1999, aux éditions Figuier/EDICEF. C’’est un roman jeunesse/policier, relatant l’histoire d’un jeune français d’origine malienne. ‘Rapt à  Bamako’ est certainement le roman qui aura le plus frappé l’esprit des jeunes lecteurs. Revenu à  Bamako pour assister aux élections présidentielles de son pays, le héros a d’abord le regard du jeune de culture française sur la société malienne. Il épouse les aspects qui l’avantagent tels que les relations avec sa grand-mère et repousse ce qui est en contradiction avec la culture française. Ce roman dénonce également la façon dont sont organisées les élections au Mali. Sutout les superstitions. Les féticheurs de l’un des candidats réussissent à  lui faire croire que s’il réussit à  couper le bras d’une femme albinos, il sera indiscutablement élu. En voulant donc enlever sa propre nièce qui est albinos, il se trompe et enlève une jeune française venue au nom de la francophonie, assister aux élections. Voilà  un roman policier à  la malienne, à  vrai dire assez passionnant. Mandé Alpha Diarra est actuellement le chargé de communication de la compagnie malienne de développement du textile (CMDT). Parallèlement, il est journaliste à  mi-temps et romancier. L’auteur a participé à  de nombreuses rencontres littéraires aussi bien en France qu’au Mali. Par ailleurs, Mandé est en pleine rédaction du tome 2 de ‘Rapt à  Bamako’.

Sciences et technologies : Implication des femmes et des filles !

Renforcer la participation et l’épanouissement des filles africaines et des femmes dans les sciences et la technologie, un domaine surtout réservé aux hommes, voilà  l’objectif de cette première conférence internationale qui se tient à  Bamako et Ségou, cette semaine. Avec 20 pays représentés, et plusieurs délégués venus du monde entier, Les divers panels vont de la  » motivation des jeunes filles en sciences et en technologie à  leurs sous-représentation dans ces domaines, mais aussi à  la stimulation des activités qui favorisent la parité des genres dans les politiques de programmes nationaux en sciences et technologie. Ces panels entendent proposer des solutions et dégager des idées pour inciter les filles à  s’intéresser davantage aux sciences ! Pour Ali Dao, représentant de l’UNESCO Mali, cette rencontre pose des problèmes cruciaux du genre au 21è siècle.  » Il faut préparer les filles du 21è siècle, à  être performantes !, ajoute le prefesseur Ngozi Osisioma, de la California State University, et qui propose des programmes de recherche avancées et de séminaires pour cela. L’expérience montre que les filles aiment travailler en groupe, échanger, analyser, à  l’inverse des garçons, habitués à  la compétition, poursuit Mme Osisioma, leurs capacités vont de l’écriture active à  la sélection active des informations et aussi à  cette capacité à  disséquer leur environnement direct !  » les femmes seraient-elles plus cérébrales ? » Si l’on en croit Mme Osisioma, cela s’appellerait de ‘ L’Active Learning » ou Apprendre à  mieux apprendre! Et cet apprentissage doit se poursuivre tout au long de la vie ! Avec des capacités d’analyses critiques, d’interconnexion et d’échanges. Si la science reste un domaine élitiste, il faut dans le cas des filles, y associer une autre dimension : celle de l’échange capital, pour réussir ! autrement dit le ‘ Social relationnal’ ou l’esprit de groupe ! Malgré tout, ce sont bien souvent les femmes elles-mêmes qui se mettent des barrières, comme nous l’indique l’anecdote de l’un des panellistes :  » Je voyageais un jour sur un vol Paris-Marseille, quant une voix OFF nous annonça les directives de l’équipage de Bord, entièrement composé de femmes ! Le commandant de bord était une femme, le copilote et l’assistant de navigation, des femmes également ! Mais les réactions se manifestèrent, surtout de la part de femmes passagères elles-mêmes, sans doute peu rassurées par le fait d’être conduites par des femmes… » Le rôle des enseignants dans l équilibre des genres… Les panels touchent donc divers sujets liés à  l’implication du genre dans la différence des performances académiques en sciences mathématiques également. Selon le professeur Tella de l’université de l’état d’Osun au Nigéria, le rôle des enseignants est tout aussi important, dans la stimulation des étudiantes filles ! Il s’agit d’établir un équilibre sain entre les capacités des filles et des garçons ! Afin de ne pas reléguer les femmes et les filles à  leurs rôles traditionnels de mère ou d’épouse seuls. La question du genre disparait ainsi pour laisser place à  la performance, à  la qualité et à  l’esprit de leadership. En sciences bien sur… Cette conférence fait suite à  la conférence internationale tenue en 2007 à  Perth en Australie, sur l’Education des sciences et de la technologie, o๠le taux d’implication des filles, avait été constaté comme l’un des plus bas au monde. Un rapport de la Banque Mondiale établi en 2008, faisait aussi cas de la faible performance des étudiants africains et particulièrement les filles, en sciences ! La conférence de Bamako se poursuit à  Ségou o๠les participants se rendront du 16 au 18 juillet, pour dégager des compétences pédagogiques sur la question. En bref, il faut renforcer les capacités des en matière d’orientation universitaire, de conseil, afin d’élargir les opportunités pour les filles les femmes dans les sciences et la technologie. Aussi intéressante que soit cette conférence, on regrette le risque suivant : Que tous ces constats et analyses sur le genre, restent entre les participants et ne s’élargissent pas assez aux principales concernées : les femmes et les filles ! Pourquoi ne pas avoir invité quelques étudiantes des facultés de Bamako pour assister à  ces débats ?