Sacrée indépendance, qu’on ne s’y trompe pas !

Le rêve de liberté devenait réalité pour tout un peuple, fier de ceux qui allaient prendre son avenir en main. Le rêve de former une fédération avec le Sénégal avait volé en éclats, apportant de la plus belle manière la preuve que ces « poussières d’Etat » du continent africain étaient condamnées à  vivre dans un repli sur soi. Qu’on ne s’y trompe pas, ce n’est pas un énième plaidoyer pour une Afrique unie, mais un simple constat ! Le Soudan devint le Mali, avec Modibo Keà¯ta comme président. D’abord, il y a eu ce rêve de construction d’une société socialiste qui laissa des traces un rien douloureuses dans les C’œurs et les esprits. Puis, très vite, ce fut la déception, la confiscation des rêves, le coup d’Etat. Le régime Kaki, le pilotage à  vue du pays, les emprisonnements, les tortures, les intimidations. Aujourd’hui, 22 septembre 2014, le Mali célèbre le 54è de son indépendance. Un rendez-vous qu’on honore chaque année dans le pays par des évènements officiels, des conférences, des articles, des émissions télévisées. Mais un constat s’impose. Aujourd’hui, 54 ans après le départ de la puissance coloniale, le bilan est des plus lamentable. Le pays est en lambeaux, compartimenté du fait de la faillite dans sa gestion territoriale. Le pays est malade de ses dirigeants actuels et passés qui, curieusement, ont jeté aux mites, enterré les belles promesses de l’indépendance. Le Mali est en retard sur de nombreux plans. La rébellion a placé le tissu social sous le coup d’une menace permanente. Autant dire que C’’est un constat humiliant. Partout ou presque, la colère et la haine grondent contre les tenants des leviers du pouvoir. Aucun n’est parvenu à  atténuer la souffrance des peuples qui, aujourd’hui, pleurent et déplorent que les choses ne soient pas comme elles devraient être avec l’indépendance. Les peuples en viennent à  penser et à  se dire que ce fut une sacrée indépendance ! Oui, bien sûr, ce n’est pas parce que nous venons de traverser une tragédie nationale qu’il ne faut pas arrêter de se lamenter. l’image d’un pays qui s’est englué dans le désastre ne doit pas faire oublier que cette date du 22 septembre 1960 est importante pour tous les Maliens et Maliennes. Balayer l’indépendance d’un revers de manche reviendrait à  « cracher » sur la joie, l’euphorie qu’a ressenti tout un peuple il y a 54 ans, parce qu’il venait de triompher de la colonisation, parce qu’il venait de renverser le mythe de « la suprématie civilisationnelle ». Ces femmes et ces hommes étaient devenus des femmes et des hommes pareils aux autres : libres. C’’est ce qui est venu après l’indépendance, c’est-à -dire cette série d’échecs, qui a transformé l’Histoire. Il ne faut pas l’oublier, malgré le pessimisme, le drame, les déceptions que nous sommes en train de vivre. Ceux qui sont nés depuis l’avènement de la démocratie malienne n’ont connu que corruption, favoritisme, népotisme et péculat. Ils peuvent, dans leur colère, se demander à  quoi a servi l’indépendance. Ils peuvent dire que C’’est une liberté qui a été gâchée, une liberté dont ils ont été abusés, car ils se sentent vivre dans un Etat « qui n’apporte rien au peuple », qui « opprime et humilie…», o๠« le pouvoir se partage entre les parents ». Ce qui fait dire qu’au Mali « il faut rééduquer le peuple, lui donner une patrie différente de la famille. (*)» Ah sacrée indépendance !

Adresse à la Nation d’Ibrahim Boubacar Keita à l’occasion du 22 Septembre

Bismillahi, Rahmani, Rahimi Mes chers compatriotes, Hôtes et Amis Etrangers qui vivez parmi nous, Par la grâce de Dieu, nous voici réunis pour célébrer le 54ème anniversaire de l’accès du Mali à  la souveraineté internationale. C’’est un moment chargé d’émotions et une date fortement gravée dans la mémoire collective et individuelle de chaque malienne et de chaque malien. En fonction du contexte particulier du moment, cette date est célébrée, selon les années, avec faste ou en toute simplicité. Le contexte particulier politique et sécuritaire de la présente année 2014 reste difficile, car marqué par la perpétration d’actes graves de violence et de crimes gratuits dans le Nord du Mali. Ils sont perpétrés quasi quotidiennement par des groupes armés, en violation flagrante des engagements internationaux auxquels ils ont souscrit. Aujourd’hui, au-delà  de la simple cérémonie commémorative, je voudrais saisir cette occasion pour rappeler quelques objectifs et les grandes actions conduites par le Gouvernement au double plan national et international. Auparavant, laissez-moi vous dire quelques mots sur certains sujets d’actualité : D’abord, en ce qui concerne le monde du Travail, nous comprenons la frustration des travailleurs et le Gouvernement ne ménagera aucun effort, ni aucun des moyens dont nous disposons pour dialoguer et aboutir à  des solutions justes, équitables, efficaces et durables. Toutes les forces vives de la Nation, en dépit des multiples difficultés que nous traversons, ont fait preuve de discernement et de patriotisme envers le Mali. Nous les en remercions, nous les encourageons à  maintenir cet effort et nous veillerons à  ce que le dialogue social et politique se poursuive dans la sérénité. Ensuite, nous sommes conscients des contraintes et difficultés des femmes dans ce contexte difficile que nous traversons. Elles jouent un rôle irremplaçable de levier économique et de stabilité sociale. Merci pour cela et nous savons compter sur le soutien et la mobilisation constante des femmes. Nous nous réjouissons du rôle croissant et responsable de la jeunesse dans notre société. Nous l’avons encore constaté il ya quelques jours lors du Forum que la Jeunesse a tenu à  Bamako. La pyramide des âges de notre population indique que l’écrasante majorité de nos concitoyens n’était pas encore née ce jour du 22 septembre 1960. La jeunesse est un potentiel immense et un véritable atout que la Nation malienne se doit d’exploiter judicieusement. Nous nous réjouissons également du retour croissant de nombreux refugiés. Ceux qui ne sont pas encore de retour, devraient pouvoir retrouver, dans un avenir proche, leur demeure et leur communauté. C’’est mon souhait le plus ardent et nous y travaillons. Nous ne ménagerons aucun effort pour que les activités de développement durable prennent leur envol et s’intensifient dans le Nord du Mali en vue de consolider la paix. Nous sommes conscients du poids et du rôle de la diaspora malienne dans la reconstruction du Mali, cette frange de notre communauté qui a toujours fait preuve de patriotisme et d’un attachement profond au Mali et à  tous nos principes de soutien de la cohésion sociale, ainsi qu’à  la défense de l’intégrité territoriale. Je m’en rends compte à  chacune de mes visites à  l’extérieur, me faisant fort de rencontrer ces parents vivant hors du pays. Ils ont une grande soif de connaitre l’Etat de la Nation, d’avoir des détails sur les questions soulevées par les medias nationaux qui les arrivent avec tous les prismes qu’on peut imaginer très déformants souvent ; et sur les perspectives de développement économique et social, notamment la situation des emplois. Nous supportons et assurons le suivi de leurs propositions et contributions au développement du pays. C’’est le lieu de les remercier et de les encourager à  maintenir leur engagement pour le Mali. Notre environnement sous-régional et international reste difficile et fluide, C’’est-à -dire presque insaisissable. Heureusement que nous disposons de ressources inépuisables que constitue notre jeunesse, la résilience extraordinaire de nos femmes, le savoir de nos anciens, notre riche patrimoine culturel ; ce qui nous permettra de renouer plus aisément avec un avenir plus prometteur. Nous en sommes convaincus. Nos pensées vont enfin vers nos pays frères confrontés à  ce nouveau mal du siècle : l’épidémie du virus Ebola. Nous formulons le vœu que l’aide de la communauté internationale, déjà  en marche, puisse permettre d’endiguer rapidement ce fléau. Pour l’instant, que nos parents de Guinée, de Sierra Leone, du Libéria et du Nigeria trouvent tous, ici, l’expression sincère de la sympathie du peuple malien. Mes chers compatriotes, Hôtes et Amis Etrangers, Vous vous souviendrez que sur la base de mes orientations, un programme gouvernemental, couvrant la période 2013-2018 avait été élaboré et approuvé. Il visait la conduite d’une véritable transformation économique et sociale, afin de conjurer définitivement les périls graves actuels tels que l’insécurité dans le Nord du pays, les dysfonctionnements des institutions publiques, particulièrement ceux de l’administration, afin de mener avec efficacité la lutte contre la corruption et l’impunité, et de freiner tout risque de dégradation grave des conditions de vie des communautés maliennes. Les objectifs spécifiques ont porté, entre autres : – Sur la Refondation de l’Etat, C’’est-à -dire comment doter le Mali d’institutions fortes et stables afin de mettre le pays définitivement à  l’abri des soubresauts politiques et politiciens, recréer l’espoir -cette fibre individuelle et cette incitation nécessaire pour l’action commune,- et susciter passion et enthousiasme comme en septembre 1960, car la passion et l’enthousiasme sont des ingrédients nécessaires pour le développement durable et pour engager l’ensemble des Maliennes et des Maliens à  envisager l’avenir avec sérénité et à  s’y investir. Cet objectif comprend également le renforcement de toutes les institutions publiques et l’approfondissement de la démocratie, la restauration de l’intégrité du territoire et la sécurisation des biens et des personnes, la réconciliation des Maliens, le redressement de l’école, la construction d’une économie émergente et la mise en œuvre d’une politique active de développement social. – Sur le retour effectif du Mali sur l’échiquier international, avec une politique extérieure tournée vers le rayonnement du pays sur la scène internationale, le renforcement de notre capacité à  honorer tous nos engagements internationaux et de promouvoir la coopération régionale et continentale, la promotion et la protection des intérêts de la diaspora malienne. – Enfin, il s’agissait, pour nous, parallèlement, de sécuriser la gestion des urgences nationales et la mise en place d’actions de développement ayant un impact immédiat et positif sur le sort de tous nos compatriotes. Mes chers compatriotes, Hôtes et Amis Etrangers, Il me plait aussi de rappeler les trois facteurs principaux qui ont caractérisé le contexte stratégique des opérations du Gouvernement : – La crise sécuritaire du Nord : nous avons en mémoire toutes celles et tous ceux, anonymes ou célèbres, simples citoyens ou responsables publics, qui ont été victimes de la crise que nous avons vécue ces deux dernières années. A ce propos, permettez que je rende un hommage particulier à  l’administration préfectorale qui a vu ses rangs décimés de la manière la plus barbare que l’on puisse imaginer. Ces préfets, ces sous-préfets et cadres de Kidal qui ont payé le prix élevé, sachez que la patrie, pour l’éternité, vous gardera dans la mémoire comme hommes de mérite. Au plan national, je me suis investi, dès le début de mon mandat, à  conduire les actions nécessaires pour une paix juste et durable, à  favoriser l’émergence de l’unité et la cohésion nationales et à  rechercher le recouvrement intégral du territoire national. Tirant tous les enseignements du passé, J’ai décidé de privilégier la voie du dialogue en vue de parvenir à  un accord de paix global et définitif. C’’est pourquoi J’ai initié et engagé le gouvernement à  ouvrir à  Alger les pourparlers inter-maliens en vue de trouver des solutions durables au problème du Nord. – Les questions de gouvernance, quant à  elles, n’ont pas été oubliées. Les Maliens affichaient peu de confiance en eux-mêmes et en leur pays. Ceci était valable, par exemple, pour le soldat, le jeune diplômé sans emploi, l’agent de l’Etat agissant à  son seul profit, le commerçant qui triche avec les impôts et la douane et, fort heureusement, constituant la minorité car nous avons la chance dans ce pays d’histoire commerciale profonde d’avoir à  faire à  une classe de commerçants patriotes qui aiment le Mali et qui ont fait de sorte que notre pays ne soit jamais dégarni. Nous les saluons pour leur effort et leur compréhension patriotique des différentes phases de développement de ce pays. Ces agissements se faisaient au détriment des plus faibles, des plus démunis et des sans-voix parmi nous ; ce genre de comportement était inacceptable. – l’état du partenariat économique et financier : en ce qui concerne ce domaine, les déficits ont été criards. Les besoins urgents touchaient la promotion d’une diplomatie de développement, la mobilisation accrue des soutiens extérieurs au profit de l’économie nationale et la mobilisation de moyens de création d’emplois pour notre jeunesse, notamment par des accords de partenariat public – privé. Le Gouvernement a dû renforcer les mesures de mise en œuvre de l’intégration régionale et africaine, y compris par un soin particulier apporté aux relations amicales et historiques que nous avions avec tous nos voisins et avec des pays frères et amis, pas toujours très proches de nous géographiquement, mais qui ont de la mémoire et qui n’ont pas oublié hier quand nous étions à  leurs côtés au moment o๠ils avaient besoin de nous, qui de manière historique par rapport aux valeurs démocratiques, qui par rapport à  un droit dénié que nous avons aidé à  recouvrer tels la Chine. Le partenariat est appelé à  s’accroitre rapidement. Mais, C’’est le lieu de noter d’une part, le poids que l’aide extérieure a pris dans les finances publiques, et d’autre part, la forte dépendance extérieure dans les matières les plus simples du domaine de souveraineté. Permettez-moi de remercier très sincèrement tous les amis du Mali : la France, le Tchad, la CEDEAO, l’Union Africaine, la communauté internationale en général, grâce auxquels nous avons évité le pire. s’agissant des aspects saillants du programme de travail, l’on peut noter que : – l’année 2014 a été déclarée « année de la lutte contre la corruption ». Ce n’était pas seulement un effet de mode. Tous les dossiers pendants ont été transmis. – Les actions de renforcement de la confiance entre l’Administration et les usagers ont été sérieusement entamées. De plus, dès que la situation sécuritaire se sera améliorée et le retour progressif à  la paix sera amorcé, nous renforcerons le déploiement en cours de l’ensemble des services publics et des agents publics. l’administration devrait recouvrer, dans les mois à  venir, la pleine fonctionnalité des services par un retour à  la normale d’avant la crise, et cela, sur l’ensemble du territoire national. – l’institution judiciaire est en cours de réhabilitation afin d’assurer l’impartialité et la qualité du service au citoyen, afin de promouvoir et de garantir le bon fonctionnement des services. Le contrôle y a été renforcé grâce aux actions de l’inspection du personnel judiciaire, la formation continue des magistrats, l’utilisation plus générale des outils de Technologie de l’Information et de la Communication (TIC) dans le fonctionnement de la justice, la promotion de la transparence et de l’accès aux décisions de justice, – La Réhabilitation et la modernisation de l’outil de défense et de sécurité à  la hauteur des menaces auxquelles nous sommes confrontés. Ces menaces restent importantes et sont appelées à  durer. s’agissant des principales orientations et réformes institutionnelles, l’on peut noter : – La tenue à  Bamako, les 23 et 24 janvier 2014, du Forum sur la Corruption et la Délinquance Financière, et l’actualisation du Plan National d’Actions 2009-2013 de Mise en Œuvre des Recommandations des Etats Généraux sur la Corruption et la Délinquance Financière pour couvrir la période 2014-2018. – l’Evolution positive vers l’instauration progressive de l’égalité absolue de traitement des usagers, C’’est-à -dire la simplification des formalités administratives, la mise en place d’un système de transparence dans la gestion des affaires publiques et d’une plate-forme d’évaluation des politiques. – l’Amélioration des conditions de travail du personnel de justice, l’augmentation du nombre de juridictions, en particulier les tribunaux de commerce et de travail, le renforcement des organisations de la société civile pour garantir les droits des citoyens et la mise en œuvre de la nouvelle carte judiciaire. La justice jouera son rôle dans le vaste chantier du retour à  l’Etat de Droit. – La préparation d’un approfondissement de la décentralisation par la régionalisation, une des attentes fortes de nos concitoyens. Les recommandations des Etats généraux de la décentralisation et des Assises Nationales sur le Nord en fin d’année 2013 ont retenu l’approfondissement de la décentralisation, la mis en place des structures du cadre national d’orientation du Développement Economique Régional et de contrats-plans Etat-collectivités-Régions. – La préparation d’un approfondissement des instruments de la démocratie participative, y compris la création d’un mécanisme institutionnel de dialogue entre l’Etat et les organisations de la Société civile, l’élaboration et la mise en œuvre d’un programme de renforcement des compétences techniques des élus, la structuration d’une stratégie de promotion et d’animation du co-développement, ainsi que la coopération à  la base, qui sera désormais soutenue et renforcée au bénéfice des citoyens. – La Diplomatie : à  la faveur des travaux des pourparlers inclusifs inter-maliens en cours à  Alger, et ce, malgré les tergiversations momentanées qui sont du reste propres à  de telles négociations, la conclusion d’un accord de paix inclusif, global et définitif semble maintenant à  portée de mains. Elle se prolongera par la signature future en terre malienne de l’accord négocié et par la mise en place d’un environnement favorable à  l’identification, l’évaluation, la sanction et la conduite d’actions de réparation des préjudices subis du fait des destructions et autres actes délictueux ; ces actions de réconciliation nationale relèvent des missions et responsabilités de la « Commission vérité, dialogue, justice et réconciliation ». Elles jetteront également les bases du démarrage effectif d’un processus de cantonnement, de désarmement, de démobilisation et de réinsertion (D de ceux dont le statut de combattants serait formellement reconnu. Enfin, elles aideront à  la remise en état de l’outil de production, des services de base et à  la création des conditions les meilleures pour un retour franc et définitif des déplacés et refugiés dans leurs terroirs respectifs. Nous avons aussi accordé une grande priorité à  la définition et à  la mise en œuvre d’une politique de défense et de sécurité. Celle-ci définit une réponse claire, armée et non armée, C’’est-à -dire autant militaire que civile, de mobilisation des moyens importants de la Nation pour une utilisation optimale dans un dispositif global assurant la sécurité aux frontières, l’intégrité de notre territoire et la sécurité intérieure. Lesdits moyens en hommes, matériels, infrastructures et dispositifs de commandement seront mis en place progressivement. Il y aura, entre autres, comme supports juridiques et financiers, la loi de programmation militaire, la loi de programmation de la sécurité et leurs textes d’application, ainsi que le cadre d’organisation des secours, l’actualisation du cadre légal de lutte contre les trafics illicites et le crime organisé, et le renforcement conséquent des moyens de la police, de la gendarmerie et de la garde. Dans cette perspective, un accent particulier sera mis sur le développement de la coopération bilatérale, régionale et multilatérale pour garantir la sécurité, sans laquelle, il n’y aura ni paix ni développement. l’histoire récente a montré que « Sécurité, Paix et Développement » représentent pour le Mali et pour le Sahel un tout indissociable. Nous œuvrerons à  la réalisation d’une entente pan-sahélienne sur la sécurité, la paix et le développement. Le Mali apportera sa contribution de qualité au sein du nouvel ensemble sahélo-saharien en construction, le Groupe des 5 pour le Sahel ou G5, appelé à  évoluer prochainement en un G6. – Le programme agricole et de sécurité alimentaire : l’agriculture de notre pays à  laquelle nous consacrons 15% de la dépense publique annuelle, pourrait gagner une plus grande place dans le financement des revenus. Elle pourrait assurer la sécurité alimentaire de nos populations et contribuer à  l’élévation des revenus et du bien être des populations de la sous-région et sinon d’autres pays africains. La production agricole sera soutenue par les approfondissements de la libéralisation des marchés céréaliers, les réformes foncières et de tenure des terres, l’extension des aménagements hydro-agricoles et les opérations de dragage du fleuve Niger. – Le programme des infrastructures : La dimension régionale de la crise malienne et la nécessité d’une réponse collective aux menaces dans la bande sahélienne requièrent une dynamique volontariste et des projets structurants afin de fédérer plus aisément les initiatives et mutualiser les moyens. Nous nous y sommes attelés. – l’école : à  l’exemple des dérives inacceptables connues lors des examens du DEF et du Baccalauréat 2014, les changements nécessaires dans le secteur de l’éducation apparaissent urgents et doivent être conduits avec courage, lucidité et fermeté, en harmonie avec la vision commune adoptée pour ce secteur, afin de rester durables et efficaces. Nous devons aider à  l’émergence rapide d’enfants issus d’un système éducatif moderne et performant, de ressources humaines qualifiées en vue de soutenir notre projet du Mali émergent. – Le maintien d’un cadre macro-économique stable nécessite l’amélioration de la qualité de la dépense publique et la conduite des reformes fiscales et de gestion sont nécessaires, dans le respect du cadre défini par le processus de Bruxelles pour consolider la richesse nationale, conduire une politique d’endettement prudente et avoir recours à  des financements innovants. Ainsi, nous devons surveiller la mise en œuvre diligente du programme d’action gouvernemental et du cadre stratégique de croissance et de réduction de la pauvreté 2012 – 2017. – Pour renforcer la compétitivité du Mali et faire jouer au Secteur Privé le rôle de moteur de l’économie malienne, le Gouvernement devra accélérer la suppression des contraintes au développement du secteur privé et supporter un environnement favorable à  son émergence rapide, par approfondissement du dialogue et par le soutien actif aux réformes nécessaires qui ont été convenues. – Le développement social : convaincu du caractère indissociable du développement économique et du développement social, le Gouvernement soutient la mise en œuvre d’une politique active de développement social axée sur le dialogue avec tous les acteurs socio économiques, en vue de l’instauration d’un climat social apaisé, d’apporter le soutien nécessaire aux mesures visant l’amélioration des conditions de vie des populations, notamment des catégories sociales fragiles (handicapés, femmes, enfants, personnes âgées) qui feront l’objet d’une attention particulière. – La Politique Nationale Genre du Mali : il s’agit d’une approche incitative visant à  accroitre la présence des femmes dans la sphère publique et politique, par conséquent, à  promouvoir une démocratie inclusive. l’accroissement de la contribution des femmes au développement économique et social sera fortement soutenu par les pouvoirs publics. – La politique de la Jeunesse : les questions de la jeunesse et de construction citoyenne ont reçu une attention soutenue. Le but est de faire de la jeunesse ainsi que du renforcement de la citoyenneté et du patriotisme une priorité de l’action publique, avec à  la clé, la création d’au moins 200 000 emplois pendant le mandat présidentiel. – Les services essentiels de base : les actions visent à  aider les populations à  avoir accès aux services de base tels que l’eau potable, l’éducation, la santé de base et la protection sociale, et à  leur permettre ainsi d’avoir des revenus minima plus élevés. Les initiatives de soutien à  l’emploi des jeunes, les initiatives originales de soutien à  l’activité économique et l’assistance aux couches les plus défavorisées entrent dans ce cadre. Plusieurs autres mesures sont engagées pour atténuer le coût de la vie, souci majeur de nos populations. Le Ministère du Commerce opère sur les prix des produits de première nécessité, dans une fourchette de prix accessible, tout en ayant pour objectif une baisse sensible des prix, par variation des circuits d’approvisionnement, l’accroissement de la concurrence, la systématisation des contrôles et l’utilisation, au besoin, de la fiscalité pour permettre d’atteindre et de maintenir les objectifs affichés en la matière. Mes chers compatriotes, Hôtes et Amis Etrangers, Bien évidemment, le bilan d’un an ne suffit pas à  faire notre bonheur. Ce qu’il faut, et nous en avons instruit le Gouvernement, C’’est saisir chaque opportunité offerte au Mali pour le bien-être du peuple malien. Nous revenons de la Chine populaire o๠le Gouvernement a signé avec les entrepreneurs chinois de calibre international, des accords portant sur plusieurs milliards de dollars, soit environ 6 mille milliards de FCFA d’investissements structurants dans les domaines de l’agriculture, des transports, de l’éducation, de l’énergie, du business, etc. C’’est historique et C’’est exaltant. Il s’agit maintenant de « transformer l’essai » et pour cela, nous devons travailler chaque jour pour que les accords conclus soient des projets vérifiables par le renforcement de la capacité nationale d’organisation, de méthode et d’exécution. Nous y veillerons personnellement comme nous veillons présentement à  la mise en œuvre des importants accords signés en février dernier avec le Royaume chérifien. C’’est le lieu encore une fois de remercier Sa Majesté le Roi Mohamed VI. Mes chers compatriotes, Hôtes et Amis Etrangers, Je sais que vos attentes sont nombreuses. Votre impatience est légitime, mais je demeure convaincu que, malgré tout, votre préoccupation, notre préoccupation commune, C’’est le Mali. Au plan international, je voudrais de nouveau saluer l’engagement des amis et partenaires du Mali. Ils sont restés à  nos côtés de l’éclatement de la crise à  nos jours. Enfin, je voudrais saisir l’occasion solennelle de notre fête nationale pour réaffirmer, avec force, notre attachement aux valeurs démocratiques et républicaines et notre engagement à  la réussite de l’intégration des peuples. Le Mali est et restera une terre d’accueil, une terre o๠tous les africains seront traités avec respect et dignité. Mes chers compatriotes, Hôtes et Amis Etrangers, En ce jour du 22 septembre, 54ème anniversaire de notre Indépendance, permettez moi de renouveler l’Hommage solennel au Président Modibo Keita, ce visionnaire et père de l’Indépendance du Mali. Je formule pour chacun d’entre vous, Maliens de l’intérieur et Maliens de la diaspora, mes vœux sincères de bonheur, de santé et de prospérité. Je formule le vœu de voir un Mali qui aura rapidement retrouvé son unité, la paix, la concorde et la quiétude. Bonne fête à  tous ! Vive le Mali ! Vive l’Afrique ! Vive la Paix !

Communiqué du Conseil des Ministres du 17 Septembre 2014

Après examen des points inscrits à  l’ordre du jour, le Conseil a adopté des projets de textes, entendu une communication et procédé à  des nominations. AU CHAPITRE DES MESURES REGLEMENTAIRES Sur le rapport du ministre des Affaires Etrangères, de l’Intégration Africaine et de la Coopération Internationale, le Conseil des Ministres a adopté : 1°) Un projet d’Ordonnance autorisant la ratification du Protocole A/P3/1/03 portant coopération en matière d’éducation et de formation entre les Etats membres de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), adopté lors de la vingt sixième (26ème) session de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement, tenue à  Dakar, le 31 janvier 2003 Dans le cadre de l’harmonisation et de l’uniformisation des programmes du secteur de l’éducation et de la formation dans ses Etats membres, les Chefs d’ Etat et de Gouvernement de la CEDEAO ont adopté le Protocole A/P3/1/03 portant coopération en matière d’éducation et de formation. Ce Protocole vise entre autres : – à  créer un système fonctionnel permettant de collecter et d’échanger entre les Etats membres des informations et données relatives aux besoins actuels et futurs en matière d’éducation et de formation ; – à  mettre en place des mécanismes et des cadres institutionnels permettant d’exploiter les ressources afin de produire la main d’œuvre requise ; – à  formuler et mettre en œuvre les politiques et stratégies qui encouragent la participation du secteur privé, des organisations non gouvernementales et des autres parties prenantes à  l’éducation et à  la formation ; – à  promouvoir l’éducation de filles, de leur maintien et leur performance à  tous les niveaux des systèmes éducatifs. Pour atteindre ces objectifs, le protocole s’appuie sur des domaines de coopération concernant, notamment : l’éducation, la formation, la recherche, le développement, la publication et les bibliothèques. La présente ratification est une étape nécessaire pour son entrée en vigueur. 2°) Un projet d’Ordonnance autorisant la ratification de l’Accord de financement n°5513-ML, signé à  Bamako le 25 juillet 2014 entre le Gouvernement de la République du Mali et l’Association Internationale de Développement (IDA) relatif au financement du Projet de Développement des Compétences et Emploi des Jeunes. Le Gouvernement de la République du Mali a signé le 25 juillet 2014 avec l’Association Internationale de développement (IDA), un Accord de prêt d’un montant de vingt-trois millions trois cent mille Droits de Tirage Spéciaux, soit onze milliards trente-cinqmillions trois cent quarante-six mille francs CFA environ et un don d’un montant de dix-sept millions quatre cent mille Droits de Tirage Spéciaux, soit huit milliards deux cent quarante millions neuf cent quatre-vingt-huit mille francs CFA environ. Le prêt servira au financement du Projet de Développement des Compétences et l’Employabilité des Jeunes. Le Projet de Développement des Compétences et Emploi des Jeunes a pour objet de soutenir l’éducation et la formation pour l’employabilité des jeunes et les possibilités d’emploi qu’offre le secteur privé à  la jeunesse du Mali. Ses principales composantes sont : – l’éducation et la formation pour l’employabilité des jeunes ; – la création d’emplois pour les jeunes par le secteur privé ; – le renforcement institutionnel et la gestion de Projets. l’Accord définit les conditions particulières d’octroi, d’exécution et de remboursement du prêt. La ratification est une étape nécessaire à  son entrée en vigueur. Sur le rapport du ministre des Domaines de l’Etat, des Affaires Foncières et du Patrimoine, le Conseil des Ministres a adopté : 1°) Un projet de décret autorisant et déclarant d’utilité publique les travaux dans le cadre du Projet Multinational des Routes Transfrontalières Cote d’Ivoire/Guinée/Mali , section Zantiébougou-Kolondiéba-Kadiana-Frontière de la Côte d’Ivoire en République du Mali. Dans le cadre de la politique nationale de désenclavement du pays, il est prévu la construction d’une liaison pérenne permettant de relier la Route Nationale N° 7 (RN 7) à  partir de Zantiébougou à  Tingréla (frontière de la Côte d’Ivoire). l’emprise de la route, d’une longueur de 150 kilomètres et d’une largeur de 50 mètres en rase campagne et 30 mètres dans les traversées des agglomérations empiète sur des réalisations à  caractère immobilier appartenant à  des particuliers. Le présent projet de décret, qui autorise et déclare d’utilité publique les travaux de construction de la route et des aménagements connexes, s’inscrit dans le cadre des procédures prévues par le Code domanial et foncier. Son adoption permettra l’expropriation des propriétaires des immeubles touchés et l’exécution des travaux. 2°) Un projet de décret portant affectation au Ministère de l’Artisanat et du Tourisme des parcelles de terrain objets : – du titre foncier n° 225 du Cercle de Tombouctou, sis à  Abaradjou, Commune urbaine de Tombouctou ; – du titre foncier n° 1530 du Cercle de Koutiala, sis à  Koutiala, Commune urbaine de Koutiala. Le présent projet de décret affecte au Ministère de l’Artisanat et du Tourisme,pour la construction d’un village artisanal et d’un centre artisanal, des parcelles de terrain objets des titres fonciers suivants : – Titre Foncier n°225 du Cercle de Tombouctou d’une contenance de 02 ha 00 a 00 ca, sise à  Abaradjou, Commune urbaine de Tombouctou ; – Titre Foncier n°1530 du Cercle de Koutiala, d’une contenance de 03 ha 94 a 18 ca, sise à  Koutiala « Koko », Commune urbaine de Koutiala. Les centres artisanaux et les villages artisanaux seront des lieux privilégiés : – de perfectionnement des chefs d’entreprises artisanales et de personnel pour une adaptation régulière aux nouvelles technologies ; – de valorisation des produits artisanaux en offrant aux artisans de meilleures conditions de production, d’exposition et de vente ; – d’approvisionnement des artisans en matières premières et de qualité ; – d’intégration des différents corps de métiers ; – d’amélioration de la productivité par la mise en contact des artisans entre eux, d’une part, des artisans et des consommateurs d’autre part. Les chefs de Bureau des Domaines et du Cadastre de Tombouctou et de Koutiala procéderont à  l’inscription de la mention d’affectation dans leurs livres fonciers au profit du Ministère de l’Artisanat et du Tourisme. Sur rapport du ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique, le Conseil des Ministres a adopté un projet d’ordonnance portant abrogation de l’Ordonnance n°2013-023/P-RM du 03 décembre 2013 portant création du Centre national d’Oncologie ; Dans le cadre de la lutte contre le cancer, le gouvernement a créé un établissement public à  caractère hospitalier dénommé Centre National d’Oncologie. Le Centre National d’Oncologie a été construit sur le site de l’Hôpital du Mali. Le démarrage du Centre a rencontré beaucoup de difficultés liées notamment au manque de ressources humaines qualifiées et de matériels adéquats et à  l’insuffisance en salles de consultation, d’examens de scanner et de bunker pour l’hospitalisation des malades de façon autonome. Il est ainsi établi que le Centre ne peut pas remplir les missions qui lui sont conférées en tant qu’établissement public à  caractère hospitalier. Il est donc envisagé de l’intégrer comme service à  l’Hôpital du Mali et il s’occupera de l’accueil des patients en consultation externe. Le présent projet d’ordonnance a été élaboré dans ce cadre. Il abroge l’Ordonnance n°2013-023/P-RM du 03 décembre 2013 portant création du Centre national d’Oncologie. AU CHAPITRE DES MESURES INDIVIDUELLES Le Conseil des Ministres a procédé à  la nomination suivante : AU TITRE DU MINISTàˆRE DE LA Dà‰FENSE ET DES ANCIENS COMBATTANTS – Directeur des Finances et du Matériel : Colonel-major Mary DIARRA. AU CHAPITRE DES COMMUNICATIONS Le Conseil des Ministres a entendu une communication relative au résultat de la première phase de l’audit de la dette intérieure et son schéma d’apurement. l’audit s’inscrivait dans le cadre de la relance de l’activité économique après la crise sociopolitique et sécuritaire de 2012 qu’a connue notre pays. Il a permis d’identifier des arriérés de paiement sur la période 1995-2012 concernant les dettes fournisseurs, les crédits de TVA, les loyers, les indemnités d’expropriation, les dettes bancaires, les comptes publics à  solde débiteurs, les droits indûment perçus et les exonérations. Le montant total des dettes fournisseurs s’élève à  99 095 717 323 FCFA sur lesquels 26 269 358 942 FCFA ont été validés. Le montant restant, soit 72 826 358 381 FCFA, n’a pas été validé à  cause de l’irrégularité des documents présentés, de l’absence de support juridique ou simplement de l’absence de preuve de service fait. l’Etat s’engage à  payer les dettes fournisseurs régulières, sur une dotation de 20 000 000 000 FCFA déjà  inscrite dans le budget initial 2014, pour l’apurement des dettes suivant un schéma se présentant comme suit : – le paiement intégral de 10 877 801 396 FCFA de dette basée sur des lignes budgétaires ; – l’application de 40% de décote sur les 15 391 557 546 FCFA de dépenses extrabudgétaires qui ramène le montant à  payer à  9 235 080 838 FCFA. Dans le cadre de l’application de la décote, un protocole d’accord sera signé entre les créanciers et l’Etat. Ce protocole fera l’objet d’homologation par les tribunaux compétents. Le montant des crédits fournisseurs de 15 391 557 546 FCFA ne reposant sur aucune ligne budgétaire constitue une violation de la réglementation relative à  l’exécution de budget et doit être sanctionnée en conséquence. Des actions sont en cours pour identifier et sanctionner les fonctionnaires et agents de l’Etat coupables des violations de la règlementation budgétaire. Bamako, le 17 septembre 2014 Le Secrétaire Général du Gouvernement, Mme DIAKITà‰ Fatoumata N’DIAYE Commandeur de l’Ordre National

Les Maliens se prononcent sur la gestion du président IBK

Oumar Cissé, juriste fiscaliste: « Il est assez tôt pour parler d’écheC’…. » « C’’est le moment de faire un premier bilan de la gestion du président élu avec l’allure d’un plébiscite. Les motifs de satisfaction sont encore très peu nombreux, mais le dénouement des événements en cours, sera déterminant. On s’étonne encore d’entendre des attentats au nord, le cantonnement de nos propres forces de sécurité. Beaucoup de chantiers sont mis en œuvre dont les aboutissements sont attendus. Mais à  vrai dire, il est encore assez tôt pour parler d’échec. Il nous faut garder d’espoir surtout à  l’aune des législatives. Quel sera le poids des députés? Mais un sentiment d’amertume demeure à  l’occasion de ces 100 jours… » Abbas Touré, conseiller communal en commune V du district de Bamako : « Kidal n’est pas libéréé» « Durant ces trois mois, la région de Kidal n’est pas totalement libérée, les mandats d’arrêt des rebelles sont levés; des criminels sont libérés, l’injustice et l’impunité continuent; des voyages trop coûteux; l’économie tarde à  se relancer et la sécurité n’est pas effective partout». Yacouba Tibina Sanogo, Professeur d’économie au lycée Massa Maghan Diabaté de Baco-Djicoroni: « Le Mali se réveille petit à  petit… » « Après ces 100 jours, nous pouvons dire que le Mali se réveille petit à  petit. Mais nous constatons un manque de fermeté de nos autorités sur la question de Kidal. Nous avons connu des pires humiliations avec des jets de pierre des indépendantistes contre des ministres de la République. J’ai un peu perdu espoir parce que je comptais sur un Mali nouveau. C’est-à -dire la relance rapide de l’économie, l’amélioration du panier de la ménagère, etc. Mais avec le temps, on espère un règlement définitif du problème du nord parce qu’il y a d’autres chantiers qui attendent le Gouvernement et qui ont besoin aussi d’attention de la part des autorités… » Oumar Tounkara, mercier: « IBK n’a fait que deux bonnes choses… » «Depuis que nous avons élu le président de la République, il n’a fait que deux bonnes choses : son discours sur Kati dans lequel, il a dit que cette ville ne fera plus peur à  Bamako, et sa décision de donner l’ordre d’amener par force Amadou Haya Sanogo devant le juge, car nul n’est au dessus de la loi. IBK doit énormément faire attention à  ne pas décevoir le peuple, sinon une révolution à  la Morsi n’est pas à  exclure…» «Abdoulaye Guindo, Directeur de Publication du journal  »Le Procès Verbal » : «100 jours d’IBK, J’attribue la note 7 sur 20… » « Le bilan des 100 jours d’IBK à  la tête de la magistrature suprême du Mali est mitigé. Lorsqu’il venait au pouvoir les attentes étaient énormes, surtout sur la question de Kidal. Mais on a l’impression sur cette question de Kidal que le président IBK n’a répondu aux attentes du peuple malien, parce qu’il a fait croire au peuple qu’une fois élu, il pouvait, en un mois, mettre Kidal sous son contrôle. Mais après 100 jours au pouvoir, Kidal échappe toujours au contrôle du Mali. C’’est pourquoi, nous constatons que IBK est en train de perdre des points dans sa côte de popularité. En ce qui concerne la lutte contre la corruption, qu’il avait mise au devant de sa campagne et il a même fait le ministre de la justice la 2ème personnalité du Gouvernement, une volonté, certes, mais nous pensons à  présent que les actions tardent à  venir. Si on devait noter les 100 jours d’IBK, pour moi, il devrait avoir une note de 7 sur 20, parce que pendant 3 mois au pouvoir les attentes n’ont pas été comblées… » Koura Traoré, ménagère: « Nos attentes ne sont pas encore comblées… » « J’ai voté IBK pour deux choses : recouvrer l’intégité du territoire malien et l’éducation de nos enfants. Depuis sa prise de fonction nous sommes toujours en attente car rien n’est réglé jusqu’à  présent. Nous avons élu IBK pour des objectifs et il faut qu’il les atteigne. Nous espérons qu’il va combler nos attentes… » Zoumana Traoré, diplômé sans emploi: « IBK nous a oubliés… » « J’ai fait du porte-à -porte pour qu’IBK soit élu président. Mais je vous avoue que les 100 jours de gestion ne me satisfont guère. Il n’a jamais fait un projet ou pris des initiatives allant dans le sens des jeunes diplômés sans emploi. Alors que des milliers de jeunes sont sortis massivement pour le porter à  la tête de la magistrature, tout en espérant, qu’une fois élu, le président créera comme il avait promis des emplois pour nous les jeunes. Mon amertume est grande puisqu’avec 100 jours déjà , des emplois ne sont pas encore crées pour les jeunes et J’ai l’impression qu’IBK a oublié les jeunes chômeurs».

Communiqué du Conseil de cabinet

l’ordre du jour portait sur les échanges autour des problèmes récurrents de l’heure. Au titre du Ministère de l’Economie et des Finances, le Conseil de cabinet a entendu une communication relative aux données essentielles du marché des produits pétroliers. Il s’agit, entre autres, de l’approvisionnement, des niveaux des stocks dans les dépôts, de la disponibilité des produits dans les stations-service du District de Bamako et dans les capitales régionales, dont les données sont disponibles. Au titre du Ministère de la Sécurité, le Conseil a été informé de la situation sécuritaire du pays. Au titre du Ministère de l’Administration Territoriale, le Conseil a entendu une communication relative au démarrage des opérations de révision annuelle des listes électorales, au titre de l’année 2013. En application des dispositions de la Loi N°06-044 du 04 septembre 2006 modifiée, portant Loi électorale, les opérations de révisions annuelle des listes électorales, au titre de l’année 2013, doivent démarrer le 1er octobre 2013 pour s’achever le 31 décembre 2013. Elles se dérouleront conformément aux dispositions des articles 44 à  58 de la Loi électorale. Il est à  signaler que compte tenu de la nature biométrique du fichier électoral, issu du fichier d’état civil qui nécessite une mise à  jour, le dispositif législatif actuel de gestion des travaux des commissions administratives doit être revu. Sans une mise à  jour préalable du fichier d’état civil, en tant que source de la liste électorale potentielle, les nouveaux majeurs et les personnes non recensées ne pourraient pas figurer sur la liste électorale. Au titre du Ministère du Travail et des Affaires Sociales et Humanitaires, le Conseil de cabinet a entendu une communication relative à  l’organisation, du 1er au 31 octobre 2013, de la 19èmeEdition du Mois de la Solidarité et de la lutte contre l’exclusion. Depuis 1995, le mois d’octobre est dédié à  la solidarité et à  la lutte contre l’exclusion dans notre pays. Son organisation répond aux dispositions du Décret N°01-468/P-RM du 27 septembre 2001, portant institution dudit mois. Les autorités ont voulu, par cet événement, perpétuer une valeur fondamentale de la société malienne, ciment de la cohésion et de la stabilité sociale. Cette année, le mois se déroule dans un contexte particulier, en raison de la crise multidimensionnelle qu’a connue notre pays en 2012 et une partie de 2013, qui a eu pour conséquence le déplacement de milliers de populations vers les régions du sud et dans les pays voisins. Au sortir de cette crise, voilà  que notre pays est frappé par de fortes intempéries, ayant occasionné des pertes en vies humaines et d’énormes dégâts matériels et aussi de nombreux sinistrés dans le District de Bamako et autres localités du pays. Aujourd’hui, la prise en charge de ces personnes sinistrées, provisoirement hébergés dans nos institutions scolaires, demeure un défi que se doit de relever le gouvernement afin de leur octroyer des conditions de vie décentes et aussi de libérer les écoles à  la veille de la rentrée scolaire. Un autre défi à  relever, demeure la prise en charge des personnes déplacées et réfugiées de la crise de 2012 et leur accompagnement pour un retour dans leur lieu de résidence habituelle. C’’est pour toutes ces raisons que cette année, le thème du mois retenu est «la solidarité, un support essentiel de l’action humanitaire». Le mois de la solidarité et de la lutte contre l’exclusion, sera marqué le 30 septembre 2013 par le discours de lancement à  la télévision et sera clos par le discours bilan du ministre du Travail et des Affaires Sociales et Humanitaires le 30 octobre 2013. Au titre du ministre de l’Education Nationale, le Conseil de Cabinet a entendu une communication relative à  la célébration de la Journée Internationale de l’alphabétisation, édition 2013. A l’instar des autres pays et conformément à  sa tradition, le Mali commémore chaque année le 8 septembre, la Journée internationale de l’alphabétisation » par l’UNESCO et toute la communauté internationale. En effet, le 8 septembre 1965, s’étaient réunis à  Téhéran (République Islamique d’Iran) les ministres en charge de l’Education des Etats membres de l’UNESCO en vue de redéfinir une plate forme de lutte contre l’analphabétisme. En souvenir de l’évènement de haute portée, le 8 septembre a été retenu « Journée internationale de l’Alphabétisation » et célébré chaque année avec éclat dans le monde entier. Traditionnellement la célébration de cette journée au Mali, s’étend sur une semaine. En raison du fait que le 8 septembre 2013 a coà¯ncidé, dans notre pays, avec l’investiture du nouveau Président de la République et de la mise en place du nouveau Gouvernement, la commémoration de la Journée internationale de l’Alphabétisation a été reportée à  la semaine allant du 26 septembre au 02 octobre 2013. Le thème retenu cette année au niveau national est «Alphabétisation, Décentralisation et Paix pour un Développement Durable ». Les activités commémoratives de ladite journée, se dérouleront sur toute l’étendue du territoire sous l’animation des Directions d’Académies d’Enseignement. Au niveau central, il sera organisé des conférences débats sur « Alphabétisation et paix », « Alphabétisation et décentralisation », « Alphabétisation pour un développement durable » et « Alphabétisation et formation professionnelle », la projection de film documentaire sur l’impact l’alphabétisation et de visites des activités d’alphabétisation sur le terrain. La cérémonie de lancement officiel des activités de la Journée internationale de l’alphabétisation aura lieu au CICB le 26 septembre 2013. Elle sera placée sous la présidence de Mme KEITA Aminata MAIGA, épouse de son Excellence le Président de la République, marraine de l’évènement. Au titre du ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique, le Conseil de Cabinet a entendu une communication relative à  l’évolution de la situation épidémiologique et des actions de riposte aux maladies à  déclaration obligatoire et à  potentiel endémique, comme le méningite, la rougeole, la fièvre jaune, la paralysie flasque aiguà«, le, ver de guinée, le choléra, le paludisme présumé dans les régions du nord, la grippe aviaire A/H5N1 et grippe A/H1N1. La situation épidémiologique reste calme.

IBK promet au Mali et au monde: « Plus jamais ça! »

Le président de la République du Mali, élu le 11 aout dernier à  la magistrature suprême, célèbre ce 19 septembre sa prise de fonction qui est effective depuis le 4 septembre dernier. Une fête à  laquelle ont été conviés les pays frères qui ont répondu à  l’appel avec la présence de plus de vingt chefs d’à‰tat et de gouvernement dans la capitale malienne. Ibrahim Boubacar Kéita a tenu à  saluer chacun des présidents et des délégations présentes pour leur engagement au côté du Mali. Le Président a demandé que tous restent solidairement debout pour soutenir le pays dans sa marche vers la reconstruction et l’unité, la réconciliation nationale. Pour le Président Kéita, »un pacte de sang » unit désormais le Mali au Tchad qui a perdu plusieurs dizaines de soldats dans les combats au nord du pays, contre les djihadistes. Un « merci » à  la France pour ce « merveilleux retour de fraternité » adressé au président français François Hollande. Aux Maliens, IBK a promis que son slogan de campagne, « le Mali d’abord » n’était pas un « creux slogan ». « Je respecterai et ferai respecter la Constitution du Mali. Inshaa’Allah  » a déclaré le nouveau président malien qui a promis que le Mali ne connaitrait « plus jamais » les affres qu’il a eu à  traverser. Même promesse adressée aux pays voisins et au monde. « Le Mali, menace pour ses voisins, plus jamais ça » a martelé celui qui s’engage à  refonder l’armée, réconcilier les Maliens et bâtir une Nation forte. Après la cérémonie au stade, un déjeuner est offert aux hôtes au palais de Koulouba. Il sera suivi d’une conférence de presse co-animée par le président malien et ses pairs français, tchadien et ivoirien.

Programme des festivités du 19 septembre

La mise en place terminée des membres du Gouvernement, des Présidents des Institutions de la République et des membres des délégations étrangères est prévue à  10H00. 40 minutes après, les Chefs d’à‰tat et de Gouvernement et leurs épouses feront leur entrée au Stade du 26 mars et seront accueillis par le Premier ministre Oumar Tatam LY. C’’est à  10H 50 que le président de la République, Ibrahim Boubacar KEITA, et François HOLLANDE, président de la République française, accompagnés de leurs épouses, signeront leur arrivée au stade du 26 mars. Le Président Ibrahim Boubacar KEITA et son épouse, Mme KEITA Ami MAIGA, descendent de voiture et s’inclinent devant le drapeau: revue des troupes rendant les honneurs. Puis cela sera l’installation du Président de la République dans la tribune présidentielle et l’exécution de l’hymne national chanté par des enfants. A 11 heures, le maà®tre de cérémonie annonce le programme. Cinq minutes plus tard, il y aura une projection d’un film qui retrace le parcours du Président de la République. Successivement, auront alors lieu les interventions des présidents François HOLLANDE, de la France, Alassane OUATTARA, de la Côte d’Ivoire, également Président en exercice de la CEDEAO), Idriss DEBY ITNO, du Tchad et Sa Majesté Mohamed VI, Roi du Maroc. A 11H45, il est prévu un intermède musical et culturel qui sera suivi de l’intervention du Président de la République du Mali, Ibrahim Boubacar KEITA. Après son discours, le président IBK fera, en voiture décapotable, un tour d’honneur du stade. Cette séquence sera suivie d’un défilé militaire des troupes, à  savoir : la MINUSMA, l’EUTM, les Forces armées tchadiennes, la Force française SERVAL, les Forces armées maliennes. La fin de la cérémonie est annoncée pour 12H35 après le départ des chefs d’à‰tat et de gouvernement et de leurs épouses pour le Palais présidentiel de Koulouba. Vers 13H05, C’’est l’arrivée sur le site présidentiel de Koulouba de l’ensemble des chefs d’à‰tat et de Gouvernement et de leurs épouses et leur installation au salon Djenné pour un apéritif. Le déjeuner sera offert par le président Ibrahim Boubacar KEITA, en l’honneur des chefs d’à‰tat et de Gouvernement, dans la Salle des banquets. La fin du déjeuner est prévue pour 14H30. A 15H00, il y aura la conférence de presse conjointe du Président de la République dans le Hall d’entrée du Secrétariat général de la Présidence avec les présidents François HOLLANDE, Alassane OUATTARA et Idriss DEBY ITNO. La fin de la conférence de presse et le départ des délégation sont prévus pour 15H45.

EDM SA présente ses meilleurs voeux pour le 52ème anniversaire du Mali

« Par ces temps difficiles pour tous, le personnel d’EDM-SA réaffirme son engagement de continuer à  tout mettre en œuvre pour accomplir sa mission de service public, et ce malgré les nombreuses contraintes. EDM-SA nourrit l’espoir de pouvoir prochainement servir tous ses abonnés, sur l’ensemble du territoire national, et adresse un message particulier de compassion et d’encouragement à  nos compatriotes des zones occupées. Que Dieu bénisse le Mali »

Fête de l’indépendance réduite au stricte minimum

Le Mali, pour moitié occupé par des islamistes qui contrôlent le Nord, a célébré samedi le 52e anniversaire de son indépendance dans le désarroi, au moment o๠le président par intérim Dioncouda Traoré prône « la négociation » avec les groupes armés, tout en préparant le pays à  « la guerre ». Encadrée par un grand nombre de militaires, gendarmes, policiers et gardes, une cérémonie brève et très simple a commémoré l’indépendance de l’ex-colonie française (1895-1960) à  Bamako. Le président Dioncounda Traoré a déposé des fleurs sur la place de l’Indépendance, en présence d’ambassadeurs étrangers et de tous les membres du gouvernement, à  l’exception du Premier ministre Cheikh Modibo Diarra, en mission à  New York auprès de l’ONU. Le chef d’état-major général adjoint, le Colonel-major Adama Dembélé, représentait la direction de l’armée. Puis une simple prise d’armes symbolique et un petit défilé ont été organisés à  l’intérieur même du camp du génie militaire à  Bamako, en présence du ministre de la Sécurité intérieure, le général Tiéfing Konaté. Le chef de l’ex-junte, le capitaine putschiste Amadou Haya Sanogo, basé dans la ville-garnison de Kati (à  15 km de Bamako), n’était présent à  aucune des cérémonies. Un an déjà … Il y a un an, pour le 51e anniversaire de l’indépendance du Mali, le président Amadou Toumani Touré, au pouvoir depuis dix ans, inaugurait le troisième pont de Bamako, financé par la Chine. Six mois plus tard, le 22 mars, il était renversé par des militaires dirigé par le capitaine Sanogo, l’accusant d' »incompétence » dans la lutte contre la rébellion touareg et les islamistes dans le Nord. Dans la foulée de ce putsch, le Nord du Mali était passé sous le contrôle des islamistes de la branche maghrébine d’Al-Qaà¯da et des groupes Ansar Dine et Mujao. « Ce n’est pas logique de parler d’indépendance quand nos frères et soeurs du Nord vivent sous occupation », commente à  Bamako Bintou Maà¯ga, étudiante en droit originaire de Gao. « Mais j’ai confiance en notre armée, même défaite. Elle doit se ressaisir, dépasser ses querelles pour se mettre état de combattre les forces obscures qui occupent les deux-tiers du pays », assure-t-elle. Vendredi soir, le discours du président malien à  la Nation a été double : d’une part, il a appelé les groupes armés qui occupent le Nord à  entamer « des négociations sincères, dans le respect strict de l’intégrité territoriale et de la laà¯cité de la République »; d’autre part, il a demandé à  la Nation malienne « l’union sacrée » autour de l’armée, en se présentant comme « le président d’un pays en guerre ». Une libération du Nord par « la négociation ou par la force »: le président n’a pas tranché. « Puisque nous la préparons, nous ferons la guerre s’il ne nous reste plus d’autre choix », a-t-il déclaré, comme s’il s’y n’était pas du tout résolu. Perturbations et tergiversations Samedi, un responsable local à  Gao, ville du nord sous contrôle des djihadistes du Mujao et d’Aqmi, a affirmé à  l’AFP sur place: « Nous acceptons la main tendue de M. Traoré à  une seule condition : que le Mali applique la charia, la loi de Dieu ». « Si les gens du sud (du Mali) veulent la négociation avec l’application de la charia, nous sommes d’accord. Mais si c’est la guerre qu’ils veulent, nous sommes aussi d’accord. Dieu est le plus fort », a ajouté Alioune Touré, ancien chef de la police islamique de Gao, aujourd’hui chargé de la sécurité, côté sud de la ville. A Bamako, le colonel Youssouf Traoré, membre du Front anti-putsch (Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la république, F, a rejeté devant la presse l’option de la négociation: « Ce qu’il faut, c’est libérer le pays par la guerre », a-t-il affirmé, demandant à  la Cédéao de « laisser les armes bloquées dans les ports de Dakar et Conakry revenir au Mali ». Il a par ailleurs évoqué « des perturbations déplorables au sommet de l’Etat ». Dans un communiqué, le FDR a ensuite fustigé « les tergiversations des pouvoirs publics, consécutives à  celles de la junte » et a invité les autorités à  satisfaire les demandes de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) « afin que la communauté internationale puisse aider l’armée et le pays à  libérer le Nord ». Lire l’article sur Jeuneafrique.com : Mali : fête de l’indépendance réduite au stricte minimum et placée sous haute surveillance | Jeuneafrique.com – le premier site d’information et d’actualité sur l’Afrique

Qu’avons-nous fait de notre indépendance ?

Cinquante deux ans. C’’est peu à  l’échelle de l’histoire du monde. C’’est en revanche une éternité pour un  peuple qui se bat pour l’amélioration de ses conditions de vie. Beaucoup d’eau a coulé sous le pont Mali. Plusieurs régimes se sont succédé depuis le 22 septembre 1960, date qui symbolise pour le Mali et les Maliens la libération de la domination coloniale. La commémoration du 52ème anniversaire de l’indépendance du Mali sera des plus sobres. Contexte de crise oblige. Le pays traverse aujourd’hui le drame la plus grave de son histoire. Les Maliennes et les Maliens assistent médusés à  la résurgence de la rébellion dans le Nord Mali, sanctionnée par l’annexion des 2/3 du territoire national. Depuis l’indépendance, pas un président n’a échappé au réveil du Nord, de Modibo Keà¯ta à  Amadou Toumani Touré. Radicale ou négociée, aucune solution miracle n’a été trouvée en 50 ans. Des motifs de satisfaction Tout n’est pourtant pas sombre dans la jeune histoire du Mali. De septembre 1960 à  septembre 2012, plusieurs régimes politiques se sont succédé avec l’ambition de consolider et de développer la souveraineté nationale en passant par des efforts soutenus de formation, d’information, d’éducation et de sensibilisation des populations. Le Mali a connu l’affirmation des libertés individuelles et collectives, du libéralisme économique. Les textes ont favorisé l’organisation d’élections démocratiques, libres et transparentes. Les chantiers ont désenclavé les régions et unifié le Mali. Pour Kokè Diarra de la grande chancellerie des ordres nationaux, les logements sociaux, les augmentations de salaires, l’élargissement de la couverture sanitaire, le développement de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche et la création d’emploi constituent des motifs de satisfaction. «Â Le combat pour la réduction de la pauvreté doit se poursuivre, de même que la consolidation de notre démocratie, acquise au prix du sang », souhaite-t-il. Que de défis ! Après 52 ans de marche vers le développement, des interrogations demeurent. Notamment sur la gestion des affaires publiques, le développement, l’éducation, la sécurité des personnes et des biens, la santé qui, pourtant, sont des domaines prioritaires, indispensable pour tout développement. La corruption, la délinquance financière et la mauvaise gestion des affaires publiques demeurent un fléau. Aujourd’hui, l’indivisibilité du pays, consacré par la constitution du 25 février 1992 est mise à  rude épreuve avec l’occupation du Nord par des irrédentistes et des islamistes. Avec le coup d’Etat militaire du 22 mars 2012, le pays a entamé un nouveau tournant de son histoire.

Discours à la Nation de Dioncounda Traoré – 22 Septembre 2012

Mes chers compatriotes, Chers hôtes et amis du Mali, Dans quelques heures nous allons célébrer le 52ème anniversaire du Mali indépendant. Pour toutes les générations de Maliens, le 22 septembre recèle une grosse charge émotionnelle et éveille en chacune et en chacun de nous un fort sentiment de fierté patriotique qui résiste à  la fois à  l’usure du temps et à  celle des épreuves qui jalonnent malheureusement le cheminement des Nations. Oui, même les grandes Nations, et nous sommes une grande Nation, malgré les difficultés du moment, même les grandes Nations, dis-je, suivent leur destin, et ce destin est rarement linéaire. Ce 22 septembre en est l’illustration. En effet, C’’est la première fois en cinquante deux ans que nous célébrons l’anniversaire de notre indépendance dans des conditions singulièrement pénibles voire humiliantes d’un pays dont plus de la moitié est occupée. l’histoire livrera un jour la chronique réelle de la tragédie qui nous a frappés à  Tombouctou, Diré, Niafunké, Goundam, Kidal, Tessalit, Aguel Hoc, Abeibara, Gao, Bourem, Ansongo, Ménaka, Douentza. Treize cercles aux mains de forces hostiles, constituant les deux tiers du territoire pour l’indépendance duquel les pères fondateurs du Mali ont consenti tant et tant de sacrifices ! Il est un devoir impérieux pour nous d’exprimer notre gratitude et notre reconnaissance à  toutes celles et à  tous ceux qui se sont battus souvent avec l’énergie du désespoir pour que notre pays s’engage sur le chemin de la dignité et de l’honneur. Certes, la commémoration de l’aboutissement de la lutte héroà¯que de nos aà®nés est un bel hommage que nous devons leur rendre chaque année, mais elle est surtout un moment privilégié pour enseigner aux jeunes générations les valeurs fondatrices de notre Nation, à  savoir le patriotisme, le sens de l’honneur et de la dignité, une foi inébranlable dans notre destin de Nation libre et unie, l’amour du travail, les valeurs de partage, de solidarité et de justice. Toutes choses qui sont trop souvent mises à  mal par le désir effréné de certains d’entre nous d’arriver à  leurs fins en privilégiant des raccourcis qui sont, à  l’analyse, trompeurs, injustes et dévalorisants. Toutes choses qui sont mises à  mal par les diverses agressions dans la partie septentrionale de notre pays. Agressions d’abord à  l’initiative du Mouvement National de Libération de l’Azaouad (MNLA). Puis dans le prolongement des évènements survenus les 21 et 22 mars derniers, l’expression de l’irrédentisme a fait la jonction avec le terrorisme transfrontalier et international marqué du sceau des djihaidstes d’Al Qaeda au Maghreb islamique (AQMI), du Mouvement pour l’Unicité et la Justice en Afrique de l’Ouest (MUJAO), de Boko-Haram et de groupuscules salafistes, et tout cela sur fond de narcotrafic florissant. Aujourd’hui, cette commémoration est aussi un moment privilégié pour dire la tragédie que nous vivons en tant que Nation, pour dire jusqu’o๠l’ensemble national est éprouvé. Dire toute la souffrance de nos frères et sœurs du Nord, ceux et celles restés sur place et endurant quotidiennement la loi des agresseurs, comme celles et ceux forcés à  l’exil avec ses précarités et ses contraintes dramatiques. Sonraà¯s, Peuls, Arabes, Touareg, Dogons, Bamanans ou autres compatriotes de Gao, Kidal, Tombouctou, Douentza, nos pensées vont à  vous. Nous sommes sensibles et concernés par vos souffrances et votre détresse. Nous savons que chaque jour de plus dans cette tragédie est un jour de trop. Et jamais, il n’a été question ni ne saurait être question pour nous de vous laisser à  ce sort douloureux. Mes chers compatriotes, l’heure, nous l’avons compris, et nous y avons travaillé, est à  la mobilisation, à  la remobilisation de toutes nos énergies et de toutes nos ressources pour entamer dès maintenant la libération de nos régions occupées, par la négociation ou par la force. C’’est tout le Mali qui se tient prêt pour cette mission historique avec en première ligne nos forces armées qui ont perdu une première bataille, il est vrai, mais qui ne peuvent perdre la guerre pour l’honneur, la dignité et la grandeur du Mali. Nous avons besoin de nos forces armées. Et notre Armée a besoin de nous. Elle a besoin d’être rééquipée, réarmée moralement, remise en ordre de bataille et surtout d’être réconciliée avec elle-même. Nous devons trouver la force et la sagesse de régler la question des bérets rouges et des bérets verts. Nous allons nous y employer dans les jours à  venir. Notre armée a besoin de nous sentir à  ses côtés et derrière elle. C’’est pourquoi nous devons réaliser la nécessaire union sacrée autour de cette armée unie et déterminée à  relever les grands défis qui sont les siens. Ce sont aussi nos nombreux frères, amis et partenaires qui sont prêts à  témoigner leur solidarité en ces moments lourds de défis pour notre Nation qui veut rester unie sous la bannière d’une République laà¯que, vivant en paix et voulant la paix pour ses voisins et pour le monde. Et C’’est parce que le péril est grand et multiforme, mes chers compatriotes, que nous avons décidé de saisir le Président en exercice de la CEDEAO d’une requête sollicitant l’appui de l’organisation sous-régionale pour recouvrer notre intégrité territoriale. Cette requête a curieusement suscité une campagne de désinformation et des interprétations toutes plus fantaisistes les unes que les autres. D’abord je dois dire solennellement que cette requête a été faite en parfait accord avec la hiérarchie militaire et le Ministère de la Défense, et en parfaite intelligence avec le Premier ministre, chef du Gouvernement. D’autre part, le contenu de la requête est en tout point conforme aux propos que J’ai tenus lors de mon investiture et dans mon adresse à  la Nation du 29 juillet 2012, o๠je disais, je cite : « je fais entièrement confiance aux services de sécurité maliens et à  l’Armée malienne pour assurer la sécurité du Président de la République et celles des autres Institutions de la République. Les dispositions déjà  prises ou envisagées pourront, bien entendu, être affinées et améliorées en fonction des moyens et équipements que nous pourrons réaliser » fin de citation. Dans la requête, il n’y a pas autre chose : pour la sécurité des Institutions de la Transition, il y est demandé des équipements et des moyens formulés par l’Armée malienne, et il y est précisé que le déploiement de forces de Police constituées et d’unités combattantes de l’Armée est sans objet. Cela est très clair. Par ailleurs, au point E/ de mon adresse du 29 juillet 2012, il est annoncé, et je cite : « une requête en direction de la CEDEAO, de l’Union Africaine et des Nations Unies, en fonction des conclusions de la mission qui a séjourné dernièrement à  Bamako » fin de citation. Il s’agit, bien entendu, d’une mission des Etats-majors de la CEDEAO. Donc, des requêtes ont été élaborées, encore une fois, en accord avec la hiérarchie militaire, et J’ai dépêché le Premier ministre Cheick Modibo DIARRA comme porteur de message à  leurs destinataires au niveau de l’Union Africaine, de l’Union Européenne, des Nations Unies, de la France et des Etats-Unis. Mes chers compatriotes, Puisque nous la préparons, nous ferons la guerre s’il ne nous reste plus d’autre choix. Mais nous réaffirmons, ici, que notre premier choix reste le dialogue et la négociation. Notre deuxième choix reste le dialogue et la négociation. Notre troisième choix demeure le dialogue et la négociation. C’’est pour cette raison, qu’à  l’issue des Assises Nationales qui se tiendront dans les jours prochains pour une vision partagée de la Transition, de ses organes et de sa feuille de route, des contacts seront établis en vue d’engager des négociations sincères dans le respect strict de l’intégrité territoriale et de la laà¯cité de la République. Et J’en appelle aux groupes armés qui opèrent au Nord de notre pays d’accepter de s’engager résolument dans la voie du dialogue et de la négociation, de façon sincère et constructive. Mes chers compatriotes, Le rétablissement de notre intégrité territoriale est une cause nationale. Nous avons l’obligation de relever ce défi pour léguer à  la postérité un pays unifié, pacifié et réconcilié avec lui-même et avec ses voisins et le monde entier. Il doit en être de même pour l’organisation des prochaines élections, cet autre grand moment de notre démocratie. Depuis une vingtaine d’années, notre pays a organisé régulièrement des élections dont la qualité a été unanimement reconnue et saluée par l’ensemble de nos partenaires. Aussi, devons-nous saisir l’opportunité des élections à  venir pour nous convaincre nous-mêmes et convaincre la communauté des démocraties que la rupture démocratique intervenue, courant mars 2012, n’était qu’un regrettable incident de parcours. Pour les démocrates que nous sommes, il ne saurait y avoir d’autres modes de conquête du pouvoir d’Etat en dehors des élections qui sont et demeurent le souffle de la démocratie ; celles à  venir le seront davantage au regard du contexte de crise d’une part et des enjeux qui y sont rattachés d’autre part. Mes chers compatriotes, Hôtes et amis du Mali, Traditionnellement, cet exercice est le moment idéal pour dresser l’état de la Nation. En plus, il ébauche des perspectives plus crédibles en fonction des réalités socio-politiques et économiques du moment, tant sur le plan national qu’international. Mais vous comprendrez que dans le contexte actuel, il n’y ait d’autres perspectives que la reconquête de nos territoires occupés et l’organisation des élections. Toutefois, ces enjeux vitaux ne sauraient justifier que l’Etat se soustraie à  ses devoirs et engagements contractuels vis-à -vis des acteurs nationaux, régionaux et internationaux. l’Etat tiendra ses engagements en vue de répondre aux aspirations légitimes des travailleurs, et C’’est le lieu de saluer le sens du patriotisme des syndicats qui ont su, en toute responsabilité, contenir les impatiences pressantes de leurs militants. Je voudrais également leur exprimer notre profonde gratitude pour leur engagement constructif dans le processus de sortie de crise. C’’est une année d’épreuves qui nous est imposée mais, dans sa clémence, Dieu est entrain de nous gratifier d’un bon hivernage et cela est déterminant dans un pays o๠l’écrasante majorité de la population vit d’agriculture, d’élevage et de pêche. De même, une année académique s’est achevée et les différents examens et évaluations ont pu se dérouler là  o๠cela était possible. Puisse la nouvelle année scolaire qui s’annonce être plus performante pour les pouvoirs publics, les scolaires, les enseignants et les parents d’élèves. Au plan économique, les sacrifices consentis ont permis de faire face aux charges de fonctionnement de l’Etat, notamment le paiement des salaires. Nous savons cependant que le secteur privé et l’économie globale sont en souffrance du fait de la suspension de l’aide consécutive à  la rupture de la légalité que notre pays a connue. Mais, avec la mise en place du gouvernement d’union nationale et le retour de la légalité constitutionnelle, nous poursuivons nos efforts en direction de la communauté internationale afin qu’elle reprenne avec notre pays la coopération économique et financière suspendue. Mes chers compatriotes, J’ai foi en vous, J’ai foi en notre pays. · Le Mali vaut que nous acceptions de nous pardonner, de nous donner la main pour mettre fin à  la tragédie que nous vivons ; · Cela est possible si nous ne levons pas la main pour détruire mais pour construire, si nous n’ouvrons pas la bouche pour diviser mais pour unir, si nous n’utilisons pas notre plume pour semer le doute et le désespoir mais pour conforter et pour mobiliser, si nous pensons chacune et chacun, et travaillons chacune et chacun au retour d’un Mali plus fort, plus démocratique, plus responsable ; · J’ai conscience encore une fois d’être le Président d’un pays en guerre ; · J’ai conscience qu’il faut aller vers les compromis dynamiques et la recherche des équilibres ; · J’ai conscience surtout que mon devoir est grand envers ce peuple digne et fier, ces paysans, ces opérateurs économiques, ces humanitaires qui se battent, nuit et jour, sans jamais céder au découragement ; · J’ai conscience que le retour à  la démocratie et à  la stabilité est urgent et que seul peut y mener la légitimité d’un pouvoir élu. Mon souhait, et ce à  quoi J’engage le gouvernement, C’’est que le message à  la Nation du 22 septembre 2013 soit le fait d’un Président élu, un Président élu dans les conditions de transparence et de crédibilité requises. J’ai conscience enfin et, hélas, que le calvaire du Nord de notre pays continuera tant que nous nous battrons au Sud pour nos ambitions personnelles, pour des vengeances ou des haines personnelles qui sont totalement inopportunes dans un pays dont l’existence même est en jeu. Notre pays peut et doit revenir dans la communauté des Nations qui comptent. Mettons fin à  nos égarements. Mettons ensemble nos efforts, nos intelligences et nos volontés. Faisons-le pour nous-mêmes ; Faisons-le pour nos enfants ; Faisons-le pour nos épouses et nos maris ; Faisons-le pour nos pères et nos mères ; Faisons-le pour le Mali. Bonne fête de l’indépendance, dans la communion, dans la médiation, dans la remobilisation pour un Mali libéré, uni et démocratique. A nos frères et sœurs déplacés à  l’intérieur du territoire national, à  ceux qui n’ont eu d’autre choix que de prendre le chemin de l’exil, je dis courage ; nous venons vers vous et nul ne pourra se mettre en travers de notre route. Vive le Mali Un et Indivisible, démocratique et laà¯c ! Vive l’Afrique unie et solidaire ! Que le Tout Puissant nous inspire ! Qu’il protège et bénisse le Mali ! Je vous remercie.

Le Mali n’est plus ce qu’en ont voulu ses pères fondateurs

Le vendredi 21 septembre était classé journée à  risque au Mali. Comme dans une vingtaine d’autres pays, le ministère français des Affaires étrangères avait décidé d’y fermer consulat, institut culturel et écoles par crainte de manifestations ou de violences à  la suite de la publication par l’hebdomadaire satyrique français Charlie Hebdo de caricatures du prophète de l’islam. Finalement, rien. «On n’en a même pas parlé à  la grande prière», raconte un habitué d’une mosquée de Badalabougou, sur la rive droite du fleuve Niger. «l’ambassade a fermé pour répondre à  la demande de Paris. C’’était loin d’être la panique. On n’a même pas envoyé de SMS aux Français», comme C’’est souvent le cas lors de situations tendues, témoigne un des agents de la représentation diplomatique. Les jours précédents, les religieux du Mali avaient condamné les caricatures et le film anti-musulmans, tout en appelant au calme et en invitant à  ne pas réagir à  la provocation dans le contexte difficile que traverse le Mali. Qu’à  cela ne tienne, C’’est dans la morosité que les Maliens célèbrent le 52e anniversaire de l’indépendance de leur pays, acquise le 22 septembre 1960. Les nouvelles sont plus que jamais mauvaises Le Mali a perdu pour une durée indéterminée ses trois régions du nord, tombées aux mains des djihadistes, et compte des centaines de milliers de réfugiés et de déplacés. Sur une route de la capitale, le slogan de la fête de 2010, «Le cinquantenaire, C’’est pour nous», donne envie de rire… ou de pleurer. Ceci d’autant plus qu’un récent rapport de l’ONG Amnesty International n’augure rien de bon pour le pays. Le rapport revient sur les atrocités commises par les djihadistes dans le Nord-Mali. Le 8 août 2012, sur la place publique d’Ansongo (région de Gao), Alhader Ag Almahmoud, un éleveur de bétail, a été amputé de la main droite avec un couteau de boucher, une chambre à  air de vélo en guise de garrot et sans anesthésie. Il a ensuite été enfermé pendant huit jours avant d’être autorisé à  recevoir la visite d’un «aide-soignant». l’application de la justice divine, selon l’interprétation du Mouvement unicité et djihad en Afrique de l’Ouest qui l’accusait de vol de bêtes. Il a raconté à  Amnesty International qu’«après l’amputation, le propriétaire du bétail volé est venu déclarer que les bêtes avaient été retrouvées». Depuis leur conquête des principales villes des trois régions du nord, début avril, les djihadistes ont amputé sept personnes, en ont fouetté d’autres et ont lapidé à  mort un couple non-marié ayant eu un enfant. Alhader Ag Almahmoud répond d’une voix presque inaudible aux questions des journalistes. Gêné, l’un d’entre-deux lui demande après mille excuses s’il n’a pas été puni en raison de son appartenance supposée au Mouvement national de l’Azawad (MNLA), le mouvement indépendantiste touareg chassé par les islamistes après avoir été son allié de circonstance. «Je n’ai jamais fait partie d’aucun groupe armé», traduit-on pour lui. Dans son nouveau rapport, Amnesty International réitère ses accusations contre le MNLA, qui aurait violé des «femmes et des jeunes filles» lors de son entrée dans les principales villes du nord. Des accusations réfutées par Moussa Ag Assarid, membre de l’aile politique du MNLA, selon qui «Amnesty n’a jamais enquêté sur le terrain». Le pas de deux du MNLA Le MNLA revendique toujours le contrôle de plusieurs villes et affirmant «être le seul à  avoir la volonté et la capacité de lutter contre les terroristes». Nul ne sait pour le moment si ce mouvement se battra un jour contre les djihadistes ou contre les forces pro-gouvernementales, accusées toutes les deux de recruter des enfants soldats. l’ONG dénonce notamment l’enrôlement et la formation militaires «d’enfants» dans plusieurs camps d’entraà®nement de la région de Mopti, avec l’accord et le soutien des autorités». Le gouvernement avait pourtant officiellement déclaré le 30 août: «La défense de l’intégrité du territoire national est une mission régalienne de l’Etat. Par conséquent, aucune autre initiative parallèle de substitution aux forces armées et de sécurité ne saurait être tolérée.» Comme preuve l’ONG publie une photo d’un passage d’un registre du camp militaire du Front de libération du nord (FLN). On y voit les noms, les professions, les photos, les numéros de téléphone et les dates de naissance de plusieurs recrues. La plus jeune a 16 ans. La plupart des recrues sont des noirs, comme les militaires maliens qui ont tué dans la nuit du 8 au 9 septembre, à  Diabali (région de Ségou) seize Maliens et Mauritaniens arabes qui se rendaient à  Bamako pour la réunion annuelle du mouvement Dawa. Selon un témoignage recueilli par Amnesty International les militaires les ont pris pour des islamistes. Ils les ont amenés dans un camp avant de leur tirer dessus quand ils remontaient dans leur véhicule. Sans ce drame les Maliens auraient appris tardivement qu’allait se tenir dans leur capitale, et avec le consentement des autorités, un important rassemblement de prédicateurs, du 14 au 21 septembre. «Les membres de la Dawa vont à  la rencontre des gens pour leur dire comment pratiquer l’islam, en leur disant “ça C’’est bien, ça non”, avec pour objectif de convertir au salafisme», explique Mathieu Guidère, spécialiste de l’islam. La réunion a finalement été annulée. Mais Amnesty International révèle que la Dawa, qui a sa base dans un quartier de la rive sud du fleuve Niger, faisait l’objet d’une surveillance de la part des autorités. Dans un pays musulman à  95%, les autorités maliennes redoutent donc désormais une contagion islamiste au sein même de la capitale.

Indépendance : souvenons-nous du discours de Modibo Keita

Le millésime 1960 est une année phare dans l’histoire du Mali contemporain. Le 22 septembre ne l’est pas moins. C’’est en effet le jeudi 22 septembre 1960 que le Mali accède à  la souveraineté nationale et internationale. Ce jour là , le charismatique président Modibo Kéita lit une déclaration solennelle dans la salle de conférence – l’ancien dortoir – du lycée technique de Bamako, à  la faveur du congrès extraordinaire de l’Union soudanaise-RDA (Rassemblement démocratique africain), couplé à  une session plénière de l’Assemblée nationale. Les Maliens font taire leurs divergences Ce discours intervient presqu’un mois après la dislocation de l’éphémère Fédération du Mali, qui regroupait à  l’époque le Mali et le Sénégal. Pour le pays de Soundiata Kéita, rejoindre le club des pays africains indépendants est une question d’orgueil. Pour la circonstance, les Maliens, toutes sensibilités confondues, ont accepté de taire leurs divergences de vue pour parler d’une seule voix. La cérémonie est marquée par la ferveur et l’enthousiasme. Un Modibo Kéita requinqué par une foule en liesse franchit la porte du lycée technique. Panafricain dans l’âme, l’homme fait honneur à  son rang de tribun hors pair en prononçant un discours des plus mémorables. Les instigateurs de l’éclatement de la Fédération en prennent pour leur grade : Avant de marteler une conviction profonde : « l’idée de la Fédération, demeure une semence virile de l’unité africaine. » l’ex-pensionnaire de la célèbre école William Ponty de Dakar appelle le peuple malien à  l’union des C’œurs et des esprits, et au sacrifice. « Toutes les Maliennes, tous les Maliens doivent accepter tous les sacrifices pour que notre pays puisse sortir grandi, rayonnant de l’épreuve qu’il traverse. » Le père de l’indépendance prêche cette même unité aux Africains. Une condition sine qua non, selon lui, à  l’affirmation « d’une grande nation africaine qui marquera de son sceau la politique internationale, pour que la paix, espoir des peuples en en voie développement, s’établisse entre tous les pays du monde ». Moussa CAMARA(Source Archives Mali)

Triste 22 septembre à Paris pour les artistes maliens

Chanter. En attendant une libération des régions du Nord qui se fait de plus en plus attendre, C’’est l’arme que les artistes maliens préfèrent utiliser. Le 22 septembre, jour anniversaire de l’indépendance du Mali, ils seront une vingtaine à  prendre part à  un débat-concert organisé à  la Maison de la Jeunesse de Saint-Denis par l’association française « Mélodies du monde ». Amadou

Communiqué du Conseil des ministres du 12 septembre 2012

Après examen des points inscrits à  l’ordre du jour, le Conseil a adopté un projet de texte, entendu une communication et procédé à  des nominations. AU CHAPITRE DES MESURES REGLEMENTAIRES Sur le rapport du ministre de la Poste et des Nouvelles Technologies, le Conseil des Ministre a adopté un projet de décret portant approbation du cahier des charges de la licence d’établissement et d’exploitation de réseaux et services de télécommunications : l’ouverture à  la concurrence qui est un des axes stratégiques de la réforme du secteur des télécommunications, vise notamment l’entrée progressive de nouveaux opérateurs dans tous les segments du marché des télécommunications afin de bénéficier d’un plus grand apport de l’investissement privé. Ce processus a démarré avec l’octroi à  un opérateur privé en plus de l’opérateur historique, la SOTELMA, d’une licence d’établissement et d’exploitation des réseaux et services de télécommunications, effectif depuis 2002 avec l’avènement de Ikatel devenu Orange Mali en 2006. l’adoption du présent projet de décret s’inscrit dans le cadre de ce processus d’ouverture visant le développement du secteur des télécommunications. Le projet de décret approuve le cahier des charges de la licence d’établissement et d’exploitation de réseaux et services de télécommunication octroyée à  un troisième opérateur dénommé ALPHA TELECOM MALI et détermine la durée ainsi que les modalités de cession, de suspension et de retrait de la licence. AU CHAPITRE DES MESURES INDIVIDUELLES Le Conseil des Ministres a procédé aux nominations suivantes : AU TITRE DU MINISTàˆRE DE LA FONCTION PUBLIQUE ET DE LA Rà‰FORME ADMINISTRATIVE – Secrétaire Général : Monsieur Adama TRAORE, Administrateur Civil – Chef de Cabinet : Madame SIDIBE Mahawa HAàDARA, Inspecteur des Finances – Conseillers Techniques : Monsieur Ousmane Christian DIARRA, Administrateur Civil ; Monsieur Sékou Oumar DEMBELE, Administrateur du Travail et de la Sécurité Sociale; Madame Assitan Moussa DEMBELE, Inspecteur des Finances ; Monsieur Adama DIALLO, Administrateur Civil. – Chargés de Mission : Monsieur Salif FANE, Juriste ; Madame DIAW Mariam KONE, Journaliste. AU TITRE DU MINISTàˆRE DU LOGEMENT, DE l’URBANISME ET DES AFFAIRES FONCIERES – Secrétaire Général : Madame SAMAKE Mariame SANGARE, Inspecteur des Impôts – Directeur des Finances et du Matériel : Monsieur Ba Moussa OUATTARA, Inspecteur des Finances AU TITRE DU MINISTàˆRE DES TRANSPORTS ET DES INFRASTRUCTURES ROUTIERES : – Chef de Cabinet : Monsieur Gabouné KEITA, Ingénieur des Constructions Civiles ; – Conseillers Techniques : Monsieur Alkaidi Amar TOURE, Administrateur Civil Madame CISSE Khadidjathe TRAORE, Administrateur Civil Monsieur Adama TRAORE, Ingénieur des Constructions Civiles Commandant Abdourahamane OUOLOGUEM. – Chargés de Mission : Monsieur Modibo Massaman TRAORE, Ingénieur, Monsieur Maley DANFAKHA, Ingénieur. – Directeur National des Routes : Monsieur Amadou MALLE, Ingénieur des Constructions Civiles AU TITRE DU MINISTàˆRE DE l’ACTION HUMANITAIRE, DE LA SOLIDARITà‰ ET DES PERSONNES AGà‰ES – Directeur Général de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CANAM) : Monsieur Ankoundio Luc TOGO, Inspecteur des Services Economiques. AU TITRE DU MINISTàˆRE DE LA COMMUNICATION : – Chef de Cabinet : Monsieur Paul Ismaà«l BORO, Professeur Titulaire de l’Enseignement Secondaire ; – Chargés de Mission : Monsieur Prosper KY, Professeur, Monsieur Hamadoun Youssouf TOURE, Administrateur Civil. AU TITRE DU MINISTàˆRE DE l’ENERGIE ET DE l’EAU : – Secrétaire Général : Monsieur Lamissa DIABATE, Professeur d’Enseignement Supérieur – Chef de Cabinet : Monsieur Daouda KANE, Ingénieur Electromécanicien – Conseillers Techniques : Monsieur Tiètlè FOMBA, Ingénieur de l’Industrie et des Mines, Monsieur Moussa CISSE, Ingénieur de l’Industrie et des Mines. – Chargés de Mission : Monsieur Idrissa DEMBELE, Journaliste, Madame SACKO Mariam DIALLO, Juriste ; AU TITRE DU MINISTàˆRE DE LA PROMOTION DES LANGUES NATIONALES ET DE l’INSTRUCTION CIVIQUE – Secrétaire Général : Monsieur Oumar MAIGA, Ingénieur des Constructions Civiles – Chef de Cabinet : Monsieur Arsiké YATTARA, Professeur – Conseiller Technique : Monsieur Abou DIARRA, Professeur – Chargés de Mission : Madame DIARRA Raky TALLA, Juriste, Monsieur Hamadoun Ibrahima MAIGA, Juriste. – Directeur des Finances et du Matériel : Monsieur Mamadou CAMARA, Inspecteur du Trésor. AU TITRE DU MINISTàˆRE DES AFFAIRES RELIGIEUSES ET DU CULTE – Secrétaire Général : Monsieur Ladji SOGOBA, Administrateur Civil – Directeur des Finances et du Matériel : Monsieur Aliou KEITA, Inspecteur des Finances. AU CHAPITRE DES COMMUNICATIONS AU TITRE DU MINISTERE DE l’AGRICULTURE : Le ministre de l’Agriculture a informé le Conseil des Ministres de l’évolution de la campagne agricole 2012-2013 au 5 septembre 2012. La campagne agricole 2012-2013 est caractérisé par : – des pluies abondantes, relativement bien réparties dans le temps et dans l’espace ; – une crue forte permettant l’irrigation des parcelles, notamment dans le système de submersion contrôlées ; – un niveau élevé des quantités d’intrants agricoles mises en place et un taux satisfaisant des réalisations d’emblavures ; – une mobilisation des producteurs pour la mise en œuvre des activités agricoles ; – une implication du secteur privé dans l’approvisionnement du pays en intrants agricoles en dépit des difficultés de paiement vécu en début de campagne ; – un calme relatif observé sur le front phytosanitaire. La principale préoccupation est la menace acridienne signalée dans les Régions Nord du Mali. Des dispositions sont prises par le centre pour maà®triser le fléau en collaboration avec les autres pays du sahel concernés par le problème. Au regard de la physionomie de la campagne agricole, en début septembre, le Mali pourrait, au terme de l’hivernage, s’attendre à  de bonnes productions agricoles dans l’hypothèse de la poursuite des pluies jusqu’en octobre et de la maà®trise de la situation phytosanitaire, notamment le front acridien. Bamako, le 12 septembre 2012 LE SECRETAIRE GENERAL DU GOUVERNEMENT, Mme DIAKITE Fatoumata N’DIAYE Officier de l’Ordre National

Afrika Muso, le magazine des Reines d’Afrique en kiosque

Connaissez-vous Afrika Muso, le magazine des Reines d’Afrique ? Un mensuel féminin, dédié aux femmes africaines et fait par une panafricaniste convaincue. Pour Awa Sylla, Directrice de publication, le 22 septembre était l’occasion de magnifier les femmes, en tête Lobbo Touré, la première dame en couverture, avec son époux Amadou Toumani Touré ! Un couple exceptionnel, peut-on lire en Une. Humm, voilà  un hommage laudateur au couple présidentiel, un numéro spécial, il faut le souligner et qui fait dire à  l’auteur :  » Enième 22 septembre vécu et célébré par le couple présidentiel malien ATT-LOBBO, celui de cette année revêt un cachet tout à  fait particulier en ce sens qu’il sera probablement celui de la dernière fête que célèbrera au trône, cet auguste binôme. » Bon, on est d’accord, ATT et LOBBO impressionnent, mais à  tourner la page, on découvre d’autres personnalités illustres, notamment, Mariam Traévélé, épouse de Feu Modibo Keita, première fisrt lady, une vieille dame que l’âge n’a point écorné, toute en humour et sagesse et qui raconte les années d’indépendance. Edifiant, le témoignage des anciens est toujours de valeur. C’est donc elle la Muso du mois ! Découvrons ensuite Mme Zouré Fadimata Maiga, militant politique, vice présidente des femmes du parti Adema et qui entend jouer un rôle de premier plan dans les prochaines présidentielles, car affirme t-elle,  » nous gagnerons en 2012 avec les femmes » ! Au premier plan de ces personnalités, des personnalités comme Mme Haidara Aminata Cissé, député à  l’Assemblée nationale, Mme Sidibé Mariam Kaidama, premier ministre, Mme Sira DIOP de même que l’ancienne ministre de la Promotion de la femme et de l’enfant, Mme MAIGA Sina Damaba, femme politique de conviction, militante du CNID Faso Yiriwaton. Elle s’exprime dans une interview décalée et sans langue de bois. Au fil des pages, le portrait jeune d’Alioune Ifra Ndiaye, promoteur avisé et ingénieux de la célèbre salle de cinéma BLONBA. Ou encore le portrait de Massa Traoré, entrepreneur malien. Mimi Konaté styliste ou encore Fatoumata Doucouré, promotrice du restaurant CRYSTAL à  Bamako. Le portrait de l’avocate Maà®tre SOYATA sans oublier les défis de l’Afrobasket féminin à  Bamako. Dégustez très vite ce numéro d’Afrika Muso disponible en kiosque à  Bamako !

Et voici le nouveau centre commercial de Bamako !

C’’était une journée bien remplie pour Amadou Toumani Touré. Après l’inauguration du 3è pont de Bamako, le président de la république a procédé à  celle du centre commercial et du parking à  étages ce jeudi, 51è anniversaire de l’indépendance du Mali. Ce joyau architectural est situé sur la route Karamoko Diaby et près de la Grande Poste de Bamako. Son confort, son élégance et sa fonctionnalité, qui traduisent à  la fois, la modernité, le prestige et l’innovation au Mali, est conforme aux normes des grands centres commerciaux internationaux. Le centre est bâti sur une superficie de 4703 m2. Il comprend deux bâtiments reliés par une passerelle. Le premier bâtiment appelé centre commercial est à  5 niveaux, dont un sous-sol d’une surface de 1442 m2, qui comprend 42 places et stationnement de véhicules, un rez- de chaussée, une mezzanine et deux étages, comprenant 71 espaces commerciaux d’une surface allant de 18 m2 à  340 m2, au total 4650m2 . Quant au second bâtiment, le parking a étages, il est implanté au nord du centre commercial. Au total, l’ensemble du complexe offre une capacité de stationnement de 212 places de voitures. Par ailleurs, le complexe comprend deux locaux techniques équipements, un groupe électrogène de 830 KVA et un poste de transformateur MT/BT de 630 KVA. Un coût de réalisation de 7 milliards La réalisation du joyau a été assurée par l’agence de cession immobilière (ACI) sur un préfinancement par l’entreprise chinoise (CHECEC) d’un montant de 7 milliards de FCFA et dans un délai de 18 mois. Pour Jeamille Bittar, président de la chambre du commerce et d’industrie du Mali(CCIM), le président de la république ATT a su transformer les interrogations des commerçants en réalité ; « Vous avez su donner de l’espoir aux opérateurs maliens, du commerçant détaillant, au grossiste, au boutiquier sans oublier les paysans, les artisans, les artistes et les hommes de culture » a-t-il déclaré. Selon le maire du district de Bamako, Adama Sangaré, il est incontestable que ce centre commercial, avec ses multiples espaces commerciaux bien achalandés et son parking en étage témoigne d’une qualité et d’une esthétique rares. Le stationnement sur le site, devrait satisfaire la clientèle concrète et désengorger le centre ville. Pour le président, Amadou Toumani Touré C’’est une fierté pour le Mali. 

Conseil des Ministres du 21 Septembre 2011

Après examen des points inscrits à  l’ordre du jour, le Conseil a adopté des projets de textes et procédé à  des nominations. AU CHAPITRE DES MESURES LEGISLATIVES Sur présentation du ministre de l’Economie et des Finances, le Conseil des Ministres a adopté le projet de Loi de Finances 2012. La Loi de Finances, communément appelée Budget d’Etat, détermine les ressources et les charges de l’Etat au cours d’une année. A ce titre, elle est l’instrument privilégié de réalisation des objectifs de la politique économique, sociale et culturelle de la Nation. Le projet de Loi de Finances adopté, prévoit et autorise l’ensemble des recettes et des dépenses de l’Etat et établit les priorités de l’action du Gouvernement pour l’exercice 2012. Il tient compte de la conjoncture internationale, sous-régionale et nationale et des grandes orientations de la politique de développement économique, sociale et culturelle axées sur la lutte contre la pauvreté et la croissance économique. La répartition des crédits par secteur témoigne de la volonté du Gouvernement d’accorder la priorité au développement humain et social. Le projet de budget d’Etat 2012 se présente ainsi qu’il suit : Au titre des recettes : Les recettes se chiffrent à  1 329 milliards 75 millions de FCFA, contre 1 275 milliards 775 millions de FCFA dans le budget rectifié 2011. Au titre des dépenses : Les dépenses prévues s’élèvent à  1472 milliards 958 millions de FCFA contre 1423 milliards 745 millions de FCFA dans le budget rectifié 2011. Le budget d’Etat 2012 dégage un déficit prévisionnel de 143 milliards 883 millions de FCFA contre 149 milliards 970 millions de FCFA dans le budget rectifié 2011, soit une diminution de 6 milliards 087 millions de FCFA. Ce déficit sera financé par les ressources provenant des aides budgétaires extérieures et la mobilisation de l’épargne à  travers les titres d’emprunts émis par le Trésor. AU CHAPITRE DES MESURES REGLEMENTAIRES. Sur le rapport du ministre de l’Economie et des Finances, le Conseil des Ministres a adopté : 1°) un projet de décret portant approbation du marché relatif aux travaux de bitumage de la route Fana-Dioila (40 Km) ; 2°) un projet de décret portant approbation du marché relatif aux travaux de construction et de bitumage de la route Konobougou-Baraouéli (20Km) : 3°) un projet de décret portant approbation du marché relatif aux travaux de construction et de bitumage de la route Banamba (liaison RN 27)- Touba (13, 530 Km) : 4°) un projet de décret portant approbation du marché relatif aux travaux de construction et de bitumage de la route Macina-Diafarabé-Téninkou, lot N°1 : tronçon Macina –Diafarabé (43,7 Km). En vue d’assurer le désenclavement intérieur et extérieur du pays, le Gouvernement a entrepris la mise en œuvre d’un vaste programme de relance du secteur des transports à  travers la réalisation d’infrastructures et d’équipements routiers. Les projets de marchés de travaux cités ont été conclus dans le cadre de la réalisation de quatre liaisons routières prioritaires inscrites dans ce programme. 1- Le premier marché porte sur les travaux de bitumage de la route Fana-Dioila d’une longueur de 40 km, la construction et la réhabilitation d’ouvrages hydrauliques (fossés latéraux, caniveaux) et la mise en place de la signalisation horizontale et verticale. Ce marché est attribué, après appel d’offres, à  l’Entreprise B.E.C.M.C.G pour un montant de 8 milliards 114 millions de FCFA environ et un délai d’exécution de 18 mois. 2- Le deuxième marché est relatif aux travaux de construction et de bitumage de la route Konobougou-Baraouéli , d’une longueur de 20 Km, à  la construction d’ouvrages hydrauliques et à  la mise en place de la signalisation horizontale et verticale. Il est attribué après appel d’offres, à  l’Entreprise Générale Mamadou KONATE (E GK) pour un montant de 4 milliards 198 millions de FCFA environ et un délai d’exécution de 18 mois. 3- Le troisième marché est relatif aux travaux de construction et de bitumage de la route Banamba (liaison RN 27)- Touba (13, 530 Km). Il porte sur la construction d’une route d’une longueur de 13,530 Km, la construction d’ouvrages hydrauliques, de caniveaux en maçonnerie de moellon et la mise en place de la signalisation horizontale et verticale. Le marché est attribué, après appel d’offres, à  l’Entreprise SITAC SA pour un montant de 2 milliards 039 millions de FCFA environ et un délai d’exécution de 12 mois ; 4- Le quatrième marché porte sur les travaux de construction et de bitumage de la route Macina-Diafarabé-Téninkou, lot N°1 : tronçon Macina –Diafarabé (43,7 Km). Il est attribué, après appel d’offres, à  l’Entreprise CHINA GEZHOUBA GROUP COMPANY LIMITED (CGGC) pour un montant de 12 milliards 889 millions de FCFA environ et un délai d’exécution de 18 mois. Le financement des quatre marchés est assuré par le Budget national, sur les fonds générés par la privatisation de la SOTELMA. 2) Un projet de décret portant approbation du marché relatif aux travaux de construction d’une salle de basket –ball au Stade du 26 Mars Le marché a été conclu dans le cadre de l’organisation du championnat d’Afrique de basket-ball senior, « Afro Basket-ball Women 2011 » que le Mali devra abriter du 23 septembre au 2 octobre 2011 à  Bamako et permettra à  notre pays de disposer d’une infrastructure sportive pour les hautes compétitions. Les travaux portent sur la construction d’une salle de basket-ball répondant aux normes requises pour la pratique de la haute compétition de diverses disciplines et aux exigences du cahier des charges de la Fédération internationale de Basket-ball Amateur. Le marché a été attribué par entente directe à  l’Entreprise QILU MALI – SA pour un montant de 2 milliards 505 millions de FCFA environ et entièrement exécuté dans le délai initial de 10 mois. Le financement est assuré par le Budget national sur trois exercices budgétaires. 3) Un projet de décret portant approbation du marché relatif aux travaux d’élargissement en 2×3 voies du Boulevard du 22 Octobre 1946 et d’élargissement 2×2 voies de la Corniche à  Bamako, d’aménagement des voies connexes et le construction d’ouvrages d’art . Le marché s’inscrit dans le cadre du programme de réalisation d’infrastructures et d’équipements routiers dans le District de Bamako qui vise à  améliorer la circulation routière et la sécurité des usagers dans les zones à  fort potentiel d’accident. Les travaux à  exécuter, objet dudit marché, comprennent : – l’aménagement en 2×3 voies du Boulevard du 22 Octobre 1946 et en 2×2 voies de la Corniche ; – le renforcement de l’Avenue du 5 Septembre ; – l’aménagement de la bretelle de la cité ministérielle et des voies Est et Ouest de la BCEAO ; – la construction d’un giratoire sur la Corniche au carrefour de l’ENSUP ; – l’élargissement du pont sur la Corniche sur le marigot Diafaranakô ; – l’éclairage public des ouvrages et différents autres travaux. Le marché est attribué, après appel d’offres, à  l’Entreprise COGEB SA pour un montant de 9 milliards 001 million de FCFA environ et délai d’exécution de 18 mois. Le financement est assuré par la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) à  hauteur de 88,41% et le Budget National (11,59%). AU CHAPITRE DES MESURES INDIVIDUELLES : Le Conseil des Ministres a procédé aux nominations suivantes : AU TITRE DU MINISTERE DE l’EQUIPEMENT ET DES TRANSPORTS : – Directeur général de l’Institut de Formation en Equipement et Transport (INFET) : Cheick Oumar Tidiane SOW, Ingénieur de l’Informatique. AU TITRE DU MINISTERE DE LA DEFENSE ET DES ANCIENS COMBATTANTS : – Chargé de mission : Médecin Général de Brigade Kani DIABATE. – Au grade de Général de Division : Général de Brigade Seydou TRAORE, Général de Brigade Mahamane TOURE. – Au grade de Général de Brigade : Colonel Major Broulaye KONE (Armée de Terre) ; Colonel Major Sina KONE (Armée de l’Air) ; Colonel Major Mahamadou MAIGA (Armée de l’Air) ; Colonel Major Tiéfing KONATE (Gendarmerie nationale) ; Colonel Major Amadou Sacafourou GUEYE (Direction des Transmissions et des Télécommunications des Armées) ; Colonel Major Bougouzié SANOGO (Direction centrale des Services de Santé des Armées) ; Colonel Major Gangaly DIALLO (Direction centrale des Services de Santé des Armées). AU TITRE DU MINISTERE DE LA SECURITE INTERIEURE ET DE LA PROTECTION CIVILE : – Au Grade d’Inspecteur général : Contrôleur général Hildebert TRAORE ; Contrôleur général Alioune Badara DIAMOUTENE ; Contrôleur général Niania Youssouf DIALLO ; Contrôleur général Abdoul DIA. AU TITRE DU MINISTERE DU LOGEMENT, DES AFFAIRES FONCIERES ET DE l’URBANISME : – Conseiller technique : Rouben THERA, Ingénieur des Constructions civiles. AU TITRE DU MINISTERE DE LA CULTURE : – Directeur général du Bureau malien du Droit d’Auteur : Andogoly GUINDO, Magistrat. AU TITRE DU MINISTERE DE LA COMMUNICATION : – Conseillers techniques : Mamadou KONATE, Planificateur ; Mamadou Hady TRAORE, Ingénieur de l’Information ; Seydou Baba TRAORE, Journaliste et Réalisateur. KOULOUBA, LE 21 SEPTEMBRE 2011 LE SECRETAIRE GENERAL DU GOUVERNEMENT. Mme DIAKITE Fatoumata N’DIAYE Officier de l’ordre national

22 Septembre : Le Monument « imaginaire » du cinquantenaire

En principe, il était prévu d’inaugurer le monument du cinquantenaire ce 22 septembre 2011. Malheureusement la promesse ne sera pas tenue car le monument est tombé dans l’imaginaire de ses promoteurs. l’année dernière, le cinquantenaire de notre pays a été marqué par de grandes réalisations et fêté avec faste. Avec l’inauguration de plusieurs grandes infrastructures comme l’Echangeur multiple à  Bamako, la Cité administrative, l’Hopital du Mali à  Yirimadio, Bamako a véritablement changé de visage. Mais le plus attendu et le plus symbolique était sans nul doute le fameux Monument du cinquantenaire avec le troisième pont de Bamako dont les inaugurations étaient prévues pour le 22 septembre 2011. L’un des projets dont s’est le plus vanté la Commission nationale du Cinquantenaire du Mali était la construction d’un Monument du Cinquantenaire sur le fleuve Niger. Il devait s’intégrer parmi les grands chantiers du 22 septembre. Le « Monument du Cinquantenaire », un édifice de 100 mètres de hauteur, érigé dans le lit du fleuve Djoliba avait alors crée la grogne de la société civile malienne qui a désapprouvé le projet . Confiés à  une entreprise chinoise, les travaux étaient évalués à  environ 3,1 milliards de F FCFA. l’année dernière le début des travaux a irrité les écologistes à  cause de l’emplacement du chantier dans le lit du fleuve Niger. Des voix se sont même élevées ici et là  pour condamner la construction de l’ouvrage en partie à  cause de l’ensablement et la pollution liée aux activités des populations riveraines. Malgré la polémique autour du ce site, le président de la commission d’organisation du cinquantenaire a tenté de rassurer : « Ce site a été choisi non seulement pour sa position stratégique, mais aussi à  cause du manque d’espace au centre-ville. Trouver un site a donc été la croix et la bannière. Mais, en accord avec l’Autorité du bassin du Niger (ABN), nous avons choisi celui-ci. Ce monument s’incruste parfaitement dans le plan d’aménagement des rives du fleuve Niger au niveau de la capitale. Nous allons aménager environ 32 kilomètres sur les deux rives du fleuve Niger pour la fluidité de la circulation. Rien à  faire ! Le Monument du Cinquantenaire était ainsi un symbole culturel fort, porteur d’un message intemporel. Une représentation du passage de témoin entre les générations. Mariage entre modernité et tradition, et tourné vers le développement et l’avenir. En lieu, C’’est aujourd’hui le troisième pont de Bamako qui est inauguré ce 22 Septembre 2011. Des sources affirment que le président de la République aurait renoncé à  la réalisation de ce monument face à  la pression de la société civile et la grogne des partenaires pour l’environnement. On se consolera avec le 3è Pont de Bamako, ouvrage majestueux de 1600m, entre Sotuba et Missabougou. En voilà  un joli cadeau pour notre 22 Septembre !

Libye : Des maliens en prison à Jedidah

Prison de Jedidah-Libye: 300 Maliens dans les geôles du CNT, 40 portés disparus – L’information nous a été donnée par certains ressortissants maliens, rapatriés de Libye, il y a quelques jours : « Nous avons laissé derrière nous plusieurs Maliens, de toutes les ethnies, dans la prison de Jedidah, l’une des plus terribles en Libye. Pendant notre fuite, on nous a dit qu’il y avait des gens qui ont disparu ». Contacté par nos soins, dans l’après-midi du vendredi 16 septembre, un diplomate basé dans un pays arabe et qui requiert l’anonymat, a confirmé les faits. Selon lui, ce sont environ 300 Maliens qui croupissent dans la prison de Jedidah, en Libye et on dénombre 40 personnes disparues. Le diplomate de souligner que « toutes ces informations ont été transmises aux ministères des Affaires Etrangères et à  celui des Maliens de l’Extérieur ». Pour le moment, c’est silence radio du côté de Bamako. Comme à  l’accoutumée. C’est à  l’international que des voix s’élèvent pour dénoncer les exactions commises par le Conseil national de transition. C’est ainsi que l’un des membres de l’association Défense-Etrangers en Libye, avec qui nous avons échangé au téléphone, affirme, lui aussi, qu’environ 600 personnes, surtout des maliens et nigériens, sont détenues et « torturées » par les nouvelles autorités libyennes. « Sur la base d’informations fiables, environ 300 étrangers, essentiellement des Touareg du Mali, croupissent actuellement dans les prisons libyennes. Ils sont persécutés par les forces de sécurité du nouveau régime » du Conseil national de transition (CNT), selon un communiqué de l’association, publié sur un site Internet. « Certains disent qu’ils ont été tués et enterrés dans une fosse commune. Il faut que les gouvernements de leurs pays d’origine réagissent enfin, et que le CNT donne sa version des faits », poursuit-elle. Selon l’association, les témoignages ont été recueillis auprès de contacts sur place qui se cachent et craignent pour leur vie, ou bien de détenus qui soudoient des geôliers pour pouvoir communiquer avec l’extérieur. Ils ont affirmé avoir saisi les autorités maliennes et sollicité une rencontre pour leur « expliquer la situation et demander les mesures prises pour réclamer la libération des étrangers emprisonnés en Libye ». Il faut reconnaà®tre que de tout temps, les Africains au Sud du Sahara, et les noirs en général, connaissent une vie très difficile en Libye. Au temps de Kadhafi, cette main-d’œuvre bon marché était l’objet de discrimination et d’exactions de toutes sortes. Ils étaient dépossédés de leurs biens tous les jours, sans compter le grand nombre qui était jeté en prison sans jugement. Certains y perdaient la vie. Avec la guerre contre le régime Kadhafiste, la situation des sud sahariens a été encore pire. Tout noir est confondu aux mercenaires de Kadhafi et est livré à  une torture impitoyable s’il n’est pas tout de suite abattu. Ceux qui ont regagné le Niger, le Mali ou le Burkina Faso savent à  quel prix ils ont pu sauver leur tête. Aujourd’hui, dans les zones conquises par le CNT, nous confie le diplomate que nous avons contacté, aucune juridiction véritable n’existe pour le moment. Le pays est donc livré aux nouveaux maà®tres. Espérons que, dans un proche avenir, nos autorités compétentes sortiront nos compatriotes dans cette situation qui n’a que trop duré.

Festivités du 22 septembre : Un 3è pont en cadeau pour Bamako

Toutes les capitales régionales vibreront au rythme du 51ème 22 septembre 2011. C’’est du moins ce qu’à  laissé entendre le directeur de l’information et des relations publiques des armées (Dirpa), le Col Idrissa Traoré. Déjà  les préparatifs vont bon train et les plus hautes autorités entendentréserver à  ce jour commémoratif de l’indépendance du pays, un accueil digne. A Bamako, on assistera, comme d’habitude, à  une cérémonie de prise d’armes à  la place d’arme du génie militaire à  Kati. A en croire le Colonel Traoré, au total, 300 éléments des forces armées et de sécurité défileront sur l’aire des festivités officielles. Mais au préalable, la veille (c’est-à -dire dans la nuit 21 au 22 septembre), les différents corps para militaire procéderont à  la retraite aux flambeaux. Cet élément des festivités se déroulera sur 8 itinéraires (dont 4 sur la rive droite et 4 sur la rive gauche). Les sites sont entre autres, le Monument de l’indépendance, Koulouba, Samé, le cinéma Babemba, le Rond-point de la colombe, le monument Kwamé NKrumah, le Monument de l’indépendance… Par ailleurs, il est à  noter que les festivités du 22 septembre 2011 seront marquées par une série d’inauguration dont celle du 3ème pont de Bamako dénommé le « Pont de l’amitité sino- malienne » et de nombreux chantiers liés à  la mise en œuvre du Programme spécial pour le développement du nord (Pspsdn). Un pont flambant neuf L’opération de libération de l’emprise des travaux des voies d’accès du 3ème pont de Bamako qui le relient à  la route Bamako-Ségou et à  l’axe Bamako-Koulikoro a été lancée, le 8 septembre dernier, par la démolition de certains bâtiments déclarés d’utilité publique par le Décret N°10- 673 /P-RM du 23 décembre 2010. Cette opération, qui a duré 3 jours permettra de libérer ces différentes voies en vue d’une exploitation rationnelle du 3ème Pont dont l’inauguration est prévue pour le 22 septembre prochain, par le Président ATT. l’ouvrage constitue l’un des plus grands chantiers de génie civil jamais engagé au Mali et le plus grand projet offert par la Chine en Afrique de l’Ouest. Décongestionner la circulation, faciliter la mobilité, améliorer la qualité de vie et le dynamisme économique dans la capitale, sont les principaux bénéfices attendus de la construction du 3è pont de Bamako, dont les travaux sont presque achevés. Cet ouvrage permettra, conformément au Projet de développement économique et social (PDES) initié par les pouvoirs publics, de fluidifier un trafic de plus en plus dense dans une capitale qui s’est hissée ces dernières années au rang des grandes métropoles africaines avec une population estimée à  près de deux millions d’habitants. Du coup, l’infrastructure va aider à  réduire les encombrements à  l’entrée et à  la sortie de Bamako, à  décongestionner les rues de la ville, à  améliorer la sécurité routière et surtout à  embellir la capitale. La construction d’un troisième pont avait été sollicitée par le chef de l’à‰tat malien auprès de son homologue chinois, Hu Jintao, à  l’occasion du Forum sur la coopération sino-africaine tenu en novembre 2006 à  Pékin. Le premier coup de pioche de l’ouvrage a été donné par les présidents chinois, Hu Jintao, et malien, Amadou Toumani Touré le 13 février 2009. Ce pont qui sera baptisé « Pont de l’Amitié Sino-Malienne » enjambera le fleuve Niger au niveau de Sotuba sur environ un kilomètre.

Barrage du Seuil de Djenné : Dans la foulée des chantiers du 22 Septembre

Après le barrage de Félou ( Kayes ) inauguré en 2009, la pose de la première pierre du barrage du Seuil de Djenné, constitue un autre grand chantier voulu par ATT. A l’approche du 22 septembre, l’occasion était toute rêvée pour le président ATT de poser les fondements de ce barrage hydro-électrique, qui sera le 2è plus grand barrage après celui de Markhala et qui fournira de l’électricité. Réalisation à  hauteur de 19 milliards de nos francs, en parti financé par la BAD( Banque Africaine de Développement ), l’ouvrage devrait être prêt d’ici 37 mois. A ce moment là , C’’est le successeur d’ATT qui l’inaugurera sans doute. Situé à  Soala, une localité à  15 km de la ville de Djenné sur la rive droite du fleuve Bani, l’ouvrage ou «Â  Seuil de Djenné », devrait accroà®tre les potentialités non seulement agricoles, pastorales mais aussi économiques de cette région du Nord Mali, enclavée en palliant à  la sécheresse de la zone, tout en relançant les activités agro-pastorales. ATT, originaire lui-même du Nord a toujours eu à  C’œur de pérenniser le développement dans les contrées le plus lointaines du pays et l’inauguration valait le déplacement du président, en compagnie d’une forte délégation ministérielle. Délégation accueillie en grandes pompes par les populations locales, chasseurs et autres marionnettistes, mobilisés pour al circonstance. Fournisseur d’électricité et autres avantages Au-delà  de potentialités agricoles, l’ouvrage va fournir de l’électricité à  la ville de Djenné, et ses alentours. Un progrès de taille dans une région pauvre en infrastructures, et qui va bénéficier des retombées. l’ouvrage sera un barrage-pont de 316 mètres qui va relier les deux rives du Bani. Ce qui veut dire que les habitants de Djenné n’auront plus à  le fleuve en période de crues. Avec la construction du barrage, ce sont plus de 15 000 hectares qui seront aménagés. Vingt cinq kilomètres de routes seront bitumés. Il sera réalisé 54 km de digues de protection et plusieurs kilomètres de pistes rurales. Il est également prévu la construction d’un centre de santé communautaire à  Sarantomo et la construction du siège local pour la gestion du seuil à  Soala, rapporte un correspondant. «Â  Le barrage de Djenné a pour objectif de pallier les effets de la sècheresse et de relancer les activités agro-sylvo-pastorales dans le cercle pour le plus grand bonheur des populations», a précisé Aghatam Ag Alhassane, le ministre de l’Agriculture, qui aussi ajouté que l’ouvrage va permettre la création d’emplois directs et indirects, environ 45 000. Chose promise, chose donc due, ATT s’est dit lui fier du démarrage de cet ouvrage : «Â  Ce qui nous appartient et ce que nous avons de plus précieux, C’’est certainement l’agriculture. C’’est la raison pour laquelle nous avons mis beaucoup d’efforts dans l’aménagement de terres pour l’agriculture. Nous avons pu réaliser le seuil de Talo. Aujourd’hui par la grâce de Dieu, nous avons démarré les travaux de celui de Djenné avec l’aide des partenaires financiers que je tiens à  remercier ». Voilà  qui nourrit, le grand rêve d’ATTA de faire du Mali, une puissance verte dans la sous région ouest-africaine. Et avec l’aide des partenaires financiers fortement mobilisés. Partenaires qui sont la BAD, en tête de file, la banque islamique de développement, BID, la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA), la Banque mondiale, la Banque d’investissement et de développement communautaire (BIDC), le Fonds saoudien pour le développement (FSD), le Fonds de l’Opep (Organisation des pays producteurs de pétrole), le Fonds international pour le développement agricole (FIDA) et la Banque import-export de la Corée du Sud. Ouvrage majeur, le Barrage du Seuil de Djenné, constitue une réalisation qui va s’inscrire dans le palmarès du président Amadou Toumani Touré, et dans la perspective des chantiers du 22 septembre. A quelques mois de la fin de son mandat, ATT aura laissé son empreinte dans l’architecture agro-économique du Mali. Et situé au Nord du Mali, il n’en fallait pas plus.

28 septembre 2009 -28 septembre 2010 : Triste anniversaire en Guinée

Souvenir amer, les responsables impunis ? Le 28 septembre 2009, l’opposition guinéenne se rassemblait au stade du même nom à  Conakry pour manifester contre l’éventuelle candidature du capitaine président Moussa Dadis Camara. Le stade avait alors été encerclé par des militaires déployés vraisemblablement par le chef de la junte de l’époque. Les forces de sécurité censées garantir la sécurité des citoyens, procédera à  une barbarie sans nom. Selon les chiffres de l’organisation des nations unies (ONU), il y aurait eut plus de 150 morts, une centaine de femmes violées et mutilées. Certains leaders ont même été pris à  parti par des militaires. Certains témoins ont affirmé par ailleurs que des miliciens sierra léonais et libériens étaient infiltrés dans la foule. Un an après le sinistre, les principaux instigateurs du massacre restent impunis malgré leur écartement du pouvoir. Le capitaine Moussa Dadis Camara est en convalescence au Burkina-Faso suite à  la tentative de meurtre de son aide de camp à  son encontre, en décembre dernier. Celui-ci qui était au premier rang au stade du 28 septembre, est en fuite depuis près de 10 mois. Les anciens ministres Claude Pivi et Moussa Tiégboro Camara, ne sont pour leur part, pas du tout inquiétés pour le moment. Souillées à  vie Ce jour là  restera à  jamais marqué dans la mémoire des nombreuses guinéennes violées et mutilées par des «hommes de loi ». Certaines seront même séquestrées durant plusieurs jours chez leurs bourreaux et d’autres violées en pleine rue. Elles seront pour la plupart chassées du domicile conjugale. Leurs maris les jugeant souillées à  vie. Rejetant la faute de ces exactions sur ces pauvres et malheureuses femmes. Dans ce pays o๠la pudeur est une règle d’or, nombreuses sont celles qui ont osé témoigner et s’exprimer sur les viols qu’elles ont subis. Une mère de famille témoigne au micro de nos confrères de RFI : «Â Ce qui s’est passé le 28 septembre, J’ai l’impression que pour moi, ce n’est pas encore fini. Quand je pense à  tous ces militaires qui sont passés sur moi, ça me traumatise. Mon mari m’a quitté, je me sens seule, ma vie s’est arrêtée le 28 septembre, C’’est terrible. J’ai pensé, sincèrement, à  me suicider, heureusement J’ai pensé à  mes enfants. Finalement, je me dis, tu te fais ça, toi peut-être ça va être réglé, mais pour tes enfants, ils n’auront personne à  côté. C’’est un cauchemard et le cauchemard continue…  », a déclaré Oumou, au bord du désespoir. Pas de manifestation en Guinée ! Un an jour pour jour après les évènements sanglants qui ont traumatisé l’ensemble du pays, aucune manifestation n’est prévue pour saluer la mémoire des victimes. à€ l’exception d’une prière qui aura lieu ce soir à  la grande mosquée de Conakry. On a l’impression que le gouvernement de transition voudrait éviter de heurter la susceptibilité de certains hauts cadres du pays et militaires. Cela dit, ce crime ne restera probablement pas impuni puisqu’un rapport d’enquête a été publié en milieu de semaine dernière. Ce rapport situe la responsabilité des militaires en place au moment des faits. Le capitaine Camara, son aide de camp Toumba, son neveu Moussa Tiégboro Camara et l’ancien porte parole du gouvernement Claude Pivi y sont notamment mis en cause. l’affaire suit son court. La majorité des victimes souhaiterait que les responsables soient jugés par un tribunal international sinon, il risquerait de ne pas y avoir de justice équitable au cas o๠C’’est la Guinée elle-même qui procéderait au jugement.

Cinquantenaire du Mali : 2000 jeunes retracent l’histoire du Mali

Au lendemain du 22 septembre, date anniversaire de l’indépendance du Mali et du défilé militaire, le défilé civil s’est tenu ce jeudi au stade omnisport Modibo Keita. C’’était en présence du président de la république, son excellence Amadou Toumani Touré, avec à  ses côtés, le premier ministre centrafricain, les membres du gouvernement et les représentants des différentes diplomaties étrangères du Mali. D’entrée de jeu, l’hymne national du Mali sera chantée par l’ensemble instrumental du Mali en langue nationale Bambara, avant le début du défilé civil. Souvenir, souvenir Les tiliadènes (majorettes en tamashek) ont donné le ton pour deux heures de spectacle riche en couleurs. La cinquantaine de jeunes filles étaient coiffées, habillées et chaussées dans la pure tradition malienne. Coiffures sonrhaà¯, chemises bobo, jupes khassonké et bottes confectionnése à  la maison des artisans du Mali (artisanat). Elle ont présenté des chants et danses effectuées jadis par les adolescentes au clair de lune. Ce qui a rappelé bien des souvenirs à  de nombreuses tatas et mamies présentes au stade. Notamment les ministres Maiga Sina Damba (promotion féminine), Siby Ginette Bellegarde (enseignement supérieur), Diallo Madeleine Bah ( élevage et pêche)… et bien d’autres. Après les Tiliadènes, suivront de nombreuses autres défilés dont : l’association des personnes de petite taille, les associations de femmes, jeunes et groupements, les pionniers, les artistes et sportifs, les majorettes de la fondation pour l’enfance et d’océan communication, les élèves et étudiants du Mali, les 8 régions administratives du pays et le district de Bamako. Répertoire musical du Mali profond Durant environ 30 minutes, la chorale composée par les étudiants du conservatoire des arts et métiers multimédia Balla Fasséké Kouyaté de Bamako et quelques jeunes artistes du pays, a émerveillé le public et l’ensemble du Mali. Elle a revisité tout le répertoire musical du pays, du nord au sud et d’est en ouest. Tout le monde se retrouvait à  travers les chansons qui se suivait car, interprétées dans plusieurs langues. Ce sont les morceaux qui ont marqué les 50 premières années du pays. Parmi les titres, figurent entre autres : « Sanou nèguè »Sikasso, « Da Monzon » Ségou, «Khasso »Kayes… Mouvement d’ensemble et tableau phonique Les 250 acteurs du mouvement d’ensemble et 2050 du tableau phonique ont émerveillé le public. La mise en scène réalisée par le célèbre comédien, acteur et metteur en scène Kardjigué Laà¯co Traoré, retrace l’histoire du Mali de l’époque paléolithique jusqu’à  la troisième république. Ainsi, les 2300 jeunes du conservatoire de Bamako, du ballet national et de l’institut national des arts (INA) ont fait ressortir le Mali dans toute sa diversité. Le ballet a débuté par l’illustration des différents empires africains : Le Ghana, le Sosso, le Mali et le Songhaà¯. Suivra la pénétration coloniale française avec la bataille de Sabouciré et la résistance. A cela, succèdera la création et l’éclatement de la fédération du Mali. Après ces figurines, les différents régimes ont été dépeints avec l’accession à  la souveraineté nationale proclamée le 22 septembre 1960 par le premier président Modibo Keita. Avec le tableau phonique suivant le mouvement d’ensemble, on pouvait apercevoir les différents les images de différents résistants tels Babemba, Damonzon, Soundjata Keita, Aoua Keita ,Fily Dabo Sissoko, Hamadoun Dicko, Modibo Keita, Moussa Traoré, Alpha Oumar Konaré et Amadou Toumani Touré. Egalement des inscriptions rappelant tout un chacun au maintien et à  la pérennisation de la paix dans ce pays qui constitue un véritable exemple de stabilité politique et sociale dans la région. A la fin de ce rappel historique, le chef de l’Etat ATT a remis le drapeau tricolore à  la jeunesse malienne pour la postérité.

Indépendance : les 50 ans du Mali célébrés avec Faste

Une cérémonie pas comme les autres car il s’agit de l’anniversaire du 50 ans du Mali. Raison pour laquelle 8 chefs d’Etats, de gouvernement et plusieurs délégations africains ont pris part au defilé militaire auprès du chef de l’Etat Amadou Toumani Touré. Près d’une dizaine des chefs d’Etats présents à  la fête Ils sont entre entre autres le guide de la Révolution libyenne, le colonel Mouammar El-Kadhafi, les présidents Mohamed Ould Abdel Aziz de Mauritanie, Blaise Compaoré du Burkina Faso, Denis Sassou N’Guesso du Congo, Thomas Yayi Boni du Bénin et Faure Essozimna Gnassingbé du Togo, le général Sekouba Konaté de la Guinée Conakry, Idriss Debi Itno du Tchad, le prince Aga Khan. Et s’y ajoutent Cavaye Yeguie Djibril (président de l’Assemblée nationale du Cameroun), Soro Guillaume (Premier ministre de Côte d’Ivoire), Faustin Archange Touadera (Premier ministre de la Centrafrique), Abdousalami Aboubacar (ancien président de la République du Nigéria). La République Populaire de Chine, pays avec qui le Mali entretient une coopération fructueuse depuis son indépendance, était présente à  travers M. Li Shenglin, ministre des Communications et des Transports de Chine. l’UEMOA était représentée par le président de la commission, Soumaà¯la Cissé, la BOAD par Jean Marcel Aboumon, chef de la mission résidente et la BOAD par son vice président, Bassary Touré. Ils étaient tous présents à  la tribune du défilé militaire . Les grands absents Le grand absent est le président Abdoulaye Wade du Sénégal qui a été représenté par son fils et ministre d’Etat chargé de la Coopération internationale, Karim Wade. Une source nous confirme que cette absence serait lié à  l’ état de santé du vieux lion de la Téranga. Autre absence est celle du président Algérien Abdelaziz Bouteflika. Toute chose qui ne passera pas non plus inaperçue à  cause de la tension entre les deux pays liée aux divergences sur la gestion du terrorisme dans la bande sahélo-saharienne. L’Algérie a été représentée par Abdelkader Bensalah, président du conseil de la nation, le Niger par son ministre de la défense. Quant à  la France, l’ancienne puissance coloniale, elle devait être représentée par Brice Hortefeux, ministre français de l’Intérieur. Le public fasciné par les démonstrations des aéronefs l’assistance a pu suivre une série de défilés de troupes à  pieds, d’engins motorisés, le passage des aéronefs, des Marchetitis et MIG et des parachutes sportifs maliens et libyens. C’’était devant une dizaine de Chefs d’Etats africains, de plusieurs chefs et membres de gouvernements d’Afrique et de l’occident et sans oublier le public venu de partout pour assister cette fête historique du Mali. l’un des temps forts de cette cérémonie était le passage des aéronefs par la démonstration permettant de dessiner le drapeau Mali dans le ciel (vert, jaune rouge), et les MIGS qui descendaient à  basse altitude des bruits assourdissants. C’’est vers 14 heures que le defilé a pris fin avec les parachutistes. Il est prévu Jeudi le défilé civil compte tenu du programme chargé de la journée du mercredi. Il est à  signaler que Moussa Traoré et Alpha Oumar Konaré n’ont pas pris part à  cette fête du cinquantenaire. Ont t-il refusé de prendre part à  la tribune du defilé militaire ?

Discours du chef de l’état à l’occasion de la célébration du 22 Septembre

Mes Chers Compatriotes, Frères Africains, Hôtes du Mali, Nous sommes à  la veille du 22 septembre, date historique, vécue intensément par notre peuple qui I’a intériorisée par un raccourci enthousiasmant, en l’appelant familièrement le 22. Cette journée a été commémorée, soit dans Ie faste soit dans la ferveur du recueillement selon les circonstances, mais la manière de la célébrer n’a jamais altéré la profonde signification qui s’attache à  l’événement. On se souvient, qu’après le rêve avorté des premiers pas de l’intégration africaine, suite a I’éclatement de la Fédération du Mali, le Président Modibo KEITA a solennellement proclamé l’indépendance du Mali, le 22 septembre 1960, en ces termes, je cite : La République du Mali est née. Le Mali continue. Toutes les Maliennes et tous les Maliens doivent se considérer comme mobilisés pour la construction de la République du Mali, patrie de tous ceux qui sont fermement attachés à  la réalisation de l’Indépendance et de l’Unité africaine, toutes les Maliennes et tous les Maliens doivent accepter tous les sacrifices pour que notre pays puisse sortir grandi, rayonnant, de l’épreuve qu’il traverse pour que les Africains libres, réellement libres, puissent, sans possibilité d’ingérence, s’unir pour que s’affirme une grande nation africaine qui marquera de son sceau la politique internationale, pour que la paix, espoir des peuples en voie de développement, s’établisse entre tous les pays du Monde… . Fin de citation. Une semaine plus tard, l’Assemblée Générale de l’Organisation des Nation-Unies, en sa 15ème session, admettait la République du Mali, comme membre de l’organisation mondiale. II y a cinquante ans, que ce double événement historique s’est produit et cela nous offre l’heureuse occasion, de jeter un regard sur le cheminement du peuple du Mali, sur ses constructions successives à  différentes époques, sur les défis auxquels il faut faire face. Chers compatriotes, La période coloniale a enserré dans ses mailles, des peuples qui avaient bâti de brillantes civilisations, fondées sur une organisation politique et sociale, forte de son équilibre et des valeurs qui la sous-tendaient et dont certaines parmi les plus importantes ont résisté à  l’usure du temps et ont continué à  nous inspirer : Le sens de l’honneur, de la dignité, de la tolérance et de la solidarité constitue des valeurs sur lesquelles repose notre société et C’’est là , un héritage plusieurs fois séculaire. Quand nous évoquons les empires et les royaumes, qui se sont succédé sur notre terre natale, ce n’est pas pour nous refugier dans une auto satisfaction stérile, sans liens avec les réalités du présent, mais pour nous convaincre que si la République du Mali a cinquante années d’existence, le Mali est vieux de plusieurs siècles, il a abrité des Etats organisés et dont Ie dynamisme surtout économique, à  travers les échanges commerciaux transsahariens, ont été de puissants facteurs de prospérité, des Etats qui ont su créer des réseaux de relations et de brassage humain, à  l’origine d’un humanisme fécond. Nos traditions d’hospitalité, de mesure, d’humilité et de partage nous viennent de loin. Nées au C’œur de l’or, des richesses de diverses natures, les valeurs n’ont pas ployé sous le poids des considérations matérialistes. l’individu n’était pas riche, C’’est la famille, C’’est le groupe qui l’était. Espace d’échanges multiples, le Mali du 14ème siècle, parce qu’il avait su élargir ses relations économiques, diplomatiques et religieuses, avec Ie monde arabo-musulman et européen, avait accédé à  la réputation internationale et son rayonnement culturel avait atteint d’autres parties du monde. Hélas ! les crises de croissance endogènes, les ambitions aventureuses des hommes venus d’autres horizons, explorateurs, missionnaires, marchands, l’attrait des ressources naturelles, la recherche des zones d’influence et des positions stratégiques confortées, par les découvertes scientifiques, ont fait des empires et royaumes l’objet de convoitise et la cible des visées expansionnistes. Mes chers compatriotes, En ce jour solennel, nos pensées vont à  ceux qui, avec courage et détermination, se sont opposés, de toutes leurs forces, à  la pénétration coloniale, à  la domination étrangère. Les résistants, puisqu’il s’agit d’eux, ayant accepté parfois le sacrifice ultime au nom de la liberté, au nom de l’honneur et de la dignité, méritent notre reconnaissance éternelle, notre respect et notre admiration. La suite, nous la connaissons : le déséquilibre des rapports de force, la suprématie des armes et des technologies de conquête, les rêves démesurés de géopolitique, ont fait de la colonisation, une réalité douloureusement vécue par notre peuple et dévoilée aux jeunes générations, grâce au travail méticuleux des sources orales et à  l’intelligence des historiens du Mali, de l’Afrique et du reste du monde. Je rends un vibrant hommage à  ces mémoires immortelles que le temps ne peut délaver. Je ne m’étendrai pas sur la période coloniale pour rester en phase avec des millions de Maliens et Maliennes qui ne l’ont pas connue et qui interrogent le temps présent, pour qu’il leur offre des raisons de vivre et d’espérer. Toutefois, à  la suite des résistants qui restent pour nous une source inépuisable d’inspiration, je me tourne vers des hommes et des femmes, qui se sont identifiés au destin de notre peuple et qui ont dédié leur combat à  l’émancipation de notre pays, au prix de multiples sacrifices, y compris le sacrifice ultime. Grâce à  leur courage et à  leur abnégation, le 22 Septembre 1960 a pris date dans notre histoire et s’est incrusté dans la conscience collective des Maliens et Maliennes, comme une renaissance. A ces hommes et femmes exceptionnels, J’exprime toute la reconnaissance du peuple du Mali et m’incline devant la mémoire de ceux qui ne sont plus de ce monde. Ils ont ouvert la marche de la construction nationale. Depuis lors, que de chemin parcouru, que d’expériences accumulées, que de projets initiés et réalisés, que de sacrifices consentis, que d’épreuves douloureuses ou tragiques endurées, que de divergences exacerbées, contenues ou résorbées. Mes chers compatriotes, En 50 ans, les Institutions politico-Administratives qui se sont succédé, en fonction des choix politiques et économiques retenus, ont engagé le peuple du Mali sur de nombreux chantiers de construction nationale. Les résultats obtenus, en raison des objectifs définis, des contraintes du moment, des stratégies mises en œuvre ont varié d’une époque à  l’autre. Chaque séquence s’est appuyée sur les acquis de la précédente. Mais, nous soulignons avec force, que l’acteur principal dans tous les cas a été le peuple du Mali qui n’a pas manqué, chaque fois que les circonstances l’exigeaient, d’imposer ses choix. Les résultats enregistrés dans les différents secteurs d’activités jusqu’à  ce jour sont significatifs. lls sont à  l’actif du peuple du Mali tout entier qui a toutes les raisons d’en être fier. Chers compatriotes, Le développement socio-culturel, le développement rural, industriel et énergétique, Ie développement des infrastructures, des moyens d’information et de communication, de l’urbanisme et de l’habitat, de l’artisanat et du tourisme et des relations extérieures, ont connu des avancées hautement significatives au regard de la situation à  la veille de notre accession à  l’independance. Quelques chiffres à  titre d’illustration : Le 22 septembre 1960, le Mali disposait de 350 km de route bitumée contre 5700 km en 2010 ; la Fonction publique comptait moins de 20 cadres de catégorie A contre 12.500 aujourd’hui. Au plan agricole, les superficies aménagées pour l’irrigation s’élevaient à  50.000 hectares contre 345.240 aujourd’hui. l’approvisionnement en eau, assuré par 3 stations de pompage, touchait seulement 2% de la population ; le taux de couverture en 2010 est de 73,34 % pour l’accès à  l’eau potable. Quant au réseau électrique, il était alimenté par deux mini centrales (à  Darsalam et Félou) alors que le Mali de 2010 totalise 19 centrales autonomes et 6 centrales de réseaux interconnectés. Sur la même période, la population de notre pays est passée de 04 millions à  14,5 millions d’habitants. A tous les artisans de la construction nationale des 50 dernières années, à  ceux qui, à  différentes époques, ont donné le meilleur d’eux-mêmes, en vue de la promotion individuelle et collective des Maliens, J’exprime les vives félicitations et la reconnaissance de la nation. Par ailleurs, je ne puis m’empêcher de rappeler que le 20 janvier 1961, la République du Mali décidait de l’évacuation des troupes étrangères stationnées sur son territoire. La célébration du cinquantenaire de l’independance de notre pays m’offre l’occasion, de rendre un hommage mérité à  nos forces armées et de sécurité qui ont marqué dignement leur présence sur tous les grands chantiers de la construction nationale et du maintien de la Paix en Afrique et dans le Monde. Je n’oublie pas, les organisations socio-professionnelles, les organisations syndicales qui ont pris une part active dans la libération de notre peuple de la domination coloniale, comme dans toutes les étapes décisives de l’évolution historique du Mali indépendant. Je leur exprime ici la reconnaissance de la Nation tout entière. Mes chers compatriotes, s’agissant de nos compatriotes résidant à  l’extérieur, ils ont perpétué une tradition de solidarité, en restant attentif à  tous les frémissements de la mère patrie. Leur apport à  la construction nationale est inestimable. Je les en félicite et les encourage à  persévérer dans cette voie. De nombreux partenaires au développement ont accompagné le peuple du Mali depuis les premières heures de son indépendance. Notre peuple est jaloux de sa dignité, de sa liberté, mais il a apprécié et continue d’apprécier l’action de tous ceux qui, dans Ie cadre de la coopération, œuvrent pour l’amélioration des conditions de vie de nos populations. l’accession à  l’independance fut le temps de la rupture avec les fondements de la colonisation. Mais le peuple du Mali a toujours exprimé sa volonté de coopérer avec tous les peuples qui respectent sa souveraineté et partagent ses idéaux. Cette ligne est toujours d’actualité. Chers compatriotes, M’adressant aux Hôtes du Mali et aux Frères Africains vivant au Mali, je les remercie d’avoir choisi de vivre parmi nous soit le temps d’une mission, soit de façon durable ou définitive. Ils ont partagé avec nous, les instants de joie, mais aussi les dures épreuves de la vie, je voudrais les en remercier et leur exprimer notre reconnaissance. En célébrant le cinquantenaire de l’accession de notre pays à  la souveraineté internationale, nous avons à  C’œur de tirer les enseignements de ce parcours, de nous préparer à  faire face aux défis qui jalonnent la voie du développement. Nos succès indéniables, succès patiemment accumulés au cours du demi-siècle écoulé, succès qui résultent de I’action de toutes les filles et de tous les fils du Mali, ne doivent pas nous faire oublier qu’il existe encore, sur le chemin du développement, des défis à  relever et des victoires nouvelles à  remporter. Au nombre de ces défis, je voudrais évoquer les réformes en cours ou à  venir, notamment : Le découpage administratif du territoire avec la création de nouvelles régions, de nouveaux cercles, dans le souci d’une meilleure gouvernance du pays, La relecture de la loi portant statut particulier du District de Bamako, pour permettre d’élire un Maire pour notre capitale, La nouvelle carte judiciaire visant à  améliorer les services rendus aux justiciables et le projet de code des personnes et de la famille appelé à  baliser notre marche continue vers une société enracinée dans ses valeurs de civilisation et ouverte sur le monde. Chers compatriotes, s’agissant de la démocratie, de son approfondissement, J’ai confié à  une équipe d’Experts nationaux, une étude visant à  définir des reformes susceptibles, de conforter notre processus démocratique. Les conclusions qui en sont issues, seront prochainement soumises à  l’appréciation de notre peuple, par voie référendaire, après leur adoption par l’Assemblée Nationale. l’une des exigences de la démocratie, C’’est aussi la promotion des pratiques de bonne gouvernance ; la rigueur dans la gestion des ressources publiques constitue, aujourd’hui, une des conditions indispensables, pour Ie développement économique, social et culturel, auquel notre peuple légitimement aspire. Chacun de nous devra se convaincre de l’extrême importance d’œuvrer dans ce sens. Mes chers Compatriotes, Comment ne pas revenir encore une fois, sur les préoccupations communes à  nous tous et qui ont trait à  la situation de l’école. On se souvient, qu’au lendemain de notre indépendance l’une des priorités fortement exprimée était de former, de bien former des cadres, dont l’économie nationale avait besoin, aptes à  prendre en main le développement du pays, dans tous les secteurs. Cette préoccupation est demeurée une constante pour notre pays, elle est aujourd’hui d’une brûlante actualité, particulièrement dans le contexte des mutations, que le monde a connues et qui placent la qualité des ressources humaines au C’œur du développement. Me fondant sur cette réalité, je réitère mon appel à  tous les acteurs impliqués dans la marche de l’école, enseignants, parents d’élèves, autorités scolaires et universitaires, élèves et étudiants pour que chacun comprenne, que dans le monde concurrentiel o๠nous vivons, nous n’avons d’autre choix que de tendre vers l’excellence, en assurant la formation des hommes et des femmes qui se distingueront par leur compétence. Par ailleurs, le développement de l’emploi d’une manière générale, celui des jeunes en particulier figurent au nombre des priorités. A ce titre, nous devons mobiliser toutes nos énergies pour Ie futur. Mes chers compatriotes, Nous sommes fiers, d’être les héritiers des grands empires et des royaumes, qui se sont développés sur notre sol. Ces entités répétons-le, ont vécu sur des valeurs positives, que nous devons aujourd’hui chercher à  intégrer, dans nos comportements de tous les jours. Dans cet ordre d’idée, le respect du bien public, le sens de l’Etat, plus que jamais, apparaissent comme des vertus à  fortifier pour que puissent murir à  leur contact, les jeunes générations porteuses du devenir de notre peuple. Mes chers compatriotes, Armée de ces valeurs, notre jeunesse saura poursuivre et amplifier les vastes chantiers qui conduisent au développement de notre pays. Dans cette œuvre, elle pourra s’appuyer sur nos réalisations dans le cadre du Projet pour le Développement Economique et Social, en matière de santé, d’éducation, d’infrastructures économiques et de développement agricole. Mais, l’atout majeur pour le développement du Mali des 50 prochaines années, sera incontestablement l’agro pastoral et l’exploitation dans sa diversité de notre potentiel minier. En plus de l’or, l’exploitation des réserves de fer, de manganèse et les bonnes perspectives, dans la recherche de l’uranium vont donner un nouveau souffle à  notre économie. Le pétrole jouera un rôle de premier plan dans cette reconfiguration de notre économie, au cours du demi-siècle à  venir. Les premiers forages, à  la préparation desquels travaillent les équipes techniques, seront bientôt réalisés. Mes chers compatriotes, Pour construire ce futur, riche de promesse, nous devons rester nous-mêmes. A cet égard, il me plaà®t de rappeler que le Peuple du Mali n’a jamais arraché une seule page de son histoire ; il a gardé intacte la mémoire de son parcours. Des Maliennes et des Maliens ont certes enduré des souffrances, porté des deuils, que les circonstances leur ont imposés, mais notre peuple n’a jamais accepté de tourner le dos à  l’avenir. l’appel du destin commun, la vision partagée du futur, au-delà  des vicissitudes du passé, l’ont incliné non à  s’enfermer dans le ressentiment, mais à  agir pour que toutes les filles et tous les fils se rapprochent, pour que les fractures se referment et génèrent des attitudes positives riches de fraternité et de spiritualité. Puisse la célébration du cinquantenaire de notre accession à  la souveraineté ouvrir de nouvelles avenues, dans cette direction et enraciner encore plus profondément dans les C’œurs et dans les esprits le pardon et la réconciliation. Mes chers compatriotes, Il me plaà®t de vous rappeler, que déjà  en 1992, en transmettant la charge, que J’ai assumée pendant la transition, J’avais déclaré à  propos de l’évolution politique de notre Pays, je cite : Il faut que la sagesse inspire à  notre pays la clémence, et que son peuple se réconcilie définitivement avec lui-même. Mais le pays ne peut pas oublier ceux qui sont morts en combattant pour la liberté et nous ne cesserons jamais de rendre hommage à  leur mémoire… Ceci exige légitimement non point qu’ils soient vengés, car l’avenir ne se construit pas sur la vengeance, mais que le droit soit dit. C’’est à  ce prix que le passé cessera de constituer pour chacun de nous un insupportable fardeau . (fin de citation). Dans le respect strict de l’indépendance de la justice, des décisions définitives de condamnation sont intervenues depuis. Elles ont été suivies de mesures politiques d’apaisement. Aujourd’hui, je voudrais demander à  notre Peuple et à  l’ensemble de la classe politique et de la société civile, de se joindre à  moi pour réfléchir à  la manière la plus adéquate, pour avancer sur le chemin de la réconciliation nationale. Cette démarche n’implique aucune approbation des faits ayant motivé des condamnations. J’ai été un des acteurs des évènements de mars 1991. Je mesure tout le poids de l’histoire et des responsabilités ! Mais, je connais la grandeur d’âme légendaire de notre Peuple. Mes Chers Compatriotes, Frères Africains, Hôtes du Mali, l’Histoire du Mali Indépendant, est intimement liée à  l’intégration et à  Unité africaine, consacrées par notre Constitution depuis 1960. Notre quête a été constante : de la Fédération du Mali à  l’Union Guinée-Ghana-Mali, du combat pour l’Unité africaine aux Etats-Unis d’Afrique, nous avons toujours été présents, voire à  l’avant-garde. Plus que jamais, nous poursuivrons notre combat pour une Afrique politiquement et économiquement forte. Ensemble, formons pour le Mali, notre Mali, des vœux de prospérité et de stabilité, pour son plein épanouissement. Comme les artisans valeureux de sa liberté et de sa dignité retrouvée, il y a cinquante ans, nous aussi, aujourd’hui, nous proclamons notre espérance et notre foi inébranlable en son avenir radieux. Vive le Mali dans une Afrique Unie et en Paix ! Je vous remercie de votre aimable attention !

22 septembre : En avant pour les 50 prochaines années !

Les acquis ! Ils sont là , culturels, politiques, économiques, sociétaux. Mais à  l’heure oà¹ à  New York, l’on évoque les OMD, ou objectifs du millénaire pour le développement pour lesquels les cinq prochaines années risquent de ne pas sufffire, le Mali s’apprête à  célébrer ce mercredi 50 ans d’indépendance. Car 50 ans, C’’est peu mais aussi beaucoup à  la fois. l’on a fait le bilan politique, rappelé l’action des pères fondateurs de l’indépendance comme Modibo Keita, Fily Dabo Sissoko, Mamadou Konaté, l’on tiré les leçons de l’héritage de tous ceux qui ont forgé le Mali libre et indépendant, de l’éclatement de la Fédération du Mali au coup d’état de 1991, qui apporta l’ère démocratique et mis fin au Parti Unique. l’on a évoqué ces 4 chefs d’états qui se sont succédés à  la tête de ce qui autrefois fut l’empire du Mandé de l’empereur Soundjata Keita, à  l’époque de la charte du Kurukanfuga. Aujourd’hui, nous avons une constitution, une république et un pluralisme démocratique et le droit de choisir son dirigeant. Nous vivons dans un pays, à  peu près stable politiquement, n’eut été les soubresauts de l’histoire, les épisodes sanglants, les chutes de régime dictatoriaux, auxquels très peu d’états africains ont échappé. Mais on ne construit pas une nation forte en seulement 50 ans et si les acquis sont nombreux, les défis sont milles fois plus grands. Les 50 prochaines années Dans quel Mali voulons-nous vivre demain ? Il fait bon vivre au Mali, diront certains, mais au 21è siècle, les objectifs restent en suspens : les acquis sociaux constituent l’épine dans le développement harmonieux d’un pays qui fait près de 15 millions d’habitants. Combien sur ce chiffre ont accès à  l’eau potable, à  la santé, au droit à  l’alimentation saine, à  l’emploi, à  la dignité à  laquelle aspire tout être humain sur cette terre ? Combien vivent en dessous du seuil de pauvreté ? Combien errent sans travail, surtout les jeunes, laissés à  eux-mêmes. Alors comment s’éduquer correctement, quant on a faim ? Comment vivre décemment, quant on a pas accès à  la santé et quant des milliers de femmes meurent chaque année en couches, quant le VIH Sida, la tuberculose et le paludisme tue des milliers d’âmes ? Voilà  autant de défis auxquels nous devrons faire face à  l’orée de ce troisième millénaire. Vision du futur Et puis il y a le rêve, la vision d’un état puissant, à  l’échelle internationale. Les visions inspirées des pères de l’indépendance et concrétisées par les homme modernes, les visions des jeunes, qui espèrent s’en sortir chez eux et non plus sur les routes de l’eldorado. En avant donc pour un Mali fort, démocratique et développé. Belles sont les infrastructures, plus beau encore, sont les hommes dignes, qui maà®trisent leurs destinées et partagent leurs richesses avec leurs prochains. Des richesses acquises au prix du sacrifice et du travail. De l’effort continu et conjugué. 50 ans, C’’est encore trop peu, mais suffisant pour dresser un bilan. Le Mali est aujourd’hui à  la croisée de son destin, tiraillé entre ses traditions et son désir de modernité. Il faut pouvoir concilier les deux et avancer vers un développement économique et social profitable à  tous ! Que le 22 septembre 2010 ouvre une nouvelle ère de prospérité pour le Mali de demain.

Célébration du Cinquantenaire : Les détails de la fête

Au siège de la Commission nationale du Cinquantenaire, c’est la course contre la montre à  seulement 24 heures du défilé militaire de la célébration des cinquante ans de l’indépendance de notre pays. La fièvre du dernier réglage est maitresse des lieux. Un programme sur mesure Le président de la commission, Oumar Hamadoun Dicko, est assailli de sollicitations. Si ce ne sont pas des invités venus enlever leurs cartes d’invitation, ce sont des artistes qui veulent s’assurer du dispositif technique mis en place pour eux ou de simples citoyens intéressés par le programme des festivités.La Place du cinquantenaire à  l’ACI 2000 qui va abriter le défilé militaire est déjà  parée des couleurs de la manifestation. Ce sont cinq tribunes officielles qui y sont installées : la tribune présidentielle est aux couleurs nationales et la carte d’invitation pour y accéder est aussi en vert, jaune, rouge ; la tribune verte (carte verte), la tribune jaune (carte jaune); la tribune branche (carte blanche); la tribune rouge (carte rouge). Les tribunes de presse sont installées en face des tribunes officielles. Ces tribunes sont reparties entre les organes de l’audiovisuel et de la presse écrite. Seuls les journalistes munis de leurs cartes (noir et rouge) y auront accès. Une dizaine de tribunes sont également mises à  la disposition d’un certain nombre de personnes invitées. Le grand public est, lui, invité à  prendre place de part et d’autre du boulevard qui accueillera le défilé militaire. « C’est en fonction des cartes que le dispositif a été mis en place. Il faudra que chacun respecte ce dispositif. On veut vraiment que les choses se fassent dans l’ordre, le respect et la discipline », a souhaité le président de la Commission nationale du Cinquantenaire. Une dizaine de chefs d’état attendus Une dizaine de chefs d’à‰tat et une trentaine de chefs de délégations sont attendues au défilé militaire. Les délégations étrangères commencent à  arriver dès aujourd’hui. L’hôtel Laà¯co de l’Amitié leur a été réservé. Les hôtels El Farouk, Salam et Radisson Blu, tous de haut standing, ont aussi été réquisitionnés. Les Bamakois sont invités à  sortir nombreux, comme à  leur habitude, à  l’accueil des délégations étrangères. Dès ce soir, le programme prévoit à  Koulouba, un diner offert aux hôtes et la première exécution de la « Symphonie du cinquantenaires ». Mercredi matin, ce sera donc le défilé militaire. Selon le chronogramme établi, la mise en place est terminée à  9 heures. Le président de la République, chef suprême des armées, passera en revue les troupes avant de s’installer à  la tribune officielle aux côtés de ses homologues des pays invités. Le passage de la patrouille aérienne ouvrira le défilé. Le défilé au sol sera marqué par le passage de la bannière des pays africains, des éléments de la protection civile, de la gendarmerie nationale, de la garde nationale, de la transmission et télécommunications des armées, du génie militaire, de l’armée de l’air, de l’armée de terre, de la compagnie de soutien, du service de santé des armées, des élèves des écoles militaires, du service des eaux et forêts, et de la douane. Le défilé sera bouclé par le saut des parachutistes. L’ensemble de la manifestation durera au moins 2h30. La boucle sera bouclée par l’intervention du chef de l’Etat. l’après-midi de mercredi devrait valoir le déplacement avec une garden-party au Parc national du Mali superbement aménagé puis dans la soirée une retraite aux flambeaux, des bals populaires et, à  minuit, un grand feu d’artifice.Hier, le public a assisté aux dernières répétitions des troupes. Le ministre de la Défense et des Anciens combattants, Natié Pléa, le chef d’à‰tat major général des armées, le général Gabriel Poudiougou, le chef d’à‰tat major de la Garde nationale, le colonel Broulaye Koné, le directeur général de la Police nationale, Niamé Kéita et d’autres officiers supérieurs des forces armées et de la sécurité y étaient présents. Une équipe de l’ORTM était aussi présente aux répétitions. Plus de 7 cameras de production et des cameras indépendantes seront mobilisées pour assurer la transmission en direct du grand défilé militaire.La fête du cinquantenaire va se poursuivre le lendemain jeudi avec le défilé civil au stade Omnisports Modibo Kéita. L’événement qui devrait se dérouler à  partir de 15 heures prévoit un défilé, des mouvements d’ensemble et un tableau phonique. Le défilé sera marqué par le passage de la fanfare de la garde nationale, des majorettes, des pionniers, des écoliers, des groupements et associations des jeunes, des femmes, des sportifs et artistes, des chasseurs. Le mois du Cinquantenaire sera bouclé le 30 septembre par la journée Kouroukan-Fougan qui sera organisée à  Kangaba. Entre-temps, pas mal de manifestations populaires sont prévues dans tout le pays.

L’édito : 22 septembre 2010, que la fête commence !

Un concert géant a réuni les citoyens maliens sur le boulevard de l’indépendance de Bamako ce samedi, orchestré par l’indémodable Salif Keita et une pléiade d’artistes malgré une pluie diluvienne ! La foule s’est voulue festive, alors qu’au Nord, 7 autres ressortissants étrangers ont été enlevés par une mouvance non revendiquée. Le soupçon pèse bien sur sur Aqmi et les terroristes armés qui peuplent le désert. Mais pour l’heure, si le désert est beaucoup trop loin pour s’en inquiéter, il faut fêter le cinquantenaire ! La ville est propre, belle, et scintille de ses petites lumières vertes, jaunes, rouges, aux couleurs du drapeau et bleues la nuit pour illuminer la fête ! Il parait que ces petites lampes sont fournies à  l’énergie solaire, C’’est aussi ça le cinquantenaire ! Un brin écolo, pour rassurer les esprits, en dépit des polémiques liées à  la construction du futur monument du cinquantenaire dans le lit du fleuve Niger. Et cette semaine aura été marquée par le décès brutal de la chanteuse Ché Ché Dramé, une étoile montante de 25 ans fauchée en pleine gloire, par la route! Ché Ché chantait dans son premier album «Â  Aidez moi », séduisant une multitude de fans de la musique malienne. Aujourd’hui, ce sont les anges du ciel qui l’accompagnent vers sa destinée céleste. En outre, au même moment CNN, les grands médias, s’inquiètent du sort de ces citoyens enlevés. Un coup de fil de la chaà®ne américaine au journal, nous alerte ! A quand la réaction des autorités maliennes ? ATT a réitéré son discours, face aux 3 journalistes de TV5 monde, RFI et Le Monde dans l’émission « Internationales » ! La négotiation oui, mais la force quant c’est nécessaire. « Si les Français ont échoué dans leur raid, il faut se poser des questions… », rétorque le président quant on l’accuse d’être conciliant avec les terroristes. Le mal est là  et doit être combattu. Le Nord du Mali est tout aussi égal à  l’est de la Mauritanie, qu’au sud de l’Algérie ou l’ouest du Niger… En attendant, que la fête du cinquantenaire commence !

Moussa Traoré au défilé du 22 septembre : Pour ou contre ?

Sékouba Togola, électro-mécanicien : « Moussa Traoré a intérêt à  rester chez lui pour sa propre sécurité au risque de se faire lyncher par certains revanchards du 26 mars 1991 ! » Ibrahim Traoré : « Je ne vois aucun mal à  la présence de Moussa au défilé. Modibo Keita et Moussa Traoré ont tous deux tué pendant leur règne au Pouvoir. Fily Dabo Sissoko et Hamadoun Dicko ont été tués par Modibo Keita ; mais il est réhabilité aujourd’hui dans le cadre du cinquantenaire. Moussa aussi a tué ses compagnons d’armes : C’’est la loi du pouvoir dictatorial. Je ne vois pas pourquoi Moussa Traoré ne prendrait pas place à  la tribune du défilé militaire et civil alors que la femme de Modibo Keita sera présente auprés d’ATT » M Traoré, opérateur économique : « Ceux qui sont au pouvoir sont tout aussi criminels que Moussa Traoré, le pouvoir joue au laxisme, faute de d’autorité et sous Moussa Traoré, malgré les difficultés, l’éducation au moins, n’était pas bafoué et les produits de première nécessité étaient abordables, il n’y avait pas la banalisation du pouvoir comme on le voit aujourd’hui ». Quant les martyrs se retournent dans leur tombe Par contre d’autres personnes trouvent déshonorable pour la mémoire de Modibo Keita que Moussa Traoré assiste au défilé du 22 septembre. Drissa K, enseignant à  la retraite : « Moussa a tué Modibo Keita, Abdoul Karim Camara, ces compagnons d’armes tels que Tiécoro Bakayoko, Kissima Dounkara etc… C’’est un assassin gracié qui a fait régresser le Mali pendant 23 ans de règne au pouvoir ». Djénèba Sympara, ménagère : « Les maliens doivent être tolérants, il est difficile d’oublier certaines choses mais comme nous fêtons le cinquantenaire du Mali, il serait mal vu de célébrer la fête sans inviter Moussa Traoré en tant qu’ancien chef d’Etat. » Idrissa Sangaré, Juriste : « Je me demande si Alpha ne boycottera pas la fête à  cause de la présence de Moussa Traoré à  la tribune du défilé du cinquantenaire. Je connais l’homme, il est idéologue, démocrate, malgré qu’il ait gracié Moussa Traoré mais sera t-il prêt à  partager la même tribune que l’ancien général ? Quant à  la présence de Moussa au défilé du 22 septembre, elle déshonorerait la mémoire des martyrs de la démocratie qui reposent au cimetière de Niaréla. Je suis du même avis que les auteurs du tract parce que cet homme a plongé notre pays dans le chaos, liquidé notre économie, notre école, nos grandes valeurs de civilisations. Il a été gracié malgré sa double condamnation à  mort et il vit aujourd’hui à  la charge de l’Etat… On l’a même hissé au rang d’ancien chef d’Etat avec tous les privilèges contrairement à  la loi. Mais cet homme n’a que du mépris pour le peuple du Mali. Comme on le voit, l’unanimité est loin d’être faite autour de la présence de l’ancien président Moussa Traoré au défilé des Forces armées pour les festivités commémoratives du Cinquantenaire du Mali, le 22 septembre 2010. Le débat est lancé !