IBK : « Il nous faut organiser les Assises Nationales du Nord »

Selon Ibrahim Boubacar Keita, il faut organiser impérativement des assises sur la question du Nord. Il a évoqué ce sujet lors de son discours devant le Conseil de l’International Socialiste à  Cascais (Portugal) le 4 février 2013. La rencontre avait pour thème principal le soutien au Sahel dans sa quête de paix, de sécurité et de démocratie. IBK a toujours prêché la tenue des assises Nationales du Nord pour permettre à  toutes les forces vives du Mali d’échanger sur le problème qui est devenu chronique. En janvier 2011, un an avant le massacre d’Aguel’Hoc, considéré comme le début d’une nouvelle crise du nord, il affirmait déjà  « il nous faut organiser les Assises Nationales du Nord, dès que l’Autorité de l’Etat sera effective sur tout le territoire . Ces rencontres devront impliquer toutes les communautés nationales, sans exclusive aucune ». Il devait s’agir alors d’évaluer les différents accords et plans de développement du Nord qui ont été élaborés par le passé, et de définir ensemble les modalités d’ « un nouveau Pacte National durable, qui renforcerait la cohésion nationale ». On est en droit de se demander si la crise actuelle aurait été différente si IBK avait été alors écouté. En revenant dans son discours devant ses amis socialistes sur sa proposition qui selon lui reste d’actualité, IBK laisse entrevoir quelques pistes pour répondre à  certaines attentes légitimes. « Il s’agit notamment d’une application plus poussée des lois de décentralisation dont le Mali est doté depuis déjà  de nombreuses années, mais qui n’ont jamais été vraiment appliquées. Nous pourrons ainsi rapprocher l’Etat de chaque citoyen, partout sur le territoire, et ainsi permettre aux particularismes régionaux de mieux s’exprimer » déclare le président du RPM. Pour lui le dialogue ne peut pas s’engager avec les groupes qui détiennent des armes. Il faut nécessairement qu’ils déposent les armes avant de venir à  la table de négociation. « Ce dialogue inclusif doit se faire avec des interlocuteurs représentatifs de chaque communauté : arabes, touareg, peuls ou Songhaà¯, parmi les notables, les chefs traditionnels et les élus locaux ». l’un des favoris aux élections présidentielles prochaines, le président du rassemblement pour le Mali a abordé le sujet des élections présidentielles prochaines. Selon lui l’intervention de la communauté internationale et de la France, en particulier, n’aura de sens que si elle s’accompagne d’un processus électoral irréprochable, qui vienne sanctionner la fin de la Transition. « Les problèmes structurels et profonds qui nous ont conduits à  la crise actuelle ne peuvent évidemment pas se résoudre dans le cadre d’une transition, car seul un pouvoir élu sera pleinement légitime pour engager la Nation dans les choix déterminants pour son avenir. Mais pour garantir la légitimité absolue de ce pouvoir, il est indispensable que l’élection soit totalement libre et transparente, contrairement aux précédentes de 2002 et 2007» explique le Kankeletigui. La paix et la sécurité au Sahel Le thème du Conseil de l’International Socialiste « Paix, Sécurité » cadre parfaitement avec la situation du Mali. « El Hadji Bourama » pense que la paix et la sécurité au Sahel ne sont plus un enjeu purement malien ni un enjeu uniquement régional amis un enjeu mondial, qui demande l’assistance et l’accompagnement de toutes les démocraties du Monde pour lutter contre le narco-trafic et le terrorisme, assurément des crimes transnationaux. « A ce titre, notre mouvement doit pleinement jouer son rôle, en intégrant dans ses discussions, dans ses travaux et dans ses politiques, ces thématiques-là . Ainsi, les forces progressistes, partout dans le Monde, seront en mesure d’adresser dans chaque pays o๠nous serons aux affaires, les réponses idoines à  ce fléau mondial, notamment à  travers une coopération renforcée entre les Etats » déclare –t-il. Un soutien « ferme et vigilant » aux autorités de transition C’’est par cette phrase que le président rassemblement pour le Mali a justifié sa position à  défendre la démocratie. Relatant le feuilleton de la crise malienne IBK indique que pendant des mois, le Mali a subit les assauts violents et cruels de groupes armés rebelles, islamistes et terroristes, qui ont entrepris de détruire la Nation malienne. Ces attaques ont abouti à  la prise de contrôle par eux des deux tiers de notre territoire national, chose qui a été accélérée par le coup d’Etat militaire du 22 Mars 2012. Il déclare ainsi que « dès le lendemain de cette rupture institutionnelle, mon parti, le Rassemblement pour le Mali (RPM) a été, à  travers ma personne, le premier à  condamner ce coup d’Etat, en conformité avec nos valeurs et nos principes, sur lesquels je ne transigerai jamais. l’armée doit être le bras de l’Etat, jamais sa tête » affirme –t-il. C’’est donc à  sa juste valeur qu’il apprécie l’intervention de la CEDEAO pour rétablir l’ordre constitutionnel au Mali. « Quelques semaines après, en avril 2012, les efforts de la CEDEAO et de la communauté internationale nous ont permis de revenir à  un ordre constitutionnel, avec un pouvoir de transition incarné par notre camarade, le Président Dioncounda Traoré. A travers notre participation au Gouvernement d’union nationale, le RPM apporte son soutien ferme, mais vigilant, aux autorités de transition, dont les deux missions principales étaient et demeurent » rassure El Hadji Bourama.

Nord-Mali : IBK dit non au « Tout-Sécuritaire »

Hommage à  l’ami Alpha Condé El Hadji Ibrahima Boubacar Keita multiplie les grandes déclarations. Après Evry, il y a quelques semaines, C’’est à  Paris qu’il s’est prononcé sur le Nord du Mali. Selon la cellule de communication de son parti, le RPM , cette rencontre qui est la seconde de l’année après celle de New-York en juin 2010, rassemblait l’ensemble des leaders socialistes, parmi lesquels Georges Papandreou, Premier ministre grec et président de l’IS, Martine Aubry, première secrétaire du Parti socialiste (PS) français, ou encore Ehud Barak, ministre de la défense d’Israà«l. Le président irakien, Jalal Talabani a également fait le déplacement. Les débats portaient, quelques jours après le G20 de Séoul, sur les questions d’économie mondiale, le changement climatique, et la sécurité, thématique sur laquelle IBK s’est exprimé. l’ancien Premier ministre a été très applaudi après son propos qu’il a commencé par un vibrant hommage à  son camarade Alpha Condé, élu à  la présidence de la République de Guinée, devenant ainsi le premier président démocratiquement élu dans ce pays. La paix au Nord Mali : les pistes d’IBK Il a ensuite abordé la question de la sécurité dans la bande sahélo-saharienne, un « problème crucial pour la paix et la démocratie dans la région ». Selon IBK, la présence du terrorisme, du narcotrafic et d’AlQaida au Maghreb Islamique (AQMI) dans le septentrion malien « entache l’image de notre pays, limite le développement des activités touristiques, met en péril la cohésion et l’unité nationale, et déstructure le tissu social des communautés touarègues qui vivent dans cette zone ». Il a de nouveau appelé à  une réhabilitation et un retour de l’Etat dans le Nord, afin de juguler la menace terroriste et contenir le risque d’une expansion continentale. Pour l’ancien président de l’Assemblée nationale du Mali, il est nécessaire d’appliquer une « double approche sécuritaire et développement » en collaboration avec les voisins du Mali et les partenaires occidentaux, pour rétablir la confiance. Proche de plusieurs personnalités du parti socialiste français, IBK a profité de son séjour parisien pour effectuer des rencontres bilatérales avec Martine Aubry, première secrétaire du PS, mais également avec Laurent Fabius et Hubert Védrine. Le président du RPM, accompagné par Sékou Magassa, secrétaire général de la section RPM de Paris, a également fait le point sur les activités du parti et le programme des prochains mois.