Nigeria : enlèvement d’étudiants à Kaduna

Une trentaine d’étudiants nigérians en foresterie ont été enlevés à la périphérie de la ville de Kaduna.Le commandement de la police nigériane de l’Etat de Kaduna, dans le nord du pays, a confirmé mardi soir l’attaque de l’Université privée de Greenfield, où des étudiants ont été enlevés par les ravisseurs.

L’attaque a eu lieu à 20h30 à l’université, située sur l’autoroute Kaduna-Abuja. Le responsable des relations publiques de la police, M. Mohammed Jalige, a déclaré mercredi aux journalistes à Kaduna que certains des étudiants avaient été enlevés, sans en donner le nombre.

Selon Jalige, certains agents de sécurité ont été déployés dans la zone pour des opérations de ratissage et de sauvetage. Selon les médias locaux, le dernier incident est la première attaque majeure de bandits sur les communautés autour de l’autoroute Kaduna-Abuja depuis que 300 femmes soldats ont été déployées dans la zone en janvier dernier.

Les rapports ajoutent que le Commissaire à la sécurité intérieure et aux affaires intérieures de Kaduna, M. Samuel Aruwan, a également confirmé l’attaque contre cette université qui a été créée il y a trois ans.

Pour rappel, l’Etat de Kaduna a été récemment confronté à une série d’attaques de bandits, dont des agressions contre des écoles. En mars de cette année, des hommes armés ont attaqué le Collège fédéral de mécanisation forestière d’Afaka, dans la région du gouvernement local d’Igabi, et enlevé 39 étudiants.

Une dizaine d’étudiants ont été libérés, mais d’autres sont toujours entre les mains des assaillants.

Le gouverneur de l’Etat de Kaduna, M. Nasir El-Rufai a insisté sur le fait que son gouvernement ne négocierait ni ne paierait de rançon aux ravisseurs, malgré les appels des parents des élèves enlevés.

« Nous ne leur donnerons pas d’argent et ils ne tireront aucun profit de Kaduna ; quiconque vient à Kaduna n’obtiendra pas un sou du gouvernement de l’Etat, il recevra plutôt une balle à la place », a déclaré le gouverneur dans une récente interview à la presse.

En revanche, d’autres Etats du nord du Niger et de Zamfara ont connu à différentes occasions, des attaques dans leurs écoles secondaires par des bandits et des enlèvements d’élèves, obligeant les Etats à fermer leurs internats..

Côte d’Ivoire: une attaque du camp militaire d’Anonkoua Kouté fait 3 morts

Une attaque armée perpétrée dans la nuit de mardi à mercredi contre le camp militaire du 2è bataillon projetable des Forces armées de Côte d’Ivoire (FACI) basé à Anonkoua Kouté (Anyama), dans la banlieue nord d’Abidjan, a fait trois morts et deux blessés, a appris APA de sources sécuritaires.

Selon ces sources, le bilan provisoire de cette attaque menée  aux environs de 1h30 (Gmt et heure locale) par  des individus venus à bord d’un véhicule de type 4×4 de couleur noire et de taxis compteurs, fait état de trois morts et un blessé du côté des assaillants, et un blessé du côté des forces loyalistes.

Un ratissage a débuté à 05h30 (Gmt et heure locale) dans la zone où règne un calme plat, ajoutent les mêmes sources. 

Depuis plusieurs jours, les forces armées ivoiriennes sont en état d’alerte sur l’ensemble du territoire national, suite à des informations du service de renseignement sur d’éventuelles attaques.

Mali : le Fonds fiduciaire pour la paix fait son bilan

Cet instrument des Nations unies a financé, de juin 2013 à mars 2021, 274 projets à hauteur de 106 millions de dollars, soit 57,9 milliards F CFA.Créé en 2012 à la demande du Conseil de sécurité de l’Organisation des nations unies (Onu), le Fonds fiduciaire pour la paix et la sécurité au Mali a permis la réalisation du projet intégré de gestion du pastoralisme à Djenné (centre) avec l’appui de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO).

A Gao, constamment victime d’inondations, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) a aidé la ville, entre 2016 et 2018, pour effectuer des travaux de haute intensité de main d’œuvre. Il s’agissait de la construction d’environ 2300 mètres de collecteurs et du curage de près 3700 mètres de caniveaux.

En outre, rapporte un communiqué de la Minusma reçu ce mardi à APA, la sécurisation du Tribunal de Grande Instance de Tombouctou (centre) et de la Justice de paix à Compétence étendue de Diré (centre) a été renforcée.

Le Fonds fiduciaire pour la paix et la sécurité au Mali vise à soutenir les efforts du gouvernement pour gérer la crise et à garantir les perspectives de développement à long-terme du pays. L’objectif principal est de faire en sorte que ce pays sahélien parvienne à la restauration de l’ordre constitutionnel et à l’unité nationale.

A cet effet, cette structure s’implique dans les processus électoraux, le retour de l’autorité de l’Etat, l’Etat de Droit, la réforme du secteur de la sécurité ainsi que le processus de désarmement, de démobilisation et de réinsertion/réintégration des ex-combattants.

Destiné à contribuer au renforcement des capacités techniques, logistiques et matérielles des Forces de Défense et de Sécurité du Mali (FDSM), le Fonds fiduciaire participe également aux efforts immédiats et à long-terme pour résoudre la crise au Mali.

Il est alimenté par des contributions volontaires de plusieurs pays comme l’Allemagne, l’Australie, l’Autriche, la Belgique, le Canada, le Danemark, l’Irlande, l’Italie, le Luxembourg, la Norvège, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la Suisse, la Suède et la Turquie.

Décès de Déby: Ouattara salue la mémoire d’un «homme courageux»

Le président ivoirien Alassane Ouattara a salué la mémoire d’un «grand patriote et d’un homme courageux» après le décès tragique, mardi, du président tchadien, Idriss Déby Itno, à l’âge de 68 ans.

Le président tchadien a succombé à ses blessures après des affrontements le week-end dernier avec des rebelles. 

« C’est avec consternation que j’ai appris le décès tragique de mon ami et frère, le président Idriss Déby Itno. Je salue la mémoire d’un grand patriote, un homme courageux et engagé pour la paix au Sahel », a écrit Alassane Ouattara sur son compte officiel Facebook adressant ses condoléances  «au peuple frère» de la République du Tchad.

Idriss Déby Itno avait été réélu après la présidentielle du 12 avril dernier pour un sixième mandat à la tête du Tchad qu’il dirige depuis une trentaine d’années.

Une transition militaire a été mise en place et est présidée par le général Mahamat Idriss Déby, le fils du président Déby qui était le responsable de la garde présidentielle. Cette transition  devrait durer 18 mois avant d’organiser de nouvelles élections.

La police ivoirienne lance un appel à témoins contre un violeur en série

La police nationale ivoirienne a lancé vendredi un appel à témoignages contre un individu déjà interpellé et qui est suspecté de meurtres et de viols en série.

Dans une note d’information diffusée sur son compte officiel Facebook, la direction générale de la police nationale a publié la photo de ce suspect sollicitant  « la population et toute personne susceptible d’avoir été victime de viol à l’effet de fournir toute information utile à l’enquête  ».

Ethiopie: l’Onu doute du retrait des soldats érythréens du Tigré

Le Sous-Secrétaire général des Nations unies aux affaires humanitaires a déclaré qu’il n’y a aucune preuve que les troupes érythréennes ont commencé à se retirer de la région de Tigré.« Malheureusement, je dois dire que ni l’ONU ni aucune des agences humanitaires avec lesquelles nous travaillons n’ont vu de preuve du retrait des Erythréens de la région du Tigré en Ethiopie », a déclaré Mark Lowcock lors d’une réunion à huis clos du Conseil de sécurité de l’Onu.

La réunion de jeudi était la dernière d’une série de sessions similaires depuis le début du conflit dans la région éthiopienne du Tigré, où des milliers de personnes ont été tuées depuis novembre dernier.

L’Érythrée va retirer ses troupes d’Éthiopie près de cinq mois après le début du conflit dans cette région du Nord du pays, avait promis le Premier ministre Abiy Ahmed il y a deux semaines.

Pendant des mois, Addis-Abeba et Asmara ont nié la présence de troupes érythréennes dans le Tigré, contredisant ainsi les récits des habitants, des travailleurs humanitaires, des diplomates et même de certains responsables civils et militaires éthiopiens.

Côte d’Ivoire: sortie officielle de 133 commissaires de police

Cent trente-trois commissaires de police dont 11 femmes, issus de la 43e promotion « 2019-2021 », ont reçu vendredi le baptême et les épaulettes de leur grade, lors d’une cérémonie à l’École de police d’Abidjan.

Cette promotion s’est donnée pour devise « loyauté-probité-rigueur », dont le triptyque a été dévoilé lors de la cérémonie, présidée par le ministre de l’Intérieur et de la sécurité, le général Vagondo Diomandé. 

A l’endroit de ces 133 nouveaux commissaires qui viennent renforcer les effectifs de la police nationale, le général Vagondo Diomandé a fait observer qu’ils arrivent dans un contexte sécuritaire particulièrement difficile, car ils devront faire face à la menace terroriste.

« A ceux parmi vous qui tenteront de suivre les traces des rares brebis galeuses, celles qui jettent le discrédit sur la noble corporation de la police nationale, je promets toute la rigueur, je serai sans état d’âme quand il s’agira d’appliquer des sanctions » », a-t-il déclaré.

Le président de la Commission électorale indépendante (CEI), Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, a été choisi comme parrain de la promotion 2019-2021. Il les a exhorté à l’application et au respect du pacte social qu’est le Code pénal. 

« Chers filleuls, sachez que j’attends le meilleur de vous. Pour cela, vous devez vous rappeler tous les jours votre devise, tourner le dos à toutes les pratiques décriées au quotidien par la population ivoirienne ». 

« Si vous venez à la police pour vous enrichir, vous vous en sortirez pauvres, à contrario, si vous venez à la police pour servir la nation avec abnégation, je puis vous assurer chers filleuls que vous en sortirez riches…riches du respect de vos concitoyens », a-t-il conseillé. 

La formation de l’élève commissaire est jalonnée par l’enseignement de 27 disciplines assortis de contrôles continus de connaissance et de deux évaluations partielles. Elle est suivie d’un stage pratique et s’achève par la soutenance d’un mémoire de fin de formation.

Parmi ces impétrants, 61 sont issus de concours directs comprenant 57 hommes et quatre dames, 68 issus du concours professionnel dont 61 hommes et sept dames, soit un total de 118 hommes et 11 dames auxquels s’ajoutent quatre hommes recalés de la promotion 2018-2020.

Mme Coulibaly Clotilde, major de la promotion, a obtenu 14,89 de moyenne sur 20. 

Côte d’Ivoire: le procureur dément la remise en liberté d’un présumé violeur de mineur

Le procureur de la République Adou Richard Christophe a démenti les rumeurs annonçant la remise en liberté d’un présumé violeur de mineur par des agents de la police judiciaire ivoirienne.

Le nommé B.S.B, un individu accusé de viol sur une mineure de 15 ans à Bingerville (Est d’Abidjan) a été déféré à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA). Il encourt l’emprisonnement à vie. 

« Le procureur s’insurge contre de telles allégations tendant à jeter le discrédit sur le fonctionnement des institutions judiciaires et sécuritaires», a indiqué M. Adou dans un communiqué parvenu vendredi à APA.

Selon lui, un mandat de dépôt a été décerné par le juge d’instruction à l’encontre du nommé B. S. B qui a été immédiatement conduit à la MACA et qui encourt l’emprisonnement à vie.

Poursuivant, le procureur a rappelé aux uns et autres que la publication, la diffusion ou la reproduction par quelque moyen que ce soit de nouvelles fausses, falsifiées ou mensongèrement attribuées à des tiers est sanctionnée par la loi pénale.

 Rappelant auparavant les faits, M. Adou a indiqué que dans un communiqué en date du 10 avril dernier, la Ligue ivoirienne des droits des femmes a fait cas d’une procédure pour viol portant sur une mineure de 15 ans dans la commune de Bingerville et dont l’auteur aurait été remis en liberté par les officiers de police judiciaire tandis qu’un mineur également interpellé dans le cadre des investigations, aurait été auditionné par les agents enquêteurs sans aucune assistance.

Le 02 avril dernier dame Dénéo Gnonsian Désirée la secrétaire générale de la Ligue ivoirienne des droits des femmes a saisi la sous-direction de la lutte contre la traite des enfants et la délinquance d’une plainte contre le nommé B. S. B pour des faits de viols sur une mineure de 15 ans.

 Au soutien de sa plainte, elle expliquait qu’elle avait reçu une alerte faisant état de ce qu’une adolescente avait été victime de viol perpétrée par le conjoint de sa mère. C’est ainsi qu’à la suite de l’enquête qui a été ouverte, les personnes citées ont été auditionnées et le présumé coupable B. S. B a été déféré à la MACA.

Mozambique : la menace jihadiste plombe l’économie

Des centaines entreprises ont été fermées dans le nord du Mozambique depuis le début d’une insurrection armée dans la région en octobre 2017.Selon le président de la Confédération des Associations économiques (CTA), Agostinho Vuma, 1.100 entreprises fermées du fait de l’insécurité dans le nord du pays. Selon le responsable qui s’est confié aux médias, 410 des entreprises qui se trouvaient dans des districts de la province de Cabo Delgado directement touchés par les attaques sont fermées. Les districts concernés sont Macomia, Muidumbe, Nangade, Quissanga, Mocimboa da Praia et Palma.

« Les 750 autres entreprises ont subi des impacts indirects en raison de leur exposition aux différentes chaînes de valeur, dont le flux d’activité a été interrompu suite à la récente attaque dans le district de Palma », a déclaré Vuma.

 La récente suspension des activités du projet de gaz naturel liquéfié (GNL) de plusieurs milliards d’euros développé par un consortium dirigé par le géant français Total devrait « affecter de manière significative un grand nombre d’entreprises et leurs maillons dans les chaînes de valeur », a ajouté Vuma.

198.000 emplois perdus

Le responsable de la CTA a également révélé que plus de 198.000 emplois avaient été perdus depuis le début des attaques, dont 56.000 dans des unités commerciales des districts touchés par la violence. Les autres sont des pertes d’emplois dans le secteur agricole qui a été gravement touché par le déplacement des familles.

En ce qui concerne le montant des pertes économiques, Vuma a déclaré que les perturbations ont coûté à la province environ 209 millions de dollars américains en pertes de revenus ou en dommages matériels.

Sur ce montant, 100 millions USD correspondaient à des pertes de production agricole, tandis que 95 millions USD étaient liés aux dommages au capital physique et 14 millions USD correspondaient à des pertes de trésorerie dans les différentes chaînes de valeur, a déclaré le responsable.

Des insurgés armés affiliés à l’Etat islamique ont intensifié leurs attaques contre les installations gouvernementales, ainsi que les habitants et les ressortissants étrangers à Cabo Delgado ces derniers mois, déclenchant une crise humanitaire qui a fait plus de 700.000 déplacés.

L’Ethiopie appelle la communauté internationale dans son différend avec le Soudan

L’Ethiopie a appelé la communauté internationale à faire pression sur le Soudan pour qu’il évacue ses troupes des territoires éthiopiens.Dans un communiqué publié mercredi, le ministère éthiopien des Affaires étrangères a déclaré que le Soudan avait occupé de force des territoires éthiopiens depuis le 6 novembre 2020, à un moment où l’armée éthiopienne était préoccupée par l’opération de maintien de l’ordre dans la province du Tigré.

Bien que le Soudan soit l’actuel président de l’IGAD (bloc sous-régional), il est regrettable de constater qu’il est le principal acteur dans la mise en péril de la paix et de la sécurité dans la Corne de l’Afrique en envahissant des territoires éthiopiens, en pillant et en déplaçant des civils et en mobilisant des troupes pour occuper encore plus de terres, a ajouté le ministère.

L’Ethiopie est prête à résoudre son différend frontalier avec le Soudan en utilisant les mécanismes existants de résolution des conflits, une fois que le statu quo est maintenu, conformément à l’échange de notes de 1972 entre les deux pays, et qui interdit le déplacement et la force pour résoudre les problèmes frontaliers, jusqu’à ce qu’une solution à l’amiable soit trouvée, conclut le communiqué.

Différend frontalier : l’Ethiopie exclut la guerre contre le Soudan

L’Ethiopie et le Soudan sont à couteaux tirés pour le contrôle d’une zone frontalière.Lors d’un briefing mardi, le Lieutenant-Général a déclaré que l’Ethiopie n’entrerait jamais en guerre avec le Soudan et souhaitait résoudre leurs différends par la négociation. A ce titre, il a exclu la guerre comme option pour résoudre le différend frontalier contre le Soudan.

Un conflit avec le voisin soudanais serait destructeur pour les deux nations avertit le général. « Vous pouvez porter le différend frontalier avec le Soudan devant le tribunal international. Ce que vous ne pouvez pas résoudre par la loi, c’est le conflit avec la junte du TPLF », a-t-il déclaré.

En marge du conflit au Tigré éthiopien, l’armée soudanaise tente de reprendre la main sur le triangle d’Al-Fashaga, un territoire agricole disputé par ces deux pays de la Corne.  

Les spécificités de cette frontière ont longtemps été contestées, mais un compromis en 2008 avait permis d’avoir une « frontière calme » dans la région d’al-Fashaga, laissant les communautés agricoles éthiopiennes rester en place.

Les deux voisins ont des perspectives différentes sur le déclencheur des récentes tensions dans la zone contestée. Le triangle d’Al-Fashaga représente un enjeu économique et alimentaire crucial pour les populations locales.

Le Soudan a été accusé d’avoir déjà rassemblé des troupes le long de la frontière commune. Pour le Soudan, Al-Fashaga fait partie intégrante de son territoire, selon la démarcation établie sous la colonisation britannique.

Mali : assassinat du président en exercice de la CMA

Le chef de la coordination des ex-rebelles du nord a été assassiné à Bamako. Un coup dur pour le processus de paix au Mali.C’est une mort qui risque de peser lourd sur le processus de paix en cours au Mali. Sidi Brahim Ould Sidati, président en exercice de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), a été assassiné aujourd’hui, mardi 13 avril, devant son domicile à Bamako.

« Nous venons de perdre notre président Sidi Brahim Ould Sidati assassiné ce matin à Bamako », a annoncé sur les réseaux sociaux Almou Ag Mohamed, porte-parole de la CMA, une alliance des principaux groupes armés autonomistes arabes et indépendantistes touaregs qui s’étaient insurgés en 2012 contre le gouvernement malien avant de conclure avec lui un accord de paix négocié à Alger puis signé à Bamako en 2015.

Au nom de la CMA, Sidi Brahim Ould Sidati, la soixantaine, avait signé cet accord paraphé à la fois par le gouvernement malien et une coalition de groupes armés loyalistes organisés dans le cadre d’une Plateforme réunissant divers mouvements menés par un ancien rebelle touareg devenu général de l’armée régulière, El Hadji Ag Hammou.

Cet accord, considéré par la communauté internationale comme la meilleure voie de sortie de crise au Mali, peine à être entièrement appliqué par les différentes parties signataires, alors qu’il est fortement malmené sur le terrain par les groupes jihadistes. Brièvement alliés aux rebelles nationalistes touaregs au moment du déclenchement de la rébellion en 2012, ces islamistes armés s’étaient alors vite retournés contre eux, avant de les chasser des principales villes occupées à l’époque.

Aujourd’hui, toujours très actifs dans le nord du Mali, les jihadistes ont largement étendu leur champ d’action dans le reste du pays, comme au centre, mais aussi dans les pays voisins comme le Niger ou le Burkina Faso. Les 5000 soldats de la force française Barkhane, aidés par l’armée malienne et plus de 12000 Casques bleus onusiens, ne parviennent pas à endiguer ces insurgés islamistes, alors que le conflit a déjà fait des milliers de morts et blessés et des centaines de milliers de déplacés et réfugiés.

Ancien maire de la commune de Ber, petite localité située dans la région de Tombouctou, Sidi Brahim Ould Sidati était l’une des principales figures du Mouvement arabe de l’Azawad, (MAA), une organisation politico-militaire créée au lendemain de l’insurrection lancée en 2012 par les touaregs du Mouvement national de Libération de l’Azawad.

Basé essentiellement dans la région de Tombouctou, le MAA est membre fondateur de la CMA, la coordination des groupes armés du nord mise sur pied à la veille du démarrage à partir de 2013 des négociations de paix, sous les auspices de la communauté internationale menée par la France et l’Algérie, entre Bamako et les anciens rebelles et alliés.

L’assassinat du chef de la CMA intervient dans un contexte malien d’une extrême fragilité. Une transition politique initiée par la junte qui a pris le pouvoir à Bamako en août dernier, après avoir renversé le président controversé Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), est censée conduire dans les prochains mois à des élections qui devraient déboucher sur un retour du pouvoir entre les mains de civils à Bamako.

Sidi Brahim Ould Sidati « fut un acteur important du processus de paix », a déclaré le Premier ministre de la transition, Moctar Ouane qui devait recevoir dans la journée le leader nordiste pour évoquer le processus de paix en cours au Mali.

Evoquant un « acte abominable », le chef du gouvernement malien qui s’est exprimé sur les réseaux sociaux a fait part de sa « stupeur » et promis une enquête pour identifier et juger les assassins.

Le chef de la Mission des Nations unies au Mali (Minsuma), le Tchadien Mahamat Saleh Annadif, s’est dit, lui aussi, « outré » par l’assassinat du leader de la CMA qui « faisait partie de ces Maliens qui croient et œuvrent réellement pour la paix et l’unité du Mali », selon ses propres mots.

Selon les spécialistes du Mali et des mouvements issus de l’ancienne rébellion, la mort du chef de la CMA est très vraisemblablement commanditée. Est-ce une action des jihadistes du Jnim, liés à Al-Qaïda, destinée à faire payer à Ould Sidati son engagement dans le processus de paix avec Bamako ? Est-ce le résultat d’un différend au sein de la CMA ? Sinon est-ce un règlement de compte intertribal issu d’un de ces antiques et insolubles conflits qui minent depuis toujours les communautés arabes de la région de Tombouctou dont Ould Sidati est originaire ?

Côte d’Ivoire: détonation d’une charge explosive à Kafolo

La détonation d’une charge explosive au passage d’un véhicule de la gendarmerie nationale de Côte d’Ivoire est survenue dans la matinée de lundi sur le tronçon petit Nassian-Kafolo dans l’extrême Nord ivoirien.

Cet incident n’a fait aucune victime, ni blessé parmi le personnel embarqué, selon l’Etat-major général des forces armées de Côte d’Ivoire ( FACI).

« Quant au véhicule, il a subi des éraflures extérieures sans dommages majeurs», a ajouté dans un communiqué, le chef d’état- major général des FACI, le général de corps d’armées Lassina Doumbia qui a invité les populations au calme tout en appelant à la vigilance et à une parfaite collaboration avec les forces engagées.

 La localité de Kafolo a été ces derniers temps, la cible d’attaques perpétrées contre les soldats ivoiriens par des groupes armées. Le 29 mars dernier, deux attaques ont été perpétrées contre des positions de l’armée ivoirienne à Kafolo (Kong) et à Téhini (Bouna), près de la frontière avec le Burkina Faso, faisant six morts.

Une première attaque de la position de l’armée ivoirienne à Kafolo dans l’extrême nord du pays avait fait en juin 2020 une dizaine de morts chez les Forces armées de Côte d’Ivoire.

Mozambique : l’autre Al-Shabaab

Les événements récents dans le nord du Mozambique ont attiré l’attention du monde sur une crise qui couvait depuis plusieurs années.Des militants djihadistes affiliés à l’Etat islamique ont envahi une ville côtière stratégique de la province mozambicaine de Cabo Delgado, riche en minéraux, à la fin du mois de mars, tuant des dizaines d’habitants et d’expatriés, dont plusieurs ont été décapités et brûlés.

Les attaques contre la ville de Palma (et plusieurs autres avants elle) ont déclenché une crise humanitaire à Cabo Delgado, avec plus de 700.000 personnes déplacées depuis octobre 2017.

Elles ont également attiré l’attention du monde entier sur une crise qui mijote et qui pourrait se transformer en un défi sécuritaire régional majeur.

Le monde a observé avec intérêt les dirigeants de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) s’engager dans une navette diplomatique, à la recherche d’une solution à cette insurrection armée.

Mais qui sont ces insurgés qui causent des nuits blanches aussi bien au gouvernement du Mozambique qu’à la SADC ?

Ils ont choisi de s’appeler eux-mêmes al-Shabaab (jeunes hommes en arabe), mais ne doivent pas être confondus avec le groupe éponyme somalien.

La différence c’est que le groupe terroriste somalien est affilié à Al-Qaïda tandis que le groupe mozambicain a promis une alliance avec le groupe rival Etat islamique basé en Irak et en Syrie. Il a adopté le titre de province de l’Etat islamique en Afrique centrale.

Au Mozambique, al-Shabaab est composé de jeunes hommes prétendument mécontents de la répartition inégale des richesses dans leur région.

Certains analystes pensent que les raisons profondes de l’insurrection reposent sur des griefs socio-économiques, de nombreux habitants de Cabo Delgado se plaignant de n’avoir pas profité des industries du rubis et du gaz de la province.

« Nous occupons (les villes) pour montrer que le gouvernement en place est injuste. Il humilie les pauvres et donne le profit aux patrons », avait déclaré en 2019, un dirigeant local du groupe dans une vidéo.

L’homme en question a également parlé de l’islam et de son désir d’un « gouvernement islamique, pas d’un gouvernement d’incroyants », mais il a en même temps cité des abus présumés de l’armée mozambicaine, se plaignant à plusieurs reprises du fait que le gouvernement était « injuste ».

Même si certains soutiennent que les attaques à Cabo Delgado ont commencé en octobre 2017, l’existence de ce groupe serait antérieure à 2017.

Selon une étude de l’Institut d’études de sécurité basé en Afrique du Sud, les dirigeants islamiques locaux affirment que le groupe existe depuis 2014, dernière année du règne de dix ans de l’ancien président mozambicain, Armando Guebuza.

Des responsables islamiques affirment que les premiers signes d’extrémisme sont apparus entre 2014 et 2015 dans le district de Mocimboa da Praia, lorsque les jeunes des mosquées locales ont commencé à se rebeller contre les mosquées existantes et à ouvrir leurs propres mosquées.

Certains membres du groupe ont été recrutés localement avec des promesses d’emplois et de bourses d’études. Il y a aussi des indications que certains d’entre eux venaient d’autres pays, notamment de la Tanzanie, de l’Ouganda, du Kenya et de la République démocratique du Congo.

Cabo Delgado est la province la plus septentrionale du Mozambique. Elle est limitée au nord par la Tanzanie, à l’ouest par la province de Niassa, au sud par la province de Nampula et par l’océan Indien à l’est.

Les insurgés parlent les langues locales, ainsi que le kiswahili et l’arabe. Ils prônent un islam qui est à la fois rejeté et dénoncé par les autorités islamiques de la région.

Éthiopie : affrontements interethniques très meurtriers

Au moins des centaines de personnes ont été tuées le mois dernier dans des affrontements impliquant les deux plus grands groupes ethniques d’Ethiopie.Selon le Médiateur en chef de la république Endale Hailé, les violences entre Amhara et Oromo, les deux plus grands groupes ethniques d’Ethiopie, ont commencé le 19 mars et se sont déroulées dans deux zones de la région d’Amhara. Cette zone est dominée par le groupe ethnique du même nom, le deuxième plus grand d’Ethiopie, mais une des zones touchées, la zone spéciale Oromo, est peuplée principalement d’Oromos, l’éthnie la plus nombreuse du pays.

« Nos résultats montrent que le nombre de morts est de 303, les blessés sont de 369 et il y a eu 1.539 maisons incendiées », a déclaré Endale.

Le bureau du Médiateur a recueilli des données auprès des responsables locaux et des membres des forces de sécurité et prévoit de soumettre lundi un rapport aux législateurs, sur les violences.

Les morts ont été pour la plupart tués par balles et comprenaient des civils et des membres des forces de sécurité, a déclaré Endale, sans fournir de détails sur la façon dont les violences ont commencé. Il a aussi refusé de dire combien de décès provenaient de chaque groupe ethnique.

« Nous ne sommes pas disposés à nous identifier en fonction de leur appartenance ethnique. Ce sont des êtres humains, nous devrions donc les considérer comme des êtres humains plutôt que de les classer comme Oromo et Amhara », a-t-il conclu.

Terrorisme: la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso renforcent leur coopération

La Côte d’Ivoire et le Burkina Faso renforcent davantage leur coopération transfrontalière face au terrorisme, multipliant des rencontres entre leurs structures administratives chargées des questions frontalières.

Dans cet élan, les autorités administratives frontalières des deux pays ont tenu un conclave à Banfora, au Burkina Faso. Les assises, entamées le 7 avril dernier, se sont achevées le 09 avril 2021, à la salle polyvalente  sainte Thérèse de Banfora.

 La rencontre de concertation a réuni les autorités administratives frontalières des régions frontalières du Bounkani et du Tchologo en Côte d’Ivoire et celles des régions des Cascades et du Sud-Ouest du Burkina Faso.

Elle était co-présidée par Madame Kouara Apiou-Kaboré Joséphine, chef de la délégation burkinabè et M. Diakalidia Konaté, chef de la délégation ivoirienne, selon une note transmise à APA qui mentionne que le conclave a vu la participation de 56 autorités administratives dont 25 du Burkina et 31 de la Côte d’Ivoire.

Ces assises visaient d’une part, à faire l’état de mise en oeuvre des actions de coopération transfrontalière retenues lors de la première rencontre tenue du 27 au 29 septembre 2017 à Ferkessédougou (Nord ivoirien),  et des actions de coopération transfrontalière développées entre les entités frontalières dans les différents domaines d’intérêt commun.

Et d’autre part, elles avaient pour objectif d’identifier les difficultés liées à leur mise en oeuvre afin de proposer  des solutions  et formuler des recommandations aux gouvernements respectifs afin de prendre les mesures diligentes face à l’extrémisme violent dont sont confrontés des États. 

A l’ouverture du conclave, M. Diakalidia Konaté, secrétaire exécutif de la Commission nationale des frontières de la Côte dIvoire (CNFCI) et chef de la délégation ivoirienne, a souligné que « cette activité se tient à un moment où nos deux pays se trouvent confrontés à de grands défis sécuritaires liés à l’extrémisme violent ».

Le champ de prédilection des acteurs, dira-t-il, « reste malheureusement nos espaces transfrontaliers. Ce qui nous oblige à une plus grande vigilance et à une étroite collaboration à tous les niveaux tout au long de notre frontière commune ». 

« Les attaques terroristes répétées récemment à Kafolo dans le département de Kong et à Kolobougou dans le département de Téhini (deux villages ivoiriens frontaliers avec le Burkina), nous interpellent et nous conduisent à redoubler de vigilances en conjuguant nos efforts pour une meilleure sécurisation de notre frontière commune », a-t-il fait observer. 

Pour sa part, Mme Kouara Apiou-Kaboré Joséphine, gouverneur de la Région des Cascades, a soutenu qu’au regard des menaces terroristes, la coopération transfrontalière entre les circonscriptions administratives frontalières du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire constitue un puissant moyen de résolution de tous les problèmes qui peuvent surgir entre les populations vivant le long de la frontière commune.

A l’issue des travaux, les participants ont invité leurs gouvernements à associer les commissions nationales des frontières des deux pays aux différentes initiatives entreprises par toutes structures étatiques et partenaires en lien avec les zones frontalières.

Ils ont recommandé la poursuite des patrouilles conjointes de sécurisation de la bande frontalière, l’harmonisation des dispositions de contrôle et de surveillance sanitaire dans les zones frontalières, le renforcement de la collaboration entre les populations, les forces de défense et de sécurité.

Les parties ont demandé la mise en place des comités de veille et de sensibilisation dans les villages frontaliers, la création d’un cadre juridique formel de concertation entre les forces de défense et sécurité frontalières des deux Etats.

A l’endroit des deux Etats, ils ont recommandé la mise en place des postes mixtes et intégrés de contrôle et de sécurité, la poursuite et l’intensification des opérations militaires à l’image de l’opération « Comoé », dans le Nord ivoirien.

Les deux délégations ont en outre souhaité l’organisation d’une rencontre entre les autorités administratives et les responsables des forces de défense et sécurité frontalières relative aux problématiques du racket et de la libre circulation des biens et des personnes.

Et ce, en associant les autorités administratives frontalières des deux pays à la conférence au sommet du Traité d’Amitié et de Coopération (TAC).

La prochaine rencontre entre les deux entités est prévue au mois d’avril 2022 à Bouna, chef-lieu de la région du Bounkani en Côte d’Ivoire en vue d’évaluer la mise en oeuvre de ces recommandations.

Cette rencontre qui est la deuxième du genre après celle tenue du 27 au 29 septembre 2017 à Ferkessédougou intervient dans le cadre de la mise en oeuvre de l’Accord-cadre relatif à l’institutionnalisation de rencontres périodiques de concertation entre les autorités administratives frontalières du Burkina Faso et de la République de Côte d’Ivoire.

L’accord-cadre de coopération a été signé à la faveur  de la quatrième Conférence au Sommet des Chefs d’Etat du Traité d’Amitié et de Coopération (TAC)  le 30 juillet 2014 à Ouagadougou par les deux gouvernements.

Maroc: la marine royale repêche près de 5 tonnes de résine de cannabis au large de Safi

Des unités de la Marine royale marocaine, en patrouille de routine en Atlantique, ont repêché de l’eau entre le 06 et le 08 avril, 137 ballots de résine de cannabis abandonnés par des trafiquants au large de Safi (326 km au sud de Rabat) d’un poids total de près de 5 tonnes, indique une source militaire.La cargaison a été ramenée au port de Casablanca et prise en charge par la Gendarmerie royale pour les procédures judiciaires d’usage, précise la même source.

En terre ou en mer, les saisies de drogue se sont multipliées au Maroc ces derniers mois, dans un contexte marqué par l’état d’urgence sanitaire décrété dans le pays depuis le 20 mars 2020 et prolongé jusqu’au 10 mai prochain.

En 2020, plus de 217 tonnes de résine de cannabis ont été saisies au Maroc, selon un bilan fourni par les autorités sécuritaires marocaines.

Présidentielle tchadienne : Amnesty dénonce la coupure d’internet

A deux jours de l’élection présidentielle au Tchad, Amnesty International a dénoncé les longues coupures d’Internet, entre autres « entraves à la liberté d’expression ».Selon l’ONG des droits humains, les autorités tchadiennes ont accentué les restrictions dans l’espace d’expression civique ces derniers mois, à travers de longues coupures d’Internet, des arrestations arbitraires et des atteintes aux libertés de manifestation et de réunion pacifique.

« Depuis plusieurs années, elles procèdent à des restrictions volontaires d’Internet lors de mobilisations de voix critiques. Cumulées, celles-ci correspondraient, selon les chiffres avancés par différentes organisations, à deux ans et demi de coupures ou perturbations de l’Internet depuis 2016 », a-t-elle souligné dans le communiqué parvenu vendredi à APA.

Selon Amnesty, des organisations comme Netblocks, Internet Sans Frontières et Access Now, ont comptabilisé un chiffre cumulé de 911 jours de perturbations intentionnelles d’Internet entre 2016, année de la dernière élection présidentielle au Tchad, et 2021. Ces chiffres comprennent les ruptures totales d’accès à Internet et les restrictions concernant certains réseaux sociaux.

« Au cours des cinq dernières années, on a pu constater une concomitance entre les ruptures d’accès à Internet et les moments de contestation politique au Tchad. Ces perturbations qui touchent l’ensemble des usagers portent atteinte à la liberté d’expression », a déclaré Abdoulaye Diarra, chercheur sur l’Afrique centrale à Amnesty International.

Entre février et mars 2021, l’accès à Internet, les appels téléphoniques et les messages textes envoyés d’un téléphone à un autre ont été perturbés durant une quinzaine de jours. Internet avait été perturbé pendant 192 jours en 2020, a également noté Amnesty. « Dans le contexte politique, économique et social actuel, les autorités tchadiennes doivent s’abstenir de couper Internet et assurer la liberté d’opinion et d’expression avant, pendant et après l’élection », a estimé M. Diarra.

« L’accès à Internet est indissociable de la liberté d’expression. Les autorités doivent garantir les droits de tous à jouir de leurs libertés conformément au droit international et aux lois du pays », a ajouté le chercheur.

En outre, Amnesty International a documenté au cours de l’année dernière et en début de celle en cours de nombreuses atteintes à la liberté d’expression et à la liberté de manifestation et de réunion pacifique au Tchad.

Un exemple récent est l’arrestation le 6 février et la condamnation à des peines de prison ferme ou avec sursis de plusieurs membres d’une coalition d’associations de jeunes chômeurs, de partis politiques et de défenseurs des droits humains. Ces derniers voulaient organiser une manifestation, « interdite par les autorités », pour protester contre la situation économique, sociale et politique du pays, a-t-elle souligné.

L’élection présidentielle du 11 avril du Tchad reçoit dix candidats dont le président sortant Idriss Déby, 68 ans. Trois parmi ses adversaires ont déjà annoncé leur retrait, ramenant la liste publiée le 3 mars par la Cour suprême à sept candidats désormais.

Dirigeant d’une main de fer le pays depuis 1990, Déby s’est autoproclamé « Maréchal » et brigue un sixième mandat.

Mozambique: la SADC déploie sa Brigade d’intervention militaire

La Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) a accepté de déployer sa Brigade d’intervention militaire (FIB) pour aider le Mozambique à repousser les attaques des insurgés affiliés à l’Etat islamique et qui font des ravages dans le nord du pays.Dans un communiqué publié à l’issue d’un Sommet extraordinaire de sa double troïka jeudi soir, la SADC a exprimé sa « pleine solidarité » avec le gouvernement du Mozambique et réaffirmé son « engagement à contribuer aux efforts visant à instaurer une paix et une sécurité durables, ainsi que la réconciliation et le développement » au Mozambique.

Le Sommet de la double troïka a ordonné un déploiement technique immédiat de l’organe de la SADC en République du Mozambique et la convocation d’une réunion extraordinaire du Comité ministériel de l’Organe avant le 28 avril 2021, qui devra faire un rapport au Sommet extraordinaire de la troïka de l’Organe qui doit se tenir en République du Mozambique le 29 avril 2021 », indique le communiqué.

Le bloc régional a demandé aux responsables de la défense et de la sécurité de ses 16 Etats membres de travailler sur les modalités d’activation de la FIB.

Le Mozambique sera alors le deuxième pays de la SADC dans lequel la FIB a été déployée, après la République démocratique du Congo.

Le déploiement fait suite à une récente vague d’attaques contre des civils et des installations gouvernementales par des insurgés connus localement sous le nom d’Al-Shabab, sans lien apparent avec le groupe éponyme somalien, aligné sur Al-Qaïda.

Le Soudan exige le remplacement des casques bleus éthiopiens à Abiyé

Le Soudan a demandé aux Nations Unies de remplacer le contingent éthiopien de casques bleus à Abyei par des troupes de différents pays.Le ministre des Affaires étrangères Mariam al-Mahdi a fait cette sortie sur la chaîne d’information panarabe Al-Hadath, après l’échec des pourparlers avec l’Ethiopie sur le Grand barrage de la Renaissance éthiopienne (GERD) à Kinshasa

Le ministre a affirmé que l’Ethiopie avait fait preuve d’une « intransigeance inacceptable » dans les pourparlers sur le GERD. Sa décision de procéder à la deuxième phase de remplissage de son réservoir est contraire au droit international, a-t-elle déclaré.

« Il n’est pas concevable d’accepter les forces éthiopiennes déployées dans la profondeur stratégique du Soudan alors que les troupes éthiopiennes se massent à la frontière orientale du Soudan », a martelé Mahdi.

Le Soudan veut reconsidérer ses relations et accords de coopération avec l’Ethiopie, a déclaré la ministre, précisant que les immigrants et les réfugiés éthiopiens ne seraient pas affectés.

Abiyé est une ville d’une superficie de 10 546 Km2. Elle est contrôlée par le Soudan mais réclamée par le Soudan du Sud. La région possède un statut administratif spécial selon le Protocole sur la résolution du conflit d’Abyei de 2004 dans l’Accord de paix Nord-Sud qui a mis fin à la seconde guerre civile soudanaise.

Selon l’Accord, la région d’Abyei, convoitée par les deux États car riche en pétrole, est considérée comme faisant partie simultanément des États du Kordofan du Sud (au Soudan) et de Bahr el Ghazal du Nord (au Soudan du Sud).

Côte d’Ivoire: Birahima Ouattara s’engage à lutter contre les bandes terroristes

Le nouveau ministre ivoirien de la défense, Téné Birahima Ouattara dit «Photocopie » qui a pris officiellement fonction jeudi à la tête de ce département ministériel, s’est engagé à lutter contre les bandes terroristes et criminelles qui sévissent dans la sous-région.

« (…) Nous devons donc continuer sur cette lancée pour relever les défis qui s’imposent encore à nous à savoir la lutte contre les bandes terroristes et criminelles qui sévissent dans la sous-région, le renforcement de la coopération militaire avec les pays frères et amis, l’assistance et la protection des populations et de leurs biens, la poursuite de l’amélioration des conditions de vie et de travail de l’ensemble des personnels de la défense», a dit M. Ouattara dans une cérémonie de passation de charges.

M. Ouattara  entend poursuivre les objectifs et renforcer les résultats grâce aux valeurs de discipline, de dévouement et d’engagement. 

«  Nous devons toujours être animés d’un esprit d’équipe afin d’être efficaces en tout lieu et en tout temps. Je sais pouvoir compter sur vous », a souhaité le nouveau ministre de la défense.

Auparavant, M. Ouattara a salué les résultats obtenus par son prédécesseur, l’ex-premier ivoirien ministre feu Hamed Bakayoko à la tête de ce ministère. 

«Pour nous qui avons connu Hamed Bakayoko, je peux porter le témoignage que Hamed était un homme exceptionnel. Il nous a toujours impressionné par ses qualités de travail, son dévouement, sa fidélité», a fait savoir M. Ouattara.

« Je mesure pleinement les responsabilités qui sont les miennes et je prie le tout puissant afin qu’il me donne la force et le discernement nécessaire pour l’accomplissement de cette mission», a-t-il conclu.

Avant lui, Jean-Paul Malan, le directeur de cabinet du ministre de la défense, a expliqué au nouveau ministre les projets déjà réalisés, en cours de réalisation ou en perspectives.

 « L’action du ministère de la défense s’est articulée autour de l’amélioration des conditions de vie et de travail des militaires et des gendarmes, par le renforcement des capacités opérationnelles des unités, l’acquisition d’équipements de communication, de véhicules tactiques et la réhabilitation de nombreux bâtiments  », a entre autres indiqué M. Malan.

Téné Birahima Ouattara a été nommé ministre de la défense par intérim le 08 mars dernier. Il a été confirmé ministre d’Etat, ministre de la défense mardi dernier dans le premier gouvernement du premier ministre Patrick Achi.

Le budget 2021 du ministère ivoirien de la défense s’élève à 354 milliards FCFA dont 55 milliards FCFA d’investissements.

Mozambique : la crise menace la sécurité de la sous-région (ministre)

La crise dans la province de Cabo Delgado, au nord du Mozambique, s’est transformée en une menace pour la sécurité et une catastrophe humanitaire pour la région selon le ministre des Affaires étrangères du Botswana, Lemogang Kwape.Le ministre qui s’exprimait en marge de l’ouverture officielle à Maputo, du sommet extraordinaire du Comité ministériel de l’Organe (MCO) de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), plaide pour « une éventuelle troisième force et exige une réponse régionale coordonnée. »

M. Kwape qui préside le MCO a déclaré que les atrocités et les attaques aveugles contre des civils innocents dans la ville de Palma de Cabo Delgado « ont atteint des niveaux intolérables et ne sauraient se poursuivre dans notre arrière-cour ».

« Il est également clair que les terroristes sont de plus en plus sophistiqués car les attaques semblaient bien coordonnées dans différentes parties de la ville, avec l’utilisation d’armes modernes, telles que des mitrailleuses automatiques, par rapport aux machettes, lorsqu’ils ont lancé les attaques en octobre 2017 », a déclaré Kwape.

Le chef de la diplomatie botswanaise d’ajouter : « Cela signifie clairement que nous avons maintenant à faire à une créature beaucoup plus grande, avec un financement et une base d’approvisionnement solides, et un soutien logistique bien établi ».

Il s’exprimait avant le sommet extraordinaire de jeudi de la double Troïka de la SADC prévu à Maputo pour discuter de la détérioration de la situation sécuritaire dans le nord du Mozambique où des militants liés à l’Etat islamique ont fait des ravages au cours des dernières semaines, envahissant Palma et tuant des dizaines de personnes dans cette ville côtière.

Les agences humanitaires estiment que plus de 10.000 personnes ont fui la ville depuis le début des attaques le 24 mars et ont cherché refuge à Pemba, la capitale de la province.

Ce sommet extraordinaire de la SADC réunit les dirigeants du Botswana, du Malawi, du Mozambique, de l’Afrique du Sud, de la Tanzanie et du Zimbabwe.

Selon Kwape, les attaques contre Palma et d’autres parties de Cabo Delgado « sont un affront à la paix et à la sécurité, non seulement au Mozambique, mais aussi dans la région et la communauté internationale dans son ensemble ».

« Il est donc nécessaire de s’accorder sur une réponse régionale urgente et coordonnée pour faire face à cette nouvelle menace à notre sécurité commune, avant qu’elle ne se propage dans toute la région ».

Afrique : « le déficit de culture démocratique » à l’origine des crises électorales (chercheur)

Sur le continent noir, la lutte pour le pouvoir donne souvent lieu à des élections sous haute tension. Pour Gilles Yabi, analyste politique, il faut couper le mal à la racine.Du diagnostic du fondateur du Think tank Wathi, il ressort que « le déficit de culture démocratique » a plongé un certain nombre de pays africains dans des violences électorales récurrentes.

Pour que les scrutins, surtout la présidentielle, ne soient plus des moments d’instabilité, Gilles Yabi propose un remède : « Il faut investir dans les dimensions non électorales de la démocratie. Il s’agit notamment de l’éducation civique, de la culture politique, de la qualité de l’offre politique et de toutes les institutions impliquées dans l’organisation des élections. Il faut toujours penser à ces éléments même si on n’est pas en période électorale ».

S’exprimant ce mercredi 7 avril à Dakar, en marge de la conférence de presse de Partners West Africa Sénégal qui prépare un hommage au Général Lamine Cissé, le spécialiste des questions politiques a déconseillé la recherche de « solutions faciles ».

Par rapport au troisième mandat ayant divisé des pays africains, M. Yabi a soutenu que cette quête prouve « le manque d’éthique dans la gestion des affaires publiques », non sans mentionner qu’ « on ne peut pas consolider la démocratie si les gouvernants n’ont pas de culture démocratique ».

Les sources d’instabilité sont à éviter en Afrique de l’Ouest d’autant plus que les mouvements jihadistes y sévissent déjà. De l’avis du politologue, la région est confrontée à d’ « énormes défis sécuritaires » qui pourraient se corser « davantage dans le futur ».

Pour que cette prédiction ne se réalise pas, le Directeur exécutif de Wathi a invité à repenser la relation entre les gouvernants et les gouvernés. « La réponse strictement militaire ne suffit pas à régler durablement les problèmes de sécurité. On le voit bien au Sahel. Il faut également une approche politique, sociale et économique », a-t-il préconisé.

Dans le cadre de la célébration du second anniversaire de la disparition du Général Lamine Cissé (1939-2019), Partners West Africa Sénégal, dont il fut le tout premier président du Conseil d’administration, organise un colloque international le 16 avril prochain dans la capitale sénégalaise.

Le thème retenu pour ces activités de réflexion en mixte, présentiel et dématérialisé est « L’intégrité, l’éthique et la bonne gouvernance au service de la paix et de la sécurité, sur la voie tracée par un homme d’exception : le Général Lamine Cissé ».

Ce dernier fut notamment ministre de l’Intérieur du Sénégal, Chef d’Etat-Major Général des Armées du Sénégal, Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies en Centrafrique et Secrétaire Général des Nations Unies en Afrique de l’Ouest.

Conflit au Palma : la Tanzanie refoule des réfugiés mozambicains

Le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a accusé la Tanzanie d’avoir repoussé des demandeurs d’asile fuyant les attaques d’insurgés liés à l’Etat islamique dans la ville de PalmaLe HCR a déclaré mardi dans un communiqué qu’il avait reçu des informations selon lesquelles plusieurs familles de Palma avaient tenté de demander l’asile en Tanzanie en raison de la proximité de la frontière.

« Le 4 avril, le HCR a été informé qu’environ 600 demandeurs d’asile mozambicains avaient traversé la frontière tanzanienne, mais ont été refoulés via Negomano jusqu’à Cabo Delgado », a indiqué l’Agence onusienne pour les réfugiés, ajoutant qu’elle était en contact avec les responsables mozambicains et tanzaniens sur la question.

Selon le HCR, près de 10.000 personnes ont fui Palma, dans la province de Cabo Delgado, au nord du Mozambique, entre le 24 mars, date du début des attaques, et le 2 avril.

Le HCR a indiqué que les familles de déplacés fuyaient par terre et par mer vers les districts de Nangade, Mueda, Montepuez et Pemba, et que la majorité d’entre elles étaient hébergées par des parents et des amis.

En raison de l’insécurité dans la ville côtière, les évacuations humanitaires par air et par mer ont été suspendues depuis le 2 avril, laissant des milliers de personnes bloquées dans la région.

Plus de 700.000 personnes ont été déplacées de force par les violences à Cabo Delgado et dans les provinces voisines depuis le début de l’insurrection armée en 2017.

Conflit au Palma : la Tanzanie refoule des réfugiés mozambicains

Le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a accusé la Tanzanie d’avoir repoussé des demandeurs d’asile fuyant les attaques d’insurgés liés à l’Etat islamique dans la ville de PalmaLe HCR a déclaré mardi dans un communiqué qu’il avait reçu des informations selon lesquelles plusieurs familles de Palma avaient tenté de demander l’asile en Tanzanie en raison de la proximité de la frontière.

« Le 4 avril, le HCR a été informé qu’environ 600 demandeurs d’asile mozambicains avaient traversé la frontière tanzanienne, mais ont été refoulés via Negomano jusqu’à Cabo Delgado », a indiqué l’Agence onusienne pour les réfugiés, ajoutant qu’elle était en contact avec les responsables mozambicains et tanzaniens sur la question.

Selon le HCR, près de 10.000 personnes ont fui Palma, dans la province de Cabo Delgado, au nord du Mozambique, entre le 24 mars, date du début des attaques, et le 2 avril.

Le HCR a indiqué que les familles de déplacés fuyaient par terre et par mer vers les districts de Nangade, Mueda, Montepuez et Pemba, et que la majorité d’entre elles étaient hébergées par des parents et des amis.

En raison de l’insécurité dans la ville côtière, les évacuations humanitaires par air et par mer ont été suspendues depuis le 2 avril, laissant des milliers de personnes bloquées dans la région.

Plus de 700.000 personnes ont été déplacées de force par les violences à Cabo Delgado et dans les provinces voisines depuis le début de l’insurrection armée en 2017.

La Côte d’Ivoire, nouvelle cible djihadiste ?

La Côte d’Ivoire, cible récemment de deux attaques jihadistes dans le nord, illustre les ambitions des groupes islamistes armés basés au Sahel d’étendre leur champ d’action aux pays du Golfe de Guinée.C’était dans la nuit du 28 au 29 mars. Ce soir-là, des hommes armés ont attaqué deux positions de l’armée ivoirienne situées à la frontière avec le Burkina Faso. C’était dans les localités de Kafolo et Kolobougou. Ces attaques opérées de manière simultanée ont occasionné six morts et plusieurs blessés. Parmi les personnes tuées : trois soldats et trois assaillants. Un peu moins d’un an auparavant, le 11 juin 2020, un assaut djihadiste, le premier survenu en Côte d’Ivoire, a fait une dizaine de morts chez les militaires ivoiriens déjà à.…Kafolo.

La première de ces nouvelles attaques jihadistes en territoire ivoirien, a eu lieu dans cette même localité de Kafolo, près de la ville de Kong, dans le Nord-Ouest. L’attaque a eu lieu entre minuit et 1 heure du matin. Une soixantaine d’hommes lourdement armés, venus du Burkina Faso, ont alors ouvert le feu sur un poste avancé de l’armée, faisant deux soldats tués et quatre blessés.

Dans les combats, les assaillants perdront trois hommes. Quatre autres seront interpellés, selon l’Etat-major général des armées de Côte d’Ivoire, qui affirme que du matériel (armement, radio, munitions et motos) a été saisi.

L’armée régulière a, au bout d’une heure de combat intense, repoussé les assaillants. Ensuite, s’en est suivie une opération militaire de ratissage sur le terrain pour rechercher les assaillants en fuite ainsi que leurs éventuels complices.

La deuxième attaque est survenue à Kolobougou, à 60 Km au nord-ouest du département de Téhini, faisant frontière avec le Burkina Faso où un poste de la gendarmerie a été pris d’assaut.

Selon une note de l’Etat-major des armées de Côte d’Ivoire, « un gendarme ivoirien a été tué et un autre blessé ». Aucune victime cependant n’a été enregistrée du côté des auteurs de l’attaque sur ce poste-frontière.

L’assaut contre ce poste de gendarmerie à Kolobougou a eu lieu entre « 2 h et 3h du matin », a indiqué à APA une source locale, rapportant que « les populations actuellement sont gagnées par la frayeur et ne peuvent pas sereinement aller dans leurs champs et vaquer à leurs occupations ».

Les postes sont sous surveillance de l’armée ivoirienne dans la localité et la présence des militaires venus en renfort fait que les riverains ont un peu peur, poursuit cet habitant de la région qui a requis l’anonymat.

La Côte d’Ivoire dans le viseur des djihadistes

« Ces attaques dénotent du fait que la Côte d’Ivoire est clairement dans le projet expansionniste des groupes terroristes », analyse Lacina Diarra, spécialiste des questions de sécurité dans la région Sahel-Sahara. Les jihadistes « veulent se créer un sanctuaire au niveau de la zone frontalière entre le Burkina-Faso, le Mali et la Côte d’Ivoire », explique cet expert ivoirien, confortant une thèse soutenue récemment par le chef du renseignement extérieur français, Bernard Emié.

Lors d’une réunion consacrée au contre-terrorisme tenue début février sur la base aérienne d’Orléans, en France, le patron des 7.000 espions et analystes français de la DGSE avait prévenu qu’il fallait se préparer à la fois des attentats des grande ampleur et l’expansion jihadiste vers les pays du golfe comme la Guinée, la Côte d’Ivoire ou le Bénin.

Pour une grande partie des experts en sécurité, pour mieux se préparer à contrer une telle éventualité, le gouvernement ivoirien doit s’atteler rapidement « à casser la chaîne de recrutement, développer des stratégies transnationales tout en impliquant les communautés et la société civile ».

Opération « frontières étanches »

Suite à la première attaque survenue l’année dernière à Kafolo, le gouvernement ivoirien a adopté un décret portant création d’une « Zone opérationnelle Nord » qui s’étend dans les régions situées sur les frontières entre la Côte d’Ivoire, le Mali et le Burkina Faso.

Cette « Zone opérationnelle Nord » vise à passer de la phase de surveillance des frontières à une posture défensive avec une importante capacité de réversibilité en mission offensive en vue d’empêcher toute infiltration de ces groupes armés sur le sol ivoirien.

Avec un commandement unique pour les opérations militaires et celles relevant de la défense du territoire, l’Etat ivoirien veut permettre à l’ensemble des forces de défense et de sécurité d’avoir une rapide réactivité sur les missions au niveau des frontières.

 Visite aux troupes

Le chef d’Etat-major général des armées, le général de corps d’armée Lassina Doumbia, a d’ailleurs effectué, lundi 31 mars, une visite aux troupes, en compagnie du commandant supérieur de la gendarmerie, le général de corps d’armée Apalo Touré. « Je voudrais vous féliciter, vous dire nos encouragements, vous adresser nos condoléances et vous dire que vous avez été braves, au vu des circonstances et des efforts que vous avez faits, on ne peut que vous le reconnaître », a dit le général Lassina Doumbia à ses hommes, à Kafolo.

« À mon avis, de par mon expérience, en combat de nuit alors qu’on est surpris, perdre deux hommes, c’est que vous êtes bons (soldats), vous savez vous battre parce que la nuit, quand on voit quelqu’un passer, on ne sait pas si c’est son ami ou c’est son ennemi. Entre nous-mêmes, on peut s’allumer parce que c’est compliqué », a-t-il ajouté.

Pour sa part, le commandement supérieur de la gendarmerie, a demandé aux soldats « d’avoir de la réaction », car « il faut être prêt à utiliser son arme », a-t-il martelé.

Mali : nouvelle attaque meurtrière

Quatre Casques bleus sont morts, ce vendredi matin, dans le camp de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) à Aguelhok (Nord).Le bain de sang se poursuit au Mali. Le quartier général de la mission onusienne à Aguelhok a été ciblé par des hommes lourdement armés. Mais « les Casques bleus ont vaillamment repoussé (cette) attaque » puisque « les assaillants ont subi de lourdes pertes », selon un communiqué de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali.

Dans les rangs de la Minusma, il y a également eu des blessés évacués par hélicoptère vers des structures sanitaires. La mission onusienne a fermement condamné « cette attaque ignoble » dans le cercle de Tessalit et qui constitue « une énième tentative contre le processus de paix et la mise en œuvre de l’Accord (d’Alger) ».

La Minusma, après avoir assuré que rien « n’entamera sa détermination à poursuivre l’exécution de son mandat », a réitéré son engagement continu à protéger les populations et à œuvrer pour la paix.

Vingt-huit civils tués dans l’ouest de l’Ethiopie

Ils ont succombé aux attaques des forces rebelles du Front de libération Oromo (OLF) qui sévissent dans l’ouest de ce pays d’Afrique orientale.Les victimes sont 12 femmes et 16 hommes, a indiqué la police d’Oromia lors d’un point de presse.

Les personnes de l’ethnie Amhara ont été tuées mardi soir dans la localité de Bone, dans le district de Gambel situé dans la région rétive d’Oromia, où les forces rebelles ont massacré des civils à plusieurs reprises en raison de leur appartenance ethnique.

Le gouvernement régional a déclaré que les forces de l’OLF, soutenues par le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), ont commis ces attaques ciblées.

Environ huit millions de personnes de l’ethnie Amhara ont fui leur région. Ils ont été les principales cibles d’attaques à caractère ethnique, en particulier dans la région d’Oromia, depuis l’arrivée au pouvoir du Premier ministre, Abiy Ahmed, en avril 2018.

C’est la première fois que le gouvernement régional révèle un tel meurtre de masse avant les rapports des autres parties.

Mozambique : l’UA n’exclut pas une intervention militaire

Le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a appelé à une action régionale et internationale urgente et coordonnée contre la menace terroriste dans le nord du Mozambique.Dans une déclaration faite ce jeudi, M. Mahamat a condamné dans les « termes les plus forts » les attaques terroristes perpétrées dans la région mozambicaine de Cabo Delgado, riche en minerais, « en particulier les violences récentes dans et aux environs de la ville de Palma » depuis le 24 mars dernier.

Il s’est dit « préoccupé par la présence de groupes terroristes internationaux opérant en Afrique australe, et appelle à une action régionale et internationale urgente et coordonnée pour faire face à cette nouvelle menace pour notre sécurité commune ».

« La Commission de l’Union africaine, par le biais de ses organes compétents, est prête à soutenir la région et ses mécanismes pour faire face conjointement à cette menace urgente pour la paix et la sécurité régionales et continentales », a déclaré le président de la CUA.

Des combattants armés liés à l’État islamique ont attaqué la ville côtière de Palma la semaine dernière, tuant des dizaines de résidents et forçant des milliers d’autres à fuir la ville pour rejoindre la capitale provinciale, Pemba.

Palma abrite un projet gazier de plusieurs milliards de dollars développé par un consortium international dirigé par le géant français du pétrole et du gaz Total.

Niger : qui en veut à Bazoum ?

Moussa Aksar, analyste politique à Niamey, explique pour Apa news pourquoi à deux jours de l’investiture de Mohamed Bazoum comme nouveau président du Niger, des militaires ont voulu prendre le pouvoir.Ce n’est pas le genre de climat par lequel un président nouvellement élu souhaite débuter son mandat. Deux jours avant son investiture à la tête du Niger, prévue vendredi 2 avril, Mohamed Bazoum a vu une poignée de militaires tenter de prendre le pouvoir par la force. La tentative finalement échouée serait l’œuvre d’une unité de l’armée de l’air basée dans la zone de l’aéroport de Niamey, la capitale. A bord de trois véhicules lourdement armés, ces militaires qui ont traversé la ville d’est en ouest sans attirer l’attention, sont parvenus jusqu’aux abords du palais présidentiel dans le quartier du plateau, au centre de la capitale.

Le cerveau présumé de cette tentative de putsch serait un capitaine chargé de la sécurité de la compagnie aérienne de d’escadrille de Niamey : Sani Saley Gourouza. Selon plusieurs sources, l’officier qui serait en fuite serait vivement recherché, tandis qu’une quinzaine de ses complices présumés seraient déjà arrêtés.

Au Niger, cette énième tentative de coup d’état dans ce pays qui a connu pas moins de quatre putschs réussis en soixante ans d’indépendance, suscite de vives interrogations. Comment un officier subalterne anonyme a-t-il eu l’idée d’un coup de force dans un pays qui s’apprête, pour la première fois de son histoire, à voir le pouvoir passer d’un président élu à un autre ? Comment dans un pays où la présidence est censée être protégée par une puissante garde présidentielle, un capitaine aux moyens militaires en principe limités a-t-il nourri un tel projet ?

« Le climat politique a sans doute favorisé l’idée d’un coup d’état chez ces militaires, explique Moussa Aksar, journaliste et analyste politique nigérien. Ce n’est pas le président nouvellement élu, Mohamed Bazoum, qui serait visé mais, c’est son prédécesseur et allié, Mahamadou Issoufou. Les dix années que ce dernier a passées au pouvoir ont produit beaucoup de mécontents, en raison de ses méthodes de gestion de l’Etat et du pouvoir. Cette tentative de putsch ratée ne serait d’ailleurs que l’expression armée de la colère de beaucoup de nigériens contre le président sortant Issoufou », poursuit cet éditorialiste respecté de Niamey.

Le capitaine Gourouza a-t-il agi seul, sans l’accord d’officier plus gradés ou d’alliés au sein des autres unités de l’armée, sinon le simple bras armé d’une partie des adversaires politiques du duo Issoufou-Bazoum dont certains n’ont toujours pas à ce jour accepté le passage du pouvoir entre les deux hommes ?

« L’hypothèse d’un acte solitaire paraît, à mon avis, un peu fragile. Celle d’un plan avec la participation d’autres unités me paraît vraisemblable, sinon c’était complètement suicidaire de vouloir prendre le pouvoir avec seulement trois véhicules alors que le palais présidentiel qui était la cible était gardé par une puissante force d’élite », analyse Moussa Aksar.

Le journaliste craint-il que cet épisode « malheureux qui inaugure en quelque sorte les premiers pas de Bazoum à la tête du Niger » pousse à une chasse aux sorcières ?

« A la différence d’Issoufou qui est réputé pour ses réactions dictées par les émotions ou les sentiments, Bazoum est un cérébral très réfléchi. On le voit mal tomber dans le piège des suspicions et des règlements de comptes », conclut l’analyste.