Mali-SOMAPIL: se diversifier pour survivre

Elles sont peu nombreuses les entreprises maliennes à avoir résisté aux différentes conjonctures. Privatisations, crises successives, seules quelques unes évoluent encore dans leurs activités d’origine. Pour survivre, elles doivent s’adapter et faire face aux contraintes nouvelles. Une « mutation » que s’efforce de réussir l’une d’elle, la Société malienne de piles (SOMAPIL), créée en 1974.

La société était à sa naissance l’un « des fleurons de l’industrie malienne ». Son domaine d’activité, la fabrication de piles de marque Hellessens, « devenue iconique et reconnue par ses clients pour sa qualité et sa longue durée de vie », revendique-t-elle.

Essentiellement constituée par des actionnaires privés, elle a dû arrêter ses activités entre 2014 et 2017, suite à une « mésentente » entre eux. Puis la reprise s’est effectuée grâce à « la volonté, mais dans un contexte difficile », explique son Directeur général, M. Carlos Martins.

Alors qu’elle couvrait tout le marché national, la société a vu son périmètre d’activités se restreindre à cause de l’insécurité, ses commerciaux ne pouvant plus se rendre partout.

Née à l’époque des entreprises d’État, la SOMAPIL a toujours eu des capitaux privés, Français notamment au début. La société anonyme, qui vend aussi au Sénégal, envisage d’élargir son champ au-delà et d’aller vers d’autres pays voisins.

Diversification

Pour faire face aux effets de la crise multidimensionnelle et assurer sa survie, elle a opté pour une diversification de ses activités, la vie des piles étant comptée, selon son Directeur général. Avec la concurrence de plus en plus farouche que lui font des appareils importés de Chine, la survie est devenue l’objectif de ses responsables. C’est pourquoi SOMAPIL veut désormais fabriquer sur place des batteries pour poids lourds. Bientôt, démarrera aussi un projet de panneaux et de batteries solaires. Un troisième volet sera le recyclage et la vulcanisation des pneus des poids lourds. Un projet que la société entend développer pour « assurer sa continuité ».

Avec 80 employés aujourd’hui, l’usine envisage d’en avoir environ 150 avec le développement de ses projets. Son siège est à Bamako, mais elle a des clients et des représentants dans les différentes régions du Mali.

La crise sanitaire a aussi constitué une période difficile pour la société, qui importe toutes ses matières premières. Elle espère que la crise ne soit bientôt plus qu’un mauvais souvenir afin de pouvoir enfin mener à bien tous ses projets.

Fatoumata Maguiraga

Chiffres

Création : 1974

Employés : 80

Cet article a été publié dans Journal du Mali l’Hebdo n°323 du 17  au 23  juin 2021