Mali : Paris et ses partenaires envisagent un retrait définitif

Des discussions sont en cours entre Paris et ses partenaires européens pour le départ définitif de leurs forces militaires du Mali.L’axe diplomatique entre Bamako et Paris est en pleine zone de turbulences. Dans ce contexte, la France et ses partenaires de l’Union européenne ont engagé des concertations sur leur présence militaire au Mali.

Selon certains médias français, la tendance penche pour « un retrait définitif » du Mali de Barkhane, l’opération militaire française menée au Sahel et au Sahara et la force militaire de l’Union européenne, Takuba, censée prendre son relai.

La France et le Mali sont engagés dans une crise politique et diplomatique depuis plusieurs mois. Des tensions exacerbées par l’expulsion de l’ambassadeur de la France à Bamako le 31 janvier dernier par les autorités de la transition malienne.

Le Niger, nouvelle base arrière ?

« Là où les conditions ne sont pas réunies, il ne faut pas rester », a expliqué un diplomate cité dans la presse française. « On ne peut pas rester au Mali à n’importe quel prix. Les conditions de notre intervention sont rendues de plus en plus difficiles », a ajouté Florence Parly, la ministre française des Armées.

La France et ses partenaires se donnent un délai de deux semaines pour prendre une décision définitive. Un redéploiement du dispositif de l’armée française dans les localités de Ménaka, Gossi, ou encore Gao, vers le Niger est fortement envisagée. A ce titre, la ministre française des Armées, a effectué mercredi dernier une visite à Niamey pour discuter avec le président nigérien Mohamed Bazoum des différentes options envisageables.

Entre la France et le Mali, la machine diplomatique avait pris du sable depuis deux ans et le rappel de Toumani Djime Diallo, dernier ambassadeur du Mali à Paris. Ce dernier avait accusé au Sénat français les « légionnaires français » de mauvais comportements dans les « Pigalle de Bamako ». Une sortie qui avait provoqué une brouille diplomatique entre Paris et Bamako sur l’action des militaires de l’opération Barkhane

Et depuis cette date, le Mali n’a plus d’ambassadeur à Paris. En août 2021, la junte avait proposé le diplomate Moussa Sy, actuel conseiller diplomatique à Cuba pour occuper le poste. Mais le choix n’a pas été validé par les autorités françaises qui juge le profil très proche de la Russie qui deviendra, avec le départ plus que probable de la France, un allié de premier plan du Mali.

Mozambique : l’UA va appuyer militairement la SAMIM

Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine a demandé va fournir des équipements militaires aux forces mozambicaines qui luttent contre une insurrection jihadiste dans le nord du pays.Dans un communiqué publié vendredi à l’issue de la 1062ème réunion du CPS, le Conseil a réitéré le soutien de l’UA aux efforts déployés par le gouvernement mozambicain et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) pour contenir l’insurrection armée dans la province de Cabo Delgado au Mozambique.

« Agissant en vertu de l’Article 7 de son protocole, le Conseil de paix et de sécurité salue spécifiquement le leadership collectif dont a fait preuve la SADC en engageant des ressources et en déployant la SAMIM (Mission de la SADC au Mozambique), dans le cadre de la FAA (Force africaine en attente) », indique le communiqué.

La SADC a déployé une force de 3.000 hommes en juillet 2021 pour aider le Mozambique à repousser les attaques des insurgés liés à l’Etat islamique (EI) qui visent les installations gouvernementales et les civils à Cabo Delgado et dans les régions voisines depuis octobre 2017.

Les insurgés ont tué plus de 3.000 personnes et déplacé plus de 800.000 autres au cours des quatre dernières années. Le CPS a également salué l’envoi par le Rwanda de forces pour renforcer les efforts du Mozambique « dans l’esprit d’une solution africaine aux problèmes africains ».

Il a demandé à la Commission de l’UA de « fournir rapidement à la SADC les équipements nécessaires déjà identifiés à la Base logistique continentale de Douala, au Cameroun, afin de soutenir ses efforts par le biais de la SAMIM et d’assurer la mise en œuvre effective du mandat et des tâches de la SAMIN ».

En outre, il a été demandé au Secrétariat de l’UA de fournir « des équipements supplémentaires substantiels » provenant du deuxième lot d’aide militaire donné par la Chine à l’UA, afin qu’ils puissent être utilisés pour soutenir le travail de la SAMIM.

Soudan : la junte acculée continue de réprimer les manifestants

Les autorités militaires au Soudan ont une nouvelle fois réprimé, jeudi 3 février, des manifestants réclamant un retour à la démocratie.Les Soudanais ne déchantent pas. Ils veulent un retour à un régime démocratique et semblent prêts à en payer le prix. Hier dans la capitale Khartoum, ils étaient des milliers de personnes à être descendus dans la rue pour dénoncer le coup d’État du général Abdel Fattah al-Burhane.

Les protestataires veulent également obtenir justice pour les dizaines de morts de la répression depuis le putsch d’octobre. Mais ils ont essuyé des tirs de grenades lacrymogènes, en dépit des critiques et menaces de sanctions venues de l’étranger.

Les manifestants étaient estimés à 2500, d’après l’AFP. Ils s’étaient rassemblés pour demander justice pour les 79 d’entre eux tués depuis le coup d’État du 25 octobre, quasi tous par des balles dans la tête ou la poitrine, selon un syndicat de médecins prodémocratie. La foule continuait de conspuer le pouvoir militaire pendant que les forces de l’ordre ripostaient par des tirs de grenades lacrymogènes.

Au même moment, le général Abdel Fattah al-Burhane, l’auteur du coup d’État désormais seul aux manettes du pays, trois ans après la destitution d’un autre général, le dictateur Omar el-Béchir, était reçu par l’émissaire de l’ONU au Soudan, Volker Perthes. Il l’a une fois de plus enjoint « à faire cesser les violences qui accompagnent les manifestations », rapportent les autorités.

Les conditions des militaires

Si Washington a gelé 700 millions de dollars d’aide et la Banque mondiale l’intégralité de ses paiements au Soudan dans la foulée du putsch, pour l’ONG des droits humains Human Rights Watch (HRW), il faut « des mesures concrètes pour faire cesser la répression ». De son côté, la secrétaire d’État adjointe américaine, Molly Phee, a récemment menacé de « faire payer aux dirigeants militaires un coût plus lourd encore si la violence continue ».

La pression continue ainsi de s’accroître sur la junte soudanaise. Le général putschiste Abdel Fattah al-Burhan a évoqué pour la première fois des conditions pour rendre le pouvoir aux civils, alors que les Comités de résistance ont annoncé un maintien de la mobilisation populaire pour le faire plier.

 « S’ils sont d’accord et s’assoient avec nous, nous sommes prêts à les rejoindre et à dialoguer avec eux. Ils peuvent même décider de nous couper le cou et nous serions prêts à cela. Ce qui compte pour nous, c’est l’accord de tous les Soudanais, après quoi nous leur transférerons le +pouvoir confié+ par le biais d’élections ou d’un accord national », a-t-il déclaré au site d’information Sudan Tribune.

Nigeria : 96 financiers du terrorisme identifiés

Le ministre nigérian de l’Information et de la culture, Alhaji Lai Mohammed, a déclaré que le gouvernement fédéral avait découvert 96 financiers du terrorisme dans le pays, en particulier ceux qui soutiennent Boko Haram et l’Etat islamique de la province d’Afrique de l’Ouest (ISWAP).Lai Mohammed a déclaré lors d’une conférence de presse jeudi à Abuja que la « Nigerian Financial Intelligence Unit (NFIU), en 2020-2021, a révélé 96 financiers du terrorisme au Nigeria », tandis que « 424 associés et partisans des financiers ont également été découverts ».

Il a révélé qu’environ 123 sociétés et 33 bureaux de change étaient liés aux terroristes, en plus de 26 bandits, ravisseurs présumés et de sept conspirateurs qui ont maintenant été identifiés. « L’analyse a permis l’arrestation de 45 suspects, qui seront bientôt poursuivis et leurs biens saisis », a-t-il ajouté.

Concernant les activités des différentes agences de lutte contre la corruption, le ministre a déclaré qu’en 2021 seulement, l’EFCC a obtenu un total de 2.220 condamnations. « Cela représente une augmentation de 127% par rapport au nombre de condamnations (976) enregistrées en 2020, et bien loin des 195 condamnations obtenues en 2016, des autres 189 en 2017, 312 condamnations en 2018 et 1.280 enregistrées en 2019 ». « Le chiffre de 2021, soit 2 220 condamnations, représente un taux de réussite de 98,49%, avec seulement 34 affaires (représentant 1,51%) classées sans suite » a déclaré le ministre.

Concernant les recouvrements monétaires, il a déclaré : « Pour la seule année 2021, l’EFCC a récupéré un montant total de 152.088.698.751,64 naira, 1.182.519,75 livres sterling, 50 dirhams émiratis, 1.723.310 riyals saoudiens, 1.900 rands sud-africains, 386.220.202,85 dollars américains, 156.246,76 euros, 1.400 dollars canadiens, 5.369 :573,19 bitcoins et 0,09012 ethereum. Les deux derniers sont des monnaies numériques ».

Le ministre a toutefois déclaré que la politique de dénonciation du gouvernement a permis de récupérer 700 milliards de dollars. « La politique de dénonciation est une initiative du ministère fédéral des Finances, du Budget et de la Planification nationale. Cette politique vise à encourager la divulgation volontaire d’informations sur la fraude, la corruption et les fonds publics pillés, y compris les fautes financières et toute autre forme de corruption ou de vol » a expliqué le dirigeant nigérian.

Il ajoute « le dénonciateur, dont les informations permettent de recouvrer des fonds, a droit à 2,5 à 5% des fonds recouvrés. Les informations et les tuyaux reçus sont généralement transmis à l’EFCC, à l’ICPC et au NFIU pour une enquête approfondie. Cette politique a contribué à l’assainissement de l’IPPIS, au respect de la TSA et à l’amélioration de la loi sur les marchés publics de 2007.

« En 2020, une somme totale de 700 milliards de dollars a été récupérée grâce à la politique de dénonciation », a déclaré le ministre selon les médias locaux vendredi.

La Cédéao déploie sa force militaire en Guinée Bissau

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a décidé d’envoyer une force militaire à Bissau.La Cédéao en sommet extraordinaire ce jeudi à Accra dans la capitale ghanéenne, a pris la décision d’envoyer une force d’appui à la stabilisation de la Guinée Bissau. 

Cette mesure annoncée dans un communiqué par l’organisation sous-régionale,  s’explique par la situation sécuritaire fragile à Bissau, après le coup d’Etat avorté contre le président Umaro Sissoco Embalo le 1er février 2022 qui fait plusieurs morts. 
L’Ecomig, la force d’intervention militaire de la Cédéao, avait quitté la Guinée Bissau en septembre 2020, huit mois après l’installation de l’actuel président.

Burkina : de nouvelles têtes pour gérer la sécurité

Le chef de la junte militaire a placé de nouveaux hommes à la tête de l’état-major de l’armée et la gendarmerie.Remue-ménage au sein des forces armées burkinabè. Près de deux semaines après son coup d’Etat contre le président Roch Marc Christian Kaboré, le président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba, a signé mercredi 2 février plusieurs décrets de nomination à la tête des instances chargées de la sécurité et la gestion de l’ordre public.

Le colonel-major David Kabré devient ainsi le nouveau chef d’état-major général des armées (CEMGA). Il a participé à la transition sous Isaac Zida (2014-2015) en tant que ministre des Sports. A son nouveau poste, il remplace le général Gilbert Ouédraogo, démis de ses fonctions il y a deux jours, et a comme adjoint le colonel-major Célestin Simporé.

Le troisième décret nomme le colonel Adam Neré chef d’état-major de l’armée de terre (CEMGAT) alors que le lieutenant-colonel Evrard Somda est le nouveau chef de la Gendarmerie nationale. Le commandement de la Brigade nationale des Sapeurs-pompiers (BNSP) est quant à lui confié au lieutenant-colonel Naon Daba.

Ce jeudi 2 février, au lendemain de la défaite (3-1) de l’équipe nationale en demi-finale de la CAN 2021 contre le Sénégal, plusieurs journaux burkinabè se sont fait l’écho du réaménagement intervenu au sein des forces armées. Reprenant les propos du président du directoire Mouvement populaire Sauvons le Burkina Faso, Marcel Tankoano, le journal privé Le Quotidien indique que « le président Damiba n’a plus droit à l’erreur dans la gestion du pouvoir d’Etat ».

Par ailleurs, le président du MPSR a annoncé la dissolution des collectivités territoriales et leur placement sous délégations spéciales. Et le couvre-feu en place depuis le coup d’État du 24 janvier 2022 est levé mais les événements festifs sont toujours interdits après minuit durant la semaine et après deux heures du matin le week-end.

Enfin, le lieutenant-colonel Damiba a signé un dernier décret pour officialiser la réouverture des frontières terrestres du Burkina Faso.

Présents à Accra ce jeudi 3 avril pour un sommet extraordinaire, les chefs d’Etat et de gouvernement de la Cedeao n’ont pas décidé de nouvelles sanctions contre Ouagadougou. Après le putsch du 24 janvier dernier, le Ghanéen Nana Akufo-Addo et ses homologues ouest-africains avaient pris la décision politique d’exclure le Burkina Faso de ses instances.

Ethiopie : l’Onu appelle à la fin immédiate des conflits

Le Secrétaire général des Nations Unies António Guterres a lancé mardi un fort appel à toutes les parties en Ethiopie pour qu’elles mettent immédiatement fin aux combats dans le Tigré et dans dans les autres régions.Selon le patron de l’Onu, cette mesure vise à s’inscrire dans l’esprit de la trêve olympique instaurée par l’Assemblée générale de l’organisation mondiale à l’occasion du lancement des Jeux olympiques d’hiver prévus du 4 au 20 février à Pékin (Chine).

S’adressant aux journalistes à New York, António Guterres a déclaré que cela permettrait un accès humanitaire efficace et des secours à toutes les populations touchées dans toute l’Ethiopie. « Et ces actions contribueront à ouvrir la voie au dialogue national inclusif dont nous avons tant besoin et qui implique tous les Ethiopiens », a-t-il ajouté, notant que « le peuple éthiopien continue de souffrir grandement du conflit en cours et de l’effusion de sang ».

Alors que le patron des Nations unies s’apprête à partir pour les Jeux olympiques d’hiver prévus en Chine, il a réitéré son appel à toutes les parties pour qu’elles suivent la plus belle tradition de l’esprit olympique afin de sauver des vies, de surmonter les différences et de trouver la voie d’une paix véritable.

Dans le même temps, la sécheresse qui sévit dans ce pays de la Corne de l’Afrique laissera plus de 6,8 millions de personnes dans le besoin d’une aide humanitaire d’urgence d’ici la mi-mars, selon le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef).

Trois mauvaises saisons des pluies consécutives ont entraîné une grave sécheresse dans les régions des basses terres d’Afar, d’Oromia, des Nations, Nationalités et Peuples du Sud (SNNPR), ainsi qu’en Somalie. En conséquence, les puits se sont asséchés, causant la mort du bétail et des cultures, et poussant des centaines de milliers d’enfants et leurs familles au bord du gouffre.

Pour le représentant de l’Unicef dans le pays, Gianfranco Rotigliano, l’impact est dévastateur. « Les enfants et leurs familles luttent pour survivre en raison de la perte de leurs moyens de subsistance et de leur bétail », a-t-il déclaré, soulignant également « d’importants déplacements » de personnes fuyant les zones sinistrées.

Embargo au Mali: 1348 camions en souffrance à la frontière sénégalaise

Les Groupements économiques du Sénégal alerte sur les sanctions de la Cedeao contre Mali et les conséquences sur l’activité économique au Sénégal.Les Ges et deux de leurs organisations affiliées à savoir la Coordination des Professionnels des Transports Routiers du Sénégal (CPTRS ) et le Collectif des Acteurs des Transports routiers du Sénégal (CATRS) lancent un cri de détresse. Ces associations sont sorties de leur mutisme pour alerter sur l’impact des sanctions de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) contre le Mali et ces répercussions sur les activités économiques au Sénégal.

« Aujourd’hui, 1348 camions chargés sont en souffrance à la frontière. C’est plus de 3 000 personnes quelque part dans la brousse dans des conditions de précarité. Ils vivent dans un dénouement total. Ils sont dans la rue », selon les responsables de ces groupements.

Ils alertent sur les conséquences humanitaires de ces sanctions contre les transporteurs bloqués à la frontière avec leurs chargements. « Les chauffeurs commencent à vendre le gasoil pour pouvoir vivre. J’appelle à l’intelligence de nos autorités. Cette décision politique va l’estocade à notre secteur après les conséquences de la  Covid-19 », interpelle Momar Sourang Coordonnateur du collectif des acteurs de la CPTRS.

Ces acteurs demandent aux pays de la Cedeao d’assouplir certaines mesures contre le Mali pour éviter le pire. « En Afrique, nous avons une recette. Il faut qu’on aille sous l’arbre à palabre, discuter pour trouver une solution » confie les responsables de ces associations qui craignent de perdre le partenaire malien qui représente 4 millions de tonnes par an. 

Au regard du volume important de camions immobilisés aux bureaux frontaliers et des risques sécuritaires et sanitaires, ces groupements invitent les dirigeants ouest-africains à se pencher rapidement sur le dossier malien pour tenter de dénouer la crise  sous l’angle humanitaire.

Burkina : Damiba lève le couvre-feu et chamboule l’armée

Le nouvel homme fort de Ouagadougou a annoncé dans la soirée de mercredi, la levée du couvre-feu instauré après la prise du pouvoir.En vigueur depuis le 24 janvier et la chute de l’ex-président Roch Marc Christian Kabore, le couvre-feu instauré sur toute l’étendue du territoire de 21 heures à 4 heures, a été levé bien que certaines restrictions restent en place selon un communiqué du chef de l’État, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo, lu à la télévision publique. « Le président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration, président du Faso, chef de l’État, informe l’opinion publique nationale de la levée totale de la mesure de couvre-feu à compter de ce jour, 2 février », indique le communiqué.

Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui dirige désormais le Burkina Faso a également procédé à des changements à la tête de la hiérarchie militaire.

Comment la tentative de putsch a été vécue à Bissau

Des personnes contactées par APAnews depuis Bissau en Guinée, confient que le calme est revenu dans la capitale après le putsch avorté du 1er février 2022.Sorti indemne d’un coup d’Etat avorté, le président de la Guinée Bissau, Umaro Sissoco Embalo par d’un « un acte isolé, très bien préparé ». Il a ensuite déclaré que la situation « était sous contrôle ». Pour constater la situation sur le terrain, APAnews est entré en contact avec un résident à Bissau. « Le calme est revenu à Bissau et les banques et commerces ont repris ce matin. Évidemment, il y a une certaine forme de crainte. Mais nous sommes habitués maintenant à ces coups d’Etat » dit-il au bout du fil.

Ce dernier précise que ces genres d’évènements opposent souvent les militaires. « D’habitude cela se passe surtout entre les militaires. Les civils et les banques ne sont pas souvent attaqués dans ces genres de situation » indique-t-il, rappelant les sanglants événements de 2009. « Cette année-là, le chef d’Etat major (Batista Tagme Na Waie) est tué. Le lendemain, le président Nuno Vieira est assassiné par des militaires. Il y avait une grande tension à Bissau. Mais cela n’avait pas empêché les populations de vaquer à leur occupation dès le lendemain. Tout juste pour vous confirmer que les coups d’Etat font partie de nos habitudes quotidiennes ».

Un autre interlocuteur raconte la journée du mardi. « Il y a eu des combats violents pendant plusieurs heures. On entendait des coups de feu. Évidemment, il y avait un sentiment de peur, parce qu’on ne savait réellement ce qui se passait dehors. On voyait juste des voitures avec des militaires qui circulaient dans les rues. »

Selon d’autres témoignages, des hommes en armes sont entrés mardi 1er février en début d’après-midi dans le complexe du palais du gouvernement, qui abrite les différents ministères. Le président et son Premier ministre y tenaient un conseil des ministres extraordinaire. Des tirs nourris ont ensuite été entendus devant la résidence et les combats auraient duré plusieurs heures.

Le président Embalo, en poste depuis décembre 2019, lie cette énième tentative avortée à sa volonté de lutter contre la corruption et le narcotrafic. « Quand j’ai été élu président de la République, je défends deux choses : la lutte contre la corruption et le narcotrafic. J’en connaissais le prix. Il y a eu beaucoup de morts. Ce n’était pas seulement une tentative de coup d’Etat mais aussi de tuer le président de la République et tout le cabinet. Mais ils n’ont pas réussi à entrer dans le palais. Je félicite nos forces de défense et de sécurité » a-t-il indiqué quelques après le coup d’Etat avorté.

Guinée Bissau : 40 ans d’instabilité

Retour sur quelques dates majeures qui ont marqué l’histoire contemporaine de la Guinée Bissau, théâtre lundi 1er février d’une sanglante tentative de coup d’Etat avorté.La trajectoire mouvementée de cette ancienne colonie portugaise qui a obtenu son indépendance en 1974 après une sanglante guerre de libération nationale et le régime politique parlementaire ont souvent favorisé ces putschs réussis ou avortés. Depuis son élection à la tête de la Guinée Bissau en décembre 2019, Umaro Sissoco Embalo avait des difficultés à avoir une mainmise sur l’appareil sécuritaire du pays.

A ce jour, l’ancienne colonie portugaise d’Afrique de l’Ouest a connu quatre coups d’Etat réussis et une dizaine de putschs avortés.

1963-1974 : Le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC) déclenche une guerre d’indépendance de ces deux colonies portugaises d’Afrique de l’Ouest.

1973 : Assassinat d’Amilcar Cabral, leader historique du PIAGC dans son quartier général à Conakry par des membres de la branche militaire du parti, en relation avec des agents portugais.

10 septembre 1974 : La Guinée-Bissau est officiellement indépendante.

14 novembre 1980 : Le président Luis Cabral est renversé par coup d’Etat dirigé par Joao Bernardo Vieira dit « Nino ».

1984 : Adoption d’une nouvelle constitution

1984 : Nino Vieira est élu président du Conseil d’Etat par l’Assemblée.

1985 : tentative de coup d’État contre Nino, le général Batista Tagme Na Waie est accusé

1991 : Adoption du multipartisme

1994 : première élection présidentielle pluraliste : Nino Viera élu par 52,02 % des voix contre 47,98 % pour Kumba Yalá.

Juin 1998 : tentative de coup d’État menant à une courte guerre civile

Novembre 1998 : signature d’un accord de paix en vue d’un gouvernement d’union nationale de transition

7 mai 1999 : Nino Vieira est renversé par un coup d’État mené par le Général Ansumane Mané. Malam Bacaï Sanha est nommé président de transition.

Janvier 2000 : Election de Kumba Yala à la présidence de la république.

Novembre 2000 : Assassinat du Général Ansumane Mané

Novembre 2002 : Dissolution de l’Assemblée nationale par Kumba Yalá

Septembre 2003 : Coup d’État contre Kumba Yalá

Mars 2004 : Victoire du PAIGC aux élections générales

Juillet 2005 : Election présidentielle, Vieira de nouveau président

Décembre 2017 : Loi d’amnistie pour les auteurs des violences politiques entre 1980 et 2004

Novembre 2008 : Elections législatives : victoire du PAIGC au pouvoir. Carlos Gomes Junior est nommé chef du gouvernement

Août 2008 : Dissolution de l’Assemblée nationale par le président Nino Viera

Novembre 2008 : Coup d’état manqué contre Nino Viera

1er mars 2009 : Assassinat du général Batista Tagme Na Waie, dans un attentat à la bombe.

2 mars 2009 : Assassinat du président Nino Vieira par des militaires

26 juillet 2009 : Election au second tour de Malam Bacaï Sanha à la présidence.

1er avril 2010 : Tentative de coup d’État menée par le Général Antonio Indjai; arrestation éphémère du Premier ministre Carlos Gomes Júnior

9 janvier 2012 : Mort du président Malam Bacaï Sanha à Paris, en France ; Raimundo Pereira devient le président par intérim

18 mars 2012 : premier tour de la présidentielle ; le Premier ministre Carlos Gomes Junior annoncé victorieux face à l’ex-président Kumba Ialá.

12 avril 2012 : Attaque contre le domicile du Premier ministre ; l’armée procède à son arrestation, en compagnie du président par intérim Raimundo Pereira.

17 avril 2012 : l’Union Africaine suspend la Guinée Bissau de l’Union Africaine ; création d’un Conseil national de transition (CNT)

18 avril 2012 : Manuel Serifo Nhamadjo est choisi comme président de transition.

Octobre 2012 : Coup d’Etat manqué mené par le Capitaine Pansau N’Tchama ; bilan : 7 morts

Mai 2014 : Second tour présidentielle, victoire de José Mario Vaz du PAIGC, avec 61,90 % des suffrages face Nuno Gomes Nabiam soutenu par l’armée.

Juillet 2014 : Nomination de Domingos Simões Pereira au poste de Premier ministre

Août 2015: dissolution du gouvernement de Pereira par le président Vaz qui nomme Baciro Dia Premier ministre

Novembre 2016 : Umaro Sissoco Embalo devient le 5è Premier ministre en presque un an

Octobre 2016 : Signature des Accords de Conakry sous l’égide du président guinéen Alpha Condé

Juin 2017 : Départ de Bissau du premier contingent de la mission de la Cédeao en Guinée Bissau (Ecomib)

14 janvier 2018 : Démission du Premier ministre Emballo

30 janvier 2018 : le président Vaz nomme un nouveau Premier ministre, Augusto Antonio Artur da Silva,

Février 2018 : Sanction de la Cédeao contre 19 personnalités bissau-guinéenes pour non-respect aux Accords de Conakry

Avril 2018 : le président Vaz nomme Aristides Gomes au poste de Premier ministre, le 7è du genre en 4 ans.

Mars 2019 : Elections législatives, victoire du PAIGC

29 août 2019 : Le président Vaz annonce sa participation à la présidentielle du 24 novembre pour un second mandat.

29 décembre 2019 : élection du président Umaro Sissoco Embalo

1er février 2022 : coup d’Etat avorté contre le président Sissoco Embalo

RDC : énième massacre dans l’Ituri

Au moins 40 civils ont été tués à l’arme blanche la nuit dernière dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).C’est un carnage de plus qui s’est produit hier nuit dans un camp de déplacés près de Bule, en territoire de Djugu (Est), où au moins 40 civils auraient été tués à l’arme blanche la nuit. L’incursion meurtrière serait l’œuvre des milices Codeco, selon le Baromètre sécuritaire du Kivu (KST) qui a publié l’information sur le réseau social Twitter.

L’Est de la RDC est minée depuis plusieurs années par des conflits qui opposent l’armée régulière à des miliciens qui se disputent le contrôle des ressources naturelles dont regorgent la région.

La France va-t-elle quitter le Mali ?

La France se donne quinze jours pour décider de l’avenir de sa présence militaire au Mali.La France n’a pas vocation à s’éterniser au Mali, ont souvent répété les responsables politiques français. L’ancienne puissance coloniale, dont plusieurs milliers de soldats sont engagés depuis 2013 contre les groupes jihadistes actifs sur le territoire malien et dans les pays voisins, va-t-elle enfin retirer ses troupes de la région ?

S’il ne lui manquait qu’un alibi pour prendre une telle décision, que beaucoup d’observateurs ne cessent d’envisager en raison de l’enlisement manifeste de l’armée française sur le terrain et de la dégradation des relations entre Paris et Bamako, l’expulsion de l’ambassadeur de France par les autorités maliennes, mardi 31 janvier, pourrait lui en fournir.

 « La situation ne peut pas rester en l’état », a déclaré mardi 1er février le porte-parole du gouvernement français Gabriel Attal, donnant ainsi le sentiment que la France envisage désormais toutes les hypothèses y compris un retrait de ses troupes du Mali.

D’ici la mi-février, « on va travailler avec nos partenaires pour voir quelle est l’évolution de notre présence sur place » et « pour prévoir une adaptation », a déclaré Gabriel Attal sur Franceinfo commentant le renvoi du diplomate français par le Mali, en réaction aux récentes déclarations jugées par Bamako « hostiles » des ministres français des Armées et des Affaires étrangères.

L’expulsion de l’ambassadeur français ; Joël Meyer, 60 ans, en poste à Bamako depuis octobre 2018, est inédite dans l’histoire des relations entre le Mali et la France. Elle marque une nouvelle étape dans la tension née entre les deux pays suite à la prise du pouvoir à Bamako à partir d’août 2020 par une junte de colonels qui depuis ne semble pas pressée d’organiser un retour à l’ordre constitutionnel.

Invoquant la souveraineté nationale, la junte entend se maintenir plusieurs années au pouvoir, le temps selon elle de « refonder les bases de l’Etat et restructurer les forces armées et sécurité » du pays plongé depuis 2012 dans une grave crise sécuritaire liée à la présence de plusieurs groupes jihadistes sur une grande partie du territoire malien, le Nord et le Centre notamment.

Durant les premiers mois après la prise du pouvoir par l’armée à Bamako, Paris s’était pourtant montré conciliant vis-à-vis des putschistes maliens. Mais les rapports entre les deux parties se sont brusquement dégradés lorsqu’en mai dernier les colonels qui avaient entre-temps installé un président et un premier ministre à la tête d’un gouvernement de transition avaient décidé de débarquer les deux hommes confiant la présidence de l’Etat au chef de la junte, le colonel Assimi Goita.

La crise s’est, ensuite, aggravée quand quelques jours plus tard, la France a brandi la menace de retirer ses militaires engagés depuis 2013 au Mali et au Sahel dans le cadre d’une opération de lutte contre les groupes jihadistes, avant de se rétracter finalement pour annoncer une simple réduction de ses troupes et une restructuration de son dispositif militaire sur le terrain.

Évoquant alors « un abandon en plein vol », les autorités de Bamako avaient, dans la foulée, menacé de faire appel à d’autres partenaires extérieurs, donnant ainsi crédit à ce qui n’était à l’époque qu’une simple rumeur comme quoi elles souhaiteraient solliciter la Russie pour l’envoi d’éléments appartenant à la très sulfureuse compagnie militaire privée russe Wagner, accusée d’exactions en Syrie, en Libye et en Centrafrique. La France qui n’a jamais caché son hostilité à une telle perspective n’avait, depuis lors, cessé de mettre en garde Bamako et Moscou contre cette éventualité qui, depuis peu, serait devenue finalement une réalité, selon plusieurs sources diplomatiques occidentales en poste au Mali.

Les sorties musclées de responsables des deux pays, devenues quasi quotidiennes ces dernières semaines, n’ont pas contribué à apaiser la tension.

Commentant mercredi dernier, les sanctions prises contre la junte par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), qui a infligé le 9 janvier une série de sévères sanctions diplomatiques et économiques au Mali, le colonel Abdoulaye Maïga, ministre et porte-parole du gouvernement malien, s’était livrée à une attaque virulente contre la ministre française des Armées, Florence Parly et la France, qu’il a accusée de chercher à diviser les Maliens, « d’instrumentaliser » les organisations sous-régionales et de conserver ses « réflexes coloniaux ». Le colonel malien avait alors sommé Mme Parly de se taire.

Cedeao : quelle solution face aux putschs en Afrique de l’Ouest ?

Les récents bouleversements qui ont brouillé le paysage politique de l’Afrique de l’Ouest remettent directement en question la crédibilité de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).L’institution dont beaucoup pensent qu’elle n’est bonne que pour donner des coups d’épée dans l’eau et faire des menaces de sanctions est à bout de souffle et devient la cible d’une partie des populations. En l’espace de quelques mois, la Cedeao a suspendu trois de ses Etats membres, le Mali, la Guinée, et le Burkina Faso confrontés à des coups d’Etat militaires. Un coup sévère porté au processus démocratique selon l’organisation régionale.

Le premier pays à subir les foudres de l’organisation est le Mali en 2020, la Guinée en septembre 2021 et plus récemment, le Burkina Faso. Dans ces trois pays minés par des crises multiformes, des présidents civils ont été écartés au profit de militaires. Une situation qui a mis l’organisation ouest-africaine désormais composée de 12 membres, dans l’embarras pour trouver les réponses appropriées et pas nécessairement cohérentes à ces crises.

Les juntes qui dirigent ces trois pays font l’objet de sanctions de la part de la Cedeao pour avoir renversé des gouvernements démocratiquement élus. Mais ces coups d’Etat de l’avis de certains experts politiques sont une réponse à la mal gouvernance et l’incapacité des dirigeants déchus à faire face à la crise sécuritaire, comme c’est le cas au Mali et au Burkina Faso.

Naturellement, la Cedeao, qui regroupe 15 pays, a tenté dès le début d’asseoir son autorité avec sa panoplie de sanctions. Mais à l’évidence, ces mesures n’ont fait renforcer un sentiment nationaliste au niveau des Etats sanctionnés.

Elle est depuis lors entrée en scène avec des sanctions contre les nouveaux dirigeants militaires qui, à des degrés divers, l’ont prises au mot en prenant des mesures de représailles contre elle, laissant les observateurs se demander si la Cedeao a vraiment les moyens de faire face à ce nouvel assaut contre la démocratie en Afrique de l’Ouest.

Après que la Cedeao a annoncé des sanctions à l’encontre des nouveaux hommes forts de Bamako pour avoir voulu porter à cinq ans une courte transition politique, le régime militaire a non seulement condamné « les sanctions abusives » de l’organisation avant de fermer à son tour ses frontières aux pays membres de la Cedeao.

Une défiance assumée par la junte malienne qui vient saper l’autorité du groupement régional ouest-africain. Les chefs d’Etat de l’organisation surpris par la riposte du Mali, a momentanément envisagé de revenir sur sa politique volontarisme mais sans impact réel, à en croire le récit de certains cercles au sein de l’organisation pour expliquer cet apparent changement d’opinion.

Beaucoup estiment qu’une Cedeao divisée et intrinsèquement minée par des intérêts géopolitiques disparates défendus par ses membres ne peut pas imposer de sanctions comme moyen sérieux, voire crédible, de mettre au pas les transgresseurs en son sein, sans risquer de diviser davantage ses rangs.

Par exemple, alors que les jeunes démocraties dans les petits pays membres comme la Gambie, la Sierra Leone et la Guinée-Bissau soutiennent les sanctions pour des raisons évidentes visant à dissuader les coups d’Etat dans leur propre pays, les régimes militaires en Guinée et au Mali voisin se soutiennent les uns les autres. En effet, ces deux voisins se considèrent comme les gardiens l’un de l’autre face à une organisation régionale dont ils se sentent de plus en plus isolés et détachés.

Cette solidarité mutuelle entre le colonel guinéen Mamady Doumbouya et le malien Assimi Goita ne peut que s’étendre au lieutenant-colonel burkinabé Paul-Henri Damiba qui a gagné le droit d’entrer dans leur club exclusif grâce à son coup d’Etat du 24 janvier 2022.

Déjà discréditée avant même d’avoir eu le temps d’être mise en œuvre, la politique unique de la Cedeao pour gérer les conséquences des coups d’Etat en Guinée, au Mali et au Burkina Faso a montré qu’elle était déconnectée des politiques qui ont précipité les interventions des militaires dans ces pays.

En Guinée, l’insistance de l’ancien président Alpha Condé à se maintenir au pouvoir après avoir épuisé ses deux mandats constitutionnels a fourni le prétexte à Doumbouya pour agir.

Au Mali et au Burkina Faso, l’instabilité prolongée causée par des insurrections a poussé les citoyens à descendre dans la rue pour demander la fin des gouvernements en place, jugés incapables de faire face aux crises.

Selon les observateurs, le seul espoir pour le bloc régional d’avoir plus de poids sur les trois pays en défaut de démocratie est de revoir sa copie d’élaborer des politiques spécifiques à chaque pays, en fonction de leur situation politique au moment des coups d’Etat. Mais un bloc aussi divisé que la Cedeao le reconnaîtra-t-il pour agir en conséquence ?

L’Union africaine suspend le Burkina Faso

L’Union africaine a suspendu le Burkina Faso de toute participation aux activités de l’organisation panafricaine jusqu’à ce que l’ordre constitutionnel soit rétabli dans le pays.La décision de l’UA, qui compte 55 États, a été annoncée ce lundi 31 janvier dans un tweet du Conseil de paix et de sécurité. Après le coup d’Etat du 24 janvier 2022 contre le président Roch Marc Christian Kaboré renversé par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA) réuni ce lundi a « décidé de suspendre le Burkina Faso de toute participation à toutes les activités de l’Union africaine jusqu’au rétablissement effectif de l’ordre constitutionnel dans le pays » peut-on lire sur le message.

Le président de l’Union africaine Moussa Faki Mahatma dit suivre avec « préoccupation la situation très grave au Burkina Faso ». Il a exhorté l’armée à « s’en tenir strictement à leur vocation républicaine, à savoir la défense de la sécurité intérieure et extérieure du pays ».

L’Organisation en pleine réforme sera dirigée à partir de février par le sénégalais Macky Sall, qui en assurera la présidence tournante pour un an à la place du président de la République démocratique du Congo, Félix Antoine Tshilombo Tshisekedi, en poste depuis février 2021.

Créée le 9 juillet 2002 à Durban en Afrique du Sud pour prendre le relais de l’Organisation de l’unité africaine (OUA, 1963-1999), l’UA veut s’inscrire dans cette vision « d’une Afrique intégrée, prospère et pacifique, dirigée par ses propres citoyens ».

Auparavant, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) qui compte 15 États, avait décidé lors d’un sommet extraordinaire des chefs d’Etats le vendredi 28 janvier par visioconférence, de suspendre le Burkina Faso de ses instances après le Mali et la Guinée.

Mali: Qui a tué les civils mauritaniens près de Nara?

L’agence Saharamedias a enquêté sur le massacre des civils mauritaniens dans la région de Nara près de la frontière entre le Mali et la Mauritanie.La Mauritanie et le Mali ont constitué une commission pour enquêter sur les circonstances du meurtre, le 17 janvier 2022, de sept Mauritaniens dans le territoire malien, un incident entouré de mystère du fait qu’il s’est déroulé dans une région instable marquée par des affrontements quasi quotidiens entre l’armée malienne et les « combattants d’Al-Qaïda ».

Après dix jours ce drame, des données commencent à se filtrer, ce qui pourrait aider à déterminer la partie à l’origine du meurtre des sept Mauritaniens, malgré le grand secret qui entoure le processus d’enquête en raison de la sensibilité de la situation.

Charnier !

L’histoire relatée par les familles des victimes fait état de 15 personnes mortes dans une fosse commune, dont sept Mauritaniens et huit autres, qui se disent « de nationalité malienne ».

Selon les révélations des familles des victimes, le charnier a été découvert dans la région zone de Tchilit Telbekeru (Tabakoro, selon l’orthographe officielle au Mali) où se trouve (Adabay Aba Ali), une zone à plus de 70 kilomètres de la frontière mauritanienne à l’intérieur du territoire malien, et située au sud-est de la ville de  Nara  dont elle relève administrativement.

C’est une zone habitée par des personnes appartenant aux ethnies peuls et soninkés dans de très petits villages, qui vivent de l’agriculture irriguée et de l’élevage, en particulier des vaches, et qui ont un lien étroit avec les marchés mauritaniens voisins.

Il y a des forêts et des buissons dans la région, où des affrontements se produisent souvent entre l’armée et les combattants jihadistes peuls originaire de la région du Macina (Centre du Mali) affiliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Dans des rapports publiés sur son site Internet, l’armée malienne affirme que la région dispose de bases logistiques appartenant au groupe jihadiste du Macina, à l’intérieur des forêts et des buissons.

Version officielle

Le gouvernement malien et après une réunion avec une délégation mauritanienne dirigée par le ministre des affaires étrangères, samedi dernier, a publié sa première déclaration sur l’incident qui comprenait des informations importantes sur la date et le lieu de ce drame.

Dans le communiqué publié par le ministère de l’Intérieur, le gouvernement malien a indiqué que la délégation mauritanienne l’avait informé d’un « incident survenu le 17 janvier 2022 et qui a fait sept morts parmi les citoyens mauritaniens, entre de Tabakoro et Akor dans la région de Nara région ».

Ainsi, la version officielle mauritanienne rapportée aux Maliens confirme le récit des familles, car il parlait de la même zone où les proches des victimes ont trouvé le « charnier ».

Cependant, les autorités maliennes ont catégoriquement nié leur implication dans l’incident, et confirmé que « jusqu’à présent, il n’y a aucune preuve de l’implication des forces de sécurité et de défense maliennes », selon le texte du communiqué.

Version de l’armée

Pour recueillir la version de l’armée malienne, « Saharamedias » a contacté, samedi dernier, le colonel Soulaymane Dembele, Directeur de la communication de l’armée malienne, et l’a interrogé sur le meurtre de sept Mauritaniens à l’intérieur du territoire.

Le colonel malien a déclaré que « L’armée mène des opérations militaires dans cette zone, mais je ne sais pas si elle a tué des citoyens Mauritaniens ». Il a refusé de donner  informations supplémentaires en se contentant de déclarer que : « Nous publions des informations relatives à toutes nos opérations militaires via notre site officiel. » Mercredi, le colonel Soulaymane Dembele a publié sur le site internet de l’armée malienne, un communiqué dans lequel il parle d’une opération militaire offensive dans la région de « Nara », plus précisément dans l’axe reliant « Akor » et « Tabakoro », la même route signalée précédemment dans le communiqué du ministère malien de l’Intérieur.

Le communiqué publié par l’état-major de l’armée malienne, et signé par le directeur de la communication de l’armée, indique que l’opération militaire a débuté le lundi 17 janvier, jour même de la mort des Mauritaniens, selon la version officielle et civile, et s’est terminée samedi, 22 janvier 2022, le jour même où la délégation mauritanienne s’est rendue à Bamako pour s’informer des circonstances liées au meurtre de sept Mauritaniens.

L’armée malienne a annoncé dans son communiqué que l’opération militaire s’était soldée par la mort de 28 « terroristes » et la destruction de « bases terroristes » lors d’opérations de ratissage dans les forêts de « Naoulena » et de « Bamadjougou ».

Cependant, l’armée n’a pas lié cette opération au meurtre des sept Mauritaniens, même si la zone dans laquelle elle a eu lieu est la même où a été découvert un « charnier » dans lequel les sept Mauritaniens et huit maliens ont été retrouvés.

Armes russes !

Le fait est que cette région du Mali vit de l’impact des affrontements quasi quotidiens entre l’armée et les combattants d’Al-Qaïda, lesquels se sont transformés en une sorte de « guerre civile » à caractère ethnique.

Ces affrontements ont poussé des centaines d’habitants locaux à fuir vers la Mauritanie voisine et plus précisément dans le localité  d’Adel Bagrou qui jouxte les zones d’affrontement.

L’armée malienne parle de « grandes victoires » remportées contre ce qu’elle appelle les « terroristes », victoires qu’elle attribue à l’obtention de nouvelles armes russes, qui lui ont permis de retourner l’équation en sa faveur.

L’armée malienne a publié des images de certaines de ces armes, qui selon elle étaient de fabrication russe, et lui permettaient de détruire des cibles à 10 kilomètres. Et d’ajouter qu’il suffit d’obtenir les coordonnées de la cible pour la détruire complètement grâce à ces roquettes de fabrication russe.

Cependant, l’utilisation de ces armes fait craindre une augmentation des pertes civiles, dans une région vivant une situation sécuritaire, sociale et économique difficile, avec des complications croissantes d’ordre ethnique.

Face à cette situation difficile, la Mauritanie et le Mali ont formé une commission mixte pour sécuriser les frontières entre les deux pays, et faciliter la circulation des personnes et des biens de part et d’autre de la frontière.

Le pays du Mali, qui fait face à un blocus de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), mise sur la Mauritanie afin d’assurer l’approvisionnement de son marché.

Les Emirats rouvrent leur espace aérien à 12 pays africains

Les Emirats arabes unis (EAU) ont levé les restrictions de voyage imposées à la fin de l’année dernière aux voyageurs de Namibie et de 11 autres pays africains, au plus fort des inquiétudes mondiales concernant la variante Omicron du Covid-19.Les EAU avaient interdit en novembre 2021, les vols en provenance du Botswana, de la République du Congo, de l’eswatini, d’Ethiopie, du Lesotho, du Kenya, du Mozambique, de Namibie, du Nigeria, d’Afrique du Sud, de Tanzanie et du Zimbabwe.

L’Autorité nationale de gestion des crises d’urgence et des catastrophes des Emirats arabes unis a annoncé jeudi dernier qu’elle levait l’interdiction et que les vols à destination et en provenance de ces 12 pays reprendraient à partir de samedi.

« A partir du 29 janvier, l’entrée aux EAU des voyageurs en provenance du Kenya, de la Tanzanie, de l’Ethiopie, du Nigeria, de la République du Congo, de la République d’Afrique du Sud, du Botswana, de l’Eswatini, du Lesotho, du Mozambique, de la Namibie et du Zimbabwe est de nouveau autorisée ».

Toutefois, les voyageurs en provenance de ces pays devront obtenir au moins trois tests Covid-19 négatifs.

Le premier sera un test PCR Covid-19 négatif obtenu 48 heures avant le départ et un autre test rapide-PCR négatif à l’aéroport du pays d’où ils sont partis. Les passagers doivent passer un autre test PCR à leur arrivée aux Emirats.

La ton monte entre Bamako et Paris après le retrait du Danemark

Le Danemark va rapatrier ses soldats face aux exigences du gouvernement de la transition malienne.« Les généraux au pouvoir ont envoyé un message clair où ils ont réaffirmé que le Danemark n’était pas le bienvenu au Mali. Nous ne l’acceptons pas et pour cette raison nous avons décidé de rapatrier nos soldats », a déclaré le ministre des Affaires étrangères Jeppe Kofod après une réunion au Parlement à Copenhague.

Le chef de la diplomatie danoise s’indigne de cette décision prise par le régime de la transition malienne. « Nous sommes là à l’invitation du Mali. Les généraux ont retiré cette invitation (…) parce qu’ils ne veulent pas d’un plan rapide de retour à la démocratie », dit-il.

Le gouvernement malien de transition avait réitéré « avec insistance » dans un communiqué publié dans la soirée de mercredi à jeudi, le départ des troupes danoises arrivées dans le cadre de la mission militaire européenne Takuba. Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le Colonel Abdoulaye Maîga, martelait qu’en entrant sur le territoire malien, le Danemark n’a pas respecté le « protocole additionnel applicable aux partenaires européens » de la force Takuba, qui exigerait de signer au préalable un accord bilatéral avec Bamako.

Le Colonel Maîga a ensuite répondu à Florence Parly, ministre française des Armées accusée de vouloir diviser les Maliens. « Nous invitons également Mme Parly à plus de retenue et également à respecter le principe élémentaire de non-ingérence dans les affaires intérieures d’un État », a rétorqué le colonel Maïga avant de l’inviter de « faire sienne cette phrase d’Alfred de Vigny sur la grandeur du silence ».

De son côté, la ministre danoise de la Défense a indiqué que le rapatriement des soldats allait « prendre un peu de temps ». Si un calendrier précis ne peut être établi à ce stade, l’armée danoise juge qu’il faudra « plusieurs semaines » pour ramener hommes et matériel au Danemark, précise-t-elle dans un communiqué.

Le Drian : « la situation ne peut pas perdurer »

Alors qu’on frôle l’incident diplomatique entre Paris et Bamako, Jean-Yves Le Drian soutient que la « situation en l’état actuel ne peut pas perdurer au Mali » faisant planer le spectre d’un changement de dispositif au Sahel. « Vu cette situation, vu la rupture du cadre politique et du cadre militaire (au Mali), nous ne pouvons pas rester en l’état », a déclaré le chef de la diplomatie française sur la radio RTL.

« Ce n’est pas uniquement une décision française, c’est une décision collective et donc nous avons engagé des discussions et avec nos partenaires africains et avec nos partenaires européens pour savoir comment on peut adapter notre dispositif en fonction de la nouvelle situation », a-t-il ajouté

« Lorsqu’on tente désespérément d’isoler le Mali en instrumentalisant les organisations sous-régionales, on se demande enfin qui est dans la provocation », a martelé le colonel Maîga qui apporte la réplique au chef de la diplomatie française.

A peine lancée, Takuba vacille. La Task-force qui doit remplacer Barkhane, l’opération militaire menée par la France au Sahel est déjà dans l’impasse. Lancée en mars 2020 à Liptako Gourma, dans la partie sud-ouest du Niger, Takuba doit étendre son domaine d’intervention au Burkina Faso et au Mali. Elle a pour mission d’assister et de former l’armée malienne, en coordination avec les partenaires du G5 Sahel, de la Minusma et les missions de l’UE.

Après avoir annoncé la fin de Barkhane en juin 2021, La France s’ensable véritablement dans le dossier malien. Paris estime pourtant qu’un retrait au Sahel serait présenté comme une faillite militaire et politique en Afrique notamment par les jihadistes, et laisserait le champ libre à la Russie qui se déploie actuellement au Mali et lorgne le Burkina Faso.

Mali : Takuba sur la sellette, bras de fer entre Bamako et Paris

Le déploiement des troupes danoises au Mali dans le cadre du groupement militaire Takuba sème la discorde entre le Mali et la France.On assiste à une véritable guerre des communiqués entre le gouvernement de transition malienne et le ministère français des Affaires étrangères sur la participation du Danemark à la Task Force militaire Takuba qui opère au Sahel. Alors que la France a engagé une « concertation approfondie » avec ses partenaires européens sur l’avenir de la force militaire européenne, le pouvoir malien exige le départ de soldats danois tout juste arrivés.

Dans un communiqué, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le Colonel Abdoulaye Maîga, estime qu’en entrant sur le territoire malien, le Danemark n’a pas respecté le « protocole additionnel applicable aux partenaires européens » de la force Takuba, qui exigerait de signer au préalable un accord bilatéral avec Bamako.

Dans sa réponse, le gouvernement malien « par note verbale du 29 juin 2021 », soutient que « le gouvernement du Royaume de Danemark a saisi le gouvernement de la Transition d’un projet de texte en vue de convenir du statut des forces spéciales danoises devant intervenir au sein de la force Takuba sur la base du protocole additionnel conclu en mars 2020 entre le gouvernement de la République du Mali et le gouvernement de la République française déterminant le statut des détachements non français de la force Takuba ».

Selon toujours le communiqué du gouvernement de la transition, « la partie danoise avait souhaité recevoir un accusé de réception de la partie malienne pour marquer l’entrée en vigueur du texte soumis ». La requête étant toujours en examen, la partie malienne soutient qu’ « aucun accord n’autorise le déploiement des forces spéciales danoises au sein de la force Takuba ».

Une mise au point qui fait réagir le Quai d’Orsay. Dans un communiqué, le site du ministère des Affaires étrangères précise que « les autorités maliennes ont envoyé une lettre d’invitation formelle au gouvernement du Danemark le 27 novembre 2019. La notification d’acceptation a ensuite été transmise par l’ambassade du Danemark à Bamako le 29 juin 2021 et signée le jour-même par le Protocole du Ministère malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale » soutient la note.

Le communiqué précise que « la présence de militaires danois sur le sol malien est donc légale, repose sur une invitation de la part des autorités de la République du Mali et respecte la procédure juridique agréée par les services juridiques des ministères maliens des Affaires étrangères et de la Coopération internationale et de la Défense et des Anciens combattants » a soutenu le communiqué.

Le document publié sur le site du ministère des Affaires étrangères de la France, porte la signature des pays qui composent la Task force Takuba : Allemagne, Belgique, Danemark, Estonie, France, Hongrie, Italie, Lituanie, Norvège, Pays-Bas, Portugal, République Tchèque, Roumanie, Royaume-Uni, Suède.

A peine lancée, Takuba vacille. La Task-force qui doit remplacer Barkhane, l’opération militaire menée par la France au Sahel est déjà dans l’impasse. Lancée en mars 2020 à Liptako Gourma, dans la partie sud-ouest du Niger, Takuba doit étendre son domaine d’intervention au Burkina Faso et au Mali. Elle a pour mission d’assister et à former l’armée malienne, en coordination avec les partenaires du G5 Sahel, de la Minusma et les missions de l’UE.

Après avoir annoncé la fin de Barkhane en juin 2021, La France s’ensable véritablement dans le dossier malien. Paris estime pourtant qu’un retrait au Sahel serait présenté comme une faillite militaire et politique en Afrique notamment par les jihadistes, et laisserait le champ libre à la Russie qui se déploie actuellement au Mali et lorgne le Burkina Faso.

Gambie : accrochages meurtriers entre soldats sénégalais et rebelles

Deux soldats sénégalais sont morts et neuf autres portés disparus après des accrochages entre les l’armée sénégalaises et des combattants du Mouvement des forces démocratique de la Casamance (MFDC) au sud de la Gambie.L’accrochage a eu lieu dans la ville rurale de Bwiam au sud de la Gambie, à 105 km au sud-est de la capitale gambienne Banjul, impliquait des combattants du Mouvement des forces démocratique de la Casamance (MFDC) qui font de la contrebande de bois en provenance des régions forestières de Casamance, une activité interdite par le gouvernement sénégalais.

Selon un communiqué de la Direction de l’information et de relations publiques des armées (Dirpa), « au cours des affrontements consécutifs à un vigoureuse action militaire, un rebelle a trouvé la mort et trois autres ont été faits prisonniers ». Deux militaires sénégalais ont aussi perdu la vie du côté de l’armée sénégalaise informe le document. De même souligne la Dirpa, « neuf militaires sénégalais sont portés disparus et seraient probablement détenus en otage par le MFDC ».

La mission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) en Gambie, forte de 2.000 hommes et déployée à la suite de la crise post-électorale dans le pays en janvier 2017, a également confirmé les affrontements. Ce commerce illégal a rapporté aux trafiquants, des millions de dollars au cours des dernières années.

La Dirpa dans son communiqué, a indiqué que « durant les cinq derniers mois, 77 camions transportant illégalement provenant du Sénégal ont été immobilisés par le 5ème Détachement sénégalais déployé au sein de la force internationale de la Cedeao ».

Dans une déclaration publiée mardi, le Président Macky Sall, a présenté ses condoléances aux familles des soldats tués dans les combats et souligne que les troupes sénégalaises de la Mission militaire de la Cedeao en Gambie étaient à la poursuite des trafiquants de bois du MFDC lors de ces accrochages.

Le Sénégal est presque divisé en deux moitiés inégales par la Gambie, la plus petite nation d’Afrique continentale, qui sert de point de transit aux syndicats pour le transport de grumes illégales vers la Chine et d’autres destinations. Depuis des années, les combattants du MFDC, dans le sud du Sénégal à 450 kilomètres de la capitale Dakar, font transiter des grumes par la Gambie pour financer certaines activités contre l’armée sénégalaise.

Maroc : L’exercice African Lion 2022 aura lieu du 20 juin au 1er juillet prochains

L’exercice African Lion 2022 aura lieu du 20 juin au 1er juillet prochains dans les régions d’Agadir, Tan Tan, Mahbès, Taroudant, Kénitra et Ben Guérir, a annoncé mardi un communiqué de l’état-major général des Forces Armées Royales marocaines (FAR).C’est dans ce cadre qu’une réunion de planification principale de l’exercice African Lion 2022, se déroule, du 24 au 28 janvier, avec la participation des représentants de plusieurs pays dont le Royaume du Maroc et les Etats-Unis, précise la même source.

L’objectif de cette réunion est d’arrêter les modalités d’exécution des différentes activités de l’exercice African Lion 2022 qui engloberont, en plus des formations portant sur les volets de plusieurs domaines opérationnels, les entraînements sur les opérations de lutte contre les groupes terroristes, des exercices terrestres, aéroportés, aériens, maritimes et de décontamination NRBC (nucléaire, radiologique, biologique et chimique), indique le communiqué.

L’exercice African Lion 2022 vise le développement de l’interopérabilité technique et procédurale entre les FAR et les forces des pays participants ainsi que l’entraînement sur la planification et la conduite des opérations interarmées dans un cadre multinational, conclut la même source.

Ouganda : le chef du renseignement militaire limogé

Le président ougandais, Yoweri Museveni, a limogé son chef des services d’espionnage militaire, le général de division Abel Kandiho.Le général de division, James Burungi, est le nouveau Directeur du renseignement militaire (CMI, sigle anglais). Son prédécesseur, Abel Kandiho est nommé ambassadeur au Soudan du Sud voisin.

Ce changement à la tête de la Direction du renseignement militaire intervient quelques jours après que le fils aîné du président Museveni, qui est également commandant des forces terrestres, le lieutenant-général Muhoozi Kainerugaba, a rencontré le président rwandais, Paul Kagamé le week-end dernier, pour discuter d’un large éventail de sujets, notamment des relations entre les deux pays.

Selon des analystes, les discussions entre Kagamé et Keinerugaba pourraient avoir conduit au limogeage de Kandiho de son prestigieux poste de chef d’espionnage en Ouganda.

Cette visite est intervenue à un moment où le Rwanda et l’Ouganda sont toujours à couteaux tirés après près de quatre ans de relations tendues, malgré les efforts diplomatiques déployés pour résoudre leurs différends.

Un tweet de la présidence rwandaise informe que Kagamé et son hôte ont eu « des discussions cordiales, productives et tournées vers l’avenir sur les préoccupations du Rwanda et les mesures pratiques nécessaires pour rétablir ses relations avec son voisin, l’Ouganda ».

Pour sa part, Kainerugaba a tweeté : « Nous avons eu des discussions très cordiales et approfondies sur les voies et moyens d’améliorer nos relations bilatérales ».

Burkina : Qui est Paul-Henri Sandaogo Damiba, l’homme fort des putschistes

Agé de 41 ans, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba s’est emparé du pouvoir au Burkina Faso en déposant le président Roch Kaboré.En septembre 2015, cet officier supérieur d’infanterie des Forces armées burkinabè s’était opposé à la tentative de coup d’Etat avortée contre le gouvernement de Michel Kafando. Sept ans plus tard, Paul-Henri Sandaogo Damiba passe à l’acte en renversant le président Roch Marc Christian Kaboré réélu pour un second mandat en novembre 2020.

Qu’est-ce qui a bien pu motiver ce loyaliste à prendre le pouvoir par la force ? Selon un groupe de militaires apparus à la télévision publique, la « détérioration du contexte sécuritaire » et « l’incapacité manifeste du pouvoir » à y faire face, constituent autant de facteurs qui menacent « les fondements de la nation ». 

Portés par des manifestants qui avaient brûlé dans la journée de samedi le siège du parti au pouvoir le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), la junte dit n’avoir pas eu d’autre choix que de prendre ses « responsabilités » en mettant fin lundi en début d’après-midi, « aux fonctions du président de la république ». Un nouveau putsch dans cet Etat du Sahel, secoué depuis 2015 par une crise sécuritaire en lien avec la menace jihadiste qui se répand au Sahel.

Le nouvel homme fort de Ouagadougou a pris le pouvoir le 24 janvier au nom du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR). Un coup d’Etat parachevé après un week-end agité marqué par l’arrestation du chef de l’exécutif dans la nuit du dimanche à lundi. Le président déchu a démissionné dans une lettre manuscrite relayée par la télévision publique pour dit-il préserver « l’intérêt supérieur de la nation ».

La colère au sein des troupes était perceptible depuis la sanglante attaque d’Inata en novembre par des jihadistes qui avait une cinquantaine de morts dans les rangs des militaires. Les soldats dénoncent l’incapacité du pouvoir à faire face à la menace jihadiste. Dimanche, quelques heures avant leur prise du pouvoir, ils exigeaient le départ des chefs de l’armée et des « moyens adaptés » pour lutter efficacement contre les groupes jihadistes dans la bande du Sahel.

Paul-Henri Sandaogo Damiba à la tête de ce coup d’Etat, est diplômé de l’école militaire de Paris. Le lieutenant-colonel figure parmi les officiers étrangers diplômés de la 24ème promotion de l’école de guerre de Paris en 2017. Il est aussi titulaire d’un Master 2 en sciences criminelles du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) de Paris et d’une certification d’expert de la Défense en management, commandement et stratégie.

Un parcours riche qui facilite sa montée en puissance au sein de l’armée. Il atterrit en 2011 au Régiment de sécurité présidentielle (RSP), la garde prétorienne de l’ex président Blaise Compaoré finalement dissoute en 2015 après la tentative de coup d’Etat avortée contre Michel Kafando. Un échec que le président de la transition entre juillet 2014 et novembre 2015, doit en grande partie au nouveau chef des putschistes et d’autres officiers qui s’étaient démarqués pour empêcher le coup de force du général Gilbert Diendéré, proche de Blaise de Compaoré et patron historique du régiment de sécurité présidentielle (RSP), actuellement en prison.

Début décembre, le président Kaboré chamboule la hiérarchie militaire et confie au lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba le poste stratégique du responsable du dispositif antiterroriste du pays. Une décision prise après l’attaque d’Inata en novembre qui avait fait 57 morts, dont 53 gendarmes. Spécialiste des questions terroristes, il est l’auteur d’un livre, un « essai sur le terrorisme » publié en juin dernier et intitulé Armées ouest-africaines et terrorisme : Réponses incertaines ?, dans lequel il analyse les stratégies antiterroristes au Sahel et leurs limites.

Ses nombreuses casquettes de commandant de la troisième région militaire du pays, responsable du dispositif antiterroriste et chef de la sécurité à Ouagadougou, suffiront-elles à sortir le Burkina Faso de cette crise politique et sécuritaire ?

Le Cercle libéral de Côte d’Ivoire appelle au soutien de la paix au Burkina Faso

Le Cercle libéral de Côte d’Ivoire, un groupe de réflexion d’obédience libérale, appelle les dirigeants africains à une « solidarité agissante » afin de soutenir la paix au Burkina Faso, en proie à des attaques armées, dans un communiqué.

« Au regard de la gravité des événements qui ont cours en ce moment au Burkina Faso, le Cercle libéral en appelle à la solidarité agissante des gouvernements démocratiques de la sous région et du continent », lance le président de l’organisation, M. Mamadou Haïdara.

Pour M. Mamadou Haïdara, « il est inacceptable que trois régimes civiles et démocratiques chutent du fait de militaires incapables d’assumer leurs devoirs de défense et de sécurité nationales. Il est impératif que le Burkina Faso s’en sorte ».

Le Cercle libéral de Côte d’Ivoire exprime, par ailleurs, sa vive préoccupation face à une « situation d’instabilité qui prévaut en Afrique de l’Ouest, du fait du terrorisme et des actions subversives et opportunistes ».

L’organisation déplore que ces actions soient « orchestrées par des aventuriers emmitouflés en treillis ou encagoulés sous le manteau de politiciens en panne de stratégie de conquête démocratique du pouvoir ».

Le Cercle libéral « constate avec tristesse que certains officiers des armées de pays de la ligne de front, retournent lâchement leurs armes contre leurs gouvernants, dès qu’elles essuient des revers sur le champs de la lutte contre les terroristes », note son président.

Dans ce contexte, le Cercle libéral en appelle à « des actions urgentes et concertées des États de la CEDEAO, pour soutenir et défendre la démocratie et la paix menacées au Burkina Faso, au Mali, en Guinée, etc ».

Pourquoi le Mali veut « réviser » ses accords de défense avec la France

Le Mali a signé de nouveaux accords de coopération militaire, annonce le chef de l’Etat Assimi Goïta.Le chef de la transition malienne a profité de son discours lors de la célébration du 61ème anniversaire de la fête de l’armée malienne pour souligner la nécessité de « relecture » de certains accords de coopération militaire. « Par une analyse objective du contexte actuel et en tenant compte des intérêts vitaux de notre pays, nous avons demandé la relecture de certains accords de coopération militaire. Dans le même temps, de nouveaux accords ont été signés, toujours avec comme objectif essentiel, la sécurisation des Maliens et de leurs biens. »

Même s’il ne cite pas la France, l’allusion est assez claire. Il y a quelques jours, le Premier ministre malien Choguel Maïga avait qualifié les accords de défense entre le Mali et la France de « déséquilibrés ». « Nous voulons relire les accords déséquilibrés qui font de nous un État qui ne peut même pas survoler son territoire sans l’autorisation de la France » avait-il lancé à l’égard du colon français.

La France et le Mali ont noué des accords de coopération militaire dans le cadre de l’opération militaire Serval le 11 janvier 2013 avec l’éclatement de la guerre au Sahel. Des accords de cinq ans renouvelable par tacite reconduction dans le cadre de Barkhane, puis de Takuba, la force opérationnelle de l’Union européenne (UE). Ce pacte sécuritaire entériné le 16 juillet 2014 entre Jean-Yves Le Drian, ministre français des Affaires étrangères et le défunt président malien Ibrahim Boubacar Keïta, confère un statut juridique aux forces françaises pour faciliter leur intervention sur le sol malien.

Ils permettent à la France de « concourir à une paix et une sécurité durable, notamment par la sécurisation des espaces frontaliers et la lutte contre le terrorisme ». Il permet également l’accès au territoire malien, « y compris ses eaux territoriales et son espace aérien, avec le consentement préalable de l’État ». Mais l’absence de clause d’éternité permet à chaque partie « d’amender » par écrit le présent traité, indique le document comme le demande aujourd’hui le gouvernement malien.

Le Mali voudrait aussi mettre fin à certains privilèges de la France sur son sol comme les exemptions de visas accordés aux militaires français et imposer plus de contrôle concernant l’importation de matériel militaire. Le contexte géopolitique a évolué avec le retour de Moscou qui a signé récemment des accords de coopération militaire avec le Mali. Comme avec la Russie, Bamako préférerait désormais des accords bilatéraux avec chaque pays, y compris la France.

Cette mise au point d’Assimi Goïta confirme le désamour perceptible entre Paris et Bamako. Le régime de la transition au Mali voit en effet la main de la France derrière les sanctions de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).

Transfert de bitcoin: Sept personnes arrêtées au Maroc

Les services sécuritaires marocains ont interpellé, mardi, sept individus, dont un agent de sécurité de la préfecture de police de Casablanca et une personne recherchée au niveau national, pour implication présumée dans un réseau criminel impliqué dans l’enlèvement, la séquestration et l’usurpation d’identité réglementée par la loi à des fins d’extorsion.Selon l’enquête préliminaire, cinq suspects avaient leurré la victime qui s’active dans le change illégal de devises, suite à la conclusion d’un accord fictif pour transférer des devises numériques  » Bitcoin « , avant de se faire passer pour des policiers et de l’interpeller dans la périphérie de Casablanca pour extorsion, indique la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) dans un communiqué.

Les inspections menées dans le cadre de cette affaire, notamment au domicile de la victime présumée, ont abouti à la saisie d’une importante somme d’argent, environ un milliard et 148 millions de centimes de la monnaie nationale, tandis que l’inspection des domiciles des prévenus a permis la saisie de téléphones portables, d’une moto et de quatre voitures, dont l’une contenait deux armes blanches et une boîte à gants soupçonnés d’être utilisés à des fins criminelles, ajoute la même source.

Manifestations contre la Cedeao au Mali : Assimi Goïta teste sa popularité

Le chef de l’Etat malien va tester sa popularité ce vendredi après avoir invité ses compatriotes à sortir pour protester contre les sanctions de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest.Cette journée de mobilisation appelée par le chef de la transition malienne le colonel Assimi Goïta, sera scrutée par la Cedeao et la France

Pour Assimi Goïta qui a appelé tous les Maliens à sortir pour dénoncer les sanctions de la Cedeao, c’est un test grandeur nature pour son règime qualifié « d’illégitime » par ses détracteurs. Si l’appel à la manifestation est suivi par les Maliens, le tombeur d’Ibrahim Boubacar Keïta en tirera profit dans son bras de fer avec la Cedeao. Le nouvel homme fort de Bamako a décidé d’appliquer la « réciprocité » à ses voisins d’Afrique de l’Ouest après les sanctions. Il s’est ensuite tourné vers la Russie et d’autres partenaires pour contenir les jihadistes.

Récemment, Moscou en guise de soutien a bloqué avec la Chine un texte de la France appelant les Nations unies à soutenir les sanctions de la Cedeao contre le Mali. Un soutien de la Russie en faveur de la junte qui a obtenu carte blanche au sortir des Assises de la refondation pour conduire la transition jusqu’en 2027. La réussite de cette manifestation donnerait à coup sûr du poids à la position des militaires contre la Cedeao après les sanctions. Elle pourrait aussi surtout redessiner une nouvelle géopolitique dans cette région où la France avait jusque-là dicté le tempo dans son pré-carré. A contrario, si les Maliens décidaient de ne pas sortir massivement, ils enverraient un message fort aux militaires dans cette période de transition mouvementée.

De son côté, la Cedeao scrute de près l’évolution de cette journée de manifestation au Mali. L’Organisation régionale a prononcé de lourdes sanctions contre la junte malienne comme la fermeture des frontières et le gel des avoirs financiers du Mali. Elle doit désormais faire face à une levée de boucliers des Organisations non gouvernementales et des mouvements citoyens qui menacent de « braver l’embargo contre le Mali si la Cedeao persiste à punir le Mali pour des considérations politiques ». Ces organisations sont convaincues que « la priorité doit d’être combattre la lutte contre le terrorisme et les forces obscurantistes qui endeuillent le Mali ». Taxée souvent d’être un « syndicat de chefs d’Etat » en lieu et place d’une « Cedeao des peuples », l’organisation mise sur pied en 1975, tentera dans cette crise malienne de préserver sa crédibilité souvent mise à mal.

Enfin la France qui considère la situation au Mali et au Sahel comme « une affaire africaine et européenne ». Selon le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, « Il y a une fuite en avant, un appel confirmé à une milice extérieure (la société paramilitaire Wagner, ndr) ». Le chef de la diplomatie française considère « le calendrier de transition inacceptable » et pense que la junte est en train de « confisquer la démocratie des Maliens ». Mais sur le terrain, la réalité est bien différente, car le sentiment antifrançais s’est exacerbé en Afrique de l’Ouest. 

Au Mali, au Sénégal et plus récemment au Tchad, des jeunes s’en prennent aux symboles de la présence française en Afrique lors des manifestations. Fin novembre, un convoi militaire français de ravitaillement à destination de Gao au Mali avait été pris pour cible.  Dans ce contexte assez tendu, Paris mise-t-elle sur une explosion sociale au Mali pour faire plier militaires ?  En soutenant les sanctions de la Cedeao, la France espère faire reculer la junte où à défaut l’amener à plus de souplesse dans cette crise.

La SADC prolonge le mandat de sa force militaire au Mozambique

La Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC, sigle anglais) a prolongé de trois mois le mandat de sa force militaire au Mozambique pour aider le pays à lutter les groupes jihadistes.

En juillet 2021, les pays de la SADC et le Rwanda ont déployé plus de 3.000 soldats pour aider le Mozambique à faire face à une insurrection armée dans la province septentrionale de Cabo Delgado.

Le Sommet, qui s’est déroulé le 11 janvier 2022 dans la capitale malawite Lilongwe, a examiné les progrès réalisés par la Mission de la SADC au Mozambique (SAMIM).

Le bloc régional a déclaré que la situation sécuritaire à Cabo Delgado s’est grandement améliorée depuis le déploiement de la SAMIM. « Le sommet a noté les bons progrès réalisés depuis le déploiement de la mission de la SADC au Mozambique et a prolongé son mandat », indique le communiqué du Sommet extraordinaire du bloc régional publié mercredi.

La mission a été initialement déployée pour trois mois mais son mandat a été prolongé en octobre 2021. « Je voudrais exprimer ma gratitude et féliciter la SAMIM pour son travail sur le terrain, ainsi que ma reconnaissance envers les États membres qui ont soutenu ce travail financièrement et dans le déploiement de personnel et d’équipement », a dit M. Ramaphosa pendant le sommet.

La SADC ne peut pas permettre au terrorisme de s’étendre à d’autres provinces du Mozambique et à la région soutient le président sud-africain. Partant de là, « il est impératif de promouvoir un esprit d’unité entre les pays membres car le terrorisme et l’extrémisme violent menacent la stabilité et le développement que la région a atteints au cours des quatre dernières décennies », poursuit Ramaphosa.

L’insurrection armée qui oppose le gouvernement mozambicain à des groupes salafistes jihdistes à Cabo Delgado a fait plus de 3.500 morts plus de 820.000 déplacés depuis octobre 2017.

RCA: la Minusca déplore la prolifération des engins explosifs

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca) affirme que cinq engins explosifs ont été récemment découverts sur ses véhicules et ceux des Forces armées centrafricains (Faca).A défaut de pouvoir directement affronter les forces de défense et de sécurité, les rebelles centrafricains changent d’approche. Le porte-parole de la Force de la Minusca, le major Zouhair El Kandoussi, dans un communiqué parvenu mercredi à APA, a dénoncé cette « nouvelle tactique qui n’avait pas été démontrée par les éléments du groupe 3R auparavant ». Celle-ci, axée sur le recours aux engins explosifs, vise à empêcher les Casques bleus et les Faca dans l’exécution de leur mandat, affirme-t-il.

« Deux engins explosifs découverts se trouvaient près de Babaza le 31 décembre 2021, un autre a été découvert au village de Nzakoundou le 2 janvier 2022, deux autres engins explosifs ont endommagé les véhicules de la Minusca près de Bohong les 30 et 31 décembre 2021 », a expliqué le Major El Kandoussi.

Selon ce dernier, « il est estimé que les membres du groupe 3R ont mis en place ces engins explosifs non identifiés pour cibler les véhicules à roues des Faca et les Casques bleus de la Minusca ».

Face à cette nouvelle menace, « les éléments de la Minusca anticiperont de telles tactiques dans d’éventuelles attaques du groupe 3R », a-t-il rassuré. Par ailleurs, le Major Zouhair El Kandoussi a noté « une situation sécuritaire relativement calme mais imprévisible sur l’ensemble du pays », regrettant que cette semaine à Bangui, la criminalité continue d’être une préoccupation sérieuse dans la ville.

« La Minusca continue inlassablement à œuvrer pour ramener la paix et la stabilité en République centrafricaine et les réfractaires de crimes de guerre seront traduits devant les juridictions compétentes », a-t-il averti.

Ethiopie : le TPLF reprend plusieurs villes

La rébellion du Tigré a lancé la semaine dernière une série de nouvelles attaques.Le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF, rébellion) fait de nouvelles percées dans le nord de l’Ethiopie. Il a repris les villes d’Alamata et de Waja dans la région d’Amhara.

Selon des informations parvenues à APA, les forces du Tigré ont également pris le contrôle de la ville d’Adi Arkay et de ses environs, alors que le gouvernement envisagerait de négocier avec le TPLF.

Des témoins ont affirmé que la Force de défense nationale n’a fait aucun effort pour arrêter l’avancée des forces du TPLF, précisant n’avoir reçu aucun ordre d’Addis-Abeba. Des combattants du TPLF, qui étaient transports dans trois camions ont cependant été tués par une frappe aérienne alors qu’ils s’approchaient de Kobo.

Actuellement, les forces du TPLF contrôlent presque entièrement Raya-Alamata, les forces gouvernementales restant en position défensive pour des raisons non divulguées. Elles ont construit une longue fortification à Alamata et ont tué plusieurs civils, notamment de l’ethnie Amhara.

En attendant, le Colonel Demeke Zewdu, chef de l’aile militaire de l’administration de Wolkait, a rejeté la rumeur selon laquelle le gouvernement du Premier ministre Abiy Ahmed a ordonné le retrait des forces de cette ville, une partie de Gonder que le TPLF a annexée au Tigré après la prise de pouvoir militaire en 1991. Le TPLF maintient toujours une présence militaire dans certaines parties du nord du Gonder, notamment dans la ville d’Adi Arkay et ses environs.

Des sources locales ont confirmé à APA que des endroits comme Abaala dans la région d’Afar et Humera sont de nouveau attaqués par les forces du TPLF à l’artillerie lourde.