Salaires : pourtant ça monte…

Le Mali est classé onzième des vingt-cinq pays les plus pauvres du monde, sur la base des chiffres du Fonds monétaire international compilés entre 2009 et 2013, en fonction du Produit intérieur brut par habitant et de la parité du pouvoir d’achat, qui tient compte du coût de la vie et de l’inflation dans chaque pays. Le Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) reste bas, malgré les récents efforts qui l’ont porté de 28 460 à  35 000 francs CFA par mois en janvier dernier. Il est cependant appelé à  augmenter de 5 000 francs CFA supplémentaires à  partir de janvier 2016, pour atteindre 40 000 francs CFA, ce qui portera l’augmentation globale à  40%. Pour arriver à  ce résultat, l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) avait organisé une grève générale en juillet 2014, suivie d’intenses négociations avec le gouvernement, qui avaient abouti à  l’accord d’octobre 2014. Pour les agents de l’à‰tat, qui relèvent de la fonction publique et d’autres structures publiques, le salaire diffère en fonction de la catégorie de l’agent : A, B ou C. Une nouvelle grille salariale des fonctionnaires maliens est en vigueur depuis le 1er janvier 2015, dont la valeur de l’indice est aujourd’hui de 364 francs CFA, soit une augmentation salariale qui avoisine les 8% par rapport à  2014. Par exemple, un fonctionnaire de la catégorie C perçoit entre 60 000 et 70 000 francs CFA par mois, précise Fassoun Coulibaly, directeur national du travail. « Je gagne 150 000 francs CFA, témoigne Sidiki, employé de banque. De ce salaire, je dois tirer de quoi nourrir ma famille mais aussi les parents au village, à  qui J’envoie des vivres chaque mois. Autant dire que je tire le diable par la queue ». Dans le privé, les salaires relèvent du Code du Travail et sont fixés par des conventions collectives. Il est donc difficile, voire impossible, de donner une moyenne des salaires dans le secteur privé. Cela dépend de chaque grand secteur d’activité : les transports routiers et aériens, les mines, les BTP, les banques… Selon Fassoun Coulibaly, il est possible d’établir une moyenne pour un secteur particulier tel que les mines, o๠le salaire est élevé, entre 200 000 francs CFA pour les employés et le million pour les cadres. Toutefois, le secteur informel (gardiennage, mécanique, couture et menuiserie, etc.) est l’un des secteurs o๠le SMIG n’est pas appliqué aux travailleurs. l’exemple des aides ménagères est assez parlant, leur rémunération allant de 5 000 à  20 000 francs CFA le mois, selon leur qualification. Dépendre d’une agence permet de rehausser un peu les chiffres, sans toutefois que le minimum syndical ne soit atteint. Moussa MAGASSA