Mali : À Ménaka, le Gsim veut laver l’affront de Talataye

À Ménaka, dans l’Est du Mali, des groupes islamistes armés s’affrontent à nouveau.La guerre fratricide entre jihadistes au Sahel se poursuit. Depuis 48 heures, de nouveaux affrontements opposent dans la région de Ménaka, dans l’Est du Mali, des combattants du Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (Gsim) à leurs « frères ennemis » de l’État islamique au Sahel (EIS). « Des affrontements entre Jnim et daech signalés cet après-midi au Sud-Ouest d’Insinsnane », écrit sur twitter le 29 octobre Fahad Ag Almahmoud, Secrétaire d’État du Groupe d’autodéfense touareg, imghad et alliés (Gatia).

Ces heurts ont tourné, pour le moment, à l’avantage du Gsim, a confié une source sécuritaire à APA News. Selon cette dernière, le groupe jihadiste proche d’Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a « repris toute la zone Est et Sud-Est de Ménaka jusqu’à Tamalat et Insinsnane ». Au mois de mars, l’État islamique au Sahel a tué plusieurs dizaines de civils dans cette zone habitée essentiellement par des touaregs daoussahak.

Selon nos informations, l’EIS ne tiendrait qu’Anderamboukane, vers la frontière nigérienne où « il s’est replié », alors qu’il est sous la menace d’un nouvel assaut du Gsim qui se préparait à « reprendre » cette localité. Dimanche 30 octobre, il y a eu un bref cessez-le-feu.

La reprise des affrontements entre les deux groupes jihadistes est liée à un évènement qui s’est produit début septembre. Du 6 au 8 de ce mois-là, l’EIS a chassé le Gsim de Talataye, un village du cercle d’Ansongo, à 1283 kilomètres au Nord-Est de Bamako, après d’intenses combats de plusieurs heures et dans lesquels les deux groupes ont perdu des dizaines de combattants. Dans le numéro 356 de sa revue hebdomadaire « al-Naba » (la Nouvelle, en arabe), l’État islamique affirmait avoir tué une soixantaine de membres des « milices d’Al Qaïda ».

« La défaite de Talataye a terni l’image du Gsim et a consolidé le mythe d’invincibilité de l’EI d’où une mobilisation du Gsim depuis quelques semaines pour cette grande offensive », soutient une source généralement bien informée des activités des groupes jihadistes sahéliens.

L’objectif de l’Alliance jihadiste consiste à « attaquer et prendre le fief de l’EI se trouvant entre Ansongo et Ménaka, vers la frontière avec le Niger ». Il s’agit pour le Gsim de « laver l’affront de Talataye » et de « réarmer moralement ses combattants affectés par cette défaite ».

À travers cette nouvelle offensive, les affidés d’Iyad Ag Ghali chercheraient aussi à « redorer leur blason auprès des populations locales ». Lors des heurts de septembre, un avion de l’armée malienne de type Sukhoi 25 (SU-25) a effectué un vol de reconnaissance.

Somalie : Lourd bilan après une double attaque à la voiture piégée d’al-Shabab

La capitale de la Somalie a été une nouvelle fois visée par une attaque jihadiste revendiquée par le groupe al-Shabab, affilié à Al Qaida.Des scènes apocalyptiques. C’est ce à quoi ressemble une avenue très fréquentée de la capitale de la Somalie, après le double attentat perpétré le week-end dernier par des militants islamistes appartenant à al-Shabab. 

Le mode opératoire du groupe jihadiste a consisté à envoyer deux voitures piégées, bourrées d’explosifs, faisant selon un bilan fourni par les autorités somaliennes, 100 victimes et 300 blessés. 

C’est la deuxième attaque la plus meurtrière du groupe après celle de 2017, dans la même zone appelée K5, vers le carrefour Zobé.

L’un des véhicules a atteint le ministère de l’Education qui se trouve dans la même zone, à Mogadiscio. Le groupe jihadiste a revendiqué le double attentat, le justifiant par sa guerre contre l’enseignement d’un programme basé sur le « christianisme ».  

Cette opération intervient quelques jours après l’assaut des insurgés islamistes contre un hôtel de la ville portuaire de Kismayo, dans le sud du pays, faisant neuf morts et 47 blessés.

Lundi 17 octobre, le Trésor et le Département d’Etat américain ont sanctionné une dizaine de personnes liées à cette organisation affiliée à Al Qaïda depuis 2010. Mais selon une note de suivi du cabinet en Intelligence stratégique et de veille sur le Sahel basé à Strasbourg,, les sanctions américaines sont « du domaine du symbole », étant entendu que « les membres et sympathisants d’al-Shabab qui vivent en Somalie ne sont peu, voire pas impactés par ce genre de sanctions ».

Burkina : au moins 13 soldats tués dans une embuscade

Les groupes armés non étatiques ont encore fait des victimes dans les rangs de l’armée Burkinabè.Une patrouille du détachement militaire de Natiaboani, dans l’Est du Burkina Burkina Faso, est tombé dans une embuscade tendue par des hommes armés, hier samedi, a appris APA. 

L’incident s’est produit à hauteur du village de Katamboari, au Nord de Fada N’Gourma. Le bilan provisoire et non officiel de est de 13 soldats et de 2 supplétifs civils de l’armée tués, rapportent plusieurs sources concordantes jointes par APA.

Elles décrivent « une embuscade très violente » qui aurait fait des dégâts matériels importants. « Les assaillants ont aussi emporté du matériel militaire », ajoutent nos sources.

Cette attaque intervient cinq jours après celle qui a visé le 14e régiment interarmes de Djibo et qui a coûté la vie à 10 militaires. Selon l’État-major, la riposte à cette attaque avait permis de neutralisés 18 terroristes.

Le Burkina Faso est confronté depuis setp ans à une insurrection des groupes armés terroristes. Ils ont fait plusieurs milliers de victimes et entraîné le déplacement de près de deux millions de personnes.

Paris veut renforcer sa coopération militaire avec Kigali

Le chef d’Etat-major de la défense rwandaise, le général Jean Bosco Kazura, a reçu le général de brigade François-Xavier Mabin, commandant des Eléments français au Gabon.Une source militaire contactée par APA explique que la visite officielle de quatre jours à Kigali du général de brigade Mabin vise à renforcer la coopération militaire entre les forces de défense rwandaises et les forces armées françaises.

« Nous avons défini une feuille de route et aujourd’hui nous sommes dans sa mise en œuvre qui se traduira par de nombreuses actions de coopération et d’échanges à partir de 2023 », a déclaré l’officier français.

Au cours de leur visite qui a pris ce vendredi, le général François-Xavier Mabin et sa délégation ont rendu hommage aux victimes du génocide de 1994 contre les Tutsis au Mémorial du génocide de Kigali et ont également visité le Musée de la campagne contre le génocide.

Burkina : le Gsim libère des prisonniers à Djibo

La ville de la région du Sahel pourrait connaître un regain de violence après la libération de plusieurs dizaines de prisonniers par des jihadistes affiliés à Al Qaïda au Maghreb islamique.Sans surprise, le groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (Gsim) revendique l’attaque du 24 octobre dernier contre une base de l’armée burkinabè à Djibo. Le groupe jihadiste affirme, jeudi 27 octobre, dans sa revue hebdomadaire avoir tué plus de dix « tyrans » et fait « des dizaines de blessés ». L’État-major des armées a reconnu avoir perdu 10 militaires dans cette attaque, précisant que « les éléments du 14e régiment interarmes (RIA) ont vaillamment riposté aux assaillants venus en nombre important ».

Selon l’armée burkinabè, « 18 corps de terroristes ont été dénombrés au cours des opérations de ratissage ». Pertes sur lesquelles l’organisation jihadiste n’a pas communiqué, préférant mettre en avant la « libération de 67 prisonniers » qu’elle qualifie de « musulmans ordinaires ».

Une vidéo non encore authentifiée, diffusée jeudi 27 octobre, montre des hommes censés être les prisonniers libérés par l’aile burkinabè de l’alliance jihadiste née de la fusion de quatre organisations proches d’Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Les jihadistes ont assiégé la ville de Djibo depuis plusieurs mois, la rendant inaccessible par voie terrestre. Dernièrement, les convois de ravitaillement organisés par les autorités, pour assister les habitants coupés du reste du pays, ont été attaqués par les insurgés islamistes, occasionnant des morts parmi les forces de sécurité et des civils.

Le 26 septembre dernier, un convoi d’approvisionnement à destination de Djibo est tombé dans une embuscade jihadiste à hauteur du village de Gaskindé. Un bilan de l’armée faisait état de 37 morts dont 27 militaires et 10 civils dans cette attaque qui a précipité la chute du lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, renversé vendredi 30 septembre par le capitaine Ibrahim Traoré alors qu’il venait de boucler huit mois à la tête de la transition après son coup d’État de janvier dernier contre Roch Marc Christian Kaboré.

Mali : que faisait Mahamadou Issoufou à Bamako ?

Le président malien de la transition a eu un entretien jeudi 27 octobre avec Mahamadou Issoufou, l’ancien président du Niger.Après avoir été chef de l’Etat du Niger pendant une décennie, Mahamadou Issoufou vit une seconde vie. Depuis qu’il a remis pacifiquement le pouvoir à son successeur Mohamed Bazoum, il est sollicité un peu partout pour régler des différends qui se posent sur la scène politique internationale, particulièrement au Sahel, une région en proie aux conflits politiques et sécuritaires.

Désigné médiateur de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) pour le Burkina Faso où il a d’ailleurs obtenu la réduction de la durée de la transition à 24 mois au lieu des 36 initialement prévus par la junte au pouvoir, Mahamadou Issoufou est aussi à la tête d’un Panel Indépendant de Haut Niveau sur la Sécurité et le Développement au Sahel.

C’est à ce titre qu’il s’est rendu, jeudi 27 octobre, au Mali. Reçu par le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, le président Issoufou explique que leur « entretien a porté sur les défis sécuritaire, institutionnel, climatique, démographique et du Développement économique et social que connaît notre région ».

« J’ai aussi abordé avec le président (Goïta) la mission d’évaluation sécurité-développement au Sahel que m’a confiée le Secrétaire général des Nations-Unis en rapport avec l’UA (Union africaine), la Cédéao et le G5 Sahel », a ajouté Mahamadou Issoufou.

En effet, cette mission consiste à « évaluer les différentes stratégies mises en œuvre » dans l’espace saharo-sahélien et dans les pays du Golfe de Guinée « afin d’agréger les efforts de tous les acteurs pour apporter des réponses plus pertinentes aux défis de notre région », a-t-il précisé.

De son côté, le président de la transition malienne a indiqué avoir eu « des échanges » avec son « aîné », le président du Panel Indépendant de Haut niveau sur la sécurité et le Développement au Sahel. « Nous avons une convergence de vue sur le Sahel et partageons la nécessité de mutualiser les efforts sans ingérences et dans la sincérité », a déclaré le chef de l’Etat sur Twitter. 

Cette visite intervient dans un climat tendu entre le Niger où Mahamadou Issoufou fût président de 2011 à 2021 et le Mali. 

Mali : près de 1000 civils tués dans des attaques jihadistes depuis mars (rapport)

Au Mali, les civils ne sont pas assez protégés contre les exactions des groupes jihadistes.La situation sécuritaire s’est-elle améliorée au Mali depuis l’arrivée des militaires au pouvoir ? Non, si on se réfère au rapport de Human Right Watch (HRW) publié jeudi 27 octobre.

Selon l’organisation de défense des Droits humains, des groupes armés islamistes ont tué des centaines de personnes et forcé des dizaines d’autres à quitter leurs villages, lors d’attaques systématiques depuis mars 2022.

Ces groupes armés seraient affiliés à l’Etat islamique au Grand Sahara (EIGS) promu depuis mars province à part entière de l’organisation jihadiste.

Les entretiens de Human Rigth Watch avec des témoins ont révélé que ces islamistes radicaux ont « attaqué des dizaines de villages et massacré un grand nombre de civils dans des vastes régions du nord-est du Mali, Ménaka et Gao », notant que « ces attaques terrifiantes et coordonnées ont en grande partie ciblé l’ethnie daoussahak, une tribu touareg ».

A titre d’exemples, entre mai et juin 2022, des attaques menées dans trois villages des régions de Ménaka et de Gao ont fait au moins 73 morts parmi les civils alors que des dirigeants communautaires font état de près de 1000 civils tués dans la région depuis le mois de mars.

Ces massacres font suite à un affrontement entre le groupe Etat islamique et le Mouvement pour le Salut de l’Azawad (MSA) tendance daoussahak.

Le ciblage des civils ne se fait pas uniquement dans le nord du Mali et n’est pas l’apanage d’un groupe jihadiste. HRW indique que le centre du pays enregistre également des évènements similaires. Le 18 juin, la Katiba Macina appartenant au Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM) a tué 132 civils dans des villages du cercle de Bankass, dans le centre du Mali.

Face à cette situation, les forces armées malienne et les casques bleus de la Mission multidimensionnelle intégrée pour la stabilisation au Mali (Minusma) sont invités à renforcer leur présence dans les régions touchées. Human Rigth Watch attend de ces deux forces qu’elles intensifient leurs patrouilles de protection des civils.

Bras de fer entre Paris et Bamako

Délogés des villes qu’ils occupaient en 2012 dans le septentrion dans le nord du Mali par l’intervention française Serval en 2013, les groupes jihadistes restent actifs dans ce pays du Sahel, faisant intervenir sur le terrain, sous l’égide des nouvelles autorités issues du coup d’Etat de mai 2021, après un premier intervenu neuf mois plus tôt contre Ibrahim Boubacar Keita (IBK), des mercenaires de la compagnie militaire privée controversée, Wagner, selon plusieurs médias et diplomates occidentaux.

En tournée dans quatre du pays sahéliens dont le Mali, du 16 au 20 octobre, la sous-secrétaire d’Etat aux affaires politiques des Etats, Victoria Nuland a indiqué que la situation sécuritaire ne s’est guère améliorée, l’imputant en partie aux forces russes dont l’arrivée a presque éjecté les forces françaises du Mali comme l’a reconnu lundi 24 octobre, à l’ouverture du Forum international de Dakar sur la sécurité et la paix en Afrique , Chrysoula Zacharopoulou, la secrétaire d’État française, chargée du Développement, de la Francophonie et des Partenariats internationaux. 

«Face à des autorités maliennes qui ont décidé de privilégier leur survie politique au détriment de la lutte contre le terrorisme, les conditions politiques n’étaient plus réunies pour que la France continue de travailler aux cotés des forces armées maliennes», a-t-elle déclaré. Le lendemain, Bamako a répondu par le biais de son ministre des Affaires étrangères. Abdoulaye Diop qui prenait part à une lainière consacrée aux crises globales et souverainetés en Afrique a qualifié la sortie de la secrétaire d’Etat française de « grande opération de relation publique mais qui manque de sincérité ».

Mardi 18 octobre, le chef de la diplomatie malienne avait réitéré devant le Conseil de sécurité des Nations-Unies, la demande d’une plénière spéciale pour permettre au Mali de présenter les preuves de son pays contre la France, accusée de collusion avec les groupes jihadistes. Affirmations qualifiées de « mensongères et diffamatoires » par le diplomate Nicolas de Rivière, représentant permanent de la France à l’ONU.

L’Afrique du Sud dans le viseur des terroristes ?

Craignant une attaque ce week-end à Johannesburg, l’ambassade des États-Unis en Afrique du Sud a formellement demandé à ses ressortissants d’éviter les lieux de rassemblement.L’alerte rouge est déclenchée en Afrique du Sud. Dans un avis publié hier mercredi, l’ambassade des États-Unis a déclaré avoir « reçu des informations selon lesquelles des terroristes pourraient planifier, le 29 octobre prochain, une attaque visant de grands rassemblements de personnes dans un lieu non spécifié à Sandton, un quartier de Johannesburg ».  

Poursuivant, la mission diplomatique du pays de l’oncle Sam auprès de la nation arc-en-ciel a souligné qu’« il n’y a pas d’autres informations concernant le moment, la méthode ou la cible de l’attaque potentielle ».

C’est pourquoi l’ambassade des États-Unis en Afrique du Sud a conseillé à son personnel et à ses ressortissants dans le pays de Nelson Mandela « d’éviter les foules et autres grands rassemblements publics dans le quartier de Sandton, à Johannesburg du 29 au 30 octobre ».

En réponse, le gouvernement sud-africain a déclaré « avoir pris note de l’alerte terroriste émise par l’ambassade des États-Unis » et précisé que la démarche fait partie de la « communication normale du gouvernement américain à ses citoyens ».

Le porte-parole de la Présidence sud-africaine, Vincent Magwenya, a assuré que « les menaces sont évaluées en permanence et des mesures prises pour assurer la sécurité de tous. En cas de besoin, le gouvernement sud-africain sera le premier à informer le public de toute menace imminente ».

D’après lui, les forces de l’ordre sud-africaines continuaient à surveiller « toute menace contre les citoyens, la nation et la souveraineté du pays ».

Burkina : Le capitaine Ibrahim Traoré ne veut pas de Wagner

L’armée a appelé à la mobilisation populaire et lancé le recrutement de 3 000 militaires de rang et de 50 000 supplétifs pour lutter contre le terrorisme.Le président de la transition Ibrahim Traoré compte d’abord sur les compatriotes pour vaincre les jihadistes. Appelant de moins en moins les troupes françaises à l’aide face aux groupes armés terroristes, le pays tourne le dos cette fois, aux mercenaires russes de la compagnie Wagner.

Le Capitaine Traoré n’a « aucune intention d’inviter Wagner», selon Victoria Nuland, diplomate américaine qui l’a rencontré la semaine dernière, rapporte l’agence Reuters. «Il a été sans équivoque en disant que seuls les Burkinabè défendront leur pays», a-t-elle confié lors d’un point de presse. Victoria Nuland est sous-secrétaire d’Etat chargée des affaires politiques aux Etats-Unis. Elle a effectué une tournée en Afrique de l’ouest, qui l’a conduite au Burkina jeudi 20 octobre.

Les partenaires occidentaux craignent, en effet, que le Burkina Faso ne suive l’exemple du Mali voisin qui, à la fin de l’année dernière, a recruté des combattants mercenaires du groupe russe Wagner, selon plusieurs medias et diplomates occidentaux, pour aider son armée à combattre les insurgés islamistes.

Parmis les soutiens du putsch du 30 septembre, figurent des pro-russes. Pour manifester leur soutien au coup d’Etat du capitaine Traoré, des centaines de personnes ont paradé dans les villes avec des drapeaux russes appelant à un renforcement de la coopération militaire avec le Kremlin. Le patron du groupe Wagner avait félicité les tombeurs du lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba, en appelant au respect de la « légitimité » du pouvoir. Dans la foulée, les États-Unis avaient mis en garde contre toutes velléités des nouveaux hommes forts du pays de s’attacher les services des mercenaires russes.

La sécurité s’est détériorée depuis l’entrée de Wagner au Mali, des violations des droits ont été signalées et des soldats de maintien de la paix des Nations Unies ont été expulsés, a déclaré Nuland, qui vient de rentrer aux États-Unis après une tournée en Afrique de l’Ouest. L’arrivée des mercenaires russes a davantage isolé le pays Assimi Goïta sur la scène internationale.

La diplomate américaine a averti que l’insécurité mettrait à l’épreuve le processus de transition, mais a déclaré qu’« au moins les civils responsables de l’élection semblent maintenir les préparatifs sur la bonne voie ».

 Au cours des assises nationales tenues le 14 octobre dernier, les forces vives ont désigné le capitaine Ibrahim Traoré, président de la transition pour une durée de 21 mois. 

Nigeria : nouvelle victoire judiciaire du séparatiste Nnamdi Kanu

Un tribunal nigérian a une nouvelle fois donné raison au leader du mouvement séparatiste Nnamdi Kanu, en demandant au gouvernement fédéral de le renvoyer au Kenya d’où il a été extradé, a appris APA mercredi.Tout en confirmant une décision rendue au début du mois par une Cour d’appel, la Haute Cour nigériane a ordonné au gouvernement de verser 500 millions de nairas à titre de dommages et intérêts à M. Kanu pour ce qu’elle a qualifié d’enlèvement illégal et d’extradition du Kenya en juin 2021.

Kanu, fondateur du mouvement du Peuple indigène du Biafra (IPOB, sigle anglais) pour un Etat sécessionniste, a été acquitté et libéré au début du mois d’octobre.

Trois juges de la Cour d’appel ont estimé que son arrestation à l’étranger et son extradition pour un procès concernant sa campagne en faveur de la séparation des régions du sud-est du reste du Nigeria étaient illégales et ont décidé d’abandonner les charges et de le libérer.

Il avait été initialement inculpé de 15 chefs d’accusation de haute trahison et de terrorisme, dont huit ont été abandonnés avant le jugement. Il avait nié en bloc ces chefs d’accusation.

Le tribunal a fait droit à son appel, qui a été déposé et daté du 29 avril et marqué CA/ABJ/CR/625/2022 pour sa libération.

Nnamdi Kanu a été mis en examen pour la première fois le 23 décembre 2015, avant d’être libéré sous caution le 25 avril 2017.

La Cour d’appel a déclaré illégale et illicite l’extradition de M. Kanu du Kenya vers le Nigeria et a annulé l’ensemble des accusations de terrorisme portées contre lui par le gouvernement fédéral.

Après sa libération sous caution en 2017, M. Kanu avait fui le Nigeria pour se rendre au Kenya, d’où il avait été extradé en 2021.

Le tribunal a estimé que le gouvernement fédéral avait enfreint toutes les lois locales et internationales lors de l’extradition forcée de Kanu, rendant ainsi les accusations de terrorisme portées contre lui illégales.

RDC : arrestation d’un troisième colonel déserteur

L’un commandants de l’armée congolaise, le colonel Serge Mavinga est accusé de désertion.Cette arrestation intervient après que de violents combats ont éclaté dans la nuit de mardi à mercredi dans l’Est de la République démocratique du Congo, entre les combattants du Mouvement du 23 mars (M%23) et l’armée congolaise.

Avant M. Mavinga, l’armée de la RDC a traduit deux colonels en cour martiale pour ne pas avoir empêché la chute de la ville de Bunagana, dans le territoire de Rutshuru, qui est toujours aux mains des rebelles du M23 depuis juillet.

Il s’agit de Désiré Lobo et Jean-Marie Diadia wa Diadia, respectivement commandants des 3.412 et 3.307emes régiments.

Quatre chefs d’accusation sont portés contre ces deux colonels : fuite devant l’ennemi, abandon d’armes et de munitions, violation de consignes et détournement de fonds publics.

Le procureur du tribunal militaire les accuse d’avoir provoqué la chute de Bunagana, en abandonnant des armes, des munitions mais aussi en laissant certains véhicules de l’armée aux mains du mouvement rebelle.

Burkina : 35 000 VDP supplémentaires seront recrutés

Ouagadougou a lancé le recrutement de 35 000 Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) supplémentaires pour lutter contre les groupes jihadistes.Les nouvelles autorités burkinabè veulent en finir avec les jihadistes. En plus du recrutement de 15 000 Volontaires pour la défense de la Patrie  (VDP) lancé lundi 24 octobre, les nouveaux maitres de Ouagadougou sont à la recherche de 35 000 autres supplétifs dans les communes.

Le communiqué du colonel Boukari Zoungrana, commandant de la Brigade de Veille et de Défense Patriotique (BVDP) en date du mardi 25 octobre indique que « la mission dévolue à ces VDP communaux est de protéger aux côtés des Forces de défense et de sécurité, les populations et les biens de leurs communes ».

Cette vaste campagne de recrutement s’inscrit dans le cadre « de la nouvelle stratégie de lutte contre le terrorisme du capitaine Ibrahim Traoré », avait commenté un officier de l’armée burkinabè contacté par APAnews. « Cette stratégie est peaufinée autour de la Force spéciale anti-terroriste, basée sur une remobilisation de toutes les forces combattantes, en l’occurrence des volontaires », avait-il ajouté.

Les VDP ont été créés en novembre 2019, par le président Roch Kaboré, dans un contexte de recrudescence des attaques jihadistes dans le septentrion du pays. En  septembre 2022, la loi portant création des auxiliaires des forces de défense a été modifiée, en vue de mieux prendre en charge leurs préoccupations.

Depuis l’accession au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré par un coup d’Etat contre le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba, des attaques jihadistes dans le nord du pays ont fait au moins 18 morts parmi les soldats burkinabé et 4 VDP.

A l’occasion de son investiture vendredi 21 octobre, le capitaine Traoré a assuré que « notre objectif est de reconquérir les parties du territoire occupées et de donner un nouveau souffle aux populations, rappelant que « la dégradation de la situation sécuritaire et humanitaire du pays était le motif de l’intervention des militaires dans la conduite des affaires d’Etat le 24 janvier ».

Le putsch du 30 septembre dont il est le chef d’orchestre a visé à rectifier le tir face « aux dérives du lieutenant-colonel Paul Henri Damiba ».

Niger : retour des attaques jihadistes à Tillabéri

En l’espace de trois jours dans cette région située à la frontière avec le Mali, une quinzaine de personnes ont été tuées dans des attaques attribuées aux jihadistes.Après des mois d’accalmie, les attaques attribuées aux groupes terroristes reviennent avec intensité à Tillabéri, à l’ouest du Niger. Déjà, samedi 22 octobre, onze camionneurs qui livraient des vivres et du ciment ont été interceptés sur une route sablonneuse et déserte entre la ville de Banibangou et la localité de Tizigorou, près de la frontière avec le Mali, avant d’être massacrés par « des hommes armés », de présumés jihadistes, selon un responsable municipal de Banibangou, la commune où les attaques ont eu lieu.

Alors que les habitants n’avaient pas fini de faire leur deuil, des hommes armés ont ciblé le lendemain, vers six heures du matin, une position de la gendarmerie du département de Kollo, à Tillabéri. Deux gendarmes y ont perdu la vie. C’est dans les mêmes circonstances que trois policiers ont été tués, lundi 24 octobre, après l’assaut du poste de police de Tamou, dans la même région, par des « individus armés non identifiés ». Mardi 25 octobre, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Gsim), filiale d’Al Qaida au Maghreb islamique (AQMI) au Sahel a revendiqué cette attaque, affirmant avoir tué « cinq apostats agents de la France ». 

La récurrence de ces attaques jihadistes présumées a semble-t-il créé un effet de surprise chez les populations de Tillabéri. Elles avaient commencé à s’habituer à l’accalmie qui s’est installée depuis plusieurs mois dans leur région. Mais entre samedi et lundi, onze civils et cinq membres des forces de l’ordre ont été tués, obligeant les autorités locales à revoir leurs stratégies de défense et de sécurisation dans cette immense et instable région de 100.000 km2.

Les motos de la terreur 

Après l’attaque de la gendarmerie de Kollo, le préfet du département, Ibrahim Kiamogo, a pris un arrêté interdisant « formellement » la circulation de motos « de jour et de nuit dans la commune rurale de Namaro à compter du mercredi 26 octobre 2022 ». Ces moyens de transport sont principalement utilisés par les groupes jihadistes dans leur guerre asymétrique avec les Etats du Sahel.

La région de Tillabéri se situe dans la zone dite « des trois frontières », aux confins du Burkina Faso et du Mali, d’autres pays sahéliens confrontés aux violences djihadistes. Depuis 2017, elle est le théâtre d’actions sanglantes d’insurgés liés à Al-Qaïda ou au groupe Etat islamique (EI), dont la branche sahélienne avait tué en 2017 trois bérets verts de l’armée américaine. Après cette embuscade meurtrière à Tongo-Tongo, près de la frontière avec le Mali, le groupe jihadiste est monté en grade dans l’architecture des succursales de l’Etat islamique. 

Avant le court répit de 2022, des jihadistes présumés y avaient multiplié aussi en 2021 des assauts particulièrement sanglants contre des civils dans leurs villages et dans leurs champs.

En réponse, les autorités nigériennes ont lancé de vastes opérations à proximité de la frontière avec le Mali, avec l’appui récent, dans le cadre d’un « partenariat de combat », de 250 soldats français. Après son retrait du Mali en effet, la force Barkhane s’est repositionnée dans cette même zone frontalière pour poursuivre sa lutte contre les groupes jihadistes.

Maroc : Interpellation de cinq partisans de Daech

Cinq individus affiliés à Daech l’organisation terroriste Daech ont été interpellés pour leur implication présumée dans la préparation de plans terroristes en lien avec un projet prémédité individuel ou collectif visant à porter gravement atteinte à l’ordre public selon un communiqué de la Bureau Central des Investigations Judiciaires (BCIJ).Ce mardi soir et mercredi matin, cinq individus partisans de Daech ont été arrêtés. Les mis en cause, âgés entre 20 et 45 ans, ont été interpellés sur la base d’informations précises fournies par les services de la direction générale de la surveillance du territoire.

Les interpellations ont eu lieu dans la province de Kénitra, à Sidi Yahia Zaër, dans la région d’Inzegane-Aït Melloul, plus précisément à Dcheira, ainsi que dans la communie de Bouaboud,  province de Chichaoua et à Casablanca.

Les mis en cause ont tous prêté allégeance à Daech. Ils prévoyaient, selon un communiqué du BCIJ, d’agir en « loups solitaires » contre plusieurs cibles sensibles du royaume. Ils avaient également pour plan d’utiliser des charges explosives.

Rwanda : le M23 dans le viseur de sénateurs américains

Antony Blinken, Secrétaire d’État américain et Janet Yellen, Secrétaire au Trésor américain ont été saisis aux fins d’une mise à jour de l’application des sanctions américaines contre les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23).Dans une correspondance datée du 20 octobre dont APA a obtenu copie, un groupe de sénateurs américains soulignent que depuis fin 2021, le M23 a lancé de plus en plus d’attaques « sophistiquées et meurtrières » contre le gouvernement congolais, la Mission des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco) et les civils.

Ces sénateurs fondent leur inquiétude sur des rapports d’organisations de défense des droits de l’homme qui indiquent que le mouvement rebelle dispose d’un approvisionnement régulier en armes et munitions modernes qui permettent à ses membres de frapper régulièrement des cibles sur des champs de tir et d’effectuer des tirs de précision contre des avions. Ils estiment que le M23 bénéficie d’un soutien direct d’un Etat.

« Compte tenu des années et du degré de souffrance humaine dans l’Est du Congo, nous demandons une mise à jour de l’application en cours des sanctions américaines contre le M23, comme l’exige la loi publique 112-239 », lit-on dans la correspondance adressée à Antony Blinken, Secrétaire d’État américain et Janet Yellen, Secrétaire au Trésor américain.

Les Sénateurs ajoutent que depuis le début de cette année, plus de 700.000 personnes ont été forcées à fuir leurs foyers, laissant de nombreux civils morts. Selon eux, des groupes de défense des droits de l’homme ont suivi des cas de torture, de viols et de civils emprisonnés forcés de se livrer au cannibalisme avec leurs codétenus assassinés.

Compte tenu de la menace sérieuse pour la sécurité régionale et des violations confirmées des droits de l’homme, ces sénateurs estiment que les Etats-Unis doivent continuer à demander des comptes à ceux qui soutiennent ces actes horribles.

Il y a près de dix ans, le Congrès américain a inclus dans la loi d’autorisation de la défense nationale pour l’exercice 2013 une exigence imposant des sanctions à ceux qui apportent un soutien matériel et financier au M23.

Les Etats-Unis avaient placé le chef du Mouvement du 23 mars (M23), Sultani Makenga, sur leur liste noire des personnes physiques ou morales sanctionnées pour leur participation au conflit en République démocratique du Congo.
Le Trésor américain avait indiqué que les sanctions concernaient la saisie des biens et richesses de ce dernier, aux Etats-Unis d’Amérique, et l’interdiction de toute transaction entre Makenga et l’Amérique.

Mali : libération d’un Thaïlandais après le versement d’une rançon

Après 25 jours de captivité au Mali, un chirurgien plasticien de nationalité thaïlandaise a été libéré contre versement d’une rançon.Le Thaïlandais Nopparat Rattananawaraha est un homme libre. Le chirurgien plasticien et Youtubeur avait été enlevé dans la ville malienne de Kemparana, dans le cercle de San, près de la frontière avec le Burkina Faso.

Selon le porte-parole du ministère thaïlandais des Affaires étrangères, Dr Rattanawaraha a été relâché après le paiement d’une rançon de 5,5 millions de bahts (150.000 dollars). Aucun groupe n’a revendiqué son enlèvement mais la région où il a été kidnappé est la zone d’influence du Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM), proche d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).

Arrivé au Mali le 28 septembre dernier, le célèbre Youtubeur n’avait plus donné de ses nouvelles. Sa famille a alors contacté l’ambassade de Thaïlande à Dakar, au Sénégal.

Sur son compte Instagram, le chirurgien qui a posté plusieurs photos de lui au Burkina Faso, s’est aussi excusé auprès de sa communauté. Il affirme être en sécurité. Contacté par APA, le chirurgien plasticien n’a pas réagi.

Enlevée en avril dernier dans le nord du Burkina Faso, une religieuse américaine a été libérée et récupérée au Niger par les forces armées de son pays.

Depuis plus d’une décennie, le Sahel central regroupant le Mali, le Niger et le Burkina Faso est le théâtre d’une insurrection en lien avec l’activité de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda ou à l’Etat islamique. Cette crise sécuritaire a causé la mort de plusieurs milliers de personnes et le déplacement de millions d’autres.

Burkina : 10 soldats tués et une cinquantaine de blessés dans une attaque jihadiste

Les groupes armés non étatiques continuent de faire des victimes dans les rangs de l’armée Burkinabè. »Des hommes armés ont attaqué la ville de Djibo, lundi 24 octobre 2022, vers 4:30. Aucun bilan disponible », alertent des sources concordantes, sans aucune précision. D’autres font état « d’attaques complexes contre des positions de l’armée à Djibo » dont le « bilan serait alarmant ».

En début de soirée, l’armée informe que c’est la base du 14e Régiment interarmes (RIA) de Djibo, dans le nord du pays, qui a fait face à une attaque jihadiste.

« Le bilan provisoire établi fait état de 10 militaires tombés au cours des combats et d’une cinquantaine de blessés qui ont été pris en charge », précise le Chef d’état-major général des armées.

Il ajoute que les éléments du 14e RIA ont « vaillamment » riposté aux assaillants, venus « en nombre important ». Des renforts aériens ont été déployés.

« Au moins 18 corps de terroristes ont dénombrés au cours des opérations de ratissage », peut-on lire dans la note officielle.

La ville de Djibo est assiégée par des jihadistes appartenant à la branche locale du Groupe de soutien  à l’Islam et aux Musulmans (GSIM) lié à Al Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), la rendant inaccessible. 

Fin septembre 2022, un convoi humanitaire en route pour Djibo avait été la cible d’une attaque terroriste. Cette attaque, revendiquée par le Gsim, a officiellement fait 37 victimes, dont 27 militaires. 70 conducteurs de camions sont comptés disparus, selon leur syndicat. La même attaque avait précipité la chute la chute du lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba et le « couronnement » du capitaine Ibrahim Traoré, nouvel homme fort du pays.

Depuis 2015, le Burkina Faso fait face des exactions des groupes armés terroristes.

Burkina : Recrutement de 15 000 volontaires pour lutter contre le terrorisme

A la suite de militaires de rang, le l’armée burkinabè lance le recrutement de supplétifs civils.Le capitaine Ibrahim Traoré, officiellement investi Président de la Transition, met en place sa stratégie de lutte contre les groupes armés non étatiques.

Le pays a lancé le recrutement de 15 000 Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), dans un communiqué signé, lundi 24 octobre 2022, par le commandant de la Brigade de veille pour la défense patriotique (BVDP), le Colonel Boukari Zoungrana.

Ce recrutement s’inscrit « dans le cadre de la mobilisation populaire de défense du territoire national contre le terrorisme », précise la note consultée par APAnews.

Les candidats doivent être Burkinabè, « patriote de bonne moralité » et avoir 18 ans et plus. Ils doivent aussi postuler avant le 04 novembre prochain. Les nouvelles recrues « prendront part aux opérations militaires sur le théâtre national », précise le colonel Zoungrana.

L’annonce intervient, moins de 10 jours, après le lancement de recrutement de 3 000 militaires de rang au profit des forces armées nationales.

Un officier à confié à APAnews que cette campagne de recrutement entre dans le cadre de la nouvelle stratégie de lutte contre le terrorisme du capitaine Ibrahim Traoré. Celle-ci est peaufinée autour de la Force spéciale anti-terroriste (FORSAT), basée sur une remobilisation de toutes les forces combattantes, notamment des Volontaires. « Ils seront désormais mieux formés (02 à 04 semaines de formation militaire), mieux équipés, mieux organisés et mieux payés », assure-il.

Vendredi dernier, le président Traoré avait reçu à la Primature, son quartier général, le commandement militaire à qui il avait fait part de sa nouvelle vision de lutte contre les groupes armés terroristes.

Les VDP ont été créés en novembre 2019, par le président Roch Kaboré, dans un contexte de recrudescence des attaques terroristes. En septembre 2022, la loi portant création des auxiliaires des forces de défense a été modifiée, en vue de mieux prendre en charge leurs préoccupations.

Depuis 2015, le Burkina fait face à une insurrection terroriste, qui a causé des milliers de victimes et entraîne le déplacement de près de 2 millions de personnes.

Au forum de Dakar, Macky Sall appelle l’Onu à servir les intérêts de tous

Pour le président de la République du Sénégal, l’inertie du Conseil de sécurité dans la lutte contre le terrorisme porte en elle-même la défaillance du système multilatéral.« Le terrorisme qui gagne du terrain sur le continent n’est pas qu’une affaire africaine. C’est une menace globale qui relève de la responsabilité première du Conseil de Sécurité qui est garant du mécanisme de sécurité collective en vertu de la Charte des Nations unies ». C’est par ces mots que le président de la République du Sénégal, Macky Sall, a réitéré son appel pour une implication plus importante des puissances du monde dans la guerre contre les groupes jihadistes.

A en croire le chef de l’Etat sénégalais, les opérations classiques de maintien de la paix ont montré leurs limites. Présidant, lundi, l’ouverture de la 8e édition du Forum international sur la paix et la sécurité à Diamniadio, dans la périphérie de Dakar, il a relevé le fait que des casques bleus, attaqués jusque dans leurs bases sans moyens significatifs de riposte, ne peuvent pas protéger des populations menacées par des terroristes.

« C’est pourquoi, a-t-il dit, nous devons changer en toute vérité la doctrine des opérations de paix qu’il convient de mettre à jour en intégrant clairement la lutte contre le terrorisme y compris en Afrique dans cette nouvelle philosophie des Nations unies ».

Macky Sall est en effet convaincu que « l’inertie du Conseil de Sécurité dans la lutte contre le terrorisme porte en elle-même la défaillance du système multilatéral ». « Pour inspirer confiance et adhésion, il doit servir les intérêts de tous. Autrement, il continuera de susciter la méfiance des uns, la défiance des autres et il finira par perdre la crédibilité et la légitimité attachée à son autorité », a-t-il soutenu.

Pour y arriver, le président en exercice de l’Union africaine compte sur le Conseil consultatif de haut niveau sur le multilatéralisme efficace mis en place par le Secrétaire Général des Nations Unies, Antonio Guterres. Il espère que celui-ci « sera œuvre utile en examinant des problématiques majeures telles que la paix, la sécurité, le climat, l’architecture financière internationale et l’espace numérique entre autres ».

Cette année, le Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité est placée sous le thème « L’Afrique à l’épreuve des chocs exogenes: défis de stabilité et de souverainté » et accueille des délégations de 33 pays. 

Niger : quatorze personnes tuées près de la frontière malienne

Les attaques de jihadistes présumés ressurgissent à Tillabéri, à l’ouest du Niger, après plusieurs mois d’accalmie.Le Niger renoue avec les violences meurtrières attribuées aux djihadistes. Ce lundi 24 octobre trois policiers ont été tués après une attaque menée « tôt ce matin » par des « individus armés non identifiés ». L’assaut a visé le poste de police de Tamou, à Tillabéri (ouest), a appris APA de sources concordantes.

Dans cette même région proche de la frontière malienne, onze civils transportant des vivres à Tillabéri (ouest) ont été interceptés et massacrés, samedi 22 octobre, par de présumés jihadistes. « Trois camions ont été interceptés samedi vers 11 heures par des hommes armés et les neuf membres à bord ont été tous assassinés. Deux autres personnes sur une moto ont également été tuées », affirme un responsable municipal de Banibangou, la commune où les attaques ont eu lieu.

Ce dernier, cité par l’Agence France-Presse (AFP), explique que les camions ont été attaqués sur une route sablonneuse et déserte entre la ville de Banibangou et la localité de Tizigorou, près de la frontière avec le Mali. L’un des camions venait de quitter Banibangou, où il avait livré, la veille, du ciment à des entrepreneurs, a précisé la source.

Immense et instable région d’une superficie de 100.000 km2, Tillabéri se situe dans la zone dite « des trois frontières », aux confins du Burkina Faso et du Mali, d’autres pays sahéliens confrontés aux violences djihadistes. Depuis 2017, elle est le théâtre d’actions sanglantes d’insurgés liés à Al-Qaïda ou au groupe Etat islamique (EI), dont la branche sahélienne avait tué en 2017 trois bérets verts de l’armée américaine.

Ces derniers mois, le calme était revenu dans la région. Mais en 2021, des djihadistes présumés y avaient multiplié les assauts particulièrement sanglants contre des civils dans leurs villages et dans leurs champs.

En réponse, les autorités nigériennes ont lancé de vastes opérations à proximité de la frontière avec le Mali, avec l’appui récent, dans le cadre d’un « partenariat de combat », de 250 soldats français. Après son retrait du Mali en effet, la force Barkhane s’est repositionnée sur cette même zone frontalière pour poursuivre sa lutte contre les groupes terroristes.

Il urge de rendre opérationnelle la force africaine en attente (Macky Sall)

Le continent noir doit d’abord compter sur ses propres moyens pour garantir sa sécurité, selon le président Macky Sall.Face au jihadisme et à l’insécurité qui gangrène l’Afrique, les réponses doivent être d’abord endogènes. Pour cela, « il urge de rendre opérationnelle la force africaine en attente et de financer de façon plus adéquate le Fonds de paix de l’union africaine », a déclaré, lundi à Diamniadio, à 30 kilometres de Dakar, le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, également président en exercice de l’Union africaine.

Le chef de l’exécutif sénégalais estime en effet que l’Afrique ne peut pas toujours compter sur le financement extérieur pour assurer sa sécurité et bâtir une architecture de paix. C’est pourquoi, « il faut d’abord que nous fassions des efforts internes avant de demander l’aide des autres », a-t-il soutenu, « convaincu » que l’Afrique a encore quelques capacités pour mobiliser un minimum de ressources pour financer la paix sur le continent.

Macky Sall présidait l’ouverture de la 8e édition du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité dont le thème est : « L’Afrique à l’épreuve des chocs exogènes : défis de stabilité et de souverainetés ». 

Umaro Sissoco Embalo en voyage en Russie et en Ukraine

Le président en exercice de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Cédéao est attendu à Moscou et à Kiev.Alors que s’ouvre ce lundi 24 octobre la 8e édition du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique, le chef de l’État bissau-guinéen et président en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) s’envole pour Moscou.

Umaro Sissoco Embalo va s’entretenir avec son homologue russe, Vladimir Poutine, dont le pays est en guerre depuis février dernier avec son voisin de l’Ouest, l’Ukraine. « Je vais ce lundi en Russie. Je serai avec le président Vladimir Poutine. Je lui apporte un message de paix. Je lui dirai qu’il est nécessaire de parler avec son frère (Volodymyr) Zelensky », a-t-il affirmé sur Radio France Internationale (RFI).

Umaro Sissoco Embalo sera le deuxième président africain à discuter avec Vladimir Poutine depuis le début du conflit russo-ukrainien. Le 3 juin dernier, le chef de l’État sénégalais, par ailleurs président en exercice de l’Union Africaine (UA), a été reçu à Sotchi par le président russe. Au sortir de cette entrevue, Macky Sall avait obtenu du Kremlin la libération des stocks de céréales bloqués dans les ports ukrainiens. 

La visite du président Embalo à Moscou ce lundi s’inscrit dans cette dynamique. Mais elle intervient après l’adoption d’une nouvelle résolution des Nations Unies contre l’annexion de quatre régions ukrainiennes par la Russie. La majorité des pays africains, précisément 26 dont 11 situés en Afrique de l’Ouest, ont voté en faveur de cette résolution alors que 19 se sont abstenus.

Après son séjour en Russie, le président bissau-guinéen est attendu à Kiev pour y rencontrer le président Volodymyr Zelensky. En visite au Sénégal, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dymytro Kuleba, a déclaré que son pays travaillait à une visite du président de l’UA en Ukraine.

A Dakar, l’Afrique discute de son avenir

Des centaines d’experts discuteront les 24 et 25 octobre à Dakar des voies et moyens pour l’Afrique de faire face aux « chocs exogènes ».Plus que quelques heures pour l’ouverture au Centre International de Conférence Abdou Diouf (CICAD) de Diamniadio, dans la périphérie de Dakar, de la 8e édition du Forum International sur la Paix et la Sécurité sous la présidence du chef de l’Etat Sénégalais, Macky Sall accompagné de plusieurs de ses homologues africains.

Le ministère des Affaires étrangères attend des délégations en provenance de 33 pays.

Cette rencontre « informelle » de deux jours, les 24 et 25 octobre, qui met en avant les échanges entre décideurs et experts de « divers horizons » est placée cette année sous le thème : « L’Afrique à l’épreuve des chocs exogènes : défis de stabilité et de souveraineté ».

Face à la presse mercredi, le Général Mbaye Cissé, président du Comité d’organisation a assuré que « tout est fin prêt », expliquant que le thème met en avant deux préoccupations majeures : la récurrence des chocs exogènes, à savoir les bouleversants mondiaux de ces dernières années qui ont pour noms Coronavirus et la guerre russo-ukrainiennes et leur impact négatif sur les économies africaines déjà très éprouvées par une crise sécuritaire. Plusieurs Etats africains ont perdu des pans entiers de leurs territoires au profit d’insurgés islamistes liés à des organisations jihadistes internationales telles qu’Al-Qaida ou l’Etat islamique.

Pour le Général Mbaye Cissé, « il est urgent que les Etats Africains inversent la tendance en réduisant leur niveau de dépendance vis-à-vis de l’extérieur pour assoir une résilience durable ».

Le Forum de Dakar servira de tribune pour les leaders du continent de faire entendre à nouveau la voix de l’Afrique. Au plus fort de la crise russo-ukrainienne, Macky Sall avait, en sa qualité de président de l’Union africaine rencontré son homologue russe, Vladimir Poutine.

A l’issue de cet entretien, le chef de l’Etat sénégalais avait obtenu du Kremlin la « libération » des stocks de blés bloqués aux ports d’Ukraine en raison de la guerre entre la Russie et l’Ukraine. L’urgence était pour Macky Sall, d’éviter une crise alimentaire sans précédent en Afrique.

La rencontre de Dakar ne saurait non plus passer sous silence la récurrence des Coups d’Etats en Afrique de l’Ouest. En cinq ans, cinq putschs ont été enregistrés dans trois pays de cette région du continent africain. Ces crises institutionnelles ont mis à rude épreuve des acquis démocratiques et affaibli la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) en ce qu’elle a eu du mal à faire entendre raison aux putschistes pour un retour à l’ordre constitutionnel dans un délai raisonnable. 

Mali : le parlement valide la militarisation de la police

Le Conseil National de Transition (CNT) a adopté, jeudi, à l’unanimité le projet de loi portant sur la militarisation de la police et de la protection civile.La réforme est passée comme une lettre à la poste. Les membres du Conseil National de Transition du Mali, l’organe législatif qui remplace l’Assemblée nationale au cours de la période de transition, ont adopté sans aucune opposition le projet de loi portant sur la militarisation de la police et de la protection civile. La police devient ainsi un nouveau corps militaire et ses membres vont désormais suivre les mêmes formations que les soldats. Pour le pouvoir militaire de Bamako, l’enjeu est de renforcer la lutte contre le terrorisme qui mine ce pays d’Afrique de l’Ouest.

Selon le texte validé, les policiers vont devoir assurer de nouvelles missions sur le terrain. Ils seront notamment chargés de la sécurité des populations et de leurs biens, mais également de la sécurisation et le retour de l’administration malienne dans de nombreuses localités de l’intérieur du pays qu’elle a désertées. Ils vont également perdre le droit de grève et de revendication.

Dans un communiqué diffusé le 18 octobre, la Synergie des syndicats de la police nationale malienne regrette que l’adoption de ce projet « n’ait pas fait l’objet d’une concertation préalable ». Les syndicalistes estiment que si ce changement de statut « émane du peuple, ce même peuple demandera la démilitarisation un jour car, la démocratie ne rime pas avec une police militarisée ».

Cette position est bottée en touche par le président de la commission administration territoriale, culte et réconciliation nationale du CNT, Dr Coulibaly Youssouf Z, qui affirme que « la loi sur la militarisation de la police nationale au Mali est un grand pas vers la discipline et la fin de l’anarchie syndicale ».

Somalie : impact mitigé des sanctions américaines contre « al-Shabab »

Le groupe jihadiste somalien « al-Shabab », affilié à Al-Qaïda, est sous le coup de sanctions américaines.Les Etats-Unis veulent être impitoyables avec le groupe jihadiste somalien Harakat al Chabab al Moujahidin (Mouvement des jeunes combattants), plus connu sous le nom d’al-Shabab. Le Bureau de contrôle des avoirs étrangers (OFAC, sigle anglais) et le Département d’Etat américains ont sanctionné lundi 17 octobre une dizaine de personnes liées à cette organisation créée en 2006 et affiliée à Al-Qaïda depuis 2010.

Le Trésor américain cible neuf personnes de l’aile financière et des personnes impliquées dans des opérations de contrebande d’armes, tandis que le Département d’Etat tient dans son viseur cinq hauts fonctionnaires du groupe. La mesure vise à affaiblir financièrement cette organisation jihadiste qui gagnerait entre 50 et 100 millions de dollars par an, faisant d’elle la branche d’Al-Qaïda la plus riche.

Une économie de guerre diversifiée

Selon une note de suivi d’Amanar Advisor, un cabinet en intelligence stratégique et de veille sur le Sahel basé à Strasbourg, en France, « le groupe est structuré avec différents ministères, dont celui des finances disposant d’un budget estimé à 80 millions de dollars en 2022 ».

« Al-Shabab tire ses revenus de l’économie légale, notamment de la contrebande de charbon, de minerais, d’ivoire, d’armes et de munitions ainsi que de rançons des attaques de bateau », soutient Amanar Advisor.

« A ces ressources s’ajoutent la fiscalité imposée sous forme d’impôt religieux faussement appelé zakat et les impôts versés par les entreprises qui sont installées dans les zones d’évolution du groupe armée jihadiste », souligne la note de suivi d’Amanar Advisor, précisant que « ces sommes sont estimées à environ 2,5% du budget total du mouvement ».

« L’argent récolté est utilisé pour payer des salaires mais aussi pour couvrir les frais de fonctionnement pour maintenir les capacités de combat et de prosélytisme », explique Amanar Advisor. C’est dire toute l’importance et la place des finances dans le fonctionnement du mouvement jihadiste somalien compterait dans ses rangs entre 5000 et 9000 combattants.

Pour autant, il n’est pas sûr que les sanctions du Trésor et du Département d’Etat américains soient aussi efficaces que ne l’espèrent leurs auteurs. « Malgré des sanctions internationales et des modifications des interdictions par les instances internationales, le mouvement ne semble pas avoir été affecté massivement par ces sanctions », temporise la note de suivi d’Amanar Advisor, citant en exemple les « dispositions de l’Onu contre le trafic de charbon qui n’ont baissé que de 10 millions de dollars, les revenus estimés entre 38 et 56 millions de dollars, avant les sanctions ».

Quel impact des sanctions américaines ?

Pour un impact plus soutenu, les Américains ont ciblé les avoirs à l’étranger de hauts cadres et des intermédiaires ayant développé des liens étroits avec la direction d’al-Shabab. Parmi eux, figurent Abdullahi Jeeri (Jeeri), Khalif Adale (Adale), Hassane Afgooy, Abdikarim Hussein Gagaale, Abdi Samad et Abdirahman Nurey.

Mais pour le cabinet Amanar Advisor, « les membres et sympathisants d’Al-Shabab qui vivent en Somalie ne sont peu, voire pas impactés par les sanctions » tout simplement « parce qu’ils ne voyagent pas à l’étranger et préfèrent les numéraires et le recours au système Hawala plutôt qu’au système bancaire classique ». Ce qui fait dire au cabinet français que « les dernières sanctions annoncées par les Etats-Unis sont du domaine du symbole et à intégrer dans la stratégie actuellement déployée sur le terrain ».

Cependant, cette force de frappe financière d’al-Shabab qui lui permet de soutenir l’échelon central d’Al-Qaïda « est à double tranchant pour le mouvement jihadiste international à une période où la succession d’al-Zawahiri est toujours en cours ». Successeur du Saoudien Oussama Ben Laden, tué en mai 2011 au Pakistan, l’Egyptien Aymen al-Zawahiri a été éliminé le 31 juillet dernier par un drone de la CIA en Afghanistan, de nouveau sous le contrôle des Taliban (étudiants, en arabe), 20 ans après leur chute provoquée par les attentats du 11 septembre 2001. Amanar Advisor estime que « le mouvement al-Shabab est en mesure de devenir un groupe autonome si les nouvelles orientations d’Al-Qaïda ne lui conviennent pas ».

Le chercheur américain Celeb Weiss, spécialiste d’al-Shabab, écrit sur Longwarjournal que « malgré quelques revers ces dernières années, al-Shabab continue également d’être l’une des branches les plus efficaces d’Al-Qaïda sur le terrain. Il maintient un contrôle significatif sur une grande partie du sud de la Somalie et conserve la capacité de frapper à Mogadiscio, au Kenya ».

Le Fact réagit aux manifestations en cours au Tchad

Le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (Fact) condamne les tueries de manifestants survenues ce jeudi dans ce pays d’Afrique centrale.Les réactions se multiplient après la mort de plusieurs manifestants ce jeudi dans la capitale tchadienne, N’Djamena, et à Moundou, la deuxième plus grande ville du pays. Après l’Union africaine et le ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères, c’est au tour du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (Fact) de hausser la voix.

Dans un communiqué, « le Fact condamne fermement ces meurtres des manifestants pacifiques dont le seul crime est d’avoir fait usage de leur droit constitutionnel de manifester ». Pour le groupe politico-militaire tchadien, « les auteurs de ces crimes doivent être identifiés et traduits en justice ».

Dans sa note, le groupe rebelle dirigé par Mahamat Mahdi Ali, opposant de longue date au régime du défunt Idriss Déby Itno, lance un appel à la communauté internationale afin qu’elle soutienne le peuple tchadien dans sa lutte en quête de liberté et de démocratie « face à une junte qui a renié ses engagements qui lui ont permis d’échapper aux sanctions internationales en rompant l’ordre constitutionnel ».

Le Fact affirme qu’il continuera de suivre de très près la situation tout en réaffirmant « son soutien sans réserve au peuple tchadien en lutte et salue sa mobilisation générale qui a définitivement fait changer la peur de camp ».

Des sources médiatiques rapportent que le Premier ministre de transition, Saleh Kebzabo, a annoncé la suspension de toutes les activités des partis politiques Les Transformateurs, le Parti socialiste sans frontières (PSF) et Wakit Tamma.

« Des poursuites judiciaires seront engagées » contre les leaders de ces formations politiques, a promis le chef du gouvernement, qui dénonce une « insurrection visant à prendre le pouvoir par la force au lieu d’une marche ».

Il fait état d’un bilan provisoire d’une cinquantaine de morts, alors que plus tôt dans la journée, le porte-parole du gouvernement, Aziz Mahamat Saleh, parlait d’une « trentaine » de personnes tuées, dont une « dizaine » de membres des forces de sécurité.

Des partis de l’opposition et des organisations de la société civile avaient appelé à des manifestations, en protestation à la prolongation de la transition décidée samedi 8 octobre par le Dialogue national inclusif et souverain (DNIS).

Celle-ci permet au général Mahamat Idriss Déby Itno, arrivé au pouvoir en avril 2021 après la mort du maréchal Idriss Deby dans une contre-offensive de l’armée contre les rebelles du Fact, de se maintenir au pouvoir pour 24 mois supplémentaires. Les conclusions de ces concertations nationales offrent également à Deby fils la possibilité de se présenter à la prochaine élection présidentielle.

Tchad : un journaliste « tué » dans les manifestations (Témoin)

Les protestations en cours au Tchad contre la prolongation de la transition auraient fait une victime parmi les journalistes locaux.Ce jeudi 20 octobre, un journaliste aurait été tué lors des manifestations survenues à N’Djamena à cause de la prolongation de la transition par le Dialogue national inclusif (DNIS), a confié à APA News un témoin.

Reporter à la radio CEFOD (Centre de formation pour le développement) détenue par l’Église catholique, Orédjé Narcisse aurait été touché par balle « vers 7 heures du matin au quartier Chagoua, dans la commune du 7e arrondissement de N’Djamena ». « Il est tombé devant moi. Je suis vraiment affligé », rapporte un journaliste tchadien contacté par APA.

Les manifestations, qui ont éclaté dans plusieurs quartiers de la capitale tchadienne, auraient fait une dizaine de morts dans les rangs des protestataires, selon Les Transformateurs, l’une des formations politiques opposées au maintien du Général Mahamat Idriss Deby au pouvoir. Cité par l’Agence France Presse (AFP), le médecin-chef de l’Hôpital de l’Union Chagoua a reconnu la mort par balle d’au moins cinq personnes.

Arrivé au pouvoir en avril 2021 suite au décès de son père, le maréchal Idriss Deby dans une contre-offensive contre les rebelles du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (Fact), le Général Mahamat Idriss Deby Itno avait promis une transition de 18 mois renouvelable une fois avant de changer d’avis.

À son initiative, des concertations nationales, sous le nom de Dialogue national inclusif et souverain (DNIS), lancées en août dernier, ont entériné samedi 8 octobre la prolongation de la transition, permettant dans la foulée au jeune général de se présenter à la prochaine élection présidentielle.

Cependant, des partis politiques et des organisations de la société civile estiment que Deby fils ne peut rester au pouvoir au-delà des 18 mois de transition malgré la formation d’un gouvernement d’« union nationale » dirigé par l’ex-opposant, Saleh Kebzabo. 

Paris a condamné « l’utilisation d’armes létales contre les manifestants » et affirme n’avoir joué « aucun rôle » dans les évènements en cours au Tchad. La France est « accusée » de ménager la junte tchadienne au moment où d’autres putschistes ouest-africains, comme ceux du Mali ou de la Guinée, sont acculés.

Forum de Dakar : le Comité scientifique est « fin prêt » (président)

L’organisateur du Forum de Dakar sur la Paix et la Sécurité est à « un taux de satisfaction de presque 100 % » sur les préparatifs selon président.A quelques jours de l’ouverture du 8e Forum de Dakar sur la Paix et la Sécurité (24 et 25 octobre), le président du Comité scientifique, le général de brigade Mbaye Cissé, chef d’Etat-major particulier du président de la République, rassure.

Actuellement, « nous sommes dans une phase logistique. Nous nous occupons du déplacement des experts et de leur accueil à Dakar. Pour faciliter cela, nous avons mis en place des points focaux qui dialoguent avec eux pour être sûrs qu’ils sont dans de bonnes conditions pour participer. Ils ont reçu tous les documents qu’il faut. Nous sommes dans la dernière ligne droite de nos préparatifs. Tout est fin prêt et il ne reste qu’à attendre l’ouverture par le chef de l’Etat », a-t-il déclaré.

L’ancien Directeur général du Centre des hautes études de défense et de sécurité (Cheds) s’exprimait mercredi soir lors d’une conférence de presse dudit comité. Cette édition de 2022 est placée sous le thème : « L’Afrique à l’épreuve des chocs exogènes : défis de stabilité et de souverainetés ».

Celui-ci met en exergue deux préoccupations majeures. D’abord, la récurrence des chocs exogènes, c’est-à-dire tous ces bouleversements mondiaux (comme la crise sanitaire mondiale de 2019-2020 et la guerre russo-ukrainienne) qui se succèdent et impactent négativement les Etats africains aux plan politique, économique, social et surtout sécuritaire, a expliqué le général de brigade Mbaye Cissé.

A l’en croire, ces chocs, générateurs de tensions socio-économiques, semblent, d’année en année, amplifier l’instabilité sur le continent comme en témoignent les nombreux conflits en cours dans le Sahel, en Afrique centrale et orientale.

« Face à ce constat, et c’est là la seconde préoccupation, il est urgent que les Etats africains inversent la tendance en  réduisant leur niveau de dépendance vis-à-vis de l’extérieur pour asseoir une résilience durable. C’est tout le sens à donner à l’expression défis de stabilité et de souverainetés », a-t-il soutenu.

Au cours de ce forum, qui est un moment de remise en question et de plaidoyer, l’occasion sera donnée aux participants de discuter des voies et moyens de prendre en charge les grandes préoccupations sécuritaires, politiques et socio-économiques du continent africain.

Ils tenteront d’apporter des réponses aux deux questions suivantes : Comment garantir une plus grande stabilité dans nos États en renforçant notre autonomie dans le domaine de la sécurité ? Comment développer une plus grande souveraineté alimentaire, énergétique, sanitaire, numérique pour briser le cycle de dépendance vis-à-vis de l’extérieur ?

Cette édition mettra tout particulièrement à l’honneur l’Afrique lusophone avec une présence institutionnelle de haut niveau de l’Angola, du Cabo-Verde et de la Guinée-Bissau. « C’est une option diplomatique de notre pays de donner davantage de voix à ses relations avec ses partenaires souvent lointains comme l’Angola qui est une puissance régionale en Afrique australe et compte un peu dans le landerneau politique africain », a indiqué le chef d’Etat-major particulier du président Macky Sall.

Partenaires historiques du Forum, la France et le Japon seront représentés. Seront également présentes des délégations internationales avec entre autres l’Arabie saoudite, la Turquie, l’Inde, la Gambie, le Mali, le Soudan et les États-Unis ainsi que des organisations comme l’Uemoa, la Cédéao et l’Otan.

Ethiopie : l’armée reprend plusieurs villes du Tigré

Le gouvernement éthiopien a confirmé avois repris les villes de Shire, Alamata et Korem aux forces régionales du Tigré.Les forces loyales éthiopiennes ont aussi promis de coordonner leur action avec celle des organisations humanitaires afin de garantir l’acheminement de l’aide humanitaire dans les zones contrôlées. Ainsi, elles s’efforcent d’ouvrir des voies de livraison depuis l’Ouest et le Sud.

La perte de la ville stratégique de Shire, avec son aéroport et ses liaisons routières avec la capitale régionale, constitue un coup dur pour le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF).

« Le gouvernement, en coordination avec les opérateurs humanitaires, se prépare à élargir les routes par lesquelles l’aide humanitaire pourrait être acheminée. Un effort concerté est en cours pour ouvrir la route de Gondar Nord vers le Shire ainsi que la route Kombolcha-Dessie-Woldiya-Kobo-Alamata », a précisé le gouvernement dans un communiqué.

Le gouvernement éthiopien ne semble pas croire au tollé des acteurs étatiques et non étatiques. « La Force de défense nationale éthiopienne (ENDF) a évité le scénario macabre que certains avaient prédit en se faisant l’écho de la propagande du TPLF », conclut le texte.

Ouganda : Emmanuel Macron convié à des discussions sur la sécurité

Le président français, sur invitation de son homologue ougandais Yoweri Museveni, devrait venir début 2023 à Kampala pour échanger sur les crises sécuritaire et humanitaire en Afrique de l’Est.À l’occasion de la visite d’adieu de Jules-Armand Aniambossou, l’ambassadeur de France à Kampala, le président Yoweri Museveni a déclaré qu’il va « écrire à Emmanuel Macron pour l’inviter à des discussions sur des questions africaines et mondiales ».

Le chef de l’État ougandais souhaite que son pair français prenne part à une rencontre prévue en marge de la Journée de la libération du 26 janvier. Cette date marque l’accession au pouvoir de M. Museveni après une guérilla contre son prédécesseur Milton Obote, il y a maintenant 37 ans.

Après avoir représenté pendant trois ans la France en Ouganda, M. Aniambossou a salué les relations cordiales qui existent entre Kampala et Paris. « Pour le temps que j’ai passé ici, j’ai découvert que l’Ouganda était un très beau pays. Je me considère en quelque sorte comme un Ougandais. Je quitterai le pays avec le sentiment que nous avons bien réussi nos relations bilatérales », a-t-il affirmé.

Le diplomate, devant déposer ses valises au Ghana pour les trois prochaines années, a expliqué que la France a fait beaucoup d’efforts pour ramener la paix dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC). D’ailleurs, a rapporté Jules-Armand Aniambossou, le sujet était au cœur des échanges lors d’une rencontre entre Emmanuel Macron, les présidents Paul Kagamé (Rwanda) et Félix Antoine Tshisekedi (RD Congo).

« Nous savons que nous ne pouvons pas trouver une solution durable sans l’Ouganda. Nous avons également besoin de votre avis sur le processus de Nairobi
(des Nations Unies pour la paix dans la région des Grands Lacs) », a dit l’ambassadeur français à Museveni.