Intarissable Tantie Sira…

Première bachelière du Mali. Directrice du Lycée des jeunes filles de Bamako. Ce sont les premières qualifications qui viennent à  l’esprit à  l’annonce de son décès. Mais, Sira DIOP, c’était pour moi, une tante d’un caractère unique. Je me souviens de la dernière fois… Toujours le sourire, toujours dynamique. Malgré la canne qui l’aidait à  marcher, elle ne se laissait jamais abattre. Elle était une force de la nature, un de ces êtres si solides que l’idée qu’elle puisse disparaà®tre un jour, n’effleurait jamais l’esprit. Elle adorait les tous petits, c’était une grand mère attentionnée qui ne manquait jamais de conseils et aimait se rendre dans son champ de temps à  autre. Et pourtant, le roc s’en est allé, laissant des proches brisés mais fiers de cette grande dame, emblème de la cause féminine. Symbole même de l’émancipation des femmes, mais attention, Tanti Sira, le disait toujours.  » Ce n’est pas une lutte contre les hommes. Ici, c’est la promotion des femmes. » Elle qui connaissait si bien les siens et son pays, savait composer avec les hommes et les femmes pour aller vers le progrès social, en toute complémentarité. Elle fut donc cette jeune bachelière émérite, puis une enseignante reconnue qui a formé une partie de l’élite féminine du Mali et la Directrice d’un lycée célèbre de Bamako de 1951 à  1962. Celui des Jeunes filles, après avoir elle même été formée à  l’école de Rufisque au Sénégal. Nos mères et tantes qui ont fréquenté cet établissement, connaissent Mme Diop Sira. Chacun pourra évoquer ce parcours immense, ce curriculum si riche, qu’il donne le tournis. Présidente de l’Union Nationale des femmes du Mali, au lendemain des indépendances, pionnière de toutes les luttes féminines, elle a œuvré dans les ONG, les villages d’enfants SOS, l’Unesco, et auréolée du Prix Rafao des femmes d’Afrique de l’Ouest, elle a poursuivi le combat de l’émancipation des femmes : « Dans les sociétés matriarcales et les femmes étaient presqu’à  égalité avec les hommes. », rappelait-elle. Et jusqu’à  ce Code de la Famille, en 2009, oà¹ à  l’inverse d’autres militantes, elle évoquait les dangers du recul que pouvait apporter le rejet du nouveau texte, rien ne dissuadait Mme Diop Sira de dire la vérité. L’épisode fut douloureux pour les femmes, mais Sira Diop avançait, avec conviction, patiente, consciente du temps que prendrait les choses pour équilibrer cette société, conservatrice, avide d’ouverture, mais toujours en recherche d’elle même. La réalisatrice Fatoumata Coulibaly, lui a consacré un documentaire de 26 mn, au titre évocateur : Sira DIOP, le fleuve intarissable, « Badjiba Djabali ». Et cette idée, c’était tout elle. L’intarissable Sira DIOP, un fleuve o๠il fait bon se désaltérer, tant il est riche de connaissances, d’expériences, d’anecdotes, de leçons de vie. Comme toute force de la nature, Tanti Sira avait besoin de se reposer, et lorsqu’elle fut l’invitée de l’Union Africaine, en marge de l’anniversaire des 50 ans de l’organisation, elle me raconta qu’elle n’avait pas voulu aller à  Addis-Abeba, mais elle a finalement honoré la cité éthiopienne de sa présence. Cette fois, elle s’est en allée pour un dernier voyage… Dors en Paix tanti Sira… !

Election 2013: Faso Nièta Sira jouera sa partition

« La politique, contrairement à  ce que beaucoup de personnes pensent, n’est pas l’apanage des seuls hommes politiques, mais de tous ceux qui s’intéressent un tant soit peu à  la gestion de la chose publique, de la cité. Chaque citoyen doit s’impliquer pour apporter sa pierre à  l’édification du pays et non adopter une attitude teintée d’un fatalisme béat ou se mettre dans une posture défaitiste ». Tels sont les propos du secrétaire général du mouvement Faso Nièta Sira, Mamadou Cissé, et résument la philosophie qui sous-tend du mouvement. Contribuer à  l’éveil de conscience de la population Porté sur les fonts baptismaux au mois d’avril dernier, le mouvement se fixe comme objectifs généraux de contribuer à  l’éveil de conscience de la population, cultiver la citoyenneté et le sens du patriotisme et amener la population à  participer au développement de la Nation. Spécifiquement, Faso Nièta Sira entend : informer et former les citoyens sur les enjeux des élections en période électorale, suivre, conseiller et accompagner les élus dans l’exercice de leur mandat, contribuer à  la promotion et la valorisation de nos bonnes mœurs , contribuer au renforcement de la formation et l’éducation citoyenne. Pour réussir son pari, Mamadou Cissé explique que le mouvement va prendre appui sur un certain nombre de moyens tels des conférences-débats, des conférences populaires dans les villages, quartiers, communes, cercles et régions, des conférences de presse , des publications dans les médias (presse écrite et presse en ligne) distribution des dépliants et affichages projections de films et des publications sur les réseaux sociaux. Du concret même sans grands moyens Le mouvement ne compte pas attendre les grands moyens pour traduire en actes concrets ses activités. C’’est ainsi que, renseigne le secrétaire général, Faso Nièta Sira a commencé déjà  une vaste campagne de sensibilisation de proximité. Il s’agit, explique-il, de mener des sensibilisations dans les regroupements, les « grins », dans familles etc. La finalité recherchée étant, à  en croire M. Cissé, d’amener les citoyens à  comprendre les enjeux des élections surtout de faire un vote utile en choisissant un bon candidat. Mamadou Cissé de préciser qu’avec la fin de l’état d’urgence et l’ouverture de la campagne électorale, le mouvement va intensifier ses activités. Il indique son mouvement va organiser une série de rencontres populaires dans toutes les communes du district de Bamako et environs pour expliquer aux électeurs le projet de société des candidats et leur parcours afin qu’ils puissent se situer dans leur choix.