Simaga Sokona Badji, une jeune femme d’affaires pleine d’initiatives

Des études en gestion d’entreprise Alors que tous les Maliens dans les années 90 se rendaient en France ou en Russie pour étudier, Sokona Badgi choisit le Brésil, ce grand pays d’Amérique Latine et qui l’attire. Elle y fait un Master en gestions des entreprises; Au delà  des études, Sokona Badji explique ses motivations : » Le Brésil est une société ouverte o๠je me suis découverte pleine d’entrain et d’initiatives, je n’ai pas particulièrement vécu le racisme, tant cette société est diverse. Mais j’y ai appris à  faire des affaires et à  développer mon potentiel d’entrepreneur ». Sa première société, Sokona l’ouvre alors qu’elle est encore à  l’université, en deuxième année. C’est une société d’importation de Mèches synthétiques de la fameuse marque Darling. Et qu’elle envoie au Mali. De même qu’elle vend de l’artisanat et des produits Maliens au Brésil, une manière de croiser les cultures :  » Cette boà®te a marché quelques temps, et puis, je suis passée à  autre chose ». La voilà  lancée dans le monde des affaires. Intégration au Brésil Culturellement, le Brésil est un pays assez proche du Mali, juge Sokona qui s’y est bien sentie durant tout son séjour.  » Je fréquentais toutes sortes de gens, de catégories socio-professionnelles et le racisme, je ne l’ai jamais vécu. Le racisme au Brésil est surtout économique ! C’est la classe des riches contre celles des pauvres. ». Le reste est lié à  la curiosité naturelle, à  la joie de vivre d’un peuple très très chaleureux. Pour Sokona qui était désireuse de faire connaà®tre sa culture malienne là  bas, elle prend aussi l’initiative d’y faire ouvrir un consulat Honoraire à  Sao Paulo, étant la seule étudiante sur place à  l’époque. Une manière d’attirer ses compatriotes là  bas. Et pour les vacances, Sokona rentrait au Mali, décrivait ce pays aux siens, mais les réactions restaient froides. Elle décide alors d’apporter des projets au Mali inspiré de son expérience Brésilienne et accomplit en 1998, son grand retour au pays. Retour au pays natal Le retour après 8 ans passé au Brésil n’a pas été facile pour la jeune femme.  » Au Mali, j’avais l’impression que tout était trop lent. Au Brésil, je débordais d’idées, de projets. J’ai même fait envoyer des machines pour fabriquer des produits de toilettes hygiéniques, mais j’ai été confrontée aux problèmes de délestage dans mon usine. Alors ma production a stagné pendant un moment et j’ai du mettre la clé sous la porte  » explique Sokona en évoquant cette usine de fabrication de serviettes hygiéniques.  » Ah j’étais là  bien avant Maseda Industries, s’exlame t-elle enthousiaste. Loin de se décourager, Sokona Badgi intègre le milieu des Affaires Maliennes et tavaille pour un grand commerçant de la place et qui lui apprend tout du métier. Elle comprend mieux la mentalité locale et s’imprègne des us et coutumes du Mali, son pays, même si elle a beaucoup de mal à  collaborer avec certains :  » On me traitait tout le temps de « toubab », parce que j’étais exigeante dans le travail, mais ça je l’assume! » Sokona vends aussi des pièces de voitures, du matériel militaire, des engins, toutes sortes de marchandises.  » J’ai vraiment appris sur la tas, mais je trouve que le Mali reste un pays trop figé et qui avance lentement. » Chef d’entreprise A 42 ans, Sokona Badgi est mariée et mère de deux fillettes, mais aussi la Directrice Générale Adjointe de l’entreprise « NewBridge Industrie », une société de traitement de résidus de coton. Sokona réalise ce travail en partenariat avec la CMDT ( la compagnie Malienne de Textile ) et des partenaires étrangers, pour l’exportation de balles de coton. Une manière de toucher à  l’environnement également. Et la jeune femme voyage également beaucoup à  l’intérieur du pays et dans la sous-région Africaine. Leadership Cette année, la production de coton a baissé, ce qui a un peu découragé Sokona :  » Je suis à  10% de mes capacités, mais la campagne 2009/2010 s’annonce bonne », juge la jeune femme qui a aussi été membre de la JCI, la jeune chambre Internationale :  » C’est une bonne école pour apprendre le leadership, les responsabilités, le respect de soi, cela vous apprend à  être une bonne professionnelle. Aussi, Sokona ne s’arrête pas là  et compte lancer une société de transformation de pulpe de fruits murs, une idée qu’elle avait eu en 3è année d’études au Brésil.  » J’ai vu faire ça au Brésil en visitant des usines de fabrication de pulpe de fruits congelés ». La FEBAK 2009 Présente à  la foire exposition de Bamako, qui se tient actuellement, Sokona Badgi y représente la Maison du Brésil, un stand o๠elle présente les immenses potentialités d’affaires de ce pays aux entrepreneurs Maliens, une initiative en partenariat avec le ministère des Affaires Etrangères :  » Vous savez, on voit le Brésil en terme de joie de vivre, mais il y a tellement à  faire là  bas en terme de développement économique. L’idée, c’est de booster la coopération Mali Brésil et c’est pour cela que Sokona Badgi compte organiser pour 2010 un voyage d’affaires au Brésil. « A l’inverse de la Chine, le Brésil offre le transfert de technologies aux Africains ». Rendez vous est pris !