Gaza : 5 Palestiniens tués et 250 blessés par des soldats israéliens

Cinq Palestiniens ont été tués et plus de 400 blessés par des soldats israéliens lors de protestations vendredi près de la frontière entre Gaza et Israël, une semaine après une journée particulièrement meurtrière lors de manifestations similaires.

Le 30 mars, au début d’une série de manifestations palestiniennes pour réclamer le retour des réfugiés et la fin du blocus de Gaza par Israël, les violences ont coûté la vie à 19 Palestiniens et blessé quelque 1 400 autres, la journée la plus sanglante depuis la guerre en 2014 entre Israël et le Hamas palestinien.

Vendredi, des milliers de Palestiniens se sont à nouveau rassemblés près de la barrière de sécurité séparant le territoire israélien de l’enclave palestinienne contrôlée par le mouvement islamiste Hamas, ennemi juré de l’Etat hébreu. Des affrontements ont éclaté en plusieurs lieux longeant la barrière. Des manifestants ont incendié des pneus et lancé des pierres sur les soldats israéliens, provoquant des champignons de fumée au-dessus de la barrière de sécurité, selon des correspondants de l’AFP sur place. Les militaires ont riposté en tirant des gaz lacrymogènes et des balles réelles.

Le ministère de la Santé à Gaza a indiqué que cinq Palestiniens avaient été tués par des tirs de soldats israéliens, dont un adolescent de 16 ans. Plus de 400 Palestiniens ont été hospitalisés après avoir été blessés par des tirs de balles ou de gaz lacrymogènes. En prévision des protestations, de jeunes Palestiniens avaient collecté des pneus pour les faire brûler et empêcher ainsi les tireurs israéliens de les voir distinctement. Mais les soldats ont installé d’énormes ventilateurs avec l’objectif apparent de dissiper la fumée. Ils ont également utilisé des canons à eau. Selon l’armée israélienne, environ 20 000 Palestiniens se sont rassemblés près de la frontière, notamment à l’est des villes de Khan Younès et de Gaza. Certains ont pris part à des heurts et ont «tenté d’endommager et de franchir la barrière de sécurité sous un écran de fumée créé par les pneus enflammés».

Les manifestations de vendredi étaient néanmoins moins importantes que celles d’il y a une semaine. Le 30 mars, des dizaines de milliers de Palestiniens avaient afflué près de la barrière de sécurité, la plupart de manière pacifique, au premier jour de «la marche du retour». La protestation inédite de «la marche du retour» prévoit des rassemblements et campements durant six semaines à la frontière Israël-Gaza pour réclamer «le droit au retour» de quelque 700 000 Palestiniens chassés de leurs terres ou ayant fui lors de la guerre qui a suivi la création d’Israël le 14 mai 1948.

Le mouvement doit prendre fin le 15 mai, jour que les Palestiniens nomment la “Nakba” ou “catastrophe”, marquant l’exode de centaines de milliers de Palestiniens lors de la création de l’Etat d’Israël en 1948.

Armée malienne : Plus agressive et plus performante

Le samedi 27 janvier, un camp militaire était attaqué à Soumpi, dans la région de Tombouctou, entrainant la mort de 14 soldats. Au-delà de ce sinistre, c’est la remobilisation rapide des Famas, qui ont lancé la contre-offensive et fait 17 morts chez les terroristes, qui doit retenir l’attention. Cet épisode met en évidence la nouvelle posture de l’armée malienne.

Des éléments craintifs, sous-équipés et mal formés, tels étaient certains des qualificatifs peu glorieux utilisés il y a peu pour décrire les militaires maliens. Mais, aujourd’hui, la situation a évolué. Nonobstant les nombreux défis sécuritaires auxquels ils font face, les Famas font désormais front. « A force de subir et d’encaisser, nous avons mené une réflexion et sommes arrivés à la conclusion qu’il fallait mettre l’accent sur l’Homme, parce que c’est l’Homme qui est déterminant dans l’issue d’une guerre », explique le colonel Diarran Koné, chef de la Direction de l’information et des relations publiques des armées (Dirpa).

Pour mener à bien cette politique, de nouveaux centres de formation ont vu le jour et d’autres ont été réhabilités et rouverts. « Nous avions cédé du terrain, et ce n’était pas seulement faute de matériel. Il nous fallait forger la combativité du soldat malien, lui faire comprendre qu’il est le rempart entre la population et l’ennemi », ajoute le colonel. Les dispositions de la Loi d’orientation et de programmation militaire, adoptée en 2015, prévoient également l’achat d’équipements plus performants. « Le matériel vient en complément, c’est un démultiplicateur des forces. Au-delà, il y a une vraie détermination de l’armée pour que le pays se débarrasse une bonne fois de ses assaillants», assure notre interlocuteur. Cela se voit sur le terrain. Régulièrement visés par des attaques complexes, les Famas répondent mieux.

Ripostes vigoureuses, traques sans relâche, la posture a positivement changé. Pour preuve, les « nombreux » terroristes neutralisés dans la région de Mopti, à Djenné début janvier et à Youwarou, le 25. Pas de triomphalisme toutefois chez le Directeur de la Dirpa. « Nous ne devons pas crier victoire. Tant qu’un seul Malien ou ami du Mali sera victime d’une mine ou d’un terroriste, nous estimerons que rien n’aura été fait ».  Ce n’est pas le car de civils qui a sauté sur une mine à Boni, le camp attaqué à Soumpi et le kamikaze a entrainé dans sa mort quatre militaires qui lui donneront tort.

Confiance restaurée

L’armée a aussi su instaurer une relation de confiance avec les populations, indispensable pour recouvrer les parties abandonnées du territoire. Excédés par les nombreuses morts et exactions, les habitants coopèrent mieux avec elle, en dépit des menaces. « Nous constatons un sursaut collectif. La population a compris qu’elle est son premier agent de sécurité et doit nous signaler tout mouvement suspect, afin que nous puissions agir », conclut le colonel Koné.

Pupilles de la Nation : Où en est-on ?

Une loi datant du 7 juillet 2000 instituait les Pupilles en République du Mali.  Après son accession à la tête de l’Etat, en 2013, le Président de la République avait promis son opérationnalisation. Mais elle tarde toujours à se concrétiser.

Une annonce bienvenue pourtant, qui plus est dans le contexte de crise sécuritaire que traverse le pays depuis 2012. Il faudra attendre 2016 pour entendre reparler des Pupilles. Le 27 décembre, une nouvelle loi, gommant les insuffisances de celle rédigée 16 ans plus tôt, fait surface. Un décret de création d’un Office national des Pupilles, qui devait réellement opérationnaliser la prise en charge des Pupilles, est adopté le 25 mai 2017. Pourquoi donc, près de six mois plus tard, la prise en charge des Pupilles de la Nation n’est-elle pas encore effective ?  L’explication est toute simple : le projet de loi n’est pas encore passé devant l’Assemblée Nationale pour adoption. Il devrait l’être au plus tard au mois de février, selon Amadou Diallo, conseiller technique au ministère de la Solidarité et de l’Action Humanitaire. « Une session spéciale est prévue à l’Assemblée pour les textes prioritaires de l’Etat, dont celui sur l’Office national des Pupilles », assure-t-il. Après cela, les ayants-droits des membres des forces armées tombés au combat verront leurs soins médicaux et leur éducation pris en charge par l’Etat.

Pas de triomphalisme toutefois. Les contraintes pour bénéficier de ce statut sont nombreuses. Après avoir rassemblé une pléthore de documents, le demandeur (dans ce cas l’enfant d’un Fama décédé) les dépose au Service social des Armées, qui en vérifie la régularité, mène son enquête sur les circonstances du décès et les transmet ensuite au Centre national des Pupilles. « Les procédures seront affinées et les capacités de ceux chargés de réceptionner les dossiers seront renforcées, afin qu’aucune famille ne fasse des va et vient incessants », promet Diallo. Au sein de l’Office, un comité technique examinera les dossiers avant de les soumettre, avec la liste des prétendants au statut de Pupille, au ministère de la Solidarité et de l’Action Humanitaire. Ensuite, le projet de décret n’aura plus qu’à attendre d’être présenté au Conseil des ministres (vous avez dit compliqué ?). « Tout ceci est fait pour assurer la transparence, afin qu’une personne considérée comme Pupille ne puisse pas par la suite être déchue de son statut », explique le conseiller technique. Après aval du gouvernement, une carte de Pupille de la Nation sera finalement octroyée au demandeur. « Le temps de traitement ne devrait pas être trop long, au maximum deux mois. Ce ne sont pas les dossiers de tous les enfants du Mali qui seront traités et l’Office n’a été créé que pour ça. Il fera diligence », conclut M. Diallo.

Raid de Barkhane à Abeibara : Paris et Bamako divisées

La Force Barkhane a mené une opération anti-terroriste dans les alentours d’Abeibara le 23 et 24 octobre dernier faisant 15 morts dont 11 militaires maliens en otage. Les autorités françaises n’ont jamais admises leur responsabilité, alors que le Président IBK soutient dans une interview accordée à Jeune Afrique, parue le dimanche que c’était « bien des otages » maliens.

Le voile est donc levé. Le raid de Barkhane mené le 23 et 24 octobre dernier avait enregistré une quinzaine de victimes. L’opération « a permis de mettre hors de combat 15 membres d’un groupe dépendant d’Ansar Dine », souligne une déclaration du ministère français de l’Europe et des affaires étrangères datant du 2 novembre. Mais le doute entretenue sur la mort des 11 soldats maliens dans ce raid fini peu à peu par se lever. Dans une interview accordée à Jeune Afrique, parue le dimanche dernier, le Président Ibrahim Boubacar Keïta, lève toute ambiguïté sur le sort tragique de ces soldats. « Il s’agissait bel et bien des otages des terroristes et il ne faudrait pas qu’il y ait là-dessus la moindre ambiguïté entre nos amis français et nous », a déclaré IBK dans cette entretien. Ces militaires ont été pris en otage dans différents combats ayant eu lieu entre juillet 2016 et mars 2017.

Ce qui divise

Pour l’État-major français, ce sont des terroristes qui ont été mis hors d’état de nuire. « À aucun moment », les renseignements n’ont permis d’établir la présence des militaires maliens sur le lieu de l’opération, soutient l’Etat-major des armées françaises. Hors, le ministre malien de la Défense, Tiena Coulibaly, avait dans un communiqué datant du 31 octobre fait savoir que « des militaires maliens, détenus par des terroristes ont trouvé la mort » dans cette opération. Quelques jours après le raid, le groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans, dirigé par Iyad Ag Agaly accuse Barkhane d’avoir tué « les onze soldats maliens qui étaient captifs près d’Abeibara ainsi que trois moujahiddin.» Pour le président IBK, cette bavure des forces Barkhane est « un fait regrettable, qui peut hélas survenir dans ce type d’opération », admet-t-il dans l’entretien accordé à Jeune Afrique. Certaines sources françaises pensent que les otages avaient été retournés par les islamistes. Mais selon IBK, on ne doit pas « chercher d’autres raisons qui n’existent pas » a-t-il appuyé.

Les renseignements ayant conduit à mener cette grande opération restent flous. Des questions se posent, vues les moyens techniques et humains dont disposent la force Barkhane, mais ne lui ayant pas permis de distinguer des otages des terroristes. Alors que le général Christan Allavène, commandant de la force Barkhane, s’interrogeait, lors d’une conférence de presse tenue le 21 novembre à Bamako, sur la nécessité d’aborder le sujet, voici qu’il refait surface. Une divergence des points de vue qui crédite les zones d’ombre autour de ce drame.

Hommage aux trois soldats français morts au Mali

Une cérémonie d’hommage aux trois soldats français morts au Nord Mali, la semaine dernière dans la cadre de l’opération Barkhane, s’est tenu à  Paris, dans la cour d’honneur des Invalides en présence du président de la République Ibrahim Boubakar Keà¯ta, du président de la République française François Hollande, du Premier ministre Manuel Valls et du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian. Les trois militaires tués, le soldat Mickaà«l Poo-Sing, 19 ans, le maréchal-des-logis Damien Noblet, 31 ans, le brigadier Michael Chauwin, 20 ans, faisaient partis du 511e régiment du train d’Auxonne (dans le département de la Côte-d’Or). Le président Hollande a remis, aux trois militaires, la légion d’honneur à  titre posthume. Depuis le lancement de l’opération Barkhane, qui mobilise 3500 militaires français déployés sur 5 pays du Sahel, sept militaires français ont été tués et plus d’une centaines de djihadistes ont été arrêtés. Le nord du Mali est tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes djihadistes qui ont été en grande partie chassés par une intervention militaire internationale, lancée à  l’initiative de la France en janvier 2013 et qui se poursuit actuellement.

Attaque des soldats maliens sur l’axe Diabaly-Nampala

Le samedi 1er août 2015, vers 15h, une escorte des forces armées du Mali est tombée dans une embuscade sur l’axe Diabaly-Nampala, à  6 km de Toulé, commune de Nampala dans la région de Ségou. l’on déplore la mort de deux soldats et quatre autres blessés. Des poursuites ont aussitôt été engagées et du matériel d’armement léger a été récupéré. Le Gouvernement de la République du Mali présente ses condoléances aux familles des disparus et souhaite un prompt rétablissement aux blessés. Le Gouvernement de la République du Mali condamne cet acte lâche et barbare qui ne restera pas impuni. Le Gouvernement, tout en rassurant les populations, rappelle qu’aucun acte de ce genre n’entamera la détermination du Mali, de ses partenaires et de l’ensemble des acteurs impliqués dans le processus irréversible d’une paix durable.

Mort de Hervé Gourdel: la barbarie de l’EI s’exporte en Afrique

L’information a été officiellement confirmée cet après-midi par les autorités françaises. Le guide de montagne qui était parti en randonnée dans les montagnes algériennes aux environs de Tizi-Ouzou a été exécuté par ses ravisseurs. Hervé Gourdel a été décapité par ses ravisseurs, une vidéo a été publié montrant une exécution semblable à  celle des otages de l’EI en Irak. Kidnappé dimanche soir en Algérie,le rapt d’Hervé Gourdel a été revendiqué lundi soir par un groupe jihadiste local, « les soldats du Califat », qui a récemment fait allégeance à  Daech ou l’organisation « Etat Islamique ». Des centaines de gendarmes algériens étaient à  sa recherche sur le terrain. De nombreux barrages avaient été mis en place sur la route qui traverse en lacets le massif montagneux dans lequel le Français a disparu en Kabylie, en Algérie. « J’ai pleine confiance dans les forces de sécurité algériennes pour que tout soit fait pour que nous retrouvions notre compatriote », avait indiqué hier soir François Hollande alors que l’ultimatum avait expiré depuis mardi soir.Sur Facebook, plusieurs pages de soutien avaient été créées. Depuis New York o๠il se trouve pour l’Assemblée générale des Nations Unies, M. Hollande a qualifié cet acte de « lâche et cruel ». En affirmant sa détermination « totale » à  continuer l’action militaire en Irak. Peu d’espoir de le sauver Hervé Gourdel, photographe et guide de montagne, a été enlevé dimanche soir en Algérie dans l’est du pays entre Bouira et Tizi Ouzou, dans la région montagneuse de Kabylie. Dans une vidéo authentifiée par le quai d’Orsay on voyait l’otage français, assis entre deux hommes armés et masqués, demander à  François Hollande de cesser toute intervention en Irak. Le délai très court de l’ultimatum des ravisseurs et l’impossibilité pou l’Etat français d’accéder à  leur revendication avait scellé le sort de l’otage, même si ses proches voulaient garder l’espoir que ses ravisseurs le garderaient en vie pour négocier. L’émotion est vive et l’inquiétude augmente dans les communautés françaises à  travers le monde. Le chef de l’Etat français a demandé à  ses compatriotes de ne pas « prendre de risque en cette période compliquée ». Qui sont les « soldats du Califat » Jund-Al-Khilafah fi Ard al-Jazaà¯r (« les soldats du califat en Algérie »), c’est le nom de ce groupe encore peu connu il y a 48heures. Ces djihadistes se réclament de l’organisation à‰tat islamique, bien qu’ils combattent à  des milliers de kilomètres de son « califat » autoproclamé. d’après les experts de la région, il s’agit d’une faction d’une centaine d’hommes, née pendant la guerre civile algérienne, sous l’appellation Brigades de Thénia. Il aurait été impliqué sous les ordres du Groupe islamique armé (GIA), dans la vague d’attentats de 1995 dans le métro parisien. à€ sa tête, Abdelmalek Gouri, un vétéran du djihad en Afghanistan, surnommé Khaled Abou Slimane, l’un des 12 commandants du conseil des chefs d’AQMI. « Des dissensions apparaissent au sein d’Aqmi, sur la nécessité ou non de rejoindre le califat, explique Mathieu Guidère, islamologue français. Deux tendances s’affrontent. Les uns, dont le chef d’Aqmi Abdelmalek Droukdel, considèrent qu’il vaut mieux combattre localement contre le gouvernement algérien et les intérêts français, tandis que les autres estiment qu’il faut rejoindre l’organisation à‰tat islamique, jugée plus efficace. » Khaled Abou Slimane fait partie de ceux-là . Mis en minorité par le conseil des chefs d’Aqmi, qui souhaite rester en Algérie, l' »émir » de Thénia fait dissidence et annonce en juillet sa volonté de rejoindre les rangs de l’EI. Consolider le califat. Son coup d’éclat à  travers le meurtre de l’otage, sous le même mode opératoire que l’EI en Irak,a pour objectif de lui rallier d’autres groupes et phagocyter AQMI.

Aguelhok: déjà deux ans…

Ce n’est en fait que le lendemain que la grande majorité des Maliens a appris la terrible nouvelle. Nos soldats, après avoir résisté pendant une semaine étaient morts. A court de vivres et de munitions, ils n’avaient pourtant pas baissé les bras et se sont battus jusqu’à  leur dernière balle. Puis, ils ont du se rendre à  l’ennemi… Le 24 janvier 2012, s’est joué un des drames de l’histoire contemporaine malienne. Une journée à  marquer d’une pierre noire, pour que jamais nous n’oubliions. Ils étaient plus de 150, selon Human Rights Watch (HRW), une cinquantaine selon les autorités maliennes, membres de la 713è Compagnie nomade, à  être massacrés en ce funeste jour. Une coalition de groupes armés indépendantistes et djihadistes leur avait livré bataille plusieurs jours durant. Affaiblis et complètement démunis, les militaires lèvent le drapeau blanc. Mais ceux qui les attaquaient n’avaient aucun respect pour la vie humaine, ni pour les règles internationales en matière de conflit qui stipulent qu’on ne tire pas sur un combattant qui capitule. Sous les yeux des élèves de l’Institut de formation des maà®tres de la localité, ils sont froidement exécutés et leurs corps abandonnés sur place par les assaillants qui ont continué leur funeste progression, avec les conséquences qu’on connaà®t. Quelques jours plus tard, le monde entier découvre avec stupeur et horreur les images de dépouilles ensanglantées, les mains nouées dans le dos. à‰gorgées. Et postées sur internet par leurs bourreaux. Hommage au Capitaine Sekou Traoré et ses hommes Deux ans plus tard, le Mali rend hommage à  ses valeureux fils, qui n’ont pas fui devant la mort et ont accompli leur devoir de soldat, jusqu’au bout. Ce vendredi 24 janvier 2014, tous les drapeaux sont en berne. Organisées par le ministère de la Défense et des Anciens Combattants, à  partir de 13h, des prières sont dites sur la place d’armes du camp Soundiata de Kati et dans les garnisons à  l’intérieur du Mali à  la mémoire « des militaires tombés au combat pour la défense de la patrie ». Ces prières se dérouleront également dans les mosquées et des offices religieux auront lieu dimanche dans les églises protestante et catholique. A Aguelhok, le ministre de la Défense et des Anciens Combattants, Soumeylou Boubèye Maà¯ga, participe à  la prière organisée à  la mémoire du capitaine Sékou Traoré, qui commandait la place, et de ses hommes. Les questions demeurent Les images ont circulé, les rumeurs aussi. Au point qu’en février 2012, les épouses et mères de soldats sont allées demander la vérité au président de la République. Il est vrai qu’une commission d’enquête est à  pied d’œuvre pour recueillir des preuves et témoignages de rescapés militaires et civils soutenus par des images qui attestent que des combattants de l’armée malienne désarmés ont été bien arrêtés, ligotés les mains au dos avant d’être abattus par les éléments du MNLA et d’AQMI. Des poursuites ont également été engagées par les autorités maliennes au plan national. Les familles attendent pour pouvoir réellement faire leur deuil. Nous attendons tous pour leur dire adieu…

Mali : Amnesty International dénonce une purge de soldats mutins

Les corps des quatre soldats ont été découverts au début du mois d’octobre près de la capitale et plusieurs autres, y compris un colonel, sont portés disparus. Ces exécutions extrajudiciaires et disparitions forcées apparentes font craindre que les soldats fidèles au général Amadou Haya Sanogo, qui a organisé un coup d’à‰tat en mars 2012, ne soient en train de mener une purge dans leurs rangs pour étouffer toute dissidence. « Ceci est le dernier exemple frappant de la manière dont un petit groupe de soldats qui semblent se considérer au-dessus de la loi continuent à  s’accrocher au pouvoir au Mali », a déclaré Gaà«tan Mootoo, chercheur d’Amnesty International sur l’Afrique de l’Ouest. L’organisation appelle les autorités maliennes à  ouvrir une enquête indépendante et impartiale sur ces événements très graves, et à  veiller à  ce que les responsables présumés de ces actes soient suspendus de leurs fonctions et traduits en justice. Ces enquêtes contribueront de manière cruciale aux efforts visant à  rétablir l’à‰tat de droit après le conflit armé dans le nord du Mali. « C’est effrayant de constater que malgré l’arrivée au pouvoir d’un président démocratiquement élu en août 2013, un petit groupe de soldats fidèles à  l’ex-junte continuent d’imposer, en toute impunité, la terreur à  leurs opposants présumés. » Réglements de compte Les soldats qui auraient été victimes d’exécutions extrajudiciaires semblent avoir été ciblés pour avoir pris part à  une mutinerie, le 30 septembre 2013, dans la caserne militaire de Kati près de la capitale Bamako. Les soldats se sont rebellés contre certains membres de l’ex-junte, en particulier son chef, le général Sanogo, à  qui ils reprochaient de ne pas les avoir promus. Dans un communiqué, les soldats ont précisé qu’ils avaient décidé de prendre les armes pour revendiquer leur droit à  être promus et à  recevoir la solde qui leur était due. L’un d’eux, Lassiné Keita, soldat première classe, a été arrêté par des militaires fidèles à  l’ex-junte dans un bar à  Bamako la nuit du 30 septembre. Un témoin contacté par Amnesty International, a déclaré : « J’étais avec [Lassiné Keita]. Je suis sorti un moment et quand je suis revenu, on m’a dit que mon ami avait été enlevé par des soldats ». Le corps de Lassiné Keita a été retrouvé le 4 octobre près de la caserne de Kati. Le corps d’un autre soldat, Dramane Cissoko, aurait été déposé à  la morgue de Bamako. Depuis la mutinerie, on est sans nouvelle du colonel Youssouf Traoré et Amnesty International craint qu’il n’ait été victime d’une disparition forcée. Le cadavre de son garde du corps, Salif Maiga, surnommé «Ganda Koy», a été retrouvé avec la tête coupée et son chauffeur est également porté disparu. Le colonel Traoré a été l’un des dirigeants de la junte militaire qui a renversé le président démocratiquement élu, Amadou Toumani Touré en mars 2012. «Il est profondément troublant de voir que les soldats qui seraient responsables de ces exécutions extrajudiciaires et disparitions forcées continuent à  cibler les militaires ou les civils soupçonnés de résister ou de protester contre le pouvoir imposé de facto par le général Sanogo », a déclaré Gaà«tan Mootoo. Dans le sillage de la mutinerie du 30 septembre, une trentaine de soldats ont été arrêtés et sont actuellement détenus au Camp I de la gendarmerie. Certains d’entre eux se sont livrés à  la gendarmerie pour obtenir une protection. « Les soldats détenus doivent être protégés contre la torture et autres mauvais traitements et contre toute représailles, y compris les disparitions forcées », a déclaré Gaà«tan Mootoo.

Tessalit: les positions de l’armée tchadienne ont été attaquées

C’’est la troisième attaque meurtrière menée depuis fin septembre par des jihadistes dans le nord du Mali, qu’ils avaient occupé pendant neuf mois en 2012. « Des djihadistes ont attaqué à  l’arme lourde et à  l’aide de voitures piégées les positions de l’armée tchadienne à  Tessalit (nord-est). Deux militaires tchadiens ont été tués, quatre kamikazes ont été tués aussi sur le coup, et un civil a également trouvé la mort », a déclaré à  l’AFP un responsable de l’armée malienne dans la région de Gao (nord-est). Des échanges de tirs entre jihadistes et soldats tchadiens ont suivi l’attaque, selon cette source qui a précisé que « les jihadistes n’ont pas pu prendre les positions de l’armée tchadienne ». « Cette attaque n’altérera pas la détermination » Dans un communiqué, le Secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon a condamné « l’attentat-suicide par des assaillants non identifiés » à  Tessalit. Il a présenté ses condoléances aux familles des casques bleus décédés et a souhaité un prompt rétablissement aux blessés. « Cette attaque n’altérera pas la détermination des Nations Unies à  soutenir le rétablissement de la sécurité, de la stabilité et d’une paix durable au Mali » souligne le communiqué. Renforcer la Minusma l’attaque de Tessalit pose la question du renforcement de la Minusma qui, de 6.000 hommes actuellement, doit passer à  plus de 12.000 d’ici la fin de l’année. « Il faut encourager les Etats membres de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et d’autres pays à  répondre à  l’appel » pour renforcer la Minusma, a déclaré ce mercredi à  Dakar Kadré Désiré Ouédraogo, président de la commission de la Cédéao. Le chef de la Minusma Bert Koender avait lancé il y a une semaine un appel pour des renforts en troupes et en matériel. « Nous ne tournons pas encore à  plein régime, il faut dès que possible compléter le déploiement de certains bataillons d’infanterie », avait déclaré Bert Koenders en réclamant également du matériel, en particulier des hélicoptères, pour la Minusma. Précisons que cette nouvelle attaque intervient deux semaines après des tirs à  l’arme lourde sur Gao, qui avait tué un soldat malien et endommagé plusieurs bâtiments. Le 28 septembre dernier, un attentat suicide à  Tombouctou (nord-ouest) avait tué deux civils et quatre kamikazes et blessé sept soldats maliens, selon les autorités.

Les Pays-Bas envisagent l’envoi d’une mission au Mali

Cette décision survient après l’appel de l’ONU à  renforcer les troupes dans ce pays d’Afrique de l’Ouest confronté aux attaques persistantes de jihadistes dans le Nord, annonce l’AFP, citant le quotidien hollandais De Volkskrant. « Le projet est d’envoyer environ 400 soldats hollandais », dont « 70 membres de commandos, capables d’opérer derrière les lignes ennemies pour recueillir des renseignements », rapporte l’AFP, sur la base des informations du journal. Ce dernier cite les déclarations, sous couvert d’anonymat, d’une quinzaine de diplomates, hommes politiques et sources militaires. Contacté par BBC Afrique, le ministère des Affaires étrangères néerlandais a confirmé qu’une étude d’une possible mission au Mali était examinée à  la suite d’une demande des Nations unies reçue l’été dernier. Aucun commentaire ne sera fait tant que le projet ne sera pas finalisé. Il pense qu’il faudra attendre plusieurs semaines avant une annonce officielle et non pas quinze jours. Sécurité précaire Les Pays-Bas fourniront aussi « quatre hélicoptères d’attaque Apache avec leurs pilotes et cent membres de personnel de soutien », ajoute le journal. Ils réfléchissent aussi à  l’éventuel envoi de 70 officiers de renseignement et d’instructeurs, selon la même source. Le représentant spécial de l’ONU au Mali, le Hollandais Bert Koenders, a demandé mercredi dernier un renforcement rapide de la Minusma (Mission internationale de soutien au Mali) et des hélicoptères pour les Casques bleus. Il estime que la sécurité dans le Nord du Mali reste « précaire ». La Minusma compte actuellement quelque 6.300 hommes en provenance de pays africains notamment. Elle doit doubler ses effectifs d’ici à  la fin de l’année. La France, pionnier de l’intervention militaire qui a libéré le Nord du Mali des rebelles jihadistes en janvier dernier, devrait réduire de deux tiers ses 3.000 soldats présents dans ce pays, au plus tard en janvier prochain. D’avril 2012 à  janvier 2013, les rebelles jihadistes occupaient les principales villes du Nord du Mali, qui sont la cible d’attaques armées sporadiques depuis l’élection présidentielle d’août dernier remportée par l’ancien Premier ministre Ibrahim Boubacar Keà¯ta.

Kati ne fera plus peur à Bamako…

Kati ne fera plus peur à  Bamako. Voilà  l’expression qui circule sur toutes les lèvres ce vendredi matin. Après qu’une opération de « nettoyage » ait eu lieu dans la ville garnison, située à  une quinzaine de kilomètres de Bamako, il semble que le mot d’ordre soit désormais à  la discipline. A écouter les propos du chef d’Etat major des armées, le général Dahirou Dembélé, les soldats devront se mettre sous le commandement de leurs chefs et états majors ou s’en aller. Voilà  qui répond au discours à  la Nation du chef de l’Etat, prononcé suite aux évènements de lundi dernier, o๠une dispute a éclaté entre éléments de l’ex junte, avec un blessé dans l’histoire. La suite, on la connaà®t. Opération « Saniya » En résumé, toutes les armes individuelles et collectives qui étaient en possession des mutins ainsi que celles détenues à  la résidence du Général Amadou Aya SANOGO ont été récupérées et réintégrées dans les dépôts logistiques sécurisés par les troupes déployées dans le cadre de l’Opération « SANIYA », a précisé le lieutenant-colonel à‰lisée Jean Dao, qui menait les opérations. On apprend ainsi que la place d’armes de Kati, qui a fait les beaux jours du coup d’Etat, est bien sous contrôle de l’Etat-major Général des Armées. En effet, des obus, des missiles et même des mortiers étaient en possession d’éléments incontrôlés, pouvant mener à  une attaque d’envergure. Souvenons-nous de la guéguerre fratricide entre bérets rouges et verts, très vite contrôlée par les bérets verts et en quelques heures seulement. Ces derniers disposant d’un arsenal incroyable. Et pis, les rumeurs ont enflé entrer hier jeudi et ce vendredi, lorsque beaucoup affirmaient à  Kati et à  Bamako que le Gal Sanogo était introuvable ou encore que certains éléments de l’ex junte avaient fui. Du reste, si certains ont été appréhendés, on a même évoqué des mercenaires en appui au Gal Sanogo. Des informations à  prendre avec précaution. Ce vendredi matin, le calme est revenu à  Kati, la ville garnison, qui s’enorgueillissait d’être une forteresse imprenable, après le coup d’Etat, à  tel point que certains avaient acclamé les ex putschistes. Désormais, il faudra se mettre au pas. Car Kati, on l’espère en tous cas, ne devrait plus faire peur à  Bamako. Militaire au garde à  vous !

Mali: des soldats de la Minusma accusés de mauvaise conduite

La Minusma, la mission de l’ONU au Mali, dit avoir pris connaissance d’allégations de mauvaise conduite portées la semaine dernière à  l’encontre de certains casques bleus et notamment d’un cas d’abus sexuel. Une enquête est en cours. Selon les informations recueillis par RFI, ce mardi 24 septembre 2013, ces allégations de viol ont été portées à  l’encontre des militaires tchadiens qui faisaient partie du groupe qui avait quitté sa position de Tessalit pour rejoindre la ville de Gao pour protester contre le non-paiement de primes et l’absence de relève. Selon le porte-parole de la mission, ces militaires soupçonnés sont toujours retenus à  Gao. Silence sur les soldats déserteurs Et la semaine d’avant ce sont quelques 160 soldats tchadiens qui ont désert leurs positions. Les 167 soldats tchadiens qui ont quitté, le 16 septembre, leur base de Tessalit – dans le nord-est du Mali – pour réclamer le paiement d’arriérés de salaire ainsi qu’une relève – sont d’abord arrivés à  Gao, o๠ils ont organisé une soirée arrosée et agitée. Mais depuis, aucune information n’a filtré sur leur cas. Le président Idriss Déby interrogé en marge de l’investiture, a répondu que l’agence Onusienne, devait prendre ses responsabilités en la matière. à€ Gao, il y a ceux qui ne veulent pas commenter l’affaire des militaires tchadiens, comme le colonel Coulibaly, de l’armée malienne, basée sur les lieux.« Par rapport aux soldats tchadiens, je pense qu’il faut poser cette question à  la Mission des Nations unies au Mali [Minusma, NDLR] », a déclaré le colonel malien. Et lorsque le journaliste a insisté, sous forme de question : « Mais les soldats tchadiens sont sur le territoire malien, mon colonel ? », il a répondu : « Mon cher, je vous en prie ». En fait, d’après les informations recueillies par RFI à  Gao, les 167 militaires tchadiens sont rentrés chez eux, au Tchad, par avion, après une médiation pilotée par la Minusma. Il est prévu de remplacer les soldats qui sont partis et, toujours selon des informations RFI, les remplaçants sont déjà  là .

14 juillet : un défilé sous le signe du Mali

Les Champs-Elysées ont vu ce jeudi matin à  l’aube les troupes françaises, maliennes et celles de la Minusma se retrouver confraternellement pour une ultime répétition du défilé du 14-Juillet qui se déroulera dimanche en présence du président François Hollande, du président malien par intérim Dioncounda Traoré et du secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon. l’occasion pour ces militaires qui ne s’étaient jamais réellement croisés sur les terrains militaires de faire plus ample connaissance et d’échanger leurs expériences acquises ces derniers mois sur le territoire malien. Un défilé qui sera très exceptionnellement ouvert par un soldat malien, le lieutenant Elisée Jean Dao affecté actuellement à  Kidal, loin des pavés sur cette plus belle avenue du monde que sont les Champs-Elysées. 232 soldats africains de 13 nationalités africaines ouvriront le traditionnel défilé du 14-Juillet parmi lesquels 60 soldats maliens. Au titre de la force de maintien de l’ordre des Nations unies, la désormais fameuse Minusma, le Tchad, la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Burkina Faso, la Guinée, le Niger, le Sénégal, le Togo, le Ghana, le Libéria et le Nigéria seront représentés.

« Où sont-ils? La situation des enfants dans le conflit armé au Mali »

Rendu public le 19 juin dernier, ce rapport est le fruit d’une enquête de plusieurs mois menée par Watchlist, un réseau d’organisations non gouvernementales international spécialisé dans la protection des droits des enfants. Selon le rapport, des centaines d’enfants voire beaucoup plus ont été recrutés au Mali dans les rangs d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), d’Ansar Dine, du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) et du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA). « Des garçons de 7 ans aux uniformes pendouillants sont si petits et frêles qu’ils doivent traà®ner derrière eux des fusils trop lourds à  porter », a constaté Mme Layal Sarrouh, chercheuse à  « Watchlist » et auteure du rapport, qui a reconnu la difficulté d’évaluer l’ampleur du phénomène en raison d’un manque de données précises. « Le Mali avait atteint l’Objectif du Millénaire pour le développement relatif à  l’éducation, il y a six ans déjà , et maintenant tous les efforts sont annihilés », a déploré l’auteure du rapport, qui intervenait aux côtés du représentant de l’Union européenne et d’un des membres de l’ONG « World Vision International ». l’auteure a prévenu que la question de l’endoctrinement est un défi de taille pour la réintégration des enfants soldats au sein de leurs familles et communautés. De nombreuses familles racontent déjà  que plusieurs enfants rapatriés considèrent la musique comme un interdit et croit que tuer un non-musulman est un visa pour le paradis. « Les fillettes ne sont pas épargnées » «Quelle sera la place de tous ces enfants dans la société malienne? », voilà  la question fondamentale à  laquelle il faut répondre pour assurer la stabilité du Mali, a averti l’auteure du rapport qui a tenu à  souligner que dans ce conflit, les fillettes ne sont pas épargnées, contraintes qu’elles sont de se marier avec des hommes beaucoup plus âgés et de porter leurs enfants, à  un âge précoce. Mme Layal Sarrouh a insisté sur la « nécessité absolue » de bien former les troupes de la Mission de l’ONU et d’établir dès maintenant des procédures opérationnelles permanentes traitant de la situation des enfants dans le conflit. « Pour l’instant, a-t-elle enchainé, l’Union européenne consacre une heure de temps par bataillon à  la question des enfants en situation de conflit armé. C’’est un pas dans la bonne direction, mais il faut beaucoup plus permettre aux troupes de réellement s’acquitter de leur rôle. » Mais la responsabilité ne devrait pas seulement reposer sur les épaules de la communauté internationale, les autorités maliennes doivent faire leur part, a estimé M. Ioannis Vrailas, de l’Union européenne, principale donatrice humanitaire au Mali. Outre ses programmes de formation aux droits de l’homme, l’Union européenne, a-t-il indiqué, s’est engagée à  financer des spécialistes des droits de l’homme de l’Union africaine et de la société civile. Elle a également signé un accord sur un projet de deux ans avec la Fédération internationale des droits de l’homme et l’Association malienne des droits de l’homme. La publication de ces rapports intervient alors que le Conseil de sécurité s’apprête à  valider, mardi 25 juin, le déploiement de casques bleus au Mali. L’ONU assure que ses soldats seront « sensibilisés à  la protection des enfants et accompagnés par des conseillers spécialisés de l’ONU ».

Absence des militaires maliens à Kidal : les Maliens entre confusion et exaspération

Vive le président ! A bas le président ! Dans un morceau célèbre, l’emblématique reggae man ivoirien, Alpha Blondy, dénonçait ainsi dans les années 80 la versatilité des masses populaires qui ont ce pouvoir de porter un homme politique sur un piédestal avant de provoquer sa chute. Voilà  aujourd’hui ce à  quoi la situation de la France ressemble au Mali. Adulée par une bonne partie des Maliens pour son intervention salvatrice, la France perd de sa superbe au Mali en raison de la situation à  Kidal. Les militaires maliens sont toujours bloqués toujours aux portes de Kidal par la France. La région demeure sous le contrôle du Mouvement national de libération de l’Azawad(MNLA) qui reste allergique à  toute idée de présence des militaires maliens. La France a voulu et obtenu presque au forceps l’organisation de l’élection présidentielle le 28 juillet prochain. Elle propose l’organisation du scrutin à  Kidal sous le contrôle des militaires français. Il n’en fallait pas plus pour provoquer l’ire des Maliens, réduits à  se demander sur l’intention réelle de l’ancienne métropole qu’ils soupçonnent de flirter avec les indépendantistes. l’absence de nos soldats à  Kidal est perçue comme une entrave à  la souveraineté nationale et traduirait, si ça se confirme, la partition de fait du pays. Le voyage du ministre français des Affaires étrangères était attendu par les Maliens pour résoudre cette équation. Hélas Laurent Fabius, a manié une fois de plus le langage sibyllin comme en bon diplomate. Au lieu de déclarations claires, il s’est borné à  rabâcher les mêmes mots : « les élections vont se dérouler partout au Mali. Pour la France, il est évident qu’il ne peut pas y avoir deux armées dans un même pays. Les dispositions seront prises pour qu’à  Kidal, on puisse voter comme partout ailleurs ». Commentaire d’un homme politique « il est venu pour divertir. Il est venu pour dire ce qu’on avait déjà  entendu. Rien de concret qui touche aux aspirations des Maliens. On veut voir nos militiares à  Kidal, C’’est tout. ». Les assurances de Dioncounda Traoré, selon lesquelles les militaires et l’administration seront à  Kidal avant le 1èr tour du scrutin, laissent perplexes des Maliens qui le trouvent téléguider par l’Hexagone. Les propos présidentiels sont d’autant moins pris au sérieux qu’ils interviennent après les assurances du ministre de la Défense et Anciens combattant, le Gal Yamoussa CAMARA. Celui-ci avait déclaré péremptoirement devant l’Assemblée nationale que nos militaires seront à  Kidal au plus tard le 15 mai. Jusqu’à  présent les militaires, aux lisières de la région, n’ont pas bougé d’un iota et aucune information ne filtre sur la promesse non-tenue du ministre. Place donc aux rumeurs qui exacerbent du coup le sentiment de colère et d’exaspération de beaucoup de compatriotes. Dans leur écrasante majorité, ils pensent que le pays de François Hollande est en train de dévier de son chemin à  savoir stopper les jihadistes et aider le Mali à  retrouver son intégrité territoriale. Pour eux, le deuxième point ne saurait se réaliser tant que le contrôle d’une portion du pays échappe aux forces de défense maliennes. Face à  la situation, voici le commentaire d’un professeur d’histoire et géographie : « J’ai toujours dit au moment de son intervention au Mali que la France avait un agenda caché. C’’est maintenant que le masque tombe. Il n’y aucune raison que nos militaires ne puissent être à  Kidal avec l’administration, faute de quoi il ne doit pas avoir d’élection le 28 juillet. Il y a un deal entre la France et le MNLA » Plus alarmiste, Amadou Coulibaly, commerçant pense à  un complot entre la France et MNLA contre le Mali. Il appelle les Maliens à  se mobiliser pour dire non aux élections sans la présence des militaires à  Kidal.

Les soldats de la Cédéao ne sont-ils qu’une bande d’«incapables»?

Les contingents des pays de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest envoyés au Mali constituent une «force totalement incapable» qui «n’a pas été à  la hauteur», a déclaré mardi un haut responsable du Pentagone, Michael Sheehan. «A ce stade, la force de la Cédéao n’est capable de rien. C’est une force totalement incapable, ça doit changer», a critiqué le conseiller du secrétaire à  la Défense pour les opérations spéciales et conflits de basse intensité lors d’une audition au Sénat. La force africaine est constituée d’environ 4.300 soldats de pays membres de la Cédéao, notamment du Togo, du Sénégal, du Bénin, du Ghana, du Niger, de la Sierra Leone, de Côte d’Ivoire et du Burkina Faso, auxquels s’ajoutent 2.000 militaires tchadiens (non membres de la Cédéao) et quelque 4.000 soldats français. Le responsable du Pentagone a en revanche salué l’opération française, qui a été selon lui «absolument excellente»: «Les Français ont réagi très vite et ont très rapidement repoussé Aqmi au-delà  du fleuve Niger, repris le contrôle des villes du Nord», a salué M. Sheehan. «Maintenant la France est en train de se concentrer sur la traque des membres d’Aqmi et leur élimination du champ de bataille», a-t-il observé. La force africaine est appelée dans les mois à  venir à  laisser sa place à  une opération de maintien de la paix de l’ONU qui prendrait partiellement le relais. Une des options évoquée par le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon est de déployer 11.200 Casques bleus aux côtés d’une «force parallèle» chargée de combattre les extrémistes islamistes. Pour Michael Sheehan, la Somalie fournit un bon exemple de ce qu’il faut faire au Mali: une force de l’ONU chargée d’une «mission raisonnable» épaulée par des forces «plus capables» comme le Kenya et l’Ethiopie dans le cas somalien. «Débusquer Aqmi des montagnes et attaquer leur leadership est un boulot pour une force bien plus capable. L’ONU ne peut faire cela et nous ne devons pas attendre d’elle qu’elle le fasse. Ce sera aux Français, peut-être avec notre soutien» de s’en occuper, a estimé le responsable américain. Paris a proposé de maintenir un millier d’hommes à  terme au Mali «équipés pour lutter contre le terrorisme».

Mali : un premier contingent de 570 soldats formés par l’Union européenne

Mardi matin, un premier contingent de 570 soldats maliens ont quitté Bamako pour Koulikoro, à  59 km au nord-est, une ville qui abrite un centre de formation militaire, pour y suivre une formation dispensée par des instructeurs militaires de l’Union européenne. C’est là  qu’ils seront formés pendant dix semaines par une centaine d’instructeurs venant de sept pays (France, Royaume-Uni, Suède, Finlande, Lituanie, Luxembourg et Irlande), a précisé le lieutenant-colonel français Philippe de Cussac, porte-parole de la mission de formation de l’UE (EUTM) . « Dans un premier temps, on aura une formation généraliste, ensuite, il y aura une formation de spécialisation, en télécommunications, artillerie, génie », selon le lieutenant-colonel de Cussac qui a ajouté que « des forces spéciales, des tireurs d’élite » seront également formés. Le but de l’EUTM est de former et entraà®ner près de 3 000 soldats, qui se succèderont en quatre vagues sur quinze mois à  Koulikoro. Cette opération débute alors que la France prépare le désengagement partiel de ses 4 000 soldats déployés dans le pays et que l’ONU finalise le lancement d’une mission de maintien de la paix qui sera composée de quelque 11 000 hommes. MISSION DE RECONSTRUCTION A terme, la mission de « reconstruction » de l’armée du Mali de l’UE comprendra 550 militaires européens, dont l’objectif est de professionnaliser les soldats maliens pour qu’ils soient capables de résister aux attaques des groupes djihadistes. Ces derniers, qui ont occupé pendant neuf mois le nord du Mali après en avoir chassé les rebelles touaregs qui avaient lancé l’offensive en janvier 2012, en ont été partiellement chassés par les soldats français qui, en soutien à  l’armée malienne et d’autres pays africains, est intervenue dès le 11 janvier pour empêcher une avancée des islamistes vers le Sud. Mais d’importantes poches de résistance islamistes demeurent dans plusieurs régions du nord du Mali : massif des Ifoghas, Gao et Tombouctou. Des islamistes armés ont réussi à  s’infiltrer à  Tombouctou après l’attentat-suicide d’un kamikaze dans la nuit de samedi à  dimanche. Une dizaine de personnes, dont au moins huit djihadistes, ont été tués dans l’opération de « ratissage » menée dimanche et lundi dans la ville par des soldats maliens et français.

Adama, 16 ans, islamiste du Mujao ou paumé dans la guerre?

Il s’appelle Adama, et dit avoir 16 ans. Aà®né d’une famille de trois garçons, il n’a passé que deux ans à  l’école et aide son père, burkinabé, dans le champ. La famille est installée dans la région de Niono, assure-t-il, une localité située 60 kilomètres au sud de Diabali, prise le 14 janvier par les islamistes qui l’auraient ensuite abandonnée, selon l’armée malienne, après des bombardements français. Son village, D’Enngoudou, ne compte qu’une seule mosquée, wahabbite. Son père la fréquente peu. En temps normal, Adama est parfois employé par un éleveur, pour tirer ses boeufs; en échange, le patron lui offre du riz. Il nourrit ainsi sa famille. Il y a quelques semaines, comme chaque année, à  la fin de la période agricole, Adama et son ami Mohammed sont partis chercher un job en ville. Leur destination était Sévaré, affirme le jeune homme. Mais ils ont pris, « par erreur », un bus pour Douentza, une ville détenue depuis septembre par les islamistes. Arrivés sur place, des inconnus les ont interpellés: « Venez faire la cuisine pour nous. Vous serez logés et bien payés. » Les adolescents, qui ne parlent que le bambara, ont été bien traités. Et le travail était simple: « Chaque jour, on préparait des spaghettis, avec des tomates et des oignons, explique Adama. On ne comprenait rien. Ils parlaient arabe, ou tamacheck, » la langue des Touaregs. Un seul pouvait communiquer avec eux, toujours aimable. « C’est un Peul noir qui parle bambara, » se souvient le garçon. Son nom? « Abou Zeid ». Voilà  comment, au début du mois de janvier, le jeune Adama et son ami Mohamed ont fait la connaissance l’organisation du Mujao, qui détient au moins un otage français, Gilberto Rodriguez, enlevé en novembre 2012 dans l’ouest du Mali, et qui tente, depuis près d’un an, d’imposer sa vision de la « charia totale ». Il semble tout ignorer de la stratégie des islamistes Assis sur le sol, dans une pièce de la gendarmerie de Sévaré, Adama porte le même pantalon coupé court que ses ex-employeurs islamistes, mais il assure qu’il ignorait tout d’eux. Ils ont quitté la ville, du jour au lendemain, explique-t-il: « Un boutiquier nous a dit qu’ils étaient partis pour la guerre. On a compris qu’on ne serait pas payés à  la fin du mois. Alors, on est partis. » Son histoire est peu plausible. Mais il serait surprenant, a contrario, qu’Adama ait rejoint les rangs du Mujao par affinité idéologique. L’appât du gain, alors? Le sergent Pascal Diawara, qui a interrogé le jeune homme, n’est guère convaincu: « Du travail, on en trouve à  Sévaré ou ailleurs, payé 1000 francs par jour, explique-t-il. Il y a bien plus de travail ici qu’au Nord. Quand on est engagé chez ces gens, on est engagé! Personne ne peut prétendre ignorer o๠il met les pieds quand il va à  Douentza. » Les jeunes suspects interrogés à  la gendarmerie de Sévaré viennent de toutes les régions du Mali, voire de l’étranger. Du Burkina Faso et des pays voisins, mais aussi de bien plus loin… « Votre djihadiste français, Ibrahim Ouattara, a été arrêté ici même », rappelle le sergent. Mais que penser d’Adama? Il semble tout ignorer de la stratégie des islamistes, et même que son pays est en guerre. Sur le chemin du retour, les deux adolescents ont demandé à  boire à  un vieux, qui a refusé de les aider: « Il nous a accusé d’être des islamistes. Puis un motard s’est arrêté, et a menacé de nous tuer. On a pris la fuite, mais j’ai eu peur. Alors, me voici.  » Mohamed a continué sa route, mais Adama s’est livré au motard, qui l’a amené aux autorités. Depuis le 22 janvier, il est en prison. A Sévaré, l’interrogatoire a été suivi d’un entretien avec un représentant du Comité International de la Croix-Rouge, installé sur place depuis mars 2012.

Mali : la colonne blindée française est arrivée à Bamako

La colonne d’une quarantaine de blindés français venus de Côte d’Ivoire est arrivée dans la nuit de lundi à  mardi à  Bamako, o๠elle a renforcé le dispositif luttant contre les forces djihadistes, a indiqué le conseiller médias du détachement français dans la capitale malienne. Ces éléments de la force Licorne, basée à  Abidjan, ont quitté la capitale de Côte d’Ivoire lundi matin et ont passé la journée sur la route, avant d’arriver dans la partie militaire de l’aéroport de Bamako vers 3 heures du matin (même heure GMT), a précisé le capitaine Pierre Couillot. Ces engins, notamment des blindés légers Sagaie, vont dans un premier temps être cantonnés dans la capitale malienne avant d’être engagés dans les combats qui opposent depuis vendredi ce qui reste de l’armée malienne, appuyée par des soldats des Forces spéciales et l’aviation française, aux islamistes armés qui occupent depuis neuf mois le nord du Mali.