Ebola en Afrique : presque 3000 morts

Le 24 septembre le président de la Sierra Leone, Ernest Bai Koroma a annoncé un confinement immédiat de la population de trois régions du pays. Cette nouvelle mesure vise à  restreindre les déplacements de 1,2 million d’habitants. Le but C’’est de stopper la propagation de l’épidémie de l’épidémie d’Ebola. Cette mesure, dont la durée n’a pas été précisée intervient moins d’une semaine après un confinement total de trois jours de toute la population du pays. « Le confinement de ces districts et chefferies va évidemment poser de nombreuses difficultés mais la survie de nos concitoyens et de notre pays est prioritaire », a selon le président Koroma. L’épidémie d’Ebola a tué au moins 2 917 personnes sur 6 263 cas en Afrique de l’Ouest, essentiellement au Liberia, en Guinée et en Sierra Leone, selon le dernier bilan de l’OMS arrêté au 21 septembre. Pour la seule Sierra Leone, le document de l’OMS précise que 1 940 cas ont été enregistrés dont 597 ont été mortels. Dans chacun de ces trois pays, on a dénombré entre 75 et 100 nouveaux cas confirmés par semaine au cours des cinq dernières semaines. L’épidémie continue de s’aggraver en Sierra Leone et au Liberia, alors qu’en Guinée, la situation semble se stabiliser, selon l’OMS. Les personnels de santé sont particulièrement touchés, avec 208 morts sur 373. Une phase de croissance « explosive » avec 20.000 personnes risquant d’être infectées d’ici novembre selon les dernières projections de l’OMS. Projections L’épidémie Ebola est entrée dans une phase de croissance « explosive » avec 20.000 personnes risquant d’être infectées d’ici novembre si les mesures de lutte contre le virus ne sont pas renforcées, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). « Sans une amélioration drastique des mesures », il y aura ces prochains mois, non pas des « centaines » de cas et de morts chaque semaine, mais des « milliers », estiment des experts de l’OMS, dans une étude publiée dans le New England Journal of Médecine. Peut être trois fois plus de cas d’ici novembre. « En supposant qu’il n’y ait aucun changement au niveau des mesures de contrôle de l’épidémie », il y aura début novembre 9.939 cas au Liberia, 5.925 en Guinée et 5.063 en Sierra Leone, indiquent-ils, soulignant que sept personnes sur dix infectées meurent de la maladie. Près de 6.000 personnes, soit trois fois moins, sont infectées actuellement.

Ebola : plus de 90 cadavres découverts pendant le confinement en Sierra-Leone

L’opération de confinement menée la semaine dernière en Sierra Leone a donné une triste découverte: plus de 92 cadavres ont été trouvés dans le pays. Mais rien ne permet d’affirmer pour l’instant « que tous ces décès ont été causés par le virus Ebola », précise le vice-ministre en charge des Affaires politiques, Kramoh Kabbah, lors d’une conférence de presse à  Freetown. « Même avant que l’épiémie ne se déclare dans le pays, les gens mourraient de tuberculose, paludisme, hypertension et même de vieillesse », ajoute-t-il. 130 cas confirmés positifs Selon le vice-ministre Kabbah, 77 des cadavres ont été récupérés dans la région de l’Ouest, incluant la capitale Freetown, ville d’environ 1,2 million d’habitants. En outre, « plus de 200 cas suspects ont été identifiés (…) dont, à  ce jour, 130 ont été confirmés positifs » au virus Ebola, a ajouté Kramoh Kabbah. Le confinement a été imposé aux quelques six millions d’habitants de la Sierra Leone du 17 au 19 septembre. Trois jours durant lesquels plus de 28.000 volontaires ont été mobilisés pour une campagne de porte-à -porte géante. Une opération que les autorités ont qualifiée de « succès ».

Charles Taylor, de nouveau condamné

Un tribunal ad hoc soutenu par l’ONU a confirmé jeudi en appel la condamnation à  cinquante ans de prison de l’ex-président du Liberia Charles Taylor pour des crimes contre l’humanité commis lors de la guerre civile en Sierra Leone (1991-2002). «La chambre d’appel est d’avis que la peine imposée en première instance est juste à  la lumière de la totalité des crimes commis», a déclaré le juge George King lors d’une audience publique à  Leidschendam, dans la banlieue de La Haye (Pays-Bas). Ce jugement rendu par le Tribunal spécial pour la Sierra Leone marque la fin de cette procédure marathon qui dure depuis plus de sept ans contre l’ancien homme fort de l’Afrique de l’ouest. La guerre en Sierra Leone est l’une des plus atroces de l’histoire africaine récente, avec 120 000 morts et des milliers de civils mutilés. Charles Taylor avait, selon les juges, fourni armes, munitions, médicaments, cigarettes, alcool et autres aides logistiques au rebelles du Front révolutionnaire uni (RUF) en échange de diamants. Souvent drogués, les rebelles se sont rendus tristement célèbres pour des meurtres, viols systématiques, enlèvements et amputations. Ils ont en outre kidnappé des milliers d’enfants, obligés de combattre dans leurs rangs. Arrêté et transféré à  La Haye en 2006, Charles a aidé à  planifier «certains des crimes les plus haineux de l’histoire de l’humanité» sans pour autant avoir le contrôle direct des rebelles du RUF, avaient estimé les juges en première instance. Dernier round pour Taylor Charles Taylor, 65 ans, avait été reconnu coupable en avril 2012 d’avoir aidé et encouragé une campagne de terreur visant à  obtenir le contrôle de la Sierra Leone. Sa peine avait ensuite été fixée à  50 ans de prison alors que l’accusation en réclamait 80. C’’est certainement le dernier jugement du TSSL, qui siège pour les autres procès à  Freetown, en Sierra Leone : un seul suspect reste en fuite mais des rumeurs, jamais vérifiées, ont annoncé son décès. Le procès de Charles Taylor avait été délocalisé de Freetown à  La Haye pour des raisons de sécurité.«C’’est un jour extrêmement décevant pour nous et nous sommes profondément déçus après ce jugement», a pour sa part regretté l’avocat de Charles Taylor, Morris Anyah. Le jugement en première instance était le premier rendu par la justice pénale internationale contre un ancien chef d’à‰tat depuis celui prononcé en 1946 par le tribunal militaire international de Nuremberg qui jugea 24 des principaux responsables nazis. Le procès en première instance de Charles Taylor, terminé en mars 2011, avait notamment été marqué par le témoignage de l’ancien mannequin Naomi Campbell, qui avait dit avoir reçu des diamants bruts, selon elle envoyés par Charles Taylor après un dà®ner organisé en 1997 en Afrique du Sud.

Liberia : 50 ans ferme pour Charles Taylor

Le procès aura duré six ans. C’’est au cours d’une audience publique ce mercredi à  Leidschendam, que le juge samoan Richard Lussick a déclaré l’accusé est responsable d’avoir aidé et encouragé, ainsi que d’avoir planifié, certains des crimes les plus haineux de l’histoire de l’humanité. l’ancien président du Liberia Charles Taylor, est condamné ainsi à  50 ans de prison pour des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité en Sierra Leone. Des massacres, viols et mutilations sur un demi-million de personnes, sont également des faits qui lui sont reprochés et que le tribunal de La Haye dit compter parmi les pires de l’Histoire. l’accusation avait requis 80 ans de prison le 03 mai dernier et finalement, il a écopé de 50 ans car les juges jugeaient la peine excessive. Signifiant que, le 26 avril dernier, Charles Taylor avait été reconnu coupable d’avoir eu un rôle crucial dans l’exécution des crimes sans pour autant avoir eu le contrôle «effectif» des rebelles sierra-léonais qui les ont commis ; les juges ont toutefois retenu comme circonstances aggravantes le fait qu’il avait «trahi», selon eux, la position de «confiance publique» que lui valait la présidence. Pour l’avocat de la défense, Courtenay Griffiths, cette sentence n’est rien d’autre qu’une condamnation à  vie de son client et a annoncé sa décision de faire appel. Interrogé par RFI, l’ancien ministre français de la Justice, garde des Sceaux, Robert Badinter, souligne que la décision du TSSL prouve dorénavant que les chefs d’Etat qui ne sont pas eux-mêmes directement les auteurs des crimes sont les premiers responsables et doivent être condamnés. Aujourd’hui âgé de 64 ans, Charles Taylor, aura été le président du Liberia de 1997 à  2003. Le 26 avril 2012, des onze chefs d’accusation, dont il devait répondre : Viol, meurtre et pillage notamment, commis entre 1996 et 2002 en Sierra Leone, il plaidait non coupable. Ce 30 avril à  la Haye, ses juges ont estimé qu’en échange de diamants, l’ancien président a fourni armes et munitions aux rebelles sierra-léonais du RUF, jouant donc un rôle «crucial» dans les crimes commis par ces derniers. A titre de rappel, la guerre civile, marquée par de nombreux actes de cannibalisme et mutilations, a fait 120 000 morts entre 1991 et 2001. Charles T. devra purger sa peine au Royaume-Uni qui s’est engagé à  l’accueillir ; il est le premier ex-chef d’Etat condamné par la justice internationale depuis le tribunal militaire de Nuremberg qui jugea les dignitaires nazis.

Condamnation de Taylor : Pourquoi tout ce bruit ?

Ce 26 avril 2012 est sans nul doute un jour important dans l’histoire de la justice internationale. Depuis Nuremberg, à  la fin de la seconde guerre mondiale, aucun chef d’Etat n’avait comparu devant un tribunal pour répondre de crimes de guerre. Le tristement célèbre ex-président du Libéria, Charles Taylor, vient de rouvrir, du moins l’espère-t-on, la liste. l’ex-homme fort arrêté en 2006 au Nigéria, rapatrié dans son pays puis transféré au Tribunal Spécial pour la Sierra Leone qui l’a jugé coupable de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Il avait en effet apporté un soutien actifs à  des groupes rebelles de ce pays. Le déploiement médiatique autour de cet événement a permis au monde entier d’être au courant de ce qui se passait dans ce tribunal ou des années durant, des centaines de témoins, plus de 50 000 pages d’enquête ont été écouté, examiné, pour faire la lumière sur le passé criminel de M. Taylor. Les défenseurs des droits de l’homme se disent satisfaits du verdict. Pour elles, C’’est la fin du règne de l’impunité. Pour Elise Keppler, juriste senior au programme Justice internationale de Human Rights Watch, « les dirigeants puissants vivent confortablement depuis trop longtemps en pensant être au-dessus de la loi », «la condamnation de Taylor envoie un message aux détenteurs du pouvoir, les avertissant qu’ils risquent de devoir rendre des comptes pour des crimes graves». Les chefs de guerre ont-ils vraiment du souci à  se faire? Les regards se sont bien entendu tournés vers le prochain sur la liste, l’ivoirien Laurent Gbagbo, incarcéré lui à  la Haye pour crimes contre l’humanité pendant la crise postélectorale dans son pays. Ce qui est reproché à  Charles Taylor a encore cours dans de nombreux pays c’est-à -dire des meurtres, des atteintes à  la dignité de la personne, des traitements cruels, des pillages, et recrutement et exploitation d’enfants soldats, etC’… Le Soudanais Omar-el Béchir continue de se soustraire à  la justice et se promène dans le monde entier malgré un mandat d’arrêt international. Faut-il donc vraiment être satisfait de la condamnation de Taylor ? Enverra-t-elle réellement un signal fort à  ceux qui comme lui usent de la violence et de la mort pour arriver à  leur fins ? Rien n’est moins sur. Les seules peut-être à  souffler aujourd’hui, ce sont les familles des milliers de victimes et un motif d’espoir pour celles qui, de par le monde réclament que justice leur soient rendues, quelles soient chiliennes, tchétchènes ou de la République démocratique du Congo. Pour elles, « il s’agit d’une victoire pour les victimes sierra-léonaises qui ont subi les crimes atroces perpétrés par Taylor, et pour tous ceux qui cherchent à  obtenir justice lorsque les exactions les plus graves sont commises». Pour revenir au procès, l’équipe de la défense dispose d’un délai de 14 jours à  compter de la réception de l’intégralité du jugement pour notifier à  la cour son intention d’interjeter appel. La peine retenue contre Taylor sera prononcée le 30 mai prochain. Toute peine de prison sera purgée au Royaume-Uni conformément à  un accord conclu avec les Pays-Bas.

2è tour de la présidentielle guinéenne : le Libéria et la Sierra Léone impliqués

Un retard de date qui inquiète les voisins Ces derniers temps, la Guinée Conakry est observée par ses voisins et frères africains. Le sujet principal étant la tenue du second tour de l’élection présidentielle qui tarde à  venir après le premier datant du 27 juin dernier. Ce second tour devait se tenir au plus tard le 1er août dernier. Mais, face aux difficultés rencontrées par la commission électorale nationale indépendante et les acteurs politiques du pays, la date a finalement été fixée au 19 septembre prochain. Plusieurs personnalités africaines ont effectué des visites à  Conakry il y a quelques semaines. Il s’agit notamment de Amadou Toumani Touré du Mali, Blaise Compaoré du Burkina Faso, Abdoulaye Wade du Sénégal et Jean Ping de la commission africaine. Ces visites sont suivies de celles de Ernest Bai Koroma de Sierra Léone et Helen Johnson Sirleaf. Ces deux présidents sont particulièrement concernés de près par la situation politique guinéenne parce qu’étant les premiers à  ressentir la crise. Cette situation n’est donc pas pour les rassurer après de récentes guerres civiles. Rencontre avec les acteurs politiques Arrivés à  Conakry ce mardi, les deux chefs d’Etats ont rencontré les acteurs politiques du pays. l’objectif est d’atttirer l’attention des uns et des autres, sur le maintien d’une situation politique stable qui garantirait une situation économique et sociale stable. Avec le début du mois de ramadan, les choses sont assez calmes dans le pays. Les deux camps de Cellou Dallein Diallo et d’Alpha Condé jouent à  la guerre psychologique afin de mobiliser le plus d’électeurs pour le second tour. La lutte est rude entre les deux camps puisque C’’est maintenant que tout se joue pour conquérir les derniers indécis. La CENI il faut le dire, est assez divisée entre les partisans des deux candidats or, elle est censée rester neutre. Du côté de Cellou Dallein Diallo, on estime qu’il ne faut pas toucher aux prérogatives de la CENI et la laisser organiser tout à  sa manière. Contrairement à  Alpha Condé qui juge pour sa part, nécessaire d’impliquer le ministère de l’administration territoriale dans le comité d’organisation des élections. Il faut avouer que la CENI manque de moyens logistiques pour organiser le 2è scrutin. Elle n’a pas bénéficié de financements du gouvernement qui a refusé de débourser des sous. Il parait donc essentiel pour elle, de joindre le ministère à  ses activités afin que le scrutin se déroule dans les meilleurs conditions possibles.