Quatrième sommet arabo-africain : le plaidoyer du premier Ministre Keita

Dégager les voies et moyens afin de proposer des solutions concrètes pour redynamiser le partenariat afro-arabe qui peine à prendre son envol, tels étaient les objectifs visés de ce quatrième sommet Afrique-pays arabes, qui se tient dans la capitale équato-guinéenne.

Près de quarante ans après le premier sommet tenu en mars 1977 au Caire, les chefs d’Etat et de gouvernement entendent adopter des engagements ambitieux et réalisables. Les présidents tchadiens, Idriss Déby, Mohame Ould Abdel Aziz, respectivement président en exercice l’Union africaine (UA) et président de la ligue arabe, ont coprésidés le mercredi 23 novembre, la cérémonie d’ouverture des travaux en présence de la présidente de la commission de l’UA, le Dr Nkosazana Dlamini-Zuma, et du secrétaire général de la Ligue arabe, Cheick Sabah al-Ahmed. Y ont participé plusieurs, Émirs, chefs d’État et de gouvernement. Le président Ibrahim Boubacar Keita y était représenté par son Premier ministre Modibo Keita. Le chef du gouvernement, lors des travaux a plaidé en faveur de la relance d’un partenariat afro-arabe par l’adoption de résolutions réalistes. Il a entre autres appelé à la synergie d’actions sur la migration, avant de réaffirmer le soutien de notre pays à la cause palestinienne.

Un appel qui n’est pas tombé dans l’oreille des sourds, puisque les Émirs, chefs d’État et de gouvernement présents se sont engagés à soutenir les efforts de résilience et de développement déployés par le Mali. Référence faite aux dynamiques de paix enclenchées par les plus hautes autorités de la République dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger. Modibo Keita a, par la suite, renouvelé l’invitation du chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Keita à ses pairs pour leur participation au sommet Afrique-France qui se tiendra en janvier 2017 à Bamako.

Placé sous le thème « ensemble pour le développement durable », ce quatrième sommet se tient pour la première fois, dans un pays non arabe. Conscients du fait que les décisions issues des trois premières rencontres dorment dans les tiroirs, les chefs d’Etat et de gouvernement présents à Malabo entendent donner un coup d’accélérateur à la morose coopération entre l’Afrique et le monde arabe. Pour ce faire, ils ont examiné le rapport de la présidente de la commission de l’UA et du secrétaire général de la ligue arabe sur la mise en œuvre des résolutions du 3ème sommet tenu à Koweït-City en 2013. Ils ont aussi adopté la déclaration de Malabo sur la situation en Palestine.

Un incident diplomatique, a cependant perturbé la sérénité de ce quatrième sommet. Le Maroc et 8 autres pays arabes ont boycotté les travaux pour protester contre la présence d’une délégation sahraouie. Le royaume chérifien qui bénéficie de liens solides avec les pays du Golfe, a pu mobiliser derrière lui l’Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn, le Qatar, le Sultanat d’Oman, la Jordanie, le Yémen et la Somalie, qui ont tous annoncé leur boycott. Les diplomates marocains considèrent que seuls les pays membres de l’ONU ont le droit de siéger à ce sommet, or la République arabe sahraouie démocratique n’en fait pas partie.