Taxe aérienne : De plus en plus chère

Voyager devient désormais plus cher. Ce n’est pas une erreur, ni une mauvaise blague de ce début du mois de septembre. Le site Financial Afrik affirme que l’Afrique applique les taxes aériennes les plus élevées au monde.

Au Mali,  la signature d’un contrat entre l’État et la société Securiport a augmenté le coût de la taxe aérienne. Cette dernière a mis en place des dispositifs et logiciels afin de contrôler le flux migratoire à l’aéroport international Modibo Keita. En contrepartie, elle perçoit une redevance de 25 000 francs CFA sur les billets aller-retour de chaque passager. Une augmentation qui passe mal auprès des professionnels du secteur. « Nous sommes déjà l’un des pays les plus chers de la zone. Cela fait des années que nous militions pour faire baisser les prix, mais, a contrario, ils ne font qu’augmenter ! », déplore un cadre de l’aéroport de Sénou. Selon lui, cette nouvelle taxe ne fera que freiner les ambitions maliennes de faire notre aéroport un hub. « Les compagnies sont déjà réticentes à venir. Cette nouvelle taxe ne fera que décourager celles qui aimeraient se lancer », ajoute-t-il.

Des compagnies non concertées Les compagnies aériennes assurent n’avoir pas été consultées avant l’entrée en vigueur de la taxe. « On nous met devant le fait accompli et nous sommes obligés de nous conformer », regrette un employé de Tunisair. C’est peu de le dire. Sur un billet de 300 000 francs CFA, il n’y en a que  la « moitié », 150 000 francs, qui entre dans les caisses de la compagnie aérienne. Le reste est décomposé en diverses taxes, qui s’expliquent par la multiplicité des acteurs. Car chaque entité perçoit une taxe pour ses prestations. « Dans d’autres pays c’est la même entreprise qui gère tout, donc, de fait, les coûts sont considérablement moins élevés. Nous devons absolument baisser nos redevances pour être attractifs », propose notre interlocuteur.

Des passagers « ponctionnés »

Bien qu’elle fasse beaucoup de mécontents, le poids de cette taxe pèse surtout  sur les passagers. Les compagnies ne sont en effet pas les premières impactées, puisque le coût de la taxe est répercuté sur le prix des billets. En acheter un au Mali revient sensiblement plus cher que dans d’autres pays. Mais ce n’est pas pour autant que le secteur craint une crise avec les clients. « Faire avec, c’est tout ce que nous pouvons », assure d’une voix résignée Mohamed Sissoko. Même s’il aurait bien voulu s’en passer, ce jeune entrepreneur constamment entre deux avions ne saurait surseoir à ses déplacements pour cause de nouvelles taxes.