(Dossier) Eau et électricité : entre pénurie et optimisme

Comment se porte aujourd’hui, ce « double secteur » indispensable non seulement à  la vie, mais aussi et surtout au développement du pays ? Eléments de réponses. Lundi 25 avril. Il est 19h, tout Kalabancoro, au sud-est du District de Bamako est dans le noir. Après plusieurs « mini-coupures », à‰nergie du Mali (EDM) a fini par concrétiser la crainte des habitants. « Comment dormir dans ces conditions ? », se demande Madou Doumbia, un habitant. Non loin, dans le quartier de Baco Djicoroni Golfe, on attend de pied ferme l’heure à  laquelle, enfin, l’eau coulera du robinet : 23 heures. Le quartier considéré comme résidentiel n’échappe pas à  la corvée des barils, seaux et autres bidons de 10 litres à  remplir avant de dormir. Cristallisation du mécontentement général depuis le mois de mars et le début de la saison chaude contre les structures en charge de fournir l’eau et l’électricité. EDM et la SOMAGEP font donc l’objet de toutes les critiques de la part des consommateurs qui ne savent plus à  quel saint se vouer. Alors que le thermomètre atteint fréquemment ces jours-ci la barre des 45°C, il est tout aussi fréquent de se retrouver sans eau ni électricité. La situation est intenable dans certains quartiers o๠les robinets restent secs pendant des jours. Au ministère de l’à‰nergie et de l’Eau, on se dit conscient de la situation et à  pied d’œuvre depuis le début de la canicule pour apporter solution au problème. La pénurie d’eau, on y fait face en distribuant de l’eau gratuitement depuis plusieurs semaines dans les zones habituellement affectées mais aussi, pour la première fois, sur la rive droite de Bamako. Une situation inédite expliquée par les températures élevées, mais aussi par la croissance exponentielle de la demande dans la capitale. Les besoins en eau de Bamako augmentent en même temps que la population. De plus en plus de personnes s’installent dans les zones excentrées qui ne sont pas couvertes par la SOMAGEP, explique un cadre de cette société qui a la charge de la distribution et de la gestion de l’eau dans 18 villes du Mali, dont Bamako. 250 millions de litres d’eau sont nécessaires pour couvrir les besoins des quelques 3 millions d’habitants de Bamako, or la capacité de production de la SOMAGEP ne dépasse pas les 200 millions de litres. Les stations compactes installées dans les communes, mais surtout le grand projet de station de pompage de Kabala devraient permettre de résoudre le problème dans un proche avenir. Au lendemain de son interpellation à  l’Assemblée nationale le 21 avril dernier, Mamadou Frankaly Keà¯ta, ministre de l’à‰nergie et de l‘Eau, a annoncé que les problèmes d’eau ne seraient bientôt plus qu’un mauvais souvenir. Lors d’une conférence de presse, il a en effet assuré que le gouvernement avait mobilisé en deux ans plus de 230 milliards de francs CFA pour renforcer l’approvisionnement de la ville de Bamako en eau potable et plus de 20 milliards pour les villes de Kati, Koutiala, Koulikoro et Sikasso. Des infrastructures en développement En ce qui concerne la fourniture en électricité, elle est elle aussi sujette à  une forte demande alors que les capacités de production de la seule société du pays peinent à  satisfaire les besoins sur le réseau connecté. Des dispositions avaient été prises pour les augmenter sensiblement avec la construction d’une centrale à  Dar Salam. Mais, explique-t-on, le décès du chef de projet de la nouvelle centrale dans l’attaque du Radisson Blu le 20 novembre 2015, a donné un coup de frein à  sa réalisation. Il est normal que « puisque nous n’avons pas de réserve, il y ait des coupures çà  et là  », explique Tiona Mathieu Koné, responsable de la communication d’EDM. Il faut noter cependant que « par le biais de l’interconnexion, la Côte d’Ivoire fournit actuellement au Mali 50 MW », et qu’une location de 50MW a été engagée dont 30 MW pour Kati, 10 MW pour Sikasso et 10 MW pour Koutiala. De quoi redonner du souffle aux abonnés et en particulier aux opérateurs économiques car, on le reconnait volontiers à  la Direction nationale de l’énergie, « les coupures répétées peuvent contribuer à  détériorer la qualité du service fourni et causer des tords aux usagers, notamment au secteur privé ». « Mais, avec les actions en cours, nous estimons que dans les mois à  venir la situation va s’améliorer », explique le Directeur. Les zones rurales peuvent également espérer de meilleurs jours, l’Agence malienne pour le développement de l’énergie domestique et l’électrification rurale (AMADER) étant en voie de lancer un nouveau programme permettant de produire et de vendre moins cher de l’électricité grâce à  des centrales hybrides, combustible et solaire, dont le financement est acquis pour une cinquantaine de villages. l’énergie solaire est une option de plus en plus mise en avant. Il faut noter que depuis une quinzaine d’année, les équipements solaires sont exonérés de toutes taxes et tous droits de douanes, à  l’exception des taxes de solidarité et communautaire et les redevances statistiques (environ 2%). Le Président directeur général de la Société malienne de gestion de l’eau potable (SOMAGEP SA), Boubacar Kane est lui aussi optimiste. La construction de la station de Kabala va doubler la capacité de production de la ville de Bamako et combler le déficit entre l’offre et la demande qui s’élève à  plus de 150 millions de litres par jour. En attendant sa réalisation prévue pour fin 2018, « l’opération citerne » se poursuit. Avec plus ou moins de succès : « on dit nous apporter de l’eau mais en réalité tout le monde veut en avoir et il n’y en a pas assez », déplore Sita, qui attend depuis des heures l’arrivée des citernes dans le quartier de Moribabougou. La qualité de l’eau, une autre source de préoccupation des consommateurs qui fustigent souvent l’aspect peu ragoutant du liquide sortant de leur robinet. Boubacar Kane assure que l’eau de la SOMAGEP respecte les normes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Une opinion confirmée par Almoustapha Fofana, Directeur général du laboratoire des eaux qui la contrôle régulièrement. Les réformes en cours pour rassurer les partenaires sur la gouvernance de l’eau et de l’électricité portent leurs fruits si l’on en croit les acteurs du secteur. Avec les financements obtenus des bailleurs de fonds, les chantiers majeurs en cours ou en projet devraient améliorer sensiblement la situation et permettre aux Maliens de bénéficier d’une fourniture constante et de bonne qualité, pour l’eau comme pour l’électricité.

AJS : optez pour des ressources humaines de qualité !

AJS se veut une solution pour les entreprises maliennes, en leur offrant des ressources humaines de qualité. En outre le cabinet africain assure aussi la gestion (relation avec les organismes sociaux, respect de la réglementation, code du travail, traitement des salaires et formation). Autant d’aspects qui font d’AJS, un cabinet sous régional, basé au Mali, en Guinée et en Côte d’Ivoire). AJS travaille essentiellement avec des entreprises du secteur minier et des travaux publiques. « Nous avons fait le constat qu’il fallait offrir une formation technique et professionnelle pour des secteurs porteurs tels que les Mines, pourvoyeurs de près de 2000 emplois », souligne Mamadou Demba, du cabinet AJS. Il insiste aussi sur l’idée de donner aux jeunes un avenir meilleur, en aidant le gouvernement malien à  offrir une formation en adéquation avec les besoins exprimés par les jeunes. D’o๠la signature de cet Accord cadre de partenariat avec le Ministère de l’Emploi et de la formation professionnelle. « Cet accord va permettre d’impulser des solutions, de mettre en place un Centre de formation professionnelle de qualité pour rencontrer les besoins de certains agents d’exécution, dans l’ingénierie ou l’artisanat par exemple », a souligné Mahamane Baby, le ministre malien de l’emploi et de la formation professionnelle. African Job Solutions a près de 30 ans d’expérience dans le management des Hommes. Cumulé à  une expérience sous régionale, le cabinet se distingue par une phase d’embauche rigoureuse, la gestion administrative du personnel et le traitement efficace de la paie et de tous les aspects connexes.

ICG : « Les six prochains mois seront déterminants pour le Mali et au-delà »

La situation qui prévaut au Mali, crises politique au sud et sécuritaire au Nord, ne cesse de préoccuper les milieux diplomatiques. l’Intertional Crisis Group qui s’est investi depuis le début de la rébellion en janvier dernier, dans la quête de solution à  la crise malienne, a publié ce lundi 24 septembre son dernier point sur la situation au Mali. Selon ICG, « l’absence de décisions rapides, fortes et cohérentes aux niveaux régional, continental et international avant la fin de ce mois de septembre » risque de provoquer une détérioration durable de la situation politique, sécuritaire, économique et sociale au Mali. Il urge de mettre en place une réponse politique et militaire afin d’éviter les scénarios du pire, qui sont encore possible. Au ICG on craint en effet « un nouveau coup d’Etat militaire et de troubles sociaux dans la capitale », ce qui pourrait aboutir à  un basculement total d’un régime encore trop fragile et contesté. Et ainsi, ouvrir grandes les portes du reste du pays à  l’extrémisme religieux et à  la violence terroriste au Mali et au-delà . « Les facteurs de risque sotn encore nombreux » Le « tri-céphalisme » de l’Etat malien avec trois acteurs dont aucun ne dispose « d’une légitimité populaire et d’une compétence suffisantes pour éviter une crise plus aiguà« » inquiète également les observateurs. Tout comme la bataille de positionnement qui se livre à  la tête de l’Etat alors que les priorités sont ailleurs. « Les six prochains mois seront déterminants pour la stabilité du Mali, du Sahel et de toute l’Afrique de l’Ouest, tant les facteurs de risque sont nombreux et les déficits de leadership à  tous les niveaux de prise de décision ont jusque-là  été patents » déclare encore dans son briefing l’ICG. Qui rappelle qu’en juillet dernier déjà , ses conclusions étaient les mêmes. « Il ne s’agit pas de s’opposer au principe d’une action militaire dans le Nord [..] qui sera vraisemblablement nécessaire pour neutraliser les groupes armés à  vocation transnationale qui combinent terrorisme, jihadisme et trafics de drogue et d’armes et pour restaurer l’intégrité territoriale de l’Etat malien ». Cette intervention devra cependant, selon les auteurs, être précédée d’un « travail politique et diplomatique » pour aplanir les divergences internes, tant politique, économique, sociale que religieuse. Un émissaire de l’ONU pour le Mali l’ICG conclut en demandant aux différents acteurs de poser des actes concrets. Aux Président et Premier ministre maliens, de constituer un panel indépendant des politiques pour l’appuyer dans la quête de solutions de sortie de crise. A la CEDEAO de reconnaitre ses limites « aussi bien dans le domaine de la médiation que dans celui de la planification d’une mission militaire au Mali » et d’accepter de travailler l’Union africaine et les Nations unies qui sont mieux habilitées à  répondre aux défis posés par une crise qui menace la paix et la sécurité internationales. La réconciliation au sein de l’armée est un autre axe de travail pour les maliens et leur partenaires afin d’éviter une nouvelle escalade. La réunion consacrée à  la sécurité dans le Sahel prévue le 26 septembre, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU à  New York, devrait être mise à  profit par les acteurs maliens, leurs partenaires africains et non africains et les Nations unies pour définir une ligne d’actions concrètes à  mettre en œuvre dans les plus brefs délais.

Dr Oumar Keita : Une alternative malienne existe

Pour nombre de médias et d’analystes occidentaux, le pouvoir malien est une sorte de « boite noire » incompréhensible, opérant la succession entre un « bon » militaire et un « mauvais », l’ancien chef d’Etat et le putschiste, ou encore entre un président victime de la foule – exilé à  Paris , et un premier ministre débordé . Mais au delà  de ces simplismes, le Mali n’a t il pas une alternative civile à  la crise, même si l’Occident en a rarement entendu parler ? Quelle intervention extérieure d’ailleurs? En Irak, en Afghanistan, au Congo, au Soudan et dernièrement en Libye, elles ont surtout provoqué le massacre des populations civiles innocentes et conduit à  des guerres civiles prolongées. Les gouvernements nationaux mis en place et sous tutelle internationale ont été contraints à  payer la facture de la guerre : le résultat est à  l’évidence partout un véritable désastre. Il n’appartient pas à  la CEDEAO, à  l’Union Africaine, à  l ‘ONU, à  la France ni à  aucune autre puissance étrangère de venir imposer une solution à  Bamako ou Gao. La sagesse recommande vivement qu’il soit fait recours au peuple souverain du Mali pour qu’il puisse assumer en toute indépendance son propre destin. L’interventionnisme autoritaire fait en effet l’impasse sur une longue histoire qui, avec ses hauts et ses bas, fait la fierté de son peuple. Certes, le gouvernement en place ne maà®trise pas la situation. Il n’arrive pas à  contrôler le peuple du sud du Mali sur lequel il a encore un tant soit peu d’autorité, a fortiori à  faire face à  la crise au nord. Le mauvais rôle de la CEDEAO C’’est ainsi que la CEDEAO veut recourir à  la force pour mettre fin à  la partition du Mali, après la déclaration d’indépendance du MNLA dans le Nord du pays. Elle envisage d’envoyer sur place une force de 2 000 à  3 000 soldats, et exige un gouvernement de transition et d’union nationale d’ici la fin du mois de juillet. l’objectif étant soi disant de renforcer les institutions de transition, en situation «Â précaire », pour enfin affronter la crise dans le Nord. Si ce délai n’est pas respecté, «Â la Cédéao ne reconnaà®tra plus le gouvernement du Mali et le pays sera suspendu de toutes les organisations sous-régionales ». Ce qui provoque en conséquence un puissant sentiment anti CEDEAO- qu’il faut se garder d’assimiler à  un quelconque soutien à  la junte, renforcé par un nationalisme qui s’est largement construit contre l’ancienne puissance coloniale, très mal placée en conséquence pour intervenir ! Les Maliens accusent en effet la France d’avoir facilité la chute du président ATT parce que ce dernier avait refusé de s’engager plus clairement dans la lutte contre le terrorisme, les trafics de drogue au Nord. D’aucuns même pensent qu’il y a des connivences entre la France et le MNLA, et accusent Paris d’être partiellement responsable de la crise, du fait de son intervention militaire en Libye, qui a précipité le retour au Mali de nombreux combattants touareg. En d’autres termes, une intervention de la CEDEAO aurait toutes les chances de se heurter à  des formes de résistance populaire qui compromettraient la résolution du conflit. Sans parler d’une fracture accrue entre Sud et Nord et d’une dangereuse islamisation, voire ethnicisation du conflit. Une alternatiove existe l’armée malienne a été elle aussi victime de la paupérisation et le coup d’Etat a compliqué une situation chaotique : la révolte générale n’était pas très loin. C’est ce que disent des hommes politiques comme Ibrahim Boubacar Keita ou qu’analysent des intellectuelles comme la sociologue Aminata Traoré- car le Mali a bien une intelligentsia, comme un personnel politique ! Les analyses proposées ci dessus sont bien l’opinion d’une partie dominante de l’opposition civile malienne : contrairement à  ce que croit savoir l’extérieur, entre l’ancien régime du général Toumani Touré et les putschistes, il y a une alternative ! Notamment des partis structurés et des leaders respectés. Sans la prise de contrôle des indépendantistes touaregs et des islamistes au Nord, Ibrahim Boubacar Keita aurait certainement été élu aux élections qui n’ont pu se tenir, à  cause du putsch militaire : il s’en est fallu d’un mois ! Ce leader n’est-il pas plus légitime pour mener une réelle transition o๠tous auraient leur place ? Rappelons qu’ «Â I.B.K. » a déjà  exercé de hautes responsabilités comme premier ministre, président de l’Assemblée, et a fédéré déjà  plusieurs partis politiques et citoyens, représentant dès lors une alternance de gouvernement. Membre de l’Internationale socialiste, grand connaisseur du Nord, son passage à  la primature de 1994 à  2000 a permis la signature des accords de paix avec la rébellion touareg. Homme d’expérience respecté au Mali et à  l’extérieur, et dont le sens de l’Etat est indiscutable. Son style le de gouvernement étant marqué par le respect scrupuleux de l’Etat de droit. Loin de toute gouvernance militaire- mondialisée ou régionalisée, il faut que l’extérieur – et la France en particulier, laisse toutes ses chances à  une solution malienne, basée sur sa société civile et son personnel politique ! Toute autre tentative risque d’être catastrophique.

Ouaga II : le sommet de la renaissance du Mali

Pour les ténors du FDR qui étaient face à  la presse ce mercredi matin, cette rencontre a été une réussite car les participants ont élaboré tous ensemble des mesures à  mettre en œuvre pour sauver le Mali. Pour Amadou Koà¯ta, secrétaire politique du FDR, Ouaga II a permis de rectifier le tir. « Ouaga I a été un fiasco honteux pour l’ensemble du peuple malien. Cette première rencontre a donné une mauvaise image de la classe politique malienne au Médiateur (Blaise Compaoré, ndlr). Il fallait cette fois-ci réparer cela » a-t-il déclaré. « Ce sommet nous a permis de parler d’une seule voix » A ce sommet, l’ensemble des groupements de partis politiques et la société civile dans toutes ses composantes ont répondu à  l’invitation du Médiateur. Par cet acte, poursuit Amadou Koita, les maliens ont montré au Médiateur, à  l’Union Africaine, l’ONU et aux cinq chefs d’Etat du Groupe de contact sur le Mali, qu’ils pouvaient parler d’une seule voix, qu’ils pouvaient, au delà  des divergences, s’unir pour discuter du Mali. « La mise en œuvre de la résolution de ce sommet par l’ensemble du peuple malien permettra de sortir le pays de l’ornière dans laquelle il se trouve depuis le coup d’Etat du 22 mars » a affirmé le secrétaire politique du FDR. La jeunesse malienne n’est pas non plus restée en marge de cette rencontre. Alioune Gueye y a participé au nom du Conseil National de la Jeunesse (CNJ) comme président intérimaire. Ce jeune leader était l’un conférencier lors du point de presse. Il a tenu à  le faire savoir, la jeunesse malienne est engagée pour la sortie de crise. « Même si on nous appelle sur la planète mars, compte tenu de la gravité de la situation, tout bon malien doit s’y rendre car, le Mali a accepté la médiation de la CEDEAO ». M. Gueye a prévenu que si la crise continue, il y aura une autre crise qui va mobiliser la jeunesse injustement renvoyée au chômage. « Actuellement on fabrique de petits terroristes au nord à  travers des camps d’entraà®nement. Il faut engager la guerre pour bouter les terroristes et après on discutera avec les vrais maliens » a conclu M. Gueye. Dans la salle d’autres partis ont tenu à  témoigner de leur engagement pour la résolution du mini sommet de Ouaga. Selon le représentant de l’Union des Patriotes pour la République, ce sommet a permit aux partis de sortir du carcan des appartenances.

« Forum pour la paix et une transition apaisée»

Depuis le coup d’Etat militaire du 22 mars 2012, le Mali vit une situation exceptionnelle, que d’aucuns qualifient de déplorable pour sa démocratie. Compte tenu de ce qui s’y passe aujourd’hui, et avec le rôle de la presse, la Maison de la presse entend jouer tout son rôle dans la recherche de solutions à  la crise malienne. Pour sensibiliser et mobiliser autour de la lutte contre la violence et pour une transition apaisée au Mali, il a été décidé – avec l’accord des autres structures de la presse malienne, de plusieurs intellectuels et diplomates maliens – l’initiation d’une pétition qui aboutira à  la mise en place d’une plateforme. Il s’agira, autour d’une grande rencontre de trois jours, de débattre des différents thèmes et sous-thèmes s’y rapportant. Forum pour la paix dans une transition apaisée. C’’est l’intitulé des assises qui s’ouvriront ce vendredi à  la Maison de la presse du Mali à  Bamako sous la coupole des Associations Professionnelles de la Presse (Assep-Urtel-Groupe) et la Délégation de l’Union Européenne. Echanges francs Les trois ateliers thématiques porteront sur les thèmes  : «Â Rôle et responsabilité de la presse pour une transition apaisée », «Â Comment instaurer un dialogue national pour une transition réussie ? » et «Â Quelle contribution de la classe politique et de la société civile pour la libération par le dialogue des régions du nord du Mali occupées par les rebelles ? ». Différentes communications meubleront cette première journée qui sera présidée par Ali Nouhoum Diallo, ancien président de l’Assemblée nationale du Mali, avec pour modérateur Mamadou Konaté, avocat. Il sera question de savoir si « le débat politique doit-il être objectif ? » Les participants entendront les points des principaux tendances qui ont marqué l’après putsch. Il faut citer entre autre, le Front uni pour la démocratie et la République (F, la Copam, l’Alliance des démocrates et patriotes pour une sortie de crise (ADPS), IBK 2012 et la Coalition sauver le Mali. « La société civile dans et face au débat politique » est un autre sous thème qui sera présenté par les représentants de la société civile. Le sous thème 3 qui porte sur la « Communications et échanges spécifiques » enregistrera le point de vue des religieux et des traditionnels. Le rôle du journaliste Le second thème de la journée est d’une pertinence avérée. Il traite de la « Liberté de communiquer et limites absolues ». Il sera conduit par un autre panel conduit par Sambi Touré et Mahamane Hamèye Cissé, respectivement directeur de publication de «Â Info matin » et du journal «Â Le Scorpion ». Les journalistes, peuvent-ils tout dire ? Peuvent-ils tout montrer ? Ces professionnels de la presse écrite donneront des éclaircissements à  l’opinion par rapport à  ces questionnements. Le dernier sous thème traitera du « Respect de la loi et violations nécessaires ». s’agissant du thème 3 : « Le Mali, entre soulèvements, guerre, rébellions au Nord et crise institutionnelle au Sud : Solutions ? » il sera développé par les politiques comme Tiébilé Dramé (Président du Parena), Moussa Mara (Yelema) et Mountaga Tall. Si le premier volet de leurs intervention se penchera largement sur «Â les causes profondes de la crise », le second dégagera les voies et moyens pour une transition apaisée au Mali. Par ailleurs, les thématiques « Sommes-nous en panne de solutions ? » et «Â Quelles solutions par le dialogue ? » seront élucidées par le représentant du Collectif des ressortissants du nord, les représentants des religieux et de l’armée. l’élaboration des résolutions et recommandations clôtureront la journée du dimanche 1er juillet. Au terme des trois jours de travaux, «Â les populations doivent avoir compris les exigences liées à  la non-violence. Toutes devront s’impliquer pour une transition apaisée », indique Makan Koné, président de la Maison de la presse du Mali.

Parlement Africain : un hémicycle pour les problèmes de l’Afrique

La création du Parlement Panafricain est fondée sur l’idée de donner une plateforme commune aux peuples africains et leurs organisations de masses afin qu’ils soient plus impliqués dans les débats et prises de décisions concernant les problèmes et défis auxquels le continent est confronté. Les parlementaires panafricains représentent tous les peuples d’Afrique. C’est le regroupement de 54 parlementaires de la société civile représentants l’ensemble des pays membres de l’Union Africaine. C’est aussi une arène de réflexion sur les axes de développement, du respect des droits humain et les stratégies à  adopter pour la promotion des institutions démocratiques et la bonne gouvernance ; C’est une institution d’un pouvoir de coercition tant sur les décideurs politiques que sur la société civile, même si elle ne dispose que d’un pouvoir consultatif. C’est un instrument de suivi et de garantie auprès des institutions financières capables d’accompagner la société civile africaine dans la mise en œuvre de ses projets de promotion de la démocratie et de lutte contre la pauvreté. Les Etats membres sont représentés au Parlement panafricain par un nombre égal de parlementaires, soit cinq (5) membres par pays, dont au moins une femme. La représentation de chaque état membre doit refléter la diversité des opinions politiques de chaque parlement ou tout autre organe législatif national. Les parlementaires panafricains sont élus ou désignés par leurs parlements nationaux respectifs ou tout autre organe législatif des états membres, parmi leurs membres. La durée du mandat de tout parlementaire panafricain est liée à  celle de son mandat de membre de son parlement national. La fonction de membre du Parlement panafricain est incompatible avec l’exercice d’une fonction de l’exécutif ou du judiciaire dans un état membre. Le Parlement panafricain se réunit en session ordinaire au moins deux fois par an, chaque session ordinaire pouvant durer jusqu’à  un mois. Les langues de travail du Parlement panafricain sont les langues africaines ainsi que l’arabe, l’anglais, le français et le portugais. Les objectifs du parlement africain sont entre autres de faciliter la mise en œuvre efficace des politiques et objectifs de l’Union Africaine ; de promouvoir les principes des droits de l’homme et de la démocratie en Afrique ; d’encourager la bonne gouvernance, la transparence et la responsabilité des pays membres ; de familiariser les peuples Africains avec les objectifs et politiques visant à  l’intégration du continent Africain; de promouvoir la paix, la sécurité et la stabilité ; de contribuer à  assurer un avenir plus prospère aux peuples africains à  travers la promotion de l’autosuffisance collective et la relance économique ; de faciliter la coopération et le développement en Afrique; de renforcer la solidarité continentale et éveiller la conscience du destin commun chez les peuples d’Afrique ; de faciliter la coopération entre les Communautés Economiques Régionales et leurs forums Parlementaires. l’ultime objectif du Parlement Panafricain est de devenir une institution jouissant de tous les pouvoirs législatifs et dont les membres sont élus au suffrage universel.

Dioncounda Traoré à Abidjan, la CEDEAO va-t-elle reculer ?

C’’est une visite éclair qu’effectue ce 16 mai Dioncounda Traoré en Côte d’Ivoire. Il doit y rencontrer le chef de l`Etat ivoirien Alassane Ouattara, également président en exercice de l`organisation ouest-africaine. Plus la date du 22 mai, échéance de l’intérim au Mali, approche, plus la tension monte entres les différents acteurs de la crise politico-institutionnelle que traverse le pays depuis de coup d’Etat du 22 mars dernier. Depuis cette date, la junte dirigée par le Capitaine Amadou Haya Sanogo dirige de fait le Mali. Et ce, malgré la pression internationale qui l’avait obligé à  rendre le pouvoir aux civils suite à  un accord signé avec la CEDEAO, le 6 avril. Cet Accord-cadre stipulait une période intérimaire de 40 jours dirigée par le Président de l’Assemblée Nationale, puis une Transition. Qui doit diriger cette transition ? C’’est là  la question qui divise les maliens, du sommet à  la base, depuis maintenant plus d’un mois. Et à  6 jours de la date fatidique, aucun consensus ne semble se dégager. Ras-le-bol de Dioncounda Traoré Si le pays s’est doté depuis l’Accord-cadre d’un Président, d’un gouvernement dirigé par un Premier Ministre, la réalité du pouvoir semble toujours se trouver entre les mains du Capitaine Sanogo et de ses camarades, logés à  Kati, ville garnison, siège de CNRDRE. Après avoir tenté d’imposer Dioncounda Traoré comme Président d’une Transition qui durerait 12 mois, l’organisation sous-régionale a fait marche arrière face au refus du Capitaine qui n’entend pas être écarté même si, comme il l’a maintes fois répété, il n’a aucun objectif « pouvoiriste »(il n’entend pas s’accrocher au pouvoir, ndlr). La semaine dernière a été longue pour les deux médiateurs dépêchés par la CEDEAO à  Bamako. Ils ont tenté en vain d’aboutir à  un plan acceptable pour toutes les parties. En fin de semaine, C’’est donc bredouille qu’ils ont repris l’avion pour se rendre au Burkina Faso, faire le point avec le Président Blaise Compaoré. De sources proches de la présidence burkinabé, Dioncounda Traoré aurait appelé ce dernier pour lui faire part de son intention de jeter l’éponge, face au « refus de bouger » du CNRDRE. Une rencontre a eu lieu hier mardi entre M. Traoré, son Premier ministre Cheick Modibo Diarra, et le capitaine Amadou Haya Sanogo. Rien n`a filtré de cette rencontre. Alors, les choses ont-elles évolué ? Quid de l’initiative de la Convention Nationale prise par le Capitaine et qui doit débuter ce 17 mai et qu’une partie de la classe politique entend boycotter? Dioncounda va-t-il démissionner ? Un schéma à  la « malienne » ? Si Dioncounda Traoré démissionne avant la fin de la période d’intérim, ce sera de nouveau l’incertitude pour le peuple malien. La CEDEAO, qui s’est impliquée dès les premières heures de la crise malienne et qui a de nouveau menacé le pays de sanctions le lundi dernier, va-t-elle se retirer de la médiation et laisser les maliens trouver une « solution locale » ? C’’est du moins ce que soutiennent nos confrères de Koaci.com qui cite une source proche de la présidence burkinabé. « Faute de mieux, Blaise Compaoré, le médiateur de la Cedeao pour la crise malienne et Djibril Bassolé, son émissaire à  Bamako, auraient tranché pour la solution du chef de l’ex junte au Mali. Compte tenu du mauvais bilan du tandem Traoré-Diarra, initialement imposé par l’institution, cette dernière verrait en Sanogo finalement l’homme de la situation même si temporaire » peut-on lire sur le site. Pourtant, le Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la République (F, s’oppose à  cette option et demande le retour pur et simple du pouvoir effectif aux civils. Pas question pour eux que le Capitaine dirige le Mali dans une période difficile comme celle qu’il traverse actuellement. Dans la rue à  Bamako, nombreux sont ceux qui pensent cependant que «laisser Sanogo diriger est un moindre mal». «Si C’’est ce qui peut résoudre le problème, finalement pourquoi pas. Le pays souffre trop» déclare N. Sidibé, garagiste désabusé. « Aucun politique ni militaire ne songe aux populations. l’essentiel, C’’est le Nord, alors finissons les querelles et occupons nous de cela » conclut-il. Les regards sont donc tournés vers Abidjan ce soir et le Centre International de Conférences de Bamako à  partir de demain. Les Maliens retiennent leur souffle, espérant qu’au 22 mai, un jour nouveau se lève sur leur pays territorialement désintégré.

Tiébilé Dramé : « Ce n’est pas le moment de regarder dans le rétroviseur »

Le Parti pour la renaissance nationale (PARENA) qui a pris de nombreuses initiatives (dont la dernière remonte aux 10 et 11 décembre 2011), en vue d’une solution politique et démocratique des crises qui fragilisent notre pays, propose la tenue d’un atelier dont l’objectif est de réfléchir à  la situation dramatique que traverse le nord du Mali et proposer des pistes de résolution durable sinon définitive. Peut-on encore vivre ensemble (sous le même toit) dans le même pays ? Quelle conduite vis-à -vis du groupe Ansar Eddine ? Comment gérer la revendication séparatiste du MNLA ? Journaldumali.com : Après la rencontre du 10 et 11 décembre 2011, le PARENA convoque une nouvelle concertation sur le Nord, quelle est la pertinence d’une telle initiative dans le contexte actuel ? Tiébilé Dramé : Ce brainstorming sur les graves crises qui affectent le nord du Mali est la première initiative du genre depuis le déclenchement de la rébellion en janvier, le coup d’Etat du 22 mars et la partition de fait du pays. Devant la gravité de la situation et l’impasse cruelle dans laquelle le pays se trouve, il nous a paru judicieux de regrouper les acteurs politiques, les représentants de l’Etat, de la société civile, des élus, des ressortissants du nord afin de réfléchir ensemble au triste sort de notre pays et esquisser des solutions pour mettre fin à  l’occupation des 2/3 du territoire, et préserver l’unité, l’intégrité de notre territoire et la cohésion nationale. Votre engagement pour le Nord remonte à  des années, pourriez-vous revenir sur les différentes actions et négociations que vous avez mené ? Ce n’est pas le moment de regarder dans le rétroviseur. l’heure est trop grave. C’’est le présent et l’avenir qui doivent requérir toute notre attention. La situation au Nord s’enlise, que faut-il prévoir comme action urgente, après les convois humanitaires ? La ville de Gao a vécu lundi une manifesation exprimant le ras-le-bol des habitants ? Je rends un vibrant hommage à  la résistance de la jeunesse de Gao, à  celle de l’ensemble de notre peuple contre l’oppression, les pillages, les exactions et les humiliations quotidiennes dans les régions occupées. Que faut-il prévoir comme action urgente me demandez-vous ? l’urgence, C’’est libérer le pays, refaire son unité, sa cohésion. Par la guerre ou par le dialogue. On ne peut pas continuer dans l’immobilisme actuel qui est honteux et dégradant pour nous. Le FDR dont votre parti est membre, a boycotté la convention nationale proposée par le capitaine Sanogo ? Faut-il aujourd’hui une intervention militaire de la CEDEAO ? Nous n’avons pas encore boycotté la convention. Nous avons demandé des éclaircissements sur le projet et souhaité que la convention ne s’écarte pas de la Constitution, car nous ne nous associerons à  aucune initiative qui vise à  mettre entre parenthèses la loi fondamentale votée par le peuple souverain du Mali. Comment parvenir un accord entre le CNRDRE et la CEDEAO d’ici la fin des 40 jours de l’intérim de Dioncounda Traoré ? Le respect de la Constitution est le schéma le plus facile, le plus rapide à  mettre en œuvre. Doit-on craindre un risque de tension le 22 Mai ? Je ne suis pas devin. Je ne saurai vous dire ce qui va se passer le 22 mai. Je peux, en revanche, vous faire part de mes souhaits : ce pays qui est déjà  par terre, notre peuple qui est humilié et qui souffre tant n’ont pas besoin de tensions, de violences à  Bamako. Résolvons la crise politique et institutionnelle de manière pacifique en trouvant une formule compatible avec la Constitution qui doit rester la référence en toutes circonstances. On ne vote pas une constitution, on ne restaure pas une constitution pour s’asseoir dessus.

Energies renouvelables, prenez le pas !

Pour améliorer notre qualité de vie, les technologies s’orientent aujourd’hui les énergies renouvelables et l’utilisation de carburants alternatifs, face à  la raréfaction des ressources naturelles de la planète, mais ces énergies demandent beaucoup de fonds. Quelle va être la position de l’Afrique en la matière ? Celle du consommateur éternel ou plutôt celle du continent en avance sur la technologie ? Pour Boutout Sall de la société Horizon West, et Cheikh Tidiane Traoré, président de PAC Jeunesse, l’Afrique ne doit plus rester en marge du progrès social. D’o๠l’idée pour les deux associés de sensibiliser durablement aux préoccupations environnementales et d’apporter une offre concrète de solutions énergétiques vertes. Des idées exposées lors d’un point de presse, le 7 Mars à  l’hôtel Massaley de Bamako. Une gamme de solutions vertes La SUNBOX est un panneau solaire utilisable pendant 25 ans. Par ailleurs, les deux associés préconisent l’utilisation de la pile solaire rechargeable naturellement, les chargeurs de téléphone solaires, les chargeurs solaires multiprises ainsi que la lampe LED 100% solaire qui peut avoir une autonomie de 11H de temps. La SUNBOX permet elle de remplacer la lampe à  pétrole et d’éviter les dangers liés à  l’incendie. «Â Cet outil constitue une chance inouà¯e pour tous, et montre qu’on peut s’engager pour l’environnement et enrichir concrètement notre quotidien grâce à  l’utilisation des énergies renouvelables », a précisé Boutout Sall. Le concept « Energie propre» développé lors de la rencontre véhicule l’idée de bâtir chacun à  son niveau une société viable en participant à  l’éducation nationale et en explorant les potentialités inexplorées comme le vent et l’eau. Grâce au partenariat avec la structure «Nugg Ad» qui a soutenu le projet, à  hauteur de 6000 euros et une ville Allemande qui a orienté les deux hommes vers ces solutions technologies, le projet a pris forme. Il reste maintenant à  l’adapter au contexte malien.

« Yes Africa can », les recettes du développement

l’ouvrage se penche sur ce qui a fonctionné et pourquoi, en s’appuyant sur 26 études de cas, dont 20 sont de portée nationale et six à  caractère régional. Les études de cas recoupent plusieurs thèmes, programmes et secteurs. Ces dernières années, les pays d’Afrique cherchent la voie vers une plus grande prospérité suite à  la crise financière internationale. La nouvelle publication de la Banque mondiale présente des exemples de solutions conçues localement et ayant fait leurs preuves, qui pourraient être une source d’inspiration pour plusieurs nations. Intitulé «Yes Africa Can: Success Stories from a Dynamic Continent» on y retrouve des cas de réussite bien connus, tels que les investissements visionnaires réalisés dans le capital humain et la diversification économique en àŽle Maurice et au Botswana ; mais aussi des cas moins connus, comme l’émergence discrète du Somaliland en tant que comptoir commercial fiable le long du golfe d’Aden. « Les deux dernières décennies ont été caractérisées par des progrès remarquables en Afrique subsaharienne ; nous avons donc voulu identifier les éléments déterminants de ces succès », selon Shanta Devarajan, Economiste en chef pour la région Afrique à  la Banque mondiale. « Notre objectif était non seulement d’aller au-delà  des grands titres habituels qui dressent un portrait monolithique de l’Afrique, mais également de nous assurer que les expériences réussies soient partagées et si possible répliquées ailleurs sur le continent », a-t-il ajouté. Le Mali, exemple dans le domaine de la promotion des investissements Les études de cas peuvent être classées sous quatre grandes catégories. La première concerne les réformes politiques qui sont à  l’origine des distorsions. Il y est question des situations o๠les gouvernements ont réussi à  réformer des politiques existantes qui étaient devenues un obstacle à  la croissance. Parmi les exemples dignes de mention, il y a la relance de l’industrie du cacao au Ghana après son quasi effondrement dans les années 80. On y parle également des efforts déployés par divers pays pour surmonter de mauvaises politiques dans le secteur de l’énergie ou encore les réformes agricole comme par exemple la fin de la surdépendance aux exportations de coton au Burkina Faso, les réformes économiques en profondeur en Tanzanie, etc. La deuxième catégorie « rebâtir un gouvernement» trois études de cas de reconstruction après conflit, à  savoir la réforme de la gouvernance économique au Liberia, la décentralisation en Sierra Leone et l’autonomisation des structures traditionnelles de dissuasion de conflit au Somaliland. La troisième met en évidence le rôle catalytique que l’à‰tat peut jouer en favorisant la croissance économique et la création d’emplois. Le livre examine la manière dont le Lesotho a capturé la part du lion du marché des exportations africaines de vêtements vers les à‰tats-Unis, les investissements tournés vers l’avenir qui ont fait exploser les exportations de mangues du Mali ou encore la maà®trise du paludisme dans l’ensemble de l’Afrique. La quatrième catégorie est intitulée « écouter les peuples ». Elle rapporte des exemples d’approches de participation de la base vers le haut qui se sont avérées efficaces dans le cadre de l’action gouvernementale. Un bon exemple est la manière dont l’à‰thiopie a eu recours à  un système de santé communautaire pour répondre à  une pénurie de médecins et d’infirmières afin de soigner sa population de 80 millions de personnes. Le document cite également le fait qu’une série de tentatives infructueuses pour produire une variété de riz à  haut rendement a récemment incité les scientifiques d’Afrique de l’Ouest à  externaliser leur recherche en faisant participer des exploitants agricoles ordinaires au processus de sélection. Cette méthode a donné lieu à  l’identification rapide de nouvelles variétés de riz hybride à  haut rendement qui sont désormais cultivées dans une trentaine de pays dont le Mali. Le développement fruit de la synergie gouvernement-population La dernière catégorie sus-citée a montré que la participation de la population aux actions de développement était un gage important de réussite. Les études de cas montrent en effet que le succès découle d’une action collective, généralement (mais pas toujours) initiée par le gouvernement, dans l’optique de surmonter ou d’éviter les erreurs faites par le passé. Selon Punam Chuhan-Pole, Economiste principale à  la Banque mondiale et principale rédactrice du livre, «même s’il est vrai que les circonstances exactes entourant la précédente lenteur de la croissance en Afrique varient d’un pays à  l’autre, il existe en règle générale deux causes principales : des défaillances au niveau des marchés et des politiques gouvernementales mal indiquées». «Les défaillances sur les marchés peuvent être corrigées en créant des mesures incitatives visant à  obtenir les résultats souhaités, mais le disfonctionnement du gouvernement est un problème difficile à  traiter parce qu’il est généralement plus délicat de contrecarrer les individus puissants à  qui profite le statut quo» a-t-elle ajouté.

Le Panel joue les prolongations en Côte d’Ivoire

Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA, réuni lundi soir, a pris note de la nécessité pour le Panel de disposer d’un temps supplémentaire limité pour parachever sa mission. Il a donc décidé de lui accorder une prorogation de son mandat. De source diplomatique, on explique cette prolongation par des considérations juridiques. Le panel des cinq avait un mandat qui a expiré le 28 février. Comme ils n’ont pas pu rendre leurs recommandations à  la date prévue et afin que leurs conclusions ne soient pas contestées par l’une des parties, il fallait donc que le Conseil de paix et de sécurité prolonge leur mission jusqu’au 31 mars. Ces 30 jours devront donc permettre aux 5 chefs d’Etat de poursuivre leur mission qui est de trouver « une solution politique d’ensemble » à  la crise ivoirienne. Présidé par le chef de l’Etat mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, le panel est composé de Jacob Zuma (Afrique du Sud), Blaise Compaoré (Burkina Faso), Idriss Deby Itno (Tchad) et Jakaya Kikwete (Tanzanie). Il a été créé en marge du dernier sommet de l’UA fin janvier à  Addis Abeba et a effectué une mission de deux jours la semaine dernière qui n’avait pas permis de décanter la situation que connait depuis maintenant 3 mois. Toujours selon des sources diplomatiques, l’échec de la mission du panel est dû à  des divergences au sein du panel sur la ou les solutions à  la crise. Nombreux sont ceux qui pensent que ce nouveau délai fait e jeu de Laurent Gbagbo, soupçonné de recruter et de réarmer ses troupes. Il obtient ainsi un sursis de 30 jours pendant lesquels tout sera possible. Une nouvelle réunion devrait avoir lieu ce vendredi 4 mars 2011 à  Nouakchott en la présence du président de la Commission de l’Union africaine et du secrétaire exécutif de la Cédéao. Cette réunion devra très rapidement être suivie d’un nouveau voyage à  Abidjan pour présenter leur plan de sortie de crise, des « solutions contraignantes pour les deux parties ». Un sommet des 14 chefs d’Etat membres du Conseil de paix et de sécurité qui décidera en dernier ressort de la marche à  suivre en fonction des réactions des deux protagonistes de la crise. Dégradation de la situation Ce délai intervient alors que la situation sécuritaire dans le pays ne cesse de se dégrader. La semaine dernière le quartier pro-Ouattara d’Abobo, dans le nord d’Abidjan, a été le théâtre de combats sanglants entre Forces de défense et de sécurité (FDS) loyales au président sortant et insurgés armés, accusés par le camp Gbagbo d’appartenir à  l’ex-rébellion du nord ivoirien alliée à  M. Ouattara. Abobo est cependant calme depuis dimanche mais la situation demeurait préoccupante après plusieurs jours d’exode de milliers de familles terrifiées par les combats à  l’arme lourde. « Certaines informations font état d’un grand nombre de corps sans vie, de bus réduits en cendres, de magasins pillés et de jeunes miliciens qui attaquent les maisons », a déclaré le Haut-commissariat aux réfugiés (HCR). L’agence onusienne s’est inquiétée du sort de civils « pris au piège », citant des témoignages selon lesquels « des groupes armés auraient empêché » des habitants de partir. Le nord du pays, aux mains de l’ex-rébellion, était privé de courant depuis lundi. Mis en cause par la Compagnie ivoirienne d’électricité (CIE), le gouvernement Gbagbo a dit « optimiser l’utilisation du potentiel électrique actuel en fonction de ses priorités » et souligné que les coupures ne concernaient pas toujours le nord.

Côte d’Ivoire: Que faire?

La seule option? Soro Guillaume, face à  l’entêtement de Laurent Gbagbo vient de demander, à  la communauté internationale, une intervention militaire. Cette demande s’adresse notamment à  l’organisation des Nations Unies (ONU), l’Union Européenne (UE) et la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Ceux-ci n’ont cependant pas réagi à  sa requête mais, continuent de se concerter afin de trouver la meilleure formule à  cette impasse politique ivoirienne qui dure depuis maintenant deux semaines. Il est certain qu’une intervention armée de forces étrangères serait un couteau à  double tranchant. Elle pourrait poser Laurent Gbagbo en martyr aux yeux de ses partisans et pousser ces derniers à  un soulèvement aux conséquences graves pour le pays et pour la communauté internationale elle-même qui pourrait en être tenue pour responsable et perdre toute crédibilité. Mais ne rien faire équivaudrait aussi à  laisser la situation empirer et les ivoiriens en venir aux armes puisque C’’est la seule issue à  l’heure actuelle, les deux camps restant figés sur leurs positions. On est bien sûr en droit de se demander à  quoi cela rimerait de jeter le peuple une nouvelle fois dans les affres de la guerre pour revenir ensuite à  des négociations. Mais il semble que pour le moment, aucune des deux parties ne se pose cette question. Pas question de partir Laurent Gbagbo l’a réaffirmé lors de son allocution du mardi dernier, il n’envisage aucunement de céder le pouvoir. « Je suis le président de Côte d’Ivoire » a-t-il martelé à  l’intention de ses adversaires politiques et de la communauté internationale qui exige depuis deux semaines son départ. Mais pourquoi Gbagbo s’accroche-t-il au pouvoir ? Un intellectuel et fervent combattant de la démocratie comme lui ne devrait-il pas, au nom de l’intérêt du peuple, raccrocher et aider à  trouver une solution pacifique ? On se demande alors s’il n’existe pas d’autres raisons pour expliquer la situation. A commencer par l’entourage de Gbagbo. Ils sont nombreux ceux qui n’ont pas intérêt à  quitter le bord du pouvoir. Notamment Simone Gbagbo, son épouse. Elle a en effet été citée de nombreuses fois dans l’affaire Guy André Kieffer, du nom de ce journaliste franco-canadien disparu mystérieusement après un rendez-vous avec le beau-frère de la première dame en 2004. Jusqu’à  présent, l’affaire n’a pas été élucidée. Et toutes sortes de problèmes avaient été soulevés par le camp présidentiel pour freiner voir bloquer l’enquête du juge français en charge du dossier. Un autre qui ne veut pas voir Gbagbo quitter le pouvoir, C’’est le jeune Charles Blé Goudé, désormais ministre de la Jeunesse et très proche de Gbagbo. Il est sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour Pénale Internationale, mais Gbagbo continue de le couvrir. Gbagbo lui-même n’est pas hors de cause. Couvert jusqu’à  présent par son immunité présidentielle, redevenir simple citoyen équivaudrait pour lui à  s’exposer à  des poursuites pour les violences de 2000 et les nombreuses exactions commises pendant la crise actuelle et qui selon les Nations Unies auraient déjà  fait 173 victimes. Le défi pour les différents acteurs de cette crise et la communauté internationale qui s’est posée en arbitre plus ou moins impartiale sera de trouver une solution acceptable pour tous et sans danger pour le peuple ivoirien. Et C’’est loin d’être g