Exposition Universelle de Shanghai : le grand attrait du Stand Mali

Après le flottement des débuts lié à  l’acheminement tardif de ses produits, le stand du Mali à  l’Exposition universelle de Shanghai en Chine, a trouvé ses marques. Maintenant, il ne désemplit pas. Plus de 160 000 visiteurs y sont enregistrés quotidiennement, selon le décompte établi par les responsables du stand. Soit plus d’un million de visiteurs par semaine. Un succès inattendu, même pour les organisateurs maliens. Le stand doit ce succès à  notre riche patrimoine artistique et culturel. Les Chinois et les autres visiteurs qui s’y rendent, en sortent véritablement émerveillés. Visiter le stand du Mali est une grande découverte pour le public chinois. Sa conception a été inspirée du style d’habitat de la cité légendaire de Tombouctou. Avec ses portes ornées de fer et de bronze étincelant. La porte d’entrée est décorée aux couleurs nationales (vert, jaune et rouge) et avec le logo du Cinquantenaire de l’indépendance. De fait, avant même d’y pénétrer l’on est saisi par un immense sentiment de fierté nationale en tant que Malien. Ce sentiment se renforce à  l’intérieur au contact des objets du patrimoine national exposé. l’artisanat et la culture malienne sont représentés dans leur ensemble et dans leur diversité. Des masques dogons au sabre touareg en passant par les statuettes bambara, les bijoux peulhs, les salons tombouctiens fabriqués à  base de peau d’animaux. Le visiteur peut aussi faire connaissance avec le Mali à  travers des images vidéo qui défilent sur un écran géant de télévision. Documentaires culturels, images de sites touristiques et culturels et de la visite du président de la République Populaire de Chine, Hu Jintao, dans notre pays en février 2009, tout y est.Commentaire du ministre de la Culture, Mohamed El Moctar, après avoir visité le pavillon de l’Afrique : « l’Exposition universelle de Shanghai est d’abord une rencontre culturelle entre les nations du monde. Elle offre l’opportunité à  chaque pays d’exposer ce qu’il a de plus précieux en matière culturelle. Et en la matière, notre pays a de quoi être fier. Le stand du Mali reflète parfaitement la richesse de notre patrimoine culturelle.»Le stand du Mali doit aussi son attrait au talent de nos artisans qui rivalisent d’ingéniosité pour représenter notre identité culturelle. Dans tout le pavillon Afrique, l’artisan le plus en vue est sans doute notre compatriote Mohamed Assaleck. Ce forgeron de la Région de Gao est une grande attraction. Il s’est installé dans un « salon songho௠» et fabrique sur place des objets caractéristiques de l’artisanat de nos régions septentrionales (sacs à  main, coussins, fourreaux etC’…). Mohamed Assaleck, comme les autres artisans, a apporté du pays la matière première. De la peau dans son cas précis. Avec l’aide d’un interprète chinois, il explique aux visiteurs avec pédagogie et patience, le sens des objets qu’il expose. Il témoigne : « J’ai déjà  participé à  beaucoup d’expositions à  travers le monde. Mais celle de Shanghai est exceptionnelle. Vous voyez vous-même comment les visiteurs s’extasient devant nos produits. Et tous veulent immortaliser leur passage dans notre stand en faisant des photos. Des millions de personnes sont déjà  passés par là . Notre stand ne désemplit pas. Je suis vraiment fier ».En plus de l’artisanat, le stand Mali doit son succès au groupe de musique de Nèba Solo qui fait un véritable tabac. l’animation assurée par le joueur de balafon et ses danseurs attirent quotidiennement des milliers de personnes. Et au delà  du stand du Mali, les spectacles que le groupe donne, profitent à  l’ensemble du pavillon Afrique. En effet, la musique ne connaissant pas de frontières, les Chinois ont rapidement apprécié le balafon de Nèba Solo. Des membres de la délégation malienne racontent qu’ils s’étaient une fois perdus dans l’immensité du site de l’Exposition universelle. En évoquant le seul nom de Nèba Solo, ils se firent guider jusqu’au stand. Chen Yu, une jeune Chinoise rencontrée sur place, confirme : « Si vous n’arrivez pas à  retrouver le stand du Mali ou même le pavillon de l’Afrique, prononcez simplement le nom de Nèba Solo devant un volontaire. Il vous guidera sans problème. Sa musique a vraiment conquis les jeunes ».Mais le stand du Mali doit payer la rançon de son succès. En effet, il faut signer ou cacheter les passeports des dizaines de milliers de visiteurs. Les organisateurs de l’Exposition de Shanghai ont innové en confectionnant des passeports que les visiteurs peuvent faire signer ou cacheter dans les stands ou pavillons qui les ont marqués. Ainsi, au stand du Mali, des milliers de visiteurs viennent quotidiennement faire cacheter leurs passeports. Résultats : de longues files d’attente se forment devant le stand. Moctar Traoré, membre de la délégation malienne, n’en revient pas. « Nous nous mettons tous au travail. Malgré tout, le rang est toujours long. Cacheter quotidiennement des milliers de passeports s’avère une véritable corvée. Mais le sentiment de fierté nationale nous motive », confie Moctar Traoré avec un bandage à  la main. De toute évidence, notre pays est en train de marquer l’exposition universelle de Shanghai qui se poursuivra jusqu’en octobre prochain. Il faut reconnaà®tre que l’occasion est trop belle pour ne pas être exploitée.Et le thème officiel de l’expo, « meilleure ville, meilleure vie », dans tout cela ? Avouons-le : dans le pavillon de l’Afrique, il y a très peu d’éléments s’y rapportant. Dans presque tous les stands, ce sont les produits de l’artisanat qui règnent en maà®tre, favorisant ainsi les affaires. Ce qui ne correspond pas à  l’esprit de l’expo. Mais qui s’en plaindrait ?

Exposition universelle de Shanghaï : 42 pays africains en Chine

l’Afrique en Chine Pendant 6 mois, 42 pays du continent exposeront leur diversité culturelle et artisanale. Signalons que la Chine avait vivement souhaité une présence massive de l’Afrique. Raison pour laquelle elle a érigé un pavillon spécial o๠se retrouvent une trentaine de pays d’Afrique noire. Il faut dire que ce pavillon est entièrement financé par l’Etat chinois qui n’a pas lésiné sur les moyens. La Chine a également donné 600 000 dollars à  chaque participant. Cette somme est censée financer les billets d’avions, les stands d’expositions et autres petites dépenses. Indépendamment de ce pavillon Afrique, se trouvent les pavillons nationaux du Nigéria, de l’Algérie, de la Tunisie et de l’Afrique du sud. Les chinois sont passionnés par le pavillon Afrique qui fait 100% de visiteurs par jour. Les stands du Togo et du Mali en particulier attirent de nombreux visiteurs. La plupart posant en photo aux côtés des africains noirs qu’ils n’avaient encore jamais vus. Un exposant malien vêtu de son beau basin se fait une joie de prendre des photos avec ces chinois. Il explique que C’’est un plaisir pour lui de faire connaitre le riche patrimoine textile de son pays. Il cite notamment le Bazin, le bogolan, les tenues dogon, peulh, sénoufo… Egalement, des instruments traditionnels : Le balafon, la guitare traditionnelle, le camalé n’goni. Aussi, de nombreux maliens sont présents. La plupart font même des fabrications sur place. Vibrez au son du balafon au stand Mali l’exposition universelle enregistre la présence de nombreux artistes et musiciens maliens dont Nèba Solo. Cet artiste de Sikasso, grand joueur de l’instrument traditionnel le balafon, ambiance quotidiennement le stand du Mali. Il est accompagné de ses danseurs qui émerveillent le public chinois et apportent leurs grain musical à  l’ambiance dont fait montre, le stand Afrique de Shanghaà¯. Cependant, ils ne sont pas les seuls à  y mettre le feu puisque accompagnés par les ivoiriens, les congolais, les sud-africains, les togolais, etc. La Chine met le paquet La cérémonie d’ouverture officielle de cette exposition universelle s’est tenue en fin d’après midi du vendredi 30 avril à  Shanghaà¯. C’’était en présence de plusieurs chefs d’Etats venus du monde entier pour assister au spectacle. Cent millions de visiteurs sont attendus à  ce gigantesque évènement qui fermera ses portes le 31 octobre prochain. Le gouvernement chinois n’y est pas allé avec le dos de la cuillère. Le spectacle était haut en couleur avec des chants, danses et jets d’eau et des feux d’artifice. Plus de 40 milliards d’euros ont été déboursés pour la tenue de cette exposition culturelle. Une somme nettement supérieure à  celle déboursée pour l’organisation des jeux olympiques de Pékin en 2008. Le site d’exposition s’étend sur une superficie de 5,3 km2. Les spectateurs et téléspectateurs sont restés sans mot face à  cette extraordinaire cérémonie d’ouverture jamais égalé dans le monde. C’’était tout simplement magnifique !

Les étudiants maliens de Chine le méritent-ils?

Savez-vous combien a couté chaque billet de vacances pour les étudiants et stagiaires maliens basés en Chine cette année ? Et bien tenez vous bien : cinq millions quatre cent soixante quinze mille (5 475 000) francs CFA. A l’entendre ainsi, il n’y peut-être rien d’étonnant ou de choquant dans l’affaire, mais pour celui qui connait le prix réel d’un billet de ce genre, C’’est une bonne raison de s’indigner contre les individus mafieux de l’administration qui s’évertuent à  s’enrichir au détriment du pauvre contribuable malien. Pour mieux éclairer vos lanternes sur le sujet, commençons par le début. En effet, l’Etat malien, soucieux du bien-être des étudiants et stagiaires maliens à  l’étranger, met à  leur disposition, après trois longues et nostalgiques années, des billets de vacances pour leur permettre de regagner le bercail et passer quelques semaines parmi les leurs. Mafia autour des billets de vacances Mais voilà  que des individus sans morale, se sont saisis de cette opportunité pour créer un réseau d’enrichissement personnel autour de la délivrance de ces billets, avec à  la clé une sous-traitance injustifiée et une honteuse surfacturation. Pour parler du cas précis de Shanghai en Chine, chaque billet de vacances a coûté cinq millions quatre cent soixante quinze mille (5 475 000) francs CFA. Un prix vertigineux, au dessus du prix réel du billet qui ne dépasse, en aucun cas, 1 500 000) francs CFA. Les billets en question ont été délivrés par une agence qui répond au nom de MASSA Voyages, suite à  un contrat passé avec l’administration. Cette agence mystérieuse aurait à  son tour sous-traité avec Azur Voyages qui a émis des billets endossés sur l’une des compagnies les plus chères de la place à  savoir Air France. Vous-pouvez déjà  imaginer pourquoi les billets ont été si exorbitants, car du fonctionnaire qui passe le marché au Bureau des transits, et les agences de voyage impliquées, chacun y trouve son compte. Résultat : le pauvre étudiant ou stagiaire qui a passé trois bonnes années à  attendre impatiemment le moment ultime des retrouvailles avec les siens, est obligé de passer la moitié des ses vacances sur place, le temps que les magouilleurs finissent leurs jeux d’intérêt et de ‘’Tagnini ». Faux et traffic de faux Les vacances ont officiellement commencé depuis le mois de juin, mais ce n’est qu’à  la deuxième quinzaine du mois de juillet que les boursiers ont pu mettre la main sur leur billet. Or toutes les écoles et universités réouvrent en début septembre. Donc un mois perdu pour rien. Le malheur des billets en question ne s’arrête pas là . Après avoir reçu leur billet, aussi cher qu’ils aient couté, les boursiers ont découvert à  leur grande surprise, que : ‘’ce sont des faux billets ‘’, selon les termes de l’Agence Air France de Shanghai. Cette dernière leur a fait savoir que les références données par Azur voyages, n’existaient nulle part dans leur base de donnée. Commence alors un autre calvaire o๠le boursier est obligé de dépenser une bonne partie de ses économies dans les cartes téléphoniques pour pouvoir joindre parents et collègues. N’est-ce pas là  une situation pitoyable pour les boursiers maliens, à  qui le Gouvernement, s’il acceptait de verser directement les bourses, auraient facilement acheté un billet et investi le reste de l’argent dans un projet ? Le rôle des autorités N’est-ce pas là , une situation qui interpelle nos autorités afin qu’elles soient plus vigilantes face à  la rationalisation des dépenses publiques, car à  ce rythme, on imagine difficilement l’avenir de notre pays et de sa jeunesse.