Service national des jeunes, nouvelle génération

Tombé dans les oubliettes à l’avènement de la démocratie, le Service national des jeunes reprend vie. Quel contenu pour cette initiative qui avait à l’origine pour objectif de cultiver le patriotisme chez les jeunes ?

Le 28 juin dernier, les Maliens ont à nouveau entendu parlé, après une session à l’Assemblée nationale, du Service national des jeunes (SNJ). Créé par la loi n°83-27/AN-RM du 15 août 1983, le SNJ avait pour mission de parfaire l’éducation, la formation civique et professionnelle des jeunes en vue de leur participation effective et entière au développement économique, social et culturel du pays, et leur mobilisation pour les besoins de la défense nationale. « Personnel et obligatoire pour tous les citoyens de nationalité malienne âgés de 18 à 21 ans, les appelés étaient astreints aux activités de formation civique, professionnelle et militaire pour une durée de 24 mois », explique Ousmane Abou Diallo dit Boubou, 1er contingent 1985, chargé des affaires sociales de l’Amicale des Anciens du SNJ (AMA-SNJ).

Le ministère de la Jeunesse et de la Construction citoyenne entend le ramener au goût du jour afin de doter les jeunes Maliens des capacités civiques, morales et militaires pour faire face aux défis que connait le pays. C’est à l’unanimité des députés présents, par 104 voix pour, qu’a été validé le rétablissement, après un vibrant plaidoyer de Mahamane Baby, en sa qualité de ministre porteur d’un dossier aujourd’hui sous la tutelle d’Amadou Koïta. Chaque année ce sont au moins 2 000 jeunes de 18 à 35 ans qui seront admis pour une durée de 18 mois, 6 mois pour la formation commune de base (FCB), 10 mois de formation professionnelle et 2 mois de reprise en main dans les casernes, les centres d’instruction, les camps de jeunes, etc. Selon un document du ministère de tutelle, « les jeunes recrutés fonctionnaires de l’État et des collectivités territoriales, ainsi que d’autres statuts, bénéficieront au cours de la formation de la totalité de leur salaire. Pour ce qui est des diplômés sans emplois et des non-diplômés urbains et ruraux, ceux-ci bénéficieront du SMIG octroyé par l’État ». Ceux qui n’auront pas la chance d’être recrutés dans la fonction publique vont demeurer « des réservistes » et seront matériellement accompagnés pour pouvoir s’installer à leur compte. « Le rétablissement du SNJ est un moyen de lutter contre le manque de repères, l’incivisme généralisé, la faiblesse de la fibre patriotique et l’investissement humain », a souligné Moussa Diarra, président de la Commission jeunesse de l’Assemblée nationale.