Silicon Valley malienne : De qui s’inspirer ?

Faire de Bamako la Silicon Valley de l’Afrique de l’Ouest. Rien que ça. C’est le souhait des autorités maliennes. Outre la très prestigieuse « Valley » américaine, quels sont les modèles qui peuvent inspirer le Mali ?

Royaume de l’innovation, vivier de talents scientifiques et de la high-tech, la Silicon Valley concentre sur son territoire 11 200 start-ups et entreprises qui génèrent plusieurs milliers d’emplois. Facebook, Google, Apple ou encore Netflix, de grands noms dont on peut difficilement se passer aujourd’hui y sont installés. Le modèle dont la success story a largement dépassé les frontières américaines a fait des émules.

Des hubs technologiques inspirés de la Silicon Valley ont vu le jour dans plusieurs autres régions dans le monde. Le plus connu est sans doute Shenzen, la ville futuriste chinoise qui rivalise désormais avec la baie de San Francisco. Présenté comme un petit port de pêche il y a quarante ans dans un article du « Monde », elle s’est transformée depuis les réformes de Deng Xiaoping en une mégalopole de 13 millions d’habitants et 2 000 entreprises orientées tech. Une croissance exponentielle qui a radicalement changé son visage. Beaucoup d’observateurs prédisent que la ville va subtiliser la place de hub technologique mondial à la Silicon Valley. Des grands groupes l’ont anticipé et Apple et Microsoft y ont ouvert des bureaux.

Silicon Wadi

L’Israël a aussi développé « sa terre promise » pour les start-up. Le pays en totalise plus de 6 000 pour 8 millions de citoyens, la densité la plus élevée au monde. Dans la Silicon Wadi (Tel Aviv), les entreprises proposant des applications de pointe se développent à vitesse grand V. Mobileye, un système anticollisions pour les voitures autonomes, a été racheté 15 milliards de dollars par l’entreprise américaine Intel. On doit notamment à la Silicon Wadi la très populaire application « Viber », rachetée en 2014 par Rakuten, géant de l’Internet japonais, pour 900 millions de dollars. Pour soutenir l’innovation, le gouvernement a créé plus de 20 incubateurs et investit chaque année 5% de son PIB, ce qui fait d’Israël la « Start-up nation » par excellence.

Depuis 2001, un Technoparc existe à Casablanca, au Maroc. Les géants internationaux des TIC n’y sont pas encore, mais il s’appuie sur un maillage de PME locales : éditeurs et développeurs web, intégrateurs et plateformes de e-commerce. Quelques 600 entreprises sont passées entre ses murs. Le turnover est important : chaque année, 30 à 40 sociétés quittent le centre pour s’installer dans des bureaux plus grands et laissent leur place à de nouvelles start-up.

Cette aspirante Silicon Valley, dont 80% des membres travaillent dans les TIC, est une entreprise privée reconnue d’utilité publique qui leur offre un bouquet de services pour faciliter leur lancement.