Centrafrique : Mankeur Ndiaye tire la sonnette d’alarme

Le chef de la Minusca a plaidé, devant le Conseil de Sécurité des Nations Unies, pour un renforcement conséquent des moyens mis à sa disposition afin de restaurer l’autorité de l’Etat centrafricain.La Centrafrique vit des heures sombres. Elle n’a toujours pas exorcisé ses vieux démons. En effet, la survie du gouvernement de cet Etat de l’Afrique centrale est fortement menacée par six groupes rebelles regroupés dans la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) et qui frappent à la porte de Bangui, la capitale.

Les combats à l’arme lourde ont fait, ces derniers jours, « plus de cinq morts » parmi les soldats de la force onusienne. Cela autorise Mankeur Ndiaye à dire qu’il y a un changement de paradigme dans ce conflit car « la CPC s’en prend volontairement à toute manifestation de l’État, qu’ils soient fonctionnaires à l’instar des préfets ou encore membres des forces de défense et de sécurité. De plus, les pertes récentes dans les rangs des casques bleus montrent désormais la volonté de ces groupes de s’attaquer directement » à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca).

Pour barrer la route aux groupes armés alliés – UPC, 3R, MPC, certaines factions du FPRC et des anti-balaka – « la composante police de la Minusca a mobilisé son potentiel au maximum pour accompagner les opérations militaires et réponses civiles ».

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Malgré tout, elle a recouru au soutien de la Mission Intégrée des Nations Unies au Soudan du Sud (Minuss) dans le cadre de la coopération intermission : « La mise en place rapide du déploiement des troupes et des hélicoptères de (la Minuss) a permis de hausser les capacités de la Minusca et le moral du personnel qui travaille dans des conditions particulièrement difficiles, surtout avec la Covid », a déclaré l’ancien ministre sénégalais des Affaires étrangères.

Toutefois, le Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies en Centrafrique a admis que « la situation demeure tendue sur le terrain ». A l’évidence, les assauts répétés de la CPC mettent « à l’épreuve les capacités de la Minusca à assurer ses tâches essentielles de protection des populations civiles ».

Au regard des récents évènements, M. Ndiaye a donc demandé au Conseil de Sécurité des Nations Unies de proroger, « de quelques mois, la coopération intermission à travers le déploiement des troupes et des hélicoptères de la Minuss ».

En outre, il a sollicité dans le même ordre d’idées « une augmentation substantielle des effectifs des composantes en uniforme de la Minusca en l’occurrence la Force, la Police et l’Administration pénitentiaire » pour que la mission maintienne « sa posture robuste tout en disposant d’une plus grande mobilité ».

Le diplomate de formation a également souligné, dans son inventaire des limites de la Minusca, qu’elle « ne dispose que de forces de réaction limitée en effectif ne pouvant agir sur l’ensemble du territoire du fait de l’étendue du pays. (En plus) des capacités critiques (drones, hélicoptères d’attaque, capacités de franchissement ou encore forces spéciales) sont absentes du théâtre d’opérations et obèrent d’autant notre capacité d’action comme de réaction ».

Après ce diagnostic d’étape, le chef de la Minusca a proposé « de rehausser le plafond des Casques bleus autorisés à 14.650 soldats. Ces troupes additionnelles, si elles peuvent paraître importantes en première approche (3000 Casques bleus demandés), permettront à la Mission de disposer d’un outil robuste et adapté à la menace » qui déstabilise un peu plus ce pays pauvre.

Une Armée à remobiliser

Pour l’heure, les militaires centrafricains ne font pas le poids. A demi-mot, Mankeur Ndiaye l’a reconnu : « Les éléments des Forces de défense et de sécurité, dont environ 2600 militaires issus du recrutement de juillet 2020 n’ayant bénéficié que de deux mois de formation et environ 1000 nouveaux gendarmes et policiers, disposent de capacités tactiques limitées et semblent encore peu aguerris au terrain ».

Comme si cela ne suffisait pas, « lors des premiers assauts des rebelles, une grande désertion (a été) observée (dans l’Armée où il y a) une faible chaîne de commandement, un manque de sanctions dû à la non-opérationnalité des institutions de contrôle interne comme l’inspection générale des Forces Armées, la Justice militaire et le commandement militaire
».

La Minusca ne fournit à l’Armée centrafricaine qu’ « un soutien logistique limité pour le redéploiement progressif d’un nombre (faible) d’unités formées ou certifiées » par la Mission de formation de l’Union Européenne (UE).

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C’est la raison pour laquelle, le patron de la Minusca veut « la levée des réserves sur le soutien logistique aux Forces armées centrafricaines comme prévu dans (son) mandat ». Une telle décision se matérialiserait par une aide logistique « adéquate » pour la « protection des civils, la restauration et le maintien de la sécurité publique et de l’état de droit, mais aussi pour établir durablement des mécanismes de gouvernance, de commandement, de contrôle et sécuriser les frontières du pays ».

De même, a-t-il soutenu, un appui « technique plus accru à la Commission nationale de lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre, pour la mise en œuvre de son plan d’action national de juillet 2019, pourrait aider à assurer une gestion responsable des armes et munitions du gouvernement et à contrôler la circulation des armes dans le pays ».

Dialogue toujours espéré

Certes, la Centrafrique a adopté en 2016 une nouvelle Constitution et organisé deux élections présidentielles remportées par Faustin-Archange Touadéra, la paix est très précaire. Mankeur Ndiaye ne s’y trompe pas : « La seule réponse durable aux défis actuels est sûrement politique. La réélection de Touadéra va bénéficier la Nation si le nouvel exécutif (est en) mesure d’apaiser les esprits en bâtissant des ponts avec l’opposition ainsi qu’avec les couches sociales qu’elle représente. Un gouvernement encore plus intégré sera désirable, avec un remplacement des éléments les plus radicaux par des membres plus impliqués dans la paix et la réconciliation ».

Par ailleurs, le Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies en Centrafrique a estimé qu’ « un dialogue renoué avec les éléments des groupes armés qui ont opté pour rejoindre la CPC, mais qui n’ont pas commis des crimes graves, va être fondamental pour cheminer sur un parcours de réconciliation ». Mais pour que ce processus de paix soit « vertueux », il ne doit aucunement « compromettre la recherche de la justice et la lutte contre l’impunité », a averti le chef de la Minusca.

Enfin, pour M. Ndiaye, « le deuxième anniversaire de la signature de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation devrait sûrement offrir une nouvelle opportunité pour réaffirmer l’engagement des signataires aux valeurs contenues dans (ce texte) ainsi que pour revitaliser ses mécanismes de mise en œuvre, qui vont pouvoir atteindre leur potentiel seulement grâce au plein soutien de tous les acteurs concernés ».

L’Etat centrafricain, qui a perdu le contrôle d’une bonne partie du pays, a décrété l’état d’urgence pour quinze jours sur l’ensemble du territoire national à compter du 21 janvier.

La Centrafrique au bord de la crise humanitaire

Les principaux axes routiers par où transitent les produits de première nécessité du pays sont bloqués par des rebelles.Affamer la population pour faire plier le gouvernement du président Faustin-Archange Touadéra. Voilà le nouveau mode opératoire des groupes armés de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC).

La forteresse Bangui, protégée par l’Armée centrafricaine et ses alliés internationaux, n’est pas encore tombée. Mais jusqu’à quand ? Les rebelles asphyxient le pays économiquement et financièrement en coupant les principales voies d’accès menant vers la capitale. 

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Par exemple, le tracé vital guidant au Cameroun voisin est fermé depuis plus d’un mois. Près de 800 camions de marchandises, bloqués côté camerounais, attendent désespérément sa réouverture.

Selon des sources douanières citées par Jeune Afrique, les flux commerciaux entre le Cameroun, la RCA et le Tchad ont chuté de près de 80% (par rapport à 2019) depuis la fermeture des frontières.

Un haut fonctionnaire des Douanes a déclaré que Ndjamena et Bangui se sont d’ailleurs alarmés auprès des autorités camerounaises des graves conséquences sur leurs économies.

Par sa position géographique et ses deux ports, le Cameroun occupe une place stratégique en matière d’approvisionnement de marchandises en direction du Tchad et de la RCA. Ces derniers, enclavés, ne disposent pas d’ouverture sur la mer. Ce qui accentue leur dépendance vis-à-vis de Yaoundé.

A cause de la situation actuelle, certains produits se font de plus en plus rare, alors que la demande reste constante d’où une augmentation des prix.

Heureusement, depuis le 12 janvier, le trafic a pu reprendre mais dans une moindre mesure, par convois et sous escorte de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca). 

En amont, il y a eu de nombreux échanges et négociations. Mais au final, les camionneurs sont soulagés.

« Nous faisons face à une guerre qui étouffe notre économie », a reconnu Henri-Marie Dondra, ministre centrafricain des Finances et du Budget.

La crise sécuritaire, dans laquelle est plongée la Centrafrique depuis plusieurs années, s’empire. Le regain des tensions, un peu partout à travers le pays, a poussé de nombreuses personnes à prendre la route de l’exil.  

Lors de sa conférence de presse du 15 janvier 2021 au Palais des Nations de Genève (Suisse), le porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), Boris Cheshirkov, alertait déjà sur l’afflux de réfugiés centrafricains dans les pays voisins. 

D’après lui, près de 60.000 personnes ont été forcées de chercher refuge dans les pays limitrophes depuis décembre 2020.

La plupart d’entre elles ont fui vers la République Démocratique du Congo (RDC) en traversant le fleuve Ubangui. Dans ce pays voisin, le nombre d’arrivants a dépassé selon le responsable du HCR les 50.000 suite à la venue de 10.000 réfugiés centrafricains le 13 janvier dernier.

Par ailleurs, M. Cheshirkov citant des chiffres fournis par les Commissions mouvement de population du pays, informe que 58.000 personnes sont toujours déplacées à l’intérieur des régions touchées en RCA. Près de 9000 réfugiés sont déjà arrivés le mois dernier au Cameroun, au Tchad et au Congo, a-t-il ajouté.

Selon le porte-parole pour l’Afrique de l’ouest et du centre du HCR, Romain Desclous, interrogé par APA, « près de 700 mille Centrafricains ont fui les violences de ces dernières semaines  ».

« Si l’on y ajoute les déplacés dus aux violences de 2013-2014, on constate que c’est plus d’un quart des habitants centrafricains qui ont abandonné leurs localités pour chercher refuge dans d’autres régions plus stables ou dans les pays frontaliers », précise M. Desclous.  

Cette situation préoccupe doublement la communauté internationale. D’abord parce que la « délivrance de l’assistance humanitaire (a été) sérieusement impactée par les dernières vagues de violences », a indiqué le chef de la Minusca, Mankeur Ndiaye. Mais aussi parce que la crise centrafricaine « est l’une des urgences les moins bien financées dans le monde », a soutenu Romain Desclous. 

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Et c’est pourquoi son organisation appelle à la fin immédiate de toutes les violences. Le HCR invite en outre les donateurs « à contribuer aux besoins exprimés » car « beaucoup de personnes ne bénéficient même pas d’une assistance de survie ».

« Les principales préoccupations des réfugiés qui vivent en dehors des camps officiels et des communautés qui les accueillent sont la nourriture, la santé, les abris, l’eau et l’assainissement », souligne l’organisme onusien.

Le FMI à la rescousse

Face à l’urgence, le Fonds Monétaire International (FMI) a validé, le 13 janvier, le décaissement d’une nouvelle tranche d’aide de plus de 34 millions de dollars. L’opération entre dans le cadre de l’accord de Facilité élargi de crédit conclu le 20 décembre 2019 pour un montant total d’environ 115,1 millions de dollars sur trois ans.

Cette assistance intervient alors que le contexte lié à la Covid-19 n’a pas permis à Bangui de respecter les critères de performance auxquels il s’était engagé en 2019.

Si la demande de dérogation déposée par les autorités a été validée, c’est parce que « le FMI est convaincu que les nombreuses réformes que j’ai pilotées sont les bonnes », a déclaré dans Jeune Afrique le ministre Dondra. Ce dernier rapporte que l’institution de Bretton Woods « s’est (aussi) montrée satisfaite de l’assainissement des finances publiques en Centrafrique ».
Confirmant cette information, le Directeur Général adjoint et président par intérim du FMI, Mitsuhiro Furusawa, assure que « des progrès substantiels ont (…) été réalisés dans la mise en œuvre des réformes structurelles ».
A l’en croire, « les autorités centrafricaines se sont attachées à faire en sorte que les financements d’urgence des donateurs soient utilisés de manière efficace et transparente pour lutter contre la pandémie et atténuer son impact sur les plus vulnérables ».  

En avril 2020, le FMI avait apporté 38 millions de dollars de financement d’urgence à la Centrafrique pour aider le pays à faire face à la crise du nouveau coronavirus.

RCA : la communauté internationale « prend acte » de la réélection de Touadéra

Le G5+, groupe d’États et d’institutions internationales partenaires de la République centrafricaine, prend note de la confirmation de la victoire du président sortant par la Cour constitutionnelle.Faustin-Archange Touadéra, fraîchement réélu à la tête de la Centrafrique, a clairement le soutien de la communauté internationale. Vainqueur du scrutin du 27 décembre dernier avec 53,16 % des suffrages exprimés, il doit néanmoins affronter une coalition de groupes rebelles qui veut faire tomber le pouvoir central.

Dans un communiqué conjoint daté du 21 janvier, le G5+ « félicite Touadéra et l’encourage à poursuivre résolument le processus de paix à travers la mise en œuvre effective de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine ».

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Ce groupe d’États et d’institutions internationales partenaires de la RCA souhaite aussi que Touadéra favorise « un dialogue politique constructif et une gouvernance inclusive à même d’apaiser les tensions et de créer des conditions pour une meilleure participation des (citoyens) aux efforts de réconciliation nationale, de stabilisation et de développement du pays ».

Cette structure est composée des États-Unis, de la France, de la Russie, de la délégation de l’Union Européenne (UE), de la Commission de l’Union Africaine (UA), de la Commission de la Communauté Économique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) en République centrafricaine, du Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies en République centrafricaine et chef de la Minusca et du Représentant résident de la Banque Mondiale.

Poursuivant, le G5+ « adresse ses félicitations à la Cour constitutionnelle pour le remarquable travail accompli ainsi qu’aux politiques qui ont positivement contribué au processus électoral dans le respect des règles démocratiques et de la Constitution (et) appelle l’ensemble des acteurs sans exclusive à respecter les décisions de la Cour rendues à cet effet ».

Les partenaires de Bangui condamnent fermement, dans le document, tous les groupes armés qui ont, par leurs actes, perturbé le processus électoral et qui (ont commis) des agressions et crimes de guerre, en violation de leurs engagements prévus dans l’Accord de paix.

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A cet égard, les membres du G5+ précisent que « les dirigeants et membres de groupes armés responsables de l’entreprise de déstabilisation des institutions et du processus électoral par des attaques généralisées, délibérées et coordonnées, rendront compte de leurs actes devant la justice et les instances internationales ».

Enfin, il exprime « sa solidarité envers la population centrafricaine » déterminée à exercer son droit de vote malgré la violence et lui réaffirme « son engagement à l’accompagner sur la voie de la paix, la stabilité et la réconciliation, en étroite coordination avec l’ensemble des partenaires nationaux, régionaux et internationaux ».

Conflits au Sahel: deux millions de personnes déplacées

Dans le Sahel, l’insécurité a poussé deux millions de personnes à se déplacer, rapporte le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).« Le HCR appelle à la fin des violences incessantes dans la région du Sahel (qui comprend le Burkina Faso, le Tchad, le Mali et le Niger), où le nombre de personnes déplacées à l’intérieur des frontières de leurs pays dépasse désormais, et pour la première fois, les deux millions », a déclaré, vendredi à Genève (Suisse), son porte-parole, Boris Cheshirkov.

S’exprimant au cours d’une conférence de presse, M. Cheshirkov a souligné que le déplacement dans la région a quadruplé en deux ans seulement car le nombre de déplacés internes s’élevait à 490 000 au début de l’année 2019.

Plus de la moitié des déplacés internes dans la région sont des Burkinabés. La région du Sahel accueille également plus de 850 000 réfugiés, principalement originaires du Mali.

Depuis début 2021, les violences au Niger et au Burkina Faso ont déjà forcé plus de 21.000 personnes à fuir leur foyer et à chercher refuge ailleurs dans leurs propres pays.

Au Burkina Faso, depuis le 31 décembre 2020, une série d’attaques armées contre la ville de Koumbri et des villages voisins dans le nord du pays a déjà déplacé plus de 11.000 personnes. La plupart d’entre elles sont des femmes et des enfants qui ont fui de nuit, après que les assaillants ont commencé à tirer sur leurs maisons.

Ce qui fait que, de l’avis du porte-parole du HCR, les communautés qui accueillent des déplacés ont atteint un point de rupture.

« Les besoins augmentent dans une région où convergent de multiples crises, notamment les conflits armés, l’extrême pauvreté, l’insécurité alimentaire, les changements climatiques et la pandémie de Covid-19. L’extrême vulnérabilité du Sahel est exacerbée par l’impact du déplacement forcé, qui est causé par les violences généralisées et brutales perpétrées par des groupes armés et criminels », soutient Boris Cheshirkov.

Il souligne que la réponse humanitaire est « dangereusement débordée », et le HCR exhorte la communauté internationale à redoubler son soutien envers la région.

« Malgré la générosité de leurs hôtes, poursuit Boris Cheshirkov, de nombreux déplacés internes ne disposent même pas d’un abri de base et dorment en plein air. Ils ont d’urgence besoin d’abris décents, d’eau et d’articles de secours, ainsi que de soins de santé et d’installations sanitaires appropriées pour prévenir la propagation de Covid-19 ».

Trois soldats maliens tués par un engin explosif

Trois soldats du Mali ont trouvé la mort après que leur véhicule a sauté sur un explosif improvisé dans le centre pays, a appris APA ce vendredi de sources militaires.Les trois membres de Garde nationale, l’un des corps de l’armée malienne, ont trouvé la mort entre Koro et Mondoro, près de la frontière avec le Burkina Faso. Une zone considérée comme un des foyers de la violence au Sahel.

L’attaque attribuée au jihadistes a fait aussi cinq autres blessés dont l’un est dans un état critique, selon des sources militaires. 

Les engins explosifs  constituent l’une des armes de prédilection des jihadistes contre les forces armées dans la sous-région. 

Au cours du mois de janvier, cinq Casques bleu de la mission de l’Onu au Mali (Minusma) ont été tués. Avant eux, cinq autres soldats de la force anti-jihadiste française de l’opération Barkhane ont été victimes de ces engins entre le 28 décembre et le 2 janvier.

Côte d’Ivoire: deux morts dans un accident de la circulation sur l’autoroute du nord

Une collision entre deux camions de transport de marchandises diverses a fait cinq victimes dont deux décès certains lundi aux environs de 2h40 mn (heure locale et GMT) sur l’autoroute du nord voie sud PK 166, a appris APA de source sécuritaire.

« Ce lundi 18 janvier à 2h40 mn, nous sommes alertés pour un accident de la circulation sur l’autoroute du nord voie sud PK 166. Sur place, il s’agit d’une collision entre deux camions de transport de marchandises diverses», annonce le Groupement des sapeurs-pompiers militaires (GSPM) dans une note d’information.

 «Le bilan fait état de cinq victimes dont deux décès certains. Les trois autres ont été évacués à l’hôpital St Jean Baptiste de Bodo», ajoute le GSPM. 

L’année 2020 s’est achevée en Côte d’Ivoire avec un total de 31 361 interventions des sapeurs-pompiers qui ont recensé 32 234 victimes dont 1097 décès.

Mali : Un Casque bleu tué à Tessalit

Un soldat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) a été tué à Tessalit.Le Casque bleu, dont la nationalité n’a pas été révélée, est décédé dans l’attaque à l’engin explosif (IED/mine) perpétrée contre un camion-citerne de la Minusma

« Le Représentant spécial du Secrétaire-général (RSSG) et Chef de la Minusma, Mahamat Saleh Annadif, a appris avec consternation l’attaque à l’engin explosif (IED/mine) perpétrée contre un camion-citerne de la Minusma, qui faisait partie d’un convoi logistique, (…) aux environs de Tessalit, dans la région de Kidal », renseigne un communiqué de la mission onusienne.

Elle souligne que suite à l’explosion, deux Casques bleus ont été grièvement blessés. L’un d’eux a malheureusement succombé à ses blessures durant son évacuation médicale. Le deuxième reçoit actuellement les soins appropriés.

« Lors de la sécurisation du site, un autre engin explosif a été détecté puis neutralisé à proximité du site de l’explosion. Le RSSG condamne fermement de tels actes ayant pour but de paralyser les opérations de la Minusma sur le terrain et de toucher indistinctement le personnel des Nations Unies, de ses partenaires, ou des civils innocents », poursuit le communiqué.

Le 13 janvier dernier, quatre Casques bleus ivoiriens ont été tués au sud de Tombouctou par un engin explosif (IED).

Attaque contre les casques bleus ivoiriens: le bilan s’alourdit à quatre morts

Le bilan provisoire de trois morts de l’attaque terroriste perpétrée à 95 km au sud de Tombouctou au Mali contre un détachement des casques bleus ivoiriens de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations-Unies pour la stabilisation au Mali ( MINUSMA), s’est alourdit à quatre morts avec le décès du sergent-chef Doumbia Yacouba de l’armée de terre qui a succombé pendant son transfert à l’hôpital.

L’information a été donnée jeudi dans un communiqué par l’Etat-major général des Forces armées de Côte d’Ivoire ( FACI).  « Le sergent-chef Doumbia Yacouba de l’Armée de Terre, blessé au cours de cette attaque, a succombé à ses blessures pendant son transfert à l’hôpital. Le bilan s’établit désormais à quatre casques bleus décédés et trois blessés», a fait savoir le communiqué signé par le chef d’Etat-général des armées, le général de corps d’armée  Lassina Doumbia. 

Mercredi, aux environs de 12h30 ( heure locale et GMT), un détachement de casques bleus ivoiriens engagés au sein de la MINUSMA en mission de reconnaissance, a été l’objet d’une attaque d’un groupe armée terroriste à 95 km environ au Sud de Tombouctou.

Trois casques bleus ivoiriens tués par des terroristes au Mali

Trois casques bleus ivoiriens de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations-Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) ont été tués et quatre autres ont été blessés lors d’une attaque terroriste perpétrée mercredi aux environs de 12h30 ( heure locale et GMT) à 95 km environ au sud de Tombouctou (Mali), a annoncé l’Etat-major général des forces armées de Côte d’Ivoire ( FACI) dans un communiqué.

«  Pour l’heure, le bilan fait état de trois (03) casques bleus ivoiriens tués et de quatre (04) autres blessés», rapporte la communiqué signé par le chef d’Etat-major général des armées, le général de corps d’armées Lassina Doumbia.

Selon l’Etat-major des FACI, cette attaque terroriste  a consisté en l’emploi d’engin explosif improvisé (EEI) par les terroristes au contact duquel un des véhicules blindés a explosé, et de tirs directs.

« Des renforts aériens constitués d’hélicoptères d’attaque et d’aéronefs médicalisés ont été immédiatement déployés sur le terrain en vue de procéder à un ratissage de la zone d’une part, et évacuer les blessés vers les structures médicales, d’autre part », a fait savoir le général Doumbia assurant que l’ennemi a été repoussé.

Dans un autre communiqué du ministère ivoirien de la défense, le premier ministre, ministre de la défense Hamed Bakayoko s’est incliné devant la mémoire de ces soldats ivoiriens tombés au champ d’honneur et a réaffirmé la détermination du gouvernement ivoirien à œuvrer dans le cadre de la MINUSMA à la restauration de la paix et de la stabilité au Mali.

Les soldats ivoiriens tués lors de cette attaque sont le sergent-chef Bakayoko Adama du 3ème bataillon d’infanterie, le sergent Guiegui Armand du 1er bataillon d’infanterie et le caporal Bamba Moustapha des forces spéciales.

Mozambique : le président prêt à gracier des terroristes

Le président Filipe Nyusi a promis l’amnistie aux jeunes mozambicains recrutés par les groupes terroristes.Dans sa parution de ce mardi, le quotidien « O Pais », informe que M. Nyusi a déclaré aux journalistes, à son retour lundi soir, d’une visite officielle en Tanzanie voisine, qu’il est prêt à gracier les « terroristes repentis ».

« Trouvez un moyen de parler aux forces de défense et de sécurité afin que vous puissiez nous recontacter tous. Nous ferons tout pour aider le peuple mozambicain à comprendre que vous avez été manipulé et utilisé. Vous n’êtes pas des meurtriers par nature, on vous manipule dans la guerre », a déclaré le chef de l’Etat du Mozambique, en parlant des jeunes recrues.

Un groupe terroriste, qui prétend avoir des liens avec l’État islamique, a intensifié les attaques dans la province de Cabo Delgado, riche en gaz, et a recruté des centaines de jeunes Mozambicains.

Filipe Nyusi s’est exprimé à la veille du sommet d’urgence de l’organe de sécurité de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) qui doit se tenir les 17 et 18 janvier à Maputo.

La SADC prévoit de développer une réponse régionale à la situation sécuritaire du Mozambique, qui s’est détériorée depuis le début des attaques armées en 2017.

Éthiopie: 15 officiers déserteurs de l’armée fédérale tués

Quinze officiers déserteurs de l’armée éthiopienne sont tués au front.Ces officiers, dont deux généraux à la retraite, avaient fait défection de l’armée fédérale pour rejoindre le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF).

Le chef du Département de déploiement des forces de défense, le général de brigade Tesfaye Aylew, a déclaré que les personnes qui auraient été tuées sont le général de division Ibrahim Abduljelil, ancien chef du département logistique, et le général de brigade Gebrekidan Gebremariam, ancien chef de l’endoctrinement des forces de défense, d’anciens officiers de haut rang et de deux officiers de ligne et l’ancien commissaire adjoint de la police de la région du Tigré.

Sept autres dirigeants du TPLF ont également été arrêtés, dont l’ancien président et les vice-présidents de l’État régional du Tigré, Abay Weldu et le Dr Abrham Tekeste, respectivement, dans le cadre de ce que le gouvernement a appelé une « opération de maintien de l’ordre » menée par le gouvernement fédéral à Mekele.

Cette annonce intervient après que l’armée a déclaré vendredi dernier avoir capturé Sebhat Nega, membre fondateur du TPLF. Il a été transféré, le lendemain, dans la capitale Addis-Abeba, selon la télévision publique.

L’ancien président du TPLF capturé, Abay, a été président de la région de 2010 à 2018, et remplacé par le leader actuel du groupe, Debretsion Gebremichael.

Abay a été président du parti de 2012 à 2017, et a également été remplacé par Debretsion à ce poste.

Le gouvernement du Premier ministre Abiy Ahmed a déclaré la victoire dans son conflit avec le Front populaire de libération du Tigré (TPLF), un parti politique qui gouvernait auparavant la province semi-autonome.

Mali – Rapport SG de l’ONU : une situation sécuritaire toujours préoccupante

Les Nations unies ont rendu public le dernier rapport trimestriel de son secrétaire général Antonio Gutteres sur le Mali. Ce rapport qui couvre les trois derniers mois de l’année 2020 sera discuté le 13 janvier prochain au conseil de sécurité des Nations unies. Dans ce document de 21 pages, le Portugais regrette que la situation sécuritaire ne cesse de se détériorer dans le pays. « Les groupes armés communautaires ont continué de mener des attaques contre les civils dans la région, et la violence armée a gagné la région de Ségou. Dans le nord, les groupes extrémistes violents sont restés actifs » note le rapport. Sur les trois derniers mois, les Forces de défense et de sécurité maliennes ont été la cible de 17 attaques, au cours desquelles 30 soldats ont été tués et 48 blessés. Les attaques les plus meurtrières ont eu lieu le 13 octobre entre les ponts de Parou et de Songobia, à environ 25 kilomètres et 30 kilomètres respectivement au sud-ouest de la ville de Bandiagara, dans la commune de Bara Sara (cercle de Bandiagara), où trois soldats ont été tués et sept blessés, et le 6 octobre à Birga-Peulh, à 20 kilomètres à l’ouest de la ville de Koro, dans la région de Mopti, où trois soldats ont été tués.

Les civils restent les premières victimes de cette crise meme si selon le rapport, la période a été marquée par une baisse des attaques à leur encontre dû notamment à la saison des pluies. Au 1er décembre 2020, 232 événements avaient été signalés au total : 182 civils avaient été tués, 175 blessés et 163 enlevés dans tout le Mali. Les actes de violence ont donc diminué par rapport à la période précédente, durant laquelle 343 événements avaient été signalés : 375 civils avaient été tués, 450 blessés et 93 enlevés. Les civils de la région de Mopti sont restés les plus touchés avec 89 événements : on a dénombré 127 morts, 104 blessés et 46 personnes enlevées (39 % de tous les événements ayant touché des civils).

Plusieurs matériels de guerre saisis à Duékoué dans l’ouest ivoirien

La cellule anti-drogue de Daloa (ouest ivoirien) a interpellé sur l’axe Duékoué-Guessabo ( Ouest ivoirien), un individu qui circulait à bord d’un véhicule de transport en commun avec plusieurs matériels de guerre dissimulés dans un sac de voyage, a appris APA mardi de source sécuritaire.

Selon « Police Secours», une plateforme numérique de la police nationale ivoirienne qui rapporte l’information, il a été découvert sur cet individu le 31 décembre dernier, des matériels militaires, notamment, 07 tenues treillis type FACI, un fusil calibre 12, 01 gilet par balles, deux jumelles, 01 grenade offensive, 01 couteau, deux machettes, 01 paires de rangers, 50 munitions de calibre 7,62 mm, un chargeur vide de AK47, 10 cartouches de calibre 12 mm, des effets d’instruction militaire et 02 matelas.

Le suspect identifié sous les initiales de S. O. de nationalité ivoirienne et se disant militaire à la retraite, à, par ailleurs, précisé la note, a aussitôt été mis à la disposition des services de police pour enquête.

Arrestation d’un bandit après l’échec du braquage d’un supermarché à Abidjan

La police nationale ivoirienne a annoncé l’arrestation d’un bandit après l’échec du braquage d’un supermarché dans la matinée de ce mardi à Angré, un quartier huppé à l’Est d’Abidjan. 

« La police nationale voudrait rassurer la population que la tentative de braquage de ce supermarché à Angré non loin du terminus 81-82 a échoué. Par ailleurs, un des malfrats a été arrêté », a annoncé l’institution policière ivoirienne dans une note d’information précisant que l’enquête suit son cours.

Globalement, les ivoiriens ont célébré les fêtes de fin d’année dans la quiétude. Plus de17 mille soldats ivoiriens, rappelle-t-on, ont été mobilisés et déployés depuis le 16 décembre dernier dans le cadre de l’opération dénommée «Mirador 2020» visant la sécurisation des fêtes de fin d’année en Côte d’Ivoire.

Niger : l’opération Almahaou est en cours de déploiement

Le président nigérien, Mahamdou Issoufou, a ordonné le déploiement immédiat des forces spéciales de l’opération Almahaou pour sécuriser l’Ouest du pays.Il a pris cette décision au terme d’un Conseil national de sécurité suite aux attaques qui ont fait plus de 100 morts samedi dernier dans cette partie du pays.

Le Niger qui se dirige vers un second tour de la présidentielle le 21 février, doit en plus faire face au défi sécuritaire dans un contexte électoral. L’attaque des villages de Tchombangou et de Zaroumdareye qui a fait au moins 100 victimes, constitue la plus meurtrière perpétrée par des jihadistes contre des populations civiles depuis le début de l’insécurité dans cette partie frontalière avec le Mali.

Mahamadou Issoufou a pris des mesures fortes lundi en ordonnant la saturation sécuritaire de toute la zone par le renforcement exceptionnel en soldats.

Au sortir d’un conseil extraordinaire de sécurité,  un déploiement immédiat de 2500  hommes des forces spéciales de l’opération Almahaou a été annoncé.

Parmi les autres mesures prises par Issoufou, l’organisation d’un forum à Ouallam sous l’égide du ministre de l’Intérieur et de tous les chefs de cantons, de villages et de tribus des deux départements de Banibangou et Ouallam. Cette flambée de la violence dans un contexte électoral, risque d’alimenter des conflits intra-communautaires, selon les autorités qui veulent prévenir tout risque d’affrontements.

Les attaques perpétrées samedi sur des villageois n’ont pas toujours été revendiquées, même si les autorités nigériennes l’attribuent à des jihadistes.

Le Niger s’apprête à élire le 21 février 2021 le successeur de Mahamadou Issoufou lors d’un second tour de la présidentielle qui opposera Mohamed Bazoum, le candidat du pouvoir, crédité de 33,67% et Mahamane Ousmane, son challenger qui a récolté 16,99% des voix.

Niger: l’ONU condamne les attaques contre deux villages

Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a fermement condamné les attaques meurtrières perpétrées samedi dernier contre deux villages de l’ouest du Niger.Dans une déclaration de presse publiée au lendemain des attaques et dont APA a obtenu copie lundi, M. Guterres s’est dit « convaincu que les autorités nigériennes ne ménageront aucun effort pour identifier et traduire rapidement en justice les auteurs de cet acte odieux tout en renforçant la protection des civils ».

Par la voix de son porte-parole, le Secrétaire général de l’ONU a exprimé ses plus sincères condoléances aux familles endeuillées ainsi qu’au peuple et au gouvernement du Niger et souhaité un prompt rétablissement aux blessés, indique le document.

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« Le Secrétaire général réaffirme la solidarité et le soutien des Nations unies au gouvernement et au peuple du Niger dans leur lutte contre le terrorisme, l’extrémisme violent et le crime organisé », a ajouté son porte-parole, cité dans la note.

Le 2 janvier, des individus armés non identifiés ont attaqué les villages de Tchombangou et de Zaroumbareye situés dans la région de Tillabéri, à environ 120 kilomètres au nord de la capitale Niamey et près de la frontière avec le Mali et le Burkina Faso.

Dans des propos rapportés par la presse, Almou Hassane, le maire de Tondikiwindi, commune qui administre ces deux villages, a indiqué qu’au moins 100 personnes sont mortes dans ces deux attaques.

Niger : deux attaques jihadistes font une centaine de morts

Une vengeance suite à la mort de deux éclaireurs des groupes armés, tués par des comités d’auto-défense, serait à l’origine du drame survenu samedi, jour de la proclamation des résultats de la Présidentielle.Le Niger vient de subir un des pires massacres de civils enregistrés sur son sol. En effet, les attaques qui se sont déroulées ce week-end dans deux villages situés à l’ouest du pays, à environ 120 kilomètres au nord de la capitale Niamey, auraient fait une centaine de morts et plusieurs blessés.

Si ces assauts sanglants n’ont pas encore été revendiqués, les autorités n’excluent pas la piste jihadiste. Les attaques ont eu lieu dans la zone dite « des trois frontières » proche du Mali et du Burkina Faso et cible régulière des jihadistes.

La double attaque a été perpétrée « par des terroristes venus à bord d’une centaine de motos ». « Pour attaquer les deux villages (distants de 7 kilomètres), les assaillants se sont divisés en deux colonnes : pendant que l’une attaquait Zaroumadareye, l’autre a attaqué Tchoma Bangou », a expliqué Almou Hassane, le maire de Tondikiwindi, commune qui administre les deux villages, situés dans le département de Ouallam.

Cette double attaque avait été annoncée samedi par des élus locaux. Mais sans bilan précis. Une source avait alors évoqué « une cinquantaine de morts ». Sur les antennes de la Télé Sahel (publique), le Premier ministre, qui s’est rendu dimanche sur les lieux, a déploré « un bilan désastreux », « une situation horrible », en parlant de 70 morts à Tchoma Bangou et « une trentaine » à Zaroumadareye. Il a confirmé le bilan de 100 morts au total précédemment établi par le maire. Celui-ci a aussi fait état de « 25 blessés ».

Accompagné des ministres de l’Intérieur, Alkache Alhada, de la Défense Issoufou Katambé et du Gouverneur de Tillabéri Tidjani Ibrahim Katiella, le Premier ministre a promis « des enquêtes pour que ces crimes ne soient pas laissés impunis ». Il a aussi affirmé que « le gouvernement prendra très bientôt des mesures pour que les populations de ces villages soient sécurisées dans les meilleures conditions ».

Selon la chaîne publique nigérienne, les autorités prévoient d’installer « une compagnie militaire » dans le cadre de l’opération anti-jihadiste « Almahaou » (tourbillon en langue locale) « pour sécuriser tous les villages menacés » dans la zone.

Le président Mahamadou Issoufou a présenté dimanche, dans un tweet, ses « condoléances les plus émues aux populations de Tchombangou et Zaroumdareye, suite à l’attaque lâche et barbare de leurs villages ».

A en croire un haut responsable de la région de Tillabéri, l’attaque meurtrière a été perpétrée vers midi (11h GMT). Au même moment que la proclamation des résultats du premier tour de l’élection présidentielle du 27 décembre.

Mohamed Bazoum, le candidat du parti au pouvoir, est arrivé en tête avec 39,33% des suffrages exprimés. Cet ex-ministre de l’Intérieur entend renforcer la lutte contre les groupes jihadistes.

Dans une vidéo, il a indiqué avoir une « pensée pieuse » pour les populations touchées par ce « drame (qui) rappelle que les groupes terroristes constituent une menace grave pour la cohésion au sein de nos communautés et un danger à aucun autre comparable ».

Atteinte autorité de l’Etat: Ouattara se « réjouit » de la mise en liberté conditionnelle des opposants inculpés

Le président ivoirien, Alassane Ouattara, s’est « réjoui » jeudi de la mise en liberté sous contrôle judiciaire de certains opposants inculpés pour atteinte à l’autorité de l’Etat, dans le cadre de la présidentielle d’octobre 2020, dans un discours à la Nation à la veille du nouvel an. »Je me réjouis de la mise en liberté sous contrôle judiciaire de certains inculpés, détenus à titre préventif dans le cadre des procédures judiciaires ouvertes pour complot et atteinte à l’autorité de l’Etat commis à l’occasion de l’élection présidentielle du 31 octobre 2020″, a dit M. Ouattara.

Il a  fait observer que « les violences à la désobéissance civile de certains partis de l’opposition se sont hélas soldées par des pertes en vies humaines, des blessés et des dégâts matériels importants ».

« Bien évidemment, la justice fera son travail afin que les responsabilités soient situées et la loi sera appliquée dans toute sa rigueur », a déclaré le président ivoirien, s’inclinant à nouveau devant la mémoire des 87 victimes de ces violences. 

Affi Nguessan, porte-parole de l’opposition, incarcéré après son arrestation le 6 novembre 2020, a été libéré et mis sous contrôle judiciaire, mercredi. Et ce, au lendemain de la clôture de la troisième phase du dialogue politique.

Lors de sa prestation de serment, le président ivoirien Alassane Ouattara avait instruit son Premier ministre Hamed Bakayoko afin de relancer le dialogue politique avec l’opposition et la société civile. 

Les discussions se sont déroulées du 21 au 29 décembre 2020 en vue de la préparation des élections législatives qui doivent avoir lieu « impérativement » selon M. Ouattara au mois de mars 2021. Le rapport final a requis la libération des responsables de l’opposition incarcérés.

M. Ouattara a salué l’adhésion de toutes les parties concernées à ce dialogue qui a enregistré la participation de tous les partis et groupements politiques et la société civile, tout en se félicitant de la « qualité du dialogue inclusif et des points de convergence qui se sont dégagés ». 

Côte d’Ivoire: un gendarme tué à Doropo dans le nord-est lors d’une attaque

Les forces de défense et sécurité ( FDS) ivoiriennes en patrouille au poste frontalier de Koguiénou sur l’axe Doropo ( nord-est ivoirien) à la frontière avec le Burkina Faso, ont été attaquées mercredi aux environs de 21h ( heure locale et GMT) par des inconnus causant la mort d’un gendarme ivoirien, a appris APA jeudi de source sécuritaire.

Selon  «Police Secours», une plateforme numérique de la police nationale ivoirienne qui rapporte l’information, la patrouille des soldats ivoiriens a été prise pour cible par des inconnus « qui au vu des circonstances pourraient être des passeurs  ».

Un gendarme en service à la brigade de Doropo a perdu la vie pendant cette attaque. Au plan matériel, un fusil Kalachnikov a été emporté par les agresseurs, une moto a également été calcinée, 47 étuis des assaillants et neuf munitions de AK ont été saisis sur les lieux.

En juin dernier, une attaque terroriste perpétrée à Kafolo (nord-est ivoirien) sur une position des forces de défense et de sécurité ivoiriennes a causé la mort de 13 soldats ivoiriens.

Côte d’Ivoire: le poste de péage de Thomasset attaqué par des individus armés

Le poste de péage de Thomasset sur la route de l’Est ivoirien, a été attaqué jeudi aux environs de 3h du matin ( heure locale et GMT) par des individus non encore identifiés, rapporte un communiqué de la Direction générale du Fonds d’entretien routier (FER) parvenu à APA.

« Cette attaque a occasionné de nombreux dégâts matériels. Heureusement, aucune perte en vie humaine n’a été enregistrée », a expliqué le FER précisant que les enquêtes sont en cours pour déterminer la nature, les circonstances et le bilan de cette attaque.

Par ailleurs, assure le communiqué, des mesures sécuritaires d’urgence ont été prises en vue de renforcer la sécurité de la gare de Thomasset et de ses environs.

La direction générale du FER conclut en rassurant les usagers et les populations que les dispositions ont été également prises pour sécuriser l’ensemble des gares.

Le Maroc enregistre 58.785 accidents physiques de la circulation en 2020

Le Maroc a enregistré 58.785 accidents physiques de la circulation en 2020 contre 70.915 en 2019, soit une baisse de plus de 18%, un indice qui se reflète directement à travers le nombre total des blessés graves et légers dont le nombre a reculé de plus de 23%, selon le bilan annuel de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN).Le nombre de morts en périmètre urbain a accusé une baisse dépassant 26,40% en 2020 en comparaison avec l’année 2019.

Dans le même sens, cette tendance à la baisse a été relevée au niveau du bilan des opérations de contrôle routier, avec 454.399 procès d’infractions au Code de la route au cours de cette année, contre 567.714 en 2019, soit une baisse d’environ 20%. La même baisse a été observée concernant les procès d’infractions et des amendes forfaitaires et transactionnelles, qui sont passés de 1.456.517 en 2019 à 1.176.954 au titre de l’année en cours.

De même, les services de sûreté ont continué d’équiper la police de circulation d’outils de contrôle routier de pointe qui consistent, cette année, en la distribution d’un deuxième lot de 140 radars mobiles fonctionnels en toute heure et quelles que soient les conditions météorologiques, en plus de l’achèvement et de la diffusion d’une version révisée du guide du contrôle routier au profit des agents et fonctionnaires de police, afin de garantir leur formation en matière de sécurité routière, fait savoir la même source.

Mali: le dialogue avec les djihadistes peut aboutir à un «cessez-le-feu» (analyste)

Le dialogue annoncé, hier lundi, par le président malien Ibrahim Boubacar Keïta avec les chefs djihadistes de son pays devrait aboutir à « un cessez-le-feu », analyse pour APA le Béninois, Maurice Mahounon, spécialiste des questions de sécurité.Ce dialogue pourrait aboutir à « un cessez-le-feu, un accord classique comme dans les guerres », estime le docteur en Sciences Politiques, par ailleurs spécialiste de défense et de sécurité en Afrique de l’ouest.

Pour lui, ce type de négociations « a marché en Algérie et ça peut marcher également au Mali ». Présent au 33e sommet de l’Union Africaine (UA) à Addis-Abeba (Ethiopie) tenu les 9 et 10 février, le président IBK a annoncé, dans des médias français, l’ouverture d’un dialogue avec les chefs djihadistes Iyad Ag Ghaly et Amadou Koufa.

Quelques jours auparavant, son prédécesseur et Haut représentant pour le centre, Dioncounda Traoré, expliquait avoir mandaté des émissaires pour prendre contact avec les groupes terroristes.

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L’initiative de Bamako, qui est « une bonne chose », s’inscrit ainsi « dans la logique des Occidentaux, en l’occurrence la France et les Etats-Unis. Officiellement, c’est ça la doctrine », analyse Maurice Mahounon, soulignant que l’on « sait ce qui s’est passé en sourdine dans la libération des otages ».

Mais « si le numéro un malien opte pour cette solution, il faut toujours essayer pour voir si les leaders djihadistes sont prêts à saisir cette main tendue de Bamako », poursuit-il.

Même s’ils « sont des gens avec une idéologie que ne partage pas le commun des mortels », les djihadistes devraient exprimer par ce dialogue ce qu’ils demandent : « autonomie, développement de leurs localités, … ».

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« Il y a beaucoup de choses à mettre sur la table pour savoir ce qu’ils veulent complètement », ajoute Dr Mahounon, notant néanmoins que Bamako « n’a pas la mainmise sur tous ces mouvements (qui) poussent comme des champignons. Mais c’est déjà un pas qui peut inciter les autres également à venir à la table de négociation ».

Au-delà du dialogue annoncé, le président Keita a également confié que l’armée malienne devrait arriver vendredi prochain à Kidal. Une ville du nord du pays qui échappe au contrôle de l’Etat central depuis six ans.

Maroc : Saisie de plus de 217 tonnes de résine de cannabis en 2020

Les quantités de résine de cannabis saisies au Maroc durant l’année 2020 s’élève à 217 tonnes et 323 kg, en hausse de plus de 37 tonnes par rapport à l’année dernière, et ce en raison des opérations conjointes et ciblées menées par les services de la sûreté nationale et la surveillance du territoire national pendant le confinement sanitaire, a indiqué la direction générale de la sûreté nationale (DGSN).Quant aux quantités d’héroïne saisies, elles sont restées à leur niveau habituel avec 8 kg et 501 g, tandis que le nombre de comprimés et de psychotropes saisis s’est élevé à 476.923 comprimés, dont 145.848 comprimés de type ecstasy provenant illégalement de pays européens, soit une baisse de 66% par rapport à 2019, selon le bilan 2020 de la DGSN.

Dans le domaine de la lutte contre la criminalité et du renforcement du sentiment de sécurité, les services de sûreté nationale ont traité, durant l’année 2020, un total de 851.343 affaires, dont 817.259 ont été résolues, soit une augmentation d’environ 33% par rapport à 2019.

En ce qui concerne la lutte contre les réseaux criminels violents, l’année 2020 a enregistré l’arrestation de 779 individus pour leur implication présumée dans 469 réseaux criminels s’activant dans le vol avec violence ou sous la menace, ainsi que l’arrestation de 466 organisateurs pour leur implication présumée dans 123 réseaux criminels spécialisés dans le trafic d’êtres humains et l’organisation de l’immigration clandestine, outre l’arrestation de 9.179 candidats à l’immigration clandestine, dont 6.162 ressortissants étrangers, et la saisie de 663 documents de voyage ou d’identité falsifiés.

S’agissant du nombre de personnes arrêtées dans les affaires de drogues, il a atteint 97.564, enregistrant un recul de 23% par rapport à l’année écoulée, relève le communiqué, notant qu’il a été constaté, par ailleurs, une baisse significative des indicateurs de saisies de drogues dures à cause des répercussions des mesures de précaution mises en œuvre au niveau national et international pour endiguer la propagation de la pandémie de Covid-19, avec tout ce que cela entend comme transformations dans la géographie internationale des drogues et de neutralisation des itinéraires habituels de contrebande.

S’agissant des mécanismes de coopération internationale en matière de sécurité, l’année 2020 a été marquée par un gel des activités de coopération dans le domaine de la formation policière spécialisée, ainsi que par une baisse significative de l’aspect opérationnel de cette coopération, en raison des défis de la pandémie de Covid-19, indique-t-on.

En effet, seulement 04 opérations de livraison surveillée de drogues ont été réalisées, contre 08 opérations en 2019, qui ont abouti à l’arrestation de huit personnes et à la saisie de 11 tonnes de résine de cannabis.

Les services de sécurité nationale ont également reçu 116 commissions rogatoires émanant d’autorités judiciaires étrangères, contre 157 en 2019, dont 31 commissions relatives à des affaires de trafic de drogues, de psychotropes et de blanchiment d’argent.

En outre, relève-t-on, le Bureau central national (Interpol Rabat) a émis 113 mandats d’arrêts internationaux lancés par des juridictions marocaines à l’encontre d’individus recherchés à l’échelle internationale, lesquels mandats se sont soldés par l’arrestation de 29 personnes qui faisaient l’objet de mandats d’arrêt internationaux, en plus de la diffusion de 3.029 mandats de recherche émis par des autorités judiciaires étrangères via les bases de données de noms des personnes recherchées au niveau national.

Maroc : mise en échec d’une tentative de trafic de plus 700 kg de résine de cannabis au port de Tanger

Les services sécuritaires et de la douane du port Tanger Med au nord du Maroc ont avorté, samedi, deux tentatives séparées de trafic d’un total de 745 kg de résine de cannabis à bord d’un camion et d’une voiture utilitaire de transport international immatriculés au Maroc, a indiqué dimanche un communiqué de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN).Les opérations de contrôle et de fouille d’une voiture utilitaire, qui s’apprêtait à embarquer pour la France, ont permis la saisie de 650 kg de résine de cannabis soigneusement dissimulés dans une cargaison de sucre, précise la même source, ajoutant que des opérations similaires menées sur un camion de transport international de marchandise ont permis de mettre la main sur 95 kg de la même drogue, cachés dans une cargaison de produits agricoles.

Les mis en cause ont été placés en garde à vue à la disposition de l’enquête menée sous la supervision du parquet compétent, en vue d’identifier les personnes impliquées dans cette affaire, souligne la même source.

En terre ou en mer, les saisies de drogue se sont multipliées au Maroc, ces derniers mois, dans un contexte marqué par l’état d’urgence sanitaire décrété dans le pays depuis le 20 mars dernier et prolongé jusqu’au 10 janvier prochain.

En 2019, environ 179 tonnes de résine de cannabis ont été saisies au Maroc, selon un bilan officiel.

Conflit au Tigré: 24,6 millions $ nécessaires pour les réfugiés (Pam)

Le Programme alimentaire mondial (Pam) des Nations Unies a besoin de 24,6 millions de dollars pour répondre aux besoins immédiats des réfugiés éthiopiens au Soudan.« Ce financement supplémentaire est essentiel pour garantir que les personnes souffrant d’insécurité alimentaire, les plus vulnérables, puissent recevoir un soutien continu au cours des six prochains mois », rapporte le Pam dans un communiqué de presse parvenu dimanche à APA.

L’agence onusienne doit faire face à un déficit de 153 millions de dollars au cours des six prochains mois pour son opération visant à répondre aux besoins alimentaires des plus vulnérables au Soudan. Sur ce total, 20 millions de dollars sont destinés à l’assistance alimentaire et nutritionnelle aux réfugiés éthiopiens qui arrivent, 3,8 millions de dollars à l’augmentation du nombre de vols des UNHAS vers l’est du Soudan, et 750 000 dollars à la réparation des routes afin de permettre aux intervenants d’atteindre les zones éloignées et inaccessibles où les réfugiés arrivent.

Le conflit qui s’est intensifié le 4 novembre dans la région du Tigré, en Éthiopie, a forcé plus de 30 000 éthiopiens à fuir en franchissant la frontière vers le Soudan.

« La situation humanitaire à la frontière entre l’Éthiopie et le Soudan se détériore rapidement et est extrêmement urgente. Le Pam joue un rôle essentiel en fournissant une assistance alimentaire et un soutien logistique aux côtés des agences des Nations Unies, du gouvernement soudanais et des partenaires locaux », a déclaré le Dr Hameed Nuru, représentant du Pam et Directeur pays au Soudan.

Il a ajouté que « tous les acteurs doivent se mobiliser pour répondre à cette situation désastreuse. Nous appelons les donateurs à la générosité, afin que nous puissions sauver des vies dans cette crise ». 

Le Pam fournit des repas chauds aux réfugiés qui arrivent dans les centres d’accueil. Lorsque les installations de cuisson ne sont pas disponibles, le Pam fournit des biscuits enrichis à haute teneur énergétique. Une fois que les réfugiés atteignent les camps après être passés par les centres d’accueil, ils reçoivent des rations comprenant des lentilles, du sorgho, de l’huile et du sel.

Il fournit également un soutien logistique à la communauté humanitaire en mettant en place des centres d’approvisionnement pour le stockage de la nourriture et d’autres assistances humanitaires vitales. Elle joue un rôle primordial dans le transport du personnel humanitaire vers les zones touchées grâce au Service aérien d’aide humanitaire des Nations Unies (UNHAS), dont il assure la gestion.

Ethiopie : le conflit au Tigré crée une crise humanitaire

Le conflit entre le gouvernement fédéral éthiopien et la région semi-autonome du Tigré (nord) plonge les habitants dans une crise humanitaire.L’Ethiopie semble se diriger vers une grave crise humanitaire. Depuis le déclenchement le 4 novembre d’un conflit armé dans l’Etat semi-autonome du Tigré, plusieurs personnes sont prises au piège par les combats entre l’armée loyale et les insurgés du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF). Près de 40.000 parmi elles ont déjà fui les combats pour se réfugier vers le Soudan voisin. 

Cette situation aggrave davantage le risque humanitaire dans la région. Les effets de plusieurs mois de sécheresse et d’une invasion acridienne en Afrique de l’Est ont rendu la vie très dure pour la nouvelle vague de réfugiés. 

Déjà, les agences de secours humanitaire s’efforcent de fournir une aide à quelque 178.000 personnes qui ont fui la répression politique, la pauvreté et la conscription militaire forcée en Erythrée, l’un des Etats les plus reclus du monde. Elles vivaient dans quatre camps à l’intérieur du Tigré, à savoir Mai-Aini, Adi Harush, Hitsats et Shemelba. 

Le Tigré est un des dix États semi-autonomes qui forment la fédération éthiopienne. Cette région montagneuse se situe au nord de l’Ethiopie et compte environ cinq millions d’habitants. Près de 500.000 habitants peuplent sa capitale Mekele. 

Le conflit actuel est issu de la rébellion du TPLF à l’encontre du gouvernement fédéral du Premier ministre Abiy Ahmed. La volonté de ce dernier de mettre fin courant 2019 au système politique ethnocentré en vigueur depuis 1994 provoque l’affaiblissement par le gouvernement éthiopien de la position de l’ethnie Tigréenne, dirigée par le TPLF. 

Cette situation amène le front à refuser son intégration politique au sein du Parti de la prospérité d’Abiy Ahmed, à conduire des élections séparées, puis à entrer en rébellion ouverte en novembre 2020. 

L’Erythrée dans tout ça… 

Aujourd’hui, le Tigré ressemble à une zone de guerre où des poches sporadiques de troupes du TPLF résistent encore aux envahisseurs que sont les forces fédérales éthiopiennes. En plus de bloquer l’accès des travailleurs humanitaires à ces camps, les deux parties belligérantes ont été accusées d’avoir commis des atrocités sur des civils innocents. Le gouvernement éthiopien a partiellement reconnu sa responsabilité. 

Des incidents ont été signalés au niveau des frontières. Les gardes éthiopiens ont empêché des personnes terrifiées par les combats de fuir vers le Soudan, ce qui a contribué à l’augmentation du nombre de déplacés à l’intérieur du pays. 

Par ailleurs, l’Erythrée, ex-voisin ennemi de l’Ethiopie, a rejoint dernièrement les combats aux côtés des forces fédérales. Son premier fait d’armes est d’avoir contribué à la dissuasion des Tigréens ordinaires qui voulaient partir. 

Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a annoncé en fin novembre que l’armée avait pris le « contrôle » de Mekele, la capitale du Tigré. Il s’agit selon lui de l’accomplissement de la « phase finale » de l’opération militaire démarrée le 4 novembre. Mais toutes les batailles ne sont pas encore gagnées tant l’insurrection semble longue. 

De nombreuses organisations humanitaires, faisant dans l’alerte, rapportent que l’insécurité alimentaire a fini d’assaillir les réfugiés. L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a livré en octobre des vivres, des médicaments et d’autres rations à des camps au Tigré. Cependant, elle déplore le fait que les belligérants lui aient refusé la poursuite des actions humanitaires auprès d’autres personnes qui ont désespérément besoin d’aide. 

L’ONU estime que deux millions de personnes, dont des déplacés, ont besoin urgemment d’assistance dans cette région, sans oublier les territoires voisins. De nombreux Tigréens qui avaient fui vers le Soudan sont repartis blessés par les tirs croisés ou par le paludisme, et sont actuellement soignés dans des camps. 

Séparations sociales 

Million, une femme de 24 ans enceinte de neuf mois, est parmi ces patients suivis dans l’un des camps par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). La vie dans cet endroit est comme un « trou noir » où on lui a dit de rester parce que le bébé peut venir d’un moment à l’autre, décrit-elle. 

A l’instar de dizaines de milliers de Tigréens, Million a fui la capitale Mekele quand les troupes fédérales avançaient vers la ville en début décembre. Elle a laissé derrière elle son mari sans savoir où il se trouvait. 

Naga, un réfugié de 30 ans, a raconté au CICR comment des hommes armés étaient arrivés dans son champ de sorgho, dans la localité de Humera au Tigré. Ils ont ouvert le feu sur lui alors qu’il était sur le point de commencer ses récoltes. Il n’a toutefois pas été en mesure d’identifier les assaillants. 

Avec son épouse et sa jeune fille, Yavish a réussi à s’enfuir sur une charrette tirée par un âne. Arrivés à la frontière soudanaise, ils ont pu accéder aux soins de la Croix-Rouge locale. 

Dans la ville soudanaise de Hamdayet, séparée de l’Ethiopie par le fleuve, les réfugiés font face à la réalité des camps accueillant des civils en fuite. Trouver de l’eau et des installations sanitaires est devenue une corvée quotidienne pour eux. 

Par ailleurs, les communications téléphoniques et Internet sont toujours coupés au Tigré. Malgré leur dévouement, les travailleurs humanitaires ne cachent pas leur crainte pour cette région qui est au bord de l’une de ses pires catastrophes. 

D’ores et déjà, le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a appelé au rétablissement rapide de la loi et de l’ordre dans la région. Il faut à tout prix éviter la catastrophe humanitaire qui pourrait briser la conscience du monde, a mis en garde le diplomate.

Crise au Tigré: des secours pas comme les autres

Les travailleurs humanitaires deviennent parfois des cibles dans le conflit au Tigré, au nord de l’Ethiopie.Le gouvernement fédéral éthiopien combat depuis le mois dernier le Front de libération des Peuples du Tigré (TPLF). Au même moment, des agents humanitaires vivent le calvaire dans la région septentrionale semi-autonome. Ils sont souvent pris pour cibles, quatre d’entre eux ayant déjà été tués. 

Le Conseil danois pour les réfugiés (RDC) a confirmé tardivement trois de ces drames, soit le 11 décembre 2020, sur son site internet. Il se dit « attristé » par le meurtre de ces« collègues » « qui travaillaient comme gardes dans l’un de nos sites de projet ». 

Cet organisme n’a toutefois pas donné de précisions sur l’emplacement où s’est produit l’incident, le site du projet et les circonstances des drames. 

Les familles des victimes présumées ne sont pas informées en raison du « manque de communication et de l’insécurité persistante dans la région », explique le RDC. Il n’a pas communiqué non plus sur les nationalités des victimes ou leurs origines, appelant en outre au respect du « droit international humanitaire, notamment la protection des civils et des travailleurs humanitaires ». 

Par ailleurs, le Comité international de secours (IRC) a signalé qu’un de ses membres avait été tué dans le camp de réfugiés de Hitsats à Shire, dans la province éthiopienne du Tigré. Tout comme dans le cas du rapport du Conseil danois pour les réfugiés (RDC), le nom de la victime et la date de sa mort ne sont pas précisés. 

Exempts de reproches ? 

Amnesty International a publié un communiqué affirmant que « les autorités éthiopiennes doivent permettre à l’aide humanitaire internationale d’atteindre sans entraves les camps de réfugiés dans l’Etat du Tigré ». 

En revanche, le ministère éthiopien de la Paix a appelé les travailleurs humanitaires opérant dans la région agitée du Tigré à suivre les directives sécuritaires données par le gouvernement. 

Suite à un incident survenu le 6 décembre 2020, des membres du personnel des Nations Unies (ONU) ont violé les points de contrôle de sécurité dans l’Etat régional du Tigré, déplore le ministère dans un communiqué. 

Malgré les avertissements et les appels répétés des responsables de la sécurité, le document souligne qu’un convoi transportant un personnel onusien a franchi les points de contrôle en violation de l’accord conclu entre le gouvernement et l’ONU sur l’accès humanitaire. 

« Conformément à l’accord, il est important que tous les travailleurs humanitaires suivent les directives de sécurité énoncées par le gouvernement éthiopien », souligne le ministère. 

Catherine Sozi, Représentante résidente des Nations Unies et Coordonnatrice humanitaire pour l’Ethiopie, a présenté ses excuses au gouvernement éthiopien à la suite de l’incident. Saluant cet acte de l’organisme international, le gouvernement l’a ensuite invitée à mettre en place des mécanismes pour empêcher des violations similaires à l’avenir. 

La tension est encore vive au Tigré, État semi-autonome du nord de l’Ethiopie entré depuis début novembre en conflit avec le gouvernement fédéral. Il y a environ trois semaines pourtant, le Premier ministre Abiy Ahmed annonçait la fin heureuse de ce qu’il a présenté au monde comme une courte opération chirurgicale d’ordre public de l’armée nationale. 

Statu quo 

Le prix Nobel de la paix 2019 déclarait en effet que celle-ci avait pris le « contrôle » de Mekele, la capitale de la région. Il s’agit selon lui de l’accomplissement de la « phase finale » de l’opération militaire démarrée le 4 novembre. Mais la situation sur place montre autre chose. 

Le conflit oppose le gouvernement fédéral basé à Addis-Abeba aux troupes dissidentes du Front de libération des Peuples du Tigré (TPLF), dont Debretsion Gebremichael est le leader. Ce dernier est également le vice-président par intérim de la région du Tigré.

 Le différend résulte de la volonté d’Abiy Ahmed de mettre fin courant 2019 au système politique ethnocentré en vigueur depuis 1994. Cette situation a provoqué l’affaiblissement par le gouvernement éthiopien de la position de l’ethnie tigréenne, dirigée par le TPLF. Celui-ci a refusé ainsi son intégration politique au sein du Parti de la prospérité du Premier ministre fédéral, avant de conduire des élections séparées et entrer en rébellion ouverte en novembre 2020. 

Le conflit a plongé d’ores et déjà les habitants Tigréens dans une crise humanitaire, plusieurs milliers d’entre eux ayant fui vers le Soudan voisin.

Ethiopie: vers une guérilla ?

Le Premier ministre éthiopien affirmait récemment avoir rétabli l’ordre au Tigré où des hostilités continuent pourtant les affrontements continuent.La tension est encore vive au Tigré, Etat semi-autonome du nord de l’Ethiopie entré depuis début novembre en conflit avec le gouvernement fédéral. Il y a environ deux semaines pourtant, le Premier ministre fédéral Abiy Ahmed annonçait la fin de ce qu’il a présenté au monde comme une courte « opération chirurgicale d’ordre public de l’armée nationale ». 

Le prix Nobel de la paix 2019 déclarait que l’armée fédérale avait pris le « contrôle » de Mekele, la capitale de la région. Il s’agit selon lui de l’accomplissement de la « phase finale » de l’opération militaire démarrée le 4 novembre. Mais la situation sur place montre autre chose. 

Le conflit oppose le gouvernement fédéral basé à Addis-Abeba aux troupes dissidentes du Front de libération des Peuples du Tigré (TPLF), dont Debretsion Gebremichael est le leader. Ce dernier est également le vice-président par intérim de la région du Tigré. 

Le différend résulte de la volonté d’Abiy Ahmed de mettre fin courant 2019 au système politique ethnocentré en vigueur depuis 1994. Cette situation a pour conséquence de provoquer l’affaiblissement par le gouvernement éthiopien de la position de l’ethnie Tigréenne, dirigée par le TPLF. Celui-ci a refusé ainsi son intégration politique au sein du Parti de la prospérité du Premier ministre fédéral, avant de conduire des élections séparées et entrer en rébellion ouverte en novembre 2020. 

Le conflit a plongé d’ores et déjà les habitants Tigréens dans une crise humanitaire, plusieurs milliers d’entre eux ayant fui vers le Soudan voisin. 

Espoir et ressentiment 

Par ailleurs, la déclaration d’Ahmed avait suscité un espoir chez plusieurs civils. Ils s’attendaient à ce que la prise du bastion du TPLF, à Mekele, signe la fin définitive des combats et le retour de la paix. Mais le constat est que l’opération militaire des forces fédérales contre les insurgés aguerris se poursuit sans relâche à Sherero, Aksoum, Abiy Addi et dans les zones frontalières entre les régions d’Amhara et du Tigré. 

Lorsque Mekele est tombée, les insurgés ont effectué une retraite tactique dans les collines entourant la ville où ils semblent résister à une force de loin supérieure. De nombreux analystes alertaient déjà que l’armée loyale éprouverait des difficultés pour mettre au pas le TPLF, mouvement armé rompu aux activités de la guérilla. 

La plupart des dirigeants du groupe rebelle, dont le chef Debretsion Gebremichael, sont en fuite. Ex-allié d’Ahmed, devenu Premier ministre fédéral en avril 2018, Gebremichael est révulsé par le démantèlement de l’hégémonie du TPLF, construite sur une période de 30 ans. 

Le mouvement continue de conserver en revanche une puissante sympathie dans la région au nom de la défense de l’ethnie Tigréenne. Cet argument pourrait attirer les Tigréens ordinaires dans la lutte. 

L’histoire de la guerre civile éthiopienne, qui a renversé en 1991 l’un des dictateurs les plus féroces d’Afrique, Mengistu Hailé Mariam, est remplie de récits sur la façon dont les combattants du TPLF avaient utilisé des raids de guérilla comme une arme efficace. Le modus operandi serait utilisé aujourd’hui contre les forces du gouvernement fédéral qui connaissent moins bien le terrain accidenté, selon la plupart des analystes. 

Souvenirs guerriers 

En outre, des éléments du Tigré gardent encore leur expérience des combats sur la ligne de front pendant la guerre sanglante contre l’Erythrée voisine, entre 1998 et 2000. 

Fondé en 1975, le TPLF en tant que mouvement armé ne s’appuyait que sur un réseau clandestin de partisans des paysans tigréens qui devinrent une source importante d’approvisionnement et de renseignement. 

S’exprimant lors d’un forum en ligne sur le conflit, Rashid Abidi, expert en politique dans la Corne de l’Afrique, a averti que les combats sporadiques au Tigré étaient le signe puissant du début d’une insurrection de guérilla. 

Le terrain, la géographie et l’histoire de la région laissent penser que le conflit sera long, selon M. Abidi, disant craindre d’énormes dommages collatéraux qui pourraient menacer la stabilité de toute l’Afrique de l’Est. 

Les indicateurs officiels montrent que la guerre conventionnelle semble terminée. Mais des observateurs comme Abidi soutiennent que les troupes du TPLF, certes en mauvaise posture, sont en train de se regrouper pour une guérilla. 

Tout compte fait, le Premier ministre Ahmed pourrait évaluer le degré de son annonce les jours ou semaines à venir.

Nigeria : Libération de 330 collégiens enlevés par Boko Haram

Plus de 300 élèves enlevés à l’école secondaire des sciences de Kankara, dans l’Etat de Katsina (nord-ouest du Nigeria), ont été libérés par leurs ravisseurs a appris APA de sources étatiques.Le gouverneur de l’Etat, Alhaji Aminu Masari, qui a confirmé la libération des étudiants jeudi soir, a déclaré que les garçons étaient actuellement gardés en sécurité dans l’Etat voisin de Zamfara et qu’ils seraient ramenés à Kankara vendredi.

La semaine dernière, 330 étudiants ont été enlevés de leur école située dans l’Etat de Katsina, par des hommes armés.

Les médias locaux ont déclaré que quelques étudiants avaient pu s’échapper et que le gouvernement de l’Etat était en train de négocier avec les ravisseurs pour la libération des autres.

Les médias ont par ailleurs indiqué que des insurgés de Boko Haram avaient revendiqué la responsabilité des enlèvements, montrant des séquences vidéo à l’appui de leur affirmation mercredi et jeudi.

Outre les manifestations organisées jeudi par le Parti démocratique populaire (opposition) et certains groupes du nord du Nigeria à Abuja pour demander la libération des élèves, certains législateurs de la Chambre des représentants ont appelé à la destitution du président Muhammadu Buhari pour son incapacité à obtenir à protéger les vies et les biens des Nigérians.

Côte d’Ivoire: arrestation d’un officier de police pour racket de 5000 FCFA

Le capitaine D.S, un officier de la police ivoirienne en service au 3ème arrondissement d’Adjamé ( Nord d’Abidjan) a été arrêté et déféré devant le commissaire du gouvernement pour racket de la somme 5000 FCFA à un chauffeur de taxi, a appris APA jeudi de source officielle.

Selon une note d’information du Tribunal d’Abidjan, les faits remontent au 15 décembre 2019, où à la suite d’un contrôle de routine, le policier incriminé et ses hommes ont reproché au chauffeur de taxi de rouler avec un permis de conduire non valide. 

Une fois au poste de police, le chauffeur de taxi est interrogé par l’officier de police qui lui reproche l’invalidité de son permis de conduire et lui fait savoir qu’il devra payer la somme de 22 500 FCFA à titre de contravention.  

« Après plusieurs négociations, le chauffeur paie la somme de 5000 FCFA afin de récupérer son permis de conduire. Suite à cette manière frauduleuse d’agir, le chauffeur de taxi porte une plainte à l’inspection générale des services de police qui à son tour saisit le parquet militaire», explique le Tribunal militaire dans la note.

 Le parquet militaire a conclu en appelant les victimes de racket et d’escroquerie, d’agir comme l’a fait ce chauffeur de taxi répondant aux initiales de KM.