A N : nouveau face à face entre Sada Samaké et Oumar Mariko

Vendredi 17 avril 2015, Sada Samaké, le ministre de la Sécurité, a été interpellé par les députés avec d’autres membres du gouvernement, pour s’expliquer sur l’épineuse question de l’insécurité, aussi bien au sud qu’au nord du pays, les difficultés liées à  l’acquisition du passeport et de la carte d’identité nationale. Ce sont sur ces sujets que le ministre a été interrogé à  la tribune des questions d’actualité à  l’hémicycle. Record des interpellations Celui qui détient le record des interpellations a subi pendant quatre heures la pluie de questions des députés. Parlant de l’insécurité, le ministre a évoqué le manque de moyens des forces de l’ordre, et a dit ne pas savoir quand les solutions aux tirs d’obus sur Gao répondront à  l’appel et d’autres parties du pays. Les réponses fournies par le ministre sont, de l’avis de nombre de commentateurs de l’actualité, une preuve du doute qu’il a de l’efficacité des dispositifs sécuritaires et de la capacité des troupes maliennes à  tenir tête à  un ennemi intérieur qui s’enracine –le terrorisme- chaque jour davantage. Le ministre a été interrogé par les députés sur la pénurie des passeports et de cartes d’identité nationale. Questions sur lesquelles des députés ont beaucoup insisté au nombre desquels se trouve l’honorable Oumar Mariko, député élu à  Kolondièba, lequel a décidé d’interpeller de nouveau le 30 avril prochain. Cette interpellation portera sur le problème du syndicat de la police nationale, la pénurie des cartes d’identité et des passeports, ainsi que d’autres questions relatives à  la sécurité et à  une affaire dans laquelle le directeur national de la police est cité. Sada Samaké en sera à  sa 4è interpellation le 30 avril prochain et depuis son entrée au gouvernement.

Le Mali et la FAO s’engagent à restaurer la sécurité alimentaire dans le nord du Mali

l’agriculture dans certaines régions du Mali, en particulier le nord, a été sérieusement affectée ces dernières années par la guerre civile et les impacts connexes tels que les pénuries de main-d’œuvre en raison de déplacements de population, le manque de services de soutien à  l’agriculture et la fragmentation des marchés. Les pluies irrégulières, les périodes de sécheresse et les inondations ont exacerbé ces problèmes au cours des dernières années. Ce nouveau projet s’attèlera à  la restauration immédiate des biens de production des familles dans les régions de Gao, Mopti et Tombouctou dans le Nord du Mali. Les activités du projet permettront de relancer la production vivrière et maraichère de 25 000 ménages vulnérables et d’appuyer 8 000 familles d’éleveurs vulnérables par des aliments et des produits vétérinaires pour leur bétail. En outre, le projet offrira une opportunité de formation sur les bonnes pratiques agricoles et nutritionnelles aux ménages bénéficiaires et il portera une attention particulière aux besoins des groupements féminins engagés dans la production maraà®chère. «La mise en œuvre de ce projet est notre contribution au processus de paix car sans sécurité on ne peut avoir de sécurité alimentaire, et là  o๠il y a insécurité alimentaire, les conflits éclatent», a déclaré José Graziano da Silva. «Notre objectif est de nourrir 16 millions de Maliens», a ajouté le Ministre Treta. «La FAO a toujours été à  nos côtés pendant les périodes difficiles, jusqu’à  l’obtention de ces bons résultats de réduction du nombre de personnes qui ont faim». Ce projet s’inscrit dans le cadre du Programme de relance et de reconstruction économique de la Banque mondiale au Mali s’élevant à  100 millions d’USD. A la demande du Gouvernement du Mali, la FAO sera en charge de la mise en œuvre de la composante agricole dans le nord du pays. «Le partenariat entre la Banque mondiale et la FAO est gagnant-gagnant; cela permet de mettre le savoir technique de la FAO au service des investissements tant requis dans le pays», a souligné le Directeur général de la FAO. Cadre stratégique pour le Sahel La FAO travaille au Mali et dans les pays du Sahel au renforcement de la résilience des moyens d’existence ruraux et des systèmes de sécurité alimentaire et nutritionnelle. La FAO met en œuvre de manière combinée l’assistance humanitaire et des actions de développement afin d’aider les pays à  prévenir et à  faire face de façon plus dynamique et plus efficace aux menaces et aux catastrophes qui affectent l’agriculture, la sécurité alimentaire et la nutrition. En 2015, dans le cadre du Plan de réponse stratégique des Nations Unies pour le Sahel, la FAO a lancé un appel de 116 millions d’USD en faveur de 5,4 millions de personnes. Le plan de réponse stratégique de la FAO pour le Mali – qui s’élève à  15,4 millions d’USD – vise à  améliorer les conditions de vie de près de 400 000 personnes en insécurité alimentaire et à  assurer un retour durable des populations déplacées et réfugiées dans des conditions optimales tout en soutenant les communautés qui les accueillent. SOURCE Food and Agriculture Organization of the United Nations (FAO)

Djihad au Mali : Ils sont toujours là !

Des attaques contre les installations de la Minusma à  Kidal ou Gao à  l’attentat de La Terrasse à  Bamako, la marque des islamistes est bel et bien de retour au Mali. Pour s’en convaincre, il suffit d’analyser les récents évènements sur le plan sécuritaire. 15 actes terroristes en un an Le samedi 28 Mars, une information fait le tour des médias. Des combats ont opposés des hommes du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) à  des membres du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO). Ces affrontements ont duré plusieurs heures et se sont déroulés à  Inazol, localité située au sud-ouest de Ménaka, selon une source de la CMA qui « déplore la mort de cinq combattants » dans ses rangs et affirme que « le MUJAO a subi une lourde perte » sans donner plus de précision. Pour rappel, la CMA regroupe le MNLA, le HCUA, le MAA, et occupe certaines zones au nord du Mali, comme Kidal. Elle n’a pas encore paraphé le projet d’accord de paix proposé par la médiation algérienne le 25 février dernier. Est-ce cette situation de ni paix ni guerre qui favorise le retour des djihadistes ? Tout porte à  le croire, même si, selon les populations et des sources sécuritaires, les membres de ces groupes n’avaient jamais vraiment quitté le nord du Mali. Depuis quelques mois, les revendications d’actes terroristes se suivent et se ressemblent. Elles émanent des engeances tels que AQMI, MUJAO, Al Mourabitoune ou encore Boko Haram… En moins d’une année, entre juin 2014 et aujourd’hui, pas moins d’une quinzaine d’actions terroristes ont été dirigées contre les forces françaises, les casques bleus de l’ONU et les forces maliennes Et récemment, la décapitation en plein marché d’un collaborateur local des troupes françaises dans une localité de la région de Tombouctou, tout comme l’attaque du camion du CICR près de la frontière nigérienne… autant d’actes qui font craindre à  Bamako une dégradation de la situation sécuritaire dans cette partie du pays, voire au-delà . Rébellion et djihadistes se coalisent à  Kidal Le ministre malien de la Justice Mahamadou Diarra l’a bien souligné, lors d’une récente visite en Europe. «Entre les bombes artisanales, les attaques de convois, les attentats sur les marchés et dans les localités, il y a comme un embrasement qui ne dit pas son nom», prévient le ministre pour qui C’’est l’illustration du travail qui reste à  faire pour ramener la paix et la stabilité dans la région. Et de montrer à  nouveau du doigt le MNLA et ses alliés, dont le refus de parapher l’accord d’Alger bloque le processus de normalisation. « Le MNLA, qui se prétendait être un mouvement laà¯que combattant pour l’indépendance, cautionne aujourd’hui la mise en place d’une police islamique qui ampute, exécute et oblige les femmes à  se voiler. Officiellement, Kidal se trouve sous le contrôle de la rébellion MNLA, mais en réalité C’’est Ansar Eddine, le mouvement djihadiste antilaà¯que, qui dirige tout», affirme Mahamadou Diarra. «On a empêché l’armée malienne d’entrer à  Kidal quand il y a eu la libération. Je pense que cette action est à  la base de la poursuite de la rébellion et du retour des mouvements djihadistes et des narcotrafiquants au Mali», déplore Mahamadou Diarra, cité par le journal suisse La Tribune de Genève. «Aujourd’hui, ces groupes disposent d’un armement ultramoderne et sophistiqué dont n’est pas dotée notre armée. Tout cela contribue à  alimenter un banditisme rampant qui prospère grâce au business des prises d’otages et des rançons», ajoute-t-il. Pour faire face à  la menace plus que présente, le Mali a encore besoin de soutien de ses partenaires. «De plus en plus, rébellion et djihadistes se confondent et le niveau de violence est décuplé chaque mois», explique Mahamadou Diarra. «Maintenant, il va falloir déconstruire les idées qu’ont propagées les islamistes», affirme-t-il.

Sécurité d’Etat : Les Maliens invités à coopérer avec « intelligence »

Depuis l’attentat, le 7 mars 2015, contre le bar-restaurant la Terrasse à  l’Hippodrome, les autorités maliennes ont pris à  bras-le-corps la question sécuritaire. l’élimination, le 13 mars, soit près d’une semaine après l’attentat, d’un des suspects par les forces spéciales de la Sécurité d’Etat, en l’occurrence Mounirou Cissé. Sans oublier l’arrestation dans la nuit d’hier de deux autres suspects. Le premier est un certain Boubacar Adama Traoré travaillant dans une société de transport privée, et décrit comme agent de liaison entres les tueurs du 7 mars dernier. « Au domicile de M. Traoré, de nombreuses puces de téléphone et de l’argent ont été retrouvés. (… ). Le deuxième homme est Maouloud, boutiquier ayant facilité l’arrivée des trois principaux acteurs de l’attaque de la Terrasse. « Le terroriste abattu la semaine dernière a même un moment habité chez ce boutiquier ici à  Bamako avant de passer à  l’acte. ». Ces avancées sont à  mettre au crédit de la sécurité d’Etat qui vient de redorer son blason aux yeux de l’opinion nationale, voire internationale. Le numéro 1 de la Sécurité d’Etat malienne, le Gal Moussa Diawara et ses hommes affichent leur détermination à  mettre hors d’état de nuire toutes les personnes impliquées dans cet attentat en plein C’œur de la capitale malienne. Deux numéros verts au cas oà¹Â… Depuis quelques jours, les autorités du pays ont mis déjà  des numéros à  la disposition de nos compatriotes. Il s’agit du 80 00 11 14, pour la Police et du 80 00 11 15 pour la Gendarmerie. En vue d’une large diffusion, des spots publicitaires passent sur la chaà®ne nationale, l’Office de Radiodiffusion télévision du Mali (ORTM), appelant les populations à  doubler de vigilance. l’objectif étant bien sûr d’alerter ces services concernés devant tout cas suspect. C’’est une manière de rappeler que les populations sont au C’œur du dispositif sécuritaire. Leur collaboration s’avère indispensable pour la réussite des forces de sécurité dans la traque des bandits qui écument le pays ou des candidats djihadistes au dessein funeste. l’initiative va certainement avoir l’adhésion des citoyens dont la vie est constamment en danger tant que des individus peu recommandables de la trempe de Mounirou et ses acolytes, arpentent les rues de la capitale ou ailleurs. Délit de faciès Si la mesure est salutaire dans la traque des ennemis de la paix et de la quiétude des populations, elle peut dégénérer si l’on n’y prend garde. En effet, il importe d’appeler les populations à  plus de discernement car il n’est pas aisé de savoir qui est suspect ou pas ? Il s’Agit donc d’être à  la fois vigilent et prudent pour ne pas verser dans l’amalgame, la délation ou encore le délit de faciès. Par exemple toute personne à  la « peau blanche » ne doit pas être considérée comme systématiquement suspecte. Ceci nous éviterait la reproduction, il y a quelques jours de l’incident malheureux de Gao, qui coûté la vie à  deux jeunes innocents, lynchés et brûlés vifs par une foule en colère…

Sécurité : la police marque son territoire

Les quartiers populaires et périphériques de Bamako font l’objet d’une surveillance accrue. Depuis l’attentat présumé de la rue Princesse et la découverte d’une cache d’armes à  Samanko quartier proche de Sébénikoro, lieu de résidence du Chef de l’Etat, les contrôles de police sont récurrents dans la capitale malienne. Nous avons profité du week-end pour suivre des éléments des forces de sécurité. Combinaison bleue-marine bien enfilée, fusil semi-automatique en bandoulière, béret cassé à  gauche, menottes accrochées sur le ceinturon, les éléments du GMS sont répartis en équipes positionnées aux différents points d’entrée de la capitale. Concomitamment des équipes mobiles patrouillent en ville. Contrôle d’identité, vérification des pièces automobiles et particulièrement du permis de conduire et fouille systématique des coffres des véhicules sont au programme des hommes du GMS. Patrouilles renforcées Entre Sébénikoro, Kanadjiguila, Samaya et Samanko, difficile de passer entre les mailles des filets des hommes en bleu. Un chef de poste nous a gentiment lancé « nous espérons que les malfrats ne se déguisent pas en journalistes pour commettre leurs forfaits », suffisant alors pour échanger avec cet officier qui veille sur le respect des automobilistes. « Nous faisons notre travail pour la quiétude des populations et non parce que le Président IBK habite à  Sébénikoro. Une équipe de militaires faisait le même travail non loin d’ici mais avec le retour de la paix, la hiérarchie militaire a jugé utile de la supprimer pour apaiser tout le monde mais avec les armes découvertes cette semaine, l’Etat se doit des gages aux populations d’o๠notre présence. Nous ne réclamons de l’argent à  personne, nous procédons à  des contrôles selon des consignes précises et tout suspect sera mis en garde à  vue. Imaginez ce qu’il adviendrait du Mali si de présumés terroristes s’attaquent à  ICRISAT ou au centre de formation du corps américain de la paix qui se trouvent à  5 kilomètres de Bamako. Au prix de notre vie, nous ferons du Mali une forteresse ». Parole d’officier. Le sentiment de la population Du côté des automobilistes, les habitants de Sébénikoro, Kanadjiguila, Samaya et Samanko affirment être partagées par la satisfaction de voir une présence quotidienne des forces de sécurité et des contrôles répétitifs parfois dérangeants. « Je suis gérant d’une quincaillerie à  Boulkassoumbougou et souvent je rentre tard ce qui fait que les policiers peuvent me contrôler plusieurs fois sur le même tronçon. Quand je sors de chez moi pour aller à  l’alimentation, je suis contrôlé idem à  l’aube quand je reviens de la mosquée » explique Soumahoro Satigui. Pour madame Nouhoum, « C’’est plus compliqué pour mes camarades et moi. Nous habitons à  Sibiribougou et en tant que femmes voilées, le contrôle se fait avec beaucoup d’interrogations. Les policiers veulent se rassurer qu’un homme ne se cache pas sous le voile dans une 4*4 remplie de femmes laissant à  peine les yeux apparaitre ». Un tour entre Magnambougou et Sikorodji et là , les éléments du GMS chargés du contrôle ressemblent à  des missionnaires de retour d’une zone désertique. La poussière rougeâtre de la latérite couvre même les cils de leurs paupières. Ils tiennent bon et tentent de placer la peur dans le camp d’en face. Qui incarne ce camp ? Seuls les résultats de l’opération en cours pourront répondre à  cette question.

Sommes-nous en sécurité à Bamako?

l’attentat perpétré dans la nuit du vendredi au restaurant « La Terrasse » à  Bamako a été la goutte d’eau qui a fait débordé le vase des Bamakois qui se sentent livrés à  eux-mêmes en matière de sécurité. Depuis plusieurs années déjà , les voix s’élèvent pour attirer l’attention des pouvoirs publics sur la nécessité de prendre le problème à  bras le corps. Des vols de moto aux assassinats, en passant par les braquages en plein jour, les choses ne sont guère améliorées depuis la crise de 2012. De nombreuses armes se sont retrouvées dans la nature et les criminels de tout acabit semblent s’être donné rendez-vous dans la capitale malienne. Des mesures inefficaces « Quand tu vois les policiers dans leurs voitures à  l’ORTM, tu as l’impression qu’ils servent à  quelque chose. Ils ne vont jamais dans les zones o๠les malfrats sévissent au vu et au su de tout le monde. Ils sont inefficaces ». Le vieux Traoré habite un quartier populaire de la banlieue de Bamako. Il fulmine car depuis des mois, il ne dort plus que d’un œil. « Ils ont été « rendre visite » à  plusieurs de mes voisins. Ils ont eu le toupet de les réveiller pour, tranquillement, leur demander de donner leurs biens les plus précieux. Or, argent, objets électroniques, motos, ils ont tout emporté, sans tirer un seul coup de feu », raconte celui qui fait le guet sur son toit chaque nuit, carabine à  la main, pour éviter de se faire ainsi dévaliser à  son tour. « On ne peut pas compter sur la police pour nous protéger. La plupart du temps, ils n’ont même pas de munitions dans leurs armes », affirme Boubacar, un jeune mécanicien. Les voleurs eux ont des armes de guerre, et n’hésitent pas à  s’en servir. Boubacar raconte qu’une nuit o๠des voisins se sont rendus compte qu’il y avait des voleurs dans une cour voisine, ils ont appelé la police au commissariat du coin. Personne n’est venu. Ou plutôt si, le lendemain, après que les victimes soient parties elles-mêmes porter plainte audit commissariat. Justice populaire Des crimes plus graves encore ont été signalés ces derniers temps. Plusieurs cas de disparition de jeunes filles ont été évoqués par des proches des victimes. Les malfaiteurs n’hésitent plus à  agir en plein jour, tant ils semblent assurer de la faiblesse de ceux qui doivent assurer la sécurité. Sans parler des collusions entre les deux groupes, « tu fais arrêter un voleur, après C’’est toi qui est en insécurité, parce qu’il a de fortes chances d’être relâché dès le lendemain », déplore une mère de famille de Kalabancoro, l’un des quartiers les moins sûrs de Bamako. La population a peur et de la peur découle les actes les plus irrationnels, et les plus durs. On assiste ainsi depuis deux à  trois ans, à  des scènes terribles de lynchage et de meurtre collectif. Les voleurs se font brûler vifs sans autre forme de procès. Les plus chanceux sont sauvés in extremis…par la police ! De tels actes risquent de se multiplier, car depuis l’attentat de Bamako, la psychose s’est bel et bien installée, malgré que la ville garde son ambiance habituelle. Sur les réseaux sociaux, les internautes, en particulier les plus jeunes, s’affichent avec des armes et clament qu’ils sont prêts « à  tuer quiconque s’attaque à  [leur] famille ». Une situation qui soulève d’autres inquiétudes, car le port d’armes est réglementé au Mali et des engins de morts dans des mains non initiées peuvent se retourner contre ceux qu’ils étaient censés protéger. Autre phénomène auquel on assiste, C’’est la floraison impressionnante des sociétés de gardiennage privées. D’une poignée, il y a trois ans, on en compte aujourd’hui à  tous les coins de rue, qui officient avec plus ou moins de professionnalisme. Plusieurs d’entre elles sont d’ailleurs des filiales de groupes internationalement reconnus. Ceux qui n’ont pas les moyens de s’offrir leurs services ont également leurs solutions. Ils créent des milices de quartier. l’option de l’auto-défense Au quartier Hippodrome, celui-là  même o๠s’est déroulée l’attaque du vendredi dernier, des jeunes font des rondes chaque nuit dans les rues. « Nous n’avons pas le choix, car chaque jour que Dieu fait, un paisible citoyen est dépossédé de sa moto, et pis certains mêmes sont tués à  cause de leur engins. Imaginez un chef de famille braqué devant sa femme et ses enfants pour dévaliser sa maison » s’emporte Mahamoud Maiga, coordinateur du groupe d’autodéfense à  l’Hippodrome. Vers 00h, on peut les voir, dans leurs T-shirts noirs, une trentaine environ, gourdin au poing. Ils jouent aux gendarmes et contrôlent les identités des passants. Leur présence n’a qu’un seul objectif : décourager les cambrioleurs et autres voyous qui seraient tentés de « faire un coup ». Pour les encourager dans leur action bénévole, quelques bonnes volontés mettent la main à  la poche. Les habitants du quartier apprécient en effet l’initiative de ces jeunes volontaires patrouilleurs. « Un week-end o๠J’étais sorti la nuit chercher un médicament pour mon enfant, ils m’ont arrêté pour vérifier ma pièce d’identité. Ils m’ont ensuite accompagné jusqu’au CSCOM de Sikoroni », témoigne d’un habitant de Hippodrome. De l’urgence d’agir Une chose est certaine, la situation a atteint un seuil critique et il urge de corriger les disfonctionnements du système. Et il semblerait que les pouvoirs publics aient pris la mesure de la tâche. Beaucoup se sont plaints de la lenteur de la réaction sécuritaire après l’attaque de La Terrasse (C’’était le sujet de l’émission « Appels sur l’actualité de RFI ce mercredi). « Pendant le week-end, il n’y avait pratiquement pas de patrouille » affirme également un confrère journaliste qui affirme avoir fait exprès quasiment le tour de la ville sans remarquer de changement particulier, sauf devant des endroits stratégiques comme le domicile du chef de l’Etat. Depuis le début de la semaine, les réalités sont tout autres. Les contrôles se sont systématisés et on remarque une augmentation en nombre et en matériel des forces de sécurité dans les rues de Bamako. « C’’est une bonne chose, mais il faut que ça dure, et qu’ils aillent là  o๠sont les malfaiteurs. Ils le savent », assure Boubacar le mécanicien. Même si la sécurité à  100% ne saurait être atteinte, « ce n’est que comme cela que nous serons réellement en sécurité à  Bamako », estime le jeune homme pour qui le sentiment de sécurité n’est pas la chose la mieux partagée en ce moment par les Bamakois.

UA: un sommet consacré à la sécurité

L’Union africaine apporte son soutien à  la force d’intervention rapide qui sera mise en place pour lutter contre les islamistes de Boko Haram dont les actions néfastes menacent la stabilité du Nigeria et de ses voisins. La décision de renforcer la force pour l’instant composée de 7500 éléments de cinq nations a été prise par le Conseil de paix et de sécurité, avant le sommet des chefs d’Etat ce vendredi à  Addis-Abeba . La présidente de la Commission de l’U.A, Nkosazana Dlamini-Zuma, a fustigé Les abus épouvantables de Boko Haram, sa cruauté indicible, son mépris total pour les vies humaines, et ses destructions sans égal et gratuites de biens d’autrui. Le Nigeria, le Tchad, le Cameroun, le Niger et le Bénin contribueront à  la mise en place de cette force d’intervention rapide. Et selon un communiqué de l’Union Africaine, une des missions principales de la force multinationale, qui doit être déployée avec un mandat initial d’un an, sera de « mener des opérations militaires pour empêcher l’expansion de Boko Haram et les activités d’autres groupes terroristes mais aussi de mettre fin à  leur présence dans la région. A signaler toutefois que l’Approbation de l’U.A est avant tout nécessaire pour permettre au le Conseil de sécurité des Nations Unies de donner son feu vert au déploiement de cette force.

Accord ZTS : la pomme de discorde

Déjà , dès le dimanche, la rumeur avait fait le tour de la capitale Bamako. Des rumeurs venues du nord du pays, informaient d’une entente entre la Minusma et les groupes séparatistes touareg et arabes réunis au sein de la CMA. Pour les mieux avertis, il s’agissait d’un accord avec le MNLA pour la mise en place d’une Zone Temporaire de Sécurité autour de Tabankort, localité o๠lesdits groupes subissaient des lourdes pertes depuis plusieurs jours. Le lundi, C’’est la mission onusienne qui vient en quelque sorte confirmer l’information en publiant un communiqué. Elle y accuse le MNLA d’avoir fait de « graves retouches » au dit document et joint au texte une copie de l’accord signé du 24 juin, entre un haut gradé de la Minusma et la Coordination de l’Azawad(CMA). Objectif : obtenir une zone démilitarisée pour « garantir la sécurité des populations civiles ». Quelques heures plus tard, les rues de Gao se remplissent. Jeunes, vieux, femmes et enfants viennent aux portes du QG de la Minusma demander des comptes : pourquoi à  Kidal, on ne dit rien et à  Gao, on demande aux groupes « pro-gouvernementaux » de déposer les armes ? N’est-ce pas faire le jeu du MNLA et consorts et leur donner l’opportunité de revenir dans une bataille qu’ils sont en train de perdre ? Une déclaration est remise et les manifestants attendent que la Minusma s’explique. Le lendemain, ils sont toujours là . Et les choses dégénèrent. Que s’est-il passé ? Selon la Minusma, les manifestants ont caillassé les policiers de la mission qui ont tiré des gaz lacrymogènes et fait des tirs de sommation. Du côté des manifestants, on soutient que face à  leurs mains nues « la Minusma a tiré », selon un jeune élève interrogé à  l’hôpital de Gao. Bilan : 4 morts et 17 blessés (source hospitalière). Mardi soir, la Minusma, par la voix de son Représentant adjoint en charge des affaires politiques, dément avoir « donner l’ordre de tirer ». Le Gouvernement communique aussi. C’’est le Ministre de la Défense (la coà¯ncidence est marquante !), assurant l’intérim de son homologue des Affaires Etrangères, qui lit le communiqué du Gouvernement. Il revient sur les incidents de Gao et affirme que la décision de signature d’un accord signé entre la MINUSMA et certains groupes armés « prise sur une base non inclusive, […] a été perçue comme défavorable au processus de paix et de réconciliation en cours ». En clair, l’Etat malien n’a pas été associé à  la démarche de la Minusma et s’en désolidarise. Pour preuve, le gouvernement s’est félicité de la décision des responsables de la Minusma « de retirer ledit document ». La mission de l’Onu s’est pourtant défendue : le processus n’était qu’à  sa première étape, les suivantes auraient concerné les autres acteurs. Mais, comme la démarche n’a pas été comprise, elle abandonne son projet. Une « volonté de poursuivre de manière inclusive le processus de consolidation du cessez-le-feu et de la sécurité » dont s’est réjoui le gouvernement malien. « Le mandat de la Minusma est clair, la protection des populations civiles » rappellera le ministre de l’administration territoriale, Abdoulaye Idrissa Maà¯ga, en visite à  Gao ce mercredi. « Signer un accord avec des belligérants ne rentre pas dans ce cadre. Le document et ce à  quoi il engage est nul et non avenu » affirmera-t-il ensuite au micro de l’ORTM. Pour en revenir au communiqué officiel, « le Gouvernement exhorte la MINUSMA au traitement impartial du gel des positions et l’engage à  ses côtés à  prendre les initiatives propres à  résorber la situation ainsi créée ». En outre, le ministre qui était en compagnie de son homologue de la Sécurité, le général Sada Samaké, a appelé la Minusma a tiré des enseignements de la situation et prendre ses responsabilités vis-à -vis des familles et des victimes. Le message est on ne peut plus clair ! Ce vendredi, selon des sources concordantes, Bamako devrait marcher. Avec en première ligne, des responsables politiques, de la majorité comme de l’opposition, des leaders de la société civile. Pour que « les amis du Mali restent dans leur rôle et ne jouent plus le jeu des fossoyeurs de la République », comme on l’a entendu dire par un jeune de Gao, témoin des évènements de mardi.

Abdoulaye Diop : « Les groupes d’auto-défense ne sont pas soutenus par le gouvernement »

Le ministre des Affaires étrangères, de l’intégration africaine et de la coopération internationale, Abdoulaye Diop a tenu ses propos hier mardi 06 janvier 2015 lors du débat public sur l’examen du rapport du Secrétaire général de l’Onu sur la situation au Mali. M. Diop a rappelé que lors de son intervention le 8 octobre 2014, devant la même assemblée, il a attiré l’attention de la communauté internationale sur la multiplication des actes terroristes visant les forces de défense et de sécurité maliennes, les populations civiles et les casques bleus. « Depuis cette date, les actes terroristes, notamment la pose d’engins explosifs improvisés sur les principales artères, les tirs d’obus et des roquettes sur les camps des forces armées maliennes et les bases de la Minusma ainsi que les attentats suicides se sont intensifiés, causant encore, malheureusement la mort des casques bleus, des soldats de l’armée malienne et plusieurs civils » a déploré M. Diop. A cela s’ajoute toute une série de nouvelles attaques menées par des groupes terroristes, enregistrées après la période considérée par le rapport du Secrétaire général de l’Onu. Le gouvernement « considère ces attaques terroristes comme une violation flagrante des accords du cessez-le-feu, de la Feuille de route et des résolutions pertinentes adoptées par le Conseil de sécurité sous le Chapitre VII de la Charte des Nations Unies » a affirmé le chef de la diplomatie malienne. « Force d’intervention rapide pour le Nord du Mali » Selon M. Diop, « l’irruption constante des groupes armés dans les espaces inoccupés par les Forces de défense et de sécurité nationales pour agresser et violenter certaines communautés explique en grande partie la constitution des groupes d’auto-défense par les communautés concernées pour protéger leurs terroirs ». Il a saisi l’occasion pour « souligner avec force » que les groupes communautaires d’auto-défense, « qualifiés de pro-gouvernementaux dans le présent rapport du Secrétaire général, ne sont ni suscités ni soutenus par le Gouvernement de la République du Mali ». M. Diop a par ailleurs rappelé l’une des recommandations de la réunion ministérielle des pays africains contributeurs des troupes à  la Minusma tenue le 5 novembre 2014 à  Niamey. Il s’agit de l’accélération de la réflexion sur la mise en place d’une Force d’intervention rapide pour le Nord du Mali. A la veille de la reprise des pourparlers d’Alger, le ministre a lancé « un appel aux membres du Conseil de sécurité qui en ont les moyens, d’exercer les pressions nécessaires pour amener les premiers responsables des mouvements armés à  s’impliquer personnellement dans le processus d’Alger, lors de sa prochaine reprise ».

Cheick Tidiane Gadio sur la sécurité en Afrique : « Mutualiser(les efforts) ou périr »

Les rideaux sont tombés hier dans la capitale sénégalaise sur les travaux du forum sur la paix et la sécurité au Afrique. En marge de cette rencontre de haut niveau, l’ancien ministre sénégalais des Affaires étrangères, Chieck Tidiane Gadio, a donné ses impressions sur la question sécuritaire en Afrique. l’ancien ministre ne varie pas sur sa position d’une Afrique unie comme prêchée par des grands panafricanistes à  l’instar de Kwamé N’Krumah. l’ex-chef de la diplomatie d’Abdoulaye Wade a insisté sur la nécessité pour les Etats africains de mutualiser leurs efforts, leurs moyens et leurs ressources. Et même leur intelligence ainsi que leur souveraineté. C’’est la condition sine qua non, selon lui, pour le continent de pouvoir tenir tête aux défis qui l’assaillent et aller de l’avant. Il déplore qu’au nom de la souveraineté et de l’indépendance, les Etats africains mettent des obstacles dans leur politique. « A quoi sert une indépendance et une souveraineté quand les djihadistes peuvent, au moyen des pick-ups, enter dans n’importe quel pays ? On peut croire que C’’est le Mali qui est vulnérable mais beaucoup de nos pays ont des problèmes de vulnérabilité», prévient-il. Car, explique Gadio, malgré l’organisation et le patriotisme de nos armées, le rapport de force leur est défavorable, les forces organisées à  savoir les djihadistes ayant plus de ressources financières et de moyens ainsi qu’une meilleure organisation. D’o๠cette conviction du directeur de l’Institut panafricain de stratégique : « Ou on mutualise nos efforts, ou on périt individuellement … ». l’exemple du Tchad Quid de la force africaine de réaction rapide ? Il répond qu’il y a un début de mise en place de ce projet avec des pays africains qui commencent à  envoyer déjà  des troupes, des moyens et des ressources pour aller ensemble. La force africaine de réaction rapide pour être possible, de l’avis de Chieck Tidiane Gadio, dépend de l’abandon partiel de souveraineté des Etats sur certaines questions, mieux une mutualisation des concessions faites pour être mieux protégés défendus ensemble. « Le Tchad a joué un rôle extraordinaire au Mali. Tout le monde a applaudi. Est-ce que le Tchad a violé la souveraineté du Mali ? Pas du tout. Et C’’est comme ça que mous voyons une mutualisation », enseigne l’intellectuel sénégalais. Le chantre du panafricanisme va plus loin en proposant purement et simplement des bases militaires panafricaines. Il s’agira donc d’avoir par exemple dans la zone du Sahel une ou deux bases militaires panafricaines installées au Tchad, en Mauritanie, au Sénégal ou ailleurs. Et o๠nos soldats partageront la solidarité du même drapeau, C’’est à  dire qu’ils défendront les mêmes couleurs. Ils seront dans les mêmes campements et feront les mêmes entraà®nements du type forces spéciales. l’homme préfère retourner à  la communauté internationale la question relative au financement de ce dispositif. « Comment se fait-il que vous trouviez l’argent quand le conflit est ouvert avec des centaines ou des milliers de morts ? Cette logique de courir après les conflits et non de les anticiper doit changer », martèle-t-il.

Enjeux sécuritaires, l’’Afrique veut se prendre en main

C’’est le King Fahd Palace qui abrite les travaux de ce Forum qui se veut le pendant des autres régions de la planète qui harmonisent leur politique de sécurité. l’ouverture présidée par le Premier ministre sénégalais, représentant le président Macky Sall a été marquée par trois interventions. Smaà¯l Chergui, commissaire à  la paix et à  la sécurité de l’Union africaine a réaffirmé « la détermination des chefs d’Etat et de gouvernement de parvenir à  prévenir, gérer et résoudre les situations de conflits et de crise de manière durable pour inscrire l’Afrique sur la trajectoire du renouveau et du développement pour qu’elle soit la locomotive de la croissance de l’économie mondiale « . Pour la sécurité du continent, M. Chergui a indiqué que les pays africains doivent « prendre leur part dans l’effort de financement », au côté des Européens. « l’appropriation par l’Afrique de ses enjeux sécuritaires n’est pas un slogan ou une posture, C’’est une réalité », a déclaré Jean Yves Le Drian, ministre français de la Défense. Pour ce dernier, le défi de ce forum est d’aller au-delà  des premiers jalons posés lors du sommet de l’Elysée en décembre 2013. Pour y parvenir selon M. Le Drian, il y a deux défis à  relever. Le premier est d’amplifier l’effort collectif en faveur de l’Afrique. « Les partenaires de l’Afrique ne manquent pas. Encore faut-il que nous travaillions ensemble dans la même direction, avec une même compréhension des enjeux, des menaces et des réponses que nous devons y apporter. Cela suppose que nous soyons prêts à  tenir un discours de vérité et à  sortir des sentiers battus » a estimé le ministre de la Défense. Le second défi toujours selon M. Le Drian, est de « faire de la coopération la règle et non plus l’exception. (…) Une gestion strictement nationale des enjeux de sécurité est désormais une illusion. La menace terroriste n’a pas de frontières. Elle se nourrit justement de leur absence, de leur porosité, et prospère grâce à  la fragilité des espaces transfrontaliers » a-t-il indiqué. Panel de haut niveau ce mardi Quant au chef de l’exécutif sénégalais, il a appelé à  une « mobilisation de tous pour renverser les prévisions alarmistes du monde » car « la situation sur le continent demeure plus que jamais préoccupante ». M. Dionne a par ailleurs, relevé que « le meilleur remède aux crises en Afrique consiste à  les prévenir en luttant notamment contre la pauvreté, la faim, les inégalités sociales, la mauvaise gouvernance, etc. A la suite de l’ouverture officielle, deux plénières se sont tenues. La première a pour thème « paix et sécurité en Afrique : menaces partagées et visions communes, solutions africaines et réponses internationales » et la seconde, « Gestion des crises : pour une vision commune des menaces ». Les participants approfondissent les réflexions sur les différents défis dans les ateliers qui ont débuté dans l’après-midi du lundi et se poursuivront ce mardi avant un panel de haut niveau qui sera présidé par le président sénégalais Macky Sall suivi du discours de clôture en présence du président malien, Ibrahim Boubacar Keita.

Forum des jeunes pour la paix : les moments forts de l’ouverture

Le président de la jeunesse du Tchad en larmes Plusieurs délégations de pays africains sont présentes à  Bamako pour cette rencontre. Salutations chaleureuses du public lorsque le maà®tre de cérémonie les a présenté tour à  tour. Mais la délégation qui a eu droit à  une véritable ovation fut celle du Tchad. Un moyen pour les jeunes maliens de dire merci à  ce pays dont les soldats se sacrifient pour ramener la paix au Mali. Une reconnaissance qui a ému aux larmes le Président de la Jeunesse du Tchad présent dans la salle. Ne sifflez pas devant le Président! Dès son entrée dans la salle de 1000 places du Centre International de Bamako, les jeunes ont manifesté pour accueillir le chef de l’Etat. Avec des coups de sifflets stridents qui ont très vite dérangé Ibrahim Boubacar Keita qui a demandé que cela cesse. Sans trop de succès. « Le vieux tient encore!» Lorsque Abdullah Coulibaly, vice-président du forum de Bamako s’excuse auprès du Président de la République qui a fait le déplacement du CICB alors qu’il rentre à  peine de voyage. Le Président de lui répondre « le vieux tient encore ». l’assistance n’a pas manqué de penser à  une autre phrase, prononcée cette fois-ci par le chef de file de l’opposition, il y a une semaine. Soumaila Cissé disait d’IBK « Tièkoroba dèssera », littéralement, « le vieux ne tient plus »Â… Le poème en Bambara du Président du CNJ, à  traduire Mohamed Salia Touré a de nouveau récité son fameux poème. Le hic, devant le public « multi-nations » présent dans la salle, C’’était qu’il était en bambara. Le Président Ibrahim Boubacar Keita, qui avait été sous le charme du texte et de l’orateur, en a donc demandé la traduction en français. Pas sûr que ça donne le même rendu. « Mea maxima culpa» dixit le président IBK Le président de la République après avoir fait son intervention marquée de conseils, regagne sa place. Les travaux du forum international des jeunes sur la paix et la sécurité au Sahel peuvent commencer. Sauf que le Président n’a pas prononcé la phrase magique. Il reviendra au lutrin, présenter ses excuses (en latin !). « J’ai même oublié d’ouvrir le forum » dira –t-il. Le président reste, les ministres au travail ! Face à  la reconnaissance des jeunes quant à  présence pour répondre aux questions du premier panel consacré à  la sécurité, IBK, toujours aussi mordant s’est exclamé :  » Je resterai autant de temps qu’il faudra pour les jeunes. Les ministres, vous pouvez retourner au cabinet! ». Ordre ou sommation ? Toujours est-il que le gouvernement est resté sur place. Qui oserait se lever ?

Brèves : Sécurité des aliments, la FAO et le Mali signent une convention

Ce document vise à  renforcer la capacité des acteurs évoluant dans le domaine de la sécurité sanitaire des aliments. C’’était lors d’une cérémonie placée sous la présidence du ministre de la santé et de l’Hygiène publique. Financé à  hauteur de 269 000 dollars soit environ 121 millions de francs CFA pour une durée de deux ans, ce projet intervient suite à  un constat selon lequel le Mali demeure un grand importateur de denrées alimentaires consommés localement dont les origines diverses (parfois incertaines) peuvent selon les cas constituer des facteurs de risques potentiels liés à  la sécurité sanitaire des denrées alimentaires. Début de l’examen du BT Les épreuves du brevet de technicien (BT), des Instituts de formation des maà®tres (IFM) et l’Hégire de Tombouctou pour les candidats arabisants ont commencé lundi 16 juin 2014 sur toute l’étendue du territoire national excepté la région de Kidal. Ils sont plus de 50 000 candidats à  ces différents examens. Des mesures ont été prises pour éviter des cas de fuites de sujet contrairement aux examens du Diplôme d’études fondamentales (DEF) et du Baccalauréat. Football: le brésilien Ronaldinho pourrait rejoindre le championnat marocain Lors d’une interview sur Shems FM, une chaà®ne de radio tunisienne, l’un des agents du joueur brésilien, a déclaré que Ronaldinho ne serait pas contre le fait de rejoindre un championnat du maghreb, que ce soit celui du Maroc ou de la Tunisie. Les deux uniques conditions pour ce transfert seraient que le club soit un club de renom et qu’il soit prêt à  débourser entre 4 et 5 millions d’euros afin que son actuel club, l’Atletico Mineiro, le libère et pour payer son salaire.

Fabius à Alger : « Le dialogue au Mali passe par trois canaux »

« Le dialogue au Mali passe par trois canaux: la Cédéao (communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), le représentant spécial IBK (le président malien Ibrahim Boubacar Keà¯ta) et un canal, l’Algérie, dont l’efficacité est reconnue par les uns et les autres », a déclaré M. Fabius lors d’une conférence de presse. Le chef de la diplomatie française a, par ailleurs, salué le « rôle pacificateur » de l’Algérie au Mali. Depuis jeudi, Alger accueille plusieurs groupes du nord du Mali, pour des consultations « exploratoires », après l’accord de cessez-le-feu. Une initiative qui facilite la gestion de la crise malienne, selon Laurent Fabius. « Il y a une série de groupes (du Nord) qui discutent à  Alger d’une plateforme » qui sera soumise au gouvernement malien pour « faciliter la discussion et arriver à  un accord » a-t-il poursuivi. Quant aux groupes terroristes repliés en Algérie après l’intervention française, Ramtane Lamamra, ministre algérien des Affaires étrangères, affirme qu’il n’y en a pas : « En aucune façon, nous ne pourrions accepter l’idée que des jihadistes se cacheraient en Algérie sans que des mesures appropriées soient prises pour y mettre fin ». Il a indiqué que son pays avait déployé de « gros efforts » pour sécuriser ses vastes frontières et protéger le pays de la menace terroriste. « Il faut être très attentifs aux questions de sécurité. Il y a beaucoup d’armes. Il y a des groupes dans certains coins qui sont des groupes terroristes. Et il y a des risques sur la Libye et sur les pays voisins », a ajouté M. Fabius.

Stabilité institutionnelle : « Goree Institute » outille la société civile malienne

Sous la houlette de l’organisation indépendante panafricaine « Goree Institute », ledit atelier a réuni des acteurs de la société civile malienne. En vue d’appuyer le processus de stabilisation du Mali, le Programme Alliance des initiatives africaines pour la paix et la stabilité en Afrique de l’Ouest a organisé cette rencontre. l’objectif est de former les organisations de la société civile malienne sur la stabilité des institutions et la sécurité humaine en vue de leur permettre de s’approprier les outils de prévention de conflits pour parvenir de manière efficace à  la stabilisation des sociétés maliennes contribuant ainsi à  la construction de la nation elle-même. Durant les deux premières journées, les échanges et les travaux de groupes ont principalement porté sur l’évaluation des institutions maliennes. Sur cette question, Odile Tendeng, coordinatrice de Goree Institute, dira qu’il y a beaucoup d’amélioration à  faire pour renforcer certaines institutions maliennes dont le plus important est d’amener la société civile à  jouer son rôle de contre-pouvoir de manière positive. «Le problème est que la société civile pense que certaines questions relatives à  une révision de la constitution relèvent de la compétence des politiques. Certes C’’est l’affaire des politiciens, mais C’’est aussi notre affaire, car nous devons non seulement prévenir, mais aussi nous devons être les sentinelles des Institutions», affirme-t-elle. Une initiative à  saluer A son tour, Aly Arboncana Maà¯ga, Secrétaire de la coordination régionale des actions des ONG de Gao (CRA/ONG-GAO), n’a pas manqué de saluer cette initiative, surtout à  une période o๠le Mali traverse une crise multidimensionnelle. Selon lui, il est impératif que la société civile mesure les impacts qui peuvent agir sur les institutions et la sécurité humaine. «Nous devons prévenir et nous donner les moyens d’adopter des stratégies adaptées et efficaces pour la stabilité de nos institutions», indiquera-t-il. Cet atelier, faudrait-il le souligner, est le fruit d’une enquête menée dans la sous-région par « Goree Institute ». Cette enquête a pour but d’identifier les difficultés auxquelles les sociétés civiles du Mali, du Sénégal, de la Guinée-Bissau, de la Guinée Conakry, de la Côte d’Ivoire, sont confrontées dans l’accomplissement de leur mission, en rapport avec les textes en vigueur dans l’espace communautaire Cedeao. Notons que cet atelier s’est tenu en deux temps. D’abord une formation de trois jours portant sur le thème « stabilité institutionnelle et sécurité humaine». Ensuite, au quatrième jour, est organisé un plaidoyer sur « la fin de la corruption et la promotion de la bonne gouvernance». Une vision qui cadre avec les ambitions du président de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Keà¯ta.

Aux feux, les Kayésiens!

Après la pose de la première pierre en vue de leur installation le samedi dernier, ils ont illuminé les rues de la cité des rails en ce mardi 13 mai. Les kayésiens se sont réveillés en effet avec une nouveauté dans leur paysage urbain : des feux tricolores. Une première dans l’histoire de la ville! La ville de Kayes est la capitale de la première région administrative du Mali. Elle a crû de manière exponentielle ces dernières années avec une population de plus en plus mobile. Avec le bitumage des routes et l’augmentation du parc auto-moto, le défi de la sécurité routière s’est rapidement posé. Les autorités ont donc décidé d’investir dans du mobilier urbain afin de réguler une circulation de plus en plus dense. Désormais, automobilistes, motocyclistes et piétons devront se conformer aux injonctions silencieuses mais bien visibles des feux. Ceci grâce au don de la famille du patriarche El Hadj Hameth Niang de Kayes Légal qui a permis l’installation de feux tricolores au niveau du pont de Kayes et de l’intersection de la route du lycée Dougoukolo Konaré de Kayes avec la voie express Kayes-Samé. Dotés de panneaux solaires, ils seront, d’après les autorités, suivis de nombreux autres, pour sécuriser tous les carrefours de la ville. Le gouverneur de la région de Kayes, le colonel Salif Traoré, qui présidait la cérémonie de ce mardi a demandé aux autorités communales et aux populations de veiller à  la pérennité de ces équipements. Un appel qui prend tout son sens quand on apprend qu’à  peine les feux installés, l’un d’entre eux a été heurté par un motocycliste…

L’UE va renforcer les capacités des forces de sécurité maliennes

« Eucap œuvrera à  une solution durable pour les défis sécuritaires du Mali », a déclaré Catherine Ashton, la chef de la diplomatie de l’UE, qui y voit « une preuve supplémentaire de l’engagement de l’UE à  soutenir les réformes » au Mali. Selon l’Union européenne, la mission Eucap Sahel Mali dispensera « des conseils stratégiques et des formations à  l’intention des trois forces de sécurité intérieure », la police, la gendarmerie et la Garde nationale. La création en 2013 de la mission de formation au Mali, s’inscrit dans la stratégie mise en place par l’UE pour remettre sur pied les institutions maliennes après l’occupation du nord par la rébellion touareg et les groupes djihadistes en 2012. Ce mardi, les ministres de la défense de l’UE ont décidé de prolonger pour deux ans, jusqu’en mai 2016, le mandat de l’EUTM. Cela permettra à  plus de 560 experts de l’Union de former quatre nouveaux bataillons d’environ 650 hommes dans le camp de Koulikoro pour un coût estimé de 27,7 millions d’euros. Un budget de 5,5 millions d’euros a été alloué pour la phase de démarrage, prévue sur neuf mois. Commandée par le général français Marc Rudkiewicz, EUTM-Mali forme actuellement son quatrième bataillon depuis son lancement. Le premier commandant de mission est le général de brigade François Lecointre nommé le 17 janvier 2013. Il a exercé ses fonctions jusqu’au 1er août 2013, date à  laquelle il a été remplacé par le général de brigade Bruno Guibert. Le 1er avril 2014, Guibert cède la place à  l’actuel commandant. L’EUTM forme également en matière de droit international humanitaire, de protection des civils et de droits de l’homme.

Mali : la sécurité reste fragile

Alors que les autorités maliennes se félicitent du parachèvement du retour à  l’ordre constitutionnel à  travers les scrutins présidentiels et législatifs réussis, l’opposition dénonce, quant à  elle, une absence de ligne directrice de la part des gestionnaires du pouvoir. Selon elle, le contrôle de tout le territoire échappe à  l’Etat central et la souveraineté du pays n’est pas totalement rétablie dans la mesure o๠le nord Mali demeure sous l’influence de certaines factions ou groupes terroristes. D’ailleurs, le Secrétaire général de l’ONU a relevé mercredi, que la sécurité s’améliore de moins en moins dans cette zone. En effet, sur le terrain, les éléments d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique et ceux du Mouvement pour l’unification et le jihad en Afrique de l’Ouest mènent des hostilités contre les forces nationales et internationales. Ce climat d’insécurité met en péril les avancées réalisées par le Mali en matière de réunification du territoire, de réconciliation nationale et de consolidation de la paix. En rappel, ce pays avait été divisé en deux à  la suite d’un coup d’Etat qui a entraà®né une rébellion l’an dernier. Le nord, fief des mouvements séparatistes est, jusqu’à  ce jour, un espace o๠se développe le terrorisme à  grande échelle. Pour le Secrétaire général de l’ONU, il est clair que de grands moyens doivent être déployés pour lutter efficacement contre ce phénomène dans cette région. Sans contester les efforts du gouvernement malien en vue de la stabilisation du pays, il est à  noter que le développement des activités terroristes constitue un haut risque de déstabilisation. En clair, sans mesures adéquates, le processus de paix enclenché aura du mal à  aboutir. A

Circulation routière : gare au tronçon de Sébénicoro !

Samedi soir. Vingt heures quinze. Pendant que les fidèles sortent de la mosquée AR-Rahmane, ils tombent sur une scène apocalyptique : un camion-benne, les quatre roues en l’air, le chargement de sable déversé sur la chaussée transformant le goudron en plage et coupant le boulevard deux fois deux voies. Un embouteillage indescriptible s’en suit avec des interrogations: comment le gros porteur s’est-il retrouvé dans cet état ? Comment peut-on rouler à  vive allure en pleine ville ? Autant d’interrogations tempérées par le commissaire du poste de police de sébénicoro qui parle « d’accident spectaculaire mais pas dramatique puisque le chauffeur et son apprenti sont sortis indemnes de l’accident ». Une bonne nouvelle qui contraste avec le traumatisme psychologique de la conductrice d’une Jeep 4X4 touchée par le camion fou. Madame sortait de Sébénicoro secteur 7 avec ses enfants à  bord et à  l’intersection, le chauffeur du camion ne pouvant maitriser son engin a arraché le pare-choc de la jeep avant de se renverser. Un poteau électrique aura été balayé par le gros porteur. Surveillance accrue Face à  la situation, la patrouille de la Minusma s’est déportée sur les lieux pour gérer la situation de concert avec des préposés à  la sécurité du président qui habite dans la zone et des agents du commissariat de Sébénicoro. La protection civile a aussi joué sa partition en évacuant le chauffeur et son apprenti légèrement blessés. Cet accident remet sur la table la nécessité de revoir le plan de circulation autour de ce tronçon. Pas de ralentisseur, pas de panneau de limitation de vitesse, pas d’éléments de la compagnie de circulation routière. Il y a huit jours, un gros porteur avait heurté dans sa furie un poteau électrique juste devant le domicile du président. Trois semaines auparavant, le petit Keita âgé de seulement quatre ans a été mortellement heurté par un camion-benne devant la mosquée Ar-Rhamane sous les yeux de sa mère impuissante et tétanisée par la gravité du choc. Il est temps de prendre en main la situation avant que l’irréparable ne se produise avec ces gros porteurs obnubilés par l’appât du gain.

MISAHEL: journée d’échanges à Bamako sur les questions de sécurité

La rencontre a pour objectif la mise en place d’un cadre permanent d’échange d’informations et de coopération en matière de sécurité dans le cadre du processus de Nouakchott. Y prennent part les attachés et conseillers en matière de sécurité et de défense de l’Algérie, du Burkina-Faso, de la Cote d’Ivoire, de la Guinée, de la Mauritanie, du Nigeria, du Sénégal, du Mali et du Tchad ainsi que des cadres chargés des questions de défense et de sécurité de la CEDEAO. Trois projets pour consolider la paix et la sécurité Le processus de Nouakchott met l’accent sur la coopération entre les onze pays membres en vue de freiner la menace terroriste et la criminalité transfrontalière. Lors des travaux de la 3e réunion ministérielle des pays membres du processus de Nouakchott, à  Niamey, il a été décidé de concentrer les efforts de coopération sur les domaines prioritaires de la sécurité, de la gouvernance, de la décentralisation et du développement. Ces derniers mois, la MISAHEL s’est attelé à  développer ces domaines prioritaires de la stratégie de l’UA pour le Sahel. Il s’agit des trois projets majeurs pour l’année 2014, à  savoir l’implication des leaders religieux dans la promotion de la paix et de la cohésion nationale, l’appui à  la réinsertion socio-économique des jeunes et des anciens combattants au nord du Mali, le renforcement des initiatives existantes de coopération transfrontalière à  travers la mise en place d’unités mixtes et d’opérations conjointes. Selon M. Pierre Buyoya, ancien président du Burundi et Haut Représentant de l’Union Africaine (UA) pour le Mali et le Sahel, cette stratégie, assortie d’un plan d’action pour l’année 2014, avec une série de projets à  réaliser, va être présentée au Conseil de Paix et de sécurité (CPS) de l’UA, la semaine prochaine à  Addis Abeba, pour validation.

Le « G5 du Sahel », pour la sécurité et le développement

Développement et sécurité sont intimement liés, c’est la conviction de cinq pays sahéliens qui ont décidé de créer ce dimanche 16 février à  Nouakchott le « G5 du Sahel ». Il s’agira d’un cadre destiné à  leur permettre de coordonner leurs politiques de développement et de sécurité, notamment de lutte contre le terrorisme dans leur région o๠des groupes armés sont actifs. C’est à  l’issue du mini-sommet qui a regroupé autour du chef de l’Etat mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz ses homologues Ibrahim Boubacar Keà¯ta du Mali, Mahamadou Issoufou du Niger, Blaise Compaoré du Burkina Faso et Idriss Deby Itno du Tchad, que cette annonce a été faite, par le biais d’un communiqué. On apprend donc que le nouveau groupe est « un cadre institutionnel de coordination et de suivi de la coopération régionale » avec à  sa tête Mohamed Ould Abdel Aziz, par ailleurs nouveau président en exercice de l’Union africaine. Un énième ensemble régional? Le G5 du Sahel ne « remplace nullement le Cilss (Comité inter-Etats de lutte contre la sécheresse au Sahel, 13 pays) ou d’autres organisations sous-régionales existantes », mais il devra permettre d’assurer une meilleure « coordination entre les cinq pays qui partagent les mêmes défis », a précisé M. Aziz devant la presse à  la fin de la réunion. « Quand nous aurons liquidé la pauvreté, nous aurons créé les conditions pour affaiblir le terrorisme et le crime organisé. Pour cela, il est heureux que nous ayons décidé de mutualiser nos efforts pour faire face à  ces défis », a de son côté déclaré Mahamadou Issoufou. Selon le communiqué final du mini-sommet, il a été créé un secrétariat permanent chargé d’élaborer « un programme prioritaire d’investissements et un portefeuille de projets structurants accordant une large priorité à  la sécurité, à  l’ancrage de la démocratie et à  la participation des populations à  la promotion des zones les moins développées » des cinq pays. Le document ne précise pas de calendrier et ne fournit aucune estimation chiffrée. Les cinq présidents ont exhorté leurs partenaires, notamment des institutions de financements arabes et de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), à  accompagner leurs actions en vue « d’ancrer durablement la paix et la prospérité dans la région ».

14è Forum de Bamako : après-crise oblige !

Un parterre d’invités, d’officiels, de ministres, de personnalités étrangères ont assisté à  l’ouverture de la 14è édition du Forum de Bamako, ce jeudi 13 février à  l’hôtel Salam de Bamako. Le Forum de Bamako, C’’est le « think tank » incontournable pour aborder les grandes questions géopolitiques de l’heure dans un contexte, o๠le Mali qui sort de la crise, fait face à  de multiples défis, sécuritaires, économiques, mais aussi nationaux. Pour Abdoullah Coulibaly, l’un des initiateurs du Forum de Bamako et Directeur de l’institut des Hautes Etudes en management(IHEM), il faut tout d’abord féliciter la sortie de crise, la bonne tenue des élections présidentielles et législatives en encourageant celui qui a été élu. En OFF, Abdoullah Coulibaly nous confie que les Maliens doivent s’unir autour du président IBK et accompagner son action, une manière de dire qu’un seul homme ne peut tout faire, mais une nation oui, si elle sait s’unir pour faire face aux défis collectifs. Parmi les invités, Bert Koenders, le patron de la Minusma n’a pas manqué de souligner « le consensus extraordinaire » de la communauté internationale pour soutenir le Mali et qui n’avait jamais existé auparavant. Une mobilisation qui a conduit au mandat de la Minusma par la résolution 2100 du Conseil de sécurité des Nations Unies. Pour rappel, le mandat de la Minusma s’articule autour de trois points essentiels, que sont la sécurité, la justice et le développement des régions du nord. Bert Koenders souligne par ailleurs que la bonne gouvernance, la réforme du secteur de la sécurité, la création d’emplois pour les jeunes, figurent en bonne place des urgences de l’heure. Car estime, Bert Koenders, le Mali n’est pas le seul pays à  subir les conséquences de cette crise d’ordre régionale. Pour l’Ambassadrice des Etats-Unis, Mary Beth Léonard, il faut regarder en arrière, comprendre pourquoi le Mali est tombé dans l’escarcelle des djihadistes. Si les Etats-Unis ont souvent accompagné notre pays, en matière de formation en lutte contre le terrorisme et le trafic de drogue, il est évident que l’absence de véritables chaà®nes de commandement au sein de l’armée, ont conduit à  la déroute des forces maliennes durant la crise. Mme l’ambassadeur rappelle que cette crise doit interroger les institutions maliennes qui doivent être refondées et plus solides. A Accra, en 2009, Barack Obama avait déclaré que l’Afrique n’avait pas besoin d’hommes forts mais d’institutions fortes. Le Forum de Bamako aura donc à  se pencher sur tout ça. A comprendre les enjeux de l’après crise, mais aussi à  interroger les failles qui ont conduit à  cette situation au Nord du Mali. Pour cela, des experts comme André Bourgeot, Directeur de recherche au CNRS, Zeini Moulaye, ancien ministre des Affaires étrangères, Brahim Fassi Fihri, directeur de l’institut Amadeus, l’Amiral Jean Dufourcq et des économistes comme Bassary Touré ( BOAD), Martin Ziguele, ancien Premier minitre en Centrafrique, Cheick Tidiane Gadio, homme politique sénégalais, Moussa Mara, ministre malien et bien d’autres lumières éclaireront les débats, pour dégager des pistes de solutions, améliorer la compréhension sur les sables mouvants du Sahel. Parmi les thématiques phares: Comprendre les dynamiques à  l’œuvre, populations, territoires et principales menaces. Construire des dispositifs de sécurité adaptés aux différentes échelles nationales, régionales et internationales. Bâtir des Etats et des administrations publiques à  la hauteur des défis à  relever. Quelles institutions pour un développement et une paix durable. Rôle des entreprises dans la relance économique et le développement etc… La menace terroriste, si elle a été stoppée par l’intervention Serval, n’est pas éloignée, face à  la réapparition de groupuscules djihadistes dans le septentrion malien. l’enlèvement d’une équipe du CICR par le Mujao en est la preuve. Il y a tout juste quelques jours.

IBK en Mauritanie : fin du malaise diplomatique?

Les relations entre Bamako et Nouakchott étaient compliquées ces dernières années. Le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, ne cachait pas son mécontentement avec son homologue malien déchu, Amadou Toumani Touré sur sa gestion calamiteuse du nord Mali. l’absence du président Abdel Aziz à  la cérémonie d’investiture d’IBK le 19 septembre 2013 au stade du 26 mars de Bamako traduisait encore ce malaise diplomatique entre les deux pays. Voilà  qui justifie l’importance de la visite du président Ibrahim Boubacar Kéita en République islamique de Mauritanie, du 10 au 12 janvier 2013, d’autant que l’homologue mauritanien était il y a quelques jours, à  l’inauguration du barrage de Félou. Réchauffer les relations et renforcer la sécurité dans le Sahel La finalité recherchée par cette visite présidentielle était d’aplanir les difficultés avec un voisin qui compte dans la zone sahélo-saharienne et surtout pour la résolution du problème du nord Mali. Un pari presque réussi au regard du communiqué final ayant sanctionné cette visite en terre mauritanienne. Comme on pouvait s’y attendre la sécurité a occupé une place de choix dans les échanges. Ainsi selon le communiqué final, les deux chefs de l’Etat, après s’être réjouis du rétablissent de la souveraineté et de l’intégrité territoriale Mali, ont décidé de renforcer davantage la coopération entre les pays à  travers l’assistance technique, soutien logistique, la formation, le partage des expériences dans la lutte contre la terrorisme, l’organisation de patrouilles communes… Et C’’est justement dans ce cadre qu’il sera procédé, en févier 2013, à  la relecture de l’accord de coopération militaire et technique arrivé à  terme l’année dernière. Les deux présidents ont appelé à  une coopération accrue entre tous les pays de la bande sahélo-saharienne pour coordonner les opérations de lutte contre les armées terroristes, les narcotrafiquants et les trafics illicites en tout genre. Accords commerciaux potentiels La visite a été mise à  profit par les parties pour signer des accords dans les domaines comme le Commerce, l’Agriculture, l’Energie, du Transport… Ainsi dans le domaine de l’énergie « les deux Chefs d’Etat ont hautement apprécié le niveau de coopération entre les deux pays en particulier l’accord entre les deux sociétés d’électricité, la SOMELEC et l’EDM concernant la fourniture d’excédents en électricité au Mali, y compris ceux qui résulteraient de la réalisation de la centrale électrique de Banda (Mauritanie). Par ailleurs, les deux Chefs d’Etat engagent les départements concernés à  entreprendre dans les meilleurs délais les démarches relatives à  la réalisation de la nouvelle ligne d’interconnexion électrique », renseigne le communiqué. Avant de préciser que : « dans le domaine du commerce, une rencontre a eu lieu entre les deux parties élargies aux Opérateurs économiques des deux Etats et a abouti aux recommandations suivantes: réduction du coût des transactions par la diminution du nombre de poste de contrôle; allégement des procédures administratives par la suppression des barrières non-tarifaires; mise en place d’un système de suivi électronique des camions; soutien des Autorités à  la promotion des pôles de développement notamment le port sec à  Gogui, l’inscription du Port Autonome de Nouakchott dit Port de l’amitié dans les priorités d’échange entre les deux pays; renforcement de l’approvisionnement du marché malien en produit pétrolier liquides et de gaz par le corridor Nouakchott-Bamako ; création d’un Conseil d’Affaires mauritano-malien pour la mise en œuvre et le suivi des relations entre les secteurs privés des deux pays ». Commission Mixte Dans le domaine de l’Agriculture et de l’Elevage, les deux parties ont convenu, entre autres, de redynamiser la coopération et de mettre en exécution les recommandations de la 12ème session de la Grande Commission Mixte de Coopération tenue à  Nouakchott en juillet 2011. Elles décident en outre de réviser l’Accord de transhumance 2005 et la création du comité de suivi de la transhumance; de signer l’Accord sanitaire : renforcement de collaboration dans le suivi, la prévention et la lutte contre les maladies; de renforcer la collaboration pour le développement du pastoralisme; de mener des échanges dans les domaines de la recherche Agronomique et Vétérinaire, échanges commerciaux et la mise en normes de qualité des produits de l’Elevage; de redynamiser la collaboration dans le domaine de la prévention et de la lutte contre le criquet pèlerin et les autres ennemis des cultures; d’assurer la collaboration dans les domaines de la recherche, de la formation et la vulgarisation et la signature d’un Protocole d’Accord dans le domaine… Situation des réfugiés maliens en Mauritanie La partie mauritanienne a ainsi rassuré la partie malienne quant au rapatriement volontaire des réfugiés qui désirent rentrer au Mali, en attendant la finalisation de l’accord tripartite devant permettre le retour conformément aux standards internationaux. En plus des ministres, la délégation comprenait plusieurs notabilités et d’opérateurs économiques et acteurs du secteur dont le président du Conseil National du patronat du Mali, Cyril Achkar, président de l’organisation patronale des industriels, Mamadou Konaté, président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali ; Moussa Alassane Diallo, président de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers, Ousmane Babalaye Daou, président du Conseil Malien des Chargeurs, Youssouf Traoré, président des Transporteurs, Mamadou Sanogo, Directeur général des Assurances Sabunyuman etC’…

Mohamed Ould Abdel Aziz : « Il y a malheureusement parfois plus de coopération entre les terroristes que les Etats »

Avec la grave crise que le mali a connu, l’OMVS ne peut-elle pas profiter pour porter une deuxième corde à  son arc en plus de celle relative à  l’économie, un volet sécurité ? Mohamed Ould Abdel Aziz : Nous sommes dans une situation assez difficile au niveau du Sahel, nous sommes menacés par ce phénomène qu’on appelle le terrorisme qui est étranger à  notre région, à  notre culture et à  notre civilisation mais on est obligé de faire avec. Le terrorisme ne vient pas seul et ne s’implante pas n’importe oà¹, il faut qu’il y ait une faille quelque part pour qu’il puisse s’implanter. Malheureusement, il se trouvait qu’il y avait une situation au nord du Mali qui a fait que les terroristes ont pu l’atteindre. Le terrorisme est alimenté par les trafics de drogue, les trafics illicites d’armes, la prise d’otage et le paiement de rançon. Ce phénomène n’a pas été malheureusement traité à  temps. Il y a eu du laxisme, un manque de coordination et de coopération entre les Etats du Sahel. On a essayé ensemble de faire un effort mais on a pas trouvé la bonne formule qui pouvait nous permettre de sortir de cette situation. A cela, il faut ajouter, les problèmes survenus en Libye. Le démantèlement de l’arsenal militaire libyen est venu renforcer les équipements des terroristes sur place. Il a fallu l’intervention de l’armée française pour stopper l’avancée des terroristes. Je pense que nous devons tenir compte de cette situation et en tirer les enseignements nécessaires et à  l’avenir, compter que sur nos propres moyens. Le terrorisme est un phénomène qui peut frapper n’importe quel pays de la région, un phénomène qui ne connait pas de frontière, un phénomène qui permet à  des gens d’horizons divers de s’organiser entre eux et de s’entendre, même parfois plus que les Etats. Il y a plus de lien malheureusement parfois et plus de coopération entre les terroristes eux-mêmes que les Etats. Et là  C’’est un problème. Avec mes collègues Chefs d’Etat, nous sommes très conscients de cette situation et nous prenons des mesures qui s’imposent. Ce qui s’est passé au Mali peut se passer ailleurs donc nous devons travailler main dans la main pour juguler ce phénomène pour qu’il ne s’étende ailleurs. Nous ne devons pas laisser des terroristes se substituer à  l’Etat, ni s’implanter quelque part dans une partie de nos états. Quel peut être l’impact de ces ouvrages hydroélectriques sur le vécu des populations ? Macky Sall: D’abord un mot sur le terrorisme. Après avoir parlé au commandant du contingent du Sénégal à  Kidal, il m’a rassuré que le morale ne saurait être touché par ce qui s’est passé et ils sont déterminés à  assumer la mission qui est la leur pour restaurer la paix et l’intégralité de l’intégrité territoriale conformément à  leur mission en territoire malien. Ce qui s’est passé ne pourra entamer la détermination du Sénégal, son armée et son gouvernement à  faire face à  toute sorte d’agression particulièrement à  cette forme nouvelle d’agression au sahel. Pour revenir à  la question, ces barrages donnent plus d’espoir quant à  l’avenir de l’organisation commune et les autres barrages qui devront suivre. La voie est indiquée pour l’avenir de l’OMVS et C’’est une source d’énergie propre, tirée à  partir de l’eau. Il n’y a absolument pas d’impact sur l’environnement. En dehors des ouvrages de l’OMVS, dans l’espace, nous avons d’autres sources d’énergie en Mauritanie, le gaz sur lequel le gouvernement mauritanien a accepté de travailler avec le Mali et le Sénégal pour un échange d’énergie, de vente d’électricité à  partir de gaz. Tout cela montre que l’espace OMVS est un espace o๠tout nous lie, l’histoire, la géographie, l’économie et je pense que nous n’avons d’autres choix que de poursuivre cet héritage, de le consolider et de le renforcer. Avec l’énergie nous allons construire une union forte au sein de nos espaces communautaires. Au regard de la crise énergétique que vivent nos pays, les actions comme l’inauguration du barrage de Felou et de Gouina sont à  saluer, cependant, force est de constater que dans les deux autres volets de l’OMVS à  savoir l’agriculture et la navigabilité trainent les pas. Qu’en est-il de ces deux volets, est ce qu’il y a un manque de solidarité sur ce plan ? Ibrahim Boubacar Kéita: Ce volet nous tient parfaitement à  C’œur et je vous assure qu’il n’est pas du tout en reste. Le Haut commissaire est rentré d’une mission précisément pour ce sujet. La Sogénav qui a son siège en Mauritanie a cela, comme mission et vocation, faire en sorte que rapidement ce volet devienne réalité et que nous ayons enfin l’accès à  la mer. Il n’y aucun abandon à  ce niveau là  et je crois que cela sera réalisé. En ce qui concerne l’irrigation également, on sera davantage servi après le projet des deux barrages à  venir en territoire guinéen qui vont donner au Mali un espace aménageable beaucoup plus important. Il n’y a qu’une continuité dans tout cela. Tous ces efforts contribuent à  faire en sorte que nos pays soient à  l’unisson et que chacun trouve ses marques là  o๠il y a déficit ou difficulté interne, C’’est ça la solidarité, C’’est ça la mise en commun de ce qu’on peut avoir en partage et je voudrais dire que le rôle de fleuves dans le développement d’un pays est assez singulier, notre fleuve va créer la vie faire que la lutte contre la pauvreté soit effective et efficace, l’électricité va permettre aux petites et moyennes entreprises, des entreprises minières et d’autres de se mettre en place avec la création d’emploi renouvelé, l’agriculture sera développée pour la sécurité alimentaire dont nos pays ont besoin, la navigabilité sera là  pour mettre les peuples en liaison, et commercer entre eux, tout cela fonde un vivre ensemble.

Sahel-Maghreb: la sécurité en question

Les gouvernements d’une vingtaine de pays se sont réunis dans la ville marociane de Rabat pour renforcer la coopération transfrontalière face aux menaces sécuritaires en Afrique du nord. La Conférence sur la sécurité dans le Sahel s’est déroulée le jeudi 14 novembre. Elle a vu la participation des chefs de la diplomatie de nombreux pays, dont la France, qui ont tenté d’amorcer une réponse commune aux terrorisme, trafic de drogues et d’arme, et immigration clandestine qui gangrenent la zone, en particulier en Libye et au Mali, pays o๠gravitent des groupes islamistes. « La région est devenue un espace ouvert pour divers mouvements terroristes et autres groupes qui prospèrent via le trafic d’armes ou la drogue. Cela menace la sécurité régionale », a déclaré lors de la cérémonie d’ouverture le ministre marocain des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar. Il faut « renforcer la coopération et la coordination sur la sécurité des frontières » au Maghreb et au Sahel, zone qui fait face a des « défis complexes », a-t-il plaidé. “Les réseaux profitent de la faiblesse des échanges entre les pays de la région”, a ajouté pour sa part le ministre de l’Intérieur, Mohamed Hassad. Ce dernier a plaidé pour la création d’“un mécanisme de consultation et d’échange d’informations” et “un mécanisme d’alerte précoce”. M. Mezouar a également rappelé que l’absence de coopération entre le Maroc et l’Algérie est un obstacle à  la lutte contre les réseaux clandestins. Le Sahel est devenu ces dernières années un repère de rebelles islamistes La conférence de Rabat s’inscrit dans le prolongement de la réunion sur la sécurité des frontières qui s’était déroulée en mars 2012 à  Tripoli, quelques mois après la chute de Mouammar Kadhafi. Depuis, la situation s’est empirée, comme l’ont prouvé les événements au Mali ou la prise d’otage du site gazier d’In Amenas en Algérie. Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères, a estimé à  Rabat que « la prise de conscience internationale progressait » autour des problèmes régionaux de sécurité. Au sujet du Mali, , plusieurs mois après l’intervention française visant à  déloger du nord du pays des groupes islamistes liés à  Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi), Paris reconnaà®t que la menace « est encore diffuse ». Laurent Fabius a évoqué la tenue les 6 et 7 décembre d’un sommet à  l’Elysée, et la perspective de la création d’une « force africaine d’intervention rapide, solidement financée ». Un centre de formation régional Les pays réunis dans le cadre de cette conférence ont convenu de mettre en place un centre régional de formation et d’entrainement au profit des officiers en charge de la sécurité des frontières dans les Etats de la région. Ce centre aura pour objectif de tirer profit des expertises d’autres pays et partenaires, ont-ils indiqué dans la ‘Déclaration de Rabat’ qui a sanctionné les travaux de la conférence. Ils ont aussi décidé d’accélérer la constitution d’un secrétariat, prévu par le Plan d’Action de Tripoli et la Déclaration de Rabat, et de mettre en place des groupes de travail sectoriels dans les domaines de la sécurité, des renseignements, des douanes et de la justice pour des propositions dans ces domaines. Les participants ont, par ailleurs, appelé à  mettre en œuvre les projets prioritaires sur la sécurité des frontières. Les pays réunis à  la conférence de Rabat ont également décidé de renforcer les capacités des Etats de la région, en matière d’équipements et de technologies nouvelles, à  même de permettre de mieux sécuriser les frontières. Enfin, des ressources financières seront mobilisées et utilisées pour soutenir les projets et les actions de coopération bilatérale, régionale et inter-régionale.

Deux pays africains au Conseil de Sécurité

Le Nigeria élu avec 186 voix sur les 191 votants, siégera pour la cinquième fois au sein de l’organe en charge de la paix et de la sécurité internationales avec une nouvelle énergie pour résoudre les crises, notamment celles qui déchirent l’Afrique.  » Avec notre expérience, nous parlerons au nom de l’Afrique. Nous avons besoin de mieux nous exprimer ensemble pour aider l’Onu à  résoudre les problèmes du continent du moment o๠la majorité des crises que gère aujourd’hui le Conseil de sécurité sont en Afrique « , a déclaré Adaku Onwuliri, ministre nigériane des affaires étrangères. A la différence du Nigeria, le Tchad n’avait jamais fait partie du Conseil de sécurité. C’est une première depuis 1960 qui est perçue comme « une reconnaissance de la stabilité et de la paix retrouvées au Tchad », s’est réjoui Moussa Faki Mahamat, le chef de la diplomatie tchadienne. Et au delà  de ses frontières géographiques  » c’est également en reconnaissance (…) des efforts faits par le Tchad pour la paix et la stabilité dans le monde », a poursuivi M. Mahamat. Outre le Nigeria et le Tchad, le chili, la Lituanie et l’Arabie Saoudite ont également été élus pour un mandat de deux ans qui prend effet à  partir de Janvier 2014 au sein du Conseil de sécurité. Les cinq pays ont obtenu la majorité requise des deux tiers des 193 à‰tats membres présents jouissant du droit de vote à  l’Assemblée générale. Ils remplaceront l’Azerbaà¯djan, le Guatemala, le Maroc, le Pakistan et le Togo, dont le mandat expire fin 2013.

IBK à l’Elysée

Très peu a filtré de leur entretien, mais IBK et François Hollande se sont parlés à  l’Elysée ce matin pendant près d’une heure, avant le départ officiel sur le perron de l’Elysée. On peut imaginer que les deux homologues ont évoqué la situation sécuritaire au nord du pays, o๠un foyer de tension s’est déclaré ce week-end à  Tombouctou et Kidal. La situation elle reste précaire dans la ville sainte et dans le bastion des rebelles du MNLA. Concernant la situation à  Kidal, Paris se dit optimiste. « Les tensions qui persistent vont progressivement se résorber au fur et à  mesure du processus de réconciliation », assure un diplomate français. Dans un communiqué, l’Elysée confirme que le président malien a fait de la réconciliation sa première priorité. Une source française assure que IBK entend mener un dialogue avec les groupes armés et qu’il est prêt à  prendre des mesures pour rétablir la confiance entre les deux camps. D’ailleurs aujourd’hui même, on apprend que 20 nouveaux prisonniers MNLA et HCUA sont remis en liberté par le gouvernement. Paris confirme que le président Hollande et son homologue malien ont convenu de conclure un accord de défense sur des bases renouvelées et transparentes. En attendant, les troupes françaises restent sur le terrain pour poursuivre la lutte anti-terroriste. « Il faut rester vigilant », précise l’Elysée face à  une menace qui demeure d’actualité.

Hollande annonce une conférence sur la Sécurité en Afrique

La sécurité, l’une des grandes questions au C’œur du Sahel et pour les pays du Champs, a largement été évoquée par François Hollande et Idriss Déby lors de la conférence de presse conjointe avec le Président Keita à  l’occasion de son investiture à  Bamako. Pour François Hollande, la question de la sécurité sera évoquée lors d’une conférence à  Paris, prévue pour fin décembre. « L’opération serval a été une réussite et nous avons gagné cette guerre, mais la sécurité demeure une préoccupation majeure pour les Africains et j’ai l’intention de convoquer une réunion à  Paris fin décembre pour cela », a annoncé François Hollande. Si les confrères français ont largement interrogé François Hollande sur la Syrie et la possible intervention militaire qui fait débat en occident, d’autres ont interpellé les trois chefs d’Etats sur la présence française au Nord du Mali : « La France restera au Mali tant que la menace existe. La sécurisation du nord demeure l’une de mes préoccupations. Et nous aurons toujours autour du Mali des hommes; Mais surtout, nous devons mettre en place une coopération efficace entre l’armée malienne et les soldats français », a ajouté François Hollande. un sanctuaire du terrorisme De son côté, le Président Déby a évoqué la nébuleuse djihadiste et qui pourrait aussi s’étendre à  la région centrale de l’Afrique. Le Sahel ne serait plus le seul sanctuaire du terrorisme et les forces du mal pourraient s’étendre à  toute l’Afrique si la menace n’est circonscrite. « La lutte contre le terrorisme et le narcotrafic est en train de réussir mais, il nous faut demeurer vigilant », a précisé Idriss Deby. «Si nous ne faisons pas attention, demain cela peut être aussi un sanctuaire de terroristes ou bien des forces du mal, a prévenu ce dernier. La France, seule, ne peut pas à  mon avis résoudre la crise. Tout est à  refaire. Et si on n’y fait rien, évidemment on peut être surpris demain comme on a été surpris par le Mali. C’’est la France qui viendra et après peut-être les autres poursuivront. Conscients de tous ces défis, ces chefs d’Etats devraient donc se retrouver à  Paris pour évoquer ces questions et envisager une coopération sous régionale plus forte afin de lutter contre le terrorisme.

Mali : élections sous haute sécurité

Un effectif total de 4.600 éléments de la police, la garde nationale, la gendarmerie, la protection civile et les forces spéciales de sécurité seront mobilisés pour la sécurisation de la présidentielle au niveau du district de Bamako dimanche, selon une source des Forces de sécurité maliennes. Cet effectif prend en compte les agents qui seront déployés dans les différents centres de vote des différentes communes de la capitale malienne, mais aussi ceux qui procéderont à  des patrouilles mobiles, ainsi que les éléments qui seront consignés dans les casernements afin de réagir à  toute situation d’urgence. Sécuriser les populations et prévenir les actes de violence Parmi les missions assignées aux membres des forces de sécurité, on peut citer pêle-mêle : assurer la sécurité des citoyens et leurs biens durant le processus électoral, protéger les observateurs des elections, assurer la securité des agents électoraux dans les centres de vote et au moment du dépouillement, assurer la securité du matériel électoral dans les lieux de stockage et durant le transport. Les forces de sécurité seront aussi chargés d’éviter toute violence inutile ou disproportionnée, toute discussion avec les électeurs, les agents électoraux et les observateurs. Elles s’emploieront à  interpeller les auteurs de tout acte de violence et les mettre à  la disposition du commissariat de la commune concernée. Elles doivent aussi se conformer uniquement aux instructions du chef de centre et du président du bureau de vote. « Nous avons rappelé à  nos éléments de faire preuve de professionnalisme, de vigilance, d’impartialité et de n’utiliser la force que par nécessité absolue. Ils sont formés pour ces genres d’opérations spécifiques et ont aussi conscience de la difficulté et la complexité de leurs missions. Nous avons entièrement confiance à  nos hommes pour relever le défi sécuritaire de ce scrutin présidentiel, non seulement à  Bamako, mais dans les autres localités du pays, notamment celles des régions du sud et du centre, Mopti, Segou, Kayes, Sikasso », a rassuré le capitaine Modibo Naman Traoré, officier des affaires publiques de défense et de sécurité. Le sécurisation de l’élection dans les régions du Nord-Mali ( Gao, Tombouctou et Kidal) est assurée par les Forces armées maliennes, la Mission intégrée des nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) et la troupe française.

ONU : ok au déploiement de la MINUSMA le 1er juillet

Le Conseil de sécurité de l’ONU a donné mardi son accord tacite pour que la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) se déploie à  partir du 1er juillet, a annoncé à  la presse l’ambassadeur britannique Mark Lyall Grant. « Il y a eu un accord unanime des membres du Conseil pour que nous passions à  la phase suivante du redressement du Mali avec le déploiement de la Minusma à  partir du 1er juillet », a déclaré le diplomate, qui préside le Conseil en juin. « nous avons besoin d’élections crédibles dès que possible » Les Casques bleus de la Minusma — 12.600 à  effectifs pleins — prendront le relais de la force panafricaine (Misma). Leur tâche sera de stabiliser les principales villes du nord et d’encourager la transition politique à  Bamako, notamment par le biais d’élections prévues fin juillet. La Minusma a été créée par le Conseil fin avril pour une période initiale d’un an. Les 15 membres du Conseil, a ajouté Mark Lyall Grant, ont cependant « reconnu la fragilité de la situation au niveau de la sécurité, les difficultés humanitaires » et logistiques, et le « défi important » que représentera la tenue d’élections fin juillet. « Rien ne s’oppose aujourd’hui au déploiement de la Minusma qui prendra le relais des forces françaises et africaines au 1er juillet », s’est félicité l’ambassadeur français Gérard Araud. « Les conditions de sécurité sont satisfaisantes (…) et surtout le processus politique connait une évolution très positive » avec le récent accord de Ouagadougou entre Bamako et les Touareg du nord. « Les élections seront techniquement difficiles à  mettre en oeuvre, a-t-il reconnu, mais il faut tout faire pour qu’elles aient lieu le 28 juillet car nous avons besoin d’élections crédibles dès que possible ». Le retrait des forces françaises du Mali connait actuellement « un palier », a expliqué M. Araud, avec quelque 3.000 hommes toujours sur place. Mais ce retrait « se poursuivra à  partir de la fin de l’été » avec pour objectif la présence d’un millier de soldats fin 2013. L’ONU négocie actuellement avec Paris un « arrangement technique » pour fixer les modalités selon lesquelles les soldats français pourront prêter main forte aux Casques bleus en cas de besoin.