Washington demande une enquête sur les tueries attribuées à l’armée camerounaise

Le porte-parole du Département d’État américain, Heather Nauert a appelé, dans une déclaration publiée mardi, le gouvernement camerounais à «enquêter de manière approfondie et transparente» sur les événements décrits dans une vidéo, montrant de présumés soldats du pays en train d’exécuter sommairement deux femmes et leurs enfants dans la région de l’Extrême-Nord.Les États-Unis, «gravement préoccupés», invitent également Yaoundé à rendre publiques les conclusions de ces investigations, et si le personnel militaire du pays était impliqué dans cette atrocité, le tenir pour responsable.

Tous les pays, y compris le Cameroun, rappelle Heather Nauert, doivent respecter leurs engagements et obligations internationaux et nationaux en vue de protéger les droits de l’homme et de promouvoir la responsabilité dans les actes individuels.

En début de semaine, des sources sécuritaires, jointes au téléphone par APA, avaient affirmé que trois soldats camerounais, présumés coupables de ces exécutions, avaient été arrêtés et placés en détention à la Sécurité militaire de la ville de Maroua.

Ce nouveau développement de l’affaire intervenait au lendemain d’une sortie musclée du ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, dénonçant «une autre manœuvre de désinformation grossière dont les faits projetés n’ont aucun rapport avec l’action menée par les forces de défense et de sécurité dans le cadre des missions qui leur sont confiées».

Pour le porte-parole du gouvernement, la vidéo choquante, attribuée à l’armée camerounaise sur le front de la guerre contre la secte islamiste Boko Haram, ne sont moins qu’une «conspiration manifeste» ainsi qu’une «malheureuse tentative de transfiguration de la réalité et d’intoxication du public».

Sur la même lancée le chef de la division de la communication au ministère de la Défense, le colonel Didier Badjeck, a évoqué «une vidéo truquée» ainsi qu’un «véhément mensonge», exigeant par ailleurs «les excuses pour les insultes et les accusations à charge dont notre armée sacrificielle et républicaine a fait l’objet».

Pour sa part, le Réseau des défenseurs des droits de l’homme en Afrique centrale (Redhac) ainsi qu’Amnesty International, continuent de soutenir que ce sont des militaires camerounais qui ont abattu, de sang-froid, des enfants de 2 et 5 ans ainsi que leurs mamans de 17 balles dans la tête, après leur avoir fait subir d’autres atrocités.

An III de l‘Accord pour la paix: Des avancées, mais surtout des chantiers…

« Ce n’est pas l’anniversaire de l’Accord »… Cette réponse d’un membre d’un groupe armé donne une idée de la divergence d’opinions qui entoure encore l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, signé le 15 mai 2015 et parachevé quelques semaines plus tard, le 20 juin. En trois années de mise en œuvre, des étapes ont été franchies, mais il semble aux Maliens que la tâche reste énorme, tant les enjeux, en particulier sécuritaire mais aussi du côté de la réconciliation, sont encore importants. Accord pour la paix, An III, quel chemin nous reste-t-il à parcourir ?

Si on devait noter sur 20 la mise en œuvre de l’accord, Aboubacrine donnerait « un 10. Tout juste la moyenne. Parce que je suis large », sourit cet enseignant qui, déplacé du nord en 2013, s’est finalement installé à Bamako. « Il y a un sentiment, que je crois partagé, d’immobilisme. C’est aussi comme si on était pris en otages par cet accord. On n’arrive pas à avancer à notre rythme, mais on ne peut pas en sortir non plus », soupire le quadragénaire, pour qui ce qui manque le plus c’est la bonne volonté. Son propos est repris jusque dans les instances internationales, où la question du Mali continue de préoccuper, même si les avancées et autres signaux positifs sont salués et soutenus. Dans ses rapports trimestriels, dont le dernier a été présenté au mois de mars au Conseil de sécurité, le Secrétaire général des Nations Unies souligne les actions entreprises avec succès, mais aussi les chantiers restants, appelant surtout les parties à faire preuve d’engagement pour une mise en  œuvre diligente de l’accord.

Equilibrisme Les contraintes dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord sont nombreuses. Elles ont pour noms sécurité, priorités de développement multiples, immensité du territoire, multiplicité des acteurs et de leurs intérêts. Ce dernier paramètre est d’autant plus important que ce sont ces acteurs qui implémentent sur le terrain le processus. Qu’ils soient des mouvements indépendantistes, qui se réclament désormais de l’accord sans abandonner leurs ambitions autonomistes, voire territorialistes, ou qu’ils soient des groupes dit « pro gouvernement », la difficulté de l’exercice réside dans le fait de mettre tout le monde « d’accord ». Sans compter que le gouvernement lui-même poursuit son agenda et doit faire face à d’autres défis inhérents à la gestion quotidienne de la chose publique. C’est donc à un jeu de funambule que se livrent et la médiation et les parties pour trouver l’équilibre qui permette d’avancer. De la composition des commissions de travail à la clé de répartition des quota de recrutement dans l’armée et le paramilitaire des anciens combattants des groupes armés, tout est pesé pour respecter les forces en présence et n’en frustrer aucune, au risque de voir la machine se gripper, comme ce fut le cas à plusieurs reprises. « C’est frustrant de voir qu’à chaque discussion, chacun s’arque-boute sur ses positions et intérêts. Pour ramener le collectif au centre du débat et avancer, ça prend des jours voire des semaines. Mais on finit par y arriver », explique un diplomate qui décrit des situations parfois très tendues aux réunions mensuelles du Comité de suivi de la mise en œuvre de l’accord (CSA). La dernière, la 23ème, a permis de fixer un cadre d’actions prioritaires, chronogramme à l’appui. « Nous avançons, même s’il y a quelques retards ici et là. La dynamique est la bonne », se réjouit le Commissaire à la réforme du secteur de la sécurité. Pour la paix et la réconciliation au Mali, plusieurs structures ont en effet été mises en place. Il s’agit du Comité de suivi de l’accord (CSA), présidé par l’Algérie, du Conseil National pour la réforme du secteur de la sécurité, présidé par le Premier ministre, dont le bras technique est le Commissariat à la réforme du secteur de la sécurité, de la Commission nationale DDR, en charge du désarmement et de la démobilisation, et de la Commission Vérité justice et réconciliation(CVJR). Elles travaillent ensemble afin de mettre en œuvre, de manière quasi simultanée et en collaboration avec les parties, les actions inscrites dans l’accord. La plupart d’entre elles ont d’ailleurs intégré des représentants de mouvements non signataires de l’accord, pour sceller l’inclusivité, qui est un maître-mot pour réussir.

Sécurité avant tout ? A ce jour, les actions les plus médiatisées relèvent sans conteste du secteur de la sécurité. La mise en place des bataillons du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC) dans les régions de Gao, Tombouctou et Kidal cristallise les efforts, car, pour les parties, « c’est la condition pour que tout redémarre. La sécurité pour rassurer les gens, c’est cela le plus urgent. Il faut aussi accélérer le retour des anciens combattants dans les rangs », explique un cadre de la Plateforme. La sécurité, oui, mais pas que. Le développement, et en particulier celui des régions du nord, qui ont vu leur nombre passer à six dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord, en est l’autre volet important. L’installation des autorités intérimaires, qui devait, en entérinant le retour de l’administration, permettre le retour à la normale, est loin d’avoir produit les fruits escomptés. Si les partenaires internationaux continuent de montrer leur volonté d’accompagner financièrement la mise en œuvre des actions, les questions sécuritaire, mais aussi de l’ancrage institutionnel, de la gouvernance ou encore des droits de l’homme restent sur la table. Le CSA, dans une présentation faite lors de la rencontre des chefs religieux du 13 au 15 mai, comptabilise comme avancées dans le volet Développement économique et social de l’accord, « la création des Agences de Développement Régional (ADR) dans toutes régions, sauf Taoudénit et Ménaka, la mise en place des Conventions-État / Collectivités (signature et mise en œuvre des CPER/D) au niveau de l’ensemble des régions du Mali, exceptées les régions de Kayes, Koulikoro, Taoudénit, Ménaka et le District de Bamako, ainsi que l’élaboration et la mise en œuvre de grands projets et programmes de relèvement et de reconstruction ». Ceux-ci, s’ils ont permis une amélioration substantielle des conditions de vie des populations affectées par la crise, sont encore insuffisants pour combler des besoins plus urgents les uns que les autres. Prochaine étape, la création de la Zone de développement des régions du Nord, pour rassembler les synergies et accélérer les efforts d’investissements en faveur desdites régions.

Justice et droits de l’homme DDR, intégration, reconstruction… Quid de la justice ? Elle aussi poursuit son travail, assure-t-on au CSA. L’un des principes pour l’inclusion des mouvements et de leurs combattants et que ceux qui ont du sang sur les mains soient exclus du processus. La justice fera son œuvre en ce qui les concerne. « Si c’est le cas, ça prend du temps », déplore A.B. (pseudonyme), victime d’exactions pendant la crise à Tombouctou et qui attend que ses bourreaux soient arrêtés. « On nous parle de réconciliation, mais il faut impérativement que les gens coupables soient mis en prison et jugés, et non libérés, voire jamais inquiétés. La réconciliation a un prix, ce n’est pas le pardon, c’est la justice », conclut-elle. La CVJR est dans cette logique, assure-t-on du côté des acteurs. Il y a en cours un gros travail d’écoute et de collecte de dépositions sur le terrain. Prochaine étape : la constitution de dossiers qui seront dirigés vers la justice, ou pas. En attendant, les acteurs non gouvernementaux sont de plus en plus nombreux à s’activer sur le terrain, afin que la question de la justice, et plus globalement celle des droits de l’homme, reste au cœur du débat et que les « affaires », qu’elles datent de la crise ou soient plus récentes soient toutes prises en compte.

ll y a du retard mais on avance, assurent les membres du CSA. « Les difficultés rencontrées ne doivent pas occulter les avancées, même si elles se font avec beaucoup de compromis ». C’est un accord « pour la paix ». Il s’agit donc d’un  processus qui, même s’il trébuche et ralentit, doit atteindre son objectif : créer les conditions d’une paix durable et d’un développement équitable au Mali.

SBM à Ménaka

Le mercredi 09 mai,  le Premier Ministre Soumeylou Boubèye Maiga effectuait une courte visite à Ménaka. Objectif, apporter aux populations de la neuvième région administrative du Mali le message de compassion du Chef de l’Etat après de récentes attaques meurtrières dans la localité. Un train de mesures a été annoncé et les habitants espèrent que cette visite soit un  « déclic »…

Au cours de  la visite qui a duré un peu moins de 3h, le chef du gouvernement a réitéré l’engagement de l’Etat à assurer la sécurité de tous les Maliennes et Maliens et améliorer l’accès aux services sociaux de base. Aussi en réponse aux besoins immédiats des Ménakois, il a annoncé l’octroi à la ville de deux groupes électrogènes, 500 tonnes de céréales et plus de 1500 tonnes d’aliment-bétail. Le Premier ministre a aussi offert 10 millions de FCFA pour venir en aide aux familles déplacées, 5 millions pour la Coordination régionale des jeunes, 5 millions pour les femmes et 5 autres millions pour les notabilités. Cette visite qui était la première d’une haute personnalité de l’Etat dans la région depuis 2012 a suscité l’espoir chez les Ménakois. « Pour nous c’est une opportunité, car longtemps nous nous sommes senti délaissés. Sa visite nous a redonné le sentiment d’être maliens » avoue Djibrilla Maiga, Président du conseil régional des jeunes de Ménaka.

Mais au-delà de cette symbolique, le passage de Soumeylou Boubeye Maiga doit, selon notre interlocuteur être un élément déclencheur de la réelle prise en charge de la région. « Nous attendons que ce soit le déclic qui pourra donner des débuts de solutions à tous nos problèmes. » poursuit notre interlocuteur. Car à l’en croire en effet, Ménaka est une région enclavée où il n’ya ni électricité, ni eau potable, encore moins l’accès à internet. A coté de cela, le climat sécuritaire ne cesse de se dégrader. « Tous les jours sur l’axe Ansongo-Ménaka il ya des vies humaines qui se perdent » déplore Djbrilla Maiga. A cela il faut ajouter les attentats et autres exécutions sommaires qui ont endeuillé des dizaines de familles ces dernières semaines.

Les différents dons offerts par le chef du gouvernement ont été bien appréciés mais selon le président du conseil régional des jeunes, ce n’est pas suffisant. « Ce n’est pas la solution que nous attendions en réalité aux problèmes sociaux de la ville » lâche- t-il, tout en reconnaissant que le geste en soi est bon. Pour lui, les urgences de l’heure sont l’eau, l’électricité. «  Si l’Etat malien arrive à résoudre ces problèmes, nous n’avons pas besoin d’autre chose en plus si ce n’est la sécurité sur l’axe Ansongo-Ménaka » avance –t-il.

La visite de Soumeylou Boubèye Maiga à Ménaka aura été, au delà des annonces faites, plus dans la symbolique. Après avoir signifié aux populations que « l’Etat n’a pas délaissé cette région » en proie à un gros défi sécuritaire et social,  ces dernières attendent maintenant de voir la situation changer sur le terrain et leurs conditions de vie s’améliorer.

Comme un rappel de la fébrilité de la région, quelques heures après la visite du Premier ministre, une attaque a fait 5 victimes civiles dans la zone. C’est un véhicule qui avait quitté Indelimane pour la foire de Ménaka qui a été « attaqué par des hommes armés. Cinq passagers civils ont été » tués par des « assassins (qui) sont ensuite allés dans un campement pour tuer d’autres civils touaregs », a affirmé jeudi un élu local, sous couvert de l’anonymat pour raisons de sécurité. L’attaque a été confirmée par une source sécuritaire.

 

Germain KENOUVI

 

 

Ménaka : Une région en souffrance, au cœur des enjeux

La région de Ménaka, martyrisée par la crise de 2012, continue de souffrir. Malgré sa libération en 2013, puis son  érection en région, ses populations vivent dans l’urgence. Si l’insécurité diminue, l’accès à l’eau, à l’électricité et à la connexion internet sont de quotidiennes préoccupations.  Des voix lasses et en colère nous interpellent.

« L’eau, c’est la vie », dit un adage touareg. A Ménaka, dans l’est du Mali, cette réalité est mal vécue quotidiennement. Ville martyre, Ménaka a subi toutes les péripéties de la crise de 2012. Région stratégique, frontalière avec le Niger, tant de fois elle a basculé, lors de l’occupation, d’un groupe armé à un autre. Libérée en 2013 des groupes djihadistes, son opérationnalisation en région, une exigence de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali signé en 2015, avait suscité de grands espoirs de changement des conditions de vie des populations. Plus de quatre ans après, la demande sociale est à son comble. Les manques d’eau, d’électricité et de connexion s’ajoutent au problème d’insécurité. Les secteurs de l’éducation, de la santé et des infrastructures n’ont point bénéficié de l’attention du gouvernement.  Pour dénoncer « la triste réalité », la société civile a organisé le 20 mars une marche pacifique. Une liste de doléances a été remise au Gouverneur de la région, Daouda Maiga  pour une suite favorable. Depuis, la situation a pourtant empiré.

Une situation intenable

« Nous sommes dans la soif, on n’a ni eau ni électricité, à plus forte raison la connexion 3 G. Les gens sont obligés de parcourir de longues distances pour ramener quelques bidons du forage », témoigne Agaly Ag Bilal, chef de famille. L’absence de services sociaux de base dans la nouvelle région est manifeste. Depuis plus de deux mois, la population fait face à des coupures d’eau, à une absence totale d’électricité et à une connexion 3 G inexistante.

La période de chaleur et les conditions climatiques peu clémentes s’ajoutent à un quotidien de calvaire. « Personne n’a rien apporté à la région. Les problèmes qui existent à Ménaka n’ont pas d’explication, ils ont trop duré. Depuis son érection en région, rien n’a bougé d’un iota. L’eau constitue la plus grande urgence aujourd’hui, c’est d’elle que les gens vivent », interpelle Eglasse Ag Ibrahim, un jeune habitant de la ville. La situation qu’il décrit est alarmante. Dans cette zone désertique, l’eau a un prix. Chaque jour la tension monte. « Bientôt c’est le mois de carême. Le ministre de l’Énergie et de l’eau est venu jusqu’à Ansongo, mais il est reparti sans venir à Ménaka. Les gens sont prêts à la désobéissance civile », dénonce Mohamed Ag Issafeytane, journaliste à la radio rurale. « Ménaka est une ville martyre. Ici les gens ont opposé leur résistance à l’occupation. Mais c’est comme si on n’existait pas dans ce pays », se révolte-t-il.

Au niveau du seul forage de la ville, les gens se bousculent. Un bidon de 20 litres d’eau coûte 100 francs CFA. Les puits et les oueds sont asséchés et les cultures maraichères mis à mal. La capacité de la seule adduction d’eau est insuffisante pour une population en pleine croissance dans une ville en expansion. « L’installation était destinée à des bornes fontaines. Mais, face à la croissance de la population, les gens ont amené l’eau dans leurs maisons. La demande est le triple de l’offre», explique Djibrilla Maiga, Président du Conseil régional des jeunes. Constat partagé par le Président de l’Autorité intérimaire, Abdoul Wahab Ag Ahmed Mohamed. « L’expansion de la ville dépasse les capacités des anciennes installations. Il y a des quartiers où les tuyaux ne sont pas posés. Nous avons de réels problèmes pour subvenir aux attentes », reconnait-il.  Dans cette région désertique, la vie n’est pas rose, avec de faibles revenus et une économie confrontée aux aléas de l’insécurité et de la sècheresse. Si l’eau est une demande pressante, l’électricité en est aussi une. « Depuis qu’on a fait la marche, on a plus revu d’électricité. Dès que la nuit tombe, seule les lumières du gouvernorat et des ONG humanitaires sont visibles. Je charge mon téléphone grâce à la batterie de ma moto », témoigne un autre habitant. Pour Nanout Kotia, maire de Ménaka, « la situation est toujours la même » depuis la dernière action de la société civile. Certains parlent  même d’une région de « façade » au vu de manque de réponses. « Nous leur avons dit lors de la marche que si l’internet, l’eau et l’électricité ne venaient pas nous allions renoncer à la région et redevenir un cercle, mais, jusque-là, sans aucune suite », se désole Eglasse Ag Ibrahim.

Des alternatives éphémères

Les solutions alternatives proposées par les autorités  locales en collaboration avec Barkhane et la MINUSMA ne suffisent pas pour faire face aux besoins. Mais elles ont eu le mérite d’étancher un minimum la soif des habitants des quartiers périphériques. « Nous sommes dans une saison très chaude où il y a beaucoup de consommation. Nous avons réalisé un forage, installé un groupe électrogène et réhabilité l’installation existante. En partenariat avec Barkhane, nous avons positionné dans les quartiers où ils n’y a pas d’eau 11 cuves approvisionnées par les citernes de la MINUSMA. C’est là que les habitants se procurent l’eau », dit le Président de l’autorité intérimaire. Quant à la société TILGAZ, qui fournissait par intermittence l’électricité, elle a cessé de fonctionner faute de matériel. « Ses deux groupes  électrogènes sont tombés en panne. Barkhane a réparé un, qui ne suffit pas », rappelle Abdoul Wahab Ag Ahmed Mohamed, assurant que des plaidoyers ont été menés et que l’information est montée vers qui de droit. Pour le Président du conseil régional des jeunes, « il faut des solutions durables et définitives et non des palliatifs. Ce dont on a besoin, c’est d’EDM, de la SOMAGEP et la connexion. L’État doit prendre ses responsabilités. Il est inadmissible aujourd’hui qu’une  région comme Ménaka continue d’avoir soif et d’être dans l’obscurité. On ne demande pas l’impossible. Si nous ne sommes pas des Maliens, qu’on nous le dise ! », prévient-il. Selon lui, une nouvelle mobilisation se prépare avant le début du carême. Le sentiment d’abandon invite à des rétrospections. « Finalement,  l’histoire est en train de donner raison au MNLA. Ménaka a été totalement délaissé. On parle de programme présidentiel d’urgences sociales pendant que nous avons soif et sommes dans l’obscurité », dénonce sans concession Mohamed Ag Issafaytane. Le Gouverneur Daouda Maiga assure que les demandes « légitimes » des populations retiennent l’attention des plus hautes autorités. « Tous ces problèmes sont réels et le gouvernement est à pied d’œuvre pour faire avancer ces dossiers ».

De nombreux enjeux

La région couvre environ  80 000 km2 et de nombreux acteurs y interviennent. En plus de la MINUSMA et de Barkhane, l’armée malienne, la CMA, la Plateforme et le MSA cohabitent. La présence de Barkhane a fait diminuer l’insécurité. « Depuis qu’ils sont arrivés, la situation est redevenue stable. La décision du gouverneur de faire sortir tous les groupes armés de la ville a été appliquée », souligne le Président de l’autorité intérimaire, qui se félicite la collaboration des acteurs pour les patrouilles mixtes. Il y a pour chaque mouvement trois véhicules, deux autres pour la sécurité des responsables et un autre pour les patrouilles. Au sud dans la région, vers la frontière avec le Niger, les groupes MSA et GATIA s’affrontent régulièrement avec des groupes dits « terroristes ». Ils ont été soupçonnés le 12 avril  par le Directeur de la Division de droits de l’homme et de la protection de la MINUSMA de graves violations des droits de l’homme dans certaines localités. Des accusations que le Secrétaire général du MSA a jugées sur RFI « infondées ». « Nous ne sommes pas dans une guerre communautaire, nous défendons nos communautés contre une organisation criminelle », s’est-il défendu, appelant à une enquête transparente.

La floraison des acteurs et le déploiement prévu de la force G5 Sahel le long des frontières témoignent de l’intérêt de sécuriser Ménaka. En attendant, les difficultés sociales et le mécontentement de communautés « lésées » par le récent projet de découpage territorial interpellent.

 

Présidentielle 2018 : Jour J – 100

Le compte à rebours commence. Ou s’accélère… c’est selon. Dans les états-majors des partis et mouvements politiques, en tout cas, l’effervescence monte crescendo et les dispositifs se mettent en place. Pour ceux qui ont des candidats, comme pour ceux qui ont déjà choisi leur camp, et même pour ceux qui hésitent encore, la présidentielle de 2018, c’est déjà demain. Prévue pour le 29 juillet prochain, cette échéance est cruciale pour le pays.

Les préparatifs vont donc bon train, y compris du côté administratif et logistique, même si la délivrance à date des nouvelles cartes d’électeurs soulève quelques inquiétudes. Le gouvernement, par la voix de son chef, assurant qu’il ne s’agit que d’un gage supplémentaire de sécurité et de transparence du scrutin, nous nous tournons donc vers ceux qui vont être les vedettes de ces 100 prochains jours. A un peu plus de trois mois du premier tour donc, ce que tout le monde s’entend à appeler la « pré-campagne » bat son plein. Les rencontres, réunions, parutions de livres, poignées de main et publications sur les réseaux sociaux se succèdent, précisant peu à peu les visages de ceux qui solliciteront nos votes fin juillet. Si l’on en croit les « sources bien informées » (sic !), ils seraient une bonne quarantaine à être tentés. De ceux qui ont plus ou moins déjà déclaré leur candidature et de ceux qui attendent l’investiture officielle de leur base pour monter au créneau, nous avons approché l’essentiel. Avec pour objectif d’exposer aux Maliens leur projet pour le pays, un exercice auquel peu se sont livrés par le passé. Sur le total de nos sollicitations, seules 4 réponses nous sont parvenues. Elles répondent au même schéma de la motivation de la candidature, officielle ou pas encore, et de la vision du candidat pour le pays, à travers des domaines-clés. A 100 jours de la présidentielle de 2018, découverte de quatre candidats et de leurs ambitions pour le Mali.

Moussa Sinko Coulibaly, candidat de la Plateforme pour le changement 

Qu’est qui motive votre candidature ?

Nous essayons d’être sûrs que les aspirations que nous avons pour le peuple malien, des aspirations de stabilité, de sécurité, de paix, d’éducation…, sont partagées par une majorité de Maliens. Nous avons fait le tour du Mali, nous pensons que c’est le cas. C’est pourquoi nous avons décidé qu’au sein de la Plateforme pour le changement, nous ferions une ouverture à tous les Maliens, sans exception. Nous essayons également de nous rapprocher d’autres personnes qui ont des projets pour le Mali, afin de présenter un projet inclusif, qui répondra à l’essentiel des besoins des Maliens. Nous voulons être sûrs de ne pas diviser lors du rendez-vous électoral du mois de juillet. Nous sommes prêts, mais nous attendons encore de valider un certain nombre d’éléments dans notre projet de société avant de rendre notre candidature publique.

Priorité des priorités ?

La priorité, c’est évidemment la bonne gouvernance. Les problèmes que nous connaissons actuellement, pour la plupart, sont liés à un déficit de gouvernance. Nous voulons changer la gouvernance et ce changement passe par celui des hommes et des femmes qui animent la vie publique de l’État. C’est pourquoi nous invitons tous les Maliens à changer d’équipe dirigeante en juillet. Nous sommes convaincus que tant que nous n’aurons pas des hommes et des femmes déterminés à respecter les lois de la République et la Constitution, à veiller sur les institutions de l’État, à faire du Mali la priorité, en dépit de toute mesure qui sera adoptée, nous n’aurons pas de résultat. Nous sommes convaincus que le changement que nous voulons mettre en place passe par celui des personnes qui animent la vie publique.

Sa vision

La sécurité. Sur cette question, nous partirons essentiellement de l’Accord pour la paix et la réconciliation signé par les différentes parties au conflit. Dans cet accord, il y a un certain nombre de paramètres, tels que le DDR, qu’il va falloir accélérer pour une mise en œuvre effective. Il y a un processus de réforme des forces de défense et de sécurité, il va également falloir l’accélérer. Mais il ne faudra pas négliger le volet économique, même si c’est l’aspect sécuritaire de la crise que nous voyons le plus. Les causes de la crise sont profondes. Il faut donc s’attaquer aux racines de la crise pour que les résultats que nous voulons, la sécurité sur le territoire, nous puissions les atteindre. Nous nous assurerons que tous les enfants du Mali fréquentent l’école, pour éviter que les enfants qui l’abandonnent ne puissent tomber dans des travers, en étant par exemple recrutés par des groupes terroristes.

L’économie. Un des volets de la bonne gouvernance est la lutte contre la corruption. Si, aujourd’hui, les étrangers et même les Maliens hésitent à investir au Mali, c’est parce que nous avons un système qui les décourage, notamment à cause de la corruption à tous les niveaux, et surtout au somment de l’État. Nous allons commencer par mettre fin à cette institutionnalisation de la corruption. Avec cela, nous encouragerons les nationaux à mettre de l’argent dans le circuit économique, de même que les étrangers. Nous relancerons la machine économique avec cette stratégie et les effets mécaniques derrière seront qu’il y aura plus d’emplois, en particulier pour les jeunes, plus d’opportunités économiques pour tout le monde. Nous estimons qu’en mettant fin à la corruption au sommet du pays, nous pourrons dégager près du tiers du budget de l’État malien actuel, que nous pourrons ensuite réinjecter dans le circuit économique.

Les infrastructures. Il est très difficile de se déplacer au Mali. Il va falloir faire en sorte que toutes les régions du Mali soient accessibles facilement, aussi bien par voie aérienne, route ou rails. Il nous faudra également passer de l’économie primaire à une économie où l’industrialisation va prendre de l’essor. De plus en plus d’unités de transformation de nos produits, pour permettre non seulement de créer des emplois mais aussi pour permettre à l’économie malienne d’être tournée vers la consommation intérieure. Voici les deux pistes, les routes et l’industrialisation.

L’éducation. Nous considérons l’école comme une question de sécurité nationale. Les enfants maliens doivent apprendre à lire et à écrire, des métiers, s’imprégner des outils modernes. L’éducation est un axe majeur de notre programme. Nous allons beaucoup investir dessus, ce sera l’une de nos priorités.

La santé. C’est un des services fondamentaux que l’État doit pouvoir offrir à tous les Maliens. Il faut un minimum de services de santé disponibles, il faut de l’eau potable, il faut qu’il y ait une vraie autosuffisance alimentaire. Ce sont des élémentaires que l’État doit offrir.

Le Mali dans le concert des Nations. Pour le volet paix et sécurité, il nous faut travailler avec étroitement avec les pays du G5 Sahel et les pays voisins. Nous allons renforcer nos rapports avec ces pays. Sur le plan économique, au niveau de la CEDEAO et de l’UEMOA, il nous faut être plus présents sur le marché. Au-delà, nous allons continuer à entretenir de bonnes relations avec les amis du Mali. Les pays avec lesquels nous n’avons pas encore de contacts, nous allons les établir et les pérenniser. Nous allons également renforcer nos relations avec Barkhane et la MINUSMA.

La culture.  Si les conditions sécuritaires le permettent, nous ferons en sorte que les étrangers et même les Maliens qui le souhaitent puissent venir visiter le pays. Ces opportunités doivent être relancées. Nous pensons qu’avec le volet sécuritaire que nous allons mettre en place le tourisme va reprendre rapidement. Et la richesse culturelle du Mali, que certains avaient commencé à oublier, va de nouveau rayonner à travers le monde.

Général Salif Traoré : « renforcer les liens de confiance entre populations et forces de l’ordre »

Dans le cadre de l’amélioration des relations souvent difficiles entre les populations civiles et les  forces de l’ordre, le ministère de la Sécurité et de la Protection Civile en partenariat avec l’union Européenne a organisé  le 6 février à Bamako une conférence de presse sur le plan cadre visant l’amélioration des relations entre  forces de sécurité et population.  Une démarche salutaire si elle s’applique sur le terrain.

Le ministre de la Sécurité  et de la Protection Civile, le Général de brigade Salif Traoré,  a animé une conférence de presse le mardi 6 février au Maeva Palace à Hamdallaye. A ses côtés, face à la presse, l’ambassadeur de l’Union européenne, les directeurs généraux de la  police et la garde nationale.  Il s’agissait de  faire part du plan cadre visant l’amélioration  du lien entre les forces e l’ordre et la population. « Nous nous sommes dit qu’il faut peut être envisagé quelque chose de plus global, plus intégré dans ce sens où il y a d’autres ministères  qui vont faire partie ainsi que la société civile et les notables », innove le ministre. Elle couvre la période de 2018 à 2021, avec prochainement un plan d’action et une mise au point dès la fin de la première année de mise en œuvre.

La conférence de presse a été précédée de la présentation dudit  plan cadre du ministère aux partenaires de l’Union européenne, aux représentants des organisations de la société civile  et des autorités religieuses et traditionnelles. Le travail de réflexion et de concertation entre ces acteurs  entrepris depuis quelques mois a abouti au document reparti en quatre axes de mise en œuvre.  Le premier axe consiste à assurer une compréhension commune et partagée des rôles  et  responsabilités  de chaque acteur ; le deuxième vise à développer une gestion concertée de la sécurité ; le troisième  envisage d’adapter les capacités des forces de sécurité  à un contexte sécuritaire évolutif, alors que le quatrième servira à asseoir un processus de recrutement plus ouvert. Une proximité recherché ‘’ visant avant tout à renforcer, voire, dans certaines zones  géographiques du pays, à renouer, des liens de confiance entre population et les personnels de terrain relevant de l’autorité du ministère afin d’améliorer  l’action des forces de sécurité’ ’souligne le communiqué de presse du même jour. Une nouvelle prise de position axée sur l’implication des populations dans leur propre sécurité. «Nous avons notre plan ce communication qui était plus centré. Nous avons voulu changé. Nous allons mettre un bureau de coordination pour que nous et les populations soyons sur la même longueur d’onde» annonce le général de brigade Salif Traoré, soulignant que la société civile est au cœur de ce projet.

Un pari commun

La sécurité est une affaire de chacun et de tous. Pour le ministre de la sécurité et de la protection civile, les prises  de distance vis-à-vis des forces de sécurité doivent s’inverser  pour une amélioration concrète des échanges entre celles -ci et toutes les composantes socio-économiques confondues.  «Tant que la population  verra les forces de sécurité  comme une autre composante nous n’allons pas atteindre nos objectifs. Les forces de sécurité viennent de vous. Les deux qui sont là (directeur général de la police et celui de la garde nationale) sont des maris, des papas des tontons,  donc ils ne devront pas être vus comme des adversaires », interpelle le ministre. Il se dit conscient que l’objectif ne sera aussi atteint que lorsque les forces de sécurités seront plus professionnelles, et en conformité avec les règles déontologiques.

Vers une police territoriale

Pour qu’il y ait confiance il apparait nécessaire qu’il y ait aussi de la transparence dans l’accès aux services concernés. Pour certains, les différents recrutements dans les forces de sécurités ne sont accessibles qu’aux privilégiés. Un cercle fermé ou le mérite n’est jamais reconnu. Pour répondre à ces accusations le ministre assure que désormais le concours  se fera avec l’implication de la direction des ressources humaines ainsi que d’autres services. « Les prochains recrutements seront de plus en plus déconcentrés, avec des quotas au niveau des régions. Les candidats retenus seront acheminés au centre de formation retenue. Ainsi le processus sera claire » espère-t-il. Le département  met la population au centre de sa propre sécurité. « La sécurité c’est avec vous, pour vous et par vous ‘’, indique le ministre,  d’où l’option de la police territoriale.

La situation des droits de l’Homme au Mali

La MINUSMA et le Haut-Commissariat des Nations Unis aux  droits de l’homme  ont publié le 1 février, un rapport sur l’état de droits de l’homme dans le cadre du processus de paix au Mali. Ce rapport brosse l’état d’une situation des droits de l’homme  ‘’préoccupante ‘’ malgré la signature de l’Accord de paix.

Plus de 6000  cas de violations et abus des droits de l’homme. C’est le bilan dressé par le rapport conjoint MINUSMA-Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme au Mali.  Le travail ayant abouti à ce rapport a été mené entre janvier 2016 et juin 2017. Quatre domaines déterminants pour les parties signataires ont été examinés : le niveau d’implication dans des violations et abus des droits de l’homme ; les détentions  en relation avec les conflits, « y compris celles liées aux opérations anti-terroristes » ; les efforts dans la lutte contre l’impunité ; et l’établissement de justice transitionnelle.

Selon le communiqué de la MINUSMA datant du 1 er février, plus de 800 incidents impliquant des hommes armés non identifiés et mettant en danger la vie de civils ont également eu lieu. Au total, souligne le communiqué, la violence a fait  2 700 victimes parmi lesquelles 441 ont été tuées. Des hommes et enfants constituent la majorité. Tous les mouvements armés et  d’autres acteurs sur le terrain sont impliqués dans ces violations, abus  et incidents, avec plus de 78%. Qu’ils s’agissent des mouvements signataires de l’Accord, des non signataires, des éléments armés non identifiés ou des membres des mouvements terroristes, AQMI, Ansar Eddine et autres, le rapport a relevé le degrés plus ou moins de leur implication dans les violations des droits de l’homme. Aussi, les forces de défense et de sécurité malienne, ainsi  que les forces internationales  présentes  dans le pays sont indexées. Le rapport souligne que tous ces actes dénoncés ont été  causés par un certain nombre d’éléments. «Les diverses confrontations entre les groupes armés signataires dans la région de Kidal, l’expansion des activités d’AQMI, Ansar Eddine et autres groupes similaires, la recrudescence du banditisme local dans la région du centre du Mali et enfin, les opérations anti-terroristes conduites par les forces maliennes constituent les principales causes de ces violations et abus », estime le communiqué de la MINUSMA. La division des droits de l’homme et de la protection  de la MINUSMA a fortement prêté attention aux  violations commises à l’encontre des personnes arrêtées et détenues dans les cadres des opérations anti-terroristes. Dans la même logique de lutte contre l’impunité,  la division a suivi « les procédures judiciaires relatives à des violations commises par des éléments des mouvements armés entre 2012 et 2013, et celles impliquant les forces de défense et de sécurité pendant la période de leur reconquête du nord ou après 2013», précise le rapport. 

Toutefois, le rapport salut la mise  en place de la Commission Vérité Justice et Réconciliation et le lancement de la réception des témoignages des diverses victimes.

Mali : Journée ville morte à Tombouctou pour dénoncer l’insécurité

Une journée ville morte a été décrétée ce mercredi à Tombouctou, à l’appel du cadre de concertation et d’actions pour la sécurité de la région de cette ville du Nord du Mali, a-t-on constaté.Le porte-parole du cadre de concertations contacté au téléphone par APA, Oumar Bareyka, s’est félicité du succès de cette manifestation, qui visait à montrer le mécontentement des habitants  face à l’insécurité grandissante dans la région.

‘’C’est un cri du cœur pour le gouvernement et la communauté internationale que l’insécurité va grandissante ici à Toumbouctou. Il y a des braquages en ville ici et sur les routes, des gens sont violentés partout. Nous sommes enfermés dans une boite. », s’indigne-t-il.

C’est la première fois qu’une journée ville morte est décrétée à Tombouctou pour cause d’insécurité, même si d’autres types de manifestations ont eu lieu par le passé pour la même cause.

Mais cette journée ville morte pourrait être suivie par d’autres d’après Oumar Bareyka ‘’Nous ne cesserons jamais d’attirer l’attention des autorités et de la communauté internationale sur la situation d’insécurité permanente que nous vivons ici. Si cette journée ville morte ne change rien, on a d’autres moyens de combats. Il faut que les gens soient rassurés pour leur sécurité, » a-t-il conclut.

Une attaque de Boko Haram fait 4 morts dans l’Extrême-Nord camerounais

Quatre civils ont trouvé la mort dans la nuit de lundi à mardi dans la localité camerounaise de Roum (Extrême-Nord), à la suite d’un attentat attribué à la secte islamiste Boko Haram, a appris APA de sources sécuritaires.Les circonstances de cet acte terroriste, au cours duquel plusieurs maisons et une église ont été incendiées par les assaillants, ne sont pas encore clairement établies. En attendant, tout porte à croire les jihadistes sont aussitôt repartis du côté nigérian de la frontière, d’où ils étaient venus.

En dépit de quelques attaques sporadiques, les assauts de Boko Haram, jadis quotidiens, se sont sensiblement espacées depuis un semestre dans l’Extrême-nord camerounais.

Il s’agit, selon des sources proches du dossier, de la conséquence des efforts conjugués des armées des pays (Cameroun, Nigeria et Tchad) impactés par cette menace terroriste, mais également de l’implication dans cette bataille de la Force multinationale mixte (FMM) de l’Union africaine.

L’ONU alerte sur la situation au Nord et au Centre du Mali

Dans son dernier rapport sur la situation au Mali, daté de décembre 2017, le Secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres se dit « préoccupé » par l’évolution et les « tendances négatives » de la situation. S’il félicite les parties signataires pour leur engagement pour le dialogue, il reste inquiet de la faible présence de l’Etat au centre et au Nord du Mali.

Le Secrétaire général des Nation Unies salue l’engagement des parties à cesser les hostilités afin de permettre une accélération du processus de mise en œuvre de l’Accord de paix, qui, deux ans et demi après sa signature, n’a enregistré de « résultats tangibles », gage d’une paix durable au Mali et dans la région, selon le responsable onusien. Il se réjouit en outre de la nomination par le comité de suivi de l’Accord d’un observateur indépendant, en l’occurrence la fondation Carter, pour surveiller la mise en œuvre de l’Accord. Espérant que cette décision combinée à la mise en œuvre d’un régime de sanctions instauré par la résolution 2374 des Nation Unies, permettra d’identifier ceux qui entravent le processus, y compris parmi les signataires de l’Accord.

Des efforts à faire

Parmi les facteurs pouvant contribuer positivement à ce processus, le rapport note la tenue d’élection justestransparentes et pacifiques. Ce qui permettra d’asseoir l’autorité de l’Etat et le parachèvement du processus de décentralisation. Le report de la date des élections locales à avril 2018 est une opportunité à saisir par les différentes parties afin d’aplanir leurs divergences et permettre la tenue d’élections inclusives. Le rapport regrette le blocage du processus de désarmement, démobilisation et réintégration à cause d’une absence de consensus autour des critères d’intégration et de quota, même s’il juge « encourageante », la réforme entreprise du secteur de la sécurité.
Mais le Secrétaire général, s’alarme de la faible présence ou de l’absence de l’Etat dans le Nord et au centre du Mali. « L’augmentation du nombre d’attaques contre des représentants du gouvernement, a également contribué à l’instabilité et créé un terreau fertile à l’extrémisme violent », relève le rapport. Le rapport souligne également le lourd tribut payé par les forces de défense qui ont subi ces attaques. Les forces armées maliennes ont « davantage » été touchées par ces attaques qui se sont élevées à 71 pour le trimestre écoulé, dont 37 contre les forces de défense maliennes.

Fahad Ag Almahmoud de GATIA : « la lutte contre le terrorisme passe inévitablement par le DDR »

Le Commandant de la force Barkhane au Mali a parlé lors d’une conférence de presse le 21 novembre dernier de « collusion » entre certains groupes armés signataires de l’Accord et des mouvements djihadistes. Le Secrétaire général du GATIA, membre de la Plateforme, Fahad Ag Almahmoud, se dit surpris de ces accusations venant d’une force censée combattre le terrorisme.

Journal du Mali : Comment réagissez-vous à ces accusations ?

Fahad Ag Almahmoud : Ce n’est pas la première fois qu’on parle de collusion entre groupes armés et terroristes. Ce qui me surprend, c’est que les accusations viennent de ceux qui doivent combattre le terrorisme. C’est comme si un gendarme disait : « je connais certains d’entre vous qui sont des criminels » et passait sans les appréhender. Si Barkhane estime qu’un individu a des liens avec les terroristes, elle doit prendre les dispositions qui s’imposent, faire une enquête et livrer l’intéressé à la justice, non se contenter de dénoncer.

De quels groupes armés s’agit-il ?

C’est à Barkhane de préciser de quels groupes il s’agit. Tout le monde dit que les groupes signataires et les terroristes sont des vases communicants. En 2012, pratiquement tout le monde a adhéré à Ansar Dine, au MUJAO et à AQMI. A l’arrivée de Serval, ceux qui étaient censés avoir été « récupérés » ont gardé des contacts. Les États qui combattent le terrorisme sont mieux placés que nous pour le savoir.
Un Commandant de la force Barkhane à N’Djamena affirme que « des groupes valident à Bamako des règles qu’ils n’appliquent pas sur le terrain ». Est-ce vrai ?
Ce n’est pas précis. C’est au gouvernement malien de se plaindre de la non application des décisions prises à Bamako. C’est à lui que revient la mise en œuvre de l’Accord, car c’est à lui que devra revenir le contrôle de tout le territoire.

Ces allégations expliquent-elles le retard dans la mise en œuvre de l’Accord ?

En partie. Les gens qui n’aiment pas la paix et qui travaillent pour d’autres agendas peuvent retarder cette mise en œuvre. Mais, je ne pense pas que le retard soit imputable à une seule partie. Chacune a sa part de responsabilité.

Barkhane prévoit d’interdire la circulation à tout convoi de plus de cinq véhicules sans autorisation. Allez-vous collaborer ?

Je ne pense pas que les groupes armés circulent sans avertir la Minusma ou sans ordre de mission. Il serait plus sage pour Barkhane et tous les acteurs d’accélérer le mécanisme de DDR. La lutte contre le terrorisme passe inévitablement par le désarmement des groupes armés signataires. Tant qu’il y aura des individus en armes en dehors de l’armée nationale, elle sera inefficace.

Enlèvement du juge du tribunal de grande instance de Niono

Soungalo Koné, Président du tribunal de grande instance de Niono a été enlevé, jeudi 16 novembre, à son domicile. Une atteinte à une autorité étatique aux portes de Bamako qui soulève bien des inquiétudes.

Soungalo Koné, Président du tribunal de grande instance du cercle de Niono (Ségou) à 240 km du nord de Bamako, a été enlevé, à son domicile jeudi entre 19h et 20h par des hommes armés a annoncé le ministre malien de la Justice Mamadou Konaté sur Twitter. Six ravisseurs seraient arrivés près du domicile à bord d’un pick-up et de trois motos. Il a été enlevé devant sa femme qui a tenté de s’y opposer. 

Selon Ibrahim Maiga, chercheur à l’Institut d’Etudes en Sécurité (Institute for Security Studies ISS) « Cet évènement est à mettre dans un contexte plus large. Encore, jeudi deux individus ont enlevé le véhicule du procureur de Gao, qui, finalement a été retrouvé à Kidal. Sans revendication également. Les actes de terrorisme et les actes de banditisme ou de règlement de comptes se chevauchent. Et au Centre, subsiste un véritable désaveu des autorités administratives et en particulier des autorités judiciaires. Sur la base de ces éléments, je pense qu’il n’y a pas une piste à privilégier par rapport à l’autre ».

Survenu exactement à un mois des élections régionales et locales, ça rappelle que la crise multidimensionnelle malienne, n’est pas encore résolue. « On est dans un contexte d’insécurité généralisée et d’absence d’état. Ne pas réussir à assurer la sécurité d’une autorité dans une contrée aussi proche que Niono soulève des interrogations sur la capacité de l’état malien à organiser des élections crédibles »relève M. Maiga. 

Cet enlèvement fait écho à l’évasion de 93 détenus de la prison de Niono, en décembre 2016, suite à une attaque de présumés djihadistes, et ayant entraîné la mort de deux surveillants pénitentiaires. 

Gao : La population mécontente de Barkhane

Ces derniers jours, les populations de Tacharane et d’Arhabou dans la commune de Gounzoureye, le long du fleuve Niger sont en colère à cause des opérations de la force Barkhane. A Gao ville également, les bruits d’explosion venant du camp de la force française. Ils dénoncent la proximité des exercices réguliers que mènent les troupes cantonnées dans la zone et leur impact sur les habitations.

Depuis quelques jours les patrouilles aériennes de la force Barkhane s’intensifient le long du fleuve Niger en allant vers Ansongo. Une nouvelle stratégie que la force anti-terroriste aurait adopté pour sécuriser l’axe Gao-Ansongo-Ménaka. Sur cet axe, notamment entre Ansongo- Ménaka, le banditisme s’est accru sur fond d’insécurité chronique. Les transporteurs et les passagers sont quasi quotidiennement braqués et dépossédés de tous leurs biens. Quelques jours avant la fête de Tabaski, des passagers allant à Ménaka ont ainsi été dépouillés par des malfrats. A travers ces  surveillances aériennes, Barkhane veut dissuader les bandits de circuler librement sur ces tronçons. Une initiative à saluer en effet.

Mais dans les localités de Tacharane et Arhabou, près de la ville de Gao, les  habitants se plaignent des inconvénients de cette action. Et particulièrement du bruit des appareils qui selon eux volent à basse altitude.  Moussa Boureima Maiga, porte parole des jeunes patrouilleurs de Gao,  se demande pourquoi ces avions survolent si près des populations, «  ils peuvent percuter des choses, c’est un danger » craint-il. D’après les témoignages d’un habitant à Gao, ces « avions larguent des soldats au bord du fleuve,  retournent à  Gao, puis reviennent pour les récupérer ». En plus du danger qu’ils représentent, ces exercices causent un grand bruit  qui provoque un désagrément auprès des populations. A Gao, «  chaque matin ils font exploser des engins à proximité des habitations, on ressent la force de l’explosion en ville, c’est dangereux pour les maisons. Même le deuxième jour de la fête il y a eu plusieurs explosions, avant-hier aussi »  témoigne Moussa Boureima.

La présence constatée ces dernières semaines des soldats de Barkhane et des matériels  laissent prévoir une intensification des manœuvres dans les jours à venir. Bharkane aurait même prévu d’installer une base à Ménaka pour contrôler le long de la frontière malienne avec   le Niger où des terroristes sévissent en toute tranquillité.  Pour minimiser les effets négatifs de cette action somme toute bénéfique pour la population de la région et les usagers des routes qui la traversent, les leaders des jeunes ont rencontré les responsables de la force pour attirer leur attention. Il a été question des conséquences sur  la tranquillité des habitants. Des responsables de Barkhane auraient par ailleurs passé l’information dans les radios pour faire comprendre à la population l’objet de ces détonations.

 

Attentat au Campement Kangaba: Nouveau point de situation

Le ministre de la Sécurité intérieure et de la protection civile a donné une conférence de presse ce lundi après midi pour dresser la situation actualisée, un peu moins de 24h après l’attaque terroriste au Campement Kangaba, en périphérie de Bamako .Le général Salif Traoré était entouré de ses homologues de la Santé et de l’Hygiène publique, du commerce-porte parole du gouvernement, de l’économie numérique et de la communication, ainsi que des commandants des forces qui ont opérés dur le terrain de l’attentat.

Après avoir rappelé le scénario de l’attaque contre cet établissement le dimanche après-midi, il a salué la contribution de la population qui a, après avoir alerté les autorités dès les premiers coups de feu, réussi également à interpeller un suspect qui est actuellement, ainsi que deux autres individus, en train d’être interrogés pour situer leur responsabilité ou non, dans cette enquête. Les quatre assaillants ont été « neutralisés » , quatre clients ont perdu la vie et sept autres sont blessés, dans un état plus ou moins grave,  mais « leur pronostic vital n’est pas engagé », a tenu à préciser le Pr Samba Sow, ministre de la Santé et l’hygiène publique.

Les quatre clients tués dans l’attentat sont une franco-malienne, une franco-gabonaise, un chinois et un portugais. Un membre des forces de sécurité malienne est également mort dans les combats. Une quarantaine de personnes de plus de dix nationalités différentes ont été exfiltrées par les Forces de sécurité et prises en charge psychologiquement à l’Hôpital du Mali où toutes les victimes ont été conduites.

« Il n’y a pas encore de revendication formelle », a souligné le général Traoré qui assure cependant qu’il n’y a pas de doute sur le caractère terroriste de cet incident majeur. « La veille, une patrouille avait sillonné la zone en question. .Pour vous dire qu’il n’y a pas de dispositif infaillible et que la vigilance doit être de mise » a poursuivit le ministre avant d’appeler les promoteurs privés d’établissements à faire face à leur « responsabilité absolue de prendre des dispositions conservatoires pour sécuriser leurs installations ».

 

Sécurité à domicile : entre alarmes et vidéo-surveillance

Le système de vidéo-surveillance est de plus en plus utilisé par les particuliers pour protéger leurs habitations. Ces petits joujoux, malgré leur prix, commencent à dominer le marché de la protection.

« Il y a quelques années, je me suis faite cambriolée et ils ont pris tous mes bijoux, la télévision, les ordinateurs et tablettes de mes enfants et beaucoup d’argent qui était dans un tiroir de ma commode. Depuis, j’ai des caméras de surveillance dans ma maison », explique Mariam Fofana, mère de famille. Depuis le début des années 2000, les caméras de vidéo-surveillance sont apparues sur le marché malien, avec surtout une clientèle d’hôtels, ambassades, les banques et certains restaurants de la capitale. Mais avec le banditisme grandissant dans les années 2010 et le sentiment d’insécurité régnant dans le pays depuis 2012, elles se sont multipliées chez les particuliers. Ainsi, les fournisseurs en matière de sécurité se sont développés, tels qu’Escort, Sécuricom, Video Consult, MTS Multi- Techniques, Global-Assistance in Technologie, etc… Elles proposent une des gammes complètes de caméras de surveillances (intérieures, extérieures, à infrarouge, les fish-eyes qui voient 4 cotés en même temps, celles que l’on pilote, etc.), des alarmes anti-intrusion (silencieuses et non-silencieuses), des portes glissantes avec caméra intégrée ou lecteur biométrique, des gardes du corps, agents de sécurité et beaucoup d’autres. « Les caméras installées chez les particuliers coutent en moyenne 150 000 francs CFA l’unité, et si l’on compte les fils et l’installation, la maison est protégée à moins d’un million », explique Sékou Coulibaly, patron de Video Consult. Certaines caméras peuvent durer 10 ans.

« Notre matériel est livré avec les tablettes, télés et câbles, qui permettent au propriétaire de voir les images retransmises en direct par les caméras, transférables sur tablettes, PC, et autres. Nous apprenons aux clients leur utilisation, et certains serveurs peuvent supporter plus de 40 caméras et 24 To de disque dur interne. », explique Yaya, chargé des installations chez Spéciale Sécurité. Il précise que produit le plus demandé sur le marché par des particuliers demeure l’alarme anti-intrusion, moins chère et nécessitant moins de surveillance de la part des propriétaires. « Il suffit d’activer l’alarme le soir en se couchant et de s’assurer de temps en temps que les circuits sont toujours bien branchés, et c’est bon ! », explique Amadou Kouma, qui a opté pour le système depuis quelques temps. «Je peux installer 10 alarmes anti-intrusion dans les maisons. Pour les caméras, j’en installe parfois 1 ou 2 par jour, elles sont surtout utilisées par les entreprises et autres », ajoute Yaya, qui se réjouit de voir le marché en constante progression.

 

Sociétés de sécurité : S’adapter pour faire face

Les attaques terroristes et autres braquages sanglants, à Bamako comme ailleurs au Mali, ont laissé de véritables traumatismes au sein de la population et obligé les sociétés de sécurité à adapter leur offre, à la demande d’une part, aux nouveaux impératifs sécuritaires, d’autre part. Dans la plupart des cas, c’est en effet bien souvent les faiblesses du dispositif sécuritaire qui sont mises en avant, « même si le risque zéro n’existe pas », explique une source sécuritaire. Depuis, « beaucoup de choses ont évolué », selon le directeur général de Mali Guard, Aly Yatassaye. Sa société équipe désormais ses agents de taser, de bombe de self défense, en plus des matraques. Des efforts qui peuvent paraître dérisoires face à l’arsenal de potentiels assaillants. « Ce n’est pas de notre fait. Au Mali, c’est celui qui contracte une société de sécurité qui doit faire la demande pour le port d’une arme à feu. Nous la transmettons au ministère de la Sécurité qui délivre alors un permis. », explique Traoré Ramata Barry, chef de service à Mali Guard. De nouveaux textes sont en cours d’adoption  pour adapter la réglementation à la nouvelle donne sécuritaire. Mais en attendant, la profession est toujours régie par la loi n° 96-2020 de février 1996. Ce texte, dont le décret d’application date également de la même année, est assez restrictif en ce qui concerne les prérogatives desdites sociétés et sur leur champ d’action.

À ce jour, seuls les convoyeurs de fonds sont autorisés à porter des armes, une situation que déplore Mohamed Moghrabi, directeur de la société Escort, dont les agents assuraient la sécurité du Radisson Blu de Bamako au moment de l’attentat de novembre 2015 . « Pas un seul site ouvert au public ne dispose d’un dispositif antiterroriste. Nous en sommes encore à mener des fouilles manuelles, à utiliser des miroirs de détection pour chercher des explosifs sous les voitures. Or, la menace a évolué. On n’a pas voulu le voir ». Pour palier l’insuffisance d’équipements, les sociétés mettent l’accent sur les formations. Chez Mali Guard, une salle dédiée à même été créée à cet effet. « Nous avons une équipe de formation très qualifiée. Nous travaillons avec des israéliens, mais aussi des français, qui nous prodiguent de précieux conseils », conclut Yatassaye.

 

Hôtels et restaurant : Sécurité maximale

Tirant les leçons des attaques sanglantes contre le restaurant la Terrasse et les hôtels Byblos de Sévaré et Radisson de Bamako (respectivement en mars, août et novembre 2015), les établissements ont tous vu leur sécurité renforcée. De Radisson Blu, à Onomo Hotel, en passant par les hôtels du Groupe Azalaï, il n’en existe presque plus sans portique de sécurité, grilles de protection et agents à l’entrée. Même si les moyens ne sont pas les mêmes partout, force est de constater que de gros efforts ont été faits. Outre les infrastructures physiques, visibles ou non (caméras de surveillance), les hôtels ont également procédé au recrutement de personnes de sécurité supplémentaires.

L’imperméabilité du dispositif reste l’objectif affiché et tout est mis en œuvre pour l’atteindre. Fouille des bagages, passage au détecteur, fouille des personnes et des véhicules, un dispositif auquel les clients se plient volontiers. « Depuis l’attaque de l’hôtel Radisson et du restaurant la Terrasse, les membres du personnel ont à nouveau été obligés de passer par un détecteur de métaux et de soumettre leurs bagages à la fouille. Par ailleurs, les agents de sécurité que nous recrutons reçoivent une formation qui permette de s’assurer qu’ils comprennent les règles juridiques applicables à la fouille », explique un responsable d’hôtel. « Nous avons également pris la décision de déployer une force opérationnelle, en coopération avec le département de la sécurité, pour faire face à toute éventualité. C’ est un élément clé de notre dispositif sécuritaire », ajoute-t-il.

EUTM : quelle formation pour l’armée malienne ?

Le 23 mars 2016, le Conseil européen annonçait sa décision de prolonger jusqu’en 2018 la mission de l’EUTM. Le but de ce troisième mandat est de permettre à l’armée malienne de conquérir l’intégrité territoriale et vaincre la menace terroriste, selon Marc Levenberg du service des affaires publiques de la mission. 26 pays parmi lesquels des États de l’Union européenne contribuent au personnel et au financement de l’EUTM.

Formation en palier La formation prend en charge, dans un premier temps, les chefs militaires, pour leur permettre d’exercer leur autorité et renforcer « l’art du commandement, le sens des responsabilités ». Elle concerne des domaines tels que le droit des conflits armés, le leadership, le savoir-faire tactique et stratégique, ainsi que les méthodes de planification et les principes fondamentaux militaires. Au centre d’entrainement de Koulikoro, des stages sont organisés dans les domaines du tir de précision, du guidage aérien, de l’appui mortier et des opérations commandos. Selon la mission, il est prévu un stage de 12 semaines pour les futurs commandants de compagnie en gestion et évacuation des blessés, tir, tactique, demande d’appui feu. Des instructeurs sont aussi entraînés à la planification et à la conduite autonome d’une instruction de qualité au sein de leurs garnisons respectives. À cela viennent s’ajouter des modules de formation sur le respect des droits de l’Homme et du droit des conflits armés. « Du personnel qualifié délivre des cours sur les principes d’humanité, de distinction, de proportionnalité et de nécessité militaire », ajoute M. Levenberg. Selon lui, des formations sont également données sur la connaissance des procédures et des conduites à tenir en cas de capture, de transfert ou de traitement de prisonniers, la prise en compte des enfants, des personnes et des sites protégés, la lutte contre les violences sexuelles et la protection des femmes, la gestion des réfugiés et des personnes déplacées, les règles d’engagement et la légitime défense. Reste à savoir si ces formations ont une réelle utilité sur le terrain…

Sécurité : répondre à la menace

Au Mali, le défi sécuritaire reste un challenge important à relever sur l’ensemble du territoire. Depuis quelques mois, à Bamako, force est de constater que la situation sécuritaire a connu une nette amélioration. Une présence accrue des forces de police et des agents de sécurité, un renforcement des contrôles dans les bâtiments publics, les hôtels et les restaurants de la capitale y est notable. Mais si la situation semble s’améliorer, beaucoup reste à faire, dans la capitale comme dans le reste du pays.

Depuis quelques mois, ils sont de plus en plus présents dans l’espace public. Dans les supermarchés, à l’entrée des banques, devant le siège des grandes entreprises, devant les hôtels et restaurants huppés, aux carrefours de la capitale. Les fouilles et contrôle physique ou via des portiques de sécurité sont systématiques, les forces de police et les agents privés sont là en barrage, ou pour fournir un appui contre l’insécurité galopante qui s’est installée depuis quelques années.

Après le sommet Afrique-France qui accueillait une trentaine de chefs d’État dans la capitale malienne et qui a démontré la capacité du Mali à héberger pareil événement, le défi sécuritaire reste grand, mais le pays est néanmoins en marche pour tenter d’endiguer le banditisme et les attaques terroristes, contre les institutions de l’État, les forces militaires et les civils, devenues monnaie courante.

Défense nationale Si au Mali, une stratégie de réforme exhaustive de la sécurité est restée longtemps lettre morte, depuis quelques années et conformément à la Loi quinquennale d’orientation et de programmation militaire (LOPM), le pays est lancé dans le renforcement de son outil de défense. Les effectifs de l’armée nationale sont passés, en l’espace de 3 ans, de 8 200 soldats réguliers à environ 10 000 aujourd’hui, et une campagne de recrutement à été lancée, en janvier, par le ministère de la Défense afin d’enrôler 5 000 jeunes dans tout le pays et dans plusieurs corps de l’armée. Il s’agit ainsi de reconstituer une force nationale capable de défendre le territoire et de répondre aux menaces à l’intérieur, comme à l’extérieur du pays.

Ces militaires, formés par la Mission de formation de l’Union européenne au Mali (EUTM Mali), ont déjà constitué huit bataillons de type GTIA (Groupement tactique interarmes) entraînés et prêt à être déployés sur différents théâtres d’opération. Les chefs militaires et les instructeurs de ces contingents sont actuellement en phase de formation, notamment en matière de commandement et de leadership, avec l’objectif que cette armée soit opérationnelle à l’horizon 2019.

Cette volonté affichée de renforcement du secteur de la défense et de la sécurité s’applique non seulement aux forces armées, mais aussi à la police, au niveau local et national, ainsi qu’aux services de douanes, avec l’objectif futur d’obtenir un service de sécurité de qualité assurant la protection physique, matérielle et morale des populations, ainsi que la souveraineté des institutions et du territoire. Principales difficultés auxquelles seront confrontées ces forces de sécurité : l’étendue du territoire et la guerre asymétrique menée par les assaillants, qui peuvent se fondre dans la population et traverser une frontière. Le pays est en marche mais la route pour parvenir à destination est encore longue.

L’essor de la sécurité privée Alors que le gouvernement s’attèle à renforcer les capacités de l’armée et des forces de l’ordre, la demande de sécurité est en augmentation au Mali. La progression du banditisme et du terrorisme ont favorisé l’explosion du secteur, qui affiche une croissance continue depuis plusieurs années avec une clientèle composée de particuliers, comme d’entreprises. « Le climat sécuritaire actuel est préoccupant et pour 2017 nous ne sommes pas à l’abri d’un autre attentat dans la capitale. Il est clair que cette prise de conscience profite aux affaires », indique ce patron d’une société de sécurité privée de la capitale.

 Le secteur de la sécurité privée, encore archaïque, a en moins de cinq années, connu un accroissement de ces acteurs qui dépasseraient aujourd’hui, selon une statistique non officielle, le nombre de 250. Ces sociétés commerciales, bénéficiant d’un agrément du ministre chargé de la Sécurité, sont régies par des règles propres. Elles proposent des prestations de surveillance, gardiennage, transport de fonds, et de protection des particuliers et des sociétés, et sont règlementées par la loi N° 96-020/AN dont le décret d’application date du 29 février 1996. Des sociétés comme Securicom, G4S, Axesm ou Mali Guard, entre autres, se sont imposées et se partagent ce marché porteur, essentiellement composé d’institutions bancaires, de grands groupes, de représentations d’organisations internationales, de commerces ou encore de particuliers.

Un nécessaire encadrement Néanmoins, ces sociétés qui peuvent s’avérer de précieux auxiliaires pour maintenir la sécurité à Bamako et qui jouent un rôle de service public, ont besoin de se professionnaliser. « Le secteur manque d’organisation. Au niveau de l’État, il n’y a pas d’homologation, les niveaux de paie sont insuffisants et la formation n’est pas satisfaisante », résume cet ex-colonel de l’armée qui travaille dans la sécurité privée depuis 5 ans et regrette que le secteur ne soit pas plus encadré.

Concédé par l’État aux privés pour répondre au besoin de sécurité, le secteur est encore majoritairement informel et non professionnel. La plupart des agents qui travaillent pour ces sociétés n’ont pas de réelles aptitudes pour ce travail et ne sont pas armés pour faire face à toutes les menaces. « J’utilise des gendarmes qui sont armés pour la surveillance de sites sensibles, notamment en cas d’interventions. Certaines sociétés comme Securicom font appel à des policiers, car nous ne pouvons nous permettre de confier des armes à des agents qui manquent de formation », explique ce consultant en sécurité de la place. Cette absence de véritable contrôle de la profession met ces agents en danger et encourage les dérives, notamment salariales.

Malgré tout, en complément des forces conventionnelles, ces compagnies privées qui continuent à se multiplier dans ce nouveau marché concurrentiel, jouent leur partition et se démarquent en diversifiant leur offre de services : géolocalisation, vidéosurveillance, audit de sécurité, sécurisation d’événements, etc., prouvant s’il en était encore besoin, que le secteur de la sécurité a encore de beaux jours devant lui.

 

 

316 milliards Fcfa pour l’armée malienne

Le gouvernement a annoncé l’octroi d’une enveloppe de plusieurs centaines de milliards de Fcfa pour le renouvellement de l’équipement de l’armée et le rehaussement des effectifs. Cette grosse enveloppe entre dans le cadre de la mise en oeuvre d’une stratégie de renforcement de la défense et la sécurité sur le territoire malien, pour le compte de l’année 2017. Elle devra être scindée en deux. Le secteur de la défense se verra attribuer 265 milliards de Fcfa contre 51 milliards de Fcfa pour le secteur de la sécurité. Le financement de ces deux secteurs sera tiré du budget 2017 de l’état et servira à la mise en œuvre de la loi d’orientation et de programmation militaire (LOPM). Cette dernière prévoit un investissement global de 1230 milliards de Fcfa entre 2015 et 2019 pour l’achat de matériel militaire destiné à renouveler l’équipement obsolète de l’armée malienne.

La première phase de ce projet de renouvellement de l’équipement a concerné l’achat de véhiculés blindés et semi-blindés Renault Trucks Défense et d’hélicoptères Super Puma. L’armée de l’air a également passé commande auprès du constructeur brésilien Embraer. La LOPM prévoit également un renforcement des effectifs de l’armée malienne, constituée actuellement de 13.000 soldats pour une population de 16,5 millions d’habitants. 10.000 soldats supplémentaires seront ainsi recrutés.

2017, La sécurité en question

Attaque djihadiste sur le territoire, banditisme, conflit intercommunautaires, difficultés dans la mise en œuvre de l’Accord, l’année 2016 qui touche à sa fin a été mouvementée sous bien des aspects. Alors que le pays se tourne vers 2017, que peut attendre le Mali de cette nouvelle année qui s’ouvre dans l’incertitude ?

Depuis le 30 juillet dernier, le territoire malien est sous état d’urgence, rétablit au lendemain de l’assaut contre un camp de l’armée à Nampala, dans la région de Ségou, où 17 soldats avaient trouvé la mort en juillet dernier. Cette mesure d’exception devrait prendre fin le 29 mars 2017, mais il y a fort à parier qu’elle sera de nouveau prorogée tant la situation sécuritaire dans le pays se dégrade. Au Nord du Mali d’abord, où les mouvements armés belligérants, GATIA et CMA, peuvent à tout moment rebasculer dans le conflit armé qui avait enflammé la région durant l’été 2016. Sur le terrain, à Kidal, les forces se repositionnent, on craint sur place un nouvel embargo, « plus rigoureux », dans la logique de ce conflit intercommunautaire dont la gestion de Kidal est l’enjeu. La région qui vit dans la crainte de nouveaux affrontements est aussi le théâtre d’une intensification des attaques djihadistes, à l’instar de la région centre et des zones frontalières avec le Niger et le Burkina Faso, menées par Ansar Dine est ses groupes affiliés, comme la Katiba Macina du prédicateur Hamadoun Kouffa, dans la région de Mopti. Leurs attaques ne visent plus seulement les forces étrangères ou maliennes, mais aussi les civils, le plus souvent victimes des engins explosifs improvisés que font essaimer ces groupes.

Renforcement Dans ce climat, la MINUSMA, cible régulière de ces attaques, va renforcer en 2017 son dispositif militaire. Le Conseil de sécurité de l’ONU a décidé, en juin dernier, l’envoi de 2 500 hommes, et l’extension du mandat de la mission multidimensionnelle pour protéger les civils et son personnel. Du matériel militaire, notamment des hélicoptères, des véhicules blindés et des moyens de renseignement, devrait venir équiper la force onusienne.

À l’offensive En visite samedi 17 décembre à Gao, le candidat de la droite à l’élection présidentielle française, François Fillon, a réaffirmé l’engagement militaire de la France au Mali, et a déclaré que « cette mission (Barkhane) avait vocation à durer ». Sa visite survient à un moment ou la force française multiplie ses opérations anti-terroristes dans la zone d’Abeïbara, fief des djihadistes d’Ansar Dine, et où les anciens combattants du Mujao se fédèrent pour former un nouveau groupe sous la férule de l’État islamique.

Blocages Un des remparts aux djihadistes et au banditisme qui prolifèrent dans ces régions pourrait être les patrouilles mixtes, composée de FAMa, de combattants de la Plateforme et de la CMA, dans le but d’amener plus de sécurité dans ces zones où les forces maliennes n’ont pas forcément droit de cité. Seulement, les petits mouvements armés font blocage, se disant écartés des instances décisionnelles du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC) et se heurtent à l’intransigeance de la CMA qui conditionne leur inclusion à leur intégration dans les mouvements majeurs, HCUA et MNLA.

Personne à suivre en 2017 : Alghabass Ag Intalla

Le nouveau président de la CMA Alghabass Ag Intalla, a jeté lundi 19 décembre, un pavé dans la mare, via un communiqué qui, à la surprise générale, entérine le retrait de la CMA de toutes les commissions et sous-commissions du Comité de suivi de l’Accord (CSA), conditionnant son retour à la tenue d’une rencontre de Haut niveau et élargie avec la médiation internationale. Cet énième revirement remet en question l’opérationnalisation des patrouilles mixtes qui devait être effective avant cette fin d’année et brouille toute perspective d’une application diligente des termes de l’Accord. On ne sait pas pour le moment quelle suite ce positionnement radical aura pour l’année 2017, mais force est de constater, que 18 mois après la signature de l’Accord d’Alger, aucune avancée concrète ne se profile à l’horizon.

Noël et Nouvel an : prier en toute sécurité

Pour célébrer ces deux dates majeures en toute quiétude, les responsables des cultes chrétiens ont fait appel aux forces de sécurité maliennes et à des sociétés privées. « Nous tenons à la sécurité des fidèles et cela fait des mois maintenant qu’un dispositif sécuritaire rigoureux encadre les manifestations à la cathédrale », explique un responsable. Siaka Bouran Sidibé, Directeur régional de la police de Bamako l’assure, « toutes les dispositions sont prises pour sécuriser au mieux les lieux de culte pendant cette période sensible ». Comme en 2015, interdiction sera faite de garer les véhicules particuliers aux abords des églises catholiques aussi bien que des temples protestants, qui seront gardés par des éléments de la police nationale. À l’entrée, fouille systématique des sacs et des personnes. Même si ce dispositif ralentit considérablement l’accès, les fidèles se sont « fait une raison. Il vaut mieux perdre quelques minutes et ensuite vivre sa messe en toute tranquillité. La menace est là, tout le monde en est conscient, alors tout le monde se plie aux consignes », assure Pierre, un fidèle de la Cathédrale de Bamako.

 

Des communales endeuillées

Alors que les tendances continuent de tomber au lendemain des communales du dimanche 20 novembre, le bilan est lourd. Cinq soldats maliens ont été tués et plusieurs autres blessés alors qu’ils sécurisaient les opérations de vote. Cinq militaires maliens tués et une autre personne tuée, un enlèvement à Koro, c’est le triste bilan des communales du 20 novembre. La sécurité était bien un des défis de ce scrutin et elle s’est invitée dans l’actualité de ce jour de vote avec des attaques contre les forces de l’ordre et de sécurité et des actes de violences dans plusieurs localités, empêchant par endroits le vote de se tenir. A Kidal, localité aux mains des groupes armés, comme prévu, il n’y a pas eu vote. Ce fut également le cas dans d’autres localités telles que Menaka et Taoudéni. Un convoi de l’armée malienne qui revenait du Nord, en direction de la localité de Douentza est tombé dans une embuscade. Selon nos sources, les terroristes souhaitaient s’emparer des urnes de vote sécurisées dans l’un des véhicules. Cinq militaires maliens sont tués mais les assaillants n’ont pu atteindre leur but. Pour les autorités, les terroristes appartiendraient à un groupe dirigé par un certain El-Mansour, chef jihadiste qui est basé à Gourma au sud de la ville de Gao. A Koro(région de Mopti), un candidat a été enlevé et une autre personne a été retrouvée morte.

Faible participation
Dans les localités où le scrutin s’est tenu et particulièrement à Bamako, les électeurs ne se sont pas spécialement déplacés. Le taux de participation dans la capitale tournerait autour des 30% alors qu’à l’intérieur du pays, les conditions de sécurité en ont découragé plus d’un. Dans l’attente des premiers résultats officiels, on peut d’ores et déjà affirmer que le parti au pouvoir le RPM tire largement son épingle du jeu alors que l’opposition menée par l’URD est à la peine. Ils étaient 7,2 millions d’électeurs appelés aux urnes pour désigner quelque 12.000 conseillers municipaux, dont les mandats sont échus depuis avril 2014.

AX2M, sécurité maximale

Partout et quel que soit le secteur d’activité, le besoin de sécurité augmente. Pour faire face à la nécessité de protéger les personnes et les biens contre le vol, les accidents, le sabotage et les attentats, AX2M développe des solutions.

Sur les traces de son père, Adama Ouattara décide de rentrer au Mali, après avoir suivit 20 ans d’études militaires au prytanée militaire d’Autin en France et en sciences sociales. Au fait des enjeux de sécurité, il constate dès son retour que les systèmes sécuritaires de nombreuses structures au Mali sont défaillants, ne répondent plus aux normes, ou ne sont pas fonctionnels par manque d’entretien. Il fait donc appel à un ami, Daniel Virassamy, ingénieur en systèmes et solutions de sécurité basé en France, pour mettre en place une structure innovante. Ils créent ensemble AX2M, en octobre 2014 avec un capital de 10 millions de francs CFA, spécialisée dans la sécurité des biens et des personnes. La société, sise dans l’Immeuble Babemba, articule ses activités autour de la vidéo surveillance, la géolocalisation, le système d’alerte incendie, et apporte une contribution majeure au domaine en proposant des contrôles d’accès innovants pour la sécurité, mais aussi la gestion du personnel à moindre coût.

Demande en hausse Dès présentation des premiers équipements performants, normés et intégrant les dernières technologies, un premier contrat est signé avec la multinationale Total, qui lui confie l’installation de l’alarme incendie dans ses locaux. D’autres suivront : Shell, Canal+, le groupe Azalaï, l’hôtel Columbus, l’École de maintien de la paix, le Magic Cinema, et bien d’autres. Pour attirer le client, AX2M a un argument imparable, puisqu’elle installe gratuitement le dispositif sécuritaire et se rémunère à travers un contrat de service temporaire, qui varie suivant le client et la fréquence d’entretien du dispositif. « Nous installons la confiance avec nos clients à travers la qualité du suivi que nous accordons à leur dispositif sécuritaire », confie le trentenaire avant d’ajouter que « financièrement, cela les arrange beaucoup car les coûts sont déduits du budget de fonctionnement, donc plus facile à gérer ». Le contexte actuel faisant exploser la demande, AX2M, qui emploie 3 personnes à temps plein et une dizaine de techniciens en fonction des prestations, entend bien se développer tout en continuant d’offrir à sa clientèle des produits innovants et un suivi de qualité.

Colonel Salif Traoré: « Il faut que chacun se sente concerné »

Journal du Mali: Quels sont moyens mis en œuvre dans la lutte antiterroriste au Mali ? Colonel Salif Traoré:Le terrorisme est un thème qui concerne le monde entier, pour le cas particulier du Mali, vous savez que nous avons revisité l’arsenal juridique, il y a quelque temps nous avons voté une loi portant sur la répression du terrorisme et dernièrement sur le financement du terrorisme. De façon plus technique et pratique, nous avons mis en place une force spéciale antiterroriste de la sécurité, elle est placée sous l’autorité du ministre de la sécurité. Nous avons jugé utile de mettre un « noyau dur » en place, auprès du ministre, qui interviendra en priorité à  chaque fois que la situation l’exigera. Cette force est dors et déjà  opérationnelle. Cette force a été constitué à  partir des unités qui sont déjà  formées. Cette unité sera dédiée uniquement à  la lutte anti-terroriste contrairement aux autres unités qui ont d’autres fonctions comme le maintien de l’ordre. Ces forces spéciales antiterroristes de sécurité (FORSATS) sont entraà®nées, bien équipées, bien structurées, bien motivées pour être efficace dans la lutte contre le terrorisme. Cette unité sera-t-elle accompagnée d’autres moyens de prévention ou répression du terrorisme ? Nous sommes en train de mettre en place également un centre de vision et d’analyse en matière de renseignement, qui va nous permettre, autour de la sécurité, de réunir la Défense, les différents services de renseignements du pays et les partenaires, éventuellement, qui sont présents au Mali pour qu’en cas d’incident grave tout se monde se réunisse et qu’on échange les informations brutes pour être en mesure d’en tirer du renseignement exploitable par les opérationnels, qui seront également activés dans un centre d’opération. Aujourd’hui cela est fait, mais chacun dans son coin, le ministère de la sécurité, le ministère de la défense, les partenaires comme Barkhane, Eucap, Eutm, Minusma, qui sont présents, ont leurs réseaux. Nous voulons mettre tout ce monde-là  en cohérence, pour qu’on puisse partager des informations rapidement. Ce centre devra être l’interface de tous les acteurs sécuritaires. Par ailleurs, nous sommes en train de mettre en place sous l’autorité du ministre de la justice, car la lutte contre le terrorisme dépend du tandem sécurité-justice, un réservoir d’enquêteurs spécialisés dans ce domaine, sélectionnés parmi les unités qui fournissent des enquêteurs et formés aux enquêtes et à  l’analyse du terrorisme. C’est tout une chaà®ne que nous sommes en train de mettre en place, d’abord des unités spécialisées qui peuvent intervenir rapidement pour arrêter ou neutraliser une menace, des enquêteurs spécialisés pour chercher à  comprendre ce qui s’est passé et l’arsenal juridique nous permettra de conduire ces enquêtes-là . Voilà  ce que nous sommes en train de mettre en place en matière de lutte antiterroriste. Cela ne peut fonctionner sans l’accompagnement de tout le reste et de la population surtout. Que peut faire la population pour aider les forces de sécurité à  lutter contre le terrorisme ? Vous savez les forces de sécurité malgré les moyens technologiques qu’elles peuvent avoir, peuvent être aussi aveugles ou sourdes. On constate dans les pays o๠il y a eu des attaques terroristes, que ces derniers viennent en amont faire des repérages et certains vivent même au sein de la population. Il faut donc que chacun se sente concerné. Il faut développer chez le citoyen des réflexes types, de façon à  ce qu’il signale tout comportement anormal ou déviant. Vous avez participé, récemment, à  la réunion des ministres de la sécurité qui s’est tenue à  Abidjan les 23 et 24 mars dernier. Il en est sorti de nombreux points, quel est le calendrier d’application et comment ces points vont-ils être appliqués concrètement ? J’ai lu et entendu sur certains médias que nous allions mettre en place une police régionale, il n’en a pas été question. Nous sommes convenus d’une coordination indispensable entre la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, la Sénégal et nous et ça a déjà  commencé . Nous sommes en étroite collaboration, entre les ministres de la sécurité de ces pays mais également entre les chefs des services de renseignements et c’est ce qu’il nous fallait pour aller à  l’essentiel et éviter la diplomatie classique. Il est important que les forces se parlent, que les ministres se parlent. C’est ce que nous faisons, en matière de prévention, en matière de partage d’information, en matière de renseignement, en matière de coopération. Nous avons aussi décidé d’instituer le type de rencontre que nous avons eu à  Abidjan de façon régulière. Nous avons aussi décidé d’éditer un bulletin de renseignement mensuel, qui est déjà  effectif. Nous allons aussi accélérer le passage aux cartes et passeports biométriques dans l’espace CEDEAO, pour avoir des documents d’identification et de voyage fiable, ce qui évitera, comme c’est malheureusement le cas, qu’un seul citoyen puisse se faire attribuer deux ou trois documents d’identification ou de voyage dans son pays. La biométrie rendra cela impossible. Le week-end dernier, deux terroristes Maliens suspectés d’avoir participé à  l’attentat de Grand-Bassam en Côte d’Ivoire, ont été arrêté à  Gossi et Goudam, est-ce une illustration de cette coopération sécuritaire ? C’est sont des arrestations faites par les services maliens, mais c’est dans le cadre de la coopération, puisque la Côte d’Ivoire, dans le cadre de l’enquête, nous a transmis certains éléments. Nous sommes en train d’interroger les suspects, nous partageons nos informations avec la Côte d’Ivoire. Pour l’instant les deux hommes arrêtés sont justes suspects et nous attendons la fin des investigations pour pouvoir dire s’ils sont effectivement liés aux attentats soit de Ouagadougou, soit du Mali, soit d’Abidjan.

Sécurité privée: focus

Réglementation: de la nécessité d’adapter Au Mali, les sociétés de sécurité privée sont régies pas loi n° 96-2020 de février 1996. Ce texte, dont le décret d’application date également de la même année, est assez restrictif en ce qui concerne les prérogatives desdites sociétés et sur leur champ d’action. Elle encadre entre autres le port de l’uniforme, « qui n’est autorisé que dans l’exercice des fonctions » (art 8) et ne peut être « la tenue de campagne ou treillis […] utilisés par les Forces armées et les Forces de défense ». L’arrêté ministériel fixant les modalités d’application de la réglementation n’a, lui, été pris qu’en 2011, soit quinze années plus tard. Il établit le type d’armes que peuvent porter et utiliser les agents des sociétés. « Les entreprises de surveillance et de gardiennage sont autorisées à  acquérir et détenir des armes de 2ème et 3ème catégories et leurs munitions » peut-on lire en son article 2. Seules les sociétés de transfert de fonds sont autorisées à  posséder des armes de type 4 dites armes de défense. Et c’est là  que le bat blesse, selon les professionnels du secteur. La situation sécuritaire a évolué et la réglementation doit suivre, affirme M. Coulibaly de Securicom. Il est urgent de revoir les dispositions concernant le port d’arme mais aussi « améliorer la coopération avec les forces régaliennes de même que l’appui à  la formation des agents qui pourrait venir de l’à‰tat» poursuit-il. Des conditions de travail à  revoir En 2014, le débrayage des agents de certaines sociétés de gardiennage et de sécurité avait permis aux Maliens de découvrir, si besoin en était, les conditions difficiles, voire déplorables dans lesquelles la plupart d’entre eux travaillent. à€ l’époque, les médias avaient qualifiés de « sociétés sangsues » ces entreprises oà¹, ni horaires de travail, ni salaires décents, encore moins sécurité sociale n’étaient garantis. Il existe quelques « vertueux » qui appliquent la convention collective dont s’est doté le secteur. Cela dit, la grande majorité continue d’en faire fi, et se livre à  « une véritable exploitation moderne » de leurs employés. Les salaires sont souvent largement inférieurs à  ceux pratiqués ailleurs dans la sous-région et du SMIG malien, et oscillent entre 10 000 francs CFA et 35 000 francs CFA, selon les entreprises. Le non-paiement d’heures supplémentaires pourtant facturées au client et l’absence totale de plan de carrière font broyer du noir aux agents des sociétés maliennes de sécurité privée. Ils ont d’ailleurs interpellé les autorités afin qu’elles fassent pression sur leurs employeurs et les poussent à  respecter le droit du travail et la convention collective qui les lient. Bamako sous (vidéo) surveillance Partie intégrante du projet de fibre optique signé entre le Mali et la Chine en 2011, le service de vidéosurveillance de la capitale a cependant connu un grand retard d’exécution, principalement lié à  la crise de 2012. Prévue pour couvrir le District de Bamako et les grandes villes des régions dans un premier temps, la mise en service de caméras de surveillance, qui disposent d’une vision à  360 degrés, est effective à  Bamako depuis septembre 2015. Disposées à  des points stratégiques (ponts, grands axes, bâtiments administratifs, etc.), la centaine de caméras est connectée via Internet et pilotée depuis un centre de surveillance situé sur la route de l’aéroport, en face de Météo Mali, et dont l’exploitation a été transférée au ministère de la Sécurité intérieure depuis décembre dernier. Pour renforcer les moyens existants, le gouvernement a adopté, lors du Conseil des ministres du 14 octobre 2015, un projet de loi portant approbation d’un marché, toujours avec la Chine, pour la mise en place d’un système de vidéosurveillance grâce au réseau de fibre optique en cours d’installation. Déjà  installé à  Sikasso, le service n’a pas encore été inauguré. Des milices dans les quartiers de Bamako Inquiets de l’insécurité grandissante dans leurs communes, les jeunes des différents quartiers s’organisent parfois en brigades, ou milices, pour assurer leur propre sécurité. Le regroupement de ces jeunes est effectif dans les quartiers comme Boulkassoumbougou, Magnanbougou, Kalambancoro et Hippodrome. Dans ce dernier cas, cette forme de sécurité des particuliers est appréciée des populations. Selon Mamadou Diarra, responsable de l’une d’elle, l’objectif de ces « milices », est de palier aux insuffisances des forces de l’ordre en matière de sécurité des citoyens. « Face à  l’insécurité encouragée par la négligence de l’à‰tat, nous nous sommes dits que nous mettre ensemble permettrait d’assurer la tranquillité aux gens du quartier. Nous sommes donc une centaine de bénévoles à  sécuriser notre quartier et à  lutter contre les malfrats qui tuent chaque nuit pour voler des biens ». La « milice » est composée d’observateurs qui assurent les rondes, et d’une cellule centrale. Certains outils sont à  leur disposition pour assurer leur mission, comme des lance-pierres, des gourdins, des torches et des sifflets. « Nous avons placé des personnes qui font la ronde à  des points stratégiques, et les observateurs nous alertent sur les cas suspects ». Cette initiative est encouragée par certaines bonnes volontés qui n’hésitent pas à  contribuer financièrement.

Géolocalisation, un oeil ouvert en permanence

Dans le climat d’insécurité ambiant, des grandes institutions comme les Nations unies ou l’OMS, ainsi que des PME et PMI soucieuses de garantir la sécurité de leurs véhicules et des personnes et biens qu’ils transportent, doivent pouvoir répondre efficacement aux problématiques de mobilité que sont la localisation des véhicules, ce qu’ils font, l’activité du personnel roulant, ou encore une réponse effective en cas de vols ou de braquages. La géolocalisation qui répond à  ces enjeux sécuritaires est devenue un nouveau marché porteur et en développement dans le pays. Quelques acteurs, à  l’instar d’Orange Mali ou de la societé GDA, proposent des solutions innovantes aux entreprises leur permettant de garantir la localisation et la sécutité de leur flotte. Les systèmes de géolocalisation permettent de localiser quelque chose ou quelqu’un dans un espace, aussi bien en point fixe qu’en mouvement. Tout déplacement est capturé et stocké et des requêtes peuvent en être tirées à  but d’analyse. Les solutions actuelles disponibles sur le marché malien, permettent de localiser un véhicule en temps réel, d’identifier et de communiquer avec le chauffeur, d’éditer des rapports d’activité et de gestion des véhicules, notamment en matière de consommation et d’entretien. Ce type d’offre est généralement enrichi de dispositif de sécurité permettant de bloquer le démarrage du véhicule à  distance, ou d’émettre un appel d’urgence en cas de problème, le tout gérable par une plate-forme web.

Dans ce secteur de haute technologie, les innovations ne manquent pas, certains systèmes permettent une traque par réseau GSM, GPS ou GPRS pour que le véhicule soit toujours accessible. Il est aussi possible, en cas d’attaque, à  partir d’un simple SMS, de neutraliser le véhicule ou de le réactiver. Des écoutes, peuvent même être déclenchées à  distance, où que l’on se trouve sur le territoire, jusqu’à  5m autour du véhicule. Un dispositif d’alerte est paramétrable, si le véhicule sort d’un itinéraire établi, est victime d’un choc de différentes intensités, ou en cas de vol et de braquage. Le propriétaire sera alors immédiatement prévenu par SMS ou mail. Si le véhicule n’est censé rouler que de 8h à  17h, un disposif le mettra hors-fonction en dehors de ce créneau horaire.

On le voit, ces services de géolocalisation voir de géosécurisation, sont multiples, et peuvent être adaptés aux besoins spécifiques d’une entreprise. Ce nouveau marché, à  fort potentiel, qui commence à  s’ouvrir au Mali, deviendra certainement, dans un avenir proche, un instrument nécessaire pour les entreprises qui ont a gérer un important parc automobile.

Atelier: EUCAP Sahel Mali informe la presse sur sa mission

Lancée le 15 janvier dernier sur l’invitation du gouvernement du Mali, la mission civile EUCAP Sahel Mali constitue un élément important de l’approche régionale de la stratégie de l’Union européenne pour la sécurité et le développement au Sahel. C’est dans ce contexte que la mission de l’Union européenne au Mali a organisé ce mardi un atelier d’information et de sensibilisation de la presse nationale sur les missions et activités de EUCAP Sahel.

D’entrée de jeu, Madame Anuliina Savolainen, chargée de presse et d’information publique souhaitera la bienvenue aux journalistes couplé d’une brève présentation de la mission civile au Mali. Quant à  Guillaume Lacaille, conseiller politique de la mission, il interviendra sur le mandat et les activités de la mission. Présente au Mali depuis un an environ avec une équipe restreinte, EUCAP Sahel a élargi son personnel afin de mieux répondre aux objectifs à  lui assigner. Guillaume Lacaille indiquera également que la mission de EUCAP Sahel est axée d’abord sur le conseil stratégique en matière de Ressources Humaines, ensuite sur la formations des forces de sécurité et enfin la coopération et la coordination des activités de la mission. Durant quatre ans jusqu’en janvier 2019, EUCAP Sahel en étroite coordination avec les autres acteurs internationaux, notamment la MINUSMA interviendra dans l’assistance et le conseil de la police nationale, la gendarmerie nationale et la garde nationale afin de favoriser la mise en oeœuvre de la réforme de la sécurité fixée par le gouvernement du Mali.

A ce jour, ce sont 450 cadres maliens qui ont été formés par EUCAP Sahel qui entend atteindre 600 personnes en 2015. Pour le chef de division, les difficultés rencontrées à  ce jour ont été surmontées. Il appelle en revanche les différents partis politiques à  plus s’investir dans l’application de la mission de EUCAP Sahel car estime t-il les autorités maliennes ne pourront bénéficier des avantages des misions étrangères au Mali passe nécessairement de mettre en oeuvre ce qui a été décidé.

EUCAP Sahel : L’’Europe réaffirme son soutien au Mali pour transformer ses Forces de Sécurité Intérieure

Eucap Sahel a tenu ce mercredi à  son siège à  Sébénikoro un point de presse sur la visite de trois jours, la délégation du Comité chargé des aspects civils de la gestion des crises (CivCom) de l’Union européenne. Il s’agit du corps principal du Conseil de l’Union européenne en ce qui concerne le pilotage stratégique et opérationnel des missions civiles de l’UE autour du monde. Cette visite a également permis à  la délégation de suivre diverses activités de la mission EUCAP Sahel Mali et de rencontrer ses partenaires stratégiques au niveau gouvernemental et opérationnel. Le but : mieux comprendre la réalité dans le pays pour mieux orienter la Mission depuis Bruxelles. Jana KALIMONOVA, la présidente du CivCom menant la Délégation, s’est félicitée de la bonne mise en place de la Mission Civile EUCAP Sahel Mali, et de la bonne relation de travail établie entre les trois forces de Sécurité intérieure que sont la Police, la Gendarmerie et la Garde Nationale, et leurs Ministères de tutelle. Arrivée en juillet 2014, la mission EUCAP Sahel Mali, assiste et conseille les FSI dans la mise en œuvre de la Réforme du Secteur de la Sécurité fixée par le Gouvernement. Elle a commencé ses actions de formation en janvier 2015 au sein de la Gendarmerie, de la Garde Nationale et de la Police. Rencontre fructueuse avec le Ministre de la Sécurité intérieure. La délégation du CivCom souhaite que le travail conjoint entre EUCAP Sahel Mali et le Ministère de la sécurité puisse continuer avec l’esprit de collaboration qui a permis la bonne insertion des conseillers dans les structures ministérielles et appelle à  la mise en œuvre des conclusions des différents Groupes de Travail (GT) établis avec les forces de sécurité du Mali. La société civile, elle aussi, ne doit pas rester en marge du processus de Réforme du Secteur de la Sécurité. Une rencontre entre le CivCom et des représentants d’organisation de la Société Civile a permis de réfléchir à  la problématique du rétablissement de la confiance entre les forces de sécurité et la population civile. La rencontre a vu la participation d’organisations telles que IMRAP, CHD, FES, Caritas Mali, WANEP, ARGA, Interpeace et NDI. La visite de courtoisie rendue à  la MINUSMA a permis au CivCom de se féliciter de la bonne coopération entre EUCAP Sahel Mali et la MINUSMA, en particulier avec UNPOL. Cette coopération est aujourd’hui évidente grâce à  la signature de l’accord technique au mois d’août 2015, et par la bonne mise en place des premières formations conjointes EUCAP-UNPOL, qui sont sans précédents dans l’histoire de la coopération entre l’Organisation des Nations Unies et l’Union européenne. Pour mieux illustrer la réalité sur le terrain, EUCAP Sahel Mali a invité la délégation à  observer une formation de Droits de l’Homme à  l’Ecole de la Police et une partie de la formation conjointe avec la MINUSMA à  la Garde Nationale. Lors d’une rencontre avec les Chefs des trois Forces de Sécurité Intérieure, ceux-ci ont loué le soutien d’EUCAP dans la mise en oeuvre d’un recrutement basé sur le mérite, « pour que le recrutement final se fasse sur des bases saines et objectives », a expliqué le Directeur Général de la Police Nationale, l’Inspecteur Général Hamidou Gogouna KANSSAYE. Le Chef d’Etat-Major de la Garde Nationale, Zoumana Diawara, a rappelé les besoins auxquelles font face les unités sous sa responsabilité. Le Directeur Général de la Gendarmerie Nationale, le Colonel-Major Mody BERETHE, a quant à  lui abordé la question des défis pratiques pour procéder aux opérations d’intégration dans les forces de défense et de sécurité prévues par l’Accord de Paix.

Attaques des forces armées non loin de Gao

Les Forces armées maliennes (FAMA) sont tombées dans une embuscade, ce mardi matin à  30 km de Gao. C’est du moins ce que des sources sécuritaires internationales nous ont confié. Les militaires maliens escortaient un véhicule de logistique de la MINUSMA au moment de l’attaque, précise notre source. En effet il s’agit d’un convoi de l’armée malienne pris pour cible par des hommes armés non identifiés près de Doro, une localité malienne située entre Gossi et Gao. Bilan: un blessé et au moins deux véhicules brûlés côté FAMA, a indiqué une source sécuritaire jointe à  Gao. Des camions ont été brûlés et des matériels détruits, a appris des sources concordantes. Mais, à  l’heure o๠nous mettons cette information en ligne, aucune perte en vies humaines n’est signalée. Présentement des unités d’intervention rapide des FAMA sont en train de poursuivre les assaillants.