Sidi Kéïta, directeur national du Tourisme et de l’Hôtellerie

 

Quel est l’impact de la situation sécuritaire sur le secteur aujourd’hui ?

La situation de « warning » permanent dans laquelle se trouve le Mali a aggravé la crise, qui avait déjà commencé en 2009 avec les enlèvements d’Occidentaux. Aujourd’hui, nous sommes dans une  situation de -83% de taux de remplissage. Il y a plusieurs établissements de Bamako aujourd’hui qui n’arrivent plus à supporter les charges d’exploitation et, en région, la fréquentation est réduite à zéro.

Quelles sont les mesures d’adaptation ?

Nous avons mis en place en 2015 un cadre de concertation entre les services de sécurité et les acteurs privés de l’industrie hôtelière. Il s’agit d’examiner le niveau de sécurité des infrastructures d’accueil, notamment des hôtels, à travers un audit qui est en cours. En attendant les résultats, nous sommes en train de travailler avec le ministère de la Sécurité pour renforcer la vigilance au niveau des espaces qui accueillent du public.

Comment envisagez-vous l’avenir du secteur ?

Les contacts sont en cours avec d’autres départements ministériels pour que nous puissions trouver des solutions. Par exemple, l’adoption d’un système de tarification préférentielle en eau et électricité ou la baisse de la TVA qui pourrait passer de 8% à 5%. Avec ces mesures, nous comptons relancer la consommation. Le deuxième axe sera l’élaboration d’un nouveau plan stratégique de développement touristique. Cela nous permettra de développer le tourisme interne, un marché à fort potentiel.