La Maison du Karité : Une transformation de mains de femmes

La Maison du Karité, ce sont les produits d’une coopérative de femmes de Siby actives dans la mise en valeur du karité et de ses dérivés. Avec leur siège à Siby et une représentation à Bamako, elles ambitionnent de faire connaître le karité du Mali hors de ses frontières. 

C’est dans la commune de Siby, à 45 kilomètres de Bamako la capitale du Mali, qu’est logée la Maison du Karité. Elle transforme par an neuf tonnes de beurre de karité de première et deuxième qualités. La première qualité est transformée pour des fins alimentaires, cosmétiques et pharmacologiques et la deuxième dédiée à une gamme variée de savons et autres produits d’hygiène corporelle.

La Maison du Karité tire son nom de l’engagement de 40 groupements de femmes réunies autour de la COOPROKASI (Coopérative des productrices de beurre de karité de Siby). Active depuis les premières lueurs des années 2000 dans sa forme actuelle, la coopérative a obtenu son récépissé le 19 juillet 2006. Depuis, la Maison du Karité, également « un centre de commercialisation » de produits finis, a été dotée de dix centres de production à Siby, où les femmes qui collectent la matière première viennent la vendre à l’institution pour sa transformation.

La coopérative travaille avec l’association Conseil pour le développement (ACOD), dont le Directeur exécutif est Elisée Sidibé. Il explique qu’avant la création de la Maison du Karité, les femmes ont été formées aux techniques de transformation artisanales dans le respect des normes environnementales. Aujourd’hui, « le beurre de karité, qui est produit et transformé par plus de 1 000 femmes, est traité et conditionné en différents sous-produits », comme les pommades et les savons au karité, associés à des éléments naturels comme le concombre ou la cire d’abeille.

La Maison du Karité, à travers la coopérative, participe à l’entrepreneuriat et à l’autonomisation des femmes de Siby. Kinimba Niaré, comptable de la COOPROKASI et membre depuis 2009, en est une illustration, car le karité lui permet de gérer ses charges familiales et la scolarité de ses enfants.

Idelette BISSUU

Tourisme : À la conquête du marché national

La relance touristique est depuis quelques années l’objectif affiché par les autorités et les acteurs du secteur. Un ambitieux programme, qui veut s’appuyer sur la diversification et la relance de l’offre domestique. Mais réorienter les investissements dans des zones où souvent même la politique de développement touristique reste à définir et convaincre une clientèle nationale peu sensible au tourisme local sont les défis majeurs que doivent relever les acteurs, dans un secteur où les atouts sont pourtant nombreux.

« L’objectif est de diversifier l’offre touristique du Mali. Nous avons pensé à développer de nouvelles possibilités de découverte au niveau des régions de Sikasso, Koulikoro, Ségou et Kayes. Il s’agit de valoriser les attraits touristiques de ces régions pour aboutir à une situation de fréquentation pour rediriger le flux touristique », explique M. Sidy Keita, Directeur général de l’Agence de promotion touristique du Mali (APTM), Mali Tourisme.

Ce flux touristique était auparavant essentiellement orienté vers les régions de Mopti et celles du Nord du Mali, aujourd’hui affectées par la crise sécuritaire et fortement déconseillées par les chancelleries internationales.

Trouver une alternative

Face à la désaffection de la destination Mali par la clientèle internationale, les autorités en charge du secteur touristique se tournent vers « une clientèle à portée de main », capable de relancer la consommation domestique. L’un des objectifs visés par cette fréquentation par le Malien moyen des infrastructures de tourisme est de permettre aux entreprises du domaine de poursuivre leurs activités et ainsi de maintenir le secteur en vie. Mais donner l’envie et l’opportunité aux citoyens maliens de découvrir leur pays à travers ses richesses touristiques se heurte à plusieurs obstacles. Le faible pouvoir d’achat, « la barrière culturelle » et le déficit d’information sont les principales difficultés identifiées par les responsables de la promotion touristique, à l’issue de l’état des lieux dressé par eux. « Le tourisme domestique existe déjà, mais il doit être mieux structuré et formalisé », reconnaît M. Sory Ibrahim Guindo, Président de la Fédération nationale des guides du Mali. Depuis quelque temps émerge même « un tourisme religieux », même s’il doit être plus organisé, ajoute M. Guindo. Mais ce qui manque le plus au tourisme domestique, c’est la communication. Outre les sites peu ou pas connus, les voyages effectués par les Maliens à l’intérieur du pays sont essentiellement des déplacements pour des raisons sociales, rarement pour cause de soif de découverte, avouent les acteurs.

Inverser la dynamique vers des déplacements dans le Mali profond suppose une connaissance par le public des potentialités touristiques du pays, « une campagne de communication intense » dans laquelle se sont engagées les autorités en charge du tourisme. Ainsi, en plus des rencontres d’échange autour de la stratégie envisagée, elles prévoient l’organisation de la toute première édition, au mois de décembre 2019, des Journées Mali Tourisme. Ce forum, essentiellement destiné au public local, aura pour ambition de permettre aux collectivités et aux entreprises touristiques d’échanger mais aussi d’exhiber leur potentiel touristique, explique le directeur de Mali Tourisme. Toutes les régions seront représentées et exposeront leurs talents sur les plans artisanal et gastronomique et en termes de contenus culturel et pourront ainsi faire leur promotion, la finalité de l’activité étant de favoriser la redécouverte du patrimoine touristique par le Malien moyen.

Innovation impérative

« Initialement pensée pour la demande internationale », l’offre touristique nationale va devoir s’adapter au public local. D’abord pour se conformer au pouvoir d’achat, car il s’agit de proposer des infrastructures d’accueil accessibles aux Maliens. Ces investissements seront réalisés dans le cadre d’un partenariat public privé (PPP), que le secteur privé pilotera avec l’accompagnement des pouvoirs publics.

Ces investissements doivent aussi s’orienter vers le développement « d’infrastructures ludiques, comme les parcs d’attraction », pour lesquels la demande est latente, selon M. Keita. En outre, « ces produits » auront l’avantage d’être « désaisonnalisés » et ne dépendront pas de la demande internationale.

Si le Mali ne peut se prévaloir, contrairement à d’autres zones touristiques d’Afrique,  de nombreux sites naturels exceptionnels ou de la possibilité de développer une partie de ses activités touristiques autour de la mer, le pays peut cependant valoriser d’autres atouts.

Dans le cadre de la valorisation des ressources touristiques, il s’agit notamment  d’exploiter les « produits fleuves ». Le fleuve étant une ressource que se partagent plusieurs régions, l’une des stratégies en la matière consiste à organiser des activités pouvant les associer. Il s’agira par exemple de l’organisation de randonnées sur le fleuve à bord d’embarcations légères, bien aménagées, sur un tronçon navigable.

Il s’agit ici d’une approche basée sur le produit plutôt que sur « l’identité géographique ». « Le circuit balafon » est aussi une illustration de cette offre « d’expérience authentique aux visiteurs », avec des « contenus thématiques pouvant associer plusieurs localités ».

Pour attiser la demande locale, des études d’évaluation des potentialités ont été réalisées et des projets de valorisation ficelés, assurent les responsables de Mali Tourisme. Cette approche de « développement synchronisé » allie des « offres complémentaires », où plusieurs sites de la même localité peuvent être valorisés, et des investissements d’appui au secteur touristique. Ces évaluations du potentiel touristique de chaque localité permettent de chiffrer les investissements indispensables au démarrage ou au maintien de l’activité touristique sur un site donné.

Dans la première région, Kayes, l’existence de sites comme le  lac Magui, les chutes  de Gouina ou le Fort de Médine constituent autant d’attraits touristiques, dont la mise en valeur peut être optimisée avec la réalisation d’infrastructures comme des routes, des centres de santé ou les réseaux de télécommunication nécessaires à leur exploitation. Les Maliens sont, en tous cas, « majoritairement décidés à consommer ces produits », selon les responsables de Mali Tourisme.

Impliquer les  acteurs

À condition que la politique en la matière soit clairement définie et le plan de mise en œuvre élaboré. C’est l’ambition affichée par les acteurs du tourisme dans les recommandations de l’Atelier national sur la relance du tourisme organisé en juin 2018. Il s’agissait entre autres « d’élaborer et d’adopter une nouvelle Politique de développement touristique au Mali pour les cinq prochaines années ». Si le rôle de l’État est d’apporter un appui conseil, « les collectivités territoriales sont pleinement compétentes pour développer l’activité touristique », précise le directeur général de Mali Tourisme.

Ainsi, elles peuvent directement commanditer des études sur le potentiel touristique de leurs localités ou solliciter l’appui des autorités pour mener ces évaluations. Et, lorsque des projets sont identifiés, le financement peut faire intervenir les trois acteurs  clés que sont l’État, le secteur privé  et la collectivité. Dans ce partenariat, si le secteur privé dispose « d’assez d’informations » pour agir, il reste à « enclencher la dynamique pour que les collectivités aient les ressources » nécessaires à la réalisation des projets.

Un véritable défi pour ces collectivités, qui, à cause de l’approche unique orientée vers les anciennes zones, doivent adopter une nouvelle politique avec la définition de nouvelles. Or la situation actuelle oblige la plupart d’entre elles à s’orienter vers le financement des « secteurs prioritaires », avec des ressources insuffisantes pour développer les activités touristiques.

En attendant, les autorités, dont « l’ambition n’a pas été entamée par les difficultés », s’attèlent à mieux « structurer l’offre, notamment à travers l’organisation des acteurs locaux ». Ainsi, pour combler le vide d’informations sur le terrain, Mali Tourisme met en place des bureaux de renseignements pour répondre au besoin d’accueil des particuliers désireux de découvrir les zones touristiques. Un bureau a déjà vu le jour à Médine, dans la région de Kayes, et un autre sera bientôt opérationnel à Siby, à 40 km de Bamako. La structure de promotion du tourisme soutient aussi les promoteurs culturels, « parce que les festivals drainent essentiellement du public malien », et, parallèlement, continue les activités de renforcement des capacités des acteurs afin qu’ils continuent d’offrir des prestations de qualité.

Sites touristiques maliens : Un potentiel inexploité

En berne depuis quelques années, en raison de la situation sécuritaire qui s’est dégradée, le tourisme malien continue pourtant de regorger de potentialités et de sites souvent inconnus. Les acteurs veulent redynamiser le secteur par la diversification des offres et le développement d’un tourisme local.

« Nos sites attirent. Avant, la politique de l’État était centrée sur le Nord. Mais, avec la crise, elle s’est réorientée vers les potentialités du Sud », affirme M. Drissa Diabaté, promoteur du festival de Woroni, localité située à environ 70 km de Sikasso et célèbre notamment pour ses chutes d’eau. Cette relance des activités touristiques dans les zones sud du Mali est prônée par les autorités, qui ont célébré la première édition de la Journée mondiale du tourisme à Woroni.

Située à 45 km de Bamako, la ville de Siby fait aussi partie de ces localités sur lesquelles se reportent désormais les touristes attirés par des sites historiques et culturels. Des nationaux pour la plupart, familles, étudiants mais aussi entreprises, selon M. Mandiou Yattara, promoteur du festival Fescauris, qui s’y tient chaque année. « Un tourisme domestique » vers lequel s’orientent depuis peu certains professionnels, dont les guides touristiques, qui « accompagnent l’État dans sa promotion », selon  Sory Ibrahim Guindo, Président de la Fédération nationale des guides du Mali. De Kayes à Ségou, en passant par Sikasso et Koulikoro, « tous les sites sont attrayants », affirme ce professionnel, qui note, malgré un classement en « zone rouge » du Mali, une relance des activités touristiques. C’est ce qu’attestent en tout cas les chiffres de l’Annuaire statistique de la Direction nationale du tourisme et de l’hôtellerie (DNTH). Ainsi, en 2017, ils ont été 193 374 à visiter le Mali. Un chiffre en hausse de 11,61% par rapport à 2016, avec une augmentation des touristes venus du continent, qui représentent 50% des visiteurs, devant les Européens et les Asiatiques, en forte croissance. Une reprise que les agences de voyages, autres acteurs importants, ont cependant du mal à percevoir. « Je fais de la billetterie depuis 15 ans, mais depuis 2012 les touristes ne viennent plus », note un responsable d’agence.

Pour que les sites soient attrayants, encore faut-il qu’ils soient connus et mis en valeur. C’est le cas de ces « caches » destinées à abriter les populations lors des affrontements découvertes dans la ville de Bougouni. Un exemple parmi d’autres, selon M. Seydou Coulibaly, le promoteur du festival Didadi.

Fescauri, un évènement pour pérenniser le cauri

La 11e édition du festival international des cauris Fescauri s’est déroulée à Siby, dans le cercle de Kati, du 15 au 17 décembre 2017. Cet évènement avait pour thème « la puissance du verbe et le pouvoir des mots ». Plusieurs activités étaient au rendez-vous.

Le Fescauri est un festival international, initié, en 2007, par Mandjou Yattara, directeur du Fescauri, pour la conservation et la pérennisation d’un objet ancestral « le cauri ». Il a choisi le cauri compte tenu de sa richesse culturelle et de son importance en Afrique. Cet objet symbolique a servi de monnaie au Mali. Il est utilisé aussi dans la médecine traditionnelle. « Il fallait organiser un évènement autour de cet objet matériel de civilisation qui est le cauri, afin de le valoriser et de le préserver pour qu’il ne disparaisse pas », a signalé Mandjou Yattara. Cette 11e édition avait pour thème « la puissance du verbe et le pouvoir des mots ».

Toujours à Siby

Depuis sa création, le festival international de Siby est toujours centré sur trois valeurs fondamentales : les arts divinatoires, la médecine traditionnelle et les musiques sacrées d’Afrique. Mandjou a choisi Siby pour abriter cet évènement, compte tenu de ses sites touristiques et de sa richesse historique. C’est le lieu où tous les guerriers de Soundjata Keita se réunissaient pour la divination et la préparation des combattants. « Le cauri symbolise la voyance dans le Mandé. Parce que les populations se reconnaissent dans ce festival, nous avons pu avoir l’adhésion de toute la population malgré les divergences religieuses et culturelles », a révélé le directeur du Fescauri. En plus, Siby est comme un laboratoire de la médecine traditionnelle, car c’est la seule localité où les plantes sont protégées. Jusqu’à présent certaines pratiques ancestrales existent à Siby. L’Institut National de Recherche en Santé Publiques (INRSP), ainsi que l’ensemble de la médecine traditionnelle se ressourcent à Siby en matière des plantes. Ce festival permet aussi de valoriser la musique, la danse tout comme l’accoutrement des chasseurs « Donsso ».

Le Fescauri a pris son envol au village cauri, où les festivaliers venant d’Afrique et d’Europe, ont eu l’opportunité d’aller consulter les géomanciens, les numérologues, entre autres. Dans le même village, il y avait aussi des tradi – thérapeutes et de l’animation. Ces géomanciens et autres ont été choisis selon des critères. L’un des plus importants est la discrétion voulue par Mandjou pour faire de ce festival, un évènement unique afin de garantir la sécurité des festivaliers. Le festival est à la fois culturel, traditionnel, mais il est également un festival scientifique. « Nous savons des copulations, nous avons déjà produit un livre disponible qui s’intitule les arts divinatoires et les médecines traditionnelles en Afrique et un autre qui sera disponible dans deux semaines », a confirmé Mandjou Yattara. Il y avait aussi des ateliers de créations, de thématiques, des expositions de vente au niveau des stands.

Un trésor en main

En plus, du côté traditionnel, Mandjou a organisé des concerts pour faire plaisir à la jeune génération. Actuellement, Mandjou est en train de mettre en place une association des tradi – thérapeutes et des devins de toute l’Afrique, enfin de professionnaliser ce métier. « C’est un vrai métier, en France l’art divinatoire mobilise plus de dix milliards par an », a conclut le directeur du Fescauri.

 

1ère édition-Festival historique du mandé: Des couacs à revoir

Chose promise chose faite, la première édition du festival international du Mandé s’est bel et bien ouverte jeudi 22 octobre dans la ville historique de Siby. A l’œuvre depuis plusieurs jours, le comité d’organisation ne clôturera que quelques minutes avant l’arrivée des officiels notamment Thierno Hass Diallo, ministre des cultes et des affaires religieuses. Une pluie diluvienne perçue telle une bénédiction à  en croire l’avis des organisateurs a arrosé le sol de Siby en ce jour important. Selon le chef de Village le choix de Siby n’est pas fortuit pour qui sait l’immense richesse culturelle de cette ville. Severine Laurent, secrétaire général de l’organisation remerciera Tiken Jah Facoly pour la confiance a lui accorder en l’impliquant de façon directe dans ce festival avant d’affirmer fièrement a l’endroit du public que « le Mali c’est aussi moi ». Kami Makan Camara, maire de la commune rurale de Siby quant a lui s’adressera à  la jeunesse « nous invitons les élèves et étudiants ici présent a assister aux différentes conférences de presse car il a un également un aspect pédagogique sur l’histoire du mandé ». Un spectacle folklorique sera donné par la tribu des chasseurs dosso. Plusieurs conférences de presse ont été animées par de grands griots et historiens tous versés dans l’histoire du manding. C’est le vendredi 23 octobre,deuxième jour du festival international du mandé qu’ont réellement débuté les concerts en live avec plusieurs artistes à  l’affiche tels que Rokia Kone. Soutenu par ses multiples partenaires, les organisateurs dudit festival ont énormément été épaulés par ceux-ci dans l’organisation et le déroulement du festival. Troisième et dernière journée du festival historique du mandé. Comme à  l’accoutumée la journée a été consacrée aux visites touristiques à  travers la découverte d’objet d’art, de livres devenus des chefs d’œuvre, de presse audio et écrite… installés dans des stands classiques. Dans l’après midi, Mme Fatouma Keita Niaré et M. Koffi Brou animeront des conférences de presse respectivement sur le thème l’excision en milieu manding et Tiken Jah source d’histoire orale. Tiken Jah et d’autres artiste de renommée mondiale donneront un concert inoubliable jusqu’au petit matin. Couacs au niveau de l’organisation. Si cette première édition est considérée dans l’ensemble comme réussite il est cependant des actes et actions qui ont été posées durant ces trois jours jugés non professionnels a l’égard des organisateurs. En effet, conviés énormément a cette première édition, la presse nationale et internationale a du taper sur la table pour espérer voir sa condition s’améliorer. Arrivés pour la majorité dans la matinée, chaque journaliste ne recevait qu’un bout de pain comme déjeuner et ce entre 16h et 17h. Aucune bouteille d’eau n’a été offerte aux journalistes les deux premiers jours si ce n’est que la troisième journée lors de laquelle deux journalistes devaient se partager une bouteille d’eau minérale. Au niveau de l’animation, si les sonos et le podium étaient impressionnant l’animation quant à  elle laissait à  désirer. En effet, ATT junior au Mali est connu être un humoriste et non un animateur. Lors de la journée, ATT Junior semble avoir joué les deux rôles à  la grande déception du public dont le courroux ne cessait de s’exacerber chaque minute passée sur le podium. Du ridicule à  l’énervement le faux animateur n’a cessé d’alimenter le débat au niveau du public qui n’en revenait pas. Réussir à  moitié Tiken Jah et son équipe se doivent de revoir la qualité de l’organisation pour les éditions prochaines afin de donner à  ce festival sa dimension internationale.

Fescauri, Siby peut mieux faire…

Située à  45km de Bamako sur la route de Guinée, Siby a accueilli ce week-end, la 8è édition du festival des Cauris ou Fescauri, un évènement culturel incontournable dans le Mandé. Surtout,lorsqu’il s’agit de valoriser le potentiel touristique de la zone. Arche de Kamadjan, maison du karité, chutes d’eau magiques, plaines verdoyantes, de quoi être dépaysé le temps d’un week-end en musique ! L’Arche de Kamadjan qui surplombe le village constitue un haut lieu d’intérêt touristique. Selon la légende, trois grands personnages de l’histoire du Mali s’y réunirent pour sceller l’union qui marquerait le début d’un âge d’or : Kamadjan Kamara, le roi sorcier, Touremakan Traoré, le roi guerrier, et Soundiata Keita, le futur empereur. On raconte que pour prouver à  ses deux alter-ego la supériorité de ses pouvoirs, Kamadjan le sorcier sortit son poignard et d’un geste magique découpa la roche qui porte aujourd’hui son nom. Siby, un havre de paix Le pari du festival une fois de plus, était d’attirer les Bamakois, en leur dévoilant la richesse locale et culturelle de la zone. Sauf qu’on regrette un peu qu’en 8 éditions, le Fescauri initié par Mandjou Yattara, reste trop artisanal avec aucune indication des sites du festival, ni de programmes officiels des concerts ou des activités diverses et variées. On regrette aussi que les exposants et artisans aient été confinés à  la « Maison des Jeunes » sans public ni acheteurs pour les contenter de leur déplacement… Passé la cérémonie d’ouverture de cette édition, sur le terrain communal avec l’hommage rendu à  Mory Soumano de l’ORTM, pour son émission « Terroir » qui revisite la richesse du patrimoine culturel du Mali profond, et la prestation des «chasseurs» ou « dozos », le festival qui a pour parrain cette année, Toumani Diabaté, maà®tre de la Kora, a réuni quelques belles affiches les deux soirs : le rappeur Iba One, le fils de Toumani Diabaté, digne héritier de son père, des chanteurs locaux et un charmant défilé de mode, o๠la jeune et talentueuse styliste Racky Thiam a émerveillé le public avec ses créations en bogolan et coton… Voyances… Dans la matinée du samedi 20 décembre, une conférence a eu lieu sur les cauris. Ces objets ancestraux autrefois monnaies d’échanges, ont été revisités par les experts. l’origine du petit coquillage fait débat et renvoie au patrimoine culturel de l’Afrique et du monde. Des cauris, il y en aurait même sous les mers du pacifique, de quoi débattre encore et encore. Du reste, les cauris qui servent de parures et colliers pour les femmes, permettent aussi de lire l’avenir. Les festivaliers ont eu droit au Centre culturel Fescauri à  quelques séances de voyance mémorables et même de la géomancie. Fescauri, C’’est aussi le « Tour de feu » o๠cette veillée autour d’un feu de bois la nuit pour se faire raconter les contes et légendes du Mandé, cette région historique, o๠passa le grand guerrier Soundjata Keita sous la belle Arche de Kamadjan… Vivement la 9è édition, avec un tout petit plus d’organisation et d’innovation !

Fescauri 2014 : Siby vous attend!

Organisé par l’Association Pour La Promotion de la Culture Au Mandé (APROCAM), le Festival des Cauris réunit au pied des Monts Mandingue des dizaines de milliers de visiteurs, acteurs du monde culturel, opérateurs économiques et curieux. Tous y viennent partager, trois jours durant, la vie de cette ville située à  une cinquantaine de kilomètres de Bamako et réputée pour la beauté de ses paysages et la richesse de sa culture. Les Mandéka (peuple du Mandé, ndlr) se plaisent à  dire qu’ils sont à  l’« origine du Mali ». C’’est donc un retour aux sources que proposent les organisateurs de cet évènement qui en sera à  sa 8ème édition. Placé sous le thème de la réconciliation nationale et de la paix, le FESCAURI 2014 entend véhiculé les valeurs de solidarité d’entraide, tant à  travers les conférences-débats que lors des activités culturelles. Pour les habitués, il y a toujours les séances de voyance avec les célèbres géomanciens du Mandé, la traditionnelle exposition des produits du terroir, entre autres. Mais, il y a aussi du nouveau, avec une soirée de costumes traditionnels, une veillé « Tour de Feu », la promotion des sites touristiques et des fermes agricoles du Mandé. Célébrer la culture et la paix Le FESCAURI 2014 sera également l’occasion de rendre hommage Mory SOUMANO pour l’ensemble de ses œuvres depuis son entrée à  l’ORTM jusqu’en décembre 2014, date à  laquelle il prendra sa retraite. Grand journaliste, animateur et commentateur à  ORTM, il a pu faire découvrir le Mali profond à  l’ensemble de la population tant à  l’intérieur qu’à  l’extérieur à  travers son émission « Terroir ». Cette cérémonie d’hommage se déroulera lors de la cérémonie d’ouverture, avec prestation de chasseurs et joueurs de djembé informe Mandjou Yattara, le promoteur du Festival. A ne pas rater également, la soirée du samedi avec le défilé de Mode et l’élection Miss « CAURIS d’OR » du Mandé. Cette 8ème édition de FESCAURI mettra en compétition les villages du Mandé qui seront représentés chacun par une jeune fille sélectionnée par un jury. Enfin si vous aimez les contes et si les longues veillées autour du feu vus rappelle de beaux souvenirs, ne vous faites pas raconter le « Tour de feu » du vendredi. La riche Histoire du Mandé, les épopées de ses grands personnages et ses mythes vous seront livrés avec brio par des conteurs accompagnés par des musiciens, comédiens et marionnettes, redonnant vie au passé de Mandé et du Mali. Cette année, la 8ème édition du festival est placée sous le parrainage de l’artiste musicien Toumani DIABATE et verra la participation d’artistes locaux, nationaux et internationaux. Au menu,Safi et Madou Diabaté, Iba One et Sidiki Diabaté, Ben Zabo, Sista Mam, Don Sen Folo, Les voix du Mali, Ali Farka Touré Bands etc…Enfin, et ce n’est pas le moindre aspect de cette initiative, le Fescauri permet de faire tourner l’économie locale, de créer des emplois et d’aider les populations à  développer leurs activités. Rendez-vous donc à  Siby du 19 au 21 décembre, pour fêter le Mali pluriel et riche de sa diversité.

Niambaly : le retour de la jeunesse « dorée »

Niambaly est un hameau situé dans la commune de Siby. En ce jeudi 30 mai, il respire la bonne humeur après avoir été arrosé par une pluie abondante la veille. De bon augure pour le mariage qui sera bientôt célébré au village et qui unira pour le meilleur et le pire une jeune fille d’un village voisin et un jeune émigré revenue de Libye. Pour l’occasion le petit village de près de 300 âmes, retrouve l’ambiance des grands jours avec l’arrivée des ses ressortissants de Bamako pour la circonstance. Et surtout le retour remarqué ici de certains jeunes des sites d’orpaillage. Ceux-ci ne passent pas inaperçus. Ils étrennent leurs beaux habits achetés dans la capitale. Finamory Camara fait partie des dizaines de jeunes formant le contingent du village sur les sites d’orpaillage. Agé de 18 ans, il revient fraichement du site d’orpaillage de Dialafara, dans la région de Kayes. Il y a passé plus de trois mois. Le pactole récolté par l’adolescent, lui aura permis de permis d’épauler financièrement ses parents. Sur son retour, il l’estime volontaire et indique qu’il procède de la volonté d’aider les parents dans les travaux champêtres à  l’approche de l’hivernage. « Dieu merci, J’ai gagné assez d’argent malgré mon court séjour. Ainsi J’ai pu aider les parents à  faire face à  la période de soudure». Son père,Soumaila Camara, ne cache pas sa fierté pour son enfant qui « lui aura été d’un appui inestimable cette année ». Finamory n’entend pas s’arrêter en si bon chemin. Il envisage de retourner sur les sites d’orpaillage juste après la campagne hivernale. De deux ans le cadet de Finamory, Sékou Camara travaillait dans le site d’orpaillage de Woro toujours dans la région de Kayes. Parti un peu plus tôt que son frère du village, il avoue réaliser de bonnes affaires sans être bavard sur ce qu’il réellement gagné. Il place lui aussi son retour au village sous le signe du respect d’une tradition qui consiste, à  ses dires, à  aider la communauté à  travailler la terre. Naturellement, il est loin de réfuter l’idée d’une nouvelle aventure à  l’issue de l’hivernage. A l’instar de ces deux jeunes garons, les autres jeunes affichent aussi une satisfaction et sont loin de regretter leur aventure. Les discussions autour du thé s’articulent aussi autour des huit jeunes du village qui ont préféré prolongé leur bail avec les sites d’orpaillage. Aux dernières nouvelles, ils comptent y rester pour gagner plus en attendant d’aller tenter leur chance à  l’extérieur. Un avis diversement apprécié qui alimentera sans doute pendant quelques jours encore les débats au village.

Siby : Il faut sauver la maison du Karité

Le karité est un arbre sacré. La noix qu’il produit est tout aussi précieuse à  tous égards. Le beurre de karité a de nombreuses qualités. Il possède ainsi diverses fonctions thérapeutiques, est utilisé dans la cuisine et entre dans la fabrication du chocolat et de produits cosmétiques. Il se trouve qu’heureusement, notre pays est l’un des plus gros producteurs de beurre de karité au monde. l’activité a un visage essentiellement féminin. C’’est la grande affaire des femmes rurales. Dans les zones de production, elle constitue la principale source de revenus pour celles-ci qui sont les pauvres parmi les pauvres. La chaà®ne de production commence au début de l’hivernage par le ramassage des fruits mûrs tombés sous l’arbre. La chair qui enveloppe la noix est très appréciée. l’étape suivante est l’épluchage de l’amande, le pilonnage et le battage manuel ou la pression mécanique à  l’aide de moulins. Les revenus tirés du karité aident les femmes rurales à  subvenir à  une grande partie de leurs besoins. Ayant pris la mesure du rôle du karité dans la vie de la femme rurale, notre pays a engagé une politique de développement et de promotion de la production du karité. Des organisations non gouvernementales (ONG) et des partenaires techniques et financiers soutiennent fortement le développement de la filière en organisant les femmes en coopératives ou associations. C’’est le cas du Centre canadien d’études et de coopération internationale (CECI) et de l’Association conseil pour le développement (ACOD) dans la commune rurale de Siby à  quelques encablures de Bamako, dans le cercle de Kati. Ils s’attachent conjointement à  aider à  accroà®tre le niveau de vie des femmes dans la commune grâce à  une maison de production de beurre de karité. Regroupées en coopérative, 1 245 productrices ont été dotées, sur place, d’outils de transformation et de conditionnement de la noix de karité. La valeur ajoutée ainsi créée localement permet aux femmes d’accroà®tre leurs revenus, de renforcer leur position dans la filière, d’assurer une exploitation durable de la ressource et d’améliorer leurs conditions de vie. Grâce à  l’initiative de la Maison du karité et à  l’écotourisme, la commune rurale de Siby a amorcé un certain essor. La coopérative des femmes que gère la Maison est dirigée par Mme Camara Fatoumata Fabou Camara. Elle a permis de mieux valoriser le karité à  Siby. « Nous avons appris des techniques modernes en matière de fabrication de beurre de karité. Surtout pour le conditionnement et l’emballage de nos produits. Cette activité est grande génératrice de revenus pour les femmes », confirme-t-elle. [b Première coopérative En juillet 2010, la Coopérative des productrices de beurre de karité de la commune de Siby (COOPROKASI) est devenue la première coopérative du genre dans notre pays à  obtenir la certification équitable Flo-Cert. « La certification équitable émise par Flo-Cert vient renforcer la mission de la Maison du karité et ce label confirme l’engagement de la coopérative de Siby à  bénéficier des avantages du commerce équitable à  travers le monde. Cela offre à  ses membres un juste prix pour le beurre de karité. Les femmes participent ainsi activement au développement communautaire grâce aux revenus supplémentaires tirés du commerce équitable. l’octroi du label repose sur le respect d’un cahier des charges exigeant défini par Fairtrade Labelling Organisation (FLO) et des contrôles sur place des acteurs économiques (producteurs, importateurs et industriels) », détaille Mme Camara Fatoumata Fabou Camara avec une pointe de fierté. UNE ACTIVITE SAISONNIERE. Malheureusement, les activités de la Maison du karité sont aujourd’hui perturbées par un conflit ouvert entre les autorités municipales de la commune de Siby et la coopérative. Et le différend s’est exacerbé depuis plus deux mois avec la fermeture de la Maison par le maire de la commune. Selon la présidente de la coopérative, Mme Camara Fatoumata Fabou Camara, il y a un peu plus de trois mois, la coopérative a reçu une note de la mairie, expliquant que la coopérative devait payer une taxe mensuelle de 100 000 Fcfa, soit 1,2 million de Fcfa par an. Surprise par cette assignation, certaines femmes de la coopérative, dont la présidente, se sont rendues à  la mairie pour se faire expliquer la justification de cette taxe municipale. « Nous avons expliqué au maire que cette activité est surtout saisonnière et que le taxe qu’il veut imposer allait vraiment nous pénaliser. Comment peut-il nous demander de payer 100 000 Fcfa par mois alors que nous ne gagnons même pas cette somme mensuellement. La mairie n’a rien voulu entendre et a même menacé de fermer la Maison du karité si la somme fixée n’était pas réglée. Nous avons saisi les notabilités du village et les associations de jeunes pour leur expliquer la situation. A notre grande surprise, nous avons été convoquées à  la gendarmerie par la mairie pour nous mettre en demeure de payer sans délai la somme fixée. J’ai expliqué la situation aux gendarmes qui se sont montrés compréhensifs. Nous avons aussi saisi le sous-préfet de Siby et le préfet du cercle de Kati. Celui-ci a tranché en nous demandant de verser 18 000 Fcfa comme taxe annuelle soit 54 000 Fcfa pour les trois années d’activités. Cette décision de Kati a fortement irrité le maire. Sans autre forme de procès, il a envoyé des agents de la mairie fermer par la force notre maison. Ils ont même saccagé du matériel », raconte Mme Traoré Oumou Touré, la magasinière de la coopérative. La préfecture informée de ces faits, dépêcha une mission pour rouvrir la Maison. Faisant toujours fi de la position du préfet, le maire a, il y a trois semaines, envoyé une nouvelle sommation à  la coopérative demandant cette fois-ci le paiement de … 3,9 millions de Fcfa au titre de la taxe. De fait, plus de 1250 femmes voient aujourd’hui leurs revenus menacés par cette escalade d’autant plus incompréhensible que le maire ne s’est jamais soucié d’expliquer la méthode de calcul utilisée pour parvenir à  ces montants démésurés. « Il nous empêche de travailler au gré de son humeur. Tout le monde sait que le karité est un produit saisonnier. Cette Maison est notre seul espoir pour nous épanouir », insiste Mme Traoré Oumou Touré. Nous avons bien tenté de rencontrer le maire pour avoir sa version des événements. Mais nos multiples tentatives sont restées vaines. Que penser d’une telle attitude ?

Fermeture Université: Ce qu’en pensent les acteurs

La décision du gouvernement fermant des structures de l’enseignement supérieur a suscité de beaucoup de réactions à  Bamako. Quant certains pensent que l’année peut être sauvée, d’autres arguent que C’’est une année blanche que ne dit pas son nom. Le Conseil des ministres, au cours de sa session ordinaire du 15 juillet dernier sous la présidence du président de la République, Amadou Toumani Touré, a examiné une communication relative au rapport sur l’enseignement supérieur et au plan d’actions à  court terme. Selon le communiqué du Conseil des ministres, le plan d’actions analyse le secteur, fait des propositions d’amélioration en matière de gouvernance, de ressources humaines et financières, d’œuvres universitaires et d’infrastructures. Toujours selon le document officiel, le plan d’actions à  court terme pour une bonne reprise de l’année universitaire prévoit notamment la fermeture des résidences universitaires en vue de leur réhabilitation avant la rentrée scolaire 2011-2012, la création de quatre universités en plus de celle de Bamako et enfin le renforcement des capacités d’encadrement et des capacités de gestion de structures d’enseignement. Pour mener à  bien ces actions, ajoute le communiqué, toutes les structures de l’enseignement supérieur seront mises en congés en même temps pour préparer la rentrée 2011-2012 dans les meilleures conditions. Les réactions des uns et des autres Le syndicat national de l’enseignement supérieur (Snesup) de Dr Abdou Mallé fustige ainsi dans une lettre ouverte adressée au ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique : ‘’Nous sommes convaincus que l’année académique 2010-2011 est bel et bien sauvable comme l’année 2009-2010 si vous arrêtez de la voir en noir, pour discuter avec le Snesup… Le Snesup proteste vigoureusement contre votre croisade pour une fermeture fatale des structures de l’enseignement supérieur pour des raisons qui vous sont propres… », peut-on lire dans la lettre. Dans le milieu estudiantin, C’’est l’inquiétude et la stupéfaction générale, même si l’information, à  l’allure de rumeur, circulait depuis un certain temps déjà . Pour les étudiants, aucun doute, C’’est une année blanche que décide le gouvernement sans le dire. D’o๠leur hostilité à  une telle décision. Le secrétaire général du comité de l’association des élèves et étudiants du Mali (Aeem), Hammadoun Traoré affirme avoir rencontré le ministre Siby Ginette Belgarde pour lui faire état de cette hostilité des étudiants. « Pour le moment, de nombreux étudiants sont hostiles à  la décision. On tient compte de leur position. Mais on est en concertation. Tout dépendra de nos militants », a-t-il souligné. Au département en charge de l’enseignement supérieur, on persiste et on signe, il ne s’agit nullement d’une année blanche. Selon une source au sein du département, la mesure a été prise dans l’intérêt supérieur de la nation. La patronne du département, Mme Siby Ginette Belgarde ne veut pas en entendre parler. Le mot «année blanche» l’irrite, l’agace. Mme Siby Ginette Belgarde préfère parler de report d’année. Elle prône de poursuivre les concertations avec les partenaires de l’école. l’année sera validée pour ceux qui ont fait les examens. Lors de sa déclaration de politique générale, Mme Cissé Mariam Kaà¯dhama Sidibé avait affirmé, sans entrer dans les détails, que des efforts sont en train d’être faits pour harmoniser les dates des rentrées scolaires et universitaires. Mais de façon explicite, elle n’a jamais fait allusion à  cette fermeture des structures universitaires devant les élus de la nation. Selon des observateurs, la nouvelle de la mise en congés des facultés et autres grandes écoles est triste. Mais ils affirment que cette décision était devenue nécessaire compte tenu de la situation très critique dans plusieurs facultés dont certaines n’ont pas encore fini avec les examens de l’année universitaire 2009-2010. Face à  l’hostilité des deux partenaires clés à  savoir le Snesup et l’AEEM, que va faire le gouvernement ? La tâche ne s’annonce pas aisée pour Siby Ginette Belgarde, surtout que le gouvernement semble engagé dans la logique d’écarter l’Aeem de la gestion du campus universitaire. Un gros morceau difficile à  retirer de la bouche des crocodiles de l’organisation estudiantine.

Madame le Ministre, il est temps d’agir !

Qu’attend l’Etat malien pour prendre ses responsabilités dans la gestion de la crise qui secoue les facultés maliennes, en particulier la FMPOS ? Le règne de l’inconscience et de l’indiscipline a assez duré ! l’année universitaire 2010-2011 était sensée démarré au mois de mai dernier…Quand ailleurs, les étudiants sont en train de préparer leurs examens de fin d’année, les nôtres attendent pour commencer les cours. Après avoir décrier la grève des professeurs qui avait déjà  sérieusement mis du plomb dans l’aile de l’année, C’’est à  présent les étudiants de la Faculté de Médecine, Pharmacie et Odontostomatologie, du moins une poignée d’entre eux, qui empêchent la reprise des cours. Et pour une sombre affaire de concurrence amoureuse qui tourne à  l’agression, voici une nouvelle année prise en otage. Le doyen menace d’ores et déjà  de faire déclarer l’année blanche puisque que de toutes les manières, il va être très difficile aux professeurs de boucler les programmes pour des examens et une année 2011-2012 prévue en novembre-décembre. Déjà , l’an dernier, C’’est à  peine deux à  trois mois de cours qui ont été dispensés avant des examens que les étudiants eux-mêmes ont longtemps contestés et qui se sont finalement passés avec des résultats catastrophiques. Repêcher des étudiants de médecine est une chose aberrante en soi. Mais que ces mêmes jeunes, à  qui ont donnent ainsi une autre chance, ne prennent pas conscience de leurs limites pour se concentrer sur la seule chose qui devrait avoir de l’importance, C’’est-à -dire les études, cela est tout simplement hors de sens. Le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique devrait sans plus tarder réagir. Prendre à  bras le corps le problème est la seule solution à  la crise actuelle. La preuve est désormais faite que l’AEEM, dans sa façon de fonctionner aujourd’hui, est un poison pour l’école malienne. Des préoccupations personnelles de quelques individus (encore étudiants à  plus de 35 ans !) qui se transforment en doléances collectives au point d’handicaper tout le monde, cela a assez duré. l’AEEM dont on se souvient faisait des assemblées générales de nuit, pour ne pas perturber les cours, parce que les leaders de l’époque avaient le souci de leur avenir et de celui de leur camarade. Aujourd’hui, nous avons affaire à  des agitateurs, des vandales et des assassins. Madame le ministre, de grâce, les étudiants veulent aller à  l’école. Prenez les dispositions qu’il faut pour que cela se fasse. Que l’Etat malien fasse enfin preuve d’autorité dans cette histoire d’école et que chacun prenne la bête par les cornes (ou par o๠il peut !) et rouvrez les portes d’une vraie école, d’une vraie université, purgées des fauteurs de troubles et qui forment la « vraie » relève de demain, pas de l’ortie qui pourrit tout le champ et sape les efforts consentis par tous. A bon entendeur…

Siby, un village magnifique par son relief et sa nature

Dans le cadre l’évaluation sur la pratique nutritionnelle chez les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans, notre équipe a séjourné à  Siby mardi dernier. Occasion pour nous d’aller à  la découverte de ce village historique du Mandé. Siby, un village du Moyen âge fondé par les ancêtres des Camara L’histoire du Mandé à  travers ses héros légendaires comme Soundiata Keita a profondément imprégné la culture du Mali et de l’Afrique de l’Ouest. Selon la légende, créée au Moyen-âge par les ancêtres Camaras, ce village mandingue est tout simplement magnifique par son relief, sa nature et son site. On dit de Siby qu’il est un petit bijou touristique, à  la porte de Bamako. On y trouve des plaines de verdures, des chutes d’eau sous lesquelles il est possible de se baigner, et du Karité. Car en effet, la maison du Karité qui vend ses produits à  travers le monde, se trouve à  Siby. S’y déroule également chaque année le Festival des Cauris, Festcauris. Le roi de Siby ami d’enfance de Soundiata Keita On peut se balader dans les environs, flâner entre manguiers et autres cultures riches. Selon l’épopée de Soundiata Keà¯ta, le roi de Siby, Kamandjan Camara, était l’ami d’enfance de Soundiata. Ces rois alliés furent réunis à  Siby contre Soumaoro Kanté, roi du Sosso. Les troupes de Soundiata Keà¯ta venaient de remporter deux batailles contre les Sossos à  Negueboria dans le Bouré et à  Kangigné. à€ Siby, tous les rois alliés se retrouvèrent autour de Soundiata : Kamandjan Camara, roi de Siby, son cousin Tabon wana Fran Camara, roi des forgerons Camara, Siara Kouman Diabaté, Faony Diarra Kondé, roi du pays de Do, pays de Sogolon, la mère de Sundjata, Traoré. Après quelques jours de repos, les alliés allaient se rendre à  Kirina o๠aura lieu la bataille décisive contre Soumaoro Kanté. Une arche percée par le roi de Siby d’un coup de sabre Le village actuel de Siby, fort de ses cinq quartiers, se niche dans la plaine aux flancs des monts mandingues, avec, tel un arc en ciel, un monument qui mérite votre regard : la majestueuse arche de Siby. En haut de la montagne, cette arche d’o๠l’on a une vue splendide sur la plaine environnante est creusée dans la roche. Selon la légende, C’’est Kamandjan Camara qui aurait transpercé la montagne avec son sabre la veille du départ au cours d’une soirée o๠Balla Fasséké (le griot de Soundiata Keita) demandait à  chaque roi présent ce dont il était capable.

Beauté : Les vertus du beurre de Karité

Origines du karité Depuis des millénaires, le beure de karité est utilisé en Afrique. l’histoire nous enseigne que certaines reines s’enduisaient de karité afin de donner un éclat particulier à  leur beauté. L’arbre de karité pousse dans le sahel avec une pluviométrie allant jusqu’à  1000 mm et deux saisons bien distinctes. Il faut au karité une longue période sèche. Il n’existe qu’en Afrique et la zone s’étend de la frontière du Sénégal et de la Guinée pour s’enfoncer vers l’Afrique Centrale à  travers le Mali, le Nord de la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Nord de Ghana, du Togo et du Bénin puis le Nigéria. L’arbre de karité mesure 10 à  15 m présente un système radiculaire fortement pivotant permettant des cultures associées. Le fruit est charnu et ressemble à  un petit avocat avec une pulpe sucré et comestible. Il renferme le plus souvent une graine entourée d’une coque mince. Il mûrit en cinq mois. La production moyenne est de 15 à  20 kg de fruit frais par arbre, soit 3 à  4 kg d’amandes sèches commercialisées.La noix contient environ 50% de matière grasse. Vertus cosmétiques Hydratant, adoucissant, protecteur et embellissant,le beurre de karité possède des vertus réelles pour la peau. Il est composé, des vitamines (A, D, E, F). Il est recommandé pour les mères d’enduire leurs bébés de beurre de karité pour leur adoucir la peau ou pour prévenir les vergétures suite à  une grossesse. Quelques conseils pratiques Pour maintenir un visage souriant, il est recommandé d’utiliser quotidiennement le beurre de karité. Il suffit de se masser pendant une dizaine de minutes pour donner un résultat extraordinaire.Bien, insister sur les zones inertes (bases du nez, commissures des lèvres). Il permet ainsi l’élasticité de la peau. La peau qui bénéficie l’usage quotidien du beure de karité, est protégée des maladies dermatologiques. Sa protection est réelle et dure longtemps. En période de froid, le beure de karité est indiqué pour se préserver contre la sécheresse des lèvres qui absorbent rapidement le beurre. Karité et Agroalimentaire Avec ses vertus cosmétiques, le beurre de karité est aussi utilisé dans l’alimentation. Aujourd’hui, on fabrique le chocolat avec, ce qui explique la ruée des occidentaux sur ce produit ces dernières années. L’exportation du beurre de Karité vers l’occident se développe de plus en plus avec une demande très forte sur le marché des cosmétiques et surtout de l’agroalimentaire (essentiellement pour le chocolat). A retenir que la récolte et l’extraction du karité sont surtout effectuées par les femmes des zones rurales : cette activité occupe des milliers de femmes au Mali, qui tirent 80% de leurs revenus de cette culture informelle. Elles ont aussi développé le commerce équitable grâce au karité et à  Siby au Mali, on trouve la Maison du Karité,une coopérative qui transforme, stocke et revend le karité sous forme de savons ou de crèmes aux touristes étrangers. Ce produit est aussi un facteur d’autonomisation des femmes qui en connaissent ses secrets éternels. Vive le karité !