33ème journée du CILSS : Valoriser les produits forestiers non ligneux

Le Comité permanent inter États de Lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS) organise sa 33ème journée ce 12 septembre. Le thème retenu est « L’importance des produits forestiers non ligneux dans le renforcement de la sécurité alimentaire et nutritionnelle et des moyens d’existence des ménages vulnérables au Sahel et en Afrique de l’Ouest ». L’occasion de mettre l’accent sur une stratégie d’adaptation aux variabilités du climat.

Renforcer la résilience des populations rurales du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest et par conséquent leur sécurité alimentaire passe par l’accroissement de la diversité alimentaire, économique et écologique des paysages. Parmi ces stratégies de diversification figurent les utilisations des produits forestiers non ligneux (PFNL).

Les arbres et arbustes présents dans ces espaces fournissent aux populations des produits alimentaires : fruits, graisse, huile, noix et condiments. Ils  constituent aussi des sources de revenus, car commercialisés et consommés de façon locale ou transformés, contribuant ainsi à l’économie nationale.

Fortes pressions Cependant, les différentes pressions exercées par des populations en pleine croissance entrainent une dégradation des espaces de production et exacerbe la pauvreté. Les ressources naturelles sont directement affectées par la réduction des espaces forestiers, conséquence du déboisement et de la perte de biodiversité, de la diminution des propriétés foncières, de celle des fertilités des sols et de la progression des emplois non agricoles.

C’est pour inverser cette tendance et accomplir son rôle dans l’atteinte de la sécurité alimentaire que le CILSS a décidé d’y consacrer sa 33ème journée. Avec pour double objectif de booster les capacités locales, afin d’assurer de façon durable la sécurité alimentaire, et de répondre aux engagements de la sous-région en matière de conventions internationales sur l’environnement et la création de richesses.

Malheureusement « ignorés pendant longtemps », les PFNL n’ont pas été suffisamment pris en compte dans les recettes. Ce qui occulta le rôle des ménages dans le secteur du commerce des produits locaux et des stratégies alimentaires, économiques et pharmacologiques paysannes.

Des revenus conséquents Ils contribuent à l’amélioration des revenus des ménages, surtout des femmes, qui les exploitent principalement. C’est pourquoi l’un des objectifs visés par la journée est de mieux faire connaître les implications de ces produits sur la vulnérabilité des secteurs stratégiques de la sécurité alimentaire. La journée souhaite aussi susciter auprès des États membres et des partenaires techniques et financiers un intérêt croissant à intégrer les solutions « émergentes » centrées sur la valorisation des PFNL dans leurs programmes nationaux afin de renforcer la résilience des populations et d’assurer une sécurité alimentaire durable.

Nord-Mali : Psychose chez les éleveurs dû à la crainte d’une nouvelle sécheresse

Il y a juste deux ans, le manque de pluie provoquait une sécheresse des zones nomades fertiles en pâturages, dans les cinq cercles de la région de Tombouctou. Une sécheresse qui a décimé 70% du cheptel lors de la période de 2014 à 2015.

Les populations nomades sont de nouveau confrontées à la menace d’une nouvelle sécheresse. Les autorités maliennes n’ont pas encore annoncé ce risque de catastrophe climatique qui menace plus d’un million de personnes vulnérables au nord du Mali, population aux faibles revenus et confrontées à l’insécurité majeure qui sévit dans cette partie septentrionale du pays depuis 2012.

Ce nouveau fléau climatique a mis en alerte nombre de notable de la région de Tombouctou à l’image de Mohamed Youssouf Ag Ghalas, président du conseil du cercle de Rharous, membre du Conseil National pour la Réforme du secteur de la sécurité au Mali et chef de fraction, qui a lancé un SOS via les réseaux sociaux à l’endroit de la communauté internationale et des autorités maliennes en particulier. Dans sa lettre ouverte le président du conseil du cercle déclare : « Le cercle de Gourma Rharous est gravement menacé par une sécheresse qui fait pousse les éleveurs des communes de Rharous central, du Serere, de Hamzakoma, de Banikan, d’Adjora, des communes de Bamba, de Temera, de Bourem central et les éleveurs Peuls de la province du Somme au Burkina Faso et les éleveurs Peuls Bororo du Niger, à converger sur la commune de Gossi qui ne pourra pas les soutenir en pâturage au-delà de 40 jours. Je lance un S.O.S. pour leur venir en secours avant la catastrophe » prévient-il.

Hamadi Ag Mohamed ABBA, directeur de L’ONG locale ADJMOR FARACH de Tombouctou explique que, « pour l’instant les animaux n’ont pas commencé à mourir de faim dans la zone couvrant l’ouest de Tombouctou jusqu’aux terres mauritaniennes, selon nos observations sur le terrain », il précise également que, « l’herbe n’a pas poussé bien poussé cette année en raison du manque de pluies pendant la période de Juillet et Août 2016 et passée 4 à 5 semaines, il n’y aura pas de pâturages nécessaires pour l’élevage des animaux jusqu’à la saison des pluies de 2017 ». Dans la zone, les sols dans plusieurs endroits commence à devenir érodés et ils manquent de pâturages, le problème crucial auxquels les éleveurs vont devoir faire face et la nécessité de trouver des moyens pour limiter les dégâts, avant qu’il ne soit trop tard.

Sécheresse : une véritable plaie d’Egypte au Mali

Par ces temps de pré hivernage, la secheresse est en passe d’atteindre son paroxysme au Mali. Grande sécheresse du Mali Le Mali fait face depuis plusieurs mois à  une sécheresse importante qui a déjà  causé une perte de production de près de 40 % dans certaines régions du pays. De toute son histoire, dit-on, le Mali a connu deux grandes périodes de sécheresse (en 1973 et en 1984). Plus d’1 million de personnes risquent de connaà®tre des difficultés alimentaires graves si rien n’est fait rapidement. Et ce n’est pas que le nord du Mali seul qui est frappé par le fléau. Loin s’en faut ! Pour venir en aide aux populations de Kidal frappées par la sécheresse, le Collectif des ressortissants de la Région de Kidal a organisé, le samedi 5 juin, au CICB, un méga concert. L’opération du Comité international de la Croix-Rouge est originale et bénéfique pour les populations mais aussi pour les éleveurs», affirme le représentant local du CiCR, Mohamed Ali, interrogé par l’AFP dans cette localité de la région de Tombouctou (900 km au nord-est de Bamako). «Avec la sécheresse, les bêtes n’ont plus à  manger, à  boire. Alors le CICR achète les animaux les plus faibles physiquement, les tue et distribue la viande aux populations nécessiteuses. L’éleveur est gagnant puisqu’il a de l’argent, les populations aussi», ajoute M. Ali, un ancien élu de la zone. L’action des ONG Dans le nord du Mali et le nord du Niger, le CICR s’emploie à  acheter «38.000 têtes de bétail à  plus de 10.000 familles d’éleveurs et d’agriculteurs, touchées par les effets cumulés de l’insécurité et de la sécheresse», selon l’organisation. A une vingtaine de kilomètres de Toya, un centre de santé. Les mères se présentent avec des enfants en pleurs. Il y a une distribution de viande, il faut en profiter. Le long des routes, dans la région de Tombouctou, de nombreux cadavres d’animaux jonchent le sol. Morts de soif. Des mares qui contenaient habituellement de l’eau à  cette période sont asséchées. Dans les régions de Gao et de Kidal, «c’est pire», explique Mahamane Dicko, conseiller municipal de la localité de Douenzta, située entre Mopti et Gao. « Je viens de ces zones. Dans certaines localités, plus de 70% du bétail est décimé par la sécheresse», assure M. Dicko. Pourquoi la sécheresse se fait-elle plus durement ressentir cette année dans le nord malien ? Une source au Ministère Malien de l’Agriculture répond que « déjà , en 2009, les précipitations étaient faibles et pas du tout bien réparties, notamment dans le nord du Niger et du Mali. Mais, cette année, il y a plus de troupeaux ». Amadou Ag Mamoud, grand éleveur dans la région de Tombouctou, qui a du mal a sauvé son cheptel, dit aussi que «cette année, la pluviométrie a été très mauvaise et il y a eu plus d’animaux que de pâturages et d’eau ». Selon ses estimations, quelque 250.000 personnes vulnérables y reçoivent «une assistance d’urgence de la part du gouvernement, du Pam et de ses partenaires humanitaires».

Campagne agricole 2010-2011 : Plus de 3 Milliards pour bombarder les nuages

C’’est suite aux sécheresses qui ont frappé le Mali dans les années 1970 et sur la base de l’expérience et les résultats en la matière au Maroc et au Burkina Faso que le Gouvernement du Mali a adopté le 28 septembre 2005 par le conseil des ministres, un programme de pluies provoquées sur cinq ans pour un montant de 14 358 000 000 FCFA. Booster la campagne agricole Ledit programme a véritablement démarré pendant la campagne agricole 2006-2007 avec un budget de 2 663 699 000 FCFA à  la suite d’un contrat avec la société américaine Weather Modification Incorpored relatif à  la location d’un avion ,la conduite des opérations de pluie provoquée et les dépenses d’équipement(logistiques) et les ressources humaines. Un radar a été acquis à  cet effet et installé à  Bamako-ville. Cette première expérience, qui s’est effectuée entre le 18 août et le 6 novembre 2006, soixante huit interventions d’ensemencement. En 2007, un budget de 2 422 079 000 FCFA a été consenti avec la même société. Pour cette deuxième campagne, deux radars météorologiques ont été acquis et installés à  Mopti et à  Manantali. Ce programme a effectué cent vingt sept interventions du 8 juin au 31 octobre 2007. Pour ce qui concerne l’année 2008, le programme a mobilisé un budget de 2 249 157 000 FCFA avec la société américaine Weather Modification Incorporated pour la location de deux avions et la conduite des opérations. Pour cette étape, un radar a été acquis et installé à  l’aéroport de Gao. Ainsi, du 5 juin au 31 octobre 2008, le programme a réalisé 205 opérations. A la lumière des résultats obtenus entre 2006 et 2008, le gouvernement du Mali a décidé de renforcer la capacité d’intervention aérienne du programme de pluies provoquées. Cela, par la conclusion d’un marché avec le groupement de la société Américaine « Weather Modification Incorpored » et «Malian Aero Company » pour un montant de 7 473 259 827 FCFA. Ce marché comprend la fourniture de deux avions Turbopropulseur King Air 200, des équipements d’ensemencement et de recherche, des produits d’ensemencement, de formation du personnel et de conduite des opérations pendant trois campagnes agricoles. Il s’agi des campagnes 2009-2010,2010-2011 et 2011-2012. Ainsi, du 14 juillet au 28 octobre 2009, il a été effectué cent soixante huit opérations. Avec ces opérations, les productions agricoles moyennes des campagnes agricoles 2006-2007,2007-2008 et 2008-2009 qui ont été les années de conduites des opérations démontrent des augmentations de 30,3% pour l’ensemble des cultures (mil, sorgho, riz, mais, fonio, blé etc.) et 42,1% pour l’ensemble des principales cultures (mil, sorgho, riz, mais etc.). Le Bassin du fleuve Sénégal Environ 20% de ces interventions ont été effectuées dans le bassin du fleuve Sénégal en amont du barrage de Manantali. Les quantités de pluies recueillies ont permis de remplir le bassin du barrage. Selon M. Traoré, conseiller technique au Ministère de l’équipement, les résultats obtenus témoignent de la nécessité de l’opération. « 15% d’augmentation de la pluviométrie pour certaines zones et près de 50% dans d’autres. Du coup la production alimentaire s’est retrouvée améliorée sans compter le relèvement du niveau des barrages pour la production hydro-électrique. Pour le ministre Agatam Ag Alassane, le programme pluie provoquée a toujours été bénéfique pour les paysans. C’’est pourquoi dit-il, la présente opération touchera plusieurs localités du pays. Cette année, le budget prévisionnel pour la conduite des opérations se chiffre à  3 170 000 000 FCFA. Notons que ce faire, le programme dispose de deux avions King air 200 Turbopropulseur, un réseau de quatre radars, une station de réception d’imagerie satellitaire, un système de télémétrie pour la gestion des radars à  partir de Bamako, le suivi en temps réel des opérations ainsi que le personnel indispensable pour la conduite de ces opérations

Sécheresse au Nord Mali : Plus de 350 éléphants menacés

Une vingtaine sont morts en moins d’un mois dans le Gourma Le Gourma est la zone du nord du Mali s’étendant jusqu’au Burkina Faso et oà¹, se trouve la réserve des éléphants du pays. Cette région fait partie des seuls du monde o๠le braconnage est quasi inexistant et le ministère de l’environnement fait des efforts considérables dans le domaine. La sécheresse, le manque d’eau, le climat drastique, sont entre autres conséquences négatives sur la disparition continue ces animaux. Ils manquent cruellement d’eau et de nourriture. Cette situation a fait depuis moins d’un mois, un vingtaine de morts et déplacés. Ils affluent vers le Burkina voisin même cette zone est aussi dure que le Mali. La réserve du Gourma réputé sûre, a besoins selon le ministre de l’environnement malien Tiémoko Sangaré, d’être restructuré et mieux entretenue afin de préserver la santé des animaux. C’’est d’ailleurs ce qui a motivé son déplacement sur place en début de semaine, avec certains experts de l’environnement. Le gouvernement du Mali se porte garant de la sécurité de ces 350 pachydermes trop souvent laissés pour compte. Ces spécialistes de l’environnement étudieront les problèmes sur le terrain et les éventuelles solutions pour la protection, le suivi et la prise en charge des animaux. Des mesures sécuritaires en place Le chef de projet pour la protection de la réserve, Bourama Sissoko indique qu’il n’y a pas de braconnage contre les éléphants du Gourma. Nous avons mis des équipements au niveau des services des eaux et forêts dans la zone d’intervention. Ces services disposent de véhicules satellitaires. » La population du Gourma n’est pas en reste dans l’affaire. En effet, elle a formé de nombreuses brigades de pour assurer la sécurité des éléphants, face à  d’éventuels braconniers véreux et se charge d’abreuver régulièrement, les animaux. Sécheresse et crise alimentaire La sécheresse est l’un des facteurs principaux de la crise alimentaire. Elle est très ressentie dans le nord du Mali, ainsi qu’au Niger, au Burkina Faso, au Tchad et tous les pays du sahel. C’’est uniquement en se donnant la main, que ces pays arriveront à  contrer cette situation de crise qui persiste de plus en plus. C’’est d’ailleurs le but que s’est fixé le comité permanent inter-état de lutte contre la sécheresse au sahel (CILSS), lors de sa 44e session du conseil des ministres tenue à  Bamako il y a quelques semaines. Les ministres maliens de l’agriculture et de l’environnement, devront conjuguer leurs efforts, afin de mieux lutter contre la désertification et la crise alimentaire grandissante. Les brigades de sécurité des populations du Gourma, seront renforcées par celle de la mise en place par le gouvernement du Mali, sous la houlette du ministère de l’environnement. Les pachydermes s’ils sont bien protégés et entretenus, constituent des pôles d’attraction important dans le domaine du tourisme. Avouons que le secteur touristique est l’un des facteurs de développement du nord du Mali et représente une source économique de taille pour le pays.

16e Réunion du comité régional du CILSS : Les délégués à Bamako

Cette 16e réunion des 9 pays membres du CILSS a pour objet, d’examiner les rapports techniques et financiers de l’année 2009, les plans d’opération et l’adoption du prochain budget. Notons que cette rencontre se tient à  la veille du conseil des ministres du comité. Ces deux jours de travaux permettront notamment d’échanger sur l’état de mise en œuvre des résolutions et recommandations issues de la dernière rencontre des chefs d’Etats et de gouvernements du CILSS à  N’djaména (Tchad) en Mars 2010. La question sur la coalition mondiale sur l’eau au sahel n’est pas en reste. Puis, le rapprochera institutionnel entre le CILSS et la CEDEAO, le système de recrutement des cadres nommées par le conseil des ministres, l’extension du CILSS à  l’espace CEMAC-CEEAC et le recouvrement des cotisations des Etats membres, sont entres autres les questions abordées au cours de cette réunion de deux jours. Crise alimentaire au sahel Le secrétaire exécutif du CILSS, le Pr Alhousseà¯ni Bretaudeau reconnait que la situation alimentaire au sahel est préoccupante. Il précise que « le CILSS est solidaire des populations affectées et met tout en œuvre avec ses partenaires, pour venir en appui aux pays et personnes touchées par le fléau.». Il rappelle que du 17 au 19 mai dernier, une réunion extraordinaire sur la crise alimentaire s’est tenue à  Lomé (Togo). C’’était en présence des ministres en charge de l’agriculture, du commerce, des actions sociales et/ou humanitaires des pays membres de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO). Cette rencontre sur la crise alimentaire et nutritionnelle en Afrique de l’ouest, visait selon le Pr Bretaudeau, à  apporter une réponse régionale en appui aux efforts déjà  déployés par les Etats et leurs partenaires. Le secrétaire exécutif appelle à  la consolidation des différents systèmes de production (agriculture, élevage, pêche, exploitation forestière) et, à  la vulgarisation des techniques permettant aux populations d’atténuer les crises alimentaires, en s’adaptant aux changements climatiques. Le CILSS tire la sonnette d’alarme Le ministre de l’environnement, Aghatam Ag Alassane rappelle l’importance du rôle joué par le comité dans la prévention et la gestion des crises alimentaires au sahel. Il estime que « depuis plus de 20 ans, le dispositif mis en place par le CILSS pour lutter contre la crise alimentaire dans le sahel et sur l’ensemble du contient, permet d’assurer un suivi rapproché de la situation agricole et alimentaire. » Il explique que grâce à  cet outil unique en son genre en Afrique subsaharienne, les décideurs politiques sont en mesure de prendre des décisions appropriées. Ces informations il faut le dire, sont fiables et pertinentes dans la gestion efficace de la crise alimentaire actuelle. Le dispositif a d’ailleurs fait ses preuves dans la résolution de la crise de cette année 2010 selon le ministre. En décembre 2009, le CILSS avait attiré l’attention des ses membres et de la communauté internationale sur les potentiels risques d’insécurité alimentaire au sahel. Cet appel a donc permis comme l’indique le ministre malien de l’environnement, de prendre les mesures nécessaires pour circonscrire la crise et soulager les populations vulnérables. Mr Aghatam appelle tous les participants à  conserver le capital de connaissances et de compétitions accumulés par le CILSS depuis près de quatre décennies. Cela, au profit non seulement des populations sahéliennes, mais aussi à  tout l’espace CEDEAO et l’Afrique centrale qui a sollicité l’aide du comité. Notons que les chefs d’Etats et de gouvernements du CILSS ont ramené la périodicité de leur conférence de trois à  deux ans, lors de la rencontre de Mars dernier au Tchad. Ils ont également décidé que le conseil des ministres se tiendra désormais en session ordinaire deux fois par an au lieu d’une. Ce qui impliquera la tenue biannuelle des rencontres du CRPS deux fois également puisqu’il précède toujours le conseil des ministres. Rappelons que les conclusions de ce comité régional seront débattues lors de la 44e session ordinaire du conseil des ministres du CILSS, qui commence la semaine prochaine à  Bamako.

15e Sommet du CILSS : maîtriser l’eau en Afrique

Ce sommet coà¯ncide avec la célébration de la journée mondiale de l’eau le 22 mars. Le rôle du CILSS Le CILSS est composé des Etats membres ayant pour points communs, le sahel. A la fin de cette rencontre, les dirigeants ont décidé de se rencontrer tous les deux ans. Le sahel est la partie du continent o๠l’eau est une denrée rare, très rare. Cette rareté s’explique par la présence du désert du Sahara partagé entre le Mali, le Niger et la Mauritanie. l’avancée permanente du désert n’arrange donc pas les choses. C’’est situation alarmante qui amènera les chefs d’Etats à  parler de l’instauration d’une coalition mondiale pour maitriser l’eau et faire reculer la faim au sahel. Aussi, la sécheresse et l’insécurité alimentaire atteignent plusieurs milliers de personnes dans le sahel. Parmi les personnes concernées, se trouvent les éleveurs, les agriculteurs maliens, nigériens et burkinabés. Les éleveurs tirent la sonnette d’alarme Par ailleurs, quelques jours avant l’ouverture du sommet, un réseau d’éleveurs maliens et burkinabés ont lancé un appel pressant à  leurs dirigeants par rapport à  la famine et la sécheresse qui menaçent leur bétail. Le secrétaire exécutif du réseau explique que « depuis décembre 2009, les éleveurs du nord du Burkina et de nord–est du Mali, sont vulnérables. Et de la même manière, la situation est devenue difficile au niveau de Gao parce que C’’est une zone o๠circulent beaucoup d’éleveurs du Niger, du Burkina et du Mali. Lorsque nous voyons les animaux, on constate que leurs poids baisse et ils sont affaiblis». Il déplore le fait que le prix de ces animaux baisse en même temps que celui des céréales augmente. Donc, l’éleveur doit vendre plus pour espérer avoir un peu de céréales, sachant que leurs enfants vivent essentiellement de lait. Les femmes et enfants de ces zones, font face à  une situation de malnutrition accrue, avec des matières premières qui se font rares. Réchauffement climatique Signalons que le CILSS n’avait pas tenu de sommet depuis six ans maintenant. Cette rencontre de N’djaména fait suite à  la situation alarmante que provoque le réchauffement climatique. Les chefs d’Etats ont pour préoccupation majeure, l’accès à  l’eau de toutes les populations du sahel et l’éloignement de la famine.Le président burkinabé Blaise Compaoré indique « l’espace UEMOA (L’Union économique et monétaire ouest-africaine) enregistre un déficit record de production annuelle, estimée pour la campagne 2009 à  environ 2 millions de tonnes de céréales. Soit 15% des besoins de consommation s’élèvent à  environ 14 millions de tonnes ». Une nouvelle présidence à  la tête du CILSS A l’issue de cette 25e rencontre du comité, le président Tchadien Idriss Déby Itno a été élu à  la tête du CILSS, en remplacement de son homologue mauritanien, pour un mandat de deux ans. Le Tchad qui est le seul pays d’Afrique centrale membre du comité, assure la présidence durant deux ans. Par ailleurs, la rencontre des chefs d’Etats est passée de trois à  deux ans. Et, les ministres du CILSS se rencontreront tous les six mois, avec une augmentation dans les cotisations des pays membres qui passent à  20% du budget du comité, contre 10%.

Agriculture : les grandes sécheresses au Mali

Déficit céréalier L’impact de ces différentes sécheresses sur les populations sont diverses et multiformes. Ils ont été à  la base de plusieurs vagues de mutations des populations, en quête de pitance et ou de cieux plus cléments. Les effets ont été ressentis sur des secteurs clé tel que l’agriculture, l’élevage, la production animale, les paramètres écologiques… Concernant le secteur de l’agriculture, il s’en est suivi un déficit céréalier quasi structurel qui a été estimé à  267000 tonnes entre 1972 et 1973 à  335000 tonnes entre 1973 et 1974. Pour les campagnes 1982-1983, 1983-1984, 1984-1985, les déficits cumulés (respectivement) sont 4000t, 330000t 441000t. Stratégie nationale de lutte contre la sécheresse Le Gouvernement a défini une stratégie nationale de lutte contre la sécheresse. Ainsi, pour le Gouvernement malien, la politique de lutte contre la sécheresse doit s’accorder avec l’autosuffisance alimentaire, la santé pour tous, et le développement intégré à  la base. Bien que le recensement général de 1976 ait comblé beaucoup d’espoirs du fait de son caractère global, l’influence particulière de la sécheresse n’a point été mise en exergue. Pour les cadres du ministère de l’agriculture, il apparaà®t que la lutte contre la sécheresse n’est pas une simple option technique et sectorielle, elle engage de ce fait toutes les populations et toutes les structures du pays. Les grandes sécheresses des années 80 En rappelant la sécheresse des années 1984-1985, M. Sidiki Soumano, de la Direction nationale de l’agriculture, a indiqué que pendant ces années, seulement 34 milimètres de pluies ont été enregistrées pendant toute la période d’hivernage. Après la sécheresse de 1974, l’une des plus dures que le Mali ait jamais vécu, la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) a accordé une aide financière exceptionnelle. Cette aide qui s’est chiffrée à  des milliards a été repartie sur les 1 240 000 km carré qui composent le territoire national. Mais pour la seule région de Gao, la BIRD a investi à  hauteur de 68 900 000 F CFA. Un montant qui a été réparti dans la construction de digues et de canaux d’irrigation. Cette aide a aussi permis la production de 1550 tonnes de céréales, soit une diminution de 65% du déficit céréalier de Gao. Plan quinquennal Après les hivernages déficitaires de 1972 et 1973, tous les secteurs d’élevage du Mali ont signalé des pertes en bétail, souvent importante, mais toujours estimées de façon imprécise. Or le Mali préparait son 1er plan quinquennal de développement, et il semblait indispensable, à  la fois de reconstituer le cheptel durement éprouvé et pour atténuer les disparités financières entre agriculture et élevage, de faire un effort important en matière de productions animales. Dans de nombreux pays en voie de développement, l’élevage constitue un potentiel qui, s’il était convenablement exploité, pourrait devenir une importante source de devise. Il est alors apparu bien vite que toute action en ce domaine devrait procéder d’une bonne connaissance de la situation nouvelle créée par la sécheresse. C’’est ainsi qu’il a été décidé le lancement d’une enquête sur toute l’étendue du territoire national. Objectif : évaluer le cheptel bovin survivant, et par déduction, estimer les pertes subies. Selon une étude faite, par le Gouvernement, il ressort que avant la sécheresse de 1968, les estimations s’élevaient à  5350000 têtes de bovins comparés à  3640000 têtes têtes en 1974. La FAO tire la sonnette d’alarme Cependant, force est de souligner que, le sommet du Fond des Nations Unies pour l’alimentation, qui se tient présentement à  Rome, doit se pencher sur les impacts des sécheresses dans les pays en voie de développement. Car, en effet, la sécurité alimentaire est supposée être la pierre angulaire de tout développement. Or tout est lié, le climat, les sécheresses, l’agriculture, l’élevage, dans une interdépendance aujourd’hui menacée…

Impact de la pluviométrie sur les cultures

Le CILSS reconnaà®t que le calendrier cultural est légèrement perturbé. Néanmoins, le coordinateur Mr Dramane Coulibaly explique : « nous sommes à  même de conseiller les paysans à  la bonne période parce que, nous avons les outils nécessaires pour prévenir la venue des pluies. C’’est dire que les cultures ont été protégées des récentes inondations. » Le Cilss, observatoire des cultures Le comité regroupe 37 Etats membres du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest, et dispose d’un mécanisme de prévision saisonnière qu’il lance chaque année. Celui-ci se divise en deux périodes : JUILLET-AOUT-SEPTEMBRE et OCTOBRE-NOVEMBRE-DECEMBRE. Il permet aux paysans de planter au bon moment afin de mieux gérer leurs campagnes. Même avec les changements climatiques, et les réductions de la période culturale, il existe des semences appropriées mises à  la disposition des producteurs. Tout un mécanisme d’adaptation est mis sur pied pour la variabilité climatique. Selon Mr Coulibaly, ces mécanismes permettront aux producteurs et institutions régionales de pouvoir s’adapter et faire en sorte que le glissement ne perturbe pas la production agricole. Agriculture d’irrigation avec la CEDEAO Le CILSS a des programmes sur la sécurité alimentaire et la maà®trise de l’eau, et développe des activités en direction des pays, sur les petites et grandes irrigations. Cependant, le comité n’est pas seul dans cette dynamique. l’unité de la CEDEAO sur la maà®trise de l’eau, s’implique à  son niveau. Sans compter la structure internationale EWI, travaillant en collaboration avec le CILSS. Ils viennent d’ailleurs de mobiliser cinq millions de dollarS pour appuyer des pays tels que le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Ghana. Cet argent devra leur permettre de maà®triser l’eau et faire en sorte que les productions soient sécurisées. « Petit à  petit petit, avec de la tâche d’huile, des programmes de ce genre s’amplifieront dans tout le sahel, et même pour toute l’Afrique de l’Ouest. », informe Mr Coulibaly. Il déclare « le CILSS est le bras technique de la CEDEAO en matière de sécurité alimentaire et de gestion des ressources naturelles. Son ambition étant de couvrir l’ensemble des pays membres. Nous nous battons pour assurer une agriculture solide et une sécurité alimentaire garantie. Depuis toujours, nous appuyons les pays afin d’avoir de bons systèmes d’information. Et tous les pays sont désormais dotés de systèmes d’informations fiables. Les enquêtes agricoles sont donc menées honnêtement. Cela n’existe nulle part ailleurs en Afrique. »

Campagne Agricole dans le Sahel : Le CilSS prévoit moins de pluies cette année.

Les prévisions ne sont pas bonnes dans le sahel. Les quantités de pluies attendues seront inférieures à  la normale dans la plupart des pays du sahel. l’annonce a été faite par le secrétariat du Cilss. Chaque année, cette structure pilote une étude sur la prévision des pluies dans le sahel, au Tchad et au Cameroun. Sur la base des résultats de l’étude 2009, l’organisation sous-régionale affirme que les pluies seront moins abondantes. Plus d’une dizaine d’organismes ont participé à  la réalisation de l’étude. Parmi eux, les services Météorologiques et Hydrologiques Nationaux de la sous région, l’Autorité du Bassin du Niger, l’organisation météorologique mondiale, Météo France etc. C’’est à  Niamey que les résultats ont été publiés lors du 12 forum du PRESAO, tenu le 21 mai dernier. Ainsi dans les différentes zones géographiques (trois au total), les prévisions varient d’une région à  l’autre. Dans la zone I (le Sud-ouest de la Mauritanie, le Sénégal, la Gambie, la Guinée Bissau, le nord et l’Ouest de la Guinée Conakry, le Sud-ouest et le Centre du Mali), les probabilités de précipitations en dessous de la normale sont plus élevées. En clair, on a 45% de risque que les pluies n’atteignent pas la moyenne annuelle. Dans la zone II qui correspond au Sahel Central, C’’est à  dire incluant l’Est du Mali, le Burkina Faso, le Niger, le Tchad, le Nord des pays du Golfe de Guinée ; la probabilité des pluies sous la normale est de 35%. Dans la zone III qui renferme les pays du sud du Golfe de Guinée c’est-à -dire de la Côte d’Ivoire au Cameroun, les chances sont de 50% pour qu’on dépasse une saison normale. C’’est dire si on est rassuré sur les précipitations qui dépasseront la moyenne annuelle dans cette zone. Bonne répartition, bonne saison La réussite de la campagne dépend de la bonne répartition des pluies. Selon les experts du Cilss on pourra atteindre une production agricole normale sinon supérieure à  la normale si toute fois on bénéficiait d’une bonne répartition des pluies dans le temps. Les producteurs devront être ingénieux en pratiquant des techniques culturales pouvant favoriser une bonne utilisation de la quantité de pluie tombée. Ces techniques sont, le buttage, l’utilisation de la fumure organique, les systèmes de retenues d’eau, l’irrigation, le choix de variétés rapides, les pluies provoquées, etc. En cas de bonne répartition, les biomasses pourront atteindre la normale. En cas de mauvaise répartition, les populations seront exposées à  une mauvaise production, à  des risques d’inondation et de sécheresse grave. La mauvaise répartition peut aussi anticiper la transhumance chez les éleveurs avec des risques élevés de conflits entre agriculteurs et éleveurs. Le sahel victime du réchauffement climatique La principale cause de la raréfaction des pluies dans le sahel est sans nul doute le réchauffement climatique. La formation des nuages dans le sahel se fait pour la plupart des cas au dessus du lac Tchad à  partir de l’anticyclone de Sainte Hélène. Ce lac malheureusement est aujourd’hui victime d’assèchement. A cela s’ajoute les activités anthropiques telles le déboisement des forêts, la désertification… Comme alternative, les experts conseillent le reboisement, la réduction des gaz à  effet de serre entre autres. Les experts proposent aussi une coordination permanente des activités des différents gouvernements pour alléger le choc en cas de mauvaise répartition des pluies. Car cela peut avoir de lourdes conséquences dans région si des mesures ne sont pas prises par les décideurs.