Sénégal: baisse de 15,5 milliards FCFA des actifs extérieurs des banques

Les actifs extérieurs nets des institutions de dépôts du Sénégal ont enregistré une baisse de 15,5 milliards FCFA (environ 24,800 millions de dollars) au mois de février 2020 comparés à la même période de l’année 2019, a appris APA jeudi auprès de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).Ces actifs sont passés de 1847,1 milliards FCFA au mois de février 2019 à 1831,6 milliards FCFA un an plus tard, soit un léger repli de 0,8% en valeur relative (1 FCFA équivaut à 0,0016 dollar). Cette hausse est occasionnée par les banques primaires dont la position s’est affaissée de 13% à 514,9 milliards FCFA contre 591,5 milliards FCFA en février 2019.

Quant à la Banque Centrale, sa position s’est rehaussée de 4,9% à 1316,7 milliards FCFA contre 1255,6 milliards FCFA au terme du mois de février 2019.

Comparés au mois de janvier 2020 où ils se situaient à 1806,6 milliards FCFA, les actifs extérieurs nets ont enregistré une augmentation de 25 milliards FCFA en valeur absolue et 1,4% en valeur relative du fait principalement de la position des banques primaires (+12,5%) tandis que celle de la BCEAO se replie de 2,3%.

Covid-19, faits divers et football à la Une de la presse sénégalaise

Les quotidiens sénégalais parvenus, jeudi à APA, traitent d’une diversité de sujets allant de la poursuite du traitement des malades du coronavirus à base de chloroquine au Sénégal aux affaires de mœurs mettant en cause des jeunes, en passant par l’actualité du football.Selon Le Quotidien, le professeur Moussa Seydi reste le « chef du protocole » thérapeutique dans la gestion de la pandémie au Sénégal, qui « ne renonce pas à la chloroquine ».

Dans L’Observateur, le professeur Seydi dit ses « vérités », soulignant qu’au Sénégal « aucun décès n’est lié à l’hydroxychloroquine ».

Le quotidien national Le Soleil, illustrant avec la photo du Pr Seydi, affirme aussi que « le Sénégal va continuer le traitement » à base d’hydroxychloroquine.

EnQuête fait focus sur la « cohabitation à haut risque » de la pollution de l’air à Dakar et la Covid-19. Selon le journal, le port du masque obligatoire « devrait être systématique » dans la capitale sénégalaise à cause de la qualité de l’air. Trois véhicules sur cinq roulent en effet à Dakar, soit 376.000 immatriculés dont « 56% ont plus de 16 ans ».

A Diamaguène, dans la banlieue dakaroise, L’AS rapporte que des ambulances de pompiers et de la Croix Rouge ont été saccagées par des personnes qui ont refusé l’inhumation d’une victime du coronavirus.

Pendant ce temps, le journal souligne que «le personnel de santé (est) submergé» avec 20 cas graves désormais répertoriés dans les structures de prise en charge.

L’Observateur fait des « révélations sur les vidéos pornos de jeunes Dakarois », notant qu’un des présumés mis en cause est arrêté de même que « la sulfureuse Rangou », une animatrice mêlée dans un autre « scandale ».

« Rangou et sa chaîne porno cernées », titre Libération, précisant que l’ex-animatrice et 13 suspects dont des « actrices » sont placés en garde à vue.

Selon Vox Populi, « Rangou et sa clique (ont été) ferrées par la DIC », la Division des investigations criminelles de la police nationale. « Ils ont été pris lors d’un +Yendu Party+, hier, dans un hôtel à Ngor », souligne le quotidien qui titre également sur « les jeunes du sextape de la Korité ».

Ces gamins ont filmé et partagé sur les réseaux sociaux leurs « jeux sexuels » dans un appartement de la Cité Mixta, à Dakar, explique Vox Populi.

Le quotidien national Le Soleil titre sur « la campagne agricole de tous les espoirs » après une mise en place des intrants et des prévisions pluviométriques « rassurantes ». En sous-titre, le ministre de l’Agriculture Moussa Baldé déclare que « nous visons une production céréalière de 3,4 millions de tonnes ».

En football, Stades titre sur le jeune attaquant Krépin Diatta qui se trouve dans une « grosse équation » de « partir ou rester à Bruges », son club champion belge.

Dans l’autre journal sportif Record, son compatriote d’Angers (France) Sada Thioub estime qu’il doit « être plus décisif » devant les buts.

Enfin l’ancien international Moussa Ndaw, actuel entraîneur au Maroc, accorde un entretien à L’Observateur où il déclare que « les dirigeants du football sénégalais n’ont jamais porté un short, si ce n’est pour dormir ou aller à la plage ».

Covid-19 et éducation au menu de la presse sénégalaise

Les quotidiens sénégalais parvenus, ce mercredi à APA, traitent d’une diversité de sujets dominés par la contamination au coronavirus d’Aliou Sall, frère du chef de l’Etat, et du transport mouvementé des enseignants vers leurs lieux de service.« Aliou Sall et sa femme testés positifs au corona », titre Vox Populi, soulignant que le maire de Guédiawaye (banlieue dakaroise) est la « première personnalité de rang » contaminée dans le pays en compagnie de son épouse Aïssata Sall.

« Aliou Sall chope le virus », indique pour sa part Walf Quotidien là où Le Quotidien souligne que la mairie et la préfecture de Guédiawaye sont mises « en quarantaine ».

« Effarant », estime L’Observateur qui avance dans « les secrets d’une contamination » et trouve que « Aliou Sall, sa femme et son chauffeur chopent le virus ».

Sur un autre sujet, le journal trouve « effroyable » le bilan de 19 décès depuis que le Sénégal « apprend à vivre avec le virus ». En revanche, le quotidien national Soleil se réjouit du bilan d’hier qui présente « plus de guéris que de malades ».

Mais plus « effarant », d’après L’Observateur, c’est le « fiasco » du retour des enseignants par la compagnie nationale de transport « Dakar Dem Dikk ». Le journal reprend le syndicaliste Abdoulaye Ndoye qui met en garde : « Nous tenons le gouvernement responsable de tout ce qui arrivera ».

Ce fut un « convoyage chaotique des enseignants » à cause d’un « départ sans barrières », explique Le Quotidien en Une. Abdoulaye Ndoye y poursuit et note que « si le virus circule, ce sera l’hécatombe ». Pour son collègue Saourou Sène, « nous ne pourrons pas accepter que l’école soit un nouveau foyer de propagation ».

Walf Quotidien traite de l’année universitaire et titre « validation à tous prix ». Le journal décline « le plan de sauvetage mis en branle », s’attardant au passage sur le « cas clinique » que constitue l’Université de Ziguinchor (sud).

Libération délivre pour sa part le « message » du célèbre humoriste Samba Sine alias « Kouthia », guéri du coronavirus, à ses compatriotes sénégalais. Il explique être « sûr que nous allons vaincre ensemble la Covid-19 ».

« Quand j’ai été testé positif, je me suis dit que j’étais choisi par Dieu pour une mission. Je sensibilisais les gens et c’est tombé sur moi », a-t-il confié.

EnQuête fait focus sur les violences domestiques et conjugales en raison du confinement et titre « Quand les Sénégalais déraillent ». Selon le journal, la violence « élit domicile » dans les foyers avec la résurgence des rancœurs et les scènes de meurtre. Pendant ce temps, une « explosion de violence conjugale » est notée à Ziguinchor et Kolda, au sud du pays.

Le Soleil présente aux Sénégalais le nouveau président de la Cour Suprême, Cheikh Tidiane Coulibaly. Dans ce portrait, le journal refait le « cursus d’un haut magistrat pas comme les autres ».

En sport, Record recueille l’avis du lutteur Papa Sow sur l’âge de la retraite pour cette discipline plafonnée à 45 ans au Sénégal.

Sénégal: 1028 milliards FCFA de dépenses budgétaires au 1er trimestre

Les dépenses budgétaires de l’Etat du Sénégal ont été exécutées à hauteur de 1027,5 milliards FCFA (environ 1,644 milliard de dollars) au terme du premier trimestre 2020, selon les responsables de la Direction de la prévision et des études économiques (DPEE).Par rapport à leur niveau de la même période de 2019 où elles s’élevaient à 1014,8 milliards FCFA, ces dépenses ont connu une progression de 1,3%. « Cette augmentation reflète la progression des dépenses courantes, notamment la masse salariale et les charges de fonctionnement, atténuée, toutefois, par la baisse des intérêts sur la dette et la contraction des dépenses d’investissements », souligne la DPEE.

Les charges de fonctionnement (312,8 milliards) et la masse salariale (204 milliards) ont progressé respectivement de 6,5% et 11,7%. Cette hausse est atténuée, d’une part, par la contraction des intérêts sur la dette qui se sont repliés de 2,1 milliards FCFA pour s’établir à 113,9 milliards FCFA et d’autre part, par la réduction des dépenses d’investissements lesquelles ont baissé globalement de 6,1%, passant ainsi de 422,4 milliards FCFA à 396,8 milliards FCFA sur la période.

Selon la DPEE, ce repli est imputable, aussi bien, aux investissements financés sur ressources internes évalués à 208,8 milliards FCFA qu’aux investissements financés sur ressources extérieures de 188 milliards FCFA.

Post Covid-19: l’Afrique invitée à reconsidérer la place des jeunes

Le Sénégalais Sobel Aziz Ngom, Directeur exécutif de Social Change Factory, a invité les pays africains à reconsidérer la place des jeunes dans l’après Covid-19.« Notre grand défi post Covid-19 sera de reconsidérer la place des jeunes dans les affaires sociales, économiques et politiques de la société afin qu’ils fassent partie des solutions plutôt que d’en être seulement les bénéficiaires », a dit M. Ngom.

Il participait à un panel par visioconférence sur « Les Objectifs mondiaux pour le Développement Durable et le développement africain à la croisée des chemins », organisé ce 25 dans le cadre de la Journée mondiale de l’Afrique. A l’initiative du Groupe UBA, les débats ont vu la participation de plusieurs personnalités, dont le président libérien, George Weah, Peter Maurer, président du CICR et Achim Steiner, Directeur général du PNUD.

« Notre contexte nous impose un modèle inclusif car, la demande est trop grande et les ressources courantes trop faibles pour servir tout le monde. Nous devons capitaliser sur le leadership, la créativité et l’ambition des jeunes du continent », a poursuivi Sobel Aziz Ngom, par ailleurs membre du Comité directeur de « Generation unlimited », un regroupement qui œuvre pour de l’éducation, de la formation et l’emploi de la jeunesse.

Pour Peter Maurer, président du CICR, « nous devons voir la réponse à la crise de la Covid-19 comme une chaîne de valeur dans laquelle chacun d’entre nous doit apporter quelque chose ».

« Nous vivons un moment où il n’est plus question de se rejeter la faute les uns les autres, mais il est plutôt temps de faire des efforts et organisations pour lutter contre cette pandémie. Ce n’est pas le moment de pointer du doigt, mais plutôt celui des efforts de collaboration des gouvernements et des organisations pour lutter la pandémie à l’échelle mondiale », a dit pour sa part Tony Elumelu, PCA d’UBA Group.

Intervenant sur la fermeture des établissements scolaires à cause de la pandémie de la Covid-19, Achim Steiner, Directeur général du PNUD a estimé que « le digital pourrait être une opportunité pour connecter les écoles à travers le continent.

Parricide et Covid-19 en vedette dans la presse sénégalaise

Les quotidiens sénégalais parvenus, mardi à APA, traitent d’une diversité de sujets dominés par un parricide noté à l’intérieur du pays et la polémique autour de la suspension par l’OMS des essais cliniques sur l’hydroxychloroquine.Libération titre sur « l’horreur d’une exécution ». En garde à vue, Fallou Diop explique devant les enquêteurs comment il a brûlé vif son père à Kéry, une localité de la région de Thiès (70 km de Dakar).

« Il a frappé et répudié ma mère. Il disait partout qu’elle couchait avec d’autres hommes. Je ne l’ai pas supporté », a dit dans le journal le fils.

L’Observateur fait également des « révélations sur la mort de Cheikh Diop, brûlé vif par son fils » avec des « témoignages exceptionnels » à l’appui.

Vox Populi raconte que ce dernier, âgé de 22 ans, a aspergé d’essence son père avant de claquer un briquet. Le père de famille qui venait de prendre une seconde épouse est mort quelques heures après son admission à l’hôpital de Thiès, explique le quotidien, qui reprend en même temps le khalife général des Mourides s’adressant au nouveau coronavirus.

« Tu es une créature divine comme nous », a dit Serigne Mountakha Mbacké lors de la prière de Korité, dimanche. Il souligne par ailleurs que la Covid-19 a « une mission bien précise » et que « nous sommes responsables des malheurs qui nous tombent sur la tête ».

Néanmoins, le président Macky Sall a « espoir que d’ici quelques moments, nous pourrons revenir à la vie normale ».

S’exprimant ainsi à l’occasion de cette fête où la prévention et l’introspection ont été « au cœur des sermons », selon le quotidien national Le Soleil, le chef de l’Etat a appelé pour sa part « à la vigilance et à la persévérance » pour faire face à la pandémie.

Pour son ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr, « le diagnostic précoce peut sauver des vies ».

Dans Libération, il dit ses « vérités » sur plusieurs sujets dont l’étude remettant en cause le traitement à base d’hydroxychloroquine. « Les spécialistes, qui guident notre orientation dans le traitement des malades, n’ont rien à envier aux experts internationaux. L’Etat leur fait totalement confiance », a-t-il martelé dans le quotidien, qui recense par ailleurs un 36e décès lié au coronavirus à la date du 25 mai.

A propos de cette suspension de l’OMS des essais sur la chloroquine, le professeur Didier Raout réplique dans Vox Populi que « l’hydroxychloroquine sauve des vies ».

C’est une « polémique virale » d’après Le Quotidien qui relève que le professeur Raoult rejette une « étude foireuse faite avec des Big data » là où « les autorités sénégalaises se confinent dans le silence ».

Sur l’économie nationale, L’Observateur dépeint la face cachée de la crise qui va « de l’état d’urgence à l’état de panique sociale » où les hommes d’affaires « sont tous devenus des pauvres conjoncturels ».

En politique, Walf Quotidien titre sur « l’honorariat accordé » à l’ancienne présidente du Conseil économique et sociale (CESE) Aminata Tall, notant que « le décret sort de la clandestinité ».

C’est « un décret polémique », indique pour sa part L’AS qui souligne que Famara Ibrahima Sagna « est bien payé par le CESE ». Aminata Tall « aussi aura un traitement et bénéficiera d’avantages matériels », ajoute le journal.

En football, l’attaquant international Mbaye Niang déclare sa flamme à l’Olympique de Marseille qui le convoite. « Ça m’intéresse, je peux baisser mon salaire », a dit le Sénégalais de Rennes dans Stades.

Sénégal : un portique de désinfection, bouclier anti-Covid

Une start-up sénégalaise a mis au point un portique de désinfection intelligent censé être un rempart contre le nouveau coronavirus.Le président de la République Macky Sall, pour sauver ce qui peut encore l’être, a récemment demandé à ses concitoyens d’« apprendre à vivre avec le virus ». Une telle approche fait appel à la responsabilité individuelle de chaque Sénégalais.

Dans cette guerre sans répit, toute arme capable de neutraliser le redoutable ennemi vaut alors son pesant d’or. Pour que la vie reprenne son cours normal, un groupe de scientifiques a ainsi conçu un portique de désinfection dénommé Box Yessal.

« Nous avons eu l’idée de le créer avec l’augmentation exponentielle des cas de coronavirus malgré l’observation des gestes barrières. On s’est demandé ce qu’on peut faire pour participer à la lutte. En moins d’une semaine, on a réfléchi et on l’a réalisé », narre Libasse Laye Thiaw, ingénieur à Heru Tech.

Cette jeune entreprise, dont le leitmotiv consiste à « apporter des solutions innovantes pour résoudre les problèmes ponctuels de la population », est principalement composée de geeks : ingénieurs, électroniciens, informaticiens et chimistes.

Les portiques sont dimensionnés sur un logiciel de dessin 3D avant de prendre forme avec un cadre en aluminium. Le dispositif, fruit du savant mélange de compétences pointues, se veut « smart » selon ses concepteurs puisque « dès qu’une personne se présente, il s’allume automatiquement et diffuse la solution désinfectante ».

En plus, précise M. Thiaw, il y a dans le Box Yessal « un distributeur de gel hydroalcoolique et une caméra pour prendre la température. Celle-ci, en même temps, vérifie si la personne porte ou non un masque ».

Que ce soit un portique de brumisation ou de pulvérisation, deux options s’offrant aux acquéreurs, « l’individu est touché par des gouttelettes de moins d’un micron pour une désinfection intégrale sans avoir l’impression d’être mouillé », explique-t-il.

Dans le mécanisme développé par Heru Tech, le liquide de désinfection est l’élément central. « Nous avons un chimiste qui se charge de sa préparation. Le désinfectant contient différents produits bio pour ne pas brûler les yeux, ni irriter la peau. Il doit être efficace à plus de 90 % sur les microbes, germes ou bactéries », fait-il savoir.

La start-up, renseigne Libasse Laye Thiaw, est entrée dans une phase de production en série : « On peut fabriquer une douzaine de portiques par jour. On songe à ouvrir un autre atelier pour doubler voire tripler notre capacité de production. Tout dépendra de notre carnet de commandes ».

Pour donner un gage de qualité aux potentiels clients, Heru Tech « travaille actuellement avec un laboratoire d’analyses de Dakar pour certifier le désinfectant utilisé » mais cela ne semble pas freiner l’entreprise qui a déjà été « contactée par des institutions sanitaires » montrant de l’intérêt pour son invention.

Parfois, ces demandes d’informations se matérialisent par des commandes fermes. « Lundi (dernier), on a livré un portique à un cabinet dentaire », se réjouit l’ingénieur.

L’existence d’Heru Tech pourrait même prendre un tout autre tournant : « Nous avons eu l’honneur de recevoir Aminata Assome Diatta, ministre du Commerce, des Petites et Moyennes Entreprises. Elle a apprécié notre travail, nous a encouragés et nous a promis de l’aide. Elle est en train de tenir sa promesse », raconte M. Thiaw.

Le prix d’un portique est tributaire « des options intégrées ». Mais afin que son produit soit davantage accessible, Heru Tech se penche sur des matériaux plus abordables. La boîte, qui « prévoit d’incorporer un distributeur de masques » aux portiques destinés aux lieux recevant du public, a également l’intention de mettre sur le marché des modèles adaptés aux ménages.

Covid-19 en Afrique: pour des mesures d’hygiène avant la reprise des cours

Toutes les mesures d’hygiène doivent être prises avant la réouverture des écoles en Afrique de l’Ouest et du Centre fermées à cause de la Covid-19, selon Save the Children.« Alors que des milliers d’enfants se préparent à retourner à l’école à travers l’Afrique de l’Ouest et du Centre, il est essentiel que les mesures d’hygiène nécessaires pour ralentir la Covid-19 soient en place », plaide Save the Children dans un communiqué reçu lundi à APA.

Selon l’ONG, environ 12 millions d’enfants ont été touchés par la fermeture des écoles au Burkina Faso, au Mali et au Sénégal. Tout en saluant la décision des autorités de rouvrir les écoles, l’organisation avertit qu’elles doivent s »assurer de pouvoir limiter le risque de contagion de Covid-19 pour les enfants et leurs familles.

« L’équipement de protection du personnel et le fait de s’assurer que les enfants comprennent l’importance de la distanciation sociale et des mesures d’hygiène, y compris l’accès à l’eau potable, sont d’une importance capitale pour garantir la réouverture des écoles en toute sécurité », écrit Save The Children.

Citée par le communiqué, Clarice, une jeune fille de 15 ans du Burkina Faso, a fait part de ses inquiétudes depuis l’apparition du coronavirus et les restrictions sociales et la fermeture des écoles.

« Je n’imaginais plus retourner à l’école car, les gens disaient que la maladie durerait très longtemps et risquait de tuer tout le monde. Je ne peux pas vous expliquer toute la peur et l’anxiété que j’ai vécues ces deux derniers mois. Comment sera mon examen ? Mon avenir ? A la télévision c’était toujours de mauvaises nouvelles. Mes parents ni personne ne pouvait me rassurer sur quoi que ce soit. Aujourd’hui je sens l’espoir renaitre. Même si je n’ai pas pu bosser pendant plusieurs semaines, je suis prête pour me remettre au sérieux pour avoir mon BEPC », dit Clarice.

Suffisant pour que Save the Children demande que les enseignants soient formés et équipés pour reconnaître et, le cas échéant, orienter les enfants qui ont subi les effets négatifs de mesures telles que les restrictions sociales.

«Des millions d’enfants ont été à la maison pendant près de deux mois sans possibilité de poursuivre correctement leur éducation. En dehors de l’école et sans éducation, les enfants sont exposés à un risque accru d’abus, de négligence, de violence, de recrutement dans le travail et de conflits armés. Nous savons également que les filles sont plus susceptibles d’abandonner complètement l’école », dit Philippe Adapoe, Directeur Régional de Save the Children pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.

Sénégal: l’Aïd el-Fitr célébrée ce dimanche

La majorité des musulmans sénégalais célèbrent, ce dimanche, la fête de l’Aïd el-Fitr, à l’appel de la Commission nationale de concertation sur le croissant lunaire (CONACOC, officielle).A cause de la Covid-19, le Khalife général des Tidianes, Serigne Mbaye Sy Mansour, a annulé les prières collectives pour la Korité à Tivaouane, capitale de la tijaniya au Sénégal.

A Touba, fief du mouridisme, le Khalife général, Serigne Mountakha Mbacké a appelé au respect des mesures barrières et demandé aux femmes et aux enfants de rester à la maison. La prière se déroulera à l’intérieur de la grande mosquée de Touba, contrairement aux années précédentes où elle était tenue sur un site réservé devant la mosquée.

Hier samedi, la Coordination des musulmans du Sénégal (CMS) a célébré l’Aïd el-Fitr.

Journée de l’Afrique: ODD et développement au menu d’un panel

Pour célébrer la Journée Mondiale de l’Afrique le 25 mai, le Groupe UBA organise un panel sur le thème : « Les Objectifs mondiaux pour le Développement Durable et le développement africain à la croisée des chemins », annonce un communiqué reçu à APA.« Le 25 Mai de chaque année, la Journée Mondiale de l’Afrique est célébrée à travers le continent. Pour le Groupe UBA ainsi que ses filiales, cette date est l’occasion de célébrer l’héritage panafricain de la banque. Ainsi, UBA tiendra une grande conférence débat virtuelle sur les politiques intérieures, le développement régional et l’agenda international dont le thème retenu est +Les Objectifs mondiaux pour le Développement Durable et le développement africain à la croisée des chemins+ », explique le communiqué.

Un 1er panel d’intervenants sera composé, entre autres, du Dr Nalishebo Meebelo (Coordonnateur Principal au Secrétariat de la Nouvelle Alliance pour la sécurité alimentaire et la nutrition de la Commission de l’Union africaine), Roland Kwemain (Président, Go Ahead Africa Ltd), Tolu Ogunlesi (Conseiller Spécial du Président nigérian sur les nouveaux médias et les médias numériques), Sobel Aziz Ngom (Fondateur et Directeur Exécutif, Social Change Factory).

Le 2eme panel verra la participation de Tony O. Elumelu, Fondateur de la Fondation Tony Elumelu et PCA du Groupe UBA. L’économiste, investisseur et philanthrope nigérian sera accompagné d’invités de renom notamment le Président de la République du Libéria, George Weah ; Amir Ben Yahmed (Président et fondateur, Africa CEO Forum) et le Professeur Benedict Okey Oramah (Président CA, AFREXIMBANK).

Afrique: pour des économies plus résilientes à travers l’intégration

La Commission économique pour l’Afrique (CEA), la Banque africaine de développement (BAD) et la Commission de l’Union africaine (CUA) invitent les pays africains à approfondir leur intégration économique afin d’être plus résistants aux chocs comme la pandémie actuelle de Covid-19.Cet appel lancé à l’occasion de la publication de la deuxième édition de l’Indice d’intégration régionale en Afrique (ARII 2019, sigle anglais) à Addis-Abeba (Ethiopie) se justifie par le fait que dans l’ensemble, l’Indice montre que les niveaux d’intégration sur le continent sont relativement faibles avec un score moyen de 0,327 sur 1, souligne la CEA.

L’ARII « est à la fois un exercice de mesure et un appel à l’action pour construire des économies résilientes grâce à l’intégration. Il identifiera les solutions nécessaires visant réellement à construire une Afrique intégrée », a déclaré, à cette occasion, le Directeur de la Division de l’intégration régionale de la CEA, Stephen Karingi.

L’Indice classe l’intégration des pays africains au sein de leurs communautés économiques régionales respectives et également avec le reste du continent. Il compare cinq dimensions clés, à savoir le commerce, la capacité de production, la politique macroéconomique, les infrastructures et la libre circulation des personnes.

Et pour que l’Afrique concrétise ses efforts de longue date d’une intégration économique plus étroite, l’ARII 2019 recommande l’amélioration des réseaux régionaux de production et de commerce en renforçant les capacités de production, de distribution et de commercialisation des pays; le développement des cadres de chaînes de valeur régionaux innovants dans différents secteurs en utilisant une technologie améliorée, des intrants de meilleure qualité et des techniques de commercialisation actualisées.

Il demande également aux Etats de mettre pleinement en œuvre la ZLECAF pour supprimer les barrières non tarifaires, ce qui reste un défi majeur pour l’intégration régionale; d’améliorer les compétences des travailleurs africains pour les adapter à la technologie et aux capacités de production d’aujourd’hui et de demain pour garantir la prospérité dans l’économie mondiale; d’améliorer les infrastructures en renforçant les Partenariats public-privé, en puisant dans les ressources nationales et en utilisant les fonds de développement des infrastructures régionales et mondiales et d’autres outils de financement innovants, accompagnés par une concurrence rigoureuse et la transparence dans les processus d’approvisionnement et de construction.

Sénégal: vers un dispositif de suivi de l’impact du coronavirus

L’Agence nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) du Sénégal Lance, le 27 mai 2020, une enquête dans le cadre de la lutte contre la pandémie de la Covid-19, pour recueillir des données concernant l’impact socio-économique de la maladie sur les ménages, selon les dirigeants de cette structure basée à Dakar.« L’enquête, menée en partenariat avec la Banque mondiale, vise à produire des données à haute fréquence afin de mettre à la disposition des décideurs et du public des informations fiables et à jour pour éclairer les prises de décision et assurer une gestion optimale de la pandémie », ajoutent-ils.

A cet effet, l’ANSD a mis en place un système de collecte de données par téléphone mobile via son centre d’appels et selon une fréquence mensuelle.

Ce dispositif a pour but d’aider les décideurs à surveiller les canaux par lesquels la pandémie affecte les ménages et à évaluer son impact sur les conditions de vie des populations notamment celles plus vulnérables.

L’ANSD va ainsi cibler près de 2500 ménages sur l’étendue du territoire sénégalais pour faire partie du panel.

Sénégal: deux recommandations pour la commercialisation des produits horticoles

Pour une meilleure commercialisation des produits horticoles, l’Union nationale des Chambres de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture du Sénégal (UNCCIAS) la connectivité des territoires et la coordination entre acteurs.« Au Sénégal, l’horticulture n’a plus de problèmes de production, mais c’est la commercialisation de ses produits qui pose problème. Pour mettre fin à ces problèmes,  il y a la logistique à mettre en place, en créant une connectivité entre les territoires par des routes, des lieux de vente, des lieux de transformation. Il faut aussi une meilleure coordination entre les acteurs de cette chaîne de valeur car, il y a beaucoup d’intervenants », a dit Serigne Mboup, président de l’UNCCIAS.

Il prenait part à un Webinar sur la commercialisation de produits agricoles en temps de crise de Covid-19, organisé par l’Initiative prospective agricole et rurale (Ipar).

Pour Dr Macoumba Diouf, Directeur de l’Horticulture, même si la tendance de la production horticole est en constante hausse, la transformation n’est pas du ressort de l’Etat.

Toutefois, il a rappelé que pour permettre aux producteurs de payer leurs dettes et de repartir en campagne, l’Etat a procédé à l’inventaire de tous les stocks disponibles, notamment ceux de l’oignon et de la pomme de terre.

« Le gouvernement veut faire du sous-secteur de l’horticulture un secteur prioritaire en termes de production et de commercialisation pour l’atteinte du programme d’autosuffisance alimentaire et nutritionnelle, mais aussi pour l’export », a indiqué Dr Macoumba Diouf.

Présentant les progrès et défis des chaînes de valeurs horticoles, Dr Cheikh Oumar Ba, Directeur exécutif de l’Ipar a révélé une faible transformation des produits, l’insuffisance des infrastructures de stockage et de transformation, la faible connexion aux marchés régionaux et le faible investissement du secteur privé national dans la transformation et la commercialisation.

« Avec la Covid-19, il y la limitation mobilité des personnes et des biens, la baisse de la demande en produits horticoles, la mévente et la perte de la production (chute des prix) », a souligné Cheikh Oumar Ba.

La Coordination des musulmans du Sénégal célèbre la Korité ce samedi

La Coordination des musulmans du Sénégal (CMS) célèbre, ce samedi, la fête de l’Aïd el-Fitr, communément appelé Korité en Afrique de l’Ouest.Selon la CMS, « le croissant lunaire a été aperçu, hier vendredi, dans certaines localités du Sénégal et dans des pays de la sous-région ».

De son côté, la Commission nationale de concertation sur le croissant lunaire (CONACOC, officielle) se va se réunir ce samedi soir pour observer le croissant lunaire pour fixer la date de la Korité, marquant la fin du mois de Ramadan.

Compte tenu du compte de la pandémie de Covid-19, le Khalife général des Tidianes, Serigne Mbaye Sy Mansour, a annulé les prières collectives pour la Korité à Tivaouane, capitale de la tijaniya au Sénégal.

A Touba, fief du mouridisme, le Khalife général, Serigne Mountakha Mbacké a appelé au respect des mesures barrières et demandé aux femmes et aux enfants de rester à la maison. La prière se déroulera à l’intérieur de la grande mosquée de Touba, contrairement aux années précédentes où elle était tenue sur un site réservé devant la mosquée.

Covid-19: le parlement sénégalais fonctionne à bon régime (dirigeant)

Malgré la pandémie de Covid-19, l’Assemblée nationale du Sénégal fonctionne correctement, soutient dans un entretien avec APA, Aymėrou Gningue, président du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakar (majorité), soulignant que les organes de gouvernance du parlement ont adapté leurs modes de travail à l’évolution de la maladie dans le respect strict des droits des députés.Au Sénégal, la lutte contre la pandémie Covid-19 a mobilisé divers et plusieurs acteurs. Quelle est l’implication des députés dans la riposte ?

Le 2 mars 2020,  le président Macky Sall a convoqué un Conseil Présidentiel réunissant les membres du  gouvernement, des experts, professeurs, médecins et  spécialistes de santé publique pour prendre la pleine mesure de la gravité du coronavirus et son impact sur la sécurité intérieure de notre pays. 

Le 13 mars, le président (de l’Assemblée nationale) Moustapha Niasse  a réuni le bureau de l’Assemblée Nationale en urgence avec comme unique point de l’ordre du jour la crise sanitaire provoquée, dans notre pays, par l’apparition du coronavirus. 

Cette réunion avait permis d’arrêter des mesures à effet immédiat qui ont été portées à la connaissance de l’opinion nationale et internationale. Parmi ces mesures, figuraient en bonne place le comportement du député dans l’institution parlementaire et le travail d’information et de protection des citoyens dans sa localité, en parfaite synergie avec les services déconcentrés de l’Etat, les élus et les autorités sanitaires. 

La 13ème Législature a ceci de particulier qu’elle comprend près de 50 maires et présidents de Conseils départementaux. Si on y ajoute le nombre de conseillers municipaux et départementaux, on se retrouve au total avec des députés qui ont un très fort ancrage à la base. 

Leur implication est donc connue de tous les Sénégalais pour avoir contribué à hauteur de 50 millions fcfa dans le fonds Force covid-19, mais aussi et surtout pour avoir communiqué et sensibilisé sur les gestes barrière tout en appuyant matériellement les populations à la base.

Est-ce que la pandémie a freiné l’activité parlementaire ? Autrement dit, la Covid-19 a-t-elle bouleversé l’agenda de l’Assemblée nationale ?

On ne peut pas nier l’impact ralentisseur que la Covid-19 a eu dans la vie du pays en général et incidemment dans la programmation et la mise en œuvre de notre planning de travail pour ce budget 2020 qui inaugure l’ère des  budget-programmes dans notre pays. 

Nos collègues présidents et membres des commissions permanentes ont dû ronger leurs freins pour s’accommoder à ce contexte de pandémie. Les programmes de visite de terrain, les réunions prévues avec les différents responsables de programmes gouvernementaux risquent d’être naturellement renvoyés à la prochaine session du mois d’octobre 2020. Ceci est tout à fait  compréhensible au vu des changements apportés dans l’architecture et les allocations budgétaires avec notamment, la création du Fonds de Riposte et de Résilience préparé par le gouvernement et salué par tous les acteurs politiques, sociaux et associatifs de notre pays. 

Cependant, force est de constater que l’institution parlementaire fonctionne à bon régime. En dehors de la loi d’habilitation votée le 1 avril, c’est plus de 10 textes de loi qui ont été examinés et adoptés en commission ou inter commission technique. Tous ces textes sont ou seront soumis à la plénière d’ici la fin du mois de Ramadan, soit avant le 25 mai. 

Les organes de gouvernance de l’Assemblée se réunissent régulièrement pour adapter nos modes de travail à l’évolution de la pandémie dans le respect strict des droits des députés , des  groupes politiques et des mesures et précautions édictées par les professionnels du secteur de la santé et de l’hygiène publique. 

Dans la lutte contre la Covid-19, l’Assemblée nationale a voté, le 1er avril 2020, la loi d’habilitation qui permet au président Macky Sall de légiférer par ordonnances. D’aucuns parlent d’une démission du parlement. Quelle est votre position sur ce débat ?

C’est l’article 69 de la Constitution du Sénégal qui stipule que l’état d’urgence est décrété par le président de la République. Il ne peut pas y avoir de débat là-dessus. Est-il fondé à le faire ? Assurément oui !

Quand une pandémie comme celle que nous vivons « covid-19 » agresse  l’humanité entière par sa nature et sa gravité, le président de la République a mille fois raison de décréter l’état d’urgence pour protéger les sénégalais et garantir leur sécurité. La loi 69-29 du 29 avril 1969, en son titre premier définit les modalités d’application de l’état d’urgence et il serait bon de la parcourir et de se l’approprier. 

On comprendra alors aisément pourquoi, se fondant sur l’article 77 de notre Constitution,  la loi d’habilitation a été votée pour lui permettre de prendre des mesures qui sont normalement du domaine de la loi, dans les limites de temps et de compétences fixées par la loi d’habilitation. 

Vous avez rappelé les compétences qui sont d’ordre économique, financière, budgétaire, sécuritaire et sanitaire. Pour la durée, il s’agit de 3 mois prenant fin 2 juillet 2020.

Quand on apprécie un acte politique et juridique, il faut le faire du point de vue de sa légalité et de son opportunité.  Sous ce rapport, il ne fait aucun doute que tous les actes posés rentrent parfaitement dans la légalité et il est important de souligner que le vote a été fait à l’unanimité. C’est le lieu de rendre hommage à l’ensemble de la représentation nationale, tous députés confondus : majorité, opposition comme non-inscrits d’avoir prolongé le mot d’ordre des états-majors confortant l’état d’esprit des leaders politiques, syndicaux et sociaux lors de la grande consultation entreprise par le Chef de l’Etat. 

La loi d’habilitation n’est pas un blanc-seing, les ordonnances prises par le président de la République doivent être ratifiées pour intégrer le dispositif législatif de notre pays. 

Que répondez-vous à ceux qui disent que cette loi permet au chef de l’Etat d’abuser de son pouvoir ?

Le Chef de l’Etat a des pouvoirs que lui confère la Constitution. Nous sommes dans un régime présidentiel et le constituant a eu l’occasion de le confirmer moult fois depuis la Constitution de 1963 consécutive à la crise de décembre 1962.

Le Président ne peut abuser d’aucun pouvoir. Il prend juste ce qui lui revient et l’Assemblée lui a délégué une partie de ses prérogatives pour un temps et dans des domaines précis. L’ardeur et l’urgence de la tâche le recommandent amplement. 

Projettons-nous un peu sur l’après-Covid. Que faudrait-il faire, pour les Etats évidemment, pour se remettre sur les rails ?

Il faut d’abord saluer le leadership affirmé du président Macky Sall qui a su faire preuve d’esprit d’anticipation et d’un pragmatisme inégalé dans son approche qui intègre nos réalités locales. La pandémie est à l’échelle mondiale, mais chaque pays  affine sa stratégie en fonction de ses réalités économiques, sociologiques, géographiques et culturelles pour ne pas dire cultuelles. Le plan de riposte et de résilience nous projette  déjà dans l’avenir. La meilleure façon de préparer demain est d’exister aujourd’hui. 

Ceci dit, l’après Covid va nécessairement introduire de nouveaux paradigmes dans notre manière de gérer notre propre souveraineté alimentaire, sanitaire, industrielle tout en dessinant un nouveau mode de gouvernance des relations internationales. 

J’ai entendu un célèbre banquier dire, je le cite « la Covid-19, c’est la grippe espagnole de 1918 et le crash boursier des années 30 réunis ». C’est dire que la complexité du monde et son niveau d’interconnexion rendent sensibles tous les pays dès l’apparition du 1er frémissement dans quelque coin du monde. 

Il faut avouer qu’il nous faut désormais, placer l’homme au début et à la fin du développement. Senghor avait raison avant nous. 

C’est pourquoi, l’initiative du président Macky Sall pour l’annulation de la dette des pays en développement est à saluer et surtout à défendre par tous les intellectuels africains, hommes de culture, leaders politiques et syndicaux en Afrique et au-delà. 

En termes de statistiques, qu’est-ce qu’on peut retenir du bilan de cette 13e législature ?

Il est peut être très tôt de faire un bilan, mais nous pouvons noter plus de 70 textes de loi votés par l’Assemblée dont certains très importants  comme la loi sur le parrainage, le Code pétrolier et gazier, la criminalisation  du viol, les lois de Règlement qui donnent quitus au gouvernement et j’en passe. 

La commission d’enquête parlementaire sur l’affaire dite des 94 milliards a fait un travail remarquable et a  déposé ses conclusions pertinentes. 

Je ne peux pas m’empêcher de  parler de l’engagement des députés à assurer leur mission de représentation et de législateurs. Députés de tout bord, qui défendent âprement mais dans l’élégance de la courtoisie républicaine la ligne de leur parti ou de leur coalition de partis. 

A presque deux ans de la fin du mandat des députés, certains avancent  l’idée de sa prolongation. Etes-vous d’accord là-dessus ? Faut-il aligner le mandat des députés à celui du président de la République ?

Ce débat n’est pas à l’ordre du jour… ! ! ! Nos priorités du moment s’articulent autour de la riposte nationale pour vaincre le coronavirus dont notre pays peut se targuer d’avoir pris des mesures hardies grâce à la vigilance du chef de l’Etat  qui s’engage sans limite, avec courage, pugnacité et opiniâtreté. 

C’est précisément cette volonté unanimement partagée des acteurs politiques et de la société civile qui justifie la pause observée du dialogue politique national.

Apprenons à avoir le sens des priorités! Le seul débat qui vaille aujourd’hui,  c’est celui de la victoire sur le coronavirus articulée à la volonté de saisir l’opportunité de cette crise pour travailler sur les termes d’un futur de performances améliorées dans nos politiques de développement économique et social. C’est tout le sens des grandes initiatives africaines et internationales lancées dans la période  par le Président Macky Sall

Sénégal : le président de la République gracie un millier de prisonniers

Le chef de l’Etat Macky Sall, à la veille de l’Eid el fitr marquant la fin du mois de Ramadan, a accordé la grâce à 1021 personnes détenues dans divers établissements pénitentiaires du pays.

Le communiqué du ministère de la Justice, reçu vendredi soir à APA, mentionne que le président de la République « offre ainsi, à des condamnés définitifs, une chance de passer les fêtes avec leur famille et de renouer avec le tissu social ».

Ledit document précise également que « la mesure de clémence concerne des délinquants primaires, des condamnés présentant des gages de resocialisation, des mineurs et des personnes souffrant de maladies graves ».

UEMOA: 1555 milliards FCFA de crédits alloués par la microfinance en 2019

L’encours des crédits alloués par les systèmes financiers décentralisés (SFD) de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) est ressorti à 1555,6 milliards de FCFA (environ 2,488 milliards de dollars) au terme du quatrième trimestre 2019, a appris APA vendredi auprès de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).Selon l’institut d’émission, cet encours s’est accru de 10% par rapport à son niveau à fin décembre 2018. Cette hausse est observée au Mali (+26,7%), au Togo (18,3%), en Côte d’Ivoire (+16,9%), au Sénégal (+5,0%), au Burkina (+4,6%) et au Niger (1,4%). Toutefois, une diminution a été notée en Guinée-Bissau (-29,1%) et au Bénin (-2,6%).

« Une part de 50,0% de l’encours des crédits des institutions de microfinance est constituée de concours à court terme », souligne la BCEAO. Les prêts à moyen et long termes représentent respectivement 31,3% et 18,6% sur la période sous revue. La clientèle masculine des SFD a bénéficié de 57,6% des crédits. La clientèle féminine et les groupements bénéficient respectivement de 30,3% et 15,6% des financements.

L’encours moyen des prêts par bénéficiaire a augmenté de 5,0%, pour s’établir à 106.893 FCFA à fin décembre 2019 contre 101.772 FCFA une année auparavant.

La Banque Centrale souligne que pour l’ensemble du secteur, l’encours des crédits représente 6,8% des créances consenties par les établissements de crédit de l’UEMOA.

L’examen des indicateurs d’intermédiation des SFD de l’Union fait ressortir une évolution relativement favorable à l’inclusion financière, avec un taux brut de dégradation du portefeuille qui s’est inscrit en baisse de un point de pourcentage, ressortant à 6,1% contre 7,1% à fin décembre 2018. La norme généralement admise dans la zone de l’UEMOA est de 3% dans le secteur.

Quant aux SFD en difficulté, 16 institutions de microfinance étaient sous administration provisoire à fin décembre 2019, dont 7 au Bénin, 2 au Burkina, 2 au Niger, 2 au Togo, une en Côte d’Ivoire, une au Mali et une au Sénégal.

Pêche, éducation, économie et santé se partagent la Une des quotidiens sénégalais

La presse sénégalaise parvenue, ce vendredi à APA, traite de divers sujets allant de la pêche à la santé, en passant par l’éducation et l’économie.« Un scandale permanent », barre à sa Une le quotidien EnQuête qui consacre un dossier au récent octroi de licences de pêche à des navires étrangers.

« Pendant combien de temps le Sénégal gardera-t-il encore sa souveraineté sur ses ressources halieutiques ? », s’interroge le journal qui regrette le fait « (…) qu’au département de la Pêche, les ministres passent et les scandales sur les licences de pêche s’enchainent, au grand dam de la disponibilité de la ressource pour la consommation locale ».

Selon nos confrères, pour qui « la conservation de la ressource n’a jamais été priorisée », « 49 bateaux pillent (actuellement) les eaux sénégalaises (et) 52 autres vont venir les rejoindre, si les (nouvelles) licences sont octroyées ».

Pour le Dr Ibrahima Cissé de l’ONG Greenpeace interrogé par EnQuête, ce bradage des côtes sénégalaises n’est rien d’autre qu’ « une pêche illicite +qui fait perdre chaque année 150 milliards de F CFA au Sénégal+ que l’on essaye de rendre licite ».

Le quotidien national Le Soleil consacre sa parution du jour à l’appel pour l’annulation de la dette africaine lancée par le chef de l’Etat sénégalais et donne la parole à l’ancien ministre des Affaires étrangères, Cheikh Tidiane Gadio qui déclare : « Macky Sall tient un discours réaliste et de rupture avec la situation antérieure ».

Dans les colonnes du journal, l’actuel vice-président de l’Assemblée nationale déplore cependant le fait qu’« à chaque fois qu’un Africain a une brillante idée, les autres Africains préfèrent le tirer vers le bas », et alerte en ces termes : « Si après la Covid-19, nos Etats maintiennent le statu quo, ce serait suicidaire ».

Sous le titre « Macky sonne la mobilisation », L’AS quotidien informe que lors du Conseil des ministres tenu le 20 mai dernier, « le président de la République a appelé à une mobilisation de tous les acteurs du système éducatif pour une reprise sans risque » le 02 juin prochain.

Cela fait dire au Quotidien que « Macky acte la reprise le 2 juin ».

Ce même journal revient par ailleurs sur le retour des vols à l’aéroport international Blaise Diagne (Aibd) et arbore ce titre : « Pilotage à vue ».

Dans ses colonnes, le journal relate la colère des passagers rapatriés de France et confinés à Saly (ouest) et écrit : « Arrivés hier à l’Aibd, quelque 200 passagers ont été bloqués à l’aéroport pendant plus de 8 h avant d’être transférés dans des réceptifs hôteliers à Saly où ils ont été placés en quarantaine. Ils sont atterrés par cette situation alors qu’ils pensaient rejoindre leur domicile pour s’y confiner à l’image des voyageurs revenus de Paris samedi ».

Sur un tout autre sujet, Walf Quotidien revient sur ce qu’il qualifie de « cascade de morts suspectes » causées par le coronavirus et écrit : « Le nombre de décès notés de plus en plus à domicile liés au Covid-19 commencent à susciter des interrogations au sein des professionnels de la santé et des populations. Si ce phénomène peine à trouver des réponses auprès de beaucoup de Sénégalais, du côté du personnel de santé, c’est également mystère et boule de gomme ».

L’Observateur s’intéresse quant à lui à la gestion de la pandémie de la Covid-19 au Sénégal et arbore ce titre : « Pr Seydi, le nouveau malaise ». A sa page 3, le journal fait des révélations sur son « isolement » et ses désaccords avec le ministère de la Santé, (…) «à la grande fureur du Président Macky Sall qui expressément enjoint la tutelle à remettre le Professeur Seydi, avec armes et pouvoirs, au cœur du dispositif de la +guerre+ médicale ».

Covid-19: l’extrême pauvreté menace 60 millions de personnes (BM)

La pandémie du Coronavirus et la mise à l’arrêt des économies avancées pourraient faire basculer jusqu’à 60 millions de personnes dans l’extrême pauvreté, selon David Malpass, président du Groupe de la Banque mondiale.« Le groupe de la Banque mondiale s’est mobilisé rapidement et résolument pour organiser des opérations de riposte d’urgence dans 100 pays, assorties de mécanismes permettant aux autres donateurs d’étendre sans délai les programmes », a-t-il ajouté.

M. Malpass est convaincu que pour renouer avec la croissance, la Banque doit apporter des réponses rapides et modulables qui permettront de faire face à l’urgence sanitaire, mais aussi de fournir un appui financier et d’autres ressources extensibles dans le but de protéger les plus démunis, préserver l’activité du secteur privé et renforcer le redressement et la résilience économique.

La Banque mondiale révèle que 39 des 100 pays concernés sont situés en Afrique subsaharienne et pratiquement un tiers des projets sont déployés en faveur de pays en situation de fragilité et de conflit, comme l’Afghanistan, Haïti, le Niger ou le Tchad. La Société financière internationale (IFC) et l’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA) ont également accéléré leurs opérations de soutien aux entreprises des pays en développement, y compris à travers des crédits commerciaux et le financement des fonds de roulement pour préserver l’activité privée, les emplois et les moyens de subsistance.

Selon les responsables de la Banque, le moratoire sur le service de la dette bilatérale, approuvé par les gouverneurs du Groupe, viendra compléter les dons, les prêts et les participations déployés en soutien aux pays. Les pays éligibles à l’Association internationale de développement (IDA) qui en font la demande récupéreront ainsi des ressources pour gérer la pandémie de COVID-19 et financer des mesures d’urgence destinées à sauver des vies.

« La suspension du remboursement du service de la dette bilatérale va permettre de libérer des moyens vitaux pour financer la riposte d’urgence face à la pandémie, précise David Malpass. Mais, avance-t-il, de leur côté, les pays doivent au plus vite renforcer la transparence autour de leurs engagements financiers. Ce faisant, ils renforceront la confiance des investisseurs, qui seront davantage enclins à s’engager dans des opérations plus bénéfiques et à mobiliser des ressources supplémentaires.

Au niveau de cette institution de Bretton Wood, on souligne que la réponse opérationnelle du Groupe de la Banque mondiale va venir consolider les systèmes de santé, protéger les ménages les plus pauvres et installer les conditions propices à la préservation des moyens de subsistance et de l’emploi des populations les plus durement touchées. De plus, les opérations menées à l’échelle des pays s’attacheront à apporter une aide aux familles les plus démunies, à travers des transferts monétaires et un soutien à l’emploi, préserver la sécurité alimentaire, la nutrition et la continuité des services essentiels, comme l’accès à l’eau potable et l’éducation. La Banque entend aussi cibler les groupes les plus vulnérables, parmi lesquels les femmes et les communautés déplacées qui risquent d’être particulièrement éprouvées.

Sénégal: l’itinéraire «symptomatique» des déchets du coronavirus

Au Sénégal, le « problème » de la gestion des déchets biomédicaux interpelle dans le contexte de la pandémie de Covid-19, au moment où des agents de en première ligne de la riposte sont contaminés.La plage du Cap-Manuel, jouxtant le centre-ville de Dakar, a changé de visage. Près de trois mois en arrière, soit avant l’apparition du coronavirus au Sénégal, des volontaires s’étaient levés pour la débarrasser de ses compresses, flacons de sang, aiguilles souillées et autres déchets biomédicaux abandonnés sur le sable. Certains hôpitaux voisins, comme Aristide Le Dantec, étaient indexés. Et celui-ci n’avait pas nié sa responsabilité même s’il justifiait ce précédent par une défaillance de son incinérateur, le dispositif principal pour éliminer les « déchets d’activités de soins » dans les établissements sanitaires.

Si ce problème est « réglé » depuis, selon des autorités sanitaires, les inquiétudes de Riad Kawar, un des initiateurs du nettoiement, ne semblent pas totalement dissipées aujourd’hui. A la date du jeudi 20 mai, le pays compte 1530 cas de Covid-19 à traiter dans ses structures dédiées.

« Il est vrai que ce qui a été constaté sur la plage du Cap Manuel sort de l’imaginable. On espère que l’impact aura permis une prise de conscience collective, et que cela ne se produit plus actuellement nulle part ailleurs ! Car certains déchets sont déjà très dangereux. Non seulement pour la nature, mais aussi pour l’homme », confie-t-il à APA.

Le coronavirus est apparu au Sénégal le 2 mars et a contaminé à ce jour 2812 personnes, dont des agents du personnel de santé et des sapeurs-pompiers. Certains parmi ces cas sont issus de la « transmission communautaire », c’est-à-dire qu’ils ne savent pas comment ils ont été infectés.

De ce fait, le risque de contamination pourrait venir aussi des ordures, comme le relève le quotidien L’Observateur du 20 mai. Dans cette parution, un bactériologue affirme que « c’est un véritable danger » quand des collecteurs déclarent ramasser « des déchets médicaux en dépit des risques d’attraper le virus ».

Augmentation des déchets biomédicaux

Toutefois, les déchets biomédicaux ne représentent que 15% « en temps normal », précise à APA Ndella Konaté, responsable qualité, sécurité et hygiène hospitalières au ministère de la Santé. Au Sénégal, la procédure veut qu’ils soient « stockés et détruits sur place ».

Par ailleurs, « on ne peut pas nier actuellement qu’on a des problèmes pour avoir des équipements de traitement des déchets. Si vous allez à l’hôpital Dalal Jamm (banlieue dakaroise), il y a un banaliseur qui les broie et les stérilise. A Fann, vous avez un incinérateur. Celui de Dantec était en panne, mais il est maintenant fonctionnel », explique-t-elle.

Actuellement, « beaucoup d’incinérateurs sont en panne » dans la capitale Dakar, l’épicentre de la maladie dans le pays. A l’inverse, la vaste région de Tambacounda (est) « par exemple », est parmi les moins loties en termes d’équipement de traitement de déchets.

Mais dans ce cas de figure, « on demande aux structures qui en ont de mutualiser avec les autres qui n’en ont pas » pour éliminer les déchets biomédicaux. Le transport est effectué de manière « sécurisée » et le moyen utilisé est ensuite « décontaminé » par le Service d’hygiène, assure Mme Konaté.

Ancien chef du service d’hygiène et sécurité de l’hôpital d’enfants Albert Royer de Dakar, le lieutenant Moussa Diop du Service national d’hygiène ne porte pas de gants quand il s’agit d’analyser la problématique des ordures biomédicales. « Les conditions ne sont pas réunies pour le changement de paradigme » par rapport à leur gestion, regrette celui qui est maintenant affecté à la Brigade de Saint-Louis (nord).

En l’absence d’incinérateurs, les structures manquent de logistique, comme des camions pour évacuer ces déchets « que les populations ne doivent pas voir ni toucher ». En plus de cela, ajoute le paramilitaire, il y a un autre « problème de gestion » qui touche les étapes de collecte, de conditionnement, de transport et de traitement.

En effet, certaines structures « signent des contrats de performance » avec des collecteurs privés qui remplissent leurs camions de « tous » types de déchets, avant de les « évacuer à (la décharge) de Mbeubeuss ». Située dans la banlieue, elle accueille la quasi-totalité des ordures ménagères de la capitale. Mais il arrive que les contrôleurs « refusent » celles qui sont « dangereuses » et provenant des structures sanitaires. Dans ce cas, les collecteurs se rabattent « clandestinement » sur les espaces marins, témoigne M. Diop.

Quid des déchets liquides ?

Une étude américaine a montré en mars que le virus responsable de la Covid-19, le Sars-CoV-2, pouvait survivre quatre heures sur du cuivre, 24 heures sur du carton et jusqu’à deux ou trois jours sur du plastique ou de l’acier inoxydable.

S’agissant du traitement des matières liquides qui peuvent être en contact également avec les malades, Ndella Konaté a cité le système de « drainage des eaux » prévu dans les structures de santé, bien qu’elles ne soient pas toutes « au norme ».

En revanche, la responsable demeure convaincue qu’il faut mettre le focus sur « les bons côtés » et les « points à améliorer ». Parce que « le ministère est vraiment en train de faire des efforts pour traiter les déchets biomédicaux. Mais avec l’avènement de la Covid, la quantité de déchets a augmenté. Donc forcément, ça va se ressentir sur le traitement ».

L’Etat est « dans l’optique » d’acquérir des banaliseurs à défaut d’équiper chaque structure d’un incinérateur, fait-elle savoir. « Ça ne va pas tarder, d’ici un mois maximum on les aura ».

Mais avant cela, Riad Kawar préconise des mesures indispensables pour éviter tout contact avec le nouveau coronavirus : « Il ne faut pas négliger les gestes barrières. Se laver (aussi) souvent les mains, porter le masque, et surtout ne pas s’approcher à moins d’un mètre de tout autre individu ».

Covid-19 : le Sénégal fait fond sur le numérique pour sauver l’année scolaire

Les écoles devraient être rouvertes le 2 juin prochain pour les élèves en classe d’examen mais parallèlement le ministère de l’Education nationale s’appuie sur les technologies afin de permettre aux autres d’apprendre à la maison.En raison de l’épidémie du coronavirus, les enseignements dans les écoles et universités ont été suspendus le 16 mars dernier. C’est presque deux mois d’arrêt. Le président de la République Macky Sall a néanmoins décidé que les élèves de CM2 (primaire), de Troisième (collège) et de Terminale (lycée) pourront regagner les salles de classe dès le 2 juin.

Cette mesure est assujettie à l’effectivité des mesures de sécurité sanitaires dans chaque école et établissement. Pour les élèves non concernés par cette réouverture imminente, le ministère de l’Education nationale a mis en place un dispositif numérique composé de plusieurs outils pédagogiques.

Il s’agit entre autres du programme « Apprendre à la maison » qui contient des ressources validées par l’Inspection Générale de l’Education et de la Formation.  L’objectif visé par le ministère de tutelle est d’assurer la continuité des cours. Et les enseignants sont mis à contribution pour que cette stratégie soit opérante.

« Tout enseignant, inscrit au Système d’information et de management de l’éducation (Simen), dispose d’un compte qui lui donne accès à deux plateformes d’apprentissage à distance Classroom et Teams dont le but est de simplifier la création et la diffusion de cours et d’exercices », a expliqué Seyni Ndiaye Fall, le Coordonnateur du Simen.

Le ministère de l’Education nationale n’en est pas à son coup d’essai puisque ce dispositif numérique « a déjà été expérimenté dans 181 établissements et 201.687 élèves utilisent tous les jours la plateforme de vie scolaire Planète pour interagir avec leurs professeurs », renseigne M. Fall.

Au Sénégal, le taux de pénétration d’Internet étant relativement faible, les médias classiques (les télévisions, les radios surtout celles communautaires…) sont des canaux d’appoint pour toucher au maximum la cible.

Mais quid des évaluations si l’on sait qu’elles sont la finalité des enseignements ?  « On n’a pas encore évalué à distance les élèves. Cela suppose une surveillance pour être sûr que c’est l’élève lui-même qui subit l’épreuve. Il ne faut pas qu’il soit aidé », informe Seyni Ndiaye Fall.

Sur toute l’étendue du territoire national, les enseignants sont encouragés à créer un compte pour mettre sur pied des classes virtuelles. Dans les zones les plus reculées, des supports papiers seront mis à la disposition des élèves.

Pour sa part, Babacar Faye, professeur au Collège d’enseignement moyen Thiaroye 44, dans la banlieue dakaroise, propose au ministère de l’Education nationale d’envoyer par e-mail les cours et exercices à faire à la maison aux parents puisque « tous les élèves ne disposent pas d’ordinateurs chez eux et de connexion à Internet ».

Avec le programme « Apprendre à la maison », les autorités sénégalaises veulent assurer aux élèves des classes intermédiaires une continuité pédagogique en attendant la reprise pour tous des cours en présentiel.

L’affaire de faux monnayage et la magistrature à la Une au Sénégal

Les quotidiens sénégalais parvenus, ce mercredi à APA, traitent essentiellement des nominations issues du Conseil supérieur de la magistrature (Csm) et de la suite de la saisie à Dakar de 2 milliards d’euros en faux billets.« Le Président Sall a pris hier des décisions magistrales qui secouent en profondeur le Temple de Thémis. En réunion du Conseil supérieur de la magistrature (Csm), Macky Sall a retouché la Cour suprême qui aiguise les appétits de tous les hauts magistrats », renseigne Le Quotidien, précisant que « Mamadou Badio Camara n’est plus le Premier Président de la Haute juridiction. Il a été remplacé à ce poste par le magistrat Cheikh Tidiane Coulibaly ».

L’AS quotidien, s’intéressant à cette même actualité, note que « le moins que l’on puisse dire, c’est que le cocotier de la magistrature a été fortement secoué hier ». « En effet, souligne le journal, lors de la réunion du Conseil supérieur de la magistrature (Csm) qu’il a convoquée, le Président Macky Sall a pris une foultitudes de mesures individuelles qui ont totalement chamboulé les différentes juridictions sur l’étendue du territoire national ».

« La Cour suprême, les Cours d’Appel ainsi que les Tribunaux de Grande Instance ont été secoués de fond en comble par le Président Macky Sall », fait savoir L’As.

Abondant dans le même sens que ses prédécesseurs, L’Observateur estime que « si le départ de Mamadou Badio Camara de la Cour Suprême était quasiment acté, d’autres +gros bonnets+ ont été mutés ».

EnQuête qui parle d’une profonde réorganisation de la justice au sortir de ce Csm informe que de « (…) grands noms (des tribunaux) n’écouteront plus de plaidoiries pour quelques temps ».

C’est le cas notamment du juge Demba Kandji, précédemment Premier président de la Cour d’Appel de Dakar qui a été détaché auprès de la présidence de la République, et du juge Henri Grégoire Diop, précédemment Premier président de la Cour d’appel de Thiès muté à un poste administratif au ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur.

Sur un tout autre sujet, le journal EnQuête revient sur ce qu’il qualifie de « contrefaçon de monnaie et banditisme en col blanc » et titre : « Haro sur un fléau ».

Dans ses colonnes, ce quotidien signale qu’« en plus de chasser des investisseurs potentiels, la contrefaçon de monnaie est un fléau qui pourrait être préjudiciable à toute l’économie, en créant un déséquilibre entre la masse monétaire te la production de biens et services ».

« Des immeubles qui poussent comme des champignons. De rutilantes voitures qui roulent sur les routes de la capitale. Les nouveaux riches qui sortent ex nihilo… Les signaux sont assez nombreux pour alimenter les soupçons de blanchiment et faux monnayage de billets de banque » au Sénégal, commentent nos confrères.

« Un mal si profond qui pourrait gangréner toute l’économie nationale », regrettent ces derniers qui ont donné la parole à des économistes dont la dernière affaire portant sur plus de 1 200 milliards de fcfa « a donné des tournis ».

Sous le titre « Pape Diop et Farba Senghor se lavent des faux billets », Vox Populi donne la parole à ces deux anciens dignitaires du régime de Maître Abdoulaye Wade (2000-2012) cités dans cette affaire de faux monnayage. Tous deux nient toute implication dans une activité illégale.

En sous-titres, le journal reprend ces deux déclarations : « Pape Diop : +Je suis à la fois surpris, meurtri et profondément choqué par le fait que mon nom ait pu être mêlé à cette affaire+. Farba Senghor : +Je suis un homme honnête, digne et endurant, qui ne sera jamais auteur de trafic illicite, de détournement ou d’une quelconque affaire louche+ ».

« Meurtis, Pape Diop et Farba Senghor menacent de porter plainte », renchérit EnQuête.

«Bons Covid-19»: plus de 1000 milliards FCFA mobilisés sur le marché financier de l’UEMOA

Pour atténuer les impacts négatifs de la pandémie liée au coronavirus, les États membres de l’UEMOA en concertation avec les partenaires techniques et financiers ont validé un programme d’émissions de « Bons Social Covid-19 » d’environ 1 172 milliards de FCFA, a appris APA mardi. Ce nouvel instrument, mis en place par l’Agence UMOA-Titres en collaboration avec la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), devrait permettre aux États de l’Union économique et monétaire ouest africain (UEMOA) de mobiliser les ressources financières leur permettant de faire face aux urgences liées à la lutte contre la pandémie.

Les « Bons Social Covid-19 » sont des Bons Assimilables du Trésor de maturité 3 mois émis par voie d’adjudication à des taux précomptés inférieurs ou égaux à 3,75%. Ils bénéficient non seulement de l’accès au guichet classique de la BCEAO, mais aussi de l’accès à un guichet spécial COVID de refinancement à 3 mois au taux directeur fixe de 2,5% sur toute leur durée de vie.

A en croire l’institution financière régionale, l’exécution du programme des « Bons Social Covid-19 » au cours des mois d’avril et mai 2020, a connu un franc succès avec la participation de 85 investisseurs de l’UEMOA, une moyenne globale de couverture des émissions de l’ordre de 368% et un taux moyen pondéré des émissions de 3,1433%. La dispersion des taux autour de cette moyenne pondérée, varie entre 2,7574% et 3,5208%.

Le niveau important de la mobilisation des investisseurs en un temps relativement court, démontre non seulement de l’engagement des acteurs pour le développement du Marché des Titres Publics de l’UEMOA, mais aussi et surtout du niveau élevé de leur responsabilité sociale face à l’ampleur de la crise sanitaire qui ébranle le monde, s’est réjouie l’UMOA-Titres.

Pour cette dernière, la « réussite » de ce programme de Bons Social Covid-19 vient confirmer des perspectives radieuses à travers des réformes adaptées qui permettront l’approfondissement du marché primaire à travers la naissance de nouveaux produits, mais aussi une dynamisation du marché secondaire des titres publics de l’UEMOA.

Sénégal: la Covid-19 a ralenti la pêche artisanale (chercheure)

L’état d’urgence décrété par les autorités sénégalaise pour endiguer la propagation du coronavirus a mis au ralenti la dynamique des systèmes de pêche artisanaux, soutient la Chercheure junior à l’Initiative Prospective Agricole et Rurale (IPAR), Rouguyatou Ka.« Les mesures d’atténuation du choc sanitaire au Sénégal, notamment l’état d’urgence et la fermeture des frontières, ont eu la particularité de bouleverser le fonctionnement des systèmes de pêches artisanaux, par là même l’économie sénégalaise », fait remarquer Mme Ka dans une contribution parvenue ce mardi à APA.

En effet, poursuit-elle, les systèmes de pêche artisanaux sont tributaires d’un ensemble de conditions notamment la libre circulation des pêcheurs dans les eaux maritimes sénégalaises, l’accès aux centres de débarquement à certaines heures, la fluidité des systèmes de transports inter-régionaux, inter-territoriaux et aéroportuaires.

Des conditions qui ont toutes été remises en cause par les différentes mesures prises pour enrayer la propagation du virus sur le territoire national.

La stratégie habituelle des pêcheurs qui est d’embarquer au milieu de la nuit pour débarquer tôt le matin sur les quais de pêche afin de s’assurer le bon déroulement du mareyage à l’intérieur du pays s’est vue limitée par le couvre-feu instauré entre 20h et 6h du matin (depuis le 1er mai, il est passé de 21h à 5h du matin).

A cela s’est ajoutée la fermeture partielle et/ou l’ouverture alternative des quais de pêche et espaces de débarquement au profit des opérations de désinfection et de nettoyage.

Toutes choses qui font dire à la Géographe des dynamiques territoriales que « la +vulnérabilisation+ des pêcheurs est ainsi actée si l’on sait que le virus s’est introduit au Sénégal en pleine campagne de pêche et que les acteurs de la pêche artisanale, par ailleurs totalement dépendants des banques pour financer les intrants, avaient déjà contracté des prêts qu’ils devront rembourser avec ou sans campagne de pêche ».

« Ainsi, la vie de plus 70 000 pêcheurs (DPM, 2018) est hypothéquée par la Covid-19 », se désole-t-elle.

Par ailleurs, souligne la Doctorante à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (nord), les revers de l’Etat d’urgence sont tous aussi pesants sur la dynamique des Systèmes halieutiques artisanaux (SHA).

Car, note la pensionnaire de l’UGB, les systèmes de mareyage interne qui ravitaillait près de 43% la région de Dakar en produits frais et assuraient l’acheminement et la répartition d’une bonne partie des produits transformés et frais à l’intérieur du pays ne suivent plus leur cours.

Conséquence, certains systèmes de mareyage dépendant de ces dynamiques inter-territoires de pêche sont mis « au point mort ».

Une situation qui profite, selon la chercheuse de l’IPAR, aux usines exportatrices de poissons surgelés qui remplissent leurs stocks, et à la région de Dakar qui semble assez bien protégée de la crise du secteur par l’existence de centres de pêche non moins importants.

L’autre segment affecté par cette crise est celui de la transformation artisanale qui occupe 92% du marché des exportations des SHA avec une orientation essentiellement sous régionale (52%.

Partant de tous ces constats, elle conclut que « les revers de la Covid-19 se lisent dans les SHA en termes de mévente, difficultés d’accès et instabilité alimentaire et socio-économique. (…) Et qu’un après-Covid-19 incertain se dessine dans les centres de pêche artisanale sénégalais ».

« Il est (donc) essentiel d’anticiper sur la crise économique qui se profile à l’horizon pour éviter certains scénarios catastrophes qui exigeraient des réponses financièrement lourdes à engager considérant la faiblesse des allocations budgétaires que l’l’Etat a toujours consenti au secteur », suggère Rouguyatou Ka.

UEMOA: 1473 milliards FCFA collectés par la microfinance en 2019

Le montant des dépôts collectés par les systèmes financiers décentralisés (SFD) de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) s’est établi à 1.473,7 milliards de FCFA (environ 2,357 milliards de dollars) au quatrième trimestre 2019, a apprisAPA mardi auprès de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).Comparés au quatrième trimestre 2018 où ils s’élevaient à 1.243,2 milliards de FCFA, ces dépôts collectés ont connu une augmentation de 18,5%. Cette progression est enregistrée au Mali (+31,0%), au Burkina (+22,9%), en Côte d’Ivoire (+19,8%), au Togo (+18,4%), au Sénégal (+16,5%), au Niger (+14,8%) et au Bénin (+5,1%). En revanche, les données de la BCEAO indiquent qu’un repli a été noté en Guinée-Bissau (-6,2%).

Les dépôts à vue demeurent prépondérants avec une part de 59,2% là où les dépôts à  terme et les autres dépôts constituent respectivement 19,9% et 20,9%.

Les hommes constituent la majorité des épargnants, totalisant 50,5% de l’épargne mobilisée par les SFD contre  26,5% pour les femmes et 23,0% pour les groupements.

Le montant moyen de l’épargne par client s’est fixé à 101.266 FCFA à fin décembre 2019 contre 89.442 FCFA au titre du quatrième trimestre de l’année 2018.

Pour l’ensemble des SFD de l’UEMOA, l’épargne recueillie représente 5,4% de la totalité des dépôts détenus par les établissements de crédit.

La saisie de faux billets en devises étrangères au menu des quotidiens sénégalais

Les quotidiens sénégalais parvenus, ce mardi à APA, traitent de divers sujets dont la saisie record, par la Brigade de recherches de la gendarmerie, de faux billets en devises étrangères.« Main basse sur 1 291 milliards Francs CFA », affiche le quotidien EnQuête, précisant que ce sont « Trois paquets d’un milliards d’euros, neuf cents millions d’euros et cinquante millions en billets noirs (qui ont été) saisis » par les hommes du commandant Adama Niang. 

Le journal qui revient sur « Comment la Brigade de Recherche de Dakar a démantelé la bande des 5 faussaires », regrette que « La fabrication de faux billets (aie) atteint une ampleur insoupçonnée dans la capitale sénégalaise ». 

Pour L’AS quotidien « Si cette bande avait réussi son coup, l’économie du pays allait (tout simplement) s’écrouler comme un château de sable. (Car c’est) c’est près de 2 000 milliards Cfa, +1639 exactement+ (soit) la moitié du budget du Sénégal en coupures d’euros que les braves gendarmes de la Brigade de Faidherbe ont réussi à retirer des mains d’une bande de 06 individus qui s’activaient dans la fabrication de faux billets de banque ». 

L’Observateur qui confirme le nombre de 6 personnes impliquées dans cette affaire soutient que « Babacar Fall, le cerveau présumé de la bande (a, lors de son interrogatoire,) cité 2 pontes du régime de Wade (2000-2012) ».

« Jadis, très proche de l’ancien chef de l’Etat, ils sont très engagés en politique et l’un d’eux avaient même déposé sa candidature à la présidentielle de 2019. F.S et P.D, puisque c’est d’eux qu’il s’agit, peuvent, déjà présent, égrainer leur chapelet et prier le Bon Dieu pour prouver leur innocence dans ce deal de trafic de faux billets », détaille L’Obs. 

Sous le titre « Un cas importé infecte le Cis », Le Quotidien revient sur le soutien controversé du Club des investisseurs sénégalais (Cis) à l’entreprise Akilee dans l’affaire qui l’oppose à la Société nationale d’électricité (Senelec). 

« Le Pdg du Club des investisseurs sénégalais (Cis) a bloqué une résolution de son Conseil d’administration qui désavouait la motion de soutien à Akilee. Cela a conduit à une contestation de son autorité et certains membres ont appelé à une Ag extraordinaire pour revoir le mode de gouvernance de l’association patronale », rapportent nos confrères. 

Vox Populi se projettent sur la célébration, en fin de semaine, de la fête Korité en cette période de coronavirus et écrit : « Un désastre ! Voilà vers quoi s’acheminent les tailleurs pour cette Korité 2020. Fautes de clients, les commandes se font rares si elles ne sont pas inexistantes ». 

Le quotidien national Le Soleil consacre sa parution du jour à la situation épidémiologique du pays et arbore ce titre : « Plus de 1 000 patients guéris », avant de préciser en sous-titres que « 1 441 malades (sont) sous traitement sur 2544 cas positifs ». 

Walf Quotidien s’intéresse pour sa part aux effets de la pandémie et estime que « L’opposition perd la voix ». « Le consensus autour du président Macky Sall dans sa lutte contre la Covid-19 a rendu aphone l’opposition. En dehors de l’ancein Premier ministre Abdoul Mbaye et du leader de Pastef, Ousmane Sonko qui ne ratent jamais une occasion pour canarder le pouvoir, tous les autres hommes politiques sont gênés de critiquer le régime », affirme Walf.

Divers sujets sur la Covid-19 à la Une des quotidiens sénégalais

Les quotidiens sénégalais parvenus, ce lundi à APA, traitent de divers sujets en lien avec la pandémie de coronavirus, notamment le refus des magistrats de reprendre les audiences dans les tribunaux.« L’UMS refuse le test », barre à sa Une Le Quotidien qui souligne que « Dans la fièvre de la levée des mesures restrictives décidées par le chef de l’Etat, nonobstant le rythme encore élevé de la propagation, le ministère de la Justice avait demandé la reprise des audiences au niveau des Cours et tribunaux. Cette décision ne semble pas trop emballer l’Union des magistrats du Sénégal (Ums) qui veut préserver la sécurité sanitaire de ses membres ».

Dans la perspective de la reprise prochaine des audiences publiques des Cours et tribunaux, le bureau de l’Ums estime que « (…) même s’il a conscience qu’il faut assurer la continuité du service public de la justice, le bureau exhorte les chefs de juridiction à privilégier aussi bien la sécurité du personnel que des justiciables, et de veiller à ce que les conditions d’une bonne reprise soient réunies avant le redémarrage des audiences », ajoute le journal.

Sous le titre « Grogne dans la magistrature », L’AS informe que « Des magistrats râlent dans les chaumières pour exiger la tenue du Conseil supérieur de la magistrature (CMS) pour faire remplacer le premier président de la Cour suprême à qui l’on prête l’intention de vouloir obtenir un nouveau bail, mais aussi pour donner un coup de pouce à des carrières mises entre parenthèses depuis quelques années ».

« En attendant cette réunion que préside le chef de l’Etat, +L’AS+ a appris que 16 magistrats sont en lice, mais les noms de Cheikh Tidiane Coulibaly et Demba Kandji sont ceux qui raisonnent le plus dans les dédales de la justice pour succéder à l’indéboulonnable Mamadou Badio Camara », poursuit le quotidien.

Abordant la question de la lutte contre la Covid-19, le journal EnQuête revient sur ce qu’il qualifie de « légende et préjugés injustifiés » dans la recherche d’un vaccin contre cette pandémie et arbore ce titre : « Vaccin chahuté ».

« Pendant que beaucoup de pays développés s’emploient à trouver un vaccin contre le nouveau coronavirus, au moment où de nombreuses organisations et personnalités internationales prônent la gratuité de ces vaccins pour l’exclusion des pays les moins nantis de l’accès à ces futurs +remèdes+ le débat, en Afrique, tourne essentiellement autour d’un refus systématique de ces initiatives », écrivent nos confrères.

« Il a suffi d’un tweet du Président (Macky) Sall pour mettre le feu aux poudres entre pro et anti vaccin Covid-19 », précise EnQuête.

Le quotidien Vox Populi revient pour sa part sur les mesures prises par le gouvernement du Sénégal pour enrayer la propagation du virus et donne la parole à Docteur Thior qui « casse le code Corona ».

Dans les colonnes du quotidien, M. Thior « (…) persiste à dire que le Sénégal doit laisser le virus du corona circuler. Pour lui, le confinement ne sert à rien et il faut lever l’interdiction de circuler entre les régions. (…) L’expert en santé publique (…) affirme même que la Covid-19 n’est pas si contagieuse qu’on le prétend ».

Le quotidien national Le Soleil se projettent quant à lui sur l’après-coronavirus et informe qu’« Un Pse post-Covid-19 (est) en gestation » et qu’il va « miser davantage sur les forces endogènes ».

Mais en attendant, L’Observateur se fait l’écho des alertes du Pam, de la FAO et de l’Unicef sur la faim qui guette certaines localités à cause du coronavirus et donne la parole à Jean-Pierre Senghor du Conseil national de la sécurité alimentaire qui déclare : « 529 625 ménages risquent de basculer en insécurité alimentaire ».

Les quotidiens sénégalais pleurent par ailleurs la disparition de la cantatrice Ndèye Seck Signature. Pour EnQuête, « La culture perd une +généreuse bienfaitrice+ ». Le Quotidien, pour rendre hommage à la défunte, republie un entretien qu’elle lui avait accordé en 2016. Elle « s’était confiée sur son art, son absence de la scène et ses projets. Mais surtout… sur son morceau fétiche +Signature+ qui ne finira jamais de marquer le monde artistique », relate le journal.

Covid-19: ce que le coronavirus nous dit des paradoxes du monde globalisé (Réflexion)

Il est difficile de se projeter au-delà du Covid-19 tant celui-ci surdétermine désormais les conditions de notre vie quotidienne, explique l’éminent juriste mauritanien M. Mahmoud Ould Mohamed Salah.Des prescriptions sur les « gestes barrières » (lavage régulier des mains, distanciation sociale…) au confinement partiel assorti d’un couvre-feu, nous vivons au rythme des contraintes de la « guerre » imposée par un ennemi invisible, sournois, envahissant, qui tue, massivement, tout en s’insinuant dans la vie de ceux que le jeu de la roulette russe dans lequel il excelle, aura épargnés.

Plus de trois mois après sa première apparition dans la ville de Wuhan, en République Populaire de Chine, ce capricieux virus n’a pas encore livré tous ses mystères. Et personne ne peut dire quand et dans quel état le monde sortira de la crise multidimensionnelle qu’il a provoquée.

Pour nous autres Africains, l’incertitude est d’autant plus grande que l’OMS vient d’avertir que le pire est devant nous, ajoutant à l’angoisse délétère que nourrit un climat de fin imminente du monde.

Dans ce contexte propice à la résurgence de prédictions eschatologiques, que peut-on faire de mieux que prier et respecter les consignes commandant de ne pas s’exposer et de ne pas exposer autrui au danger ? Observer les prescriptions des autorités sanitaires devient pour chacun l’unique moyen de compenser son impuissance individuelle et de participer à la lutte contre la propagation du virus dans un pays où la guerre contre le Mal ne peut être gagnée que par la prévention, le système sanitaire étant dans l’incapacité de faire face à une explosion du nombre de cas nécessitant une prise en charge hospitalière. Civisme minimal et réalisme vont ici de pair.

‘’Risque mondialisé » avéré

Comme partout, ailleurs, nous sommes en guerre et, comme partout, on ne peut d’abord compter que sur nous-mêmes car l’une des leçons paradoxales de cette crise est qu’en dépit du caractère global du Mal, les réponses apportées ont été et sont restées, en particulier sur le terrain sanitaire, des réponses nationales, dépendantes par conséquent de l’état du système sanitaire de chaque pays, de la qualité et de l’engagement de son personnel soignant, du sens des responsabilités et du civisme de ses concitoyens, de la résilience individuelle et collective de ses populations et de l’organisation et de l’efficacité de son système de gouvernement.

Bref, c’est toujours, en premier lieu, l’Etat-Nation qui est sommé de trouver la riposte appropriée à une crise, quelles qu’en soient l’origine et l’ampleur, dès lors qu’elle frappe les personnes se trouvant sur son territoire.

Mais où sont donc passés la mondialisation et la myriade d’organisations, d’institutions, d’acteurs et de règles qui en ont assuré la promotion et la diffusion ? Pourquoi, face à un « Risque mondialisé », avéré, ne peut-on encore concevoir une réponse globalisée, immédiate ? D’autres interrogations surgissent dans le sillage de ce premier questionnement. Pourquoi les enjeux sanitaires, si essentiels dans la mesure où ils touchent directement à la vie des personnes, n’ont-ils pas été suffisamment pris en compte en temps de paix, y compris dans les pays surdéveloppés ? Comment en est-on venu à la situation où il va falloir injecter des milliers de milliards de dollars – le G20 s’est engagé à injecter 5000 milliards de dollars. Les USA viennent d’adopter un plan de relance économique de 2000 milliards de dollars – pour espérer juguler ou tout simplement atténuer une crise que l’on aurait pu prévenir et que l’on aurait pu mieux traiter, si l’on avait pas coupé dans les crédits affectés à la santé (recherche scientifique, industrie de la santé, personnel hospitalier…) ? Pourquoi dans de grands pays, on peut encore avoir des pénuries de masques, de respirateurs et même de matériels pour effectuer des tests ? Est-ce parce qu’on a suivi de manière rigide et donc bête les préceptes de la doctrine économique dominante proscrivant les déficits budgétaires et imposant à l’Etat de s’en tenir à un rôle de garant des grands équilibres ?

N’a-t-on pas délégué au Marché plus qu’il ne faut, en le laissant envahir des secteurs de l’activité sociale qui ne doivent pas être soumis aux seuls critères de la rationalité marchande, notamment l’éducation, la santé et l’environnement ? Mais surtout, comment repartir sur de nouvelles bases, en tirant de cette pandémie les bonnes leçons ?

Comment en finir avec la schizophrénie qui consiste à proclamer, un peu partout, l’adhésion aux objectifs du développement durable – lequel suppose que la dimension économique soit articulée à la dimension sociale et à la dimension environnementale, et que la satisfaction des besoins des générations actuelles soit compatible avec les droits des générations futures – tout en adoptant, en fait, un modèle de développement dans lequel l’économie marchande et la finance surdéterminent le reste des activités sociales ?

Il n’est pas sûr que ces questions s’imposent en filigrane des débats qui vont dominer la sortie de crise, tant la pression du court terme est forte. Un élément peut cependant jouer favorablement en ce sens, c’est le caractère global de la pandémie.

L’enfant de la mondialisation

Le Covid-19 est à l’origine de la première crise sanitaire globale, dans tous les sens du terme. C’est un enfant de la mondialisation. Il est apparu pour la première fois dans le pays qui a engagé, dans un délai record à l’échelle de l’histoire, la transformation la plus profonde et la plus compréhensive qu’un pays puisse faire pour assurer son décollage économique et devenir, en moins de trois décennies, un pôle majeur de la mondialisation. Au confluent de ce qu’on appelle, aujourd’hui, les chaînes de valeur – expression qui désigne la fragmentation à l’échelle mondiale du processus de fabrication d’un produit, les divers composants de ce produit étant fabriqués par des entités différentes d’un groupe transnational, disséminées dans des pays distincts – la Chine est un acteur central de la globalisation qui, par le jeu des interdépendances entretenues par la nouvelle organisation des firmes transnationales, devient, en même temps, un élément de l’économie de la quasi-totalité des Etats qui comptent.

Frapper l’économie chinoise, c’est frapper l’économie de la plupart des Etats, ce qui explique que les premières inquiétudes des pays non encore touchés par le virus étaient essentiellement d’ordre économique et non sanitaire.

Mais pour assouvir son ambition globale, le Covid-19 se devait d’aller à l’assaut du reste du monde. Il l’a fait en utilisant l’un des vecteurs les plus communs de la mondialisation : voyageant à la vitesse supersonique des avions, il s’est propagé au reste du monde, en commençant par les grands centres de la globalisation.

En début mars, l’OMS annonçait que l’Europe est devenue le nouvel épicentre de la pandémie. Elle l’est toujours en nombre de décès enregistrés. Mais en termes de nombre de personnes infectées, ce sont désormais les Etats-Unis qui ravissent la première place. De fait, aucun continent n’est épargné. L’infection touche aujourd’hui 180 pays. Le Covid-19 remporte ainsi la première manche de son combat pour l’universalité, à savoir, la planétarisation de la crise sanitaire.

Mais cette crise est vite devenue globale, à un autre point de vue. Elle touche désormais à tous les aspects de la vie sociale et, d’abord, au moteur de celle-ci dans les sociétés modernes, à savoir, l’économie. Cela tient moins à l’accroissement des dépenses sanitaires qu’aux conséquences des mesures restrictives qui ralentissent, voire paralysent, l’activité économique, appelant potentiellement des failles en cascade dans la quasi-totalité des secteurs économiques.

La force du « choc » est telle que les principaux acteurs de la mondialisation poussent les Etats à intervenir massivement pour aider les secteurs, les entreprises et les salariés fragilisés et éviter le chaos économique et social qui se profile. L’Union Européenne autorise un allègement des contraintes budgétaires et un assouplissement des règles sur les aides d’Etat, déclenchant le recours à la clause de « circonstances exceptionnelles », se disant même prête à activer la « clause de crise générale » qui permet la suspension du Pacte de stabilité. Les Etats se mettent, chacun, en ordre de marche, pour protéger leur économie et leur population et organiser à leur échelon, la gestion de l’urgence sanitaire devenue économique et sociale. En France, le gouvernement obtient une loi d’habilitation qui lui permet d’adopter 25 ordonnances dans un seul Conseil des ministres. C’est moins le retour à Colbert qu’au droit économique de l’après-guerre et notamment aux fameuses ordonnances de 1945 qui ont servi de base juridique au dirigisme économique jusqu’à leur abrogation, en 1986. Les Etats-Unis adoptent à leur tour un gigantesque Plan de relance économique dont certains éléments renouent avec l’esprit du New Deal de Roosevelt. Le Président Trump va même jusqu’à exhumer le « Defense Production Act », promulgué lors de la guerre de Corée, pour obliger General Motors à fabriquer d’ici un mois cent mille respirateurs.

Cela ne suffit pas à cependant à revigorer durablement les marchés financiers qui donnent la température de l’économie, parce qu’ils savent que tant que la réponse n’est pas globale, la crise ne pourra pas être jugulée.

Traitement médiatique quasi uniformisé

Certes, l’intervention du G20 a été bien accueillie par les diverses places boursières. Mais soufflant le chaud et le froid, celles-ci ont de nouveau été échaudées par l’absence d’accord entre les pays de l’Union Européenne lors du mini-sommet du 27 mars. A vrai dire, compte-tenu de l’interdépendance entre la crise sanitaire et la crise économique, l’issue de la récession économique va également dépendre de la capacité du monde à juguler la pandémie.

Enfin, la crise du Covid-19 est aussi une crise globale, du point de vue de la communication qui s’y rapporte. Elle est l’objet d’un traitement médiatique quasi uniformisé qui en fait le sujet exclusif d’une actualité qui pénètre dans l’intimité de chaque foyer. On y suit tous l’irrésistible extension géographique du confinement, la progression géométrique de l’infection, pays par pays, l’accroissement vertigineux du nombre de personnes décédées, mais aussi les controverses sur la chloroquine et l’arrière-plan, pas toujours rassurant, des polémiques entre savants qu’elle dévoile, ou encore le déficit criant de solidarité entre Etats, y compris au sein d’ensembles régionaux bien intégrés, comme l’Union Européenne, l’Italie ne trouvant aide et assistance que du côté de la Chine ou de Cuba !

Nous sommes informés de manière instantanée et simultanée de l’évolution de cette crise. Et cette globalisation de l’information contrastant avec la fermeture des frontières étatiques et le confinement des populations favorise l’émergence d’une prise de conscience planétaire des périls communs et des enjeux globaux.

On peut raisonnablement espérer que cela ne sera pas sans conséquence sur la redéfinition des règles du jeu au sortir de la crise. Pour certains, celles-ci seraient d’ailleurs déjà écrites. L’ordre mondial qui sortirait de la crise actuelle n’aurait rien à voir avec son prédécesseur. Il scellerait la fin de la mondialisation dont la pandémie du Covid-19 aurait révélé toutes les tares. C’est, me semble-t-il, aller vite en besogne.

Pour savoir quelles règles émergeront de l’après-crise, il faut, d’abord, déterminer quels sont les acteurs qui vont écrire ces règles. On a, à cet égard, comparé la pandémie du Covid-19 à une guerre, en raison de la violence de ses conséquences humaines, économiques et sociales. Et lorsqu’une guerre s’achève, ce sont les vainqueurs qui écrivent les règles transcrivant le nouveau rapport de force. Pour nous en tenir à l’exemple de la seconde guerre mondiale, l’ordre économique international qui en est sorti avait été conçu par les Etats-Unis et leurs alliés anglais, quelques années avant la fin du conflit. Ils avaient alors projeté de mettre en place, une fois le conflit terminé, une organisation des relations économiques internationales avec une triple composante, financière, monétaire et commerciale, inspirée de leurs conceptions libérales.

Les deux premières composantes de cette organisation ont vu le jour, un certain 22 juillet 1944, dans une bourgade du New Hampshire, lorsque, après trois semaines de négociations, les délégations d’une quarantaine de pays signèrent les fameux accords instituant le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD). Quant à la troisième, si elle n’a pas été immédiatement au rendez-vous, un ersatz permettant de jeter les bases d’une libéralisation progressive des échanges commerciaux fut trouvé à travers le GATT de 1948 avant que l’OMC, organisation dont l’universalité a été renforcée par l’adhésion de la Chine et de la Russie, ne prenne le relais, en 1995.

Ce sont ces trois organisations, FMI, BIRD, OMC (successeur du GATT), inspirées des idées des vainqueurs de la seconde guerre mondiale et ensuite de la guerre froide (pour l’OMC), qui ont favorisé l’essor et l’extension de la mondialisation économique et la montée des interdépendances. Mais si, au terme d’une guerre interétatique, les vainqueurs comme les vaincus sont facilement identifiables, dans la « guerre contre le coronavirus », les choses sont plus compliquées d’où les limites de la métaphore martiale appliquée à cette pandémie. Tous les Etats risquent d’en sortir affaiblis, ne serait-ce qu’en raison de l’endettement public massif qui en résultera. Certains pensent que la Chine sera mieux lotie car elle serait d’ores et déjà arrivée à stopper la propagation du virus sur son territoire et à reprendre progressivement ses activités et ajoutent que cela favoriserait une remise en cause de la mondialisation. Cette analyse procède cependant d’une erreur d’appréciation sur le positionnement de la Chine par rapport à la mondialisation.

Le ‘’modèle » chinois

Lors du Sommet de Davos de 2018, c’est la Chine qui s’est faite le chantre de la mondialisation car c’est elle qui en tire le plus avantage. Elle est pour l’OMC dont elle soutient à fond le Mécanisme de Règlement des différends.

Après s’être illustrée, pendant une certaine période, « dans la contrefaçon », elle a aujourd’hui un intérêt objectif à défendre bec et ongles l’Accord sur la propriété intellectuelle puisqu’elle est devenue le pays dont les entreprises déposent le plus de demandes de brevets. Elle a par ailleurs renforcé sa présence dans les principales instances de gouvernance de la mondialisation (FMI, G20…) et créé, elle-même, ou favorisé la création de nouvelles instances (les « BRICS », regroupant les principaux pays émergents ; la Banque Asiatique pour les infrastructures, créée en 2014, dont la Chine est le premier actionnaire ; la Nouvelle Banque de développement ou Banque des BRICS…) dans le but d’influencer le cours de la mondialisation afin d’y peser plus mais non pour bouleverser le système mondial.

Le chemin emprunté par la République Populaire de Chine depuis la politique d’ouverture initiée par Deng Xiaoping, à partir de 1978, a deux balises : le libéralisme économique et le centralisme démocratique, Adam Smith et Karl Marx, réunis dans un attelage baroque d’une redoutable efficacité que résume bien le slogan : « l’économie socialiste de marché ». Il s’agit d’une voie originale, produit de la rencontre entre l’extraordinaire capacité d’adaptation du système capitaliste et l’instinct de survie d’un Parti Communiste qui, assurément, sait négocier les compromis nécessaires à sa pérennité.

Mais la sagesse de la Chine a été jusqu’ici de ne pas ériger cette expérience inédite qui l’a propulsée dans la cour des pays leaders de la mondialisation en modèle à exporter ou a fortiori à « imposer ».

La Chine s’en tient à la conception classique du droit international qui fonde ce droit uniquement sur le principe de souveraineté de l’Etat et ses corollaires, la liberté pour chaque Etat de choisir son système politique, économique et social et la non-ingérence dans les affaires internes d’un Etat, insistant sur les valeurs de respect mutuel, de coexistence pacifique et repoussant les notions nouvelles promues par le droit international post-guerre froide, comme celle de droit à la démocratie, de devoir d’ingérence ou encore de la responsabilité de protéger.

En somme, oui à la mondialisation économique, non à la mondialisation juridico-politique qu’elle considère, à l’instar de la Fédération de Russie, qui est une alliée mobilisable sur ce terrain-là, un instrument au service de l’hégémonie occidentale. On voit mal en quoi la pandémie du coronavirus pourra affecter cette position stratégique de la Chine.

L’autre acteur, toujours puissant et – pour une décennie au moins, encore- dominant ce sont les Etats-Unis. Contrairement à ce que certaines déclarations du Président Trump ont pu laisser entendre, ce pays ne conteste pas la mondialisation dont il a été la principale locomotive au triple plan économique, juridique et politique. Il entend seulement renégocier les accords conclus avec certains partenaires commerciaux – Chine, Union Européenne, Mexique et Canada ainsi que l’Accord sur l’OMC, en particulier ses dispositions relatives au fonctionnement du Mécanisme de Règlement des différends accusé d’outrepasser ses attributions. On ne sait pas encore quels seront les effets à terme de la pandémie sur l’opinion publique américaine. Il est possible que si la crise se prolonge et que le nombre de décès grimpe de manière significative, la demande politique en faveur d’une protection sociale plus grande finisse par entraîner des modifications durables dans le système juridique et économique.

Le troisième acteur important, c’est l’Union Européenne. Jusqu’à présent, elle a été l’un des soutiens majeurs de la mondialisation.

Elle défend l’OMC même si elle considère que la Chine n’en respecte pas toutes les règles. Elle s’inquiète des fusions et acquisitions réalisées par les entreprises chinoises en Europe mais ne ferme pas son territoire à l’investissement étranger chinois. Elle vient de conclure un Accord commercial global avec le Canada qui permet l’ouverture des frontières économiques et l’intensification des échanges entre les Parties.

Une mondialisation plus humaine

Sa position sur la mondialisation pourrait cependant s’infléchir au sortir de la crise sanitaire inédite qui la frappe, aujourd’hui et dont l’une des conséquences prévisibles est l’accentuation du rejet des politiques libérales par les populations européennes. Cela devrait notamment se traduire par une importance plus grande accordée aux considérations sanitaires et environnementales, non seulement au plan national mais également au plan international où le libre-échange pliera chaque fois que cela s’impose, devant la protection de la santé ou celle de la biosphère.

Pour que cette évolution puisse se concrétiser de manière durable, il faudra probablement renégocier de nombreux accords internationaux, y compris ceux de l’OMC. On pourra alors donner aux mots leur véritable signification et parler de biens publics mondiaux et de mondialisation plus humaine, c’est-à-dire, aussi, plus… équitable. On rappellera à ce propos que le cycle des négociations de l’OMC, lancé, à Doha, deux mois après les attentats qui ont fait basculer les tours jumelles de Manhattan, portait précisément sur un programme de travail désignant « un agenda ambitieux pour une mondialisation équitable ». Parler d’équité, c’est évoquer les déséquilibres criants qui fracturent la société internationale, dont celui lié à la disparité des niveaux de développement.

Sur ce terrain, aussi, la pandémie du coronavirus risque d’entraîner des effets catastrophiques. Dans un continent, comme le nôtre qui, en dépit de la persistance de facteurs inquiétants, a pu renouer avec l’espoir, avec un taux de croissance régulier de l’ordre de 5% et des progrès relatifs mais réels en matière de démocratie, le Covid-19 s’apparente à une malédiction.

Pour conjurer le mauvais sort et éviter que l’Afrique ne sombre dans la régression économique, sociale et politique, il faudra des gestes forts de la Communauté internationale, à son endroit, dont le moindre devra être, comme le propose l’ancien Directeur Général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, une initiative comparable au programme « Pays pauvres très endettés de 2005 », conduisant à une annulation massive de la dette des pays les plus pauvres.

S’il y a une bonne leçon à tirer de cette crise qui n’aura épargné personne, c’est que, pour paraphraser Edgar Morin, l’interdépendance sans la solidarité n’a pas de sens.

Contrairement aux nombreuses réflexions qui circulent sur le net, rédigées sous le coup de la colère, par ailleurs parfaitement légitime, suscitée par les dysfonctionnements de la mondialisation, nous ne pensons pas cependant que celle-ci prendra fin avec l’actuelle pandémie. Le Covid-19 n’est pas un militant antimondialiste et la mondialisation ne se réduit pas à la trajectoire libérale qu’elle a empruntée jusqu’ici.

Le monde globalisé dans lequel nous vivons est né de la conjonction de facteurs économiques (la libre circulation des capitaux, des biens, des services et l’interdépendance qui en résulte entre firmes et Etats ou groupes d’Etats), technologiques (aux moyens de transport réduisant les distances se sont ajoutées les nouvelles technologies de l’information qui contractent à la fois l’espace et le temps) et géopolitiques (effondrement du bloc soviétique) qui interagissent, créant un système d’interdépendance généralisée qui survivra au Tsunami provoqué par le coronavirus.

Mais ce monde globalisé n’est pas, tant s’en faut, un monde homogène. Il a peu de boussoles communes et il est travaillé par des contradictions multiples et évolutives. Une victoire générale des partis populistes – de droite ou de gauche- dans l’un des grands centres de la globalisation, comme l’Inion Européenne, aurait des conséquences certaines sur la trajectoire de la mondialisation mais ne la supprimerait pas pour autant.

On terminera cette brève réflexion par une interrogation sur l’impact possible du Covid-19 sur l’une de ces contradictions du monde globalisé, popularisée, ces dernières décennies, par la formule du « conflit des civilisations ». Quoiqu’il soit difficile de faire, à ce propos, la part entre ce qui relève de l’idéologie pure voire de la manipulation politicienne et ce qui relève de la réalité et, quoique l’observation élémentaire montre que beaucoup de conflits récents, présentés comme une illustration du « clash of civilization » sont plus banalement des conflits territoriaux classiques ou des conflits économiques, on ne peut nier que la fin de l’affrontement Est-Ouest a favorisé l’essor et la multiplication des conflits identitaires dans lesquels les facteurs religieux, culturels et civilisationnels au sens large jouent un rôle important. En dépit de la trêve à laquelle elle incite (mais cette incitation vaut pour tous les types de conflits), la pandémie du coronavirus ne devrait pas changer grand-chose à cette situation sauf dans deux cas extrêmes. Le premier est celui d’une victoire des populismes de droite qui exacerberait alors le conflit. Le second – il n’est pas interdit de rêver – concerne le scénario optimiste d’une conversion des esprits au terme de cette redoutable épreuve aux idées d’égalité, de justice et de respect mutuel entre les peuples ouvrant la voie à un nouvel ordre international surmontant au moins provisoirement la contradiction. Le Covid-19 aurait ainsi et malgré lui une vertu pacificatrice. Mais ne serait-il pas irrationnel de placer les espoirs de changement dans les conséquences induites par l’irruption d’un virus serial killer ?

*Le titre a été modifié par la rédaction pour des raisons liées aux règles d’édition d’Apa news. Le titre original est: « Au-delà du Covid-19 : Ou que le coronavirus nous dit des paradoxes du monde globalisé ». Cette tribune a été publié initialement le 31 mars 2020 dans les pages du journal mauritanien Le Calame. Apa news republie ce texte aujourd’hui en raison de l’extrême pertinence de son contenu.

** Agrégé en droit privé et sciences criminelles (concours d’agrégation français, Paris, février 1989).

Professeur à l’Université de Nouakchott (depuis 1989).

Professeur associé à l’Université de Nice (1998 – 1999).

Professeur invité dans plusieurs universités étrangères (Université Paris I, Université de Bourgogne, Université d’Orléans, Université Gaston-Berger de Saint-Louis Sénégal) et à l’Académie de droit international (La Haye).

Membre du conseil d’administration de l’Association internationale de droit économique.

Membre fondateur de l’institut euro-africain de droit économique

Ancien membre du comité de rédaction de la Revue Internationale des sciences administratives.

Avocat du Barreau de Nouakchott.

Conseiller Juridique principal à la Commission mixte Cameroun-Nigeria (ONU) (novembre 2003 – novembre 2005) mise en place par le Secrétaire Général des Nations Unies pour la mise en œuvre de l’arrêt de la CIJ relatif à la frontière entre les deux pays.

Nombreuses publications dont : « Les contradictions du droit mondialisé » PUF, 2002, et « L’irruption des droits de l’Homme dans l’ordre économique international : mythe ou réalité ? » LGDJ-lextenso, 2012.

S’unir pour un vaccin pour tous contre la Covid-19 (Tribune)

Des personnalités du monde entier unissent leur voix pour un accès universel à un potentiel vaccin contre le nouveau coronavirus au moment où certains dirigeants veulent mettre la main sur la précieuse substance.L’humanité d’aujourd’hui, vulnérable face à ce virus, est à la recherche d’un vaccin efficace et sûr contre la Covid-19. C’est notre meilleur espoir de mettre un terme à cette douloureuse pandémie mondiale.

Nous demandons aux ministres de la Santé réunis à l’Assemblée mondiale de la santé de se rallier d’urgence à la cause d’un vaccin pour tou-te-s contre cette maladie. Les gouvernements et les partenaires internationaux doivent s’engager : lorsqu’un vaccin sûr et efficace sera développé, il devra être produit rapidement à grande échelle et mis gratuitement à la disposition de tous, dans tous les pays. Il en va de même pour tous les traitements, diagnostics et autres technologies contre la Covid-19.

Nous reconnaissons que de nombreux pays et organisations internationales progressent vers cet objectif, en coopérant multilatéralement en matière de recherche et de développement, de financement et d’accès, y compris les 7,4 milliards d’euros annoncés le 4 mai dernier, dont il faut se féliciter. Grâce aux efforts inlassables des secteurs public et privé, et à des milliards de dollars de recherche financée par les pouvoirs publics, la découverte d’un vaccin potentiel progresse à une vitesse sans précédent et plusieurs essais cliniques ont déjà commencé.

Notre monde sera plus sûr que lorsque tout le monde pourra bénéficier de la science et avoir accès à un vaccin – ce qui est un défi politique. L’Assemblée mondiale de la santé doit parvenir à un accord mondial qui garantisse un accès universel rapide à des vaccins et à des traitements de qualité, les besoins étant prioritaires sur la capacité de payer.

Il est temps que les ministres de la Santé renouvellent les engagements pris lors de la création de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), où tous les États ont convenu d’assurer « le meilleur état de santé possible en tant que droit fondamental de tout être humain ».

Ce n’est pas le moment de favoriser les intérêts des entreprises et des gouvernements les plus riches, au détriment de la nécessité universelle de sauver des vies, ou de laisser cette tâche importante et morale aux forces du marché. L’accès aux vaccins et aux traitements en tant que biens publics mondiaux est dans l’intérêt de toute l’humanité. Nous ne pouvons pas laisser des monopoles, une concurrence grossière et un nationalisme myope faire obstacle à cet accès à la santé.

Nous devons tenir compte de l’avertissement selon lequel « ceux qui ne se souviennent pas du passé sont condamnés à le répéter ». Nous devons tirer les douloureuses leçons d’une histoire d’inégalité d’accès face à des maladies telles que le VIH et le virus Ebola. Mais nous devons également nous souvenir des victoires révolutionnaires des mouvements de santé, notamment des militants et des défenseurs de la lutte contre le Sida qui se sont battus pour l’accès de tou-te-s à des médicaments abordables.

En appliquant ces leçons, nous appelons à un accord mondial sur les vaccins, les diagnostics et les traitements Covid-19 – mis en oeuvre sous la direction de l’Organisation Mondiale de la Santé – qui :

1. Garantit le partage mondial obligatoire de toutes les connaissances, données et technologies liées à la Covid-19 avec un ensemble de licences Covid-19 librement accessibles à tous les pays. Les pays devraient être habilités et autorisés à utiliser pleinement les sauvegardes et les flexibilités convenues dans la déclaration de Doha sur l’accord sur les ADPIC et la santé publique afin de protéger l’accès aux médicaments pour tous.

2. Établit un plan mondial et équitable de fabrication et de distribution rapide – entièrement financé par les pays riches – pour le vaccin et tous les produits et technologies Covid-19, qui garantit la transparence « au prix coûtant réel » et l’approvisionnement en fonction des besoins. Il est urgent d’agir pour renforcer massivement les capacités mondiales de fabrication de milliards de doses de vaccins et pour former et recruter les millions d’agents de santé rémunérés et protégés nécessaires pour les administrer.

3. Garantit que les vaccins, diagnostics, tests et traitements Covid-19 sont fournis gratuitement à tous, partout. L’accès doit être prioritairement réservé aux travailleurs de première ligne, aux personnes les plus vulnérables et aux pays pauvres les moins à même de sauver des vies.

Ce faisant, personne ne peut être laissé pour compte. Une gouvernance démocratique et transparente doit être mise en place par l’OMS, avec la participation d’experts indépendants et de partenaires de la société civile, ce qui est essentiel pour garantir la redevabilité de cet accord.

Ce faisant, nous reconnaissons également le besoin urgent de réformer et de renforcer les systèmes de santé publics dans le monde entier, en supprimant tous les obstacles afin que les riches comme les pauvres puissent accéder aux soins de santé, aux technologies et aux médicaments dont ils ont besoin, gratuitement au moment où ils en ont besoin.

Seul un vaccin pour tous – dont l’égalité et la solidarité sont la base – peut protéger toute l’humanité et permettre à nos sociétés de fonctionner à nouveau en toute sécurité. Un accord international audacieux ne peut pas attendre.

Ont entre autres signé :

Macky Sall, Président du Sénégal

Irina Bokova, Directrice Générale de l’Unesco (2009-2017)

Nana Addo Dankwa Akufo-Addo, Président du Ghana

Gordon Brown, Premier ministre du Royaume-Uni (2007-2010)

Cyril Ramaphosa, Président de l’Afrique du Sud

Imran Khan, Premier ministre du Pakistan

Moussa Faki, Président de la Commission de l’Union Africaine (UA)

Mario Monti, Premier ministre de l’Italie (2011-2013)

Ellen Johnson Sirleaf, Présidente du Liberia (2006-2018)

Juan Manuel Santos, Président de la Colombie (2010-2018)

Viktor Yushchenko, Président de l’Ukraine (2005-2010)

Mehdi Jomaa, Premier ministre de la Tunisie (2014-2015)

Horst Köhler, Président de l’Allemagne (2004-2010)

Olusegun Obasanjo, Président du Nigeria (1999-2007)

Bernard Kouchner, ministre français de la Santé (1992-1993, 1997-1999, 2001- 2002), ministre des Affaires étrangères (2007-2010)

Aminata Touré, Premier ministre du Sénégal (2013-2014)

Sénégal: augmentation de 176 milliards FCFA des importations

Les importations de biens du Sénégal au terme du mois de mars 2020 ont connu une forte augmentation de 176,1 milliards FCFA (environ 281,760 millions de dollars) comparées à la même période de l’année 2019, selon les données annoncées samedi par la Direction de la prévision et des études économiques (DPEE).Ces importations se sont établies à 486,2 milliards FCFA contre 310,1 milliards FCFA au mois de mars 2019, soit une progression de 56,8% en glissement annuel.  Selon la DPEE, cette progression est en liaison avec la hausse des achats des produits pétroliers (+77,7 milliards), de produits alimentaires (+22,8 milliards), de  machines, appareils et moteurs  (+19,4 milliards), de  véhicules, matériels de transport et pièces détachées automobiles  (+16,6 milliards) et de produits pharmaceutiques (+4,4milliards).

« Les importations de produits pétroliers ont augmenté du fait de la hausse des achats d’huiles brutes de pétrole (+78,7 milliards), légèrement atténuée par une baisse des importations de produits pétroliers raffinés (-1,0 milliard) », précise la DPEE. Quant au renforcement des importations de produits alimentaires, il reflète l’augmentation des achats de froment et méteil (+6,9 milliards), de riz (+6,4 milliards), d’huiles et graisses animales et végétales (+5,1 milliards) et de maïs (+1,3 milliard).

Par rapport au mois de février 2020 où elles se situaient à 203,4 milliards FCFA, les importations de biens se sont inscrites également en forte hausse de 282,8 milliards FCFA au mois de mars 2020. Cette situation est expliquée, en partie, par la progression des achats à l’étranger de produits pétroliers (+86,4 milliards), de  machines, appareils et moteurs  (+40,4 milliards), de produits alimentaires (+36,1 milliards) et de  véhicules, matériels de transport et pièces détachées automobiles  (+35,2 milliards).

« Concernant les importations de produits alimentaires, souligne la DPEE, la hausse est liée à la reprise des achats de riz (+13,4 milliards), d’huiles et graisses animales et végétales (+9,5 milliards), de  froment et méteil  (+6,2 milliard) et de fruits et légumes comestibles (+1,1 milliard) ».

Pour ce qui est des produits pétroliers, la hausse observée est l’effet de la progression des achats d’huiles brutes de pétrole (+78,7 milliards) et de produits pétroliers raffinés (+7,7 milliards).