Sirandou Diawara, du bâtiment à la déco

Allure élancée, cheveux courts, Sirandou Diawara maà®trise aussi bien le bâtiment que la décoration et le paysage. Elle fera ses études d’architecture à  l’école de Charenton d’abord puis à  celle de La Villette en France pour finir par une année d’Erasmus à  Berlin. La jeune architecte a fait ses armes dans différences agences européennes avant de se lancer à  son propre compte. C’’est ainsi qu’elle crée en 2005, le cabinet « So Da » en France et qui signifie en bambara le « seuil de la maison ». Cinq ans plus tard, Sirandou décide de s’établir de façon permanente à  Bamako. Même si les débuts étaient difficiles, elle a réussi à  s’imposer dans un environnement dominé par les hommes. Son atout, C’’est la conception du bâtiment, son aménagement extérieur et intérieur. Dans ses œuvres, elle met une touche africaine. La conceptrice de « So Da » regrette le manque d’isolation des bâtiments dans nos pays de même que l’utilisation du solaire. Elle déplore non seulement le fait qu’on adapte pas assez le bâtiment au besoin mais aussi la disparition des usines de terre cuite pour fabriquer des briques, des méthodes permettant de garder la fraà®cheur dans les chambres en ces temps de chaleur. Aujourd’hui, la transmission des techniques ne sont pas suppléées par des écoles de formation et les ouvriers perdent peu à  peu les connaissances des anciens dans ce domaine. Normes et finitions Consulter un architecte pour avoir une maison dans les normes, n’est pas dans les habitudes de beaucoup de citoyens plus précisément des particuliers. Ces derniers estiment que les frais d’études ne sont pas à  leur bourse, ce qui fait qu’ils préfèrent un technicien non qualifié. Sirandou estime qu’il faut se battre pour proposer un service aux clients. Elle explique que les frais d’étude ne sont pas standard, le prix proposé à  une société n’est pas le même que celui proposé à  un particulier. Quand il s’agit des particuliers, C’’est encore plus difficile de réaliser un projet dans le temps. Dès fois, les moyens ne suivent pas, ou bien l’architecte devient en même temps entrepreneur, comptable, alors que ce n’est pas son rôle de s’occuper de tout cela à  la fois. Ce qui amène parfois selon elle, à  de mauvaises finitions, déplore t-elle. Penser l’architecture Sirandou Diawara n’aime pas se cantonner à  un style figé et l’étude d’un projet se fait en fonction des clients afin de répondre à  près leurs envies. La jeune architecte a à  son actif, plusieurs réalisations au Mali et dans la sous-région. On peut citer entre autres, la rénovation complète de l’Hôtel Azala௠Indépendance à  Ouagadougou, des immeubles haut standing dans le quartier d’affaires de Bamako, la conception et la construction de certaines banques de la place. Elle a été architecte conseil pour la maitrise d’ouvrage des douze bâtiments et de la primature de la cité administrative. Même si le putsch de 2012 a porté un coup dur à  ses projets, elle espère que la nouvelle équipe gouvernementale donnera un nouveau souffle au Mali. Un autre projet tient beaucoup à  C’œur à  Sirandou Diawara, c’est celui de la rénovation des berges de Bamako, pour en faire un espace accessible et agréable à  vivre.