SIAMA : La vitrine des artisans maliens a ouvert ses portes

La deuxième édition du Salon International de l’Artisanat du Mali (SIAMA) a ouvert ses portes ce 7 novembre 2019. Secteur important de l’économie nationale, ses acteurs espèrent faire du salon une vitrine qui contribuera à relever ses nombreux défis.

Durant 20 jours, les artisans du Mali vont démontrer au public leur savoir faire dans plusieurs domaines. Espace destiné à booster le secteur et partant l’économie nationale, puisqu’il occupe près de 46% des actifs. Cependant le secteur continue de connaître d’énormes difficultés dont celle de l’accès au marché national.

C’est sans doute, l’une des raisons qui ont motivé le choix du thème : « Accès des artisans aux marchés publics, facteur de développement du secteur et de réduction de la pauvreté ».

L’Assemblée Permanente des Chambres de métiers du Mali (APCMM), qui organise cette édition  a exprimé sa satisfaction pour la tenue du salon, mais tenu a rappelé certaines contraintes qui constituent de vraies entraves à son épanouissement. Véritable goulot d’étranglement, l’insuffisance de la professionnalisation qui passe d’abord par un espace où exercer leurs activités, les artisans ont appelé de leurs vœux, la réalisation des ateliers sociaux.

 S’il se félicite pour l’adoption du décret 2018- 0473/PRM du 28 mai 2018 destiné à adapter les conditions de participation des artisans aux marchés publics, le président de l’APCMM, M. Mamadou Minkoro Traoré tient à préciser que sa mise en œuvre rencontre certaines difficultés.  Il a également exprimé « son rêve de voir la reprise du volet crédit de l’ancien programme de relance du secteur artisanal ».

« Eloge à la beauté, mais aussi un message de vie et de résilience », la tenue de ce salon est une réponse positive à la situation difficile que traverse notre pays, a dit le ministre sénégalais  en charge de l’Artisanat, M. Dam Diop, dont le pays est l’invité d’honneur du salon. Il a rappelé que son pays, pour lequel le secteur occupe une place particulière a adopté un programme de développement basé notamment sur la formation, la mise en place de financement et la promotion à travers des salons et foires, pour assurer la mutation de l’Artisanat vers les PME/PMI. Le ministre sénégalais a également souligné que grâce à ces efforts, la commande publique en direction du secteur est passée de 18% à 65% en 2018.

La ministre malienne de l’Artisanat, Mme Nina Walet Intallou, a quand à elle renouvelé sa confiance aux artisans du Mali en leur confiant l’organisation de la présente édition et les a invité à faire du SIAMA une vitrine et un cadre de référence mais aussi un espace de promotion du made in Mali, véritable challenge que ce rendez vous doit contribuer à relever.

Fatoumata Maguiraga

MySugu, l’artisanat en un clic

Actuellement à l’un des stands du Salon International de l’artisanat malien, qui a levé le rideau depuis vendredi 17 novembre, MySugu souhaite simplifier la vie du consommateur malien du XXIe siècle et promouvoir les produits « made in Mali ».

« Il y a de belles choses qui se font au Mali par des entrepreneurs chevronnés et il est important pour notre équipe de les soutenir et de les valoriser », plaide Fatoumata Sangho, fondatrice de MySugu.com, une plateforme e-commerce créée, en 2016, qui rend accessible « en un clic » les produits « made in Mali ».

Le but selon Madame Sangho est d’abord de faire la promotion des artisans maliens. « J’ai ressenti le besoin de soutenir l’artisanat malien, mais pas que, l’agro-alimentaire, les produits du bien-être, les cosmétiques locaux. Le but est d’harmoniser tout cela. Et de faire valoir, ainsi, ce qui se fait de meilleur au Mali ».

Ensuite, elle rappelle que l’évolution du monde actuel exige que l’on change également nos moyens de consommation « parce que l’on manque de temps ». Ils ont changé partout dans le monde, se sont simplifiés et au Mali également, cela devrait se faire, résume celle qui en 2010 a fait le tout premier plaidoyer lors de la première édition du Forum initié par le Président Obama avec les Jeunes Leaders Africains (YALI) et actuellement directrice Adjointe en charge de l’International à la Banque de Développement du Mali (BDM-SA).

Pour justement simplifier la vie de ceux qui désirent se procurer du « made in Mali » la plateforme « livre autant à l’intérieur du Mali que hors des frontières ». Les produits disponible sur son site s’adapte aux moyens de paiement locaux notamment le paiement classique à la livraison ou la banque mobile, mais également le paiement par Moneygram pour le consommateur étranger.

Artisanat et Tourisme : une alliance naturelle au Maroc

Le Maroc est l’invité d’honneur du 1er Salon International de l’Artisanat du Mali (SIAMA) qui se tient du 18 au 26 novembre 2017 à Bamako. Dans ce pays, le développement et la promotion du tourisme sont assurés grâce à une corrélation à l’artisanat.

« Il y a un lien intrinsèque entre l’artisanat et le tourisme. Au Maroc, nous avons réuni l’artisanat, le tourisme, l’économie sociale et le transport aérien, parce que ce sont des leviers importants pour le développement du secteur de l’artisanat », précise le ministre marocain du Tourisme, de l’Artisanat, de l’Économie Sociale et du Transport Aérien, Mohamed Sajid. L’artisanat représente, selon lui, environ 2 millions et demi d’emplois directs et 5 à 6% du PIB, ainsi que des milliers d’emplois induits à travers toutes les régions du pays.

L’exportation des produits artisanaux marocains a augmenté de 16% en 2016, un taux jamais atteint selon les responsables du secteur. Bien que libéralisé, il bénéficie de l’accompagnement des autorités, qui souhaitent sauvegarder ce savoir-faire « ancestral » souvent transmis de père en fils. Si l’Europe est le premier client, le marché américain ainsi ceux des pays arabes et africains sont de plus en plus intéressés. S’appuyant sur une diversité et des techniques uniques, prisées dans le monde entier, le secteur compte plusieurs spécialités. De la décoration de la poterie aux habillements traditionnels, en passant par les tapis de laine « faits main » et les objets en bronze décorés, les artisans marocains présents au SIAMA espèrent profiter d’une nouvelle vitrine.

« Les produits artisanaux sont très recherchés par les touristes. L’artisanat fait partie des particularités du Maroc et chaque visiteur veut emporter un souvenir », se réjouit Youssef Bouzoubaa, gérant d’une fabrique de tapis. Des « tapis entièrement faits à la main et à base de laine de mouton », précise M. Bouzoubaa. S’il importe sa matière 1ère d’Europe (argile blanche et peinture pour la décoration), Azelarab Moustaid, artisan spécialisé en poterie, affirme que ce continent est aussi le 1er consommateur de ses produits. « La majorité de nos produits vont à l’étranger, en Europe. Notre société est aussi un centre de formation où l’on enseigne la façon de réaliser les décorations », ajoute-t-il.

Outre tous les métiers de l’artisanat, avec des spécialistes qui montreront leur savoir-faire, la gastronomie marocaine est aussi au rendez-vous du SIAMA, de même que des musiciens, pour partager d’autres pans de la culture du pays.