Yoga-So : entre méditation et maîtrise de soi

Un art pour certains, une science et une philosophie pour d’autres, le Yoga est né en Inde et remonterait à  -800 ans avant notre ère. Pratiqué initialement en Inde et en Chine, il se développe en Europe et aux à‰tats-Unis au début du XXème siècle et suscite aujourd’hui un intérêt planétaire. Introduit à  Bamako depuis une trentaine d’années, le Yoga, plus précisément le Hatha ou le Raja Yoga, consiste en l’étude des postures, la maà®trise du flux d’énergie par la respiration, la concentration, mais aussi la détente… Un art méditatif qui permet d’acquérir une bonne maà®trise de soi. Sabine Koné est professeure de Yoga et fondatrice de l’association « Yoga-So » créée officiellement le 18 février 2014. Elle précise que le Yoga est un vaste domaine, qui reste difficile à  définir. Pour Nouhoum Cissé, professeur et membre de l’association, le Yoga n’est ni une religion, ni une compétition sportive mais plutôt une discipline de vie dont l’objectif est de renforcer la santé mentale et physique de celui qui le pratique. Pour y arriver, il faut se lever tôt, accomplir les différentes postures avec quelques conditions préalables. Il s’agit entre autres d’être à  jeun et de se munir d’un tapis de deux mètres de long, indique Nouhoum Cissé avant d’ajouter qu’il est souhaitable de pratiquer le yoga en pleine nature, en bordure de plage, dans un jardin ou sur une terrasse. Reconnu pour ses effets thérapeutiques, la pratique régulière du Yoga agit sur la santé et le bien-être de l’être humain, ce que beaucoup d’études ont démontré et ce dont témoigne les milliers d’adeptes à  travers le monde, précise Sabine Koné. Les cours de Yoga sont ouverts à  un large public d’étudiants, de cadres ou de retraités dans plusieurs centres de Bamako, à  Niamakoro, Hippodrome, ACI 2000 et Sokorodji chez la fondatrice de « Yoga-So ». l’inscription annuelle est à  10 000 francs CFA.

Sirandou Diawara, du bâtiment à la déco

Allure élancée, cheveux courts, Sirandou Diawara maà®trise aussi bien le bâtiment que la décoration et le paysage. Elle fera ses études d’architecture à  l’école de Charenton d’abord puis à  celle de La Villette en France pour finir par une année d’Erasmus à  Berlin. La jeune architecte a fait ses armes dans différences agences européennes avant de se lancer à  son propre compte. C’’est ainsi qu’elle crée en 2005, le cabinet « So Da » en France et qui signifie en bambara le « seuil de la maison ». Cinq ans plus tard, Sirandou décide de s’établir de façon permanente à  Bamako. Même si les débuts étaient difficiles, elle a réussi à  s’imposer dans un environnement dominé par les hommes. Son atout, C’’est la conception du bâtiment, son aménagement extérieur et intérieur. Dans ses œuvres, elle met une touche africaine. La conceptrice de « So Da » regrette le manque d’isolation des bâtiments dans nos pays de même que l’utilisation du solaire. Elle déplore non seulement le fait qu’on adapte pas assez le bâtiment au besoin mais aussi la disparition des usines de terre cuite pour fabriquer des briques, des méthodes permettant de garder la fraà®cheur dans les chambres en ces temps de chaleur. Aujourd’hui, la transmission des techniques ne sont pas suppléées par des écoles de formation et les ouvriers perdent peu à  peu les connaissances des anciens dans ce domaine. Normes et finitions Consulter un architecte pour avoir une maison dans les normes, n’est pas dans les habitudes de beaucoup de citoyens plus précisément des particuliers. Ces derniers estiment que les frais d’études ne sont pas à  leur bourse, ce qui fait qu’ils préfèrent un technicien non qualifié. Sirandou estime qu’il faut se battre pour proposer un service aux clients. Elle explique que les frais d’étude ne sont pas standard, le prix proposé à  une société n’est pas le même que celui proposé à  un particulier. Quand il s’agit des particuliers, C’’est encore plus difficile de réaliser un projet dans le temps. Dès fois, les moyens ne suivent pas, ou bien l’architecte devient en même temps entrepreneur, comptable, alors que ce n’est pas son rôle de s’occuper de tout cela à  la fois. Ce qui amène parfois selon elle, à  de mauvaises finitions, déplore t-elle. Penser l’architecture Sirandou Diawara n’aime pas se cantonner à  un style figé et l’étude d’un projet se fait en fonction des clients afin de répondre à  près leurs envies. La jeune architecte a à  son actif, plusieurs réalisations au Mali et dans la sous-région. On peut citer entre autres, la rénovation complète de l’Hôtel Azala௠Indépendance à  Ouagadougou, des immeubles haut standing dans le quartier d’affaires de Bamako, la conception et la construction de certaines banques de la place. Elle a été architecte conseil pour la maitrise d’ouvrage des douze bâtiments et de la primature de la cité administrative. Même si le putsch de 2012 a porté un coup dur à  ses projets, elle espère que la nouvelle équipe gouvernementale donnera un nouveau souffle au Mali. Un autre projet tient beaucoup à  C’œur à  Sirandou Diawara, c’est celui de la rénovation des berges de Bamako, pour en faire un espace accessible et agréable à  vivre.

Sirandou Diawara : L’Architecture entre traditions et modernité

Bamako, Dakar (o๠elle se souvient avec émotion de la magnifique maison en bord de mer qu’elle occupait avec sa famille), Abidjan et finalement Paris. C’’est donc en France qu’elle passa son adolescence et effectua ses études d’architecture à  l’école de Charenton d’abord puis à  celle de La Villette pour finir par une année d’Erasmus à  Berlin. Elle y fit également ses premières armes de professionnelle avec notamment l’aménagement des berges de quatre communes des Yvelines, la décoration d’appartements de luxe de la capitale mais aussi l’agencement d’agences bancaires. So Da, le seuil de la maison Sa silhouette gracile n’annonce rien, à  priori, de sa détermination et de sa rigueur. Et pourtant, dès 2005, à  à  peine 30 ans, elle crééa son propre cabinet, So Da qui signifie « le seuil de la maison « en bambara. Deux mots qui résument à  eux seuls sa conception de l’architecture. Sirandou aime penser et aménager un espace dans son ensemble, C’’est-à -dire non seulement le bâtiment mais aussi son intérieur et le jardin. Elle veut « raconter l’histoire jusqu’au bout » et non pas seulement un épisode. Mais pour elle, l’histoire doit toujours tirer un trait entre tradition et modernité sans jamais les opposer, selon la méthode japonaise. Ainsi, il s’agit de tirer parti des innovations techniques et des concepts architecturaux modernes tout en y associant des matériaux locaux, des savoirs faire, des richesses artisanales et des cultures ancestrales. Comme un clin d’œil à  sa double culture. Style et authenticité Pour autant, Sirandou refuse de se cantonner dans un style figé qui réadapterait à  l’infini un concept préétabli. Bien au contraire, elle étudie toujours le projet de ses clients afin de coller au plus près de leurs envies tout en les amenant à  aller plus loin. Ainsi, ses réalisations sont hétéroclites. On peut citer (et admirer) à  son actif la rénovation complète de l’Hôtel Azala௠Indépendance à  Ouagadougou qui associe architecture soudano-sahélienne, maroquinerie touarègue et sculptures en bronze typiques du Burkina Faso, des immeubles hi Tech dans le quartier d’affaires de Bamako ou bien encore l’élaboration complète d’une maison de prestige et de son jardin à  la Cité du Niger. Elle travaille actuellement à  la réalisation de la résidence de l’ambassade du Japon, toujours dans la capitale malienne, et est architecte-conseil sur la finalisation de la Cité Administrative qui rassemblera dans les prochains mois tous les ministères en un lieu unique sur les bords du fleuve. Enfin, elle concrétisera dès septembre un somptueux projet d’hôtel quatre étoiles en Côte d’Ivoire ainsi que l’aménagement intérieur de l’Hôtel Azalaà¯ à  Cotonou. Entre Paris et Bamako Après avoir fait la navette entre Paris et Bamako, Sirandou Diawara a fait le choix, il y a six mois de revenir s’établir de façon permanente dans la ville des Trois Caà¯mans. Si le marché malien et ouest africain lui offre des opportunités importantes, Sirandou en souligne néanmoins les difficultés liées principalement à  la perte du savoir faire de la main d’œuvre locale. La transmission des techniques se faisant presque exclusivement de façon orale et pratique, et n’étant pas suppléées par des écoles de formation, les ouvriers perdent peu à  peu les connaissances de leurs aà®nés, autrefois d’excellent niveau. Cependant, par sa présence quotidienne sur les chantiers, son exigence de qualité et son étroite collaboration avec chaque exécutant, cette jeune architecte, aujourd’hui largement reconnue dans son pays et au-delà , contribue à  donner un visage nouveau et moderne à  la Bamako de ses ancêtres.