Sommet humanitaire d’Istanbul : le grand rien !

Médecins sans frontières sentait venir la chose et a préféré s’abstenir. À l’issue de leurs trois jours d’échanges, il ressort que rien de concret n’aura été décidé par les grands de ce monde réunis par la Turquie pour le premier sommet mondial humanitaire.

La Turquie, pays en frontline de la crise des migrants en Europe a organisé, à la demande et avec le soutien des Nations unies, un sommet pour rappeler l’urgence mondiale d’aider les réfugiés, notamment les Syriens que le pays d’Erdogan accueille depuis le début du conflit. Plusieurs dizaines de chefs d’État et de gouvernement ont fait le déplacement à Istanbul, parmi lesquels le président du Mali, Ibrahim Boubacar Kéita. De même que des organisations humanitaires qui n’avaient pas caché leur pessimisme sur la capacité de cette rencontre à apporter de réelles solutions aux problèmes qui concernent 60 millions de déplacés et 125 millions de personnes ayant besoin d’assistance dans le monde.

À quelques heures de la fin de ce sommet, il faut croire que leur scepticisme était fondé. Ce sommet mondial qui cherchait ses marques entre réunions de professionnels de l’humanitaire, conférence de politiques débouchant sur des décisions et foire d’exposition, aura de nouveau été celui des déclarations d’intention.

Participation remarquée pour le Mali

Quelques pays, comme ceux du golfe ou encore le Mali, en ont profité pour tirer l’alarme quant à la globalité des dangers que fait courir l’absence de soutien aux populations vulnérables, en particulier les migrants. Ainsi, dans son discours, le chef d’État malien a voulu «  lancer un appel pressant à la communauté internationale pour inverser la tendance dans la mise en œuvre du futur programme d’actions humanitaire, toute chose qui nous permettrait d’éviter le cercle vicieux de la pauvreté et de la misère qui sont très souvent des motifs poussant certains jeunes à rejoindre des groupes armés ou des réseaux terroristes et criminels ». Il a par ailleurs coprésidé la table ronde de haut niveau n° 2, dont le thème était : « Changer la vie des populations : de la fourniture d’une aide à l’élimination des besoins ». Son épouse, Kéita Aminata Maïga, a quant à elle participé à une conférence sur la prise en charge des enfants et des femmes en situation de crise chronique où elle a fait un vibrant plaidoyer en faveur des réfugiés maliens. Un  »side event » a également été organisé par la délégation malienne pour discuter de la situation humanitaire sur le terrain.