Yssouf Tolo : « L’Empereur » floué du poulet

Vous vous êtes certainement arrêté un jour devant un petit kiosque jaune « Tolo Poulet express » et vous avez dû vous poser la question de savoir qui était ce « Chicken King » (roi du poulet). Journal du Mali l’a rencontré.

L’histoire de Tolo Poulet est d’abord celle d’une fratrie. Yssouf Tolo, la quarantaine, self-made man issu de l’enseignement coranique, doté d’un nez très fin pour les affaires, a fait fortune dans le commerce. « J’ai eu beaucoup de chance. J’effectuais de nombreux voyages en Europe et je rapportais des voitures, des réfrigérateurs ». En dépit de son succès personnel, le très « lucky » Tolo n’est pas comblé et décide d’aider son grand frère, alors au chômage, à monter une affaire. Ainsi nait en 2001 le premier kiosque « Tolo Poulet ». Sans être l’idée du siècle, l’initiative s’impose néanmoins comme une révolution à Bamako.

Victime de son succès

« Nous ne nous y attendions pas. Il y a eu un véritable engouement. Les soirs se suivaient et se ressemblaient, nous avions beaucoup de monde », assure-t-il. Devant le succès, il étend son « royaume » et, en dix ans, passe d’un à trente-deux kiosques et triple ses revenus. Il emploie surtout des proches, une soixantaine en tout. Décision qu’il regrettera amèrement, car, floué par plusieurs d’entre eux, il devra fermer plusieurs points de vente. « La capacité de la rôtissoire est de 30 poulets, que je leur fournissais chaque soir. Mais il est arrivé un moment où je ne gagnais rien ». Intrigué par cette baisse de profits, il enquête. « J’ai découvert qu’ils se ravitaillaient au marché et vendaient ces poulets en premier, sans égard pour moi ». La « franchise » Tolo était pourtant une valeur sûre. « Il m’est arrivé de gagner des millions par mois et je les payais mes employés 75 000 francs CFA par mois, en leur laissant tous les bénéfices sur les ventes de frites ». Aujourd’hui très abattu, Tolo ne désespère pas. Il est sûr de rebondir et entend revenir plus fort en 2018.