Législatives: le RPM détrône l’ADEMA

Sous réserve de confirmation par la Cour Constitutionnelle, les résultats du second tour de l’élection législative du dimanche sont connus. Ils ont été publiés ce mardi soir par le Ministre de l’Administration Territoriale, Moussa Sinko Coulibaly. La cérémonie de proclamation s’est déroulée en présence des mandataires des partis politiques, des candidats indépendants, des représentants des organismes internationaux résidant dans notre pays et de nombreux observateurs nationaux et internationaux. Sur les 5 951 829 électeurs inscrits, il y a eu 2 216 401 votants, selon le ministre, soit un taux de 37,24%. La participation la plus faible a été observée dans le district de Bamako, la capitale malienne. Les bulletins nuls sont au nombre de 77 159 et les suffrages exprimés sont estimés à  2 139 242. On retient également que le RPM d’Ibrahim Boubacar Kéita se taille la part du lion avec près de 60 sièges, passant largement devant l’ADEMA. Moussa Sinko Coulibaly a remercié tous les acteurs qui ont travaillé à  la bonne tenue de ces élections sur l’ensemble du territoire national. Majorité pour le RPM qui devra composer pour gouverner On s’achemine peu-être à  nouveau vers le « consensus à  la malienne ». En effet, selon les résultats publiés ce mardi, le parti au pouvoir, le Rassemblement Pour le Mali n’a pas obtenu les 74 sièges nécessaires pour la majorité absolue. Mais il fait un grand bond en avant en décuplant pratiquement le nombre d’élus à  l’hémicycle. Et c’est vers une majorité plus que confortable que l’on s’achemine si les alliances se maintiennent. Avec l’Alliance pour la démocratie au Mali (Adéma)qui a une vingtaine de sièges, la CDS de Blaise Sangaré, ou encore l’Alliance pour la solidarité au Mali-Convergence des Forces Patriotiques (ASMA-CFP), de Soumeylou Boubé Maà¯ga, et le Mouvement patriotique pour le renouveau (MPR) –ce ne sera pas moins de 115 députés qui appartiendront à  la majorité présidentielle. Quand à  l’opposition, elle pourrait se composer de l’URD (17 sièges) et du PARENA(3 sièges), sous oublier le SADI qui s’est toujours posé en contre-pouvoir.

Scrutin législatif: un rendez-vous manqué?

Ce matin, la plupart des bureaux de vote ont ouvert à  8 heures. Il n’y avait pas d’incidents majeurs, tous les matériels électoraux étaient en place. Cependant, les électeurs ne sont pas sortis massivement. Au centre de Doumanzana qui compte 58 bureaux de vote, on n’enregistrait qu’entre 40 et 45 votants par bureau de vote vers 15 heures. A Djélibougou les bureaux de vote ne contenaient que les assesseurs et les délégués dont certains se dégourdissaient les jambes faute de rester longtemps sans recevoir des électeurs. Les agents des forces de l’ordre étaient plus nombreux que les votants . Dans ce centre, on pouvait voir des femmes conduites par « les mobilisateurs » qui les incitent à  aller voter. A Banconi, l’affluence était acceptable parce qu’il a un candidat du Rpm qui est de ce quartier le plus peuplé. Au centre de l’Hippodrome en commune II, à  16 heures, les délégués et les assesseurs somnolaient dans les bureaux de vote. « Nous pouvons faire 20 minutes sans recevoir d’électeurs », nous confie le président du bureau N°22. Raison pour laquelle certains n’avaient pas le choix que dormir. Sous les arbres certains agents électoraux se réunissaient autour du thé pour passer du temps. A Medina Coura, l’affluence est grande. Les partisans du fils du président IBK, Karim Keita et ceux de la liste ADEMA URD CNID étaient nombreux à  l’entrée du centre de vote. La vedette du jour était Karim Keita. Dans les « grins » comme partout ailleurs, ils sont nombreux les électeurs à  avouer ne pas voter pour des « candidats délinquants financiers et fonciers ». « J’ai voté pour Ibrahim Boubacar Keita seulement et les autres ne m’intéressent pas. Ils sont députés pour eux-mêmes et non pour le peuple malien » lance Aminta Guindo vendeuse d’orange au bord de la route. D’autres indiquent avoir fait un vote blanc à  cause des moralités douteuses des candidats aux élections législatives sur la liste. «J’ai fait un vote blanc parce que je n’ai plus confiance à  nos candidats. Je pense que mon devoir civique est fait » affirme Adama Diakité, informaticien

Second tour: candidats candides et citoyens dépités !

Les affiches des candidats aussi ne poussent pas les électeurs à  se déplacer. l’affichage est un média adulé par les hommes politiques. Savent-ils que l’affichage aide à  la mémorisation et à  soutenir une campagne audiovisuelle ? Difficile de répondre par l’affirmative. La capitale malienne est truffée d’affiches. Les candidats à  la députation utilisent les grands panneaux publicitaires des agences de communication, les poteaux électriques, les surfaces murales, les totems des entreprises et tout autre espace qui offre une ODV (occasion de voir) large. Mais qu’ont –ils à  dire ces candidats ? Une analyse de la campagne iconographique des candidats montre qu’ils ne comprennent pas parfaitement le rôle du député. Tenez certains disent « on est ensemble » pour mobiliser l’électorat pendant que son concurrent direct parle du « pari de la jeunesse ». Au parlement, chaque député représente le peuple dans sa globalité et l’âge ou le genre n’y est pas un critère de notation. « Votons pour la stabilité du Mali, bâtissons le Mali de nos rêves, la dignité du Mali passe par des députés crédibles », ces messages mettent au moins en valeur la volonté de la formation politique à  participer à  l’effort de reconstruction d’un Etat fort respecté dans le concert des nations. Seulement, les composantes de la nation à  savoir les populations aussi ne semblent pas comprendre le rôle du parlementaire. Elles attendent de ce dernier la distribution d’espèces sonnantes et trébuchantes et le grattage du « carré » voire l’électrification d’une ruelle ou la climatisation de la morgue de la mosquée. Certains candidats versent dans le populisme. C’’est le cas du maire Adama SANGARE qui se veut « la voix du peuple » et des jeunes de la commune III de lui rétorquer par affiche interposée « nous préférons le MNLA à  Adama SANGARE». Idem à  Bagadadji dans la commune II o๠des affiches sûrement imprimées dans un cybercafé répondent au RPM avec un message rétroactif « ma famille d’abord, le Mali ensuite ». Suivez mon regard. Certains partis comme le Yéléma sortent du lot avec des messages simples et limpides du genre « de nouveaux élus pour légiférer autrement, le vrai changement » ou « des élus proches des préoccupations du peuple ». Des ONG internationales ont tenté de jouer leur partition en incitant les électeurs à  se rendre aux urnes. C’’est le cas de CARITAS Mali qui demande « la fin de l’achat des consciences ». Des citoyens dépités… En ce jour d’élection, l’achat de conscience est pratiquement le seul moyen pour extirper les électeurs de leurs préoccupations dominicales. Dans quelques centres de vote visités, plusieurs délégués n’ont pas effectué le déplacement pour siéger au nom de leur formation politique. Les rares présents estiment que les absents ont raison d’autant que « nous militons pour le gain donc si le leader ne débourse rien à  quoi bon venir ici en sachant qu’il sera battu et en cas de victoire il t’oublie pour cinq ans ». De l’intérieur de ce centre de vote de Sébénikoro, quartier du Président IBK, nous parviennent les klaxons des motocyclistes qui accompagnent de nouveaux mariés. Un vendeur d’arachides grillées accroché pour savoir s’il votera répond par la négative et argumente son choix de ne pas voter par le fait que « le Président nous a oublié dés le lendemain de son élection. J’habite à  Sébénikoro secteur 7 et C’’est le calvaire pour y aller or lui IBK a fini d’installer des caméras autour de sa maison mieux il a goudronné les ruelles jouxtant sa maison. Pourquoi n’a-t-il pas pensé à  nous ses voisins obligés d’aspirer la poussière rouge tous les jours ? J’ai perdu des recettes en allant voter à  la présidentielle, cette fois je préfère vendre mes arachides pour nourrir ma famille car aller voter C’’est envoyer son fils à  l’Assemblée Nationale ». Un chauffeur de taxi venu déposer une électrice saute sur la conclusion de la commerçante pour avouer « moi, mon frère, je ne vote plus. Tanty a raison, le Président nous l’avait quand il était premier ministre, nous vous dirigeons et demain nos enfants vous dirigeront, on a la preuve qu’il est un vrai « kankeletigui » car son fils sera député et nous dirigera alors mieux vaut chercher de l’argent pour gérer sa vie et oublier ses politiciens ». l’absence des grands A Lafiabougou frou-frou carré, des adultes trouvés en train de boire du thé en attendant l’heure du repas ne nous cachent pas leur déception et leur étonnement. « Pourquoi aller voter, le système d’avant est encore en vigueur. Soumaila CISSE est élu, Chatô est élu, les autres candidats malheureux le seront aussi. On prend les mêmes et on recommence alors pourquoi perdre du temps devant un bureau de vote. Pourquoi ? IBK ne changera rien. Il est du système. l’Assemblée servira à  distribuer des biscuits à  cette caste de politiciens charognards ». Un enseignant à  la retraite tempère et explique « le manque de volonté des uns et des autres à  aller voter par l’absence de campagne au second tour. Les candidats n’ont pas voulu dépenser de l’argent en organisant des meetings. Ce n’est que le samedi qu’ils ont loué des cars pour faire un peu de tintamarre. Il y a aussi le choix des ténors politiques à  aller se présenter dans des villages reculés laissant la place souvent à  des nains politiques inconnus et peu charismatiques ». Un ancien animateur du Motel de Salif KEITA du nom de Charlie évoque pour sa part «l’insignifiance de l’Assemblée Nationale au Mali. On connait juste le nom du président du parlement et les autres députés sombrent dans l’anonymat, ils ne sont là  que pour faire des affaires alors à  quoi bon se fatiguer pour ces privilégiés et leurs ouailles ?». Les bureaux de vote seront fermés en fin d’après midi et peut –être que d’ici là  les électeurs changeront de discours pour un taux de participation plus élevé.

Législatives 2nd tour: pas grand monde

Ce dimanche 15 décembre est marqué par le second tour des législatives 2013. Alors que la mi-journée a déja sonné, les électeurs ne se bousculent pas dans les bureaux de vote. Alors que la participation a été plutot faible lors du premier tour, moins de 40%, ce second tour semble mobiliser encore moins les électeurs. Ainsi à  10 heures, l’affluence était « timide » au centre de vote du lycée Mamadou Sarr o๠se trouve une douzaine de bureaux de vote. Dans chaque bureau de vote, une dizaine de personnes seulement avait voté. Selon Yoro Touret du bureau de vote 001, interrogé par une observatrice de OneWorld, « cette faible affluence est due au froid ». Il dit craindre de fermer tardivement parce que les électeurs risquent de venir après 14 heures. Dans ce grand centre de vote, certains présidents de bureaux de vote s’ennuient en attendant les votants. Selon eux, la participation n’a même pas atteint la moitié du nombre de votants à  la même heure lors du premier tour. Ce qui laisse craindre une baisse du taux, à  moins d’un inversement de tendance dans le courant de l’après-midi. C’est en tout cas ce qu’espère le chef d’un centre de Médina Coura, sur la rue 18. Interrogée par un journaliste de la radio Klédu, il dit penser que les gens se déplaceront plutot l’après-midi. Pour l’instant, dans la plupart des bureaux de vote, à  peine une cinquantaine de personnes, dan sle meilleur des cas, a voté. Or, chaque liste compte 468 électeurs. En commune 6, la situation est la même. Faladié, Banankanbougou ou Yirimadio vivent au rythme d’une journée normale. Personne ne semble pressé d’aller aux urnes. Zéro engouement pour le vote A l’intérieur la situation n’est pas très différente. A Sikasso, les « électeurs ne sont pas sortis », selon un habitant. Peu d’engouement pour une élection dont beaucoup ne saisissent pas la portée. Malgré toutes les campagnes de sensibilisation et d’explication menées, il semble que l’électeur malien ne se sent pas vraiment concerné par le choix dés députés. A Ansongo, l’organisation d’une pêche traditionnelle a éloigné les électeurs des centre de vote, rapporte un correspondant. A Niafunké, on attend les électeurs en discutant sous les arbres, pas de file devant les bureaux de vote. Le journaliste d’une radio locale signale que Soumaila Cissé a déja accompli son devoir citoyen. Ce dimanche matin, la mobilisation continue. On peut ainsi voir des jeunes distribuer des flyers ou expliquer aux passants comment voter et les aider à  retrouver leur bureaux de vote grâce au système SMS de la Direction Générale des élections. Autorités comme société civile espèrent que la situation va s’inverser dans la journée afin de doter le Mali de députés légitimes. Les 6,5 millions d’électeurs maliens sont appelés aux urnes pour élire 127 sièges de députés sur 147. 20 candidats ont obtenu leur siège dès le premier tour du 24 novembre dernier.

Soungalo Sogoba: « Avec cette mobilisation, le taux de participation va augmenter »

Journaldumali : Comment expliquez-vous le faible taux de participation (38,62%) au 1er tour des législatives? Soungalo Sogoba : Il y a plusieurs causes, d’abord il y a le fait que les gens ont été déçus du comportement des politiciens. En réalité la population a massivement voté lors des élections présidentielles, croyant vraiment à  la politique, tout en pensant, qu’après la mise en place du Président de la République, elle allait avoir gain de cause. Mais malheureusement, tel n’a pas été le cas. Sûrement la population est trop pressée aussi. Ensuite, C’’est que les politiciens n’ont pas eu le temps nécessaire parce qu’après le coup d’Etat, beaucoup de structures ont été saccagées de telle sorte que, certains partis politiques n’ont plus de comité. Or, qui parle de mobilisation, parle vraiment de l’examen de cette base politique. Mobilisez les gens, cela sous entend, qu’ils aient foi en quelque chose. Dans les structures de base, les comités ne sont pas bien structurés, et même ceux qui font la politique se cachent et passent inaperçus. De là , on ne peut pas mobiliser à  hauteur de souhait… Au sein de votre parti, qu’est-ce que vous avez entrepris pour qu’il y ait une forte participation au second tour prévu le dimanche 15 décembre 2013 ? l’animation politique, C’’est l’une des missions d’un politicien. J’étais à  Kalanban-Coro et à  Kabala pour la mobilisation. Nous sommes allés vers les regroupements des femmes et des jeunes pour les faire savoir que, même s’ils ne sont pas totalement d’accord avec les politiciens, les législatives constituent un pan dans l’évolution politique d’un Etat. Le président de la République déjà  élu ne va jamais descendre pour dire à  la population d’aller voter pour les députés. C’’est la population qui doit savoir qu’un député est important pour le développement du pays. Quand un parti politique n’a pas de député, ça veut dire qu’il n’a pas de mot à  dire dans la construction du pays. Raison pour laquelle, nous avons redoublé d’efforts dans l’animation politique et beaucoup dans la sensibilisation afin que nos militants sortent massivement pour voter le dimanche pour nos candidats qui sont encore dans la course afin que nous ayons des députés au sein de l’Assemblée. Nous avons également constitué des points de chute au niveau de chaque quartier pour faire savoir à  nos militants, qu’il faut qu’on aille totalement aux législatives pour avoir vraiment gain de cause. La jeunesse du parti est en train de faire du porte-à -porte pour sensibiliser les gens à  aller voter. En tout cas, nous sommes sûr et certain aujourd’hui, avec la mobilisation qu’on a pu faire, le taux de participation sera nettement supérieur à  celui qu’on vient de voir au premier tour. Je suis sûr et convaincu que, le dimanche 15 décembre, il y aura au niveau de Kalaban-Coro et environnant une forte mobilisation. Donc vos militants sortiront massivement voter pour avoir un représentant à  l’Hémicycle ? Pour nous, ce n’est plus un problème de parti, mais plutôt un défi pour Kalaban-Coro. Si la population de Kalaban-Coro veut réellement avoir un représentant à  l’Assemblée Nationale, il faut qu’elle sorte voter massivement le dimanche, afin que Kalaban-Coro ait son mot à  dire dans la gestion du pays. A cet effet, la population doit voter la seule liste Urd-Mpr-Codem-Asma Cfp o๠il y a un représentant de Kalaban-Coro.

Louis Michel : « les Maliens se sont appropriés leur destin démocratique »

Le deuxième tour du scrutin présidentiel de 2013 au Mali s’est « bien déroulé globalement sur l’étendue du territoire. Il n’y a rien de douteux ou de suspect à  signaler» annonce le chef de la mission d’observation électorale de l’Union européenne (MOE-UE), Louis Michel. «Indiscutablement entre les deux tours de l’élection, il y a eu une amélioration du processus, de la méthodologie de l’élection par exemple, l’identification des bureaux de vote était plus facile. Les gens ayant voté au premier tour, C’’était plus facile pour eux de voter cette fois-ci. J’ai observé une autre grosse amélioration, C’’est que des agents électoraux étaient déployés dans la plupart des centres de vote pour aider à  l’identification des bureaux de vote grâce aux numéros de carte » explique Louis Michel. Quelques minutes après la fermeture des bureaux de vote au centre de vote de l’école du fleuve de Djicoroni Para, Louis Michel et son équipe étaient témoins du dépouillement des bulletins dans un des bureaux de vote. « Je viens de participer au dépouillement dans un bureau. Tout s’est passé dans la convivialité entre les différentes personnes présentes notamment les délégués des deux candidats. Je me réjouis de la manière dont cela s’est passé » indique M.Michel. Le chef de la MOE-UE a animé un point de presse auquel ont pris part les journalistes nationaux et internationaux. « C’’est une avancée démocratique considérable » Cette élection présidentielle s’est tenue dans un contexte politique et social assez tendu au Mali. De nombreux questionnements préoccupaient les électeurs maliens et même les membres de la communauté internationale quant au respect du calendrier fixé. A deux jours de la tenue du second tour, de nombreux Maliens doutaient encore du maintien de la date du 11 août pour ce second tour. Selon Louis Michel, « Il faut féliciter les citoyens maliens car ils se sont approprié leur destin démocratique. C’’est une avancée démocratique considérable. Avoir été capable d’organiser des élections en si peu de temps, dans un climat difficile et dans l’angoisse qui régnait quand à  la tenue du calendrier ou non». Cette fois-ci le chef de la MOE-UE ne s’est pas rendu au Nord du Mali. Lors du premier tour du scrutin, Louis Michel s’était rendu en visite éclair à  Kidal. Pour l‘instant aucune estimation sur ce deuxième tour ne peut être donnée prévient-il : « on ne peut pas donner d’évaluation à  ce stade du dépouillement. Il est audacieux et même dangereux de faire une extrapolation sur base de bureaux de vote d’un nombre insuffisant. Il y a souvent des différences parfois notoires d’une région à  l’autre, d’un centre de vote à  l’autre » conclue-til. Ce scrutin du deuxième tour a été marqué par la pluie dans les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso et aussi dans le district de Bamako. A première vue, le taux de participation semble avoir pris un coup. Ceci pourra être confirmé ou infirmé selon les résultats définitifs qui seront proclamés par la cour constitutionnelle.

Second tour : la balance penche d’un côté

C’est à  l’issue de son point de presse de dimanche, que beaucoup de commentaires ont fusé sur la « presque victoire » d’Ibrahim Boubacar Keita, challenger de Soumaila Cissé au second tour. C’est « déjà  plié », affirment certains, après que le candidat du RPM eut demandé à  ses militants de lui accorder une large majorité au 2è tour, et qui lui permettra de gagner l’élection sans contestations possible.  » Cette fois, notre victoire ne nous sera pas volée », a déclaré IBK face à  la presse. De son côté, Soumaila Cissé, avait lui appelé le gouvernement à  plus de vigilance, sur le scrutin du 11 Août. S’il se dit confiant, en arguant que l’élection de dimanche est une nouvelle étape o๠tout est possible, Soumaila Cissé a t-il des chances de l’emporter ? Le candidat IBK bénéficie de plus en plus du soutien des candidats. D’abord Dramane Dembélé, qui a semé la confusion au sein de l’ADEMA, ensuite un collectif de 7 jeunes candidats qui se sont positionnés dimanche en sa faveur. Par ailleurs, ce lundi, le candidat Modibo Sidibé, qui a récolté 4,87% des voix, selon certaines sources, serait en voie d’accorder son suffrage à  Soumaila Cissé. Du côté de l’URD, point de réaction à  ces nouvelles alliances. Le FDR garde tout son soutien à  Soumaila Cissé, même si le front tremble et a fustigé la  » trahison  » de Dramane Dembélé. « Cela n’est pas étonnant. Les politiques sentent que le vent tourne et rester dans l’opposition est-il la meilleure stratégie ? », s’interroge un observateur politique. Pour autant, la victoire au premier tour n’a pas eu lieu pour IBK. Le scrutin de dimanche prochain peut-il réserver de nouvelles surprises ? Ou faire un raz de marée, incontestable en faveur d’IBK.  » Dans ce cas, ce ne sera plus un « takokélen » mais un « takoprén », une victoire écrasante, clament certains… Rendez-vous dimanche prochain.

Déclaration d’IBK : « Cette fois notre victoire ne nous sera pas volée »

Maliens, Maliennes, Chers compatriotes, Chapeau ! Bravo au peuple malien qui a fait la démonstration de son civisme et de son engagement en faveur de la démocratie. Le premier tour de cette élection présidentielle a démontré avec éclat que les maliens ont décidé de prendre leur destin en main. Malgré les difficultés, les maliennes et les maliens se sont mobilisés comme jamais dans notre récente histoire politique. La forte participation au scrutin du dimanche 28 juillet est un premier succès, une première victoire pour le Mali. l’esprit de responsabilité et de paix dans lequel s’est déroulé le vote est également un formidable acquis démocratique pour notre nation. Je veux remercier les électrices et les électeurs qui m’ont placé en tête de ce premier tour. C’’est un immense honneur et déjà  une très grande responsabilité. En m’accordant environ 40% des suffrages, et une large avance sur les autres candidats, le peuple malien a exprimé un premier choix très clair. Chers Compatriotes, J’appelle aujourd’hui les filles et les fils du Mali au grand rassemblement. Le 11 août, je vous demande d’amplifier votre vote. Je vous demande de m’accorder une majorité claire et nette, une majorité indiscutable, qui me donnera la force de conduire le redressement national auquel vous aspirez. J’appelle celles et ceux qui ont voté pour moi au premier tour à  rester mobilisés. J’appelle celles et ceux qui n’ont pas souhaité ou pas pu s’exprimer au premier tour à  rejoindre le mouvement du rassemblement. J’appelle les électrices et les électeurs qui ont fait un choix différent au premier tour à  reporter leurs suffrages sur ma candidature pour construire ensemble un Mali fort, uni et pacifié. Cet appel a été entendu par de nombreux candidats, qui ont déjà  demandé à  leurs électeurs de voter pour moi. Cet élan va se poursuivre, avec de nombreux ralliements patriotiques qui seront annoncés dans les prochaines heures. Je tiens à  les remercier tous, pour le choix courageux qu’ils ont fait, dans l’intérêt du Mali. Chers Compatriotes, Nous devons également rester vigilants pour que l’espoir ne soit pas confisqué. Les vieilles habitudes sont tenaces. Nous devons tous ensemble rester mobilisés contre les tentatives de manœuvres et de fraude. Il n’existe pas de victoire facile. Mais cette fois, elle ne nous sera pas volée. Nous ne laisserons aucun pouvoir illégitime s’installer. Sur ce point, le peuple malien sera intransigeant ! Nous devons enfin préserver l’esprit de paix qui a prévalu tout au long du processus électoral, et ne pas tomber dans le piège des provocations. Dimanche 11 août, le choix est clair. Il s’agira de faire le choix entre le changement et un système qui a échoué. Le choix entre le grand rassemblement et le système des petits arrangements. Le choix entre le Mali d’abord et les intérêts particuliers. Chers Compatriotes, l’heure est à  l’union sacrée de tous les patriotes autour de valeurs qui fondent notre identité. Faites le choix de la justice et de la vérité, faites le choix du courage et de la volonté, faites le choix de l’éthique et de l’intégrité ! Maliennes, Maliens, Le Mali a rendez-vous avec l’Histoire. Avec l’aide de Dieu, je suis à  vos côtés pour réussir ce rendez-vous. Pour l’Honneur du Mali ! Pour le Bonheur des maliens ! Vive la République, Vive le Mali ! Je vous remercie.

Naffet Keita sur RFI: «Au Mali, le report de voix n’est pas automatique»

RFI : Etes-vous surpris par les résultats de ce premier tour de l’élection présidentielle malienne ? Naffet Keita : Pas du tout. Je ne suis pas surpris. Je suis davantage surpris par le fait que le nombre de bulletins nuls est sérieusement important. Comment expliquez-vous les 400 000 bulletins nuls de ce premier tour ? Les bulletins nuls s’expliquent par le fait que les gens ne sont pas très bien éduqués, les gens ne savent pas voter. Pour cette élection, on a opté pour un format unique de bulletin sur lequel il y avait la photo des 28 candidats. Donc, sûrement, nombre d’électeurs ont voté deux ou trois fois sur le même bulletin, ce qui explique le nombre de bulletins nuls. Au-delà  de ces bulletins nuls, il y a une très forte participation, avec plus de 53% de votants. C’’est un niveau historique ? Absolument. Surtout avec cette crise actuelle que le Mali vient de traverser, le coup d’Etat, la prise des trois régions du Nord et l’application de la charia. Il y a déjà  une réalité de citoyenneté, un besoin de se sentir citoyen d’un pays et participer aux activités politiques de l’Etat. Ibrahim Boubacar Keà¯ta arrive largement en tête, avec 39,02 % des voix. Mais le soir du dimanche 28 juillet, ses partisans à  Bamako criaient « Takokélen », ce qui veut dire en bambara, « la victoire dès le premier tour ». Ne sont-ils pas un petit peu déçus ? Non, C’’est ça aussi, la fracture entre le Mali profond et la capitale. Nombre de gens résument la capitale à  tout le pays. Or la capitale n’est qu’une partie du pays. C’’est vrai, IBK a largement gagné dans le sud de Bamako, mais Bamako n’est qu’une partie du Mali. Avec 27 candidats, il y a eu un émiettement des voix. Et la multiplication des candidats a fait en sorte qu’on pourrait difficilement réussir « Takokélen », « l’élection au premier tour ». Mardi, le ministre de l’Administration du territoire, Moussa Sinko Coulibaly, a annoncé une probable victoire d’IBK dès le premier tour. Aujourd’hui, il annonce le contraire. Comment expliquez-vous ce changement de pied ? Mais il a utilisé le conditionnel. Donc à  mon avis, il ne s’est pas dédit. A Bamako, on dit que s’il y a deuxième tour, C’’est parce qu’il y a eu un bras de fer entre le ministre de l’Administration territoriale, Moussa Sinko Coulibaly, et le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), Mamadou Diamoutani, qui aurait mis en avant ses propres chiffres et qui aurait dit qu’une victoire d’IBK dès le premier tour était impossible… Non […], IBK a eu à  battre Soumaà¯la Cissé dans toutes les régions, sauf les trois régions du Nord, à  savoir Tombouctou, Gao et Kidal. Mais l’émiettement des votes [a fait] que les candidats ne pouvaient passer au premier tour. Vous dites qu’IBK est en tête dans cinq des huit régions du pays, les cinq régions les plus peuplées. Quels sont ses fiefs ? Au terme de ce premier tour, on peut dire que IBK a engrangé plus de voix à  Bamako, à  Koulikoro [à  une soixantaine de kilomètres au nord de Bamako, ndlr], à  Kayes [ouest du Mali], Ségou [dans l’ouest, sur les bords du fleuve Niger], et à  Sikasso [sud du Mali]. Soumaà¯la Cissé arrive loin derrière IBK, avec près de 20 points de retard. Derrière les deux finalistes, arrivent deux partisans de Soumaà¯la Cissé. Si l’on additionne les voix de Dramane Dembélé de l’Adéma et de Modibo Sidibé du parti Convergence pour un nouveau pôle politique (CNPP), cela fait 14%. C’’est un apport qui peut être intéressant pour le candidat Soumaà¯la Cissé ? à‡a peut être un apport très intéressant pour le candidat Soumaà¯la Cissé, mais au Mali le report de voix n’est pas automatique, en réalité. Il n’est pas mécanique. Certains peuvent préférer Modibo Sidibé et voter pour Modibo, mais au deuxième tour ils ne vont pas voter pour le candidat pour lequel Modibo a appelé à  voter. La discipline de vote n’est pas ancrée. Pourquoi ? A ce jour, aucun parti ne peut vous dire : « J’ai à  mon actif 5 000 militants qui paient régulièrement leur cotisation ». La vraie surprise de ce premier tour, C’’est peut-être Housseini Guindo, le « candidat de la brousse » comme il se décrit lui-même, à  la tête de Convergence pour le développement du Mali (Cogem), qui arrive cinquième avec un joli score de 4,6%. Comment expliquez-vous cette percée ? D’abord il a retourné l’argent que le contribuable malien a donné à  son parti pour l’effort de guerre… Oui, C’’est un joli coup politique : il a refusé l’argent public en faveur de son parti… Beaucoup plus de gens se reconnaissent en lui et davantage de jeunes. De quel côté pourrait voter Housseini Guindo au second tour ? C’’est vrai […] Housseini Guindo a commencé son parcours politique au RPM, le parti d’IBK… Après il a pris ses distances. Donc, il suit sa trajectoire.

Abdoulaye Wade :  » Tout est encore possible, victoire ou second tour »

Le dimanche dernier, Wade n’avait pas pipé mot face à  la ribambelle de journalistes postés devant son bureau de vote. Les huées essuyées de la part des militants de l’opposition étaient passées par là . C’’est finalement hier que le président sortant est sorti de son mutisme à  travers une adresse à  la nation. Une occasion saisie par le président Abdoulaye Wade pour rendre hommage au peuple sénégalais pour son comportement exemplaire pendant le scrutin. «Â A l’épreuve des faits, vous avez, une fois de plus, démontré la vitalité inépuisable du génie de notre peuple », a-il-il indiqué. Selon Wade, sur les résultats de 282 collectivités locales, soit la moitié, il est crédité de 32,17% contre 25,24% pour son poursuivant direct, qu’il n’a pas cité, C’’est à  dire Macky Sall. Dans son adresse il a fléchi sa position en évoquant pour la première fois l’éventualité d’un second tour. «Â Tout est encore possible : victoire ou second tour ». Mieux Abdoulaye Wade a annoncé la possibilité de futures alliances dans la perspective d’un éventuel second round. Une prise de position qui vient conforter celle de la presse sénégalaise qui, au regard des premiers résultats tombés la nuit même du scrutin, avait conclu à  un inévitable deuxième tour Wade-Macky. Pour une bonne partie de la presse sénégalaise, cette déclaration sonne comme un aveu d’impuissance et témoigne de la confusion déjà  perceptible au palais, prémices d’une fin de règne. En effet un deuxième suppose que l’opposition va apporter son soutien au candidat le mieux placé à  savoir Macky Sall. Un remake donc de la présidentielle de 2000 qui avait vu Wade accéder au pouvoir grâce à  une alliance contre Abdou Diouf au second tour . La perspective d’une alliance entre Wade et un parti de l’opposition est pour le moment écartée . Moustapha Niasse et Ousmane Tanor Dieng respectivement troisième et quatrième pour le moment ont déjà  réitéré leur volonté de soutenir le challenger de Wade. Exit Wade ? Moussa CAMARA à  Dakar

Sénégal : Vers un second tour Wade-Sall ?

l’opposition sénégalaise applaudit et parle d’un camouflet pour le régime. Car, selon toute vraisemblance, Me Abdoulaye Wade sera contraint de revoter dans quinze jours pour le second tour de la présidentielle qu’il avait annoncé remporter haut la main dès ce 26 février. Au lendemain du scrutin qui s’est déroulé dans le calme, C’’est le nom de l’ancien Premier Ministre, Macky Sall, qui revient comme challenger potentiel du « Vieux » (surnom d’Abdoulaye Wade, 86 ans). « Les chiffres en notre possession indiquent qu’un second tour est inévitable. Nous avons gagné les plus grands départements du Sénégal » dont l’agglomération dakaroise, a déclaré Macky Sall, l’un des principaux candidats de l’opposition à  cette présidentielle. Les choses s’annoncent serrées au regard des premiers résultats partiels qui mettent les deux adversaires au coude-à -coude, créditant Me Wade de 34 à  36% » tandis que Macky Sall tournerait autour de 33%. « Le second tour, une perte de temps » Les résultats provisoires officiels devraient être communiqués mardi au niveau départemental et vendredi au niveau national, selon la Commission électorale nationale autonome (Céna). Selon Abdou Latif Coulibaly, un des responsables de la campagne de Moustapha Niasse, autre poids lourd de l’opposition, la tendance c’est 30% pour Wade, 26% pour Macky et 20% pour Niasse ». Pas de précipitation ! affirme-t-on dans le camp Wade o๠l’on se veut serein. « On est en train de collecter les résultats et rien ne permet de dire qu’il y aura un deuxième tour », a déclaré à  l’AFP El Hadj Amadou Sall, un des responsables de la campagne du président Wade. Selon lui, les derniers résultats en sa possession portaient sur « 8% à  9% » des votes et « il n’y a pas de tendance lourde ». La pilule d’un second tour sera difficile à  avaler pour Abdoulaye Wade. Déjà , ce dimanche 26 février, le président sénégalais sortant a vécu un long moment de solitude. Il s’est fait hué alors qu’il allait voté dans son bureau de Dakar. La scène a tellement déplu à  Gorgui qu’il a quitté les lieux, abandonnant sa carte d’électeur et sa pièce d’identité ainsi que des dizaines de journalistes qui espéraient recueillir ses impressions. Désaveu confirmé quelques heures plus tard avec les résultats provisoires de ce bureau o๠il a été battu Moustapha Niasse. Celui qui avait déclaré qu’un second tour serait un sérieux revers et « une perte de temps et d’argent » pour le pays risque de retrouver face à  lui toute l’opposition sénégalaise en rangs serrés derrière M. Sall, si les tendances se confirment. Le « Tout sauf Wade », slogan du M23 qui avait promis de s’unir derrière le candidat le mieux placé en cas de second tour. Rappelons que le premier tour s’est déroulé dans le calme sur toute l’étendue du territoire sénégalais et qu’aucun incident majeur n’a été relevé par les quelques 3000 observateurs présents. Tous ont salué la « maturité politique » du peuple sénégalais qui s’est déplacé à  plus de 60% pour voter après une campagne électorale émaillée de violences qui ont fait de 6 à  15 morts.

Bénin: Un second tour Boni-Houngbédji

Quelques jours après le scrutin présidentiel, les béninois attendent la proclamation des résultats par la Commission Electorale Nationale Autonome (CENA). Près de 3,5 millions d’électeurs étaient appelés à  voter pour ce premier tour de l’élection présidentielle. Les opérations de dépouillement sont en cours un peu partout dans le pays. Rappelons que ce scrutin avait été reporté par deux fois en raison de retards persistants dans l’enregistrement des électeurs. Boni Yayi vs Adrien Houngbedji C’’est le duel annoncé pour le second tour de la présidentielle, au regard des résultats partiels du premier tour de la présidentielle connus lundi. Les premiers résultats officiels ne devraient pas être annoncés par la commission électorale avant plusieurs jours mais des journaux ont publié hier des résultats non officiels à  partir d’un échantillonnage recueilli dans plusieurs districts à  l’issue du vote. Nombre de ces résultats partiels provenaient du sud du pays, région natale d’Adrien Houngbedji, un avocat de 69 ans. Le président Yayi, qui brigue un second quinquennat à  l’âge de 58 ans, est quant à  lui originaire du nord. Marqué par des scandales financiers, le quinquennat de Boni Yayi s’achève le 6 avril. Un nouveau président doit être proclamé avant cette date. Le ok des observateurs Malgré les problèmes rencontrés lors des préparations et le jour même du vote, les observateurs ont donné leur satisfecit au scrutin. Ainsi, la mission de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), composée de 100 observateurs, indique n’avoir « relevé aucun incident d’ordre majeur durant tout le processus du vote ». La mission « salue la patience, le civisme dont les électeurs ont fait la preuve au cours du scrutin; ce qui témoigne de la maturité démocratique cultivée par les Béninois ces dernières années ». La CEDEAO a toutefois pointé du doigt « l’insuffisance notoire des bulletins de vote dans certains centres ainsi que les différences dans l’interprétation de certaines règles et procédures du processus ». L’élection de dimanche s’était déroulée après des préparatifs chaotiques liés aux inscriptions sur les listes électorales et avec des retards à  l’ouverture de plusieurs bureaux de vote. Le président Yayi a présenté ses excuses pour ces contretemps. Le Bénin a testé pour la première fois un processus d’inscription en ligne sur les listes électorales. L’opposition avait déclaré que plus d’un million d’habitants avaient été tenus à  l’écart du scrutin, un chiffre contesté.

Duel serré au Niger

Les opérations de vote pour le second tour de l’élection d’un nouveau Président de la République au Niger, ont débuté, samedi à  08h00 (heure locale) à  Niamey, capitale du pays. Le président du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie (CSRD), le général de Corps d’Armée Djibo Salou, a effectué son vote à  08h00, au bureau de vote N°00 situé dans l’Hôtel de Ville de Niamey. Il a été suivi par les membres du CSRD, ceux du gouvernement, et les présidents des institutions de la Transition. Avec ce scrutin, a déclaré le président du CSRD, après avoir voté, « je viens d’accomplir mon devoir de citoyen et je demande à  toutes les filles et à  tous les fils du pays de faire autant ». « Le Niger, un exemple pour l’Afrfique » Le chef de la junte au Niger, le général Salou Djibo, a appelé les candidats à  accepter les résultats du second tour de l’élection présidentielle pour « accomplir une démocratie qui servira d’exemple à  l’Afrique ». Le général Djibo Salou, a en autre lancé un appel aux militants des deux camps « d’aller voter dans le calme et la sérénité, et surtout dans le respect du droit ». « Nous pensons qu’à  partir d’aujourd’hui, le Niger retrouvera la stabilité avec un nouveau Président démocratiquement élu », a-t-il conclu. Les Nigériens vont choisir entre Mahamadou Issoufou du PNDS, l’opposant historique, et Seini Oumarou du MNSD, l’héritier du régime de l’ancien Président Tandja Mamadou, l’homme qui va présider aux destinées du pays pendant les cinq prochaines années. La junte millitaire avait renversé en février 2010 le président Mamadou Tandja après une grave crise née de la volonté du chef de l’Etat de se maintenir au pouvoir au-delà  de son second et dernier quinquennat légal. Le général Djibo se pose ainsi en garant du retour à  la démocratie -avec l’élection d’un président civil- après avoir tenu les délais de la transition et fait adopter une nouvelle Constitution fin 2010.

Niger : Duel Oumarou-Issoufi au second tour

Le second tour de l’élection présidentielle au Niger opposera le mois prochain Mahamadou Issoufou, vétéran de l’opposition, à  l’ancien Premier ministre Seini Oumarou, indiquent les résultats du premier tour diffusés jeudi par la télévision publique. Nous sommes à  98% des résultats et le premier est le candidat du PNDS, suivi de celui du MNSD, et le troisième est celui du Moden », soit le trio de tête: Mahamadou Issoufou, Seà¯ni Oumarou et Hama Amadou, a déclaré Gousmane Abdourahamane, président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Intervenant sur la radio-télévision publique, il n’a pas précisé l’écart de voix séparant les deux premiers et n’a donc pas formellement indiqué si les finalistes du second tour fixé au 12 mars étaient MM. Issoufou et Oumarou. Issoufou, du mouvement d’opposition PNDS, a obtenu 43 % des suffrages suivi, avec 39 %, par Oumarou, du MNSD (Mouvement national pour la société du développement) le parti du président Mamadou Tandja, renversé l’an dernier par la junte militaire e actuellement en prison pour de présumées malversations. Oumarou est néanmoins favori car le MNSD fait partie d’une alliance d’une vingtaine de formations qui sont convenues, une semaine avant le premier tour organisé lundi, de former ensemble un gouvernement de coalition. Dans ce pays enclavé du Sahel, l’un des plus pauvres du monde et sous la menace grandissante d’Al-Qaà¯da, la présidentielle était destinée à  porter au pouvoir un civil, près d’un an après le putsch militaire de février 2010 contre Mamadou Tandja, dont M. Oumarou fut le Premier ministre.

Ivoiriens, yako!

Mais o๠allons-nous ? Il n’y a donc plus de limites à  la bêtise sur notre continent ? En cette année du Cinquantenaire de nos pays, voilà  donc l’image que nous voulons que l’on retienne de nous ? Des partisans bornés et avides de pouvoir ? Des ambitieux pour qui le peuple compte pour zéro ? Non mais, o๠allons-nous ? Mes frères pro-Gbagbo nous ont fait mal hier. Cette image d’un représentant du Président sortant ivoirien en train d’arracher la feuille des résultats des mains du porte-parole de la CEI restera surement dans les annales. On aurait dit une mauvaise blague du style caméra cachée…mais non, C’’était bel et bien la réalité. Après la prise en otage de la RTI, télévision publique, o๠des liseurs de motions se sont succédés le long de la soirée pour ânonner des textes rejetant les résultats de la zone pro-Alassane (nord du pays), le clou a donc été l’ « arraché de feuille façon Pickass ». Une recette qui va faire fureur certainement dans les autres démocraties bananières : attendez d’être dans la salle de la conférence de presse, réunissez les journalistes, allumez les projecteurs et dans un geste digne des meilleurs danseurs de coupé-décalé, jetez-vous sur le porte-parole pour lui prendre ses documents. « C’’est celui qui a tort qui fait du bruit », dit la sagesse africaine. Suivez mon regard. Le camp Gbagbo nous avait dit qu' »en face, y a rien ! ». Alors, pourquoi toute cette agitation ? Après une campagne sur le thème de l’ennemi public à  abattre, la soupe a été revue et améliorée. A présent on nous sert de la séquestration d’assesseurs et des procès-verbaux signés sous la contrainte. Pourquoi ne pas tout simplement attendre calmement la proclamation des résultats et utiliser les recours qui sont offerts par les textes ? N’ayant pas eu de preuve, même pas un mauvais film un téléphone portable, pour étayer leurs propos, les amis de Gbagbo ont donc décidé d’utiliser la manière forte. Du tapage médiatique et la belle prestation d’hier soir…Heureusement que le ridicule ne tue pas. Ivoiriens, yako !

Côte d’Ivoire: Une attente qui dure…

Les deux camps s’accusent de fraude alors que l’attente continue Les ivoiriens sont assez impatients de connaitre leur futur président après un scrutin maintes fois reporté depuis 2005. Hier soir, les résultats de la diaspora ont été donné à  la télévision nationale (RTI). Le candidat du RHDP est en tête avec 50% des suffrages exprimés contre 40% pour Laurent Gbagbo. Beaucoup pensaient que la CEI aurait diffusé les résultats plus rapidement que lors du premier tour. Mais celle-ci prend tout son temps au vu des nombreuses protestations de part et d’autres avant même la publication. En effet, la majorité présidentielle demande une annulation des votes dans trois régions principales du nord du pays, fief de l’opposant Ouattara. A en croire les propos de Pascal Affi N’Guessan, porte parole du président Gbagbo, des fraudes massives ont été constatées dans le nord. Ainsi, il a indiqué que le FPI a saisi la CEI afin qu’elle fasse annuler les votes dans les régions des savanes, du Denguélé et du Worodougou. Affi N’Guessan affirme que les forces nouvelles (ex-rébellion) ont intimidé les électeurs lors du scrutin du dimanche, les empêchant de voter librement. Or, dans ces zones, Ado a remporté une nette victoire à  l’issue du premier tour, environ 90% des voix. Ces accusations sont bien entendu rejetées par le RHDP qui estime que cela vise uniquement à  faire en sorte que leur candidat soit éliminé. Mme Togora Marie Chantale, représentant le RHDP au Mali, explique qu’il est hors de question pour eux de se laisser voler leur victoire. l’opposition dénonce, elle aussi, des irrégularités dans certaines zones de l’Ouest du pays. Elle explique que ses partisans ont été pris à  parti par le camp adverse ce dimanche. Tension et confusion La tension est grande et la situation très sensible actuellement dans le pays. Les religieux ont d’ailleurs lu un communiqué commun hier soir à  la RTI pour appeler les uns et les autres au calme et à  la retenu car « le pire est à  venir». Une première proclamation était attendue en milieu de journée mais la Commission électorale indépendante n’a toujours pas communiqué les résultats partiels du second tour de la présidentielle. La télévision ivoirienne qui devait diffuser ces résultats a démonté son matériel et le président de la CEI a quitté les lieux. Quant à  la conférence de presse qui était prévue, elle a été annulée et les journalistes présents ont été priés de quitter les lieux.On s’interroge bien entendu sur les raisons de cet éloignement de la presse du siège central de la CEI. Selon les responsables de la CEI, les travaux de centralisation continuent dans la grande salle du premier étage du siège de la Commission. Dans ce contexte, une délégation des observateurs de l’Union européenne a convié la presse, ce mardi matin, pour revenir sur la tenue du scrutin de dimanche. Les observateurs de l’UE ne cachent pas que le second tour s’est déroulé sous tension. Il y a eu des morts dans l’ouest, des blessés, des obstructions de vote. Mais d’après eux, dans 96% des bureaux de vote observés, le vote de dimanche s’est déroulé de manière très bonne, bonne ou acceptable.

La Côte d’Ivoire retient son souffle

Un scrutin calme dans l’ensemble Le second tour de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire a bien eu lieu le 28 novembre. Avec un taux de participation qui sera certainement inférieur à  celui du premier tour, un record historique de 83% le 31 octobre dernier. Dans l’ensemble, les opérations de vote se sont bien déroulées mais des incidents ont été notés sur toute l’étendue du territoire. Un représentant du ministère de l’Intérieur est intervenu à  la télévision, peu après la fermeture des bureaux de vote, pour faire le point sur les incidents survenus au cours de la journée électorale. Outre des affrontements entre partisans des deux candidats, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, on déplore la mort d’un soldat et de deux civils, ainsi que des vols et saccages d’urnes.A peine les bureaux de vote fermaient que débutait le décompte des voix à  l’occasion du second tour « historique » de la présidentielle opposant l’actuel chef de l’Etat, Laurent Gbagbo et l’ancien premier ministre , Alassane Dramane Ouattara. Les deux camps ont procédé en parallèle aux équipes de la CENI à  leur propre comptage des voix. En ce qui concerne le vote, il s’est déroulé dans le calme mais des retards liés au couvre-feu ont été observés par endroits avant le début des opérations électorales. La mesure, qui sera reconduite ces quatre prochaines nuits, avec un aménagement, a été levée ce dimanche matin une heure à  peine avant l’ouverture des bureaux de vote. Pour l’à‰tat-major général des Forces de Défense et de Sécurité (FDS), il s’agit d’éviter les dérapages à  l’image des derniers jours de campagne marqués par la perte d’au moins sept vies humaines dont trois samedi. Appels au calme tous azimuts Tous les leaders d’opinion ivoiriens, religieux, politiques, associatifs, ainsi que les sportifs, tous se sont relayés sur les médias pour appeler les ivoiriens au calme et à  la patience. l’Opération des Nations Unies en Côte d »Ivoire (ONUCI) invite le peuple ivoirien à  garder calme et sérénité en cette phase cruciale de l »histoire du pays. « Le maintien de ce climat est essentiel afin de permettre le déroulement du scrutin présidentiel dans les meilleures conditions possibles », a indiqué, dimanche, l’ONUCI par communiqué de presse. La communauté internationale a également envoyé des messages aux leaders politiques ivoiriens et en l’occurrence aux deux candidats pour qu’ils maintiennent un climat apaisé dans le pays après l’annonce des résultats. Les deux prétendants, qui ont lancé ensemble un appel au calme et se sont engagés à  respecter le verdict des urnes, avaient eux-mêmes créé un climat électrique en s’accusant à  longueur de meetings de toutes les épreuves qu’a connues le pays depuis dix ans, se traitant mutuellement de « putschiste ». Les observateurs demeurent très attentifs sur le comportement des ‘’houphouétistes » autrement dit s’ils ont vraiment suivi les consignes de vote en faveur du candidat du RHDP, Alassane Ouattara, challenger de Laurent Gbagbo, porte-étendard de la Majorité Présidentielle. De fortes pressions se sont exercées sur la commission électorale en vue d’une annonce des résultats plus rapide qu’au premier tour, o๠l’attente avait créé tensions et rumeurs. Elle dispose de trois jours pour proclamer le vainqueur sur la base des données provisoires. Des informations font état d’une première proclamation de résultats partiels dans le courant de la journée.

Présidentielle guinéenne : Dans l’attente des résultats

Attente dans le calme après un second tour salué par tous Deux jours après le second tour du scrutin présidentiel, les résultats provisoires sont toujours attendus par les guinéens. Toujours aucun résultat partiel. Le site d’information Tamtam Guinée relève que la conférence de presse du général Sangaré, le président de la commission électorale nationale indépendante, prévue hier lundi, « a été reportée à  ce mardi dans l’après-midi. Au cours de cette rencontre avec la presse, le président de la Céni devait rendre publics les premiers résultats partiels. Aucune explication officielle n’a été donnée pour justifier ce report. » Alors, on devrait en savoir un peu plus dans les heures qui viennent. En attendant, la presse guinéenne continue de se réjouir du bon déroulement du scrutin. Même si la prudence reste de mise. En attendant, les plus pressés ont des tendances à  se mettre sous la dent. Cellou Dalein Diallo serait actuellement en tête avec 67,97% des suffrages exprimés contre 32,03% pour Alpha Condé. Précisons que tendances ne concernent que 0,90% du total. Il y a eut environ quatre millions d’électeurs et un taux global de participation de plus 70% selon la CENI. Le président de la commission électorale guinéenne, le général malien Chaka Toumani Sangaré avait estimé au lendemain du scrutin, que ce second tour s’était déroulé de manière transparente et crédible malgré quelques petits problèmes. Des problèmes qui n’entachent en rien la crédibilité du scrutin, à  en croire le général Sangaré. Rappelons que le président de la CENI était avant sa nomination à  la tête de la commission électorale guinéenne le délégué général aux élections du Mali. Il est également expert aux élections au compte de l’organisation internationale de la francophonie. Il a organisé de nombreuses élections aussi bien en Afrique que dans certains pays européens. Le vote de Madrid annulé Les électeurs se veulent optimistes quant à  l’issue de cette élection. Exemple, Thérèse, secrétaire: « les élections se sont très bien déroulées et je crois que cette fois-ci, il y aura une prise de conscience des Guinéens. Parce qu’on a trop souffert dans ce pays, affirme-t-elle, et je sais qu’après les élections, nous trouverons une solution. Il y a beaucoup de choses qui se sont déroulées pendant la campagne (électorale) entre les deux leaders. Mais C’’est le passé (…). Malinké, Peulh, Soussou, je voudrais qu’on se donne la main et qu’on se dise que la Guinée doit avancer maintenant. Ce n’est pas à  cause des deux candidats qu’on va s’entretuer, se bouffer, se haà¯r ». Le seul point noir de ce scrutin concerne le vote de Madrid (Espagne). Le président de la CENI explique que « des électeurs sous l’effet de l’énervement, ont détruit le matériel électoral, empêchant ainsi, le vote de se dérouler. ». Aux dernières nouvelles, le vote de cette ville a été purement et simplement annulé par le CENI. La commission indique que les résultats seront publiés sur les ondes de la radio et télévision nationale ainsi que sur son site Web. Par ailleurs, le général met en garde les stations de radios privées de la place contre toute publication de résultats provisoires et partiels autres que ceux qui seront officiellement communiqués par la CENI. Toutes ces dispositions visent à  éviter des situations de violences qui pourraient replonger le pays dans l’instabilité sociale.Les premiers résultats provisoires sortiront probablement demain. Qui de Alpha Condé et Cellou Dalein Diallo sera le futur président de la Guinée ?

Présidentielle guinéenne: un second tour dans le calme à Bamako

Près de 9000 électeurs au Mali Le 27 juin dernier, les guinéens étaient sortis nombreux pour le premier tour du 1er scrutin présidentiel démocratique depuis 52 ans. La participation massive des électeurs avaient été saluée par l’ensemble de la communauté internationale et des observateurs guinéens, d’historique, avec plus de 70% d’électeurs. Le premier tour avait alors aboutit aux victoires de Cellou Dallein Diallo de l’union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) avec 43% des voix et d’Alpha Condé du rassemblement du peuple de Guinée (RPG) avec 39%. Initialement prévu pour le 19 septembre dernier, le second tour ne s’est finalement tenu que ce 7 novembre. Hier dimanche matin donc, l’affluence était grande au consulat général de Guinée à  Bamako. Le consul guinéen et président du bureau de vote de Médina Coura, Malick Diallo précise que les électeurs sont sortis plus massivement que lors du premier tour à  Bamako. Dès 6h du matin, tous les membres du bureau de vote étaient présents et à  7h, le vote a commencé. Ce sont d’abord le président du bureau de vote et tous les représentants des partis politiques qui ont donnés le ton, avant de céder la place aux autres électeurs. Le fait le plus marquant dans ce scrutin, C’’est le calme, la sérénité et la convivialité dans lesquels les électeurs ont votés. Le consul Diallo explique que « lors du premier tour, il y avait beaucoup de tension entre les électeurs à  cause des appartenances ethniques. Cette fois ci, tout s’est passé agréablement parce que tous les guinéens se sont donnés la main. » Neuf bureaux de votes effectifs Notons qu’au total neuf (9) bureaux de votes étaient ouverts, en plus de celui installé dans les locaux de l’ambassade. Il s’agit de : Consulat, Banconi, Kati, Sébénicoro, Djicorono Para, Faladiè, Kanadjiguila, Kalabancoura et Lafiabougou. Mamadou Camara est vice-président du bureau de vote de Médina Coura. Il reconnait que « avant le scrutin, nous avions des inquiétudes quant à  sa bonne tenue. Mais de plus en plus, nous commençons à  avoir de l’assurance. Nous voulons aller à  la démocratie. Les résultats qui sortiront donc de ces urnes sont de nous et pour que cela soit quelque chose de vrai, de juste, tout dépendra uniquement de notre comportement. On ne peut pas aller à  la démocratie, à  la sincérité, sans une volonté commune. Nous nous sommes fortement inspiré des élections et de la vie politique malienne qui est un véritable exemple pour tous les pays de la sous région. ». Il explique par ailleurs que si les guinéens de l’étranger votent aujourd’hui, C’’est grâce au Mali parce que C’’est Bamako qui a été le premier à  demander un vote extérieur. Abdoul Koudous Diallo, lui, est arrivé depuis 6h ce dimanche matin pour accomplir son devoir civique. Il était là  lors du premier tour et revient cette fois encore par amour pour son pays. Il estime que « C’’est une excellente chose pour le pays car cela lui permettra d’avancer sur de nombreux plans, surtout en matière de développement». Tériori Bah est commerçant au grand marché de Bamako. Il dit être venu voter pour que son pays aille de l’avant. « Nous sommes restés trop longtemps dans l’obscurité, il est temps pour nous de connaitre le bonheur d’être parmi les pays développés. J’étais là  au premier tour et malgré le temps mis pour ce second tour, je suis là . Cela ne m’a pas du tout découragé parce que C’’est pour mon pays que je le fait et mourrai s’il le faut pour ma Guinée», déclare-t-il ému avant de lancer un appel à  ses compatriotes : « Je demande à  tous mes frères et sœurs de Guinée de cesser de se battre. Personne ne peut chasser personne de la Guinée parce qu’elle nous appartient à  tous au même titre. Nous sommes tous les mêmes. Si le pays est gâté, C’’est tous les guinéens qui en pâtissent, mais s’il est stable et paisible, nous y gagnons tous. »

Présidentielle ivoirienne: Bédié appelle à voter Ouattara au second tour

L’ancien chef de l’Etat Henri Konan Bédié et l’ex-Premier ministre Alassane Ouattara se sont vus dimanche soir 7 novembre pour la quatrième fois en trois jours. A la sortie de cette rencontre le candidat éliminé au premier tour, Henri Konan Bédié a appelé tous les électeurs à  voter pour le candidat Ouattara face au président sortant Laurent Gbagbo lors du second tour du scrutin le 21 novembre. Alassane Ouattara est désormais le candidat de l’opposition ivoirienne. Qualifié pour le second tour de la présidentielle dans quinze jours, le président du RDR, (Rassemblement des républicains) n’est plus seulement le candidat de son parti mais bien celui du RHDP, le Rassemblement des houphouà«tistes, autrement dit la coalition d’opposition. Certes, le président Bédié qui a lu cette déclaration de soutien à  Alassane Ouattara a, une fois encore, dénoncé les fraudes massives, a-t-il dit, lors du premier tour mais l’ancien chef de l’Etat éliminé de la course à  la présidence n’a pas exigé de nouveau un recomptage des voix. l’heure n’est donc plus pour l’opposition aux polémiques judiciaires mais à  la mobilisation des militants et sympathisants pour le second tour. Plus une seconde n’étant désormais à  perdre, Henri Konan Bédié appelle donc tous les électeurs à  se rassembler autour de la candidature Ouattara afin de sauvegarder, dit-il, l’héritage du père de la nation, feu Félix Houphouà«t-Boigny. A cet effet, le RHDP va se doter d’une direction nationale de campagne commune qui, selon nos informations, pourrait être conduite par un imminent cadre du PDCI, le parti du président Bédié.

Second tour-Guinée: Rééditer l’exploit du premier tour

De commun accord pour une meilleur préparation Initialement prévu pour le 24 octobre passé, ce rendez-vous avec les urnes était a été finalement repoussé d’une semaine. Et cela au regard du délai jugé trop bref entre la nomination du nouveau président de la CENI, le Malien Siaka Toumani Sangaré, et la mise en branle de la machine électorale pour l’organisation d’un scrutin exempt de tout reproche. Si cette hypothèque est aujourd’hui levée, il reste une qui demeure toujours, à  savoir la tension intercommunautaire.En effet, on se rappelle qu’après les violences du 22 au 24 octobre dernier, la tension reste vive entre les deux candidats et donc entre leurs communautés respectives, c’est-à -dire les Peuls et les Malinkés. Une escalade de la violence avait conduit à  la migration des militants de Dalein Diallo et à  l’intoxication de ceux de l’alliance Arc-en-ciel du Pr Alpha Condé. Et pour l’heure, c’est la votation de ces déplacés et intoxiqués qui devient délicate, si bien que l’on se demande quelle sera l’issue de cette échéance tant attendue.On croyait pourtant finies les surenchères et les jérémiades infantiles et guignolesques qui ont été à  l’origine de tous les atermoiements auxquels on a assisté. Sur ce point, les hommes politiques guinéens n’ont pas encore pris l’exemple de leurs homologues ivoiriens qui ont réussi un bel exploit en organisant le 31 octobre dernier, un premier tour dans la sérénité, même s’il reste entendu que la bataille est loin d’être gagnée. Toutes les cartes en main En tout cas, il revient aux hommes politiques guinéens de faire preuve de responsabilité en surmontant leurs bisbilles ou leurs chicanes de mauvais aloi afin de vaincre ce qui apparaà®t désormais comme un signe indien. Certes, les Guinéens avaient également fait une prouesse le 27 juin dernier en organisant sans couac le premier tour de l’élection présidentielle. Si bien qu’on peut se permettre, sans être dupe ou candide, d’espérer une agréable surprise. De toute façon, la délicate question des militants déplacés ou malades ne saurait être brandie comme un argument pour compromettre cette nouvelle échéance.D’ailleurs, la CENI (Commission électorale nationale indépendante) semble avoir trouvé un modus vivendi à  cet épineux problème. En effet, elle propose aux électeurs déplacés de se faire enregistrer au niveau de ses démembrements situés dans leur préfecture d’accueil et aux électeurs hospitalisés pour cause d’intoxication de voter par procuration. Mais, sans jouer les oiseaux de mauvais augure, le contexte actuel de la Guinée subodore un nouveau climat de violence. On se demande jusqu’o๠pourra mener l’incurie politique des hommes politiques guinéens. Incapables de s’entendre au nom de l’intérêt supérieur de la nation.Ce qui est sûr, ils doivent savoir que tout le monde entier les regarde. Veulent-ils que l’histoire retienne d’eux qu’ils furent des héros ou des fossoyeurs pour leur nation ? Le politique le plus nuisible et le plus dangereux est celui qui, sous prétexte d’affranchir les hommes, leur enseigne la haine et l’intolérance. Le peuple guinéen a besoin d’hommes politiques sincères et sérieux et non de farceurs. Il n’est jamais trop tard pour mieux faire. Et on ose espérer que les hommes politiques guinéens remonteront la pente, pour que le 7 novembre soit une réédition du 27 juin.

L’affiche du second tour : Gbagbo-Ouattara

Les ivoiriens auront, avec la grâce de Dieu, un très beau cadeau de Noel. Un président ! Consensuel, accepté de tous, â la tête d’un pays réconcilié avec lui-même. Il faut y croire. Les résultats viennent de tomber il y a quelques minutes. l’attente a été longue et tendue. Nombreux sont les ivoiriens qui ont veillé en se demandant ce que cette nuit augurerait pour l’avenir de leur pays. Une élection avec un gagnant au premier tour aurait sans nul doute causé contestations, voire violences et rechute dans le chaos. La CEI a maintenu le cap, a su garder son calme et son impartialité et vient de confirmer les tendances qui s’étaient dégagées tout au long de la journée. Il y aura un second tour. C’’est un reflet exact de la campagne électorale o๠les trois mastodontes de la scène politique ivoirienne se sont âprement disputés les spots publicitaires géants de la capitale et le suffrage des foules. Du coté de leurs états-majors, les deux candidats Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara sont déjà  à  pied d’œuvre pour une nouvelle campagne électorale qui devrait démarrer dans quelques jours. Le second tour entre le président sortant Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara réserve des surprises. Même si un accord de 2005 entre « houphouétistes » stipule que tous les signataires reportent leurs voix sur celui d’entre eux qui ira au second tour, il n’est pas évident que ce report de voix soit automatique. Avec ses 27%, Henri Konan Bédié ne sera donc pas forcément un faiseur de roi. Le candidat Gbagbo a lui aussi toutes ses chances de remporter la finale de ce scrutin qui déterminera assurément l’avenir de la cote d’ivoire. Le second tour de ce scrutin devrait être organisé 15 jours après la proclamation des résultats définitifs du premier tour par le Conseil constitutionnel. Le 28 novembre est la date évoquée le plus souvent. Espérons que l’incertitude et l’anxiété de l’après-élection vont rapidement se dissiper et que la Côte d’Ivoire va se remettre au travail en attendant de connaà®tre le nom de celui qui fêtera Noà«l au palais de Cocody.

Guinée : La présidentielle n’aura pas lieu ce dimanche

Les raisons du report Ce vendredi en fin d’après midi, le président de la commission électorale indépendante (CENI), le général Siaka Sangaré a annoncé le report du second tour de la présidentielle qui devait se faire demain dimanche 24 octobre. Cette décision fait suite à  deux jours de rencontres entre la CENI et les acteurs politiques guinéens. La prochaine date n’est pas connue mais, le président de la CENI indique qu’elle se fera dans les plus brefs délais. Il estime que l’échéance initiale n’est pas tenable compte tenu de toutes les contraintes liées aux derniers dysfonctionnements enregistrés au sein même de la commission électorale. Le général Sangaré estime être conscient du fait que «Â ce second tour est attendu avec impatience en Guinée. Mais cependant, nous devons garder la sérénité et la lucidité nécessaire pour bien nous acquitter de notre mission ». La nouvelle date selon lui, ne doit pas être une date de plus, mais plus tôt un horizon d’espoir et de renaissance démocratique. Maintien du général Konaté primordial Rappelons que le général malien Siaka Toumani Sangaré a été nommé par le général Sékouba Konaté à  la tête de la CENI mardi dernier. Une nomination faisant suite aux querelles intestines au sein de la commission et la menace du candidat Cellou Dalein Diallo de ne pas se présenter au second tour si l’ancien président est maintenu. Ce dernier, notamment Louncény Camara a d’ailleurs été condamné ce vendredi à  une année de prison pour fraude lors du premier du tour le 27 juin dernier. Il aurait subtilisé certains procès verbaux à  l’issue du vote. Le président de la CENI appelle le général président Sékouba Konaté à  rester à  la tête de la Guinée jusqu’à  ce que le second tour se déroule. Il estime : «Â sans le président de la transition, il sera difficile de gagner le pari. Aussi voudrais-je le prier de ne pas laisser son œuvre inachevée, au risque de plonger le pays dans l’incertitude ». Un report voulu par tous les camps Notons que durant deux jours, le général Sangaré a rencontré tous les acteurs du processus électoral afin de décider du report ou non du scrutin du dimanche. Il a d’abord rencontré le premier ministre Jean Marie-Doré, ensuite la président du conseil national de transition Rabiatou Sera Diallo. Avant de clore ses entrevues avec le comité de suivi des élections et les deux adversaires Alpha Condé et Cellou Dalein Diallo. Il faut dire que le général s’est rendu dans les quartiers généraux de chacun des candidats. A l’union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), il a rencontré Cellou Dalein Diallo qui lui a fait comprendre qu’il est favorable à  un report. Privilégiant selon ses propres termes, la sincérité du scrutin, ainsi que la paix et l’unité de son pays. Le président de la CENI n’a pas rencontré Alpha Condé puisqu’étant en meeting à  l’intérieur du pays. Cependant, il a discuté avec les membres de l’alliance arc-en-ciel du candidat malheureux du premier tour, François Fall soutenant le rassemblement du peuple de Guinée (RPG) d’Alpha Condé. François Fall explique que si la CENI estime que toutes les conditions ne sont pas réunies, ils accepteront un éventuel report. Mais, il estime que le peuple de Guinée est fatigué donc, il faut que les élections se fassent dans les plus brefs délais. Dans quelques jours, on sera situé sur la nouvelle date du scrutin présidentielle qui est sérieusement par l’ensemble de la population guinéenne espérant qu’elle sera une solution à  l’instabilité qui la secoue en ce moment.

Présidentielle en Guinée : Probable scénario à l’ivoirienne…

A dix jours du second tour de la présidentielle guinéenne, la tension monte au sein de l’instance censée s’occuper de l’organisation du vote. Les membres de la CENI peinent à  accorder leurs violons. Adja Mame Camara qui avait remplacé le défunt Ben Sékou Sylla, a été remplacé par Loucény Camara lors d’une vote qualifié d’illégitime par certains. Il avait pourtant été élu par 17 des 25 membres qui composent l’instance, donc par la majorité. Cependant depuis quelques jours, les dissensions se font de plus en plus intenses à  la CENI. Il semble que ces problèmes aient pour principaux instigateurs, les deux finalistes du premier tour de la présidentielle, Cellou Dalein Diallo et Alpha Condé. Le premier est catégoriquement contre le maintien de Loucény Camara à  la tête de la commission, contrairement au second qui ne voit pas du tout la nécessité de remplacer l’homme. Cellou Dalein accuse Mr Camara d’être à  la solde de son adversaire Condé. Cellou menace de boycotter le second tour Dix jours avant le scrutin tant attendu de la présidentielle, le vainqueur du premier tour, le président de l’union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) Cellou Dalein Diallo menace de ne pas se présenter au prochain scrutin. La condition de son éventuelle participation est liée au départ du président de la commission électorale. Par ailleurs, le lundi dernier, 13 membres de la CENI ont signé une pétition demandant la démission de Loucény Camara et un nouveau vote. Et le lendemain mardi, trois chefs de département, faisant parti de la dissidence ont voulu organiser une passation de service afin d’imposer le doyen de la commission, Foumba Camara. Loucény de son côté, se considère tout à  fait légitime puisque « élu par la majorité des membres. Mais si les 2/3 de la commission convoquent une nouvelle élection, je me plierai aux règles. Je suis pour la légalité.» Les partisans de Cellou disent craindre un tripatouillage des votes de la part de certains membres de la CENI. Said Djinnit à  Conakry Said Djinnit, le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest, s’est rendu ce mercredi à  Conakry pour rencontrer les candidats et le conseil national de transition. Celui-ci estime que «Â étant donné que Cellou Dalein et Alpha Condé se sont engagés à  préserver la paix dans le pays, je leur demande de se calmer et faire de leur mieux, pour que la Guinée retrouve la stabilité politique. » Sa visite démontre l’inquiétude de la communauté internationale vis-à -vis de l’atmosphère actuelle. Au cas o๠Cellou refuse d’aller aux urnes ce 24 octobre, la Guinée risque de se retrouver dans la même situation que la Côte d’Ivoire avec des éternels reports d’élection. C’’est en somme ce que craignent les guinéens, leurs voisins et tous les organismes internationaux ayant des affaires (entreprises…) dans ce pays. La paralysie au sein de la CENI est de plus en plus intense. Les dissidents ont même fait parvenir des lettres de correspondances à  la présidence de la république et au CNT afin que ceux-ci interviennent aux sein de l’institution. Il faut avouer que la zizanie entre les membres de la commission, traduit un monopole qui importe aux yeux de Diallo et Condé. Car bon nombre de politiciens en Afrique, pensent que si la commission électorale est de leur côté, il est probable qu’ils seront élus et cela, avec un fort pourcentage des voix. Rappelons qu’à  l’époque du regretté Ben Sékou Sylla, il avait été taxé par les partisans de Condé, d’être du côté de Cellou Dalein Diallo. Mais cela n’a pas empêché le dirigeant du parti pour le peuple de Guinée (RPG) de se porter candidat. Il est donc important pour ces deux hommes, de consentir à  certains sacrifices afin de la stabilité revienne dans ce pays qui n’a pas connu de moments heureux depuis longtemps. En tous les cas, la probabilité que le scrutin du 24 soit reporté est énorme.

Présidentielle en Guinée : La campagne pour le 2è tour à nouveau lancée

Un scrutin pris avec réserve Le dimanche 24 octobre prochain, la Guinée tiendra le second tour du scrutin présidentiel après le premier du 27 juin dernier. A l’issue du premier tour, Cellou Dalein Diallo et Alpha Condé sont sortis vainqueurs avec respectivement 39% et 18% des suffrages exprimés. Initialement prévu pour le 19 septembre dernier, le second tour a finalement été repoussé au dimanche prochain. La campagne lancée ce lundi, s’achèvera vendredi, c’est-à -dire, 48h avant le jour ‘J’. Si certains doutent de la tenue de ce scrutin, d’importantes avancées sont à  constater. Notamment la rencontre entre les deux candidats Alpha Condé et Cellou Dalein avec le général Sékouba Konaté au palais présidentiel de Conakry hier lundi. Il existe beaucoup de tension entre les deux hommes Diallo et Condé qui se regardent en chien de faà¯ence. D’abord, C’’est Alpha Condé qui accusait Cellou Dalein d’être favorisé par la commission électorale indépendante (CENI) par le biais de son défunt président Ben Sékou Sylla. Ainsi après les résultats du premier tour, les contestations se sont faites nombreuses surtout du côté du rassemblement du peuple de Guinée (RPG) de Condé. Suivra ensuite l’exigence de Cellou Dalein Diallo à  remplacer l’actuel président de la CENI, Loucény Camara qu’il accuse d’être à  la solde de son adversaire. Il refuse donc d’aller aux élections tant que celui-ci ne sera pas remplacé par «Â une personnalité neutre » . Les deux rivaux se rencontrent Après la rencontre entre Cellou Dalein et Alpha Condé ce lundi après midi avec le président de la république, les deux hommes ont eu un tête à  tête ce matin. A l’issue de leur rencontre avec le président, ils se sont tous les deux engagés à  former un gouvernement d’union nationale avec des éléments du perdant en cas de victoire. Les deux challengers malgré leur divergence, se sont publiquement serrés la main. Un signal fort à  l’approche d’une présidentielle tant attendue et qui est censée ramener le pays dans une stabilité politique et sociale. Cinq jours avant le vote, l’union des forces de Guinée (UFDG) de Cellou reste toujours campé sur sa position. Celle de changer Loucény Camara. Cellou a d’ailleurs réalisé un coup de maà®tre en réussissant à  faire changer de position à  12 des 22 sur le maintien ou non de leur président. Ces derniers demandent une nouvelle élection afin «Â d’assurer la neutralité de leur institution. » Le président de la CENI disait il y a quelques jours, qu’il se conformera aux règles de l’institution quelque soit la décision prise. Selon le règlement intérieur de la commission, les 1/3 des membres peuvent convoquer une élection afin de choisir le président. C’’est donc sur cette base que Loucény Camara se base pour dire qu’il n’est pas illégalement venu à  la tête de la CENI. Il a été choisi selon lui, par la majorité des votants. Il s’expliquait en fin de semaine dernière : «Â J’ai été choisi selon les règles. Et si les membres veulent que le vote se refasse, je me conformerai à  leur choix. Je ne souhaite que le bonheur de mon pays et des mes concitoyens. Je ne suis issu d’aucun parti politique et encore moins de celui de Mr Condé comme certains se plaisent à  le dire. Je n’ai absolument rien à  me reprocher.» l’UFDG et le RPG à  couteaux tirés Les partisans de deux candidats en lice pour dimanche, sont à  couteaux tiré en ce qui concerne la présidence de la CENI. D’une part, l’UFDG veut le départ du président et d’autre part, le RPG qui estime qu’au nom du respect de la légalité, Loucény Camara doit être maintenu à  la tête de la CENI. Tout compte fait, il est fort probable que l’élection pour la présidence de la commission se fasse puisque la majorité le demande. Mais cela dit, cette élection se fera t-elle.Car Cellou Diallo menace de boycotter le scrutin si Loucény Camara n’est pas remplacé.

Présidentielle en Guinée : Le second tour dans deux semaines

Premier tour déja lointain Le 27 juin dernier, la Guinée organisait pour la première fois depuis 52 ans, ses premières élections libres, démocratiques et transparentes. Les électeurs sont sortis nombreux pour participer à  un scrutin qualifié d’historique par de nombreux observateurs nationaux et internationaux. à€ l’issue du vote, l’ancien Premier Ministre Cellou Dalein Diallo est arrivé en tête avec plus de 43% des voix contre un peu plus de 18% pour le président du Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG) Alpha Condé. Ces résultats avaient dans un premier temps été rejeté par ce dernier qui a dénoncé des fraudes massives dans certains bureaux de vote et l’annulation de suffrages dans la haute Guinée (fief de Condé). A cause des nombreuses protestations, la Cour Constitutionnelle ne validera les résultats proclamés par la CENI, qu’après un mois de consultation. Commença alors la campagne de séduction pour les deux candidats. Ils useront de tous les moyens pour rallier à  leur cause les candidats malheureux. Le plus gros poisson est Sidya Touré, arrivé en 3e position avec 13% des voix qui, s’est finalement rangé du côté de l’ancien Premier Ministre. à€ lui, vient s’ajouter Ibrahim Abé Sylla. Alpha Condé quant à  lui, reçoit le soutien de Kourouma et plusieurs autres petits partis ayant obtenu certes peu de suffrages, mais assez pour faire peur à  l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG). Enfin une date pour le second tour Après plusieurs semaines de tergiversations et d’incertitudes, la CENI, à  l’issue d’une réunion tenue dans ses locaux ce mardi, a annoncé la tenue du second tour de la présidentielle le 24 octobre prochain, dans un peu plus de deux semaines donc. Le décret a immédiatement été signé par le Général Président Sékouba Konaté. Hier soir à  la télévision nationale (RTG), le secrétaire général de la Présidence Tibou Camara a indiqué « C’’est une très bonne nouvelle qui était attendue avec beaucoup d’effervescence, beaucoup d’espoir et d’impatience par l’ensemble des guinéens et la communauté internationale». Le 24 octobre prochain est une date qui convient parfaitement aux deux candidats finalistes Alpha condé(RPG) et Cellou Dalein Diallo (UFDG), même si ce dernier exige le remplacement du président de la Commission Nationale Electorale Indépendante (CENI). Il accuse ce dernier d’être membre du parti de son adversaire, l’opposant historique Alpha Condé. Alpha Condé pour sa part, se refuse à  tout changement à  la tête de cette commission. Rappelons que la communauté internationale s’était elle-même montré inquiète face à  la lenteur de la tenue du second tour. Le général Sékouba avait même menacé de démissionner si les politiques ne parvenaient pas à  trouver une solution de sortie de crise. Et dernièrement, il disait que s’il n’y a toujours pas de date, il imposerait lui-même un candidat civil à  la tête du pays. Il n’aura pas à  le faire avec la décision de la CENI. Beaucoup de guinéens souhaitent que le scénario à  la Côte d’Ivoire ne se répète pas dans ce pays et que la date du 24 soit bel et bien respectée.

Présidentielle en Guinée : report du 2è tour à une date indéterminée

Dans l’adresse à  la Nation qu’il a prononcée ce mercredi 15 septembre 210 au soir, il a expliqué que la CENI (la Commission électorale nationale indépendante) avait demandé plus de temps. Selon lui, il faut maintenant que tous les acteurs de la transition se retrouvent autour du médiateur burkinabé pour tirer toutes les conséquences de ce report. Le président de la transition, le général Sékouba Konaté entérine donc la demande de la CENI pour un délai supplémentaire. Une CENI dont, il l’a rappelé, les avis fondent les décisions des institutions de la transition en matière électorale. La Commission électorale nationale indépendante, a-t-il dit, « vient de suggérer un report de de la date du second tour de l’élection présidentielle initialement prévue pour le 19 septembre prochain pour des raisons techniques liées aussi aux exigences des candidats. ». « Les deux candidats que nous avons consultés, a ajouté Sékouba Konaté, disent prendre acte de la décision souveraine de la CENI. ». « Pour ma part, a-t-il encore indiqué, J’estime qu’un espoir a été déçu, qu’un rendez-vous important vient d’être manqué. » Extrait de l’allocation radio-télévisée du président de la Transition, le général Sékouba Konaté : «l’espoir a été déçu» Mes chers compatriotes, je m’adresse à  vous à  un tournant critique de l’évolution de notre processus de transition. l’heure est aux doutes et aux interrogations. La transition, et les espoirs qu’elle continue de susciter, sont suspendus à  un second tour sans cesse annoncé mais qui se fait toujours attendre. Je constate avec grand regret que malgré notre effort de patience et les assurances qui m’ont été données, nous allons vers une impasse. J’estime que l’espoir a été déçu…. Selon le général Sékouba Konaté, la situation nouvelle interpelle tous les acteurs de la transition, qui doivent se retrouver sans délai autour du médiateur pour tirer toutes les conséquences de ce report. Le président de la transition ne s’est en revanche pas exprimé sur la nouvelle date à  laquelle le second tour pourrait avoir lieu. Le porte-parole de la CENI, Thierno Seydou Bayo, a indiqué en début de soirée à  quelques journalistes que la Commission avait besoin d’une à  deux semaines pour boucler les préparatifs.

Guinée : Violences à la veille du 2ème tour de la présidentielle : le scrutin menacé

Malgré le protocole d’accord, pour une «Â campagne apaisée », signé par les deux candidats à  Ouagadougou sous les auspices du président Blaise Compaoré, la violence a repris ce week-end à  Conakry. Causant une cinquantaine de blessés, des morts et d’importants dégâts matériels. Prévu pour dimanche prochain, le scrutin aura-t-il lieu ?. En tout cas, rien n’est moins sûr au vu des violences qui se sont déroulées ce week-end à  Conakry. En effet, le site d’information Guinée conakry raconte : « des vandales armés de machettes, des loubards munis de fusils et des jeunes aux lance-pierres, se sont attaqués aux résidences, aux voitures, aux boutiques et enfin aux personnes, dans une furie vengeresse, au nom de l’UFDG ou du RPG (les partis des deux candidats). Ainsi donc, samedi et dimanche ont été des jours de violence gratuite entre militants déchainés pour des règlements de comptes sanglants. Selon nos informations, le bilan officiel des manifestations est lourd : au moins 6 morts, une cinquantaine de blessés et d’importants dégâts matériels. Au lendemain des violences qui ont fait près d’une vingtaine de blessés, la banlieue de Conakry (Guinée) a été , ce dimanche, le théâtre de nouveaux heurts entre les partisans des deux candidats au second tour de la présidentielle du 19 septembre prochain, rapporte la presse internationale. Tensions d’entre deux tours Ces violences sont apparues dans la banlieue de Hamdallaye qui abrite les sièges de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) et du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), partis politiques des deux prétendants à  la magistrature suprême, Cellou Dalein Diallo et Alpha Condé. Selon l’Agence France Presse (AFP) , des dizaines de militants se sont affrontés par jets de pierres interposées. Des automobiles circulant dans le quartier ont également été touchées par les projectiles.Déjà , la veille, près d’une vingtaine de personnes avaient été blessées, à  Hamdallaye, dont six dans un état grave, si l’on en croit le RPG. Du reste, cette formation politique, par le biais de son porte-parole, Martine Condé, a indexé les militants de l’UFDG d’être responsables des violences et des attaques contre le domicile du candidat Alpha Condé. C’’est donc à  juste raison le gouvernement de transition a décidé hier de suspendre temporairement la campagne électorale. Les deux candidats, Alpha Condé et Cellou Dalein Diallo doivent se rencontrer ce lundi. Mais les médias guinéens affichent leur inquiétude, à  l’instar d’ « Aminata », autre site d’information guinéen. « La Guinée en danger, s’exclame-t-il. Il faut partir du principe que la tenue du second tour le 19 septembre est un constat d’échec. Tous les indicateurs prouvent que cette date n’est ni réaliste ni réalisable. Sauf si l’objectif recherché est de se diriger droit vers l’hécatombe », prévient « Aminata ». Au C’œur du conflit : la Céni, la Commission électorale nationale indépendante, dont le président vient d’être condamné à  de la prison ferme pour fraude électorale lors du premier tour le 27 juin dernier. Et dont la présidente intérimaire est contestée par le camp d’Alpha Condé, car jugée trop proche de l’autre camp. Résultat, remarque Aminata : « dans les Etats-majors des deux partis du second tour, on est convaincus que l’adversaire, ce n’est pas l’autre camp, mais la Céni. (…) Et dans l’un ou l’autre cas, il y a des risques que les résultats ne soient pas acceptés, et que la situation vire à  l’affrontement. » Le silence « coupable » du général Sékouba Konaté Qu’attend-il, donc, le général Konaté, pour mettre les points sur les i. Son silence, ces jours-ci, ne frise-t-il pas une attitude démissionnaire ?. «Â Le Président de la Transition doit veiller à  l’après élection. Il doit savoir qu’il sera comptable devant les hommes et devant l’histoire si cette transition échouait, et le pays est à  deux doigts de l’écheC’ », indique un observateur de la scène politique internationale. La Céni et le ministère de l’Administration territoriale devaient se réunir lundi pour finaliser l’organisation de ce second tour entre l’ex-Premier ministre Diallo (43,69% au 1er tour) et l’opposant historique Condé (18,25%).

2è tour de la présidentielle guinéenne : le Libéria et la Sierra Léone impliqués

Un retard de date qui inquiète les voisins Ces derniers temps, la Guinée Conakry est observée par ses voisins et frères africains. Le sujet principal étant la tenue du second tour de l’élection présidentielle qui tarde à  venir après le premier datant du 27 juin dernier. Ce second tour devait se tenir au plus tard le 1er août dernier. Mais, face aux difficultés rencontrées par la commission électorale nationale indépendante et les acteurs politiques du pays, la date a finalement été fixée au 19 septembre prochain. Plusieurs personnalités africaines ont effectué des visites à  Conakry il y a quelques semaines. Il s’agit notamment de Amadou Toumani Touré du Mali, Blaise Compaoré du Burkina Faso, Abdoulaye Wade du Sénégal et Jean Ping de la commission africaine. Ces visites sont suivies de celles de Ernest Bai Koroma de Sierra Léone et Helen Johnson Sirleaf. Ces deux présidents sont particulièrement concernés de près par la situation politique guinéenne parce qu’étant les premiers à  ressentir la crise. Cette situation n’est donc pas pour les rassurer après de récentes guerres civiles. Rencontre avec les acteurs politiques Arrivés à  Conakry ce mardi, les deux chefs d’Etats ont rencontré les acteurs politiques du pays. l’objectif est d’atttirer l’attention des uns et des autres, sur le maintien d’une situation politique stable qui garantirait une situation économique et sociale stable. Avec le début du mois de ramadan, les choses sont assez calmes dans le pays. Les deux camps de Cellou Dallein Diallo et d’Alpha Condé jouent à  la guerre psychologique afin de mobiliser le plus d’électeurs pour le second tour. La lutte est rude entre les deux camps puisque C’’est maintenant que tout se joue pour conquérir les derniers indécis. La CENI il faut le dire, est assez divisée entre les partisans des deux candidats or, elle est censée rester neutre. Du côté de Cellou Dallein Diallo, on estime qu’il ne faut pas toucher aux prérogatives de la CENI et la laisser organiser tout à  sa manière. Contrairement à  Alpha Condé qui juge pour sa part, nécessaire d’impliquer le ministère de l’administration territoriale dans le comité d’organisation des élections. Il faut avouer que la CENI manque de moyens logistiques pour organiser le 2è scrutin. Elle n’a pas bénéficié de financements du gouvernement qui a refusé de débourser des sous. Il parait donc essentiel pour elle, de joindre le ministère à  ses activités afin que le scrutin se déroule dans les meilleurs conditions possibles.

Guinée : Enfin une date fixée pour le second tour

L’élection aura lieu dans une quarantaine de jours, constate le site. Le temps de laisser passer l’intensité de la saison des pluies, de vivre le mois saint de Ramadan, de corriger les faiblesses signalées, de mobiliser les ressources indispensables à  cette organisation du vote, et enfin le temps de laisser la tension baisser… » En effet, constate Guinée Conakry Infos, « les deux leaders Cellou et Alpha, ne l’auront pas accepté de gaà®té de C’œur, ni leurs militants à  C’œur-joie, mais les réalités sont têtues, et pour ne point donner dans l’improvisation et tomber dans les abysses des contradictions ethnico-politiques, il était certainement plus sage pour le général Konaté et tous les autres, de choisir cette voie là . En somme, « donner du temps au temps » (…). Faire pression sur soi-même. » Et en premier lieu, les intéressés, estime le site d’information guinéen : « Jean-Marie Doré et Alpha Condé qui voulaient trainer le pas, Cellou Dalein Diallo et Rabiatou Diallo qui étaient pressés, devront tous savoir patienter, car ce délai, n’est pas une éternité. Ce n’est ni trop long, ni trop court. » Et Guinée Conakry Infos de conclure : « les Guinéens qui ont attendu 52 ans pour cet avènement sauront bien attendre encore quelques jours… » Les leçons du premier tour ont-elles été bien tirées ? « Ouf ! », soupire de son côté Le Pays au Burkina qui estime que les récentes médiations ont été déterminantes : « On peut dire que le ballet diplomatique de la semaine dernière en Guinée du président du Faso, Blaise Compaoré, médiateur de la crise guinéenne, et du chef de l’Etat sénégalais, Abdoulaye Wade, ont fini par porter ses fruits. Les rencontres tous azimuts avec les acteurs du processus électoral, les appels au sens de responsabilité des uns et des autres, ont apparemment fait bouger les lignes (…). » Et le quotidien burkinabé d’afficher son optimisme : « nul doute que les leçons du premier tour ont été bien tirées. Cela est surtout valable pour la Commission électorale nationale indépendante (CENI) qui a été fortement critiquée pour sa conduite jugée approximative du premier tour. De leur côté, poursuit Le Pays, les deux candidats savent maintenant comment mieux s’organiser. (…) Et doivent à  présent se préparer à  aller à  l’assaut de l’électorat quand viendra l’heure de la campagne électorale. Au regard des enjeux, croisons les doigts pour que la raison l’emporte sur la passion et les extrémismes. » Un « régime de fer » Paul Kagame devant une forêt de micros et de caméras, à  la Une du New Times à  Kigali. « Kagame confiant en sa victoire », titre le quotidien rwandais. Il est vrai que cette présidentielle est sans surprise. « Président sortant et entrant », titre le site d’information burkinabé Fasozine qui constate que « comme presque partout en Afrique o๠la démocratie et particulièrement l’alternance sont prises en otage, Paul Kagame, débarrassé de tous ses véritables contradicteurs, est en roue libre à  la reconquête de son propre fauteuil, qu’il est certain de conserver. » Dans la presse française, cette analyse du quotidien La Charente Libre sur la situation au Rwanda: « si Hutus et Tutsis vivent à  nouveau en paix, si les anciens génocidaires cohabitent désormais avec les familles de leurs victimes, C’’est très largement parce qu’ils sont placés sous la surveillance étroite et féroce d’un régime de fer. De la même façon, C’’est en maniant la terreur, (…) en institutionnalisant les dénonciations interfamiliales, en s’appuyant sur un véritable parti-Etat, en pratiquant la planification autoritaire des cultures, que Kagamé peut se vanter d’avoir doublé le PIB depuis 2003 (…). Ces résultats ont valu jusqu’alors à  Kagame une certaine bienveillance des Occidentaux, relève La Charente Libre, à  commencer par celle des Britanniques et des Américains qui ne sont pas mécontents de trouver à  Kigali un élément de stabilité dans une Afrique déchirée. Il n’empêche que les assassinats de deux opposants et d’un rédacteur en chef d’un journal d’opposition et, parallèlement, la pseudo-opposition dont s’est lui-même dotée Kagame (…) commencent sérieusement à  faire désordre. » Des danses trop suggestives… Trop, C’’est trop, pour le site d’information gabonais GabonEco qui s’insurge contre les danses sexy, voire obscènes, dans les discothèques, mais aussi, trop souvent, estime-t-il, à  la télévision… « Oriengo, Tchoukussa, Dombolo, Mapouka, Bobaraba… Des danses toutes aussi lubriques les unes que les autres, affirme GabonEco. Et, il y en a trop sur les télévisions du Gabon : avant et après le journal, il n’y a que ça ! Durant les interludes, il n’y a que ça ! Toujours à  la limite de l’obscène. Tout se passe comme si les chorégraphes africains en général, et gabonais en particulier, ne « pensaient qu’à  ça » », déplore GabonEco. (…) l’accent est toujours mis sur les mouvements des hanches et du postérieur, poursuit-il, auxquels on ajoute des tenues suggestives qui ne manquent pas de heurter la sensibilité des téléspectateurs et particulièrement du jeune public. On sait pourtant, sermonne GabonEco, que la diffusion de ces programmes peut avoir des effets graves quant à  l’éducation des enfants et la préservation de l’identité culturelle. Tout comme ces danses peuvent remettre en cause les vertus fondamentales de la société. »