L’écrivain voyageur : L’Europe vue par un immigré africain

Un amoureux des lettres Né le 24 décembre 1959, Sirafily Diango est marié et père deux petits garçons. l’homme passera son cursus scolaire à  Kayes d’o๠il est originaire et décrochera son baccalauréat littéraire en 1982. La même année, il fait son entrée à  l’école normale supérieure (ENSUP de Bamako). Il en ressort diplômé de lettres modernes en 1986 après avoir fait une thèse sur Victor Hugo et Honoré de Balzac. Ce passionné des lettres et des mots trime pendant trois ans avant d’aller tâter la terre du pays des hommes intègres. Ainsi en octobre 1990, il est recruté par le lycée de Ouagadougou o๠il donnera pendant une dizaine d’années, des cours de français. En 2001, le natif du Khasso retourne au bercail. Il est depuis cette date, professeur de français au lycée Massa Makan Diabaté de Bamako et depuis plus d’un mois, au lycée français Liberté. Par ailleurs, il est adaptateur, metteur en scène et encadreur de la troupe du club Massa Makan. Sirafily Diango collabore avec le ministère de la culture du Mali, le centre culturel français et anime des cafés littéraires dans les lycées et facultés du pays. [b‘Voyageur écrivant’ ] Le 27 juillet 2009, Sirafily Diango profite d’un stage de formation à  Nantes (France) pour faire éditer son tout premier ouvrage ‘voyageur écrivain’. Il sera édité par les éditions ‘le manuscrit’ de Paris. Un voyage palpitant entre l’Europe et l’Afrique Dans cet ouvrage, le personnage principal et narrateur ‘je’, est un autre. C’’est un africain bon teint comme dirait l’autre. Ce burkinabé au tient noir d’ébène, nous fait voir l’Europe à  travers ses yeux. Il se fait inviter en Allemagne par des amis. Cependant, avant d’obtenir son visa, l’ambassade allemande du Burkina s’assure qu’il ne va pas élire domicile chez eux « comme bon nombre d’immigrés nègres». ‘Je’ quitte l’aéroport international de Ouagadougou pour Munich. Cependant, l’avion fera de nombreuses escales avant d’arriver enfin à  destination. Le paysage, les gens, les climats, les cultures et traditions diffèrent au fur et mesure qu’ils traversent les pays et continents. Arrivé à  Munich, tous les regards fusaient en sa direction. Normal, il était le seul noir du coin. Et ça, ce n’est pas assez commun chez les bavarois. Les enfants fuyaient en l’apercevant parce que C’’est bien la première fois de leur vie, qu’ils voient une personne à  la peau sombre. Néanmoins, cela ne déconcerte pas du tout le jeune burkinabé de 35 ans qui voyait enfin de ses propres yeux, cette Europe tant conté, tant convoité et tant rêvée par beaucoup de jeunes africains. Cette Europe qui est l’eldorado pour la plupart qui sont prêts à  tous les sacrifices du monde pour y aller. Il était heureux comme un adolescent à  qui on offre sa première voiture. Tout était magnifique, merveilleux, presqu’exactement comme dans son imagination. On dit parfois que qui marche longtemps, voit beaucoup. ‘Je’ a vu beaucoup, il a entendu beaucoup, appris beaucoup, il le raconte superbement bien à  son ami Bruno et n’exclut aucun détail. De sa difficulté à  se faire accepter, jusqu’à  son insertion dans les mœurs allemandes. Au cours de ces quelques mois de séjour chez les bavarois, ‘je’ fera connaitre son pays aux autres et connaitra lui-même, les réalités occidentales qu’il se fera un plaisir de partager avec ses pairs dès son retour au bercail. Cet ouvrage est un exercice de style superbement réussi par l’auteur et qui donne l’impression au lecteur, de vivre lui-même l’expérience.