Mali-France : pourquoi Jean Yves Le Drian est convoqué à Bamako ?

Pour comprendre cette affaire, il faut remonter à l’année 2015. Nouvel épisode dans le bras de fer diplomatique entre Bamako et Paris. Le juge d’instruction du deuxième cabinet au tribunal de Grande instance de la Commune III du district de Bamako (Pôle économique et financier) a « invité » le ministre français des Affaires étrangères, Jean Yves Le Drian, à se présenter le 20 juin prochain à 8 heures, devant ladite juridiction pour « affaire le concernant ».

Au bas de la convocation émise le 20 avril, le juge malien rappelle que cette affaire a un lien avec la « société civile et MP/C Jean Yves et Thomas, tous Le Drian, pour atteintes aux biens publics et autres infractions aux dépens de l’Etat du Mali ».

Pour comprendre cette affaire, il faut remonter à l’année 2015. A l’époque, Jean Yves Le Drian, alors ministre français de la Défense, aurait fait pression sur l’alors président du Mali, Ibrahim Boubacar Keita dit IBK pour que l’entreprise Oberthur Technologies (actuelle Idemia) obtienne le juteux marché des passeports biométriques pour une durée de quinze ans. Une « manœuvre » dénoncée par le mouvement Maliko (en français, l’affaire du Mali), constitué par plusieurs organisations de la société civile malienne qui a introduit une plainte déposée le 22 février auprès du pôle économique et financier de Bamako contre Jean Yves Le Drian et son fils Thomas, pour « complicité de prise illégale d’intérêts et favoritisme ».

Le mouvement proche de la junte au pouvoir estime que « ces malversations ont conduit à porter atteinte aux deniers publics du Mali », littéralement les mêmes termes repris par le juge du 2e cabinet qui, à travers cette convocation risque d’envenimer davantage les relations déjà pourries entre la France et le Mali.

Les deux pays ne parlent plus le même langage depuis quelques temps. Dépassées par une insurrection jihadiste qui a fait une partie du pays une zone de non-droit, les autorités maliennes reprochent à la France « un abandon en plein vol », après que le président français, Emmanuel Macron a annoncé en juin 2021 la réarticulation de l’Opération Barkhane au Sahel.

Le recours présumé des autorités maliennes à la société militaire privée russe très controversée, Wagner, n’a pas facilité les choses entre les deux parties. Le 2 mai, Bamako a d’ailleurs unilatéralement décidé de mettre fin aux accords de défense avec Paris pour « atteintes flagrantes » et « multiples violations » de son espace aérien par les aéronefs français.

Pour réponse, la France a dénoncé une « décision injustifiée » et assure que le retrait déjà amorcé des forces françaises du territoire malien se poursuivra « conformément aux engagements pris à l’égard de ses partenaires et dans un souci de coordination et de dialogue respectueux avec les forces maliennes ».

Golfe de Guinée : « une sécurité durable », l’aspiration commune

Les huit pays de cet espace maritime n’entendent pas lever le pied dans la lutte contre la piraterie.Selon le Bureau maritime international (IMB, sigle en anglais), la piraterie est réduite à sa plus simple expression dans le Golfe de Guinée. Un niveau de sécurité pour la navigation jamais atteint dans la région depuis 28 ans.

Le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Ghana, la Guinée, le Liberia, le Nigeria, la Sierra Leone et le Togo, bordés par les mêmes eaux, se sont récemment réunis dans le cadre de la 5e plénière du Forum de collaboration maritime du Golfe de Guinée. Objectif : harmoniser les interventions des différentes chaînes de commandement militaires.

S’exprimant à cette occasion, Bashir Jamoh, le Directeur Général de l’Agence nigériane de l’administration et de la sécurité maritime (Nimasa, sigle en anglais) a souligné que la coopération est « essentielle » en vue d’assurer la sécurité en continu dans le Golfe de Guinée.

Il y a deux ans, a rappelé M. Jamoh, les pirates étaient très actifs dans cette partie de l’Afrique. Ce qui a provoqué la colère des partenaires des pays concernés par la menace. La situation est maintenant sous contrôle, mais il faut toujours rester sur ses gardes.

« Le Forum de collaboration maritime du Golfe de Guinée doit être préservé pour demeurer une force du bien.
En tant que membres, nous avons un devoir collectif envers ce forum : celui de maintenir un dialogue solide.
Le succès (dans ce cas de figure) ne peut jamais être le fruit d’actions solitaires », a affirmé le DG de la Nimasa.

C’est pourquoi, il s’est félicité de la coopération sur le Golfe de Guinée entre son pays et le Bénin car  « il doit y avoir une coopération entre les marines régionales ». À distance, Kitack Lim, le Secrétaire Général de l’Organisation maritime internationale (Omi) a demandé aux pays du Golfe de Guinée de préserver les acquis en termes de sécurité.

Dans ce sens, M. Lim a estimé qu’il faut « s’attaquer aux causes profondes de la piraterie, notamment la situation critique des communautés côtières afin de trouver des solutions pérennes ». Pour sa part, le chef d’état-major de la marine nigériane, le vice-amiral Awwal Gambo, a entre autres plaidé pour l’intensification des échanges d’informations et le renforcement des capacités institutionnelles en matière de gouvernance maritime.

« La sûreté et la sécurité de la navigation dans le Golfe de Guinée sont un élément essentiel du processus de redressement de l’économie mondiale » ralentie par la Covid-19, a déclaré M. Gambo.

Afrique : Le terrorisme fait 3.461 victimes en 2021 (Bourita)

En 2021, l’Afrique subsaharienne a enregistré 48 % des décès dus au terrorisme mondial, avec 3 461 victimes et lus de 1,4 million de personnes ont été déplacées en Afrique de l’Ouest et au Sahel en raison des affrontements en cours, a fait savoir le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita.Lors d’une conférence conjointe, mercredi à Marrakech, avec la Sous-secrétaire américaine chargée des affaires politiques, Victoria Nulan, à l’issue de la cérémonie de clôture de la réunion ministérielle sur la Coalition anti-Daech, le ministre marocain a relevé que l’impact économique du terrorisme sur le continent au cours de la dernière décennie s’est élevé à 171 milliards de dollars, ce qui a eu des répercussions directes sur la stabilité politique et sociale des pays africains.

« Nous avons observé le développement de tactiques terroristes à travers l’utilisation accrue de drones à des fins de reconnaissance et d’attaque, ainsi que l’utilisation de nouvelles technologies pour mener des opérations de financement, telles que l’utilisation de crypto-monnaies », a-t-il fait observer.

L’accent a été mis sur la situation en Afrique. Cette focalisation était nécessaire car l’Afrique est devenue une cible majeure du terrorisme. Permettez-moi de mentionner brièvement quelques faits à cet égard :

Aujourd’hui, 27 entités terroristes basées en Afrique figurent sur la liste des sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU en tant que groupes terroristes ;

Au total, 30 000 personnes ont été tuées dans des attentats terroristes dans la région au cours des 15 dernières années.

Il s’est dit « heureux » de noter que la réunion ministérielle a exprimé sa solidarité avec les pays africains et a réaffirmé la volonté collective de faire face à la menace évolutive de l’Etat islamique en Afrique, notant également avec satisfaction le soutien ministériel aux résultats du Groupe de réflexion sur l’Afrique, qui a tenu sa première réunion plénière à Marrakech, il y a deux jours, sous la coprésidence du Maroc, des États-Unis, du Niger et de l’Italie.

En outre, la réunion ministérielle de la Coalition internationale a été une occasion unique de réfléchir ensemble sur l’évolution de la menace posée par l’Etat islamique dans d’autres régions du monde, en particulier le soi-disant ISIS-Khorasan.

Tout en résumant les principaux messages adressés par la réunion ministérielle anti-Daech, à laquelle ont pris part 73 pays membres de la Coalition, dont 47 ministre des Affaires étrangères et 400 délégations, le ministre a indiqué que les participants ont réaffirmé la détermination et l’engagement continus à garantir les gains de la coalition anti-Daech au Moyen-Orient, en particulier par le biais d’efforts de stabilisation.

Aussi, la réunion a réitéré que la lutte contre la menace mondiale de l’Etat islamique par une coordination holistique et globale des efforts est une caractéristique de la coalition et souligné l’importance des efforts menés par des civils en tant que pierre angulaire de la prochaine vague de campagne pour vaincre Daech.

De même, la réunion a reconnu que toute solution durable pour juguler

la propagation de l’EI en Afrique dépendra des autorités nationales ainsi que des efforts et initiatives sous-régionaux et régionaux sur le continent.

« Nous devons rester vigilants et unis – et nous le sommes assurément. Nous devons anticiper la menace terroriste et adapter nos réponses à l’évolution de la menace », a-t-il lancé.

La réunion ministérielle de la Coalition mondiale contre Daech a ouvert ses travaux, ce mercredi à Marrakech, avec un accent particulier sur les actions entreprises en termes d’efforts de stabilisation dans les zones précédemment impactées par Daech, dans le domaine de la communication stratégique contre la propagande de radicalisation de ce groupe terroriste et de ses affiliés, et la lutte contre les combattants terroristes étrangers.

Cette première réunion de la Coalition mondiale contre Daech en Afrique se tient à l’invitation conjointe du ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita et du chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, remplacé par la Sous-Secrétaire d’Etat américain aux Affaires politiques, Mme Victoria Nuland.

Une quarantaine de ministres des Affaires étrangères venus d’Europe, du monde arabo-musulman, d’Asie, d’Afrique et des Amériques ont pris part  à cette conférence.

Diplomatie : Kigali et Bamako veulent renforcer leur coopération militaire

Le Mali veut s’inspirer de l’expérience du Rwanda en matière de sécurité.Le ministre rwandais de la Défense, le général de division Albert Murasira, et le général de division Oumar Diarra, chef d’Etat-major général des Forces armées maliennes (FAMa), ont eu des entretiens à Kigali, au cours desquels les deux armées ont convenu d’améliorer leur coopération pratique.

Le chef d’Etat-major des FAMa a entamé, hier mardi, une visite officielle de trois jours au Rwanda afin d’acquérir une expertise dans la reconstruction d’un pays et le renforcement des capacités des forces de sécurité.

Au cours d’un point de presse à Kigali, le général Diarra a déclaré que l’objectif de la visite est de tirer parti de « l’expérience unique du Rwanda et de la stabilité du pays, ainsi que de la capacité de l’armée rwandaise à intervenir, par exemple, dans le cas du Mozambique ».

Selon lui, la coopération militaire entre les pays africains est vraiment importante pour faire face à la question du terrorisme sur le continent qui nécessite un renforcement des capacités.

Parmi les autres domaines clés de la coopération entre les deux armées, figurent les ressources humaines, la formation et le bien-être des militaires.

Maroc : Ouverture à Marrakech de la réunion ministérielle de la Coalition mondiale contre Daech

Les travaux de la réunion ministérielle de la Coalition mondiale contre Daech ont démarré, ce mercredi à Marrakech, avec un accent particulier sur les actions entreprises en termes d’efforts de stabilisation dans les zones précédemment impactées par Daech, dans le domaine de la communication stratégique contre la propagande de radicalisation de ce groupe terroriste et de ses affiliés, et la lutte contre les combattants terroristes étrangers.

Cette première réunion de la Coalition mondiale contre Daech en Afrique se tient à l’invitation conjointe du ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita et du chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, remplacé par la Sous-Secrétaire d’Etat américain aux Affaires politiques, Mme Victoria Nuland.

Une quarantaine de ministres des Affaires étrangères venus d’Europe, du monde arabo-musulman, d’Asie, d’Afrique et des Amériques participent à cette conférence.

Ouvrant cette conférence, le ministre marocain des Affaires étrangères, a mis en avant les liens pernicieux entre terrorisme et séparatisme, y voyant « les deux faces d’une même médaille ».

« Le séparatisme et le terrorisme sont très souvent les deux faces d’une même médaille », a-t-il souligné, mettant en garde contre « une tendance inquiétante qui s’est développée sans susciter l’attention nécessaire : le lien entre terrorisme et séparatisme ».

Il a soutenu que « la collusion contre la souveraineté et la stabilité des Etats, outre la convergence des moyens financiers, tactiques et opérationnels, créent une alliance objective entre les groupes terroristes et séparatistes ».

Cela a été confirmé par le nombre croissant d’individus passant des groupes séparatistes aux groupes terroristes et vice-versa, a fait remarquer le ministre, précisant que « ceux qui financent, abritent, soutiennent et arment le séparatisme contribuent en fait à la propagation du terrorisme et compromettent davantage la paix et la sécurité régionales ».

« Ne nous y trompons pas : encourager le séparatisme équivaut à une complicité avec le terrorisme », a averti M. Bourita, lors de ce conclave, qui connait la participation des représentants de plus de 80 pays et organisations internationales.

De son côté, la sous-secrétaire d’Etat américaine chargée des Affaires politiques, Victoria Nulan, a indiqué que l’enjeu de cette conférence consiste à une sensibilisation et au lancement d’une mobilisation mondiale contre le fléau du terrorisme, qui s’est déplacé du Moyen-Orient vers l’Afrique, et en particulier dans les régions du Sahel.

« Nous nous sommes réunis avec un engagement commun pour assurer la défaite durable de l’Etat islamique en Irak et en Syrie, sur tout le continent africain et dans le monde entier. Notre travail s’est étendu de la libération du territoire envahi par l’Etat islamique en Irak et en Syrie à l’identification des régions du monde qui sont des terrains fertiles pour les groupes terroristes et à la résolution des causes profondes », a-t-elle souligné

Selon elle, cette réunion se consacrera à l’évaluation du travail que la Coalition et les membres individuels ont accompli au cours de l’année dernière en Irak et en Syrie, sur le continent africain et dans la région de l’Afghanistan et à l’identification des lacunes à combler.

Il a annoncé que son pays cherche à lever 700 millions de dollars pour des activités de stabilisation essentielles dans les communautés libérées du contrôle de l’Etat islamique en Irak et en Syrie, 350 millions de dollars pour l’Irak et 350 millions de dollars pour la Syrie.

Au cours de la seule année écoulée, les États-Unis ont fourni plus de 45 millions de dollars d’aide à la stabilisation pour le nord-est de la Syrie et plus de 60 millions de dollars pour l’Irak, a rappelé la responsable américaine, appelant les autres donateurs à accroître également leur soutien.

« Nous reconnaissons également que le financement de stabilisation à lui seul est insuffisant pour aider les communautés à se reconstruire après le fléau de Daech. Et pour cette raison, les États-Unis ont l’intention dans les prochains jours de délivrer une licence générale pour faciliter l’investissement privé dans les zones non contrôlées par le régime de l’Etat islamique en Syrie afin de générer davantage de revenus pour aider ces communautés à se reconstruire et à se rétablir.

En même temps que nous empêchons la résurgence de l’Etat islamique en Irak et en Syrie, nous devons rester vigilants face à la menace continue qu’il représente ailleurs dans le monde, notamment ici sur le continent africain, a-t-elle insisté.

Somalie: présidentielle sur fond de révolte des Shebab

Les députés et sénateurs somaliens, vont choisir le prochain président du pays dimanche prochain, dans un contexte marqué par les attaques des islamistes shebab.La présidentielle somalienne se tiendra le 15 mai 2022 selon le comité parlementaire chargé d’organiser le scrutin dans ce pays instable de la Corne de l’Afrique.

Le chef de l’Etat sortant Mohamed Abdullahi Mohamed dit Farmajo tentera de briguer un second mandat. Il a officialisé sa candidature à la télévision publique pour dit-il répondre à « l’appel du peuple », afin de poursuivre la « voie de progrès et de développement ».

Farmajo, arrivé au pouvoir en 2017, doit faire face à une dizaine de concurrents dont deux anciens présidents Hassan Sheikh Mohamoud (2012-2017) et Sheikh Sharif Sheikh Ahmed (2009-2012). La présidentielle somalienne qui devait se tenir en 2021, a été reportée à plusieurs reprises, à cause de fortes divergences au sommet de l’exécutif, entre le président sortant et son Premier ministre Mohamed Hussein Roble.

En Somalie, le président de la République est élu par les députés et sénateurs. Pour être élu, un candidat doit rassembler au moins les deux-tiers des voix des deux chambres, soit 184 voix.

Mais ce scrutin assez indécis, va se tenir dans un contexte de recrudescence des attaques des islamistes radicaux shebab, liés à al-Qaïda. Ces derniers mènent une insurrection depuis quinze ans contre le pouvoir central soutenu par la communauté internationale.

Ces derniers jours, les Shebab ont attaqué une base de la Mission de transition en Somalie (Atmis) tuant une dizaine militaires burundais.

La mission de l’Union africaine en Somalie (Amisom) déployée dans le pays depuis 2007, a réussi à repousser les shebab dans les grandes villes comme la capitale Mogadiscio.

Depuis, l’Amisom rebaptisée la Mission de transition en Somalie (Atmis), tente de maintenir la paix dans ce pays pauvre en proie à la menace jihadiste et la faim.

Zimbabwe : une loi interdit aux banques d’accorder des prêts

Cette loi vise à mettre fin à la spéculation contre le dollar zimbabwéen.C’est une mauvaise nouvelle pour les fonctionnaires zimbabwéens et les sociétés zimbabwéennes qui ne peuvent plus recourir à des prêts dans les banques locales. En application de la loi, le gouvernement interdit désormais aux banques d’accorder des prêts. L’objectif de cette mesure est d’arrêter la dévaluation de la monnaie locale sur le marché noir.

L’inflation en glissement annuel a atteint 96,4 % en avril, contre 60,6 % en janvier. Aujourd’hui, le dollar zimbabwéen est officiellement coté à 165.94 par rapport au dollar américain. Sur le marché noir, un dollar américain s’échange entre 330 et 400 dollars zimbabwéens.

Réintroduit dans le pays en 2019, le dollar zimbabwéen a fortement chuté à cause de la conjoncture internationale et la récession de l’économie zimbabwéenne.  

Le président Emmerson Mnangagwa estime que cette situation est grandement causée par des spéculateurs anonymes. Ces derniers empruntent des dollars zimbabwéens à des taux d’intérêt inférieurs à l’inflation et l’utilisent pour faire du commerce en devises.

En 2015, Harare avait pris la décision historique d’abandonner la monnaie locale à cause de la crise économique que traversait le pays et surtout de l’hyperinflation.

Après avoir perdu momentanément sa souveraineté monétaire, le gouvernement avait demandé aux populations d’utiliser huit monnaies étrangères dont le dollar américain, le yuan chinois, la roupie indienne ou encore le rand sud-africain qui étaient devenues ses devises officielles.

Marrakech abrite mercredi la réunion ministérielle de la Coalition mondiale contre Daech

Le Maroc abrite, mercredi 11 mai 2022 à Marrakech, la réunion ministérielle de la Coalition mondiale contre Daech, à l’invitation conjointe du ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger Nasser Bourita, et du secrétaire d’Etat américain Antony Blinken.La réunion de Marrakech constitue une autre étape dans la poursuite de l’engagement et de la coordination internationale dans la lutte contre Daech, avec un accent particulier sur le continent africain ainsi que sur l’évolution de la menace terroriste au moyen orient et dans d’autres régions, indique lundi un communiqué du ministère marocain des Affaires étrangères, parvenu à APA.

Lors de cette réunion, les ministres de la Coalition passeront en revue les actions entreprises en termes d’efforts de stabilisation dans les zones précédemment impactées par Daech, dans le domaine de la communication stratégique contre la propagande de radicalisation de ce groupe terroriste et de ses affiliés, et la lutte contre les combattants terroristes étrangers, ajoute le communiqué.

Il y a tout juste quelques mois, la Coalition a annoncé la création de l’Africa Focus Group. Cette étape importante devrait être suivie, lors de la réunion de Marrakech, d’orientations additionnelles et de réponses concrètes pour faire face à la montée du terrorisme en Afrique, rappelle la même source.

 En tant que pays hôte de cette réunion, et en tant que co-président du Africa Focus Group relevant de la Coalition, cette rencontre confirme le rôle de premier plan du Maroc aux niveaux régional et international dans la lutte contre le terrorisme et le soutien à la paix, à la sécurité et à la stabilité en Afrique, poursuit-on.

C’est également un fort témoignage de la Coalition pour le Maroc, en tant que partenaire crédible et pourvoyeur de la paix et la sécurité régionale, qui a notamment co-présidé le Forum Global de Lutte contre le Terrorisme pour trois mandats consécutifs, qui abrite le Bureau des Nations Unies pour la Lutte contre le terrorisme et la Formation en Afrique et qui a été le pays du Continent à avoir organisé, en juin 2018, la réunion des Directeurs Politiques de la Coalition mondiale contre Daech, consacrée à la menace terroriste en Afrique, souligne le ministère.

Il illustre une nouvelle fois la confiance et l’estime dont jouit l’approche singulière développée par le Maroc dans la lutte contre le terrorisme, mais également pour la défense des intérêts du Continent africain au sein des plateformes multilatérales.

Créée en 2014, la Coalition mondiale contre Daech vise à lutter contre le groupe terroriste de Daech selon une approche multidisciplinaire, inclusive et holistique entre des pays et des institutions régionales qui veulent endiguer les aspirations expansionnistes du groupe terroriste et démanteler ses réseaux Elle est composée de 84 Etats et Organisations internationales partenaires appartenant à différentes régions du monde.

Nigéria : assaut macabre contre trois villages

Quelque 48 personnes ont été assassinées par des hommes armés non identifiés, a appris APA de sources médiatiques.Les attaques ont eu lieu vendredi dans les villages de Damri, Sabon Garin et Kalahe situés dans l’État de Zamfara.

Le village de Damri, où 32 personnes ont été tuées dont deux policiers, a été le plus touché.

Dans un communiqué, le président Muhammadu Buhari a appelé les forces de défense et de sécurité à « tout faire pour mettre fin immédiatement à ces horribles massacres ». « Les populations rurales de Zamfara et d’ailleurs doivent avoir le droit à la paix », a-t-il martelé.

En début d’année, plus de 200 personnes avaient perdu la vie dans des attaques de ce genre. Un décompte de l’ONG Acled fait état de plus de 2 600 civils en 2021, soit une augmentation de 25 % par rapport à 2020.

Burkina : un mort dans une attaque contre une prison

Les assaillants ont pu libérer une soixantaine de prisonniers.La région de la Boucle, au Burkina Faso, a subi une attaque contre un centre pénitentiaire dans la nuit de samedi à dimanche. Le dernier bilan fait état d’un mort et de 60 prisonniers libérés. Il s’agit d’un chasseur dozo qui était engagé comme un Volontaire pour la défense de la patrie (VDP).

Plusieurs matériels de l’administration pénitentiaire ont également été détruits au cours de l’attaque.

Égypte : 11 militaires tués dans une attaque djihadiste 

Par Mohamed Fayed — Onze militaires, dont un officier, ont été tués samedi en Égypte en déjouant une attaque « terroriste » à proximité du canal de Suez dans le Sinaï, péninsule du nord-est du pays en proie à une insurrection djihadiste, a rapporté l’armée dans un communiqué. Les soldats « continuent de poursuivre et d’encercler les terroristes » dans les combats qui se sont déplacés vers « une région isolée du Sinaï ».

L’armée et la police ont lancé en février 2018 une vaste opération « antiterroriste » dans la péninsule du Sinaï où sévissent des cellules radicales dont certaines ayant fait allégeance au groupe djihadiste État islamique (EI). Elles combattent également des insurgés radicaux dans le désert occidental, entre la vallée du Nil et la frontière avec la Libye.  

Dans le Sinaï, les attaques se concentrent particulièrement sur un point : les oléoducs et gazoducs qui approvisionnent Israël et la Jordanie.

Kenya : acquitté, un religieux prolonge son séjour en prison

Le Sheikh Guyo Gorsa Buru, craignant pour sa vie, a refusé que la décision de sa libération soit exécutée.Un détenu pas pressé de retrouver la liberté. C’est le cas du Sheikh Guyo Gorsa Buru, inculpé en 2018 pour possession de matériels dangereux et affiliation à la secte islamiste somalienne al-Shabaab.

Quatre ans plus tard, la justice kenyane s’est résolue à l’acquitter car n’ayant pas suffisamment de preuves compromettantes. 

Contre toute attente, le Sheikh Guyo Gorsa Buru a exprimé son souhait de rester à la prison de Kamiti, pour au moins un mois supplémentaire, afin de ne pas être tué ou enlevé. Cela est arrivé à d’autres personnes accusées de terrorisme dans le pays.

Guinée : la lutte contre l’impunité reste un défi (chercheur)

La justice guinéenne a annoncé mercredi la poursuite de vingt-sept anciens hauts responsables dont l’ex-chef de l’Etat Alpha Condé, suite à la répression brutale des protestations, à partir d’octobre 2019, contre son troisième mandat. Dans un entretien avec APA, Fabien Offner, chercheur français spécialiste de la Guinée au bureau ouest-africain d’Amnesty International, salue cette décision même s’il reste vigilant avec le régime putschiste du colonel Mamady Doumbouya qui boucle son huitième mois à la tête du pays.Amnesty a dénoncé la répression sanglante des manifestants contre le troisième mandat d’Alpha Condé. Aujourd’hui, la justice a décidé de le poursuivre ainsi que d’autres anciens dignitaires de son régime pour « assassinats ». Comment appréciez-vous cette mesure ?

Effectivement, nous avons pris connaissance du déclenchement de poursuites judiciaires contre un certain nombre de dignitaires de l’ancien régime dont l’ancien président Alpha Condé, mais aussi l’ancien Premier ministre, l’ancien président de l’Assemblée nationale, des hauts gradés de la police et de la gendarmerie, des députés, entre autres. On rappelle tout simplement qu’Amnesty International a, à maintes reprises, appelé de ses vœux pour que de telles poursuites judiciaires soient déclenchées sur tous les cas de violation des droits humains commis depuis octobre 2019. C’est-à-dire depuis les premières manifestations contre le changement constitutionnel. Il faut rappeler qu’il y avait des dizaines de morts, précisément des personnes tuées à la suite d’un usage illégal de la force par les forces de défense et de sécurité. Il y a également des dizaines de personnes qui ont été détenues arbitrairement. Certains sont morts en prison. Des manifestations ont été interdites à de nombreuses reprises contrairement au droit international dans un certain nombre de cas. Donc effectivement, nous attendons que ces poursuites judiciaires se déclenchent et se fassent dans les plus brefs délais. Nous réitérons également l’appel pour que les suspects soient jugés dans le cadre de procès équitables devant des tribunaux impartiaux.

Au plan politique, le chef de la junte a proposé 39 mois de transition rejetés par l’opposition. Craignez-vous de nouvelles manifestations pouvant déboucher sur des violations des droits humains ?

Il est difficile de dire si les décisions politiques peuvent entraîner des violations de droits humains. Ce que l’on sait, sous le régime d’Alpha Condé et même bien avant, il y a une question essentielle en Guinée qui reste pour le moment inchangé. C’est la question de la lutte contre l’impunité, et notamment la question de l’usage excessif de la force. A maintes reprises, des personnes ont été tuées ou blessées par les forces de défense et de sécurité en faisant usage d’armes à feu et de balles réelles pour réprimer certaines manifestations. On ne peut espérer qu’un vrai changement de pratique dans le maintien de l’ordre en Guinée. Et plus largement, nous espérons que la lutte contre l’impunité va revenir au centre des préoccupations et des priorités du pouvoir guinéen. C’est ce qu’ont expliqué les nouvelles autorités, en affirmant que la justice doit être la boussole des Guinéens et du nouveau pouvoir. Pour le moment, nous attendons toujours de voir. Il y a eu des annonces sur les procès du massacre du 28 septembre 2009. Pour le moment, malheureusement, rien n’a encore bougé de façon concrète. Donc les enjeux et les attentes restent pour le moment les mêmes en Guinée quel que soit le pouvoir en place.

Le pouvoir en place est le fruit d’un coup d’Etat. Mais est-ce qu’il se démarque des autres régimes par rapport au respect des droits humains ?

Le coup d’Etat a eu lieu le 5 septembre 2021. Il y a eu ensuite une période évidemment beaucoup plus calme que celle plus mouvementée des dernières années du régime Alpha Condé. Elles se sont caractérisées par des détentions arbitraires, un grand nombre de personnes décédées dans les rues de Conakry suite à un usage excessif de la force présumé et un certain nombre de blessés graves qui sont toujours à Conakry. On en a rencontrés certains qui sont paraplégiques, en fauteuil roulant. C’est une situation qui est loin d’être réglée pour les victimes des tirs.

Jusqu’à présent, ce qu’on constate c’est la création de la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief). Elle a donné lieu à un certain nombre d’arrestations. Il faut seulement espérer que cela soit fait dans un cadre légal, totalement conforme aux normes internationales et que la justice ne soit pas instrumentalisée.

Nous avons également espoir que le procès du massacre du 28 septembre 2009 démarre enfin. Et de ce point de vue, c’est pour le moment la déception. On note également que, jusqu’à preuve du contraire, les manifestations sont toujours interdites en Guinée. Ce qui demeure un problème. Il faudra analyser en quoi la pandémie de Covid-19 demeure aujourd’hui un frein à l’autorisation des nouvelles manifestations. Et si cette situation devrait durer, il faudrait justifier cette mesure d’interdiction qui risque d’être un objet de crispation entre le pouvoir en place et certains acteurs politiques. Donc, la situation demeure assez fragile. C’est difficile de voir dans quel sens le vent va tourner, surtout après l’annonce du chronogramme de la transition. Mais évidemment, Amnesty International comme toutes les organisations guinéennes de défense des droits humains, va maintenir la même vigilance avec le pouvoir actuel comme cela a été le cas lors des années précédentes.

Burkina Faso : sept soldats et quatre supplétifs tués dans des embuscades (armée)

Des éléments de l’armée burkinabè en opération de sécurisation sont tombés dans des embuscades, dans le Nord et le Centre-Nord du Burkina Faso.Les assaillants ont visé « une patrouille du détachement militaire » lors de sa progression à une dizaine de kilomètres de Sollé », dans le nord du pays, frontalier avec le Mali, informe un communiqué de l’armée. L’attaque a causé la mort de deux militaires et quatre Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) selon l’armée.

L’embuscade enregistrée au Centre-Nord du pays a visé des éléments de l’Unité Spéciale d’Intervention de la Gendarmerie Nationale (USIGN) qui étaient en opération à Ouanabé, dans la province du Sanmatenga. L’attaque a fait cinq victimes du côté des gendarmes et neuf autres blessés tous évacués et pris en charge.

« Côté ennemi, une vingtaine de corps de terroristes ont été dénombrés lors des opérations de sécurisation. De l’armement, des munitions, des moyens roulants et de communication ont également été détruits ou récupérés », déclare le communiqué de l’Etat-major général des armées.

 Le Burkina Faso est confronté depuis 2015 à des attaques récurrentes de jihadistes, comme ses voisins du Mali et du Niger. Des attaques souvent attribuées aux groupes Etat islamique et Al-Qaïda au Maghreb islamique.

L’Union africaine condamne les attaques en Somalie

La Commission de l’Union africaine (UA) a condamné mardi dans un communiqué l’attaque contre une base des forces de la Mission de transition de l’Union africaine en Somalie (ATMIS).Le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, a déclaré qu’il condamnait fermement cette attaque terroriste perpétrée par des militants d’al-Shabab contre la base de l’ATMIS dans la région du Middle Shebelle.

« Le président rend hommage aux casques bleus burundais qui ont perdu la vie en contribuant à apporter la paix et la stabilité en Somalie », a déclaré M. Mahamat.

Le président a également déclaré que cette attaque contre la base ATMIS ne fera que réaffirmer l’engagement continu et inébranlable de l’UA à soutenir le gouvernement et le peuple somalien dans leur quête d’une paix et d’une sécurité durable.

Le président de la Commission de l’UA a également appelé la communauté internationale à accroître son soutien aux services de sécurité somaliens et à la mission ATMIS, à la mesure des défis sécuritaires actuels.

Mardi, des responsables locaux de la sécurité ont déclaré à Radio Mogadiscio que deux fortes explosions ont frappé la base ATMIS tenue par les troupes burundaises, suivies d’un échange de coups de feu entre les troupes et les militants.

Le groupe d’insurgés Al-Shabab, qui a revendiqué l’attaque, a mené de nombreuses offensives meurtrières contre les camps de l’Union africaine en Somalie.

Somalie : les Shebab attaquent un contingent burundais de l’UA

Quelque dix soldats burundais ont été tués dans l’attaque menée mardi par les terroristes Shebab contre une base de la force de l’Union Africaine (UA) en Somalie.Le premier bilan officiel de cet assaut est lourd. Dans un communiqué rendu public ce mercredi, l’état-major de la Force de défense nationale du Burundi (FDNB) « déplore 10 militaires tués, 5 portés disparus et 25 blessés ». La même source informe que « 20 terroristes du groupe Al-Shabab ont été tués ».

La note signée par le porte-parole de la FDNB, le Colonel Floribert Biyereke, précise que l’attaque a été menée à l’aide des véhicules piégés, des kamikazes et des hommes lourdement armés.

« Il est manifeste que l’objectif poursuivi par Al-Shabab est d’entraver les efforts déployés par l’ATMIS (Mission de Transition de l’Union Africaine en Somalie) pour ramener la paix sur toute l’étendue de la Somalie », souligne le document, ajoutant que « le contingent burundais reste déterminé à apporter sa contribution pour restaurer la paix durable et la stabilité en Somalie ».

Le président burundais, Evariste Ndayishimiye, a condamné l’attaque sur son compte Twitter. « Je me joins à toute l’Afrique qui vient de perdre des fils et filles tombés sur le champ d’honneur pour consoler les familles durement éprouvées », a-t-il écrit.

Les effectifs de la Mission de Transition de l’Union Africaine en Somalie (ATMIS) représentent près de 20 000 militaires, policiers et civils, issus de pays africains. Le Burundi, avec près de 5000 hommes, en est le deuxième pays contributeur.

La sécurité au menu d’une réunion de la Cedeao

La réunion extraordinaire du Comité des chefs d’État-major des armées des États membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) se tient du 5 au 6 mai à Accra, au Ghana.Face aux menaces de tous genres, l’organisation sous-régionale fait de la sécurité de ses quinze pays membres un enjeu majeur. Ainsi, des officiers militaires prendront part, dans la capitale ghanéenne, à une réunion de deux jours pour discuter de ces questions. Ils entendent remplir leur rôle puisque ce Comité est un organe institutionnel de la Cedeao chargé de la prévention et la gestion des conflits dans la région.

Durant leurs travaux, les haut-gradés discuteront des priorités d’appui opérationnel et logistique, et des modalités d’allocation de ces capacités aux Etats concernés, explique un communiqué reçu à APA. A cette occasion aussi, ils évoqueront ensemble la mise en œuvre des recommandations issues de leur 41ème session tenue à Abidjan, en Côte d’Ivoire, du 17 au 19 novembre 2021.

Cette rencontre était consacrée à l’analyse de la situation sécuritaire régionale du fait des attaques terroristes et de la multiplication des actes illicites en mer. Un certain nombre de recommandations a été formulé dont le renforcement opérationnel des forces des pays de la ligne de front contre le terrorisme à travers la formation et l’acquisition de matériels spécifiques et le soutien financier de la planification et de la conduite des opérations conjointes le long des frontières de ces pays, rappelle la même source.

Pour cette dernière action, la Cedeao explique qu’il s’agit d’un appui financier de sa Commission dans l’organisation de l’opération conjointe entre le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Mali, le Niger et le Togo.

Niger : António Gutteres évoque les nombreux défis au Sahel

Après Dakar, le secrétaire général des Nations unies António Gutteres, est arrivé au Niger, un pays du Sahel en proie à la menace jihadiste.Lors de cette visite dans ce pays du Sahel, António Gutteres a abordé la situation sécuritaire et humanitaire.

M. Gutteres a eu des rencontres avec les dirigeants nigériens, notamment le président de la République Mohamed Bazoum. Les deux dirigeants ont évoqué la menace jihadiste qui sévit dans la région depuis plus d’une décennie. Selon António Gutteres, le « Sahel est confronté à des défis le terrorisme, violence, changement climatique, détresse humaine… »

« En regardant la performance remarquable de l’armée du Niger, la communauté internationale doit investir à fond dans le renforcement des capacités de l’armée du Niger » a-t-il indiqué, saluant les efforts militaires déployés par les autorités nigériennes au Sahel pour contenir les groupes armés.

Antonio Gutteres appelle ainsi à une « solidarité » de la communauté internationale afin d’aider le Niger a « investir à fond dans le renforcement des capacités de l’armée nigérienne ».

Par ailleurs, le secrétaire général de l’Onu a magnifié la vitalité démocratique du Niger qui a vécu sa première alternance démocratique en février 2021 avec l’élection de Mohamed Bazoum à l’issue du second tour de la présidentielle.

Il a souligné que les Nations unies seront aux côtés du Niger qui « suscite beaucoup d’espoir » afin d’offrir  « des perspectives à la jeunesse nigérienne, y compris aux jeunes filles. »

Dénonciation des accords de défense : Paris fustige l’attitude de Bamako

La France considère cette décision « injustifiée » et conteste formellement toute violation du cadre juridique bilatéral qui serait imputable à la force Barkhane.La guerre des communiqués continue entre Bamako et Paris. Dans une note rendue publique ce mardi, le ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères a fustigé « la décision unilatérale » des autorités de transition maliennes de dénoncer le traité de coopération en matière de défense liant la France et le Mali ainsi que l’accord régissant le statut des forces françaises et celles de ses partenaires européens impliqués dans la task force Takuba.

« La France poursuivra le retrait en bon ordre de sa présence militaire au Mali, conformément aux engagements pris à l’égard de ses partenaires et dans un souci de coordination et de dialogue respectueux avec les forces armées maliennes », écrit la diplomatie française.

Par ailleurs, Paris réaffirme sa vigilance à l’égard de « toute tentative de manipulation de l’information » et rappelle sa détermination à assurer la sécurité de ses soldats et des soldats européens engagés à ses côtés au cours de cette phase de désengagement.

RCA: des membres de Wagner accusés de tuer des civils

Le président Faustin-Archange Touadéra avait demandé fin 2020 l’intervention de la Russie pour repousser une offensive rebelle qui menaçait son régime et la capitale, Bangui.Nouvelle accusation contre la société paramilitaire privée russe Wagner en République centrafricaine. Dans son dernier rapport publié ce mardi, l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch accuse des mercenaires de Wagner d’avoir sommairement exécuté, torturé, battu des civils en février 2019 et novembre 2021 dans ce pays.

« Le crime le plus grave qu’on a documenté, c’était une exécution sommaire en masse, le 28 juillet 2021 au nord de la ville de Bossangoa en plein jour et contre des gens qui n’étaient pas armés. On a documenté une dizaine de morts, ça peut être un crime de guerre », affirme Lewis Mudge, directeur Afrique centrale pour Human Rights Watch interrogé par RFI.

Il a ajouté : « À part ça, on a documenté plusieurs cas de détention, des tortures faites à Alindao, dans la Basse-Kotto, dans un camp militaire qui était dirigé par les Russes, armés, en train de circuler avec les forces nationales. »

Le Mali « dénonce » son traité de défense avec la France

La dénonciation par le Mali du traité de coopération en matière de défense du 16 juillet 2014 prendra effet officiellement dans six mois.Bamako franchit un nouveau pas dans la détérioration de ses relations avec Paris. Les autorités militaires au pouvoir ont décidé, lundi 2 mai, de « dénoncer » les accords de défense signés avec la France et ses partenaires européens. La décision a été notifiée par le ministère malien des Affaires étrangères au chargé d’affaires de l’ambassade de France à Bamako.

Dans un communiqué lu à la télévision nationale lundi soir, le porte-parole du gouvernement de transition, colonel Abdoulaye Maïga, relève plusieurs « incidents » pour justifier la décision prise. Le Mali dénonce d’abord « l’attitude unilatérale du partenaire français » qui a annoncé le retrait des forces Barkhane et Takuba sans le consulter.

Bamako cite aussi parmi les motifs « les multiples violations de l’espace aérien malien » et la « manœuvre dilatoire » de la France consistant à demander une réunion d’experts pour la relecture du traité de défense, « au lieu d’envoyer ses amendements ».

« Eu égard à ces insuffisances graves ainsi qu’aux atteintes flagrantes à la souveraineté nationale du Mali, le gouvernement de la République du Mali décide de dénoncer le traité de coopération en matière de défense du 16 juillet 2014 », a déclaré le colonel Maïga.

Par ailleurs, c’est avec « effet immédiat » que les autorités maliennes dénoncent les accords de mars 2013 encadrant l’engagement de la force française Serval, puis Barkhane, ainsi que le protocole additionnel de mars 2020 s’appliquant aux détachements européens de Takuba, le regroupement d’unités spéciales européennes initié par la France.

En revanche, le Mali est prêt à collaborer avec l’ensemble des Etats du monde « dans le respect mutuel », précise le non moins ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation.

Paris n’a pas encore réagi à cette nouvelle sortie même si cette réaction pourrait ne pas tarder. Depuis quelques jours, les anciens partenaires se mènent une guerre acharnée de communiqués. 

Bamako s’est trouvé un nouveau partenaire en matière de défense et de sécurité : la Russie, qui lui fournit des équipements militaires et même des mercenaires, selon Paris. Il faut préciser que le processus de désengagement de la force française Barkhane et de la force européenne Takuba du Mali a commencé depuis quelques semaines et doit se terminer à l’été. 

Par ailleurs, cette nouvelle sortie intervient quelques semaines après la fermeture d’un important camp de l’armée française à Gossi, dans le nord. La semaine dernière, l’état-major français a révélé, images de drone à l’appui, la mise en scène d’un charnier dans ce camp et accuse les mercenaires russes de Wagner d’être à l’origine de l’opération. 

Le gouvernement malien a violemment réagi mercredi 27 avril en accusant l’armée française d’« espionnage », de « subversion » ou encore d’avoir violé l’espace aérien malien. Ces arguments ont à nouveau été réfutés par la France. 

Tchad: les conséquences du report du dialogue national inclusif

Initialement prévue le 10 mai prochain, le dialogue nationale inclusif au Tchad a été reporté à une date « ultérieure ».Cette décision a été prise sur demande des partenaires du gouvernement tchadien notamment le Qatar, médiateur dans ce pré-dialogue.

Les pourparlers lancés le 13 mars dernier à Doha entre les représentants du gouvernement tchadien et plusieurs mouvements rebelles sont au point mort depuis plusieurs semaines. Et l’un des plus puissants groupes rebelles du pays, le Conseil de commandement militaire pour le salut de la République (CCMSR), a même claqué la porte début avril. 

Dans un communiqué, le ministère tchadien des Affaires étrangères n’a pas donné de nouveau calendrier, mais il a évoqué un « accord des plus hautes autorités de la Transition pour un report du Dialogue national inclusif à une date ultérieure qui sera retenue après consultations avec les institutions et les acteurs politiques pertinents ».

Transition chamboulée

Après la mort d’Idriss Deby Itno le 20 avril 2021, son successeur Mahamat Idriss Deby, intronisé président du Conseil militaire de transition (CMT) du Tchad, a engagé de larges consultations avec des groupes rebelles. Celles-ci devront déboucher sur une remise du pouvoir aux civils au sortir des prochaines élections dont la date n’est pas encore fixé.

La transition dix-huit (18) annoncée après sa prise de pouvoir, doit déboucher sur l’organisation des « élections libres et démocratiques » au terme du dialogue national inclusif (DNI). Ce report pourrait entraîner un chamboulement du calendrier de la transition.

Guinée : aucun consensus sur le calendrier de transition

En Guinée, les principaux partis politiques ont boycotté les consultations qui doivent déterminer un chronogramme sur la durée de la transition.Alors que la Cedeao s’apprête à envoyer une mission à Conakry, les acteurs politiques guinéens ne parlent pas le même langage. Les militaires au pouvoir avaient demandé à l’organisation sous-régionale « davantage de temps par rapport à l’échéance du 25 avril 2022 pour permettre la poursuite des consultations ». Cependant, les principales formations de l’opposition et la société civile ont donné une fin de non recevoir aux invitations du gouvernement pour échanger sur le chronogramme de transition.

Que cela soit l’UFDG de Cellou Dalein Diallo, le RPG d’Alpha Condé, l’UFR de Sidya Touré ou le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), ils ont tous rejeté le format de cette rencontre convoquée par le ministre de l’Administration du territoire. Le FNDC, qui prône une transition de deux ans, dénonce la démarche des autorités qui ne cadre pas avec l’esprit de la Charte de la Transition.

« Les discussions sur le chronogramme doivent se faire dans un cadre plus restreint, avec des partis politiques représentatifs », souligne un militant de l’UFDG, qui s’étonne que les consultations s’étendent aux syndicats et à la société civile en général. « On ignore qui est consulté, nous rejetons le contenu de cette synthèse », affirme un autre leader de l’opposition.

Toutefois, le ministre de l’Administration du territoire a présenté vendredi 29 avril les propositions de calendrier recueillies ces dernières semaines auprès des coalitions de partis politiques, de la société civile et des centrales syndicales. Il affirme avoir reçu 54 propositions de calendrier basées sur une fourchette assez large. Chaque proposition liste des réformes institutionnelles à réaliser avant d’organiser une élection présidentielle. 

Selon toutes ces propositions, la transition pourrait durer entre 18 mois et 5 ans, en tenant compte des tâches à effectuer. Les propositions les plus longues prévoient un recensement général de la population. Cette synthèse a été transmise au Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), la junte militaire de transition proclamée en dans le pays après le coup d’État du 5 septembre 2021 dirigé par le colonel Mamady Doumbouya.

Soudan : la junte sous la menace de la communauté internationale

La junte militaire soudanaise doit rapidement former un gouvernement civil de transition au risque de voir de nouvelles sanctions financières s’abattre sur le pays.La pression s’accélère sur le général Abdel Fattah al-Burhan et ses hommes. De plus en plus contestée par la population, les putschistes ont libéré cette semaine plusieurs prisonniers politiques importants. Malgré tout, la tension est au plus haut au Soudan qui n’a plus de gouvernement depuis plusieurs mois. 

A cet effet, une délégation de pays importants de l’Union européenne et les États-Unis a rencontré vendredi 29 avril à Khartoum la junte militaire et l’opposition civile. Au terme de sa visite, un communiqué a appelé à la formation d’un gouvernement civil. 

Pour les diplomates occidentaux, la junte militaire doit faire des « progrès immédiats vers la formation d’un gouvernement civil de transition ». Sinon, le Soudan pourrait perdre « des milliards de dollars d’aide au développement de la Banque mondiale », son accord avec le FMI et 19 milliards d’annulation de sa dette. 

Dans le communiqué concluant leur visite à Khartoum, les États-Unis, l’Union européenne, la France, le Royaume Uni, l’Allemagne et la Norvège soulignent qu’ils n’accepteront aucun « accord ou gouvernement » qui « manquerait de crédibilité » auprès des Soudanais et de la communauté internationale. Ils rappellent que leur soutien concerne le processus de dialogue initié par les Nations Unies, l’Union africaine et l’Organisation régionale est-africaine (IGAD). 

Ces organisations ont annoncé une réunion des acteurs politiques soudanais du 10 au 12 mai même si l’opposition refuse toujours de dialoguer avec les militaires et les forces politiques qui ont soutenu leur coup d’État du 25 octobre.

Une économie à genou 

Trois ans après la chute du dictateur Omar el-Béchir, la population soudanaise est redescendue dans la rue pour dénoncer l’exploitation qui a été faite de sa révolution. Depuis octobre 2021, plus de 90 manifestants ont été tués par les forces de sécurité et des centaines détenues en prison. 

Au plan économique, le pays est frappé par des sanctions économiques qui le placent au bord de l’effondrement. Plusieurs partenaires ont posé comme condition la formation d’un nouveau gouvernement de transition pour une reprise de l’aide internationale. Ainsi, la devise soudanaise est en chute libre pour avoir perdu un quart de sa valeur depuis le coup d’État. L’inflation est officiellement à 260%. Selon le Programme alimentaire mondial (Pam), neuf millions de Soudanais sur une population de 44 millions souffrent de faim aigue. 

Par ailleurs, Abdel Fattah al-Burhan a évoqué en février dernier les conditions pour le retour des civils au pouvoir alors que les Comités de résistance annonçaient un maintien de la mobilisation populaire pour le faire plier.

« S’ils sont d’accord et s’assoient avec nous, nous sommes prêts à les rejoindre et à dialoguer avec eux. Ils peuvent même décider de nous couper le cou et nous serions prêts à cela. Ce qui compte pour nous, c’est l’accord de tous les Soudanais, après quoi nous leur transférerons le +pouvoir confié+ par le biais d’élections ou d’un accord national », avait déclaré le général putschiste de 62 ans au site d’information Sudan Tribune.

Gambie: le Nigeria renforce la force militaire de la Cedeao

L’armée nigériane va déployer 197 soldats dans le cadre de la mission de maintien de la paix de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) en Gambie.L’annonce a été faite par le chef des opérations de l’armée nigériane, le major-général Olufemi Akinjobi. Ce contingent est composé de 12 officiers et 185 soldats, selon la presse locale.

Profitant de la cérémonie de remise des diplômes de la 7e compagnie nigériane, au Centre international de leadership dans le nord de l’État de Kaduna, chef d’état-major Olufemi Akinjobi, a déclaré que le Nigéria est prêt pour la mission. Il a ajouté que son pays s’engageait à déployer des soldats de la paix de qualité pour la paix et la sécurité mondiales.

Akinjobi qui était représenté par le chef d’état-major Zakari Abubakar, directeur des opérations de paix au quartier général de l’armée, a expliqué que le Nigeria avait participé avec succès à 40 missions de maintien de la paix dans le monde et déployé plus de 100 000 soldats de la paix depuis 1960.

Selon lui, la mission de la Cedeao en Gambie a été mise en place pour forcer Yayah Jammeh exilé en Guinée équatoriale, à quitter le pouvoir après sa défaite lors de l’élection présidentielle du 1er décembre 2016 contre Adama Barrow.

La mission, dit-il, a contribué à rétablir la paix et la stabilité dans le pays.

Mali: l’armée française plaide non coupable du charnier de Gossi

Accusée d’« espionnage » et de « subversion » par Bamako, l’armée française a réfuté ce vendredi ces arguments et se dit prête à tout « pour apporter la preuve de sa bonne foi ».La guerre de l’information continue entre Paris et Bamako. Mercredi 27 avril, le gouvernement malien s’est violemment attaqué à la France après la découverte d’un charnier à Gossi (centre), près de la base récemment restituée par la force Barkhane. Il l’accuse de violer « délibérément » son espace aérien « depuis le début de l’année » par l’utilisation de drones et d’aéronefs. Il affirme avoir relevé « plus de cinquante cas » de ces violations même si l’armée note qu’elle a le droit de déployer un drone dans la zone.

« Les forces françaises qui sont déployées au Mali le sont dans le cadre d’un accord de stationnement de la force Serval qui date de mars 2013 et qui prévoit dans son article 5 une liberté de circulation, une liberté de mouvement pour les forces françaises et à aucun moment nous ne nous sommes rendus coupables de violations ou d’activité d’espionnage vis-à-vis des Maliens », a dit le colonel Pascal Ianni, porte-parole de l’état-major français.

La semaine dernière, l’armée française a révélé la mise en scène d’un charnier dans cette localité du centre du Mali et accuse les mercenaires de la société privée russe Wagner d’être à l’origine de l’opération. Paris avait publié ces images filmées à partir d’un drone pour contrer ce qu’elle qualifie d’« attaque informationnelle ». L’armée française a affirmé ensuite que les mercenaires russes ont enterré ces corps près de sa base pour l’accuser de crimes de guerre au Mali.

La menace de Paris

Hier également, l’état-major français a diffusé des photos de militaires blancs faisant du sport dans le camp de Gossi qui a été restitué il y a dix jours à Bamako. Pour Paris, c’est une nouvelle preuve de la présence de Wagner.

« Nous faisons face en permanence à des actions de désinformation, des campagnes de dénigrement et notre principale arme, c’est la transparence et montrer par les images. Si besoin, nous déclassifierons des informations relevant du renseignement militaire pour apporter la preuve de notre bonne foi et surtout contrer tous ces adversaires qui attaquent indument les armées françaises », a menacé le colonel Ianni.

En attendant, le bras de fer reste intense. Ce vendredi, le gouvernement malien a étendu la Zone interdite temporaire (ZIT) qu’il avait créée le 14 avril. Tout survol est censé être interdit au-dessus de cette région longue de plus de 1000 km. Désormais, elle englobe Gossi et se rapproche de Gao. Une ZIT dont l’objectif, selon Paris, serait surtout de permettre le déploiement du groupe Wagner, loin des regards étrangers.

Plongé depuis 2012 dans une crise sécuritaire profonde que le déploiement de forces étrangères n’a pas permis de régler, le Mali a connu deux coups d’Etat militaires depuis août 2020. Cette situation a occasionné l’embargo de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).

Par ailleurs, la junte au pouvoir s’est progressivement rapprochée de Moscou en même temps qu’elle se détournait de la France, engagée militairement dans le pays contre les jihadistes depuis 2013. Paris a annoncé en février dernier son retrait du Mali, précisant que cette opération allait s’achever à l’été.

Si les attaques terroristes ont visé ces derniers jours des camps militaires du centre et du nord du pays, les autorités maliennes insistent en revanche sur « la montée en puissance des Forces Armées Maliennes (FAMa), motif de fierté du peuple malien, (qui) se traduit notamment par des victoires éclatantes contre nos ennemis, ainsi qu’un contrôle de plus en plus efficace du territoire national et de l’espace aérien ».

Soudan : la junte libère deux figures de l’opposition

Khaled Omar Youssef, ex-ministre du gouvernement civil et Mohammed al-Fekki Suleiman, ancien membre du Conseil souverain, ont été libérés après deux mois de prison.Ces deux responsables politiques avaient été arrêtés et détenus à la prison de Kober à Khartoum en février, lors des émeutes ayant entraîné une vague d’arrestations dans les rangs de l’opposition.

La junte militaire qui dirige le pays depuis la chute de l’ancien président Omar el-Béchir en avril 2020, a libéré des dirigeants des Forces de la liberté et du changement (FLC), la principale alliance politique civile du pays.

En procédant de la sorte, les tenants actuels du pouvoir matérialisent leur promesse du mois d’avril de libérer les prisonniers politiques. Le Soudan est soumis aux pressions internationales avec le blocage de l’aide étrangère. La situation économique s’est considérablement dégradée et le pays se retrouve sans gouvernement depuis la chute de l’ancien Premier Abdallah Hamdock il y a six mois.

Selon l’Organisation des Nations unies (Onu), un millier de personnes ont été détenues dont 148 enfants, 94 autres ont été tués et 13 cas de viols de femmes ont été recensés depuis le putsch militaire de novembre dernier.

Niger: 73 rapports sur la mal-gouvernance et les détournements

Dix-neuf de ces rapports ont été transmis aux procureurs des tribunaux de la grande instance de Niamey et Dosso.Le président nigérien Mohamed Bazoum est décidé à lutter contre la pauvreté et la mal-gouvernance dans cet Etat du Sahel en proie à la menace jihadiste. Élu à la tête du pays en février 2021, le successeur de Issoufou Mahamadou, mesure l’immense chantier dans ce pays classé parmi les plus pauvres du monde en 2022.

En effet, le dernier rapport de l’Inspection générale d’Etat (IGE) a produit durant l’année 2021, soixante-treize (73) rapports sur la mal-gouvernance et le détournement de deniers publics. Ces rapports, souligne le communiqué de la présidence du Niger, sont répartis comme suit : 30 rapports sur les délits et dénonciations, 27 sur les contrôles des recettes et 16 sur le contrôle des dépenses et réalisations physiques des structures déconcentrées du ministère de la Santé publique, de l’hydraulique de l’Intérieur, de l’Agriculture et de l’Environnement.

 Le ministre de la Justice a décidé d’engager des poursuites contre les personnes épinglées pour ces délits économiques dans les tribunaux. Ainsi, en suivant les recommandations des vérificateurs, 19 rapports ont été transmis aux procureurs des tribunaux de la grande instance de Niamey et Dosso.

 Selon le dernier indice annuel de l’organisation non gouvernementale Transparency International de janvier 2022, la corruption gagne toujours au Niger, qui a connu pas moins de quatre coups d’Etat réussis en soixante ans d’indépendance. Sur 180 pays, le pays a été classé 124e avec une note de 31 sur 100, perdant même un point par rapport à l’indice 2020.

La Cedeao va envoyer des missions en Guinée et au Burkina

Les juntes militaires en Guinée et au Burkina Faso n’ont pas fixé des chronogrammes de transition tel que souhaité par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao).L’ultimatum de l’organisation régionale a expiré. Elle avait le 25 avril comme date butoir au Burkina et la Guinée Faso pour recevoir un calendrier « raisonnable » en vue d’un retour au pouvoir des civils. Mais les militaires au pouvoir à Ouagadougou et Conakry ont demandé plus de temps pour poursuivre les consultations devant mener à la fin de la transition.

Le Burkina Faso a été le premier à réagir, dès le 22 avril, selon un communiqué rendu public mercredi 27 avril par la Cedeao. Dirigé depuis le 24 janvier par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba après le renversement de Roch Marc Christian Kaboré, le pays demande « un délai supplémentaire par rapport à la date butoir afin de poursuivre les consultations sur diverses questions » en suspens.

La Guinée du lieutenant-colonel Mamadi Doumbouya, à la tête du pays depuis le coup d’Etat mené en septembre 2021 contre Alpha Condé, souhaite « également avoir davantage de temps par rapport à l’échéance du 25 avril 2022 pour permettre la poursuite des consultations », relève la Cedeao. Elle souligne que ce pays a « présenté les évolutions récentes concernant le processus de transition ». Le ministre des Affaires étrangères, Dr Morissanda Kouyaté, s’était rendu en effet à Accra, au Ghana, le dernier jour de l’ultimatum, pour discuter et négocier avec Nana Akufo-Addo, le président en exercice de la Conférence des chefs d’État de la Cedeao.

Si plusieurs observateurs craignaient des sanctions après la fin de leur mise en demeure, la Cedeao « a décidé d’envoyer des missions dans ces deux pays qui permettront de préparer un rapport pour le sommet » des chefs d’États, prévu en mai. Tous les scénarios sont alors possibles pour Ouagadougou et Conakry.

Toutefois, l’embargo prononcé en janvier dernier par la Cedeao contre le Mali n’a pas permis d’obtenir une transition plus courte. Prétextant la situation sécuritaire instable du pays, elles ont proposé un calendrier de cinq ans puis de deux ans avant d’organiser des élections. Mais toutes ces propositions n’ont pas été acceptées par l’organisation régionale qui a décidé de maintenir ses sanctions.

En revanche, le Burkina et la Guinée sont deux cas différents. Si le premier pays a choisi de mener sa transition sur trois ans, le second n’a jusqu’à présent pas présenté de calendrier de transition. Ce qui rend sa situation « plus compliquée », affirme un diplomate, au moment où des tensions sont notées dans le climat politique avec la perspective de nouvelles manifestations pour dénoncer les lenteurs des autorités.

Maroc : saisie record de plus de 31 tonnes de résine de cannabis à Tanger

Les services sécuritaires de Tanger ont déjoué ce mercredi une importante opération internationale de trafic de drogue et saisi une cargaison record de 31 tonnes et 197 kg de résine de cannabis, indique un communiqué de la Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN).Cette opération, menée à l’intérieur d’un entrepôt situé sur la route de Rabat à la sortie de Tanger, a permis l’interpellation d’une personne ayant des antécédents judiciaires, soupçonnée d’être liée à un réseau actif dans le trafic international de drogue, précise la même source.

Les perquisitions à l’intérieur de l’entrepôt ont abouti à la saisie d’une grande remorque réfrigérée contenant des dizaines de sacs et paquets remplis de résine de cannabis, souligne-t-on.

Les quantités de drogue saisies ont été mises à la disposition des services douaniers compétents, tandis que le mis en cause a été placé en garde à vue dans le cadre de l’enquête menée sous la supervision du parquet compétent.