Mali – Birama Touré : selon RSF, le journaliste disparu depuis 2016 est « très probablement mort »

Selon une enquête menée par Reporters sans frontières (RSF), le journaliste Birama Touré, porté disparu depuis le 29 janvier 2016 est très probablement mort. RSF qui appelle la justice malienne à poursuivre ses efforts dans cette affaire dit être en mesure d’affirmer que Touré mort dans les locaux de la Sécurité d’Etat des suites des sévices qui lui ont été infligés. RSF assure avoir obtenu de nouveaux témoignages ces derniers mois dont un qui établi avoir vu le corps de Birama Touré enveloppé dans une natte, et placé à l’arrière d’un pickup de couleur blanche, puis transporté en dehors de l’enceinte qui abrite les prisons de la SE. Cette opération assure le témoin de RSF s’est déroulée en présence de Karim Keita, fils de l’ancien président IBK, du général Moussa Diawara, alors patron de la SE, des membres de ce service ainsi que de deux journalistes dont les noms ne sont pas cités et qui sont aujourd’hui décédés. Au moment de sa disparition toujours selon RSF, Touré enquêtait sur deux sujets concernant Karim Keita, le premier portait sur une supposée liaison de ce dernier avec la femme d’un ami et le second sur une affaire de contrats d’armement qui auraient donné lieu à des détournements. En juillet 2021, un juge d’instruction a lancé un mandat d’arrêt contre Karim Keita, aujourd’hui exilé en Cote d’Ivoire, le mandat n’a pas été exécuté par les autorités ivoiriennes.

Mali – Boubou Cissé : libre de sauter dans l’arène politique

Soupçonné de « nourrir des ambitions présidentielles » et d’être le cerveau d’un présumé coup d’État, l’ancien Premier ministre Boubou Cissé était poursuivi, aux côtés d’autres personnalités, depuis décembre 2020 pour « atteinte à la sureté de l’État ». La Cour suprême a rejeté, le lundi 19 avril, le pourvoi en cassation du Procureur général pour le maintien des charges et confirmé l’abandon des poursuites. Cette séquence refermée, les rumeurs sur une possible candidature de l’intéressé à la prochaine présidentielle vont de plus belle. L’ancien Premier ministre n’a pour l’heure rien laissé filtré de ses intentions, va-t-il maintenant se dévoiler, étant désormais libre de le faire ? 

 « Il semblerait que je sois devenu malgré moi une menace politique », déclarait Boubou Cissé à un média français début janvier. L’ancien Premier ministre voyait en l’affaire « d’atteinte à la sûreté de l’État » le visant « une cabale contre sa personne ». Son avocat, Me Kassoum Tapo, est allé plus loin le 8 janvier dernier, lors d’une conférence de presse, en disant « ce qui se passe est un complot contre Boubou Cissé, pour l’empêcher d’être candidat à la présidentielle prochaine ». Depuis, l’espace médiatique malien ne cesse de se demander ce qu’il en sera. « Un homme politique reste un homme politique. Il a occupé l’un des postes les plus élevés au Mali, celui de Premier ministre, avec le portefeuille de l’Économie et des Finances. Cela lui a permis d’engranger une grande expérience en termes de connaissance de l’administration publique et de la gestion du gouvernement. À ce niveau, il ne serait pas étonnant qu’un tel homme puisse prétendre à la présidence. Donc, en regardant son parcours, on peut évidemment soupçonner des intentions politiques », explique Ballan Diakité, politologue.

 Soutien de l’URD ? L’avocat de Boubou Cissé, Me Kassoum Tapo, a lancé le 4 avril le « Mouvement pour la Refondation du Mali » (MOREMA), composé de partis politiques et d’associations. Plusieurs soupçonnent derrière ce regroupement l’ombre de l’ancien Premier ministre. En outre, une éventuelle candidature soutenue par l’Union pour la République et la Démocratie (URD), où Boubou Cissé possède des soutiens, est souvent évoquée. Vraiment imaginable ? « En politique, tout est imaginable. C’est ce qui fait en même temps sa beauté et son caractère froid. On ne peut prendre cette information que d’une seule main pour le moment. Quoi qu’il en soit, l’URD reste un grand parti. Et aujourd’hui on sait que le décès de Soumaïla Cissé laisse ce parti un peu orphelin. Donc, aujourd’hui, ils sont à la recherche d’une personnalité charismatique. Et je pense que Boubou Cissé peut effectivement répondre à ce critère-là au niveau de l’URD », ajoute Ballan Diakité. Selon d’autres observateurs du landerneau politique malien, certains cadres de l’ADEMA et du RPM pourraient rejoindre une grande plateforme de soutien à l’ancien Premier ministre, qui serait déjà en gestation.

 Des atouts Boubou Cissé est un économiste formé en France, ancien de la Banque mondiale où il a officié au Nigeria et au Niger. Son parcours dans les hautes sphères de l’État malien entre 2013 et 2020 lui a notamment permis de développer un réseau de relations au sein de la communauté des bailleurs de fonds, qui « apprécie sa rigueur », selon un ambassadeur de la place, mais aussi de cultiver des amitiés haut placées dans plusieurs pays de la sous région. Un atout non négligeable pour qui veut financer une campagne électorale. S’il est vrai que le dernier chef du gouvernement d’IBK nourrit une ambition présidentielle, l’épisode de la « déstabilisation des institutions » peut le servir, « le faisant apparaitre auprès des Maliens comme une victime des militaires au pouvoir ».

 Toujours est-il que si Boubou Cissé se déclare, il devra affronter, outre d’autres anciens Premiers ministres, les accusations de ses adversaires sur son rôle présumé lors de la répression des 10 et 11 juillet 2020,

Me Cheick Oumar Tounkara : “le dossier contre notre client Vital Diop est vide”

Me Cheick Oumar Tounkara, un des avocats qui assure la défense de Vital Robert Diop en est convaincu, il n’existe aucun élément de preuve contre son client. Placé sous mandat de dépôt depuis le 31 décembre 2020 avec d’autres personnalités pour atteinte à la sûreté de l’Etat, le directeur général de PMU-Mali ne comprend pas les accusations le visant. Me Tounkara évoque dans cet entretien sa confiance de voir son client bientôt libéré et blanchi.

Depuis son incarcération à la maison centrale d’arrêt, avez-vous pu rencontrer votre client ?

Je l’ai rencontré. Depuis le jeudi 31 décembre 2020, il a été placé sous mandat de dépôt et détenu à la maison centrale d’arrêt de Bamako, depuis ce jour, j’ai l’opportunité de le voir quand je veux. Ma dernière visite remonte au mardi 5 janvier. Je me suis entretenu avec lui pour comme d’habitude m’enquérir de son état de santé et de son moral.

Quelles sont les conditions de détention ?

La maison centrale de Bamako n’est pas un hôtel cinq étoiles, donc bien évidemment, les conditions ne sont pas désastreuses certes, mais elles ne sont pas non plus optimales. Vital Diop tient le coup même s’il est affecté par tout ça, car au même titre que ses avocats, il se pose la question de savoir ce qui lui arrive. Il ne comprend pas cette procédure qui le vise et il se pose des questions.

Au-delà du communiqué du procureur de la République près le tribunal de la commune III, avez-vous plus de précisions aujourd’hui ?

Il est reproché à notre client au même titre que les codétenus d’avoir constitué une association de malfaiteurs en vue de perpétrer un coup d’Etat contre les autorités de la transition. Et au même titre que Mahamadou Koné et Souleymane Kansaye, il lui est reproché d’être le bras financier de ce prétendu complot, c’est pour cela qu’il est poursuivi et incarcéré à la maison centrale d’arrêt de Bamako.

Mais vous estimez que les poursuites à l’encontre de votre client n’ont pas lieu d’être…

Le dossier est vide pour la simple raison qu’à ce jour, s’agissant notamment de notre client Vital Diop, il lui est reproché des choses, mais jusqu’à maintenant, il n’a pas été confondu, que des suppositions, des questions, des affirmations, mais pas d’éléments de preuves. On dit qu’il a posé des actes, mais aujourd’hui, ils sont incapables de présenter un seul élément de preuve attestant la véracité de ces faits, ce qui nous fait dire aujourd’hui que ce dossier est vide.

Vous y voyez une instrumentalisation ?

Je n’irai pas jusqu’à dire qu’il y a une instrumentalisation et nous faisons confiance en la justice malienne pour nous édifier amplement sur ces aspects. Ce sera désormais la tache du juge d’instruction qui a été désigné. Il est chargé de poursuivre et d’instruire à charge et à décharge, nous lui laissons donc le soin de nous édifier sur tout cela.

Avez-vous confiance en la justice malienne dans ce dossier ?

En tant qu’acteur de la justice, je ne peux que manifester ma confiance vis-à-vis de nos autorités judiciaires quant à la manifestation de la vérité dans cette affaire. La justice malienne est indépendante, et elle a toujours fait abstraction de pression ou d’instrumentalisation au cas où il en aurait dans cette affaire. Notre client et nous fondons nos espoirs sur le juge d’instruction pour le blanchir définitivement dans cette affaire. Nous avons confiance que ce sera le cas à l’issue de cette procédure. Il n’a commis aucune action subversive, il n’est associé ni de près ni de loin aux faits qui lui sont reprochés.

Votre client serait-il selon vous un bouc-émissaire du fait de ses liens avec l’ex-Premier ministre Boubou Cissé ?

C’est un peu notre sentiment à nous. Comme indiqué aujourd’hui, rien ne justifie que notre client soit poursuivi vu qu’il n’y a pas d’éléments probants dans le dossier. Ce qui nous amène à penser que c’est peut-être parce qu’il est proche de Boubou Cissé et de l’ancien régime, que ce sont ses relations qui lui valent d’être poursuivi et incarcéré.

Que comptez-vous faire à court terme ?

Tous les avocats qui assurent la défense des intérêts des personnes mises en cause dans cette affaire ont introduit le lundi 4 janvier des demandes de mises en liberté entre les mains du juge d’instruction. Ce dernier dans sa sagacité a jugé nécessaire de refuser ces demandes jeudi 7 janvier. Nous en prenons acte. Notre client a été informé ce vendredi matin par l’entremise du greffier. L’étape qui va suivre est de nous investir auprès du juge d’instruction afin que notre client soit entendu le plus rapidement possible sur le fond de cette affaire, c’est ce que nous appelons l’interrogatoire de fond. Ceci nous permettra immédiatement d’entrevoir à nouveau une demande de mise en liberté. Aujourd’hui, même si ce n’est pas à mon avis contraire à la loi, la pratique voudrait que chez nous, le juge procède d’abord à l’interrogatoire de fond avant d’envisager de déposer une demande de mise en liberté. Nous avons entamé dès hier jeudi une demande collective auprès du juge d’instruction afin qu’il entende dans les meilleurs délais nos clients, et nous lui avons précisément demandé s’il pouvait entamer ces interrogatoires de fond dès ce lundi.

Atteinte à la sûreté de l’Etat : les avocats des accusés s’expliquent

« C’est la première fois de ma carrière que j’ai connaissance d’un tel dossier. C’est scandaleux ! Demain, ce sont les droits des Maliens même qui sont menacés », s’étonne Marcel Ceccaldi, conseil  de Dr. Boubou Cissé, comme pour évoquer la faiblesse des éléments retenus contre son client.  Tous les avocats des autres personnes accusées dans le dossier sont dans cette logique. Ils s’insurgent contre une « enquête initiée par la sécurité d’Etat dont personne n’a vu le contenu », et qui, à leur dire, s’apparente à une tentative d’écartement et d’isolement de toute personne susceptible de peser lors de la présidentielle prochaine. « Le lien entre Sékou Traoré (désormais ex secrétaire général de la présidence)  est sa position pour la présidentielle prochaine. Les deux ont collaboré dans le temps. Et on suppose que Sékou Traoré pourrait pencher la balance en faveur de l’ancien Premier ministre. Donc il faut le faire dégager », soutient Me Abdourahamane Touré, conseil de Sékou Traoré.   « L’auteur principal de ce complot serait le Dr. Boubou Cissé selon le réquisitoire du  procureur, qui nourrit des ambitions présidentielles.  Cela est peut-être un crime, je ne sais pas. Boubou Cissé n’a jamais été convoqué par la justice. Nous avons demandé à la sécurité d’Etat s’ils sont responsables de la décente armée à son domicile. Elle a répondu non. Boubou Cissé est aujourd’hui en sécurité. Il n’a pas fui et ne se trouve dans aucune ambassade. Ce qui se passe aujourd’hui est plutôt un complot contre Boubou Cissé pour l’empêcher d’être candidat à la présidentielle prochaine  », poursuit Me Kassoum Tapo, conseil de Boubou Cissé. Il explique qu’ « aucune des personnes accusées ne se sont rencontrées  dans un passé récent. »

Me Mamadou Traoré, conseil du chroniqueur Ras Bath, a fait état de tortures morales et physiques  qu’aurait subi son client. «  On lui a fait faire des exercices physiques, des pompes au-delà de 300 ».

L’ancien Premier ministre Boubou Cissé, Mamadou koné, trésorier payeur général, Vital Robert Diop, directeur général de la société PMU Mali, Souleymane Kansaye, receveur général du district, Sékou Traoré, Youssouf Mohamed Bathily alias ras Bath et Aguibou Tall, directeur général adjoint de l’Agence de gestion du fonds d’accès universel et frère de l’ancien Premier ministre sont les personnes accusées dans l’affaire.

Leurs avocats ont déclaré avoir introduit une demande de remise en liberté qui a été rejetée.

Mali – Ras Bath : ses soutiens se mobilisent

Les soutiens de Ras Bath marcheront ce vendredi pour réclamer la libération du chroniqueur. Placé sous mandat de dépôt le jeudi 31 décembre 2020 avec d’autres personnalités pour atteinte à la sûreté de l’Etat, Ras Bath est victimes selon ses partisans d’une injustice. Les appels à la mobilisation se multiplient sur les réseaux sociaux sous le slogan  »non à l’injustice, oui à la liberté d’expression ». Plusieurs affiches  »Libérez Ras Bath » sont aussi visibles un peu partout en ville, notamment au niveau du monument de l’Indépendance. La marche est annoncée synchronisée même si sur une page de soutien à Ras Bath, il est indiqué que celle de la France devant l’ambassade du Mali le sera le 9 janvier 2021.

Mali – Atteinte à la sûreté de l’Etat : Ras Bath et ses co-accusés placés sous mandat de dépôt

Arrêtés il y a une semaine plusieurs personnalités, dont le chroniqueur Ras Bath ont été placées sous mandat de dépôt par le juge en charge du dossier. Poursuivies pour atteinte à la sûreté de l’Etat selon un communiqué du procureur de la République Mamadou Kassogue, les mis en cause avaient été interpellés lundi 21 décembre dans des circonstances troubles. Ces « arrestations » avaient suscité les réactions notamment du président de la commission nationale des droits de l’Homme (CNDH) qui dénonçait  « des arrestations sans base légale ». Ras Bath et ses co-accusés devaient être présentés au juge le 28 décembre, mais un attroupement devant le tribunal de grande instance de la commune III du district de Bamako avait empêché l’audition.

Mali – Ras Bath : devant le juge pour atteinte à la sûreté de l’Etat

Le Tribunal de Grande Instance de la commune III du District de Bamako a été pris d’assaut ce 28 décembre 2020 par des sympathisants du leader du collectif pour la défense de la République(CDR) et chroniqueur radio, Mohamed Youssouf Bathily, Ras Bath arrêté le 21 décembre 2020. Il devait avec 5 autres personnalités être présentés au Juge dans le cadre d’une enquête préliminaire sur « des faits d’atteinte à la sûreté de l’Etat », selon les termes d’un communiqué du Procureur de la République Près ce tribunal.

Mahamadou Koné, Trésorier Payeur Général,Vital Robert Diop, Directeur Général de la société PMU Mali, Souleymane Kansaye, Receveur Général du District, Sékou Traoré, Secrétaire Général de la Présidence de la République, Mohammed Youssouf Bathily alias RasBath, Chroniqueur radio et aguibou Macky Tall, Directeur Général adjoint de l’AGEFAU ont été mises à la disposition du service d’investigation Judiciaire de la Gendarmerie nationale , selon les termes du communiqué du Procureur.

Visiblement l’attroupement provoqué par l’éventualité de leur comparution devant le Tribunal a empêché leur audition.  Mais les enquêtes se poursuivent et l’opinion sera informée de l’évolution, indiquait le communiqué du Procureur, signé ce 27 décembre 2020.

Ces « arrestations » avaient suscité les réactions notamment  du Président de la commission nationale des droits de  l’Homme (CNDH)  qui dénonçait notamment  « des arrestations sans base légale ».

Quand aux organisations faîtières de la presse, elles avaient estimé que leur inquiétude ne se justifait pas seulement par l’arrestation de Ras Bath, mais qu’elles s’inquiétaient pour la démocratie et la liberté. «  C’est une situation inacceptable. Je suis contre la forme. Si une procédure normale avait été engagée contre lui, nous aurions utilisé les voies légales pour suivre ce qui ses passe », avait déclaré M. Bandiougou Danté, président de l’Union des radios et télévisions libres du Mali(URTEL), lors d’un point de presse le 22 décembre 2020.

Pointant du doigt un «  contexte global de menace contre la liberté et de remise en cause de la démocratie », il a fustigé «  une dictature qui ne dit pas son nom ».  Avant d’inviter, tous les représentants des autres faîtières à faire bloc pour défendre  ensemble la liberté et la démocratie et refuser cette « façon de faire ».

Aguibou Bouaré : « Nous sommes inquiets par rapport à un certain nombre d’actes »

Les Conseils de Boubacar Keita, fils de l’ex Président IBK, ont saisi par courrier en date du 21 décembre 2020 le Président de la CNDH pour un accompagnement, afin qu’il sorte « rapidement des conditions arbitraires et dégradantes à lui imposées ». Dans cet entretien,  Aguibou Bouaré revient pour Journal du Mali sur ce dossier et ceux d’autres arrestations extrajudiciaires.

Quelle suite allez-vous donner à ce courrier ?

Nous avons pris le dossier en main et nous sommes en train de l’analyser. Naturellement, comme la loi l’indique, nous devons entreprendre des investigations et essayer d’établir les faits. Au cas où ces faits seraient avérés, nous allons dénoncer la situation et demander aux autorités de tout entreprendre pour la régulariser.

Qu’est-ce qui a été fait depuis que vous avez pris connaissance du dossier ?

Nous menons beaucoup d’actions en marge de l’espace public. Les actes que nous posons peuvent être des approches informelles des autorités, pour leur rappeler les situations qui ne sont pas conformes aux droits de l’Homme. Nous avions donc pris quelques contacts déjà, mais il faut reconnaitre que le courrier des Conseils nous a donné beaucoup plus d’éléments. Aussitôt nous avons pris contact avec les autorités compétentes. Nous sommes en train de poursuivre les investigations et nous ne manquerons pas, s’il est établi que c’est une mise à résidence sans base légale, de conclure à une situation qui viole les droits de M. Keita.

Comment réagissez-vous à l’interpellation extrajudiciaire  de trois personnes par la SE dans la nuit du 21 décembre ?

Nous avons appris l’information comme tout le monde. Nous sommes en train de constituer des dossiers là-dessus. Mais il faut déjà rappeler le principe qu’une personne ne doit pas être l’objet de disparition forcée. Il faut que tout le monde fasse attention. Ce sont des actes qui peuvent vous rattraper après. C’est le lieu de rappeler que les droits de l’Homme ne sont pas le fruit d’une imagination ou l’opinion d’une quelconque personne, mais des obligations souscrites par l’État du Mali.

Êtes-vous inquiet d’une possible dégradation de la situation des droits de l’Homme sous la Transition ?

Notre combat n’est pas lié à un régime ou à une situation quelconque. Quand nous voyons venir des situations qui peuvent constituer des violations des droits de l’Homme, nous les dénonçons. Nous devons  avouer aujourd’hui que nous sommes inquiets par rapport à un certain nombre d’actes. À chaque fois que nous avons eu notre mot à dire, nous avons souhaité que la protection des droits de l’Homme soit au cœur des préoccupations de la Transition.